Vous exploite-t-on au moyen de paroles artificieuses ?
1. a) En général, pourquoi vérifie-t-on son argent quand on apprend que de la fausse monnaie est en circulation ? b) À qui s’adressera-t-on pour identifier cette fausse monnaie, et que fera-t-on s’il s’agit de paroles artificieuses ?
QUAND le bruit court que de la fausse monnaie est en circulation, vous vous empressez aussitôt de vérifier votre argent, car le fait d’avoir de cette fausse monnaie pourrait signifier pour vous la perte d’une somme considérable, et pire encore, vous pourriez vous attirer bien des ennuis si vous cherchiez à écouler cet argent. La fraude peut être si savamment conçue que pour l’identifier, il vous faudra consulter votre banquier. Les paroles artificieuses peuvent se révéler encore plus trompeuses et plus préjudiciables que la fausse monnaie. Et pour déceler la fraude, vous serez obligé de remonter à la source des déclarations et des faits véridiques.
2. a) Quel avertissement Pierre donna-t-il pour notre bien ? b) Comment et à cause de quoi sommes-nous capables d’identifier le faux christianisme ?
2 Peu de temps avant sa mort, l’apôtre Pierre, l’un des apôtres les plus intimes du Seigneur Jésus-Christ, dans une lettre contenant un avertissement inspiré, exhortait la congrégation chrétienne à veiller, car, dit-il, il y aura certains de ses membres qui, par convoitise, “vous exploiteront par des paroles artificieuses”. (II Pierre 2:3.) Nous pouvons donc être sûrs que tout ce qui se déclare christianisme n’est pas forcément chrétien, et que la contrefaçon ne constitue pas une entreprise impuissante et insignifiante, mais c’est plutôt un complot des mieux ourdis, renfermant un pouvoir de tromper extraordinaire. Heureusement, grâce à la sollicitude de Dieu à notre égard, nous sommes à même de démasquer la contrefaçon, en parcourant la Bible, la source des paroles véridiques, et en remontant à l’origine du faux christianisme pour suivre son développement. Comment cela ? Ces autorités dignes de foi élucident pour nous de nombreuses questions, entre autres celles-ci : Pourquoi existe-t-il tant de sectes différentes et de divisions au sein des pays connus sous le nom de chrétienté, alors que le christianisme n’a eu en réalité qu’un seul fondateur, Jésus-Christ ?
3. a) Qu’advint-il de la religion de Babylone après la chute de la ville ? b) Comment la religion babylonienne s’y prit-elle pour attirer sur la nation juive la défaveur de Dieu ? c) Quel nouveau combat le Diable se vit-il en demeure de livrer ?
3 Dans les éditions précédentes, nous avons observé la lutte qui a opposé Babylone à Sion, ou Jérusalem. Nous avons vu comment l’ancienne ville de Babylone, après avoir englouti Jérusalem, fut obligée de relâcher ses prisonniers. Elle tomba peu à peu en décadence, mais sa religion subsista et finit par être puissamment représentée dans la religion de la Rome païenne. Après la chute de Babylone devant Cyrus le Perse, le dieu de la religion babylonienne, Satan le Diable, dut adopter de nouvelles tactiques pour lutter contre Dieu. En exploitant l’égoïsme et la cupidité de chefs de la nation juive, il introduisit parmi les Juifs cette religion babylonienne apostate. Celle-ci était si éloignée du vrai culte de Dieu que les chefs juifs, pour y avoir succombé, mirent à mort le Messie dont les Écritures hébraïques avaient annoncé la venue. C’est pourquoi Dieu les rejeta. Désormais, Israël ne pouvait plus être employé par Dieu comme sa nation sainte. Néanmoins, un reste de Juifs fidèles, refusant de suivre leurs chefs, s’attachèrent au vrai culte de Dieu et acceptèrent le Messie. Ces Juifs constituèrent le noyau du christianisme. Le Diable dut se rendre à l’évidence : le Messie, Jésus-Christ, était la Postérité promise qui devait lui écraser la tête au temps marqué, et la prédication du Royaume du Christ était une force puissante contre laquelle il allait se heurter. C’est pourquoi il dut recourir de nouveau à la religion babylonienne pour s’opposer à cette nouvelle disposition divine. Il lui fallait, si possible, ruiner le christianisme.
4. Pourquoi le combat de Babylone contre le christianisme serait-il très difficile ?
4 Toutefois, en se mettant à combattre le christianisme, la religion de Babylone se heurta à quelque chose de nouveau et de différent. Le christianisme était de beaucoup plus vigoureux qu’elle ; en outre, c’était une religion de missionnaires, et elle était prêchée à toutes les nations. La congrégation chrétienne primitive se développa avec une rapidité surprenante, et sous la direction des douze apôtres, elle prospéra tout en maintenant sa pureté originelle, en dépit de la persécution des Juifs et des autorités. Babylone dut avoir recours à de nouvelles tactiques, plus efficaces. Comment la religion babylonienne s’y est prise pour combattre le christianisme grâce à une stratégie diabolique, et dans quelle mesure elle a réussi, voilà une chose des plus intéressantes et qu’il nous faut savoir. Un mystère va être éclairci.
JÉSUS PRÉDIT LA VENUE DE CETTE CONTREFAÇON
5. a) Jésus ignorait-il le combat que le christianisme aurait à livrer ? Comment trouvons-nous la réponse à cette question ? b) Décrivez la comparaison du blé et de la mauvaise herbe telle que Jésus la donne.
5 Jésus-Christ, le chef du christianisme, prévoyant le combat et son issue, prévint ses disciples en leur proposant la comparaison suivante :
“Le royaume des cieux est devenu semblable à un homme qui sema une semence de qualité dans son champ. Pendant que les hommes dormaient, son ennemi vint et sursema de la mauvaise herbe au milieu du blé et s’en alla. Quand la tige monta et produisit du fruit, alors la mauvaise herbe apparut aussi. Les esclaves du maître s’approchèrent donc pour lui dire : ‘Maître, n’as-tu pas semé une semence de qualité dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y a de la mauvaise herbe ?’ Il leur dit : ‘Un ennemi, un homme a fait cela.’ Ils lui dirent : ‘Veux-tu que nous allions la ramasser ?’ Il leur dit : ‘Non ; pour que vous ne risquiez pas, en ramassant la mauvaise herbe, d’arracher en même temps le blé. Laissez l’un et l’autre croître ensemble jusqu’à la moisson ; et à l’époque de la moisson je dirai aux moissonneurs : Ramassez d’abord la mauvaise herbe et liez-la en bottes pour la brûler, puis allez recueillir le blé dans mon magasin.’” — Mat. 13:24-30.
6. Identifiez les différents symbolismes employés dans la comparaison.
6 Interrogé sur le sens de cette comparaison, Jésus apprit à ses disciples que lui-même était le semeur ; le champ était le monde ; la semence de qualité, c’étaient les fils du Royaume, et la mauvaise herbe, les fils du mauvais que le Diable avait semés : les chrétiens hypocrites. La moisson serait la clôture d’un système de choses, et les moissonneurs seraient les anges.
7. Quand le Diable commencerait-il à semer les faux fils du Royaume ?
7 Le Diable ne tarderait pas, après la mort de Jésus, à semer les faux fils du Royaume au sein de la congrégation chrétienne. Il le ferait pendant que les hommes dormiraient, cette expression ayant trait au sommeil dans la mort des douze apôtres du Christ, ou au sommeil spirituel ou au manque de vigilance de la part des surveillants nommés dans la congrégation chrétienne.
ORIGINE DE LA CONTREFAÇON
8. Selon Pierre, d’où sortiraient les faux chrétiens ?
8 Le Diable machinerait donc une contrefaçon, laquelle serait un moyen d’entraver l’expansion du vrai christianisme, et qui serait bien plus efficace qu’une lutte ouverte contre lui. À l’appui des paroles de Jésus, et pour montrer d’où sortiraient les faux chrétiens trompeurs, Pierre dit : “Cependant il y eut aussi de faux prophètes parmi le peuple, comme il y aura de faux prophètes parmi vous. Ceux-ci introduiront silencieusement des sectes destructrices et renieront même le propriétaire qui les a achetés, attirant sur eux-mêmes une prompte destruction. De plus, beaucoup suivront leurs actes de conduite dissolue, et à cause d’eux on parlera en mal de la voie de la vérité. En outre, par convoitise, ils vous exploiteront par des paroles artificieuses. Mais quant à eux, le jugement d’autrefois n’avance pas avec lenteur, et leur destruction ne sommeille pas.” — II Pierre 2:1-3.
9. Pourquoi les faux chrétiens abuseraient-ils si facilement les autres, et quelle serait la conséquence de leur conduite ?
9 Les paroles de Pierre éclaircissent le mystère relatif au rôle joué par la religion babylonienne dans les méthodes de combat employées par Satan. Les faux chrétiens se diraient des partisans zélés du christianisme, mais ils seraient des chrétiens qui se détourneraient de la vérité. Ce seraient des chefs qui introduiraient même des sectes qui, se disant chrétiennes, ruineraient en réalité le christianisme. Ils renieraient le propriétaire qui les avait achetés, non pas ouvertement en paroles mais par leur conduite hypocrite. L’apôtre Paul les décrit à Tite en ces termes : “Ils déclarent publiquement connaître Dieu, mais ils le renient par leurs œuvres, étant détestables et désobéissants et non approuvés pour aucune bonne œuvre.” (Tite 1:16). À cause d’eux, il y aurait, parmi les soi-disant chrétiens, des actes de conduite dissolue, et on parlerait en mal de la voie de la vérité.
10. a) Décrivez la façon dont les apôtres ont édifié de leur vivant un rempart contre l’apostasie. b) Néanmoins, conformément à l’avertissement de Paul, comment le Diable s’introduirait-il dans la congrégation chrétienne ?
10 Sachant que l’apostasie viendrait, les apôtres de Jésus-Christ se donnèrent beaucoup de mal de leur vivant pour édifier un rempart contre elle, à savoir la congrégation chrétienne. Leurs efforts ne furent pas vains, car le vrai christianisme survécut. Un exemple sous ce rapport nous est fourni par la congrégation de Corinthe, où certains essayaient de créer la division, mais Paul “fit avorter” rapidement cette menace (I Cor. 1:17-19). En l’an 56 de notre ère, soit vingt-trois ans après la mort et la résurrection de Jésus-Christ, au cours d’une réunion qu’il tint avec les surveillants de la congrégation d’Éphèse, l’apôtre Paul leur donna l’avertissement suivant : “Je sais que vous ne verrez plus mon visage, vous tous parmi lesquels j’ai passé prêchant le royaume (...). Faites attention à vous-mêmes et à tout le troupeau au milieu duquel l’esprit saint vous a établis surveillants, pour paître la congrégation de Dieu, qu’il a acquise avec le sang de son propre Fils. Je sais qu’après mon départ il entrera parmi vous des loups tyranniques et ils ne traiteront pas le troupeau avec tendresse, et du milieu de vous se lèveront des hommes qui diront des choses perverties, afin d’entraîner les disciples après eux. Restez donc éveillés.” — Actes 20:16, 17, 25-31.
11. Montrez brièvement comment Timothée fut averti de la venue de l’apostasie et exhorté à prémunir contre elle la congrégation chrétienne.
11 Paul mourut environ dix ans plus tard, vers l’an 65 de notre ère. Dans ses épîtres à Timothée, la seconde ayant été écrite juste avant sa mort, à plusieurs reprises il met son jeune compagnon en garde contre l’apostasie, et il l’exhorte énergiquement à s’employer de toutes ses forces à l’édification de la congrégation chrétienne, afin d’en faire un rempart contre l’apostasie. — I Tim 4:1-3 ; 3:15 ; 6:3-5, 20 ; II Tim. 2:1, 2 ; 3:1-7 ; 4:1-5.
12. Existe-t-il des preuves attestant que l’apostasie faisait déjà des progrès au premier siècle de notre ère ?
12 Afin de comprendre à quel point cette contrefaçon hideuse était loin de ressembler à un ennemi ordinaire, mais s’efforçait plutôt de sans cesse redresser la tête, reportons-nous aux dernières années du premier siècle de notre ère. Aux environs de l’an 98 de notre ère, l’apôtre Jean écrivit : “Petits enfants, c’est la dernière heure, et, comme vous avez entendu dire que l’antichrist vient, déjà maintenant il est survenu beaucoup d’antichrists ; de ce fait nous acquérons la connaissance que c’est la dernière heure. Ils sont sortis de chez nous, mais ils n’étaient pas de notre sorte ; car s’ils avaient été de notre sorte, ils seraient demeurés avec nous. Mais ils sont sortis afin qu’il fût mis en évidence que tous ne sont pas de notre sorte.” — I Jean 2:17-19.
13. En quels termes le Seigneur Jésus montra-t-il que le sectarisme régnait dans certaines congrégations avant la fin du premier siècle ?
13 Dans la Révélation donnée à Jean aux environs de l’an 96 de notre ère, le Seigneur Jésus-Christ lui dit d’écrire à la congrégation d’Éphèse que Paul avait déjà avertie longtemps auparavant, de vive voix et dans une lettre adressée à Timothée, à Éphèse. Voici les paroles de Jésus que Jean consigna par écrit : “Souviens-toi donc d’où tu es tombé, et repens-toi et fais les actions premières. Sinon, je vais venir à toi et j’enlèverai ton porte-lampe de sa place, à moins que tu ne te repentes. Cependant tu as ceci : que tu hais les actions de la secte de Nicolaüs, que je hais moi aussi.” Jean reçut l’ordre d’écrire ce qui suit à la congrégation de Pergame : “J’ai plusieurs choses contre toi : c’est que tu as là ceux qui sont attachés à l’enseignement de Balaam, qui apprenait à Balak à mettre une pierre d’achoppement devant les fils d’Israël pour qu’ils mangent des choses sacrifiées aux idoles et commettent la fornication. De même tu as, toi aussi, ceux qui sont attachés pareillement à l’enseignement de la secte de Nicolaüs. Repens-toi donc. Sinon, je viens à toi promptement, et je leur ferai la guerre avec la longue épée de ma bouche.” — Rév. 2:1, 5, 6, 12, 14-16.
14. Comment les paroles de Jésus adressées à la congrégation de Pergame indiquent-elles que la religion babylonienne s’était introduite furtivement en son sein ?
14 Attendu que Balaam était originaire de Mésopotamie, territoire de l’ancienne Babylone religieuse, l’attachement de certains membres de la congrégation de Pergame à l’“enseignement de Balaam” laisse entendre que cette congrégation subissait l’influence de la religion babylonienne. C’est à Pergame que les prêtres babyloniens s’enfuirent après la chute de Babylone devant Cyrus, et c’est dans cette ville qu’ils établirent leur collège central. Là, à la place qu’avaient occupée Belschatsar et ses prédécesseurs, ils installèrent les rois de Pergame, faisant occuper ainsi le siège de Belschatsar et de ses successeurs, qui avaient été les chefs de la religion babylonienne. — Deut. 23:4, 5 ; Nomb. 22:5 ; 31:8, 16.
OÙ TROUVONS-NOUS UNE CONTREFAÇON AUJOURD’HUI ?
15. a) Où la grande contrefaçon est-elle représentée aujourd’hui ? b) Pourquoi est-ce utile d’examiner la description que fait Paul de cette contrefaçon ?
15 En lisant cet article, vous songez peut-être à ce que vous avez entendu dire dans de nombreuses sectes se prétendant chrétiennes, de la bouche même de leurs représentants. Vous avez discerné dans leurs déclarations certaines paroles artificieuses. Pareillement, cette description biblique met clairement en évidence que la grande contrefaçon est représentée dans les sectes religieuses de la chrétienté, et qu’en conséquence les chefs religieux, à savoir le clergé de la chrétienté, sont ceux contre lesquels les apôtres Paul et Pierre nous mettent en garde. L’apôtre Paul nous donne probablement la description la plus détaillée de l’œuvre qu’effectuerait cette classe de simulateurs, et en parlant d’elle, il l’appelle le ‘mystère de l’iniquité’. Exactement comme Jésus l’avait souligné dans la comparaison du blé et de la mauvaise herbe, Paul montre qu’au temps de la fin, à l’époque de la seconde présence du Seigneur Jésus, l’apostasie et ceux qui la soutiennent iront à leur ruine. Examinons les déclarations de l’apôtre Paul et voyons avec quelle clarté il décrit et identifie cette contrefaçon, afin de savoir quelle conduite il nous faut adopter pour ne pas être exploités par des paroles artificieuses. Avec une grande sollicitude, Paul adresse à ses frères l’exhortation suivante :
16. Quelle question troublait la congrégation de Thessalonique ?
16 “Cependant, frères, à propos de la présence de notre Seigneur Jésus-Christ et de notre rassemblement auprès de lui, nous vous demandons de ne pas si vite vous laisser ébranler dans votre raison ni troubler par une expression inspirée, ou par un message verbal, ou par une lettre donnée comme venant de nous, disant que le jour de Jéhovah est là.
17. a) D’après la réponse de Paul, qu’est-ce qui doit venir avant la seconde présence du Seigneur Jésus ? b) Jusqu’où irait l’arrogance de l’homme d’iniquité ?
17 “Que personne ne vous séduise en aucune manière, parce qu’il ne viendra pas à moins que l’apostasie ne vienne d’abord et que ne soit révélé l’homme d’iniquité, le fils de la destruction. Il se tient dans l’opposition et s’élève au-dessus de quiconque est appelé ‘dieu’ ou est un objet de vénération, si bien qu’il s’assoit dans le temple du Dieu, se montrant publiquement comme étant un dieu. Ne vous souvenez-vous pas que je vous disais ces choses quand j’étais encore chez vous ?
“Ainsi, à présent, vous connaissez la chose qui agit comme un empêchement, en vue de sa révélation en son temps. Certes, le mystère de cette iniquité est déjà à l’œuvre ; mais seulement jusqu’à ce que celui qui agit à présent comme un empêchement soit écarté. Alors, réellement, l’inique sera révélé, que le Seigneur Jésus détruira par l’esprit de sa bouche et réduira à néant par la manifestation de sa présence. Mais la présence de l’inique est selon l’opération de Satan avec toute œuvre puissante et tous signes et prodiges mensongers et avec toute tromperie du mal pour ceux qui périssent, en rétribution, parce qu’ils n’ont pas accepté l’amour de la vérité pour qu’ils soient sauvés. Et voilà pourquoi Dieu laisse aller vers eux une opération d’égarement, pour qu’ils se mettent à croire au mensonge, afin qu’ils soient tous jugés, parce qu’ils n’ont pas cru à la vérité mais ont pris plaisir à l’injustice.” — II Thess. 2:1-12.
18. a) Que dit Paul au sujet de l’origine et de la destinée de l’“homme d’iniquité” ? b) L’“homme d’iniquité” représente-t-il un seul individu ? Expliquez.
18 Comme nous le voyons, l’apôtre Paul identifie ici les chefs chrétiens hypocrites à l’“homme d’iniquité”. Cette expression ne pourrait s’appliquer à un seul individu, car, selon Paul, cet homme était déjà à l’œuvre à son époque et serait finalement détruit au temps de la présence du Seigneur Jésus. Il est impossible à un homme de vivre aussi longtemps et d’accomplir les choses attribuées par Paul à l’“homme d’iniquité”.
19. a) Contre qui l’“homme d’iniquité” commet-il l’iniquité ? b) Son péché consiste-t-il en un abandon de la vérité, sinon quel est-il, et quel effet a-t-il sur les autres ?
19 Ce n’est pas contre les gouvernements de ce monde que cet “homme” commet l’iniquité, bien que parfois il l’ait fait. Néanmoins, nous voyons que le clergé de la chrétienté est très lié avec les dirigeants de ce monde et cherche à les influencer dans les affaires politiques. Parfois, quand cela ne favorisait pas ses desseins, il a commis des actes iniques contre ces dirigeants. Toutefois, l’iniquité dont il est question ici est l’iniquité manifestée contre Dieu. L’iniquité dont se rend coupable cet “homme” n’est pas un simple abandon ou une séparation du christianisme, mais bien une apostasie, une rébellion préméditée, bien concertée contre la souveraineté divine. En égarant les hommes et en les exploitant par des paroles artificieuses, il les détourne en réalité du Roi Jésus-Christ, qui règne au nom de Dieu. Le clergé suit l’exemple des prêtres de la nation juive, qui rejetèrent le Messie, le Roi que Jéhovah avait envoyé. L’arrogance de cet “homme d’iniquité” est telle qu’“il se tient dans l’opposition et s’élève au-dessus de quiconque est appelé ‘dieu’ ou est un objet de vénération”. Nous en trouvons un exemple dans les paroles suivantes, rédigées par Lucius Ferraris, qui était au dix-huitième siècle canoniste de l’ordre des moines franciscains :
20. Montrez par un exemple que l’“homme d’iniquité” s’élève “au-dessus” de quiconque est appelé ‘dieu’.
20 “Le pape est investi d’une telle dignité et grandeur qu’il est non pas un simple homme, mais en quelque sorte, Dieu, et le vicaire de Dieu (...). Le pape est, pour ainsi dire, Dieu sur terre, le seul prince des fidèles du Christ, le plus grand roi de tous les rois, possédant la plénitude du pouvoir, celui à qui le gouvernement du royaume terrestre et céleste a été confié (...). Tels sont l’autorité et le pouvoir du pape, qu’il peut modifier, proclamer ou interpréter la loi divine (...). Le pape a parfois le pouvoir d’aller à l’encontre de la loi divine en la limitant, en l’expliquanta”, etc.
21. a) Contre quoi l’“homme d’iniquité” s’élève-t-il, et comment s’élève-t-il au-dessus de quiconque est un objet de vénération ? b) Comment ‘s’assoit-il dans le temple de Dieu’ ?
21 Oui, cet “homme” s’élève contre la souveraineté de Dieu et met en doute les paroles et la loi de Jéhovah Dieu lui-même. Et ce n’est pas seulement le clergé catholique, mais le clergé de toute la chrétienté qui adopte cette attitude, enseigne les doctrines babyloniennes et commet la fornication spirituelle avec les gouvernements de ce monde. Le clergé élève ses traditions et ses opinions personnelles au-dessus de la Parole de Dieu et prétend qu’il s’est vu confier le soin de veiller sur tous les intérêts religieux du peuple. Quand les témoins de Jéhovah prêchent la vérité de la Bible dans une ville ou un quartier, le clergé proteste, les accusant d’empiéter sur son pâturage. Il ne respecte pas les vrais chrétiens, les frères oints de Jésus-Christ qui lui apportent le message du Royaume, et il n’a pas plus d’égards pour les paroles des apôtres eux-mêmes. Les membres du clergé se font passer pour des pierres vivantes du temple spirituel de Dieu, comprenant sa congrégation.
22. Quand l’“homme d’iniquité” fut-il révélé ou occupa-t-il une position en vue ?
22 Paul fait savoir ensuite qu’à son époque un empêchement mettait obstacle au développement de cette apostasie, mais que lorsque cet empêchement serait écarté, l’“homme d’iniquité” prospérerait et occuperait une position en vue. En lisant les épîtres des apôtres, nous comprenons que cet empêchement fut écarté à la mort de ces derniers et de leurs compagnons immédiats, qui devaient leur survivre. L’apostasie ne tarda donc pas à se développer, après la fin du premier siècle.
‘TOUTE ŒUVRE PUISSANTE’ QUI ABUSE UN GRAND NOMBRE DE GENS
23. a) Quelles sont certaines des ‘œuvres puissantes’ et certains des ‘signes et prodiges’ que l’“homme d’iniquité” accomplit ? b) Comment Jésus considère-t-il ces œuvres, qui sont apparemment impressionnantes ?
23 En vue de tromper réellement, l’“homme d’iniquité” devait accomplir “toute œuvre puissante”. Cela ne veut pas dire nécessairement qu’il devait opérer des miracles semblables à ceux du Seigneur Jésus-Christ ; toutefois, il a accompli des œuvres puissantes, par exemple, en convertissant le peuple au moyen du glaive de l’État, en convertissant des populations entières, en réunissant l’Église et l’État, en organisant des croisades. Ces œuvres puissantes ont été accomplies, non seulement par la partie catholique de la chrétienté, mais aussi par les soi-disant protestants ; par exemple, ils ont provoqué la Réforme, manœuvré les gouvernements, fait voter des lois destinées à tenir le peuple dans une étroite soumission à leurs organisations. Puis il y a les “signes et prodiges” qui imposent aux hommes un respect mêlé de crainte : citons entre autres le fait de prétendre à la succession apostolique, les nombreux conciles, les réformes, les écoles et les hôpitaux administrés par les ordres religieux, les sanctuaires où des ecclésiastiques affirment que des guérisons ont été opérées, l’Action catholique, les conciles œcuméniques, le Conseil mondial des Églises, les encycliques, les visites à l’Organisation des Nations unies et l’influence que les Églises exercent sur celle-ci, et nombre d’autres choses semblables. Ils reconnaissent même le spiritisme et l’astrologie, et ils ont excusé les chefs politiques qui consultaient les diseurs de bonne aventure et les médiums pour régler des questions d’État. Ces différentes activités peuvent sembler bonnes, et il est possible qu’elles exercent sur le peuple et les hommes politiques une influence puissante, mais Jésus ne se laisse pas influencer par elles. Il dit : “Beaucoup me diront en ce jour-là : ‘Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé en ton nom, et expulsé les démons en ton nom, et accompli beaucoup d’œuvres puissantes en ton nom ?’ Et cependant je leur déclarerai : Je ne vous ai jamais connus ! Écartez-vous de moi, ouvriers d’iniquité.” — Mat. 7:22, 23.
24. Quelle rétribution Dieu donna-t-il à ces hommes pour s’être opposés à lui et à la vérité ?
24 Selon l’apôtre Paul, puisque ces hommes supérieurs et puissants se sont exaltés eux-mêmes devant Dieu et n’ont pas accepté l’amour de la vérité pour qu’ils soient sauvés, Dieu laisse donc aller vers eux une opération d’égarement pour qu’ils croient réellement au mensonge. Ce sont ceux-là “qui périssent”, mais à la vérité ils ont suivi la voie trompeuse de Satan, l’ont acceptée jusqu’à croire qu’ils sont saints et que Dieu les laissera continuer.
25. a) Comment savons-nous que Satan ne réussit pas à ruiner le vrai christianisme ? b) Quel sera le sort de l’“homme d’iniquité” ?
25 Par le moyen de l’“homme d’iniquité” babylonien, Satan a donc accompli des œuvres puissantes afin de lutter contre le christianisme, mais il n’a pas réussi à le ruiner ; ceci est indiqué par le fait que nous avons la possibilité de lire et de comprendre toute la vérité relative à la grande contrefaçon de notre époque et de l’identifier ; son échec ressort aussi de ce qu’à l’heure actuelle, plus d’un million de chrétiens prêchent la bonne nouvelle du Royaume aux habitants du monde entier. Sous peu s’accompliront les paroles de l’apôtre annonçant que le Seigneur Jésus, à présent investi de sa puissance et d’une grande gloire dans le ciel, détruira l’inique par l’esprit de sa bouche et le réduira à néant par la manifestation de sa présence.
26. Grâce à quoi avons-nous pu identifier la contrefaçon machinée par la religion babylonienne, mais que nous faut-il encore apprendre pour comprendre parfaitement ce qu’est Babylone la Grande ?
26 Grâce à l’examen des avertissements bibliques et des faits qui se sont produits au premier siècle, nous identifions la contrefaçon dont la religion babylonienne s’est servie dans sa lutte, et nous progressons dans la compréhension de ce qu’est Babylone la Grande. Toutefois, nous avons encore besoin d’être éclairés sur les faits historiques, non seulement en ce qui concerne l’infiltration d’hommes égoïstes à des positions importantes au sein de la congrégation chrétienne, en vue de provoquer l’apostasie et d’établir l’“homme d’iniquité”, mais encore sur la façon dont ces hommes ont introduit les doctrines de Babylone dans la chrétienté apostate. Il nous faut connaître ces choses afin d’être à même de démasquer entièrement la fraude. Car se laisser exploiter par les paroles artificieuses de cet “homme d’iniquité” et tomber ainsi au pouvoir de Babylone la Grande, signifierait subir une destruction semblable à la leur. Nous laissons aux prochaines éditions de ce périodique le soin de nous renseigner sur ces faits historiques.
[Note]
a Dictionnaire ecclésiastique (Ecclesiastical Dictionary), autorité classique catholique romaine, sous le mot “papa”.