L’importance et la nécessité de la maîtrise de soi
“Le fruit de l’esprit, c’est (...) la maîtrise de soi.” — Gal. 5:22, 23.
1, 2. a) Comment peut-on souligner l’importance de la maîtrise de soi ? b) Comment cela est-il démontré par les paroles de Paul ?
DANS quelle mesure les chrétiens doivent-ils exercer la maîtrise de soi ? Ce besoin est si grand qu’on n’en parlera jamais de trop. En fait, on pourrait très bien paraphraser les paroles de l’apôtre Paul concernant l’amour et dire : ‘Si je parle les langues des hommes et des anges, si j’ai le don de prophétie et toute la foi, et si je donne tous mes biens pour nourrir autrui, mais que je n’aie pas la maîtrise de soi, cela ne me sert de rien.’ — I Cor. 13:1-3.
2 Cela semble-t-il exagéré ? Alors considérez le témoignage laissé par l’apôtre Paul. Comme il l’affirme lui-même dans II Corinthiens 11:22-33, aucun autre disciple de Jésus-Christ n’a sans doute manifesté autant de zèle et d’endurance que Paul. Cependant, malgré son zèle et son endurance remarquables ainsi que son ministère productif, qu’a déclaré Paul quant à son besoin d’exercer la maîtrise de soi ? “Je rudoie mon corps et le mène comme un esclave, pour qu’après avoir prêché aux autres, je ne devienne pas moi-même désapprouvé de façon ou d’autre.” Peut-on connaître un plus grand malheur que celui consistant à travailler dur et à supporter beaucoup, et tout cela en vain ? “De façon ou d’autre”, Paul aurait fait tout cela en vain s’il n’avait pas exercé la maîtrise de soi. — I Cor. 9:27.
3, 4. a) Comment peut-on définir la maîtrise de soi ? b) Comment peut-on l’illustrer ?
3 Cette qualité est vraiment très importante. Mais qu’est-ce que la maîtrise de soi ? On la définit comme “la faculté d’imposer une restriction à ses impulsions, ses émotions et ses désirs”, ou comme “l’action, la force ou l’habitude de maîtriser ses facultés ou son énergie, et plus spécialement ses inclinations et ses émotions”. Évidemment, cela implique l’exercice de cette qualité lorsqu’on est l’objet de tentations ou de pressions, lorsqu’il y a danger d’agir d’une façon insensée ou égoïste.
4 On peut illustrer l’importance et la nécessité de la maîtrise de soi par une voiture. Son moteur peut avoir une puissance allant de 35 à 400 chevaux. Cependant, quelle que soit la puissance développée par ce moteur, il est tout aussi important de pouvoir la maîtriser, car de quelle utilité serait votre voiture si vous ne pouviez contrôler ni sa vitesse ni sa direction ? Ce serait un engin de mort !
5. Pourquoi la maîtrise de soi est-elle nécessaire ?
5 Le problème de la maîtrise de soi se pose parce que nous sommes en mesure d’utiliser les divers dons et facultés que Dieu nous a accordés soit d’une mauvaise façon, soit avec droiture, sagesse et amour. Il en est ainsi parce que nous ne dépendons pas d’instincts comme c’est le cas de la création animale ; nous sommes doués du libre arbitre, ayant été créés à l’image et à la ressemblance de Dieu. Tout comme les forces de la création inanimée peuvent provoquer bien des dégâts — pensez aux tornades, aux ouragans, aux raz-de-marée et à la foudre —, de même nous pouvons faire beaucoup de mal si nous ne contrôlons pas nos facultés mentales, émotionnelles et physiques. — Prov. 25:28.
LES MAUX QUI RÉSULTENT D’UN MANQUE DE MAÎTRISE DE SOI
6. Quelles sont quelques-unes des mauvaises conséquences du manque de maîtrise de soi ?
6 Que nous considérions ce qui se passe autour de nous ou les pages de l’Histoire, nous constatons les conséquences nuisibles qui découlent d’un manque de maîtrise de la part d’hommes, de femmes et surtout de jeunes gens. Les innombrables meurtres révoltants rapportés par les journaux, la radio ou la télévision, nous donnent l’exemple de personnes qui n’ont pas su contrôler l’incitation puissante à manifester leur haine ou leur sentiment de frustration par le meurtre. L’absence de maîtrise de soi explique l’accroissement des maladies vénériennes et des naissances illégitimes, sans parler des nombreux mariages manqués qui se terminent par la séparation, l’abandon ou le divorce. On a dit que durant la Première Guerre mondiale les maladies vénériennes avaient rendu inaptes au service plus de soldats que les balles ennemies. À propos de la guerre au Viêt Nam, un rapport a déclaré que 25 pour cent des soldats avaient été contaminés de cette façon. Qu’est-ce que l’ivrognerie, sinon un manque de maîtrise de la part de celui qui éprouve le besoin de consommer des boissons alcooliques ? Combien de fois un manque de maîtrise est à l’origine d’accidents d’automobiles dont les conducteurs se sont irrités ou ont laissé se détourner leur attention ! Les examens médicaux ont souvent démontré que les accidents sont provoqués par la conduite imprudente de “personnes dominées par leurs impulsions”, c’est-à-dire manquant de maîtrise.
7, 8. a) Quel exemple de manque de maîtrise Ève et Caïn ont-il donné ? b) Quels autres exemples de manque de maîtrise trouvons-nous dans les Écritures ?
7 La Bible nous fournit de très nombreux exemples nous avertissant des malheurs qui résultent d’un manque de maîtrise. On peut citer en premier lieu le cas d’Ève. Elle “vit que l’arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu’il était précieux pour ouvrir l’intelligence” ; c’est pourquoi, au lieu d’exercer la maîtrise de soi, elle céda à la tentation et prit du fruit (Gen. 2:16, 17 ; 3:2-6). Caïn fut averti de ne pas se laisser aller à la colère, mais plutôt de la dominer. Cependant, il n’exerça pas la maîtrise de soi et tua son frère, perdant ainsi tout espoir de vie éternelle et devenant le premier d’une longue liste de meurtriers, tous par manque de maîtrise de soi. — Gen. 4:5-7 ; I Jean 3:12.
8 Lorsque Lot et sa famille se sont enfuis de Sodome, ville condamnée par Dieu, il leur fallait faire preuve de maîtrise de soi pour obéir au commandement qui leur avait été donné de ne pas se retourner durant leur fuite. La femme de Lot ne manifesta pas cette qualité, ce qui lui coûta la vie. Jésus l’a citée en exemple à ses disciples (Gen. 19:17, 26 ; Luc 17:32). Lorsqu’il était sur son lit de mort, Jacob reprit vivement Ruben, son fils premier-né, car celui-ci s’était vraisemblablement laissé tenter par une des concubines de son père. “Impétueux comme les eaux”, il avait souillé la couche de ce dernier. (Gen. 49:3, 4). Le roi Saül perdit le royaume d’Israël lorsque, dans une situation critique, il manqua de patience et de maîtrise de soi, en n’attendant pas la venue du prophète Samuel pour que celui-ci offre un sacrifice (I Sam. 13:8-14). Il y a eu des circonstances où certains des plus fidèles serviteurs de Jéhovah ont manqué de maîtrise de soi, ce qu’ils ont vivement et longtemps regretté. Tous ces exemples sont autant d’avertissements soulignant la nécessité d’exercer la maîtrise de soi. — Gen. 9:20, 21 ; Nomb. 20:7-13 ; II Sam. 11:1 à 12:15.
EXEMPLES DE MAÎTRISE DE SOI
9, 10. Qui nous a donné le plus bel exemple de maîtrise de soi, et de quelle façon ?
9 Par contre, afin de nous stimuler dans notre résolution de manifester la maîtrise de soi, la Parole de Dieu nous donne un grand nombre de bons exemples, dont le plus excellent n’est nul autre que celui de Jéhovah Dieu. Exerce-t-il la maîtrise de soi ? Oui, et lui-même nous dit : “J’ai longtemps gardé le silence, je me suis tu, je me suis contenu.” (És. 42:14). L’Israël infidèle méritait d’être puni immédiatement, mais Jéhovah s’est retenu. Bien des gens, ignorant les attributs et les desseins de Dieu, le critiquent parce qu’il permet le mal et la souffrance, ils ne comprennent pas que s’il tolère ces choses — pour des raisons sages et empreintes d’amour —, c’est parce qu’il fait preuve d’une grande maîtrise de soi. Comment cela ?
10 Jéhovah Dieu dispose de forces illimitées. Il peut les employer comme il le veut et quand il le veut. Toutefois, il n’utilise cette puissance qu’avec justice, sagesse et amour. Il est longanime et lent à la colère, comme nous le dit sa Parole ; or, que signifie être lent à la colère sinon maîtriser sa juste indignation (Ps. 103:8 ; 145:8 ; Jér. 15:15 ; Joël 2:13 ; Jonas 4:2 ; Nahum 1:3) ? Il patienta 120 années avant de détruire la génération méchante contemporaine de Noé et plusieurs siècles avant d’exécuter finalement, en 607 avant notre ère, son jugement sur l’Israël infidèle (Gen. 6:3 ; II Chron. 36:15, 16). Satan et ses démons, ainsi que leurs instruments et dupes humains, outragent continuellement la justice de Jéhovah, font fi de son autorité et l’offensent par le blasphème, la calomnie et la rébellion. La Bible montre que Jéhovah éprouve certains sentiments. N’est-il pas touché par cet état de choses ? Si, certainement. Cependant, il l’a toléré pendant des millénaires ; il a exercé la maîtrise de soi grâce à sa sagesse et à son amour.
11. Comment Jésus a-t-il donné l’exemple pour ce qui est de la maîtrise de soi ?
11 Jésus-Christ, le Fils de Dieu, nous a sans doute laissé le plus bel exemple d’homme ayant exercé la maîtrise de soi. À aucun moment de son ministère terrestre il n’a perdu le contrôle de ses facultés, de sa force ou de ses émotions, et il n’a jamais parlé de façon inconsidérée ou malavisée. “Quand il était injurié, il ne rendait pas l’injure. Quand il souffrait, il ne menaçait pas.” (I Pierre 2:23). Il fallait qu’il soit maître de lui-même. Nous lisons ce qui suit dans Matthieu 27:13, 14 : “Alors Pilate lui dit : ‘N’entends-tu pas combien de choses ils déposent contre toi ?’ Mais il ne lui répondit pas, non, pas un mot, si bien que le gouverneur était fort étonné.” Cela était peu commun. Cependant, le prophète de Jéhovah avait annoncé que lorsque Jésus serait emmené en jugement, ‘il n’ouvrirait point la bouche’. Il s’est donc retenu et n’a pas répondu un mot malgré les fausses accusations portées contre lui. En vérité, Jésus nous a donné un exemple excellent, voire parfait, de maîtrise de soi qu’il nous faut essayer d’imiter, particulièrement lorsque nous sommes dans les difficultés, en présence de chefs politiques notamment. — És. 53:7.
12-14. Quel exemple de maîtrise de soi nous a été donné par Joseph, Gédéon, le roi Saül ainsi que Daniel et ses trois compagnons ?
12 Afin de nous encourager à imiter Jésus-Christ, la Parole de Dieu nous parle à maintes reprises de serviteurs de Jéhovah, imparfaits et faibles comme nous, qui ont exercé la maîtrise de soi. Joseph nous en a donné un bel exemple lorsqu’il fut importuné par la femme de Potiphar (Gen. 39:7-20). Le juge Gédéon est un autre serviteur des temps anciens qui a fait preuve d’une belle maîtrise de soi. Après avoir remporté la victoire sur les Madianites, il eut affaire aux hommes envieux d’Éphraïm qui lui cherchèrent querelle par de fausses accusations. Dans l’ivresse de la victoire, Gédéon aurait pu facilement perdre son équilibre et les reprendre vertement, ce qui aurait provoqué un combat sanglant parmi les Israélites. Au contraire, il fit preuve de maîtrise de soi et les félicita avec tact, ce qui les incita à le quitter en paix. Ses paroles furent dictées par la raison, et non par l’émotion. — Juges 8:1-3.
13 Bien que, comme nous l’avons déjà dit, il perdît plus tard sa royauté à cause d’un manque de maîtrise de soi, le roi Saül avait exercé cette excellente qualité au début de son règne. Alors qu’il venait d’être oint comme roi, quelques “hommes pervers” le méprisèrent, lui disant d’un ton moqueur : “Quoi ! c’est celui-ci qui nous sauvera !” Ils ne lui apportèrent aucun présent pour reconnaître qu’il avait été établi roi sur eux par Jéhovah Dieu. Saül aurait pu en prendre ombrage, les reprendre violemment, se mettre en colère ou les punir ; mais il refusa d’en faire un sujet de contestation et fit preuve de maîtrise de soi. “Saül n’y prit point garde.” Combien il est sage de rester silencieux face à la provocation ! — I Sam. 10:27.
14 On peut également parler de Daniel et de ses trois jeunes amis. Après qu’ils eurent été emmenés captifs à Babylone, l’empereur ordonna qu’on leur offrît les mets et les boissons les plus fins. Cependant, alors que tous les autres captifs et tous les Babyloniens se régalaient de ces aliments, Daniel et ses trois amis exercèrent la maîtrise de soi refusant de manger ces mets délicats parce que, selon la Loi de Moïse, ils étaient impurs. Par suite, Jéhovah les bénit, et ils devinrent beaucoup plus sages que tous les hommes sages du roi. L’exercice de la maîtrise de soi les aida sans aucun doute à se fortifier, de telle sorte que lorsqu’ils durent supporter des épreuves plus sévères, tous quatre ont pu demeurer fermes et garder leur intégrité. — Dan. 1:8-20 ; 3:16-30 ; 6:4-28.
LA NÉCESSITÉ DE FAIRE PREUVE DE MAÎTRISE DE SOI DANS LE MANGER ET LE BOIRE
15-17. a) Qu’est-ce qui oblige les chrétiens à exercer la maîtrise de soi ? b) Comment la raison et les Écritures nous montrent-elles la nécessité d’exercer la maîtrise de soi ?
15 La maîtrise de soi est recommandée aux chrétiens pour de nombreuses raisons importantes, dont l’une concerne leur service. Étant voués à Jéhovah Dieu, ils doivent bien utiliser non seulement leurs privilèges et leurs capacités, mais également leur temps, leurs moyens et leurs forces. Pour s’acquitter convenablement de leur ministère, il leur faut exercer la maîtrise de soi dans le manger et le boire. Il est évident que les ivrognes et les gloutons, qui manquent de modération, gaspillent non seulement leur argent, mais aussi leur temps et leurs forces (Prov. 23:20, 21). Cependant, ce serait une erreur de penser qu’aussi longtemps que nous ne nous livrons pas à ces excès nous exerçons la maîtrise convenable dans ces domaines. Ce n’est sans doute pas le cas. Quelqu’un peut ne pas être ivre, mais avoir néanmoins trop bu, car il est loquace et légèrement engourdi. De même, on peut ne pas avoir mangé comme un glouton, mais avoir néanmoins trop mangé au point de se sentir lourd et somnolent. Cela dépend des circonstances.
16 La maîtrise de soi dans le manger et le boire est impliquée dans le conseil suivant : “Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, ou quoi que vous fassiez, faites toutes choses pour la gloire de Dieu.” (I Cor. 10:31). Le chrétien ne vit pas pour manger, comme si les plaisirs de la table étaient la meilleure chose qui soit. Les chrétiens devraient être disposés à négliger les plaisirs de la table au profit de la bonne nouvelle. Une nourriture simple, prise avec modération, est ce qu’il y a de mieux pour le corps. De plus, cela est économique. Les chrétiens ne doivent pas minimiser l’importance de cette question, car ce sont justement des habitudes modestes dans le domaine de la nourriture qui peuvent permettre à quelqu’un de rester dans le service à plein temps. Les Écritures nous donnent le sage conseil suivant : “Si tu es à table avec un grand, fais attention à ce qui est devant toi ; mets un couteau à ta gorge, si tu as trop d’avidité.” — Prov. 23:1, 2.
17 Les chrétiens doivent être disposés à exercer la maîtrise de soi lorsqu’ils sont à table, afin de favoriser les intérêts du Royaume et pour recevoir des bénédictions. Quel profit pouvons-nous retirer de la lecture de la Bible si, après un bon repas, nous sommes somnolents ? Nous ne voulons pas être de ceux qui ont pour ‘dieu leur ventre’ ou qui sont ‘esclaves de leur propre ventre’. Les paroles suivantes de Jésus-Christ sont très appropriées : “Faites attention à vous-mêmes, que vos cœurs ne s’appesantissent pas par l’excès du manger et l’abus du boire et les soucis de la vie, et que soudain ce jour ne soit à l’instant sur vous comme un piège.” L’exercice de la maîtrise de soi dans le manger et le boire fait partie de notre pieux dévouement, et cela est utile à beaucoup de choses, tant dans la vie présente — certaines autorités médicales rendent la suralimentation responsable de toutes les maladies modernes provoquant la dégénérescence —, que dans la vie à venir. — Phil. 3:19 ; Rom. 16:18 ; Luc 21:34, 35 ; I Tim. 4:8.
18. Quelles sont les deux façons dont la maîtrise de soi dans le manger et le boire nous aide à contrôler nos émotions ?
18 De plus, l’exercice de la maîtrise de soi à table nous aide à manifester cette qualité en rapport avec nos émotions, et cela de deux façons. Tout d’abord, en se dominant dans un domaine, il nous sera plus facile de nous contrôler sous d’autres rapports. Par exemple, un ministre chrétien ayant une charge importante rapporta qu’aimant beaucoup les cacahuètes, il en mettait dans sa poche mais ne les mangeait pas, afin de cultiver la maîtrise de soi. En maîtrisant sa gourmandise pour les cacahuètes, il lui était plus facile d’exercer cette qualité dans d’autres domaines. Deuxièmement, plus un homme est sobre dans ses habitudes concernant le manger, moins souvent il est harcelé par la passion sexuelle, autre domaine qui nécessite la maîtrise de soi. Comme on l’a remarqué, ‘plus l’homme vigoureux est fort, plus il est porté au mal’.
LA NÉCESSITÉ DE LA MAÎTRISE DE SOI DANS LES RELATIONS ENTRE LES SEXES
19. a) Qu’est-ce qui peut être considéré comme le plus grand défi lancé à la maîtrise de soi, et quels faits l’indiquent ? b) Pourquoi en est-il ainsi, et pourquoi peut-on considérer cela comme une manifestation de l’amour de Jéhovah ?
19 L’exercice de la maîtrise de soi dans les relations avec les membres de l’autre sexe est encore plus nécessaire et plus difficile à cultiver que dans le domaine du manger et du boire, et cela a des conséquences plus graves aussi. On pourrait dire qu’il s’agit là d’une gageure des plus difficile. Dans le monde entier, des milliers de chrétiens voués sont exclus chaque année, parce que leur conduite envers les membres de l’autre sexe est devenue indigne. On en comprend facilement la cause lorsqu’on considère ce qui est impliqué. Jéhovah Dieu a non seulement ordonné au premier couple humain d’être fécond et de se multiplier, mais il a doté les sexes d’une forte attraction l’un pour l’autre, afin que la race humaine ne risque jamais de se suicider en n’utilisant pas ses facultés procréatrices à cause des fardeaux que représente la famille. Ce fut en même temps une manifestation supplémentaire de l’amour de Jéhovah Dieu, car il fit en sorte que l’attraction sexuelle soit une source de plaisir. Il veilla à ce que quiconque, aussi humble soit sa situation, puisse jouir de cette bénédiction supérieure qu’offre la vie, bénédiction qui ne dépend ni du génie ni de la richesse de l’individu. — Gen. 1:26-28 ; 2:18-24.
20, 21. a) Pourquoi Jéhovah a-t-il imposé des lois contrôlant le don du sexe ? b) Que déclare la Parole de Dieu concernant ceux qui transgressent ces lois ?
20 Cependant, avec sagesse, justice et logique, le Créateur compléta ce don par des restrictions ; elles n’étaient pas arbitraires, mais plutôt établies dans l’intérêt des humains et plus particulièrement pour le bonheur de la femme, le vase plus faible, et celui des enfants qui seraient le fruit de cette bénédiction. C’est ainsi qu’il interdit la fornication et l’adultère. Tout comme le fait que l’homme ait besoin de manger et de boire ne l’autorise ni à voler ni à être un glouton ou un ivrogne sans retenue, de même les facultés sexuelles ne peuvent s’exercer uniquement pour le plaisir de l’homme sans tenir compte des lois divines et des conséquences que cela peut entraîner pour lui et pour ses proches. Nous devons donc exercer la maîtrise de soi pour ce qui est de nos pensées, de nos paroles et de nos actions par lesquelles nous exprimons cet instinct. C’est pourquoi la Parole de Dieu donne le conseil suivant aux maris : “Bois les eaux de ta citerne, les eaux qui sortent de ton puits.” — Prov. 5:15-23.
21 L’éveil et la satisfaction de l’instinct sexuel procurent une sensation agréable ; c’est pourquoi le cœur de l’homme déchu a une forte inclination à s’abandonner à cet instinct. Toutefois, à moins qu’il ne soit satisfait dans les liens du mariage, cet instinct est condamné par les Écritures comme une des “œuvres de la chair (...), la fornication, l’impureté, la conduite dissolue”, qui privent ceux qui les pratiquent des bénédictions du Royaume de Dieu ; nous lisons en effet : “Que la fornication et toute espèce d’impureté ou l’avidité ne soient pas même mentionnées parmi vous, comme il convient à des hommes saints ; (...) car (...) ni fornicateur, ni impur, ni avide — ce qui signifie être idolâtre — n’a d’héritage dans le royaume du Christ et de Dieu.” — Gal. 5:19-21 ; Éph. 5:3, 5.
22. Quel conseil biblique est donné aux hommes et aux femmes concernant les bonnes relations entre les personnes de sexe opposé, et qu’est-ce que cela implique ?
22 Les hommes chrétiens en particulier doivent veiller attentivement à faire preuve de maîtrise de soi dans leurs propos et leurs actions, afin de ne pas inciter les personnes de l’autre sexe à pratiquer l’impureté, car il semble que l’homme déchu ait tendance à trouver du plaisir à séduire la femme. Les femmes chrétiennes, quant à elles, veilleront à ‘se parer d’une tenue bien en ordre, avec modestie et pondération d’esprit’. Tout comme la masculinité procure du plaisir à la femme, de même la féminité procure du plaisir à l’homme ; si la modestie n’accompagne pas ces deux qualités, ce genre de plaisir sera impur. On peut difficilement dire que la mini-jupe soit modeste. Les paroles de Jésus rapportées dans Matthieu 5:28 concernent les femmes. Comment cela ? En ce sens que les chrétiennes ne doivent pas s’habiller d’une façon provocante, afin de ne pas inciter les hommes à les regarder et de ne pas récolter un plaisir orgueilleux en remarquant qu’elles peuvent jouer avec les émotions de ceux-ci. Lorsque les hommes transgressent cette parole de l’Écriture, ils sont non seulement coupables envers eux-mêmes, mais ils peuvent également inciter la femme à partager la même culpabilité. Il est donc clair que tant les hommes que les femmes de la congrégation chrétienne doivent faire leur part pour que les femmes âgées soient considérées “comme des mères, les jeunes femmes comme des sœurs en toute chasteté”. — I Tim. 2:9 ; 5:1, 2.
LA MAÎTRISE DE SOI DANS D’AUTRES DOMAINES
23, 24. Dans quels autres domaines les chrétiens doivent-ils veiller à exercer la maîtrise de soi, et pour quelles raisons ?
23 Le Créateur n’a pas imposé aux créatures inférieures d’exercer la maîtrise de soi. En suivant simplement leur instinct, celles-ci se portent bien, vivent le temps qui leur est accordé et servent le dessein prévu par Dieu en les créant. Mais pour l’homme il en va autrement. Jéhovah l’a doté de la raison, d’une conscience et de la volonté, qualités qui ont cependant été altérées suite à la chute de l’homme. C’est pourquoi l’homme doit continuellement se maîtriser pour ne pas user à l’extrême de tout ce qui peut lui procurer du plaisir. Ainsi il n’y a rien de mal à se divertir en pratiquant un sport ou en ayant un passe-temps favori, SI nous savons contrôler ces choses en les maintenant à leur place et SI nous en jouissons avec modération. Par contre, si quelqu’un a du mal à être modéré dans l’usage de ces bonnes choses, qu’il s’agisse d’un passe-temps quelconque ou de la télévision, il serait alors préférable qu’il s’en passe complètement plutôt que de les laisser devenir un piège pour lui. — Marc 9:43-48.
24 Il en est de même pour notre travail profane. Il peut être très intéressant, passionnant ou encore nous procurer beaucoup d’argent ou d’autres avantages. Tout cela peut inciter quelqu’un à devenir un travailleur acharné manquant de maîtrise de soi. Un tel homme est souvent victime de troubles circulatoires ou cardiaques. De même, de nombreuses personnes sont incapables de maîtriser leur désir de posséder des biens matériels. Facilement influencées par les paroles flatteuses des commerçants, elles font des achats et s’endettent.
25. Qu’est-ce qui a été porté à notre attention concernant l’importance et la nécessité d’exercer la maîtrise de soi ?
25 En vérité, on peut difficilement surestimer l’importance et la nécessité de la maîtrise de soi. À moins d’exercer cette qualité, toutes nos œuvres chrétiennes risquent d’être vaines “de façon ou d’autre”. Le manque de maîtrise a provoqué la chute et le malheur de nombreux serviteurs de Jéhovah. Cependant, comme l’ont montré un grand nombre de personnages bibliques fidèles, il est possible de manifester cette qualité. Nous devons particulièrement faire preuve de maîtrise de soi dans les plaisirs, dans la jouissance de choses telles que le manger et le boire, dans les questions d’ordre sexuel et dans le domaine des divertissements, si nous voulons accomplir toute chose avec sagesse, amour et justice.
[Illustration, page 682]
On peut illustrer la nécessité de la maîtrise de soi par une voiture : non seulement il faut un moteur, mais il faut également pouvoir contrôler sa vitesse et sa direction.
[Illustration, page 683]
Lors du déluge Dieu donna un exemple de maîtrise de soi : il attendit 120 ans avant de détruire la génération méchante de cette époque.
[Illustration, page 684]
Daniel et ses trois amis exercèrent la maîtrise de soi en refusant de manger les mets délicats du roi. Jéhovah les bénit en récompense de leur maîtrise de soi.