Livre de la Bible numéro 41 — Marc
Écrivain : Marc
Lieu de composition : Rome
Fin du travail de composition : vers 60-65 de n. è.
Période qu’embrasse le texte : 29-33 de n. è.
1. Que sait-on de Marc et de sa famille ?
LORS de l’arrestation de Jésus à Gethsémané et de la fuite des apôtres, “ un certain jeune homme, portant un vêtement de fin lin sur son corps nu ”, le suivait de près. Quand la foule voulut s’emparer de lui aussi, “ il abandonna son vêtement de lin et s’enfuit, nu ”. On pense généralement que ce jeune homme était Marc. Dans le livre des Actes il est désigné par l’expression “ Jean qui était surnommé Marc ”, et il appartenait peut-être à une famille aisée de Jérusalem, car ses parents avaient leur propre maison et des serviteurs. Marie, sa mère, était également chrétienne, et sa maison servait de lieu de réunion à la congrégation primitive. Quand Pierre sortit de prison, libéré par un ange, il se rendit chez Marie et y trouva les frères réunis. — Marc 14:51, 52 ; Actes 12:12, 13.
2, 3. a) Qu’est-ce qui a certainement incité Marc à embrasser le service missionnaire ? b) Quelles ont été ses relations avec les autres missionnaires, et particulièrement avec Pierre et Paul ?
2 Le missionnaire Barnabas, un Lévite de Chypre, était le cousin de Marc (Actes 4:36 ; Col. 4:10). Quand Barnabas et Paul se rendirent à Jérusalem pour porter des secours à cause de la famine, Marc fit la connaissance de Paul. La fréquentation des frères de la congrégation et des ministres zélés en visite suscita certainement chez Marc le désir d’embrasser le service missionnaire. Aussi devint-il le compagnon et l’auxiliaire de Paul et de Barnabas lors de leur premier voyage missionnaire. Toutefois, pour quelque raison, Marc les quitta à Pergé en Pamphylie et retourna à Jérusalem (Actes 11:29, 30 ; 12:25 ; 13:5, 13). En conséquence, Paul refusa de prendre Marc avec lui pour son deuxième voyage missionnaire, ce qui eut pour effet de séparer Paul de Barnabas. Paul emmena Silas, et Barnabas son cousin Marc avec lequel il s’embarqua pour Chypre. — Actes 15:36-41.
3 Marc se montra fidèle dans le ministère et devint un collaborateur précieux, non seulement pour Barnabas, mais ensuite pour les apôtres Pierre et Paul. Marc était auprès de Paul (vers 60-61 de n. è.) lors de son premier emprisonnement à Rome (Philém. 1, 24). Puis nous trouvons Marc avec Pierre à Babylone, entre les années 62 et 64 de n. è. (1 Pierre 5:13.) De nouveau emprisonné à Rome, probablement en l’an 65, Paul demande dans une lettre à Timothée de lui amener Marc, car, dit-il, “ il m’est utile pour le service ”. (2 Tim. 1:8 ; 4:11.) C’est la dernière mention de Marc dans le récit biblique.
4-6. a) Auprès de qui Marc a-t-il pu se procurer les détails intimes qu’il relate dans son Évangile ? b) Qu’est-ce qui indique que Marc entretenait d’étroites relations avec Pierre ? c) Citez quelques traits de la personnalité de Pierre que reflète l’Évangile de Marc.
4 La composition de cet Évangile, le plus court, est attribuée à Marc. Il collabora avec les apôtres de Jésus et mit sa vie au service de la bonne nouvelle. Cependant, Marc n’était pas l’un des 12 apôtres, pas plus qu’il n’était un proche de Jésus. D’où tira-t-il les détails intimes qui rendent son récit sur le ministère de Jésus si vivant d’un bout à l’autre ? D’après la plus ancienne tradition, transmise par Papias, Origène et Tertullien, cette source était Pierre, auquel Marc fut étroitement associéa. Pierre ne l’appela-t-il pas, en effet, “ mon fils ” ? (1 Pierre 5:13.) Pierre fut témoin oculaire de la totalité, ou presque, des événements rapportés par Marc ; aussi a-t-il pu lui apprendre de nombreux détails qui ne se trouvent pas dans les autres Évangiles. Par exemple, Marc parle des “ salariés ” qui travaillaient avec Zébédée, du lépreux qui supplia Jésus “ à genoux ”, du possédé qui ‘ se tailladait avec des pierres ’ et de Jésus qui prononça sa prophétie sur ‘ la venue du Fils de l’homme avec grande puissance et gloire ’, alors qu’il était assis sur le mont des Oliviers, “ en face du temple ”. — Marc 1:20, 40 ; 5:5 ; 13:3, 26.
5 Pierre était un homme d’une grande sensibilité ; aussi a-t-il pu comprendre les sentiments et les émotions de Jésus et les décrire ensuite à Marc. C’est pourquoi Marc parle fréquemment des sentiments et des réactions de Jésus : il ‘ les regarda à la ronde avec indignation, profondément affligé de l’insensibilité de leur cœur ’, “ il soupira profondément ”, “ il gémit profondément avec son esprit ”, par exemple (3:5 ; 7:34 ; 8:12). C’est Marc qui nous révèle les sentiments de Jésus à l’égard du jeune chef juif, disant qu’il “ éprouva de l’amour pour lui ”. (10:21.) Et avec quelle chaleur Marc raconte que non seulement Jésus plaça un petit enfant au milieu de ses disciples, mais aussi qu’il “ mit ses bras autour de lui ”, et en une autre occasion qu’il “ prit les enfants dans ses bras ”. — 9:36 ; 10:13-16.
6 Certains traits de la personnalité de Pierre transparaissent dans le style de Marc, qui est fougueux, vivant, vigoureux et descriptif. Il semble manifester une certaine hâte à raconter les événements. Par exemple, le mot “ aussitôt ” apparaît maintes fois, ce qui donne de la vie au récit.
7. Qu’est-ce qui différencie l’Évangile de Marc de celui de Matthieu ?
7 Bien que Marc eût accès à l’Évangile de Matthieu et que seulement 7 % de son récit n’apparaisse pas dans les autres Évangiles, ce serait une erreur de croire que Marc s’est simplement contenté de condenser l’Évangile de Matthieu en y ajoutant quelques détails particuliers. Alors que Matthieu a présenté Jésus comme le Messie promis et le Roi, Marc, de son côté, décrit sa vie et son œuvre sous un angle différent. Il présente Jésus comme le Fils de Dieu qui opère des miracles et comme le Sauveur triomphant. Marc met l’accent sur les activités du Christ plutôt que sur ses sermons et ses enseignements. Il ne rapporte que peu d’exemples et un seul des longs discours de Jésus, et il omet le Sermon sur la montagne. C’est pour cette raison que l’Évangile de Marc est plus court, bien que ce soit un livre d’action tout autant que les autres. Au moins 19 miracles sont relatés avec précision.
8. Pourquoi pensons-nous que l’Évangile de Marc a vraisemblablement été écrit pour les Romains ?
8 Alors que Matthieu écrivit son Évangile pour les Juifs, il semble que Marc ait rédigé le sien principalement pour les Romains. Comment le savons-nous ? Il ne mentionne la Loi de Moïse que lorsqu’il rapporte une conversation qui s’y réfère, et la généalogie de Jésus est passée sous silence. Il donne à l’évangile du Christ une importance universelle. Il explique les coutumes et les enseignements juifs avec lesquels les lecteurs non juifs étaient sans doute peu familiarisés (2:18 ; 7:3, 4 ; 14:12 ; 15:42). Il traduit les expressions araméennes (3:17 ; 5:41 ; 7:11, 34 ; 14:36 ; 15:22, 34). Il apporte des précisions sur les noms géographiques et les plantes de la Palestine (1:5, 13 ; 11:13 ; 13:3). Il convertit la monnaie juive en monnaie romaine (12:42, note). Il utilise plus de mots latins que les autres évangélistes, par exemple speculator (garde du corps), praetorium (palais du gouverneur) et centurio (officier). — 6:27 ; 15:16, 39.
9. Où et quand le livre de Marc a-t-il été écrit, et qu’est-ce qui confirme son authenticité ?
9 Puisque Marc a, semble-t-il, écrit d’abord pour les Romains, il est très probable qu’il l’a fait de Rome. Tant la tradition ancienne que la teneur du livre nous autorisent à conclure que son Évangile a été composé à Rome pendant le premier ou le deuxième emprisonnement de l’apôtre Paul, soit entre 60 et 65 de n. è. Durant cette période Marc s’est trouvé à Rome au moins une fois et vraisemblablement deux. Toutes les autorités des IIe et IIIe siècles confirment que Marc est bien le rédacteur de l’Évangile qui porte son nom. Ce dernier circulait déjà parmi les chrétiens vers le milieu du IIe siècle. Il apparaît dans tous les premiers catalogues des Écritures grecques chrétiennes, ce qui atteste son authenticité.
10. Comment faut-il considérer les conclusions longue et courte du livre de Marc, et pourquoi ?
10 Toutefois, les conclusions, longue ou courte, qui ont parfois été ajoutées après le verset 8 du chapitre 16, n’ont aucun caractère d’authenticité. Elles sont absentes dans la plupart des manuscrits anciens, tels que le Sinaiticus et le Vaticanus 1209. Eusèbe et Jérôme, historiens du IVe siècle, s’accordent sur le fait que le récit authentique s’achève par ces mots : “ Elles avaient peur. ” Les autres conclusions ont probablement été ajoutées afin d’atténuer la finale abrupte de l’Évangile de Marc.
11. a) Qu’est-ce qui prouve l’exactitude de l’Évangile de Marc, et quel pouvoir met-il en évidence ? b) Pourquoi s’agit-il d’une “ bonne nouvelle ”, et quelle période l’Évangile de Marc couvre-t-il ?
11 Que le récit de Marc est véridique, cela ressort de l’harmonie parfaite de son Évangile avec les trois autres, mais encore avec l’ensemble des Saintes Écritures, de la Genèse à la Révélation. De surcroît, Marc souligne maintes fois le pouvoir de Jésus non seulement en paroles, mais aussi sur les forces de la nature, sur Satan et ses démons, sur les maux et les maladies, et même sur la mort. Aussi Marc commence-t-il sa narration par cette introduction frappante : “ Commencement de la bonne nouvelle concernant Jésus Christ. ” Sa venue et son ministère étaient une “ bonne nouvelle ” ; aussi l’étude de l’Évangile selon Marc est-elle utile à tous les lecteurs. Les événements décrits par Marc couvrent la période qui s’étend du printemps 29 au printemps 33 de n. è.
CONTENU DE MARC
12. Quels événements sont condensés dans les 13 premiers versets 1:1-13 de Marc ?
12 Baptême et tentation de Jésus (1:1-13). Marc commence la bonne nouvelle par l’identification de Jean le baptiseur. Il est le messager promis, envoyé pour proclamer : “ Préparez le chemin de Jéhovah, rendez droites ses routes. ” À propos de Celui qui doit venir bientôt, le baptiseur dit : ‘ Il est plus fort que moi. ’ Il baptisera, non pas avec de l’eau, mais avec de l’esprit saint. En ces jours-là Jésus arrive de Nazareth de Galilée, et Jean le baptise. L’esprit descend sur Jésus comme une colombe, et une voix se fait entendre des cieux : “ Tu es mon Fils, le bien-aimé ; je t’ai agréé. ” (1:3, 7, 11). Jésus est tenté par Satan dans le désert, et les anges le servent. Tous ces événements marquants sont condensés dans les 13 premiers versets du livre de Marc.
13. De quelles manières Jésus démontre-t-il très tôt son pouvoir de “ Saint de Dieu ” ?
13 Jésus commence son ministère en Galilée (1:14–6:6). Après l’arrestation de Jean, Jésus va prêcher la bonne nouvelle de Dieu en Galilée. De quel message extraordinaire est-il porteur ? “ Le royaume de Dieu s’est approché. Repentez-vous et ayez foi dans la bonne nouvelle. ” (1:15). Il invite Simon et André, Jacques et Jean à laisser leurs filets de pêche pour devenir ses disciples. Le jour du sabbat, il se met à enseigner dans la synagogue de Capernaüm. Les Juifs sont frappés d’étonnement, car il enseigne “ en homme qui a pouvoir et non pas comme les scribes ”. Il démontre son autorité comme “ Saint de Dieu ” en expulsant l’esprit impur qui habite un homme et en guérissant la belle-mère de Simon qui a la fièvre. La nouvelle se répand comme une traînée de poudre et, le soir venu, “ toute la ville ” est rassemblée devant la maison de Simon. Jésus guérit de nombreux malades et expulse beaucoup de démons. — 1:22, 24, 33.
14. Comment Jésus prouve-t-il son pouvoir de pardonner les péchés ?
14 Jésus révèle sa mission : “ Pour que [...] je prêche. ” (1:38). Il prêche par toute la Galilée. Partout où il va, il expulse les démons et guérit les malades, y compris un lépreux et un paralytique à qui il dit : “ Tes péchés sont pardonnés. ” Quelques-uns des scribes raisonnent en leur cœur : ‘ C’est un blasphème. Qui peut pardonner les péchés, si ce n’est Dieu ? ’ Discernant leurs pensées, Jésus prouve que “ le Fils de l’homme a pouvoir de pardonner les péchés ” en disant au paralytique de se lever et de rentrer chez lui. Les gens glorifient Dieu. Quand le collecteur d’impôts Lévi (Matthieu) devient son disciple, Jésus dit aux scribes : “ Je suis venu appeler, non pas des justes, mais des pécheurs. ” Il se montre “ Seigneur même du sabbat ”. — 2:5, 7, 10, 17, 28.
15. Que dit Jésus à propos de ceux qui contestent ses miracles, et que déclare-t-il au sujet des liens familiaux ?
15 Jésus forme maintenant le groupe des 12 apôtres. Les membres de sa famille manifestent de l’opposition, et des scribes descendus de Jérusalem l’accusent d’expulser les démons par le moyen du chef des démons. Jésus leur demande : “ Comment Satan peut-il expulser Satan ? ” et il leur donne cet avertissement : “ Quiconque blasphème contre l’esprit saint n’a pas de pardon pour toujours, mais il est coupable d’un péché éternel. ” En pleine discussion, sa mère et ses frères viennent le chercher ; Jésus se sent alors poussé à dire : “ Quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, et ma sœur, et ma mère. ” — 3:23, 29, 35.
16. Au moyen d’exemples, qu’enseigne Jésus sur “ le royaume de Dieu ” ?
16 Jésus se met à enseigner “ le saint secret du royaume de Dieu ” au moyen d’exemples. Il parle d’un homme qui sème la parole dans différents types de sols (illustrant les différentes sortes d’auditeurs de la parole) et de la lampe qui éclaire quand elle est placée sur un porte-lampe. Au moyen d’un autre exemple, Jésus dit qu’il en est du Royaume de Dieu comme lorsqu’un homme jette la semence sur la terre : “ D’elle-même la terre porte du fruit progressivement : d’abord le brin d’herbe, puis l’épi, enfin le grain complètement formé dans l’épi. ” (4:11, 28). Il propose également l’exemple du grain de moutarde qui, bien qu’il soit la plus petite de toutes les semences, monte et produit de grandes branches servant d’abri.
17. Comment les miracles de Jésus démontrent-ils l’étendue de son pouvoir ?
17 Tandis que ses disciples et lui traversent la mer de Galilée, Jésus fait miraculeusement cesser un vent violent, et la tempête se calme sur la mer à son ordre : “ Silence ! Tais-toi ! ” (4:39). De l’autre côté, dans le pays des Géraséniens, Jésus expulse une “ Légion ” de démons qui habitaient un homme et les autorise à entrer dans un troupeau d’environ 2 000 porcs, lesquels se précipitent ensuite du haut d’un escarpement dans la mer (5:8-13). Après cela, Jésus refait la traversée vers l’autre rive. Une femme atteinte d’un flux de sang depuis 12 ans est guérie simplement en touchant le vêtement de dessus de Jésus alors qu’il se rend chez Jaïrus pour ramener à la vie sa petite fille de 12 ans. Assurément, le Fils de l’homme a pouvoir sur la vie comme sur la mort ! Mais les gens de son propre pays contestent son pouvoir. Jésus s’étonne de leur manque de foi, mais continue à ‘ circuler par les villages à la ronde en enseignant ’. — 6:6.
18. a) Quelle extension le ministère de Jésus connaît-il ? b) Qu’est-ce qui incite Jésus à enseigner et à faire des miracles ?
18 Extension du ministère en Galilée (6:7–9:50). Les 12 sont envoyés 2 par 2 après avoir reçu instructions et pouvoir de prêcher et d’enseigner, de guérir et d’expulser les démons. Le nom de Jésus est devenu célèbre ; certains pensent qu’il est Jean le baptiseur relevé d’entre les morts. Cette éventualité inquiète Hérode, car à l’occasion de son festin d’anniversaire il avait fait décapiter Jean. Les apôtres rentrent de leur tournée de prédication et font à Jésus le rapport de leur activité. Une grande foule suit Jésus à travers la Galilée, et il est “ pris de pitié pour eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger ”. Aussi commence-t-il à leur enseigner beaucoup de choses (6:34). Avec amour, il nourrit 5 000 hommes avec cinq pains et deux poissons. Peu après, quand les disciples, qui font voile vers Bethsaïda, s’épuisent à lutter contre la tempête, il vient vers eux, marchant sur la mer, et calme le vent. Rien d’étonnant à ce que même ses disciples soient “ extrêmement stupéfaits ”. — 6:51.
19, 20. a) Comment Jésus reprend-il les scribes et les Pharisiens ? b) En quelles circonstances Pierre se fait-il reprendre, lui aussi ?
19 Dans le district de Gennésareth, Jésus a une discussion avec les scribes et les Pharisiens venus de Jérusalem sur la question de prendre un repas les mains non lavées ; il les réprimande parce qu’ils ‘ laissent le commandement de Dieu et tiennent ferme la tradition des hommes ’. Il dit que ce n’est pas ce qui vient de l’extérieur et pénètre dans l’homme qui le souille ; mais ce qui en sort, ce qui sort du cœur, à savoir “ les raisonnements mauvais ”, c’est cela qui souille l’homme (7:8, 21). Remontant vers le nord, dans les territoires de Tyr et de Sidon, Jésus opère un miracle en faveur d’une personne gentile, expulsant un démon hors de la fille d’une femme d’origine syro-phénicienne.
20 De retour en Galilée, Jésus éprouve une nouvelle fois de la pitié pour la foule qui le suit ; il nourrit 4 000 hommes avec sept pains et quelques petits poissons. Il met en garde ses disciples contre le levain des Pharisiens et contre le levain d’Hérode, mais sur le moment ils ne comprennent pas le sens de ses paroles. Jésus accomplit ensuite un autre miracle : la guérison d’un aveugle à Bethsaïda. En chemin pour les villages de Césarée de Philippe, Pierre identifie avec conviction Jésus au “ Christ ”, mais il proteste avec fougue quand Jésus parle des souffrances et de la mort prochaines du Fils de l’homme. Pour cela Jésus le réprimande : “ Passe derrière moi, Satan, parce que tu penses, non pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes. ” (8:29, 33). Jésus exhorte ses disciples à le suivre continuellement à cause de la bonne nouvelle ; s’ils ont honte de lui, il aura honte d’eux quand il arrivera dans la gloire de son Père.
21. a) Qui voit “ le royaume de Dieu déjà venu dans la puissance ”, et de quelle manière ? b) Comment Jésus souligne-t-il l’importance de mettre le Royaume à la première place ?
21 Six jours plus tard, alors qu’ils se trouvent sur une haute montagne, Pierre, Jacques et Jean ont le privilège de voir “ le royaume de Dieu déjà venu dans la puissance ” en contemplant Jésus transfiguré (9:1). Jésus démontre de nouveau son pouvoir en expulsant un esprit muet hors d’un garçon, et pour la deuxième fois il fait allusion à ses souffrances et à sa mort prochaines. Il conseille à ses disciples de ne permettre à quoi que ce soit de les empêcher d’entrer dans la vie. Ta main te fait-elle trébucher ? Coupe-la ! Ton pied ? Coupe-le ! Ton œil ? Jette-le ! Il est de beaucoup préférable d’entrer estropié dans le Royaume de Dieu que d’être jeté entier dans la géhenne.
22. Quels conseils Jésus donne-t-il au cours de son ministère en Pérée ?
22 Ministère en Pérée (10:1-52). Jésus arrive aux frontières de la Judée et “ de l’autre côté du Jourdain ” (en Pérée). Les Pharisiens l’interrogent maintenant sur le divorce, et il saisit cette occasion pour énoncer les principes divins sur le mariage. Un jeune homme riche le questionne sur ce qu’il y a lieu de faire pour hériter de la vie éternelle, mais il est tout triste d’entendre que pour avoir un trésor dans le ciel il doit vendre ses biens et devenir disciple de Jésus. Ce dernier dit à ses disciples : “ Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. ” Il encourage ceux qui ont tout abandonné pour la bonne nouvelle, leur promettant qu’ils recevront “ au centuple, maintenant, [...] avec des persécutions, et dans le système de choses à venir, la vie éternelle ”. — 10:1, 25, 30.
23. En chemin pour Jérusalem, quelle conversation Jésus a-t-il avec ses disciples, et quel miracle opère-t-il ?
23 Jésus et les 12 se mettent maintenant en route pour Jérusalem. Il leur parle pour la troisième fois des souffrances qui l’attendent et aussi de sa résurrection. Il leur demande s’ils se sentent capables de boire la coupe qu’il est en train de boire, et leur dit : “ Quiconque veut être premier parmi vous doit être l’esclave de tous. ” En sortant de Jéricho, un mendiant aveugle crie au bord de la route : “ Fils de David, Jésus, aie pitié de moi ! ” Jésus lui rend la vue ; ce sera sa dernière guérison miraculeuse rapportée par Marc. — 10:44, 47, 48.
24, 25. a) Par quelles actions Jésus atteste-t-il son pouvoir ? b) Quels arguments utilise-t-il pour répondre à ses ennemis ? c) Quel avertissement Jésus donne-t-il à la foule, et qui loue-t-il auprès de ses disciples ?
24 Activité de Jésus à Jérusalem et aux alentours (11:1–15:47). Le rythme du récit s’accélère. Jésus entre dans la ville, monté sur un ânon, et le peuple l’acclame en Roi. Le lendemain il purifie le temple. Les prêtres en chef et les scribes commencent à le craindre et cherchent à le faire mourir. Ils lui demandent : “ Par quel pouvoir fais-tu ces choses ? ” (11:28). Jésus leur retourne adroitement la question en leur proposant l’exemple des cultivateurs qui tuent l’héritier de la vigne. Ils comprennent l’allusion et quittent Jésus.
25 Ils lui envoient alors des Pharisiens pour l’attraper sur la question de l’impôt. Se faisant apporter un denier, Jésus demande : “ Cette image et cette inscription, de qui sont-elles ? ” “ De César ”, lui disent-ils. “ Alors Jésus dit : ‘ Rendez les choses de César à César, mais les choses de Dieu à Dieu. ’ ” Rien de surprenant à ce qu’ils s’étonnent à son sujet (12:16, 17) ! Ce sont maintenant les Sadducéens, qui ne croient pas à la résurrection, qui viennent pour l’attraper par cette question : ‘ Si une femme a eu successivement sept maris, duquel d’entre eux sera-t-elle la femme à la résurrection ? ’ Jésus rétorque aussitôt que les ressuscités seront “ comme des anges dans les cieux ”, car ils ne se marieront pas (12:19-23, 25). Un scribe lui demande : “ Quel commandement est le premier de tous ? ” Jésus répond : “ Le premier, c’est : ‘ Entends, ô Israël, Jéhovah notre Dieu est un seul Jéhovah, et tu dois aimer Jéhovah ton Dieu de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta pensée, et de toute ta force. ’ Le deuxième est celui-ci : ‘ Tu dois aimer ton prochain comme toi-même. ’ ” (12:28-31). Après cela, personne n’a plus le courage de l’interroger. L’autorité de Jésus comme enseignant parfait est confirmée. La grande foule l’écoute avec plaisir, et Jésus la met en garde contre les scribes pleins de suffisance. Puis il loue auprès de ses disciples la pauvre veuve qui a mis plus que tous les autres dans le trésor du temple, car ses deux petites pièces étaient “ tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre ”. — 12:44.
26. Quel est le seul long discours rapporté par Marc, et par quelle exhortation s’achève-t-il ?
26 Assis sur le mont des Oliviers en face du temple, Jésus révèle en particulier à quatre de ses disciples le “ signe ” de l’achèvement de toutes ces choses. (C’est là le seul long discours rapporté par Marc, et il est parallèle à celui de Matthieu, chapitres 24 et 25.) Ce discours s’achève par cette exhortation : “ Quant à ce jour-là, ou à l’heure, personne ne les connaît, ni les anges dans le ciel ni le Fils, mais seulement le Père. Mais ce que je vous dis, je le dis à tous : Veillez. ” — 13:4, 32, 37.
27. Décrivez les événements qui ont eu lieu juste avant que Judas livre Jésus à Gethsémané.
27 Non loin de là, à Béthanie, une femme oint Jésus avec une huile parfumée très chère. Certains s’indignent, disant que c’est du gaspillage, mais Jésus répond que c’est là une belle action, une préparation en vue de son enterrement. Au temps fixé, Jésus et les 12 se réunissent dans la ville pour la Pâque. Il identifie le traître et institue le repas commémoratif avec ses fidèles disciples, puis ils se rendent tous ensemble au mont des Oliviers. En chemin, Jésus leur dit qu’ils vont tous trébucher. “ Moi pourtant je ne trébucherai pas ”, s’exclame Pierre. Mais Jésus lui répond : “ Toi aujourd’hui, oui cette nuit-ci, avant qu’un coq chante deux fois, tu me renieras trois fois. ” Arrivant à un endroit nommé Gethsémané, Jésus se retire pour prier ; il demande à ses disciples de veiller. Sa prière atteint une intensité extrême lorsqu’il dit : “ Abba, Père, toutes choses te sont possibles ; écarte cette coupe de moi. Cependant, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. ” Par trois fois, Jésus revient vers ses disciples, et il les trouve endormis, même “ en un moment pareil ” ! (14:29, 30, 36, 41.) Mais l’heure est arrivée ! Voici venir le traître.
28. Quelles sont les circonstances de l’arrestation de Jésus et de sa comparution devant le grand prêtre ?
28 Judas s’approche et embrasse Jésus. C’est le signe convenu ; là-dessus les hommes armés envoyés par les prêtres en chef arrêtent Jésus. Ils l’emmènent dans la cour du grand prêtre où beaucoup viennent témoigner faussement contre Jésus, mais leurs témoignages ne sont pas concordants. Quant à Jésus, il garde le silence. Finalement, le grand prêtre lui demande : “ Es-tu le Christ le Fils du Béni ? ” Jésus répond : “ Je le suis. ” Le grand prêtre crie : ‘ Blasphème ! ’ et tous le condamnent : il est passible de mort (14:61-64). En bas, dans la cour, Pierre a renié Jésus à trois reprises. Un coq chante pour la deuxième fois, et Pierre, se souvenant des paroles de Jésus, s’effondre et se met à pleurer.
29. Comment Marc raconte-t-il le jugement final et l’exécution de Jésus, et comment montre-t-il que le Royaume est au cœur du débat ?
29 Aussitôt, à l’aube, le Sanhédrin tient conseil et livre Jésus, lié, à Pilate. Celui-ci est vite convaincu de l’innocence de Jésus et tente de le relâcher. Toutefois, devant l’insistance de la foule excitée par les prêtres en chef, il livre finalement Jésus pour être attaché sur un poteau. On l’emmène au Golgotha (ce qui veut dire “ Lieu du Crâne ”), et on l’attache sur un poteau avec, au-dessus, l’inscription indiquant l’accusation portée contre lui : “ Le Roi des Juifs. ” Des passants l’insultent, disant : “ Il en a sauvé d’autres ; il ne peut pas se sauver lui-même ! ” À midi (la sixième heure), les ténèbres couvrent tout le pays jusqu’à trois heures. Alors Jésus crie d’une voix forte : “ Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ” et il meurt. Voyant les circonstances dans lesquelles Jésus a expiré, un officier fait cette remarque : “ Vraiment, cet homme était le Fils de Dieu. ” Joseph d’Arimathée, membre du Conseil mais qui croyait au Royaume de Dieu, demande à Pilate le corps de Jésus et le dépose dans une tombe creusée dans le roc. — 15:22, 26, 31, 34, 39.
30. Que se passe-t-il à la tombe le premier jour de la semaine ?
30 Événements postérieurs à la mort de Jésus (16:1-8). Très tôt le premier jour de la semaine, trois femmes se rendent au tombeau. Surprises, elles s’aperçoivent que la très grande pierre fermant l’entrée de la tombe a été roulée de côté. “ Un jeune homme ”, qui est assis à l’intérieur, leur dit que Jésus a été relevé (16:5). Il n’est plus là, mais il les précède en Galilée. Les trois femmes s’enfuient, tremblantes d’émotion et de peur.
UTILITÉ
31. a) Comment Marc atteste-t-il que Jésus est le Messie ? b) Comment démontre-t-il que Jésus est investi de pouvoir en qualité de Fils de Dieu, et que met-il en relief ?
31 Grâce à ce tableau vivant de Jésus Christ, tous les lecteurs de Marc, du début du christianisme à nos jours, ont pu reconnaître l’accomplissement de nombreuses prophéties des Écritures hébraïques relatives au Messie. De la citation du début : “ Voyez ! J’envoie mon messager devant ta face ”, aux paroles de Jésus agonisant sur le poteau : “ Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ”, le récit tout entier de son ministère zélé, tel que Marc l’a composé, est en accord avec les prédictions des Écritures hébraïques (Marc 1:2 ; 15:34 ; Mal. 3:1 ; Ps. 22:1). De surcroît, ses miracles et ses œuvres prodigieuses, ses enseignements salutaires, ses réfutations parfaites, sa totale dépendance vis-à-vis de la Parole et de l’esprit de Jéhovah, et la tendresse avec laquelle il faisait paître les brebis, tout cela le désigne comme Celui qui est venu investi de pouvoir comme Fils de Dieu. Il a enseigné “ en homme qui a pouvoir ”, celui qu’il avait reçu de Jéhovah, et il a souligné que ‘ la prédication de la bonne nouvelle de Dieu ’, savoir “ le royaume de Dieu s’est approché ”, était sa tâche primordiale sur la terre. Son enseignement s’est révélé d’une utilité inestimable pour tous ceux qui en ont tenu compte. — Marc 1:22, 14, 15.
32. Combien de fois Marc utilise-t-il l’expression “ royaume de Dieu ” ? Citez quelques principes directeurs posés par Jésus pour obtenir la vie au moyen du Royaume.
32 Jésus a dit à ses disciples : “ À vous le saint secret du royaume de Dieu a été donné. ” Marc utilise 14 fois l’expression “ royaume de Dieu ”, et il énonce beaucoup de principes directeurs à l’intention de ceux qui sont appelés à obtenir la vie par le moyen du Royaume. Jésus a dit : “ Celui qui perd son âme à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera. ” Tout obstacle empêchant de recevoir la vie doit être ôté : “ Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu que d’être jeté avec deux yeux dans la géhenne. ” Jésus a encore déclaré : “ Quiconque ne reçoit pas le royaume de Dieu comme un petit enfant n’y entrera en aucune manière. ” Et : “ Comme il sera difficile à ceux qui ont de l’argent d’entrer dans le royaume de Dieu ! ” Il dit que quiconque discerne que garder les deux plus grands commandements vaut bien mieux que tous les holocaustes et sacrifices, celui-là ‘ n’est pas loin du royaume de Dieu ’. Ces enseignements relatifs au Royaume et d’autres rapportés dans l’Évangile de Marc renferment d’excellentes exhortations que nous pouvons appliquer dans notre vie de chaque jour. — 4:11 ; 8:35 ; 9:43-48 ; 10:13-15, 23-25 ; 12:28-34.
33. a) Comment tirer profit de l’Évangile de Marc ? b) Quelle ligne de conduite Marc nous encourage-t-il à suivre, et pourquoi ?
33 Une heure ou deux suffiront peut-être à la lecture de la bonne nouvelle “ selon Marc ”, et le lecteur aura fait une révision rapide, passionnante et dynamique du ministère de Jésus. Lire d’un trait ce récit inspiré, mais aussi l’étudier attentivement et le méditer, sera toujours profitable. L’Évangile selon Marc est utile aux chrétiens qui endurent aujourd’hui la persécution comme ceux du Ier siècle, car les vrais chrétiens sont maintenant confrontés à “ des temps critiques, difficiles à supporter ”, et ils ont besoin d’une direction inspirée comme celle que l’on trouve dans ce récit de la vie de notre Modèle, Jésus Christ. Lisez ce livre, vivez ses événements pleins d’action et puisez de l’encouragement à suivre les traces de Jésus, l’Agent principal de notre foi et Celui qui la porte à la perfection, et faites-le avec la joie inaltérable qui fut la sienne (2 Tim. 3:1 ; Héb. 12:2). Oui, voyez-le comme un homme d’action, imprégnez-vous de son zèle et imitez sa fidélité indéfectible et son courage face à l’épreuve et à l’opposition. Puisez du réconfort dans la lecture de ce précieux livre des Écritures inspirées. Qu’il vous soit utile dans votre recherche de la vie éternelle !
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