“ Sortez du milieu d’elle, mon peuple ”
“ Sortez du milieu d’elle, mon peuple, afin que vous ne participiez point à ses péchés, et que vous n’ayez point de part à ses fléaux. Car ses péchés se sont accumulés jusqu’au ciel, et Dieu s’est souvenu de ses iniquités. ” — Apoc. 18:4, 5.
1. Quelle conclusion est à la fois logique et conforme aux Écritures ?
DANS les derniers jours actuels, la corruption a gagné tous les domaines de l’activité du monde. La politique est corrompue et le commerce oppressif, le militarisme se livre au gaspillage et la religion à l’hypocrisie. Les plaisirs du siècle conduisent souvent au crime et à l’immoralité et les sports aux actes déloyaux. La plupart des hommes suivent ce monde dépravé. Ils voient sa corruption, y contribuent, y participent, ou bien, endurcis, y sont indifférents et l’acceptent avec cynisme. Pour l’apparence, bon nombre de personnes immorales prononcent des discours enflammés contre la dépravation, mais combien, saisies d’une juste colère, se lèvent pour la combattre ? Le plus grand nombre s’attache à ce vieux monde inique, le soutient, meurt pour lui, investit de pouvoirs, en votant pour eux, ses dirigeants corrompus, ou en devient une partie de tout autre manière. Il lie son sort à celui du monde. Avec lui, il sème pour la concupiscence. Avec lui, il récoltera sa part de fléaux. Cette conclusion est non seulement logique et juste, elle est aussi conforme aux Écritures.
2. Comment devons-nous échapper aux fléaux qui viendront sur Babylone la grande ?
2 Au chapitre 18 de l’Apocalypse Ap 18, on appelle “ Babylone la grande ” toute l’organisation mondiale, ou système de choses, placée sous le contrôle de Satan. Babylone commença à tomber quand sa partie invisible fut précipitée vers la terre par le Christ, après son intronisation en 1914 (Apoc. 12:1-12). À Harmaguédon s’achèvera la chute des hordes invisibles de démons, chute qui les conduira dans l’abîme, et le royaume visible de Satan subira une destruction complète (Apoc. 19:11-21 ; 20:1-3). Certains échapperont pourtant aux jugements ardents qui la consumeront. Comment cela ? Par une résurrection ultérieure sous le règne millénaire du Christ ? Non, ce n’est pas ce que laisse entendre le passage suivant : “ Sortez du milieu d’elle, mon peuple, afin que vous ne participiez point à ses péchés, et que vous n’ayez point de part à ses fléaux. Car ses péchés se sont accumulés jusqu’au ciel, et Dieu s’est souvenu de ses iniquités. À cause de cela, en un même jour, ses fléaux arriveront, la mort, le deuil et la famine, et elle sera consumée par le feu. Car il est puissant, le Seigneur Dieu qui l’a jugée. ” — Apoc. 18:4, 5, 8.
3. Que sont les fléaux ? Ainsi, que s’ensuit-il logiquement ?
3 Les fléaux qui vont s’abattre sur elle sont une destruction ardente et définitive. L’organisation babylonienne ne sera jamais ressuscitée ou relevée de son baptême de feu mortel. Si c’est donc là son fléau et que ceux qui restent chez elle y ont part, comment pourrions-nous affirmer que les humains qui subiront avec elle le baptême de feu se relèveront à la résurrection de l’humanité ? Les Écritures ne permettent pas une telle hypothèse. La vérité est que le sort des individus qui restent dans cette organisation est semblable au sien. Si les individus reviennent, l’organisation reviendra, mais si l’organisation ne revient pas, les individus qui étaient autrefois au milieu d’elle ne reviendront pas non plus. Le chemin du salut c’est la fuite, maintenant, avant la chute de Babylone. “ Sortez du milieu d’elle ”, est-il écrit. Les Israélites captifs dans l’ancienne Babylone reçurent l’ordre de fuir ce système inique : “ Partez, partez, sortez de là ! Ne touchez rien d’impur ! Sortez du milieu d’elle ! Purifiez-vous, vous qui portez les vases de l’Éternel ! ” “ Sortez du milieu d’elle, mon peuple, et que chacun sauve sa vie, en échappant à la colère ardente de l’Éternel ! ” (És. 52:11 ; Jér. 51:45). L’Apocalypse (18:4) montre que le même ordre est valable au temps de la chute de la grande Babylone.
4. Contrairement au point de vue humain, quel est le point de vue correct sur la libération des captifs de Babylone ?
4 La plupart des hommes considèrent les choses du point de vue humain, c’est la raison pour laquelle ils attachent trop d’importance au salut des créatures. Ce salut n’est que l’objet secondaire de la libération des captifs de Babylone. Ce qui compte, c’est la manière dont Jéhovah voit les choses et son point de vue révèle la raison primordiale de cette délivrance. Il dit en effet : “ Ce n’est pas à cause de vous que j’agis de la sorte, maison d’Israël ; c’est à cause de mon saint nom, que vous avez profané parmi les nations où vous êtes allés. Je sanctifierai mon grand nom, qui a été profané parmi les nations, que vous avez profané au milieu d’elles. Et les nations sauront que je suis l’Éternel (Jéhovah), dit le Seigneur, l’Éternel, quand je serai sanctifié par vous sous leurs yeux. Je vous retirerai d’entre les nations, je vous rassemblerai de tous les pays, et je vous ramènerai dans votre pays. ” (Ézéch. 36:22-24). À différentes reprises, dans le désert, Jéhovah allait détruire les Israélites, mais Moïse intercéda auprès de lui et le décida à les épargner. Pour quelle raison ? Pour le salut des créatures ? Non, ce fut à cause du grand nom de Jéhovah (Ex. 32:9-14 ; Nomb. 14:11-24 ; 16:44-50 ; Deut. 9:18, 26-29 ; Ézéch. 20:9). Quelle importance attachons-nous au salut des sauterelles ? Aux yeux de Dieu nous sommes comme des sauterelles (És. 40:22). Il faut donc que les pensées de Dieu deviennent les nôtres, si nous voulons voir clairement et sous leur jour véritable les actes de Jéhovah qui clôturent les périodes de jugement. Si nous persistons à nous attacher au point de vue humain qui fait de l’homme le centre de l’univers en mettant son salut au premier plan tandis qu’il laisse dans l’ombre, reléguée au second plan, la justification de Jéhovah, nous trouverons peut-être que les enseignements bibliques sont comme des paroles dures, peu agréables à entendre, nous serons alors scandalisés et trébucherons. — És. 55:8, 9 ; Jean 6:60, 66.
5. Quelles périodes de jugement mentionne-t-on dans ce paragraphe ?
5 Il est probable que le temps du jugement de la majorité des humains qui ont vécu sur la terre viendra sous le règne millénaire du Christ, après la résurrection générale. Toutefois, longtemps avant ce millénaire, de nombreux humains auront eu leur temps de jugement ; en effet, les Écritures montrent qu’à certaines époques Dieu fit entrer les hommes dans des périodes de jugement durant lesquelles il les tint pour responsables de leur ligne de conduite. Afin qu’ils fussent vraiment responsables à de telles époques, Jéhovah fit rendre témoignage, ce qui les instruisit du litige et leur permit de prendre une décision par laquelle ils détermineraient leur destinée, indépendamment de la condamnation héritée d’Adam. Une de ces périodes de jugement fut le déluge au temps de Noé qui prêcha la justice avant ce cataclysme. Une autre période fut la fin ardente de Sodome et de Gomorrhe, villes qui virent les miracles accomplis par des anges à titre d’avertissement et qui entendirent le témoignage de Lot avant la chute de la pluie de feu. Le temps de Jésus était également une période de jugement. Le Christ avertit certaines villes juives qu’un sort semblable à celui de Sodome et de Gomorrhe les attendait et il jugea quelques scribes et pharisiens dignes de la géhenne ou destruction éternelle. Notre époque est aussi un temps de jugement et quand Harmaguédon éclatera, toutes les personnes qui vivront alors auront fixé leur destinée.
DÉLUGES D’EAU ET DE FEU
6. Pourquoi considérer le déluge ? Quels étaient les faits ?
6 Nous pouvons apprendre beaucoup de choses concernant notre période de jugement actuelle en examinant celles du passé qui préfiguraient notre temps. La première était le déluge. Jésus déclara que ce cataclysme était une image de notre époque de jugement. Il dit : “ Ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même aux jours du Fils de l’homme. Les hommes mangeaient, buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ; le déluge vint, et les fit tous périr. ” (Luc 17:26, 27). Pourquoi furent-ils détruits ? À cause de leur corruption : “ L’Éternel vit que la méchanceté des hommes était grande sur la terre, et que toutes les pensées de leur cœur se portaient chaque jour uniquement vers le mal. ” C’est pourquoi Jéhovah résolut ce qui suit : “ J’exterminerai de la face de la terre l’homme que j’ai créé, depuis l’homme jusqu’au bétail, aux reptiles et aux oiseaux du ciel ; car je me repens de les avoir faits. ” Noé devait échapper. Pourquoi ? “ Noé était un homme juste et intègre, dans son temps ; Noé marchait avec Dieu. ” Que la destruction des autres humains était l’exécution d’un jugement définitif, c’est ce que montrent les paroles énergiques que Jéhovah adressa à Noé : “ La fin de toute chair est arrêtée par devers moi ; car ils ont rempli la terre de violence ; voici, je vais les détruire avec la terre. Mais j’établis mon alliance avec toi ; tu entreras dans l’arche, toi et tes fils, ta femme et les femmes de tes fils avec toi. ” — Gen. 6:5, 7, 9, 13, 18.
7. Comment Pierre montre-t-il que les destructions qui eurent lieu au déluge et à Sodome étaient définitives ?
7 Cette destruction définitive est non seulement certaine parce que Dieu employa le terme “ détruire ” et Jésus l’expression “ fit périr ” mais elle est encore prouvée par le passage suivant de la seconde épître de Pierre (2P 2:5-9) : “ S’il n’a pas épargné l’ancien monde, mais s’il a sauvé Noé, lui huitième, ce prédicateur de la justice, lorsqu’il fit venir le déluge sur un monde d’impies ; s’il a condamné à la destruction et réduit en cendres les villes de Sodome et de Gomorrhe, les donnant comme exemple aux impies à venir, et s’il a délivré le juste Lot, profondément attristé de la conduite de ces hommes sans freins dans leur dissolution (car ce juste, qui habitait au milieu d’eux, tourmentait journellement son âme juste à cause de ce qu’il voyait et entendait de leurs œuvres criminelles) ; — le Seigneur sait délivrer de l’épreuve les hommes pieux, et réserver les injustes pour être punis (retranchés, NW) au jour du jugement. ” Pierre cita ces anciens exemples de retranchement pour montrer le sort réservé aux faux prophètes et aux faux docteurs dans l’assemblée chrétienne. Ces hommes introduisaient des sectes pernicieuses, reniaient le Christ et s’attiraient par conséquent “ une ruine soudaine ”. Qui niera que la destruction de ces corrupteurs de l’assemblée chrétienne n’est pas définitive ? Les anciennes destructions des contemporains de Noé et des habitants de Sodome et de Gomorrhe doivent être tout aussi définitives, autrement comment pourraient-elles être un exemple de celle dont parlait Pierre ? — II Pi. 2:1-4.
8. Pourquoi le cas de Sodome est-il capital, et qu’est-ce qui montre que sa destruction est définitive ?
8 Après avoir montré que le déluge était une image de la période de jugement actuelle, Jésus déclara que Sodome et Gomorrhe la préfiguraient également. Il dit : “ Ce qui arriva du temps de Lot arrivera pareillement. Les hommes mangeaient, buvaient, achetaient, vendaient, plantaient, bâtissaient ; mais le jour où Lot sortit de Sodome, une pluie de feu et de soufre tomba du ciel, et les fit tous périr. Il en sera de même le jour où le Fils de l’homme paraîtra. ” (Luc 17:28-30). En examinant le passage de II Pierre 2:5-9 nous avons déjà vu que ceux qui furent détruits par Dieu à Sodome et à Gomorrhe sont éternellement “ retranchés ”. C’est ce que confirme le verset 7 de l’épître de Jude Jude 7 qui dit que ces villes “ nous sont données comme exemple et comme avertissement, subissant la peine légale d’un feu éternel ”. (NW.) Le “ feu éternel ” symbolise la même chose que la géhenne, à savoir la seconde mort. La destruction de Sodome et Gomorrhe doit être définitive, autrement Jude ne s’en serait pas servi comme exemple du sort des corrupteurs “ auxquels l’obscurité des ténèbres est réservée pour l’éternité ”. (Jude 13.) Selon Jude 7, ces anciennes villes ont eu leur jugement au temps de leur destruction puisque l’on parle d’elles comme ayant déjà subi l’exécution d’un jugement, “ la peine légale d’un feu éternel ”. Même en tordant les Écritures, on ne peut faire dire à ce verset qu’il y aura une résurrection future pour ceux que le Seigneur fit périr. Aucun reste ne fut sauvé de ces villes, Lot et ses filles étant des étrangers et non des indigènes. — Rom. 9:29.
9. Pourquoi et comment certains cherchent-ils à montrer que la destruction de Sodome n’est pas définitive ?
9 Si ceux que le Seigneur fit périr à Sodome n’ont pas de résurrection, ceux qui périront de ses mains à Harmaguédon n’en auront pas non plus, car le premier événement préfigure le dernier. Aussi, s’efforçant de prouver que ceux qui seront tués à Harmaguédon ne resteront pas tous dans la mort, certains cherchent-ils à montrer que les Sodomites détruits par le feu reviendront à la résurrection. Ils citent à cet effet Ézéchiel 16:53-55 : “ Je ramènerai leurs captifs, les captifs de Sodome et de ses filles, les captifs de Samarie et de ses filles, et tes captifs au milieu des leurs, afin que tu subisses ton opprobre, et que tu rougisses de tout ce que tu as fait, en étant pour elles un sujet de consolation. Tes sœurs, Sodome et ses filles, reviendront à leur premier état, Samarie et ses filles reviendront à leur premier état ; et toi et tes filles, vous reviendrez à votre premier état. ”
10. Qu’est-ce qui réalise la prophétie d’Ézéchiel relative à la restauration de Jérusalem et de ses filles ?
10 Le contexte révèle que l’on parle ici de la restauration après la captivité et non de la résurrection dans le millénaire. Dans l’accomplissement sur une petite échelle, la restauration de Juda et de Jérusalem eut lieu après 70 ans de désolation (607-537 av. J.-C.), quand Juifs, Néthiniens et autres étrangers revinrent habiter le pays. La grande restauration commença au temps de Jésus et se poursuit actuellement. À la venue de Jésus, les Juifs étaient captifs de Babylone la grande, l’organisation du Diable. Ils étaient captifs de Rome sur le plan politique, captifs du péché et captifs de la fausse religion. Mais quand Jésus vint, prêcha, mourut, fut ressuscité, parut dans les cieux avec le mérite de son sacrifice, fournit la base de la rédemption, répandit le saint esprit sur les membres d’un fidèle reste juif qui cherchaient la rédemption en son nom, éclaira leur esprit par des vérités libératrices et les délivra de l’esclavage de la Babylone antitypique, alors ils furent rétablis dans l’organisation théocratique de Jéhovah Dieu. Pendant trois ans et demi après la Pentecôte, le message libérateur se limita aux Juifs et un reste fut restauré. Tout cela arriva comme l’avait annoncé Ézéchiel 16:53-55 où il est fait mention de la restauration de Jérusalem et de ses filles.
11. Quand furent restaurées “ Samarie et ses filles ”?
11 Quand sous une persécution de plus en plus intense, des chrétiens juifs se dispersèrent, ils allèrent de lieu en lieu, prêchant. L’évangéliste Philippe se rendit à Samarie où Jésus avait prêché quelque temps auparavant. De nombreux Samaritains crurent ; on leur envoya davantage de prédicateurs et le saint esprit descendit sur eux. Ils furent amenés dans l’organisation de Dieu. C’est là que, représentée par ce reste samaritain, la prophétie d’Ézéchiel 16:53-55 s’accomplit. — Jean 4:39-42 ; Actes 8:1-25.
12. Qu’est-ce qui montre comment les Juifs associaient Sodome, les chiens et les gentils ?
12 Puis l’évangile fut porté aux gentils que les Juifs considéraient comme des chiens (Mat. 15:26, 27 ; Marc 7:27, 28). Les chiens étaient des animaux impurs, regardés comme dépravés quant au sexe, et associés à la sodomie. À ce sujet la Bible dit : “ Il n’y aura, d’entre les filles d’Israël, aucune femme vouée à la prostitution, et il n’y aura, d’entre les fils d’Israël, aucun homme voué à la prostitution. Tu n’apporteras dans la maison de l’Éternel, ton Dieu, pour aucun vœu, le salaire d’une prostituée, ni le prix d’un chien ; car ils sont tous les deux en abomination à l’Éternel, ton Dieu. ” (Deut. 23:17, 18 Da). Le gain d’une femme vouée à la prostitution est comparé au salaire d’une prostituée, et le gain d’un prostitué ou sodomite au prix d’un chien. Au lieu de “ chien ” An American Translation met “ prostitué ” et la version de Moffatt “ giton ”, terme qui désigne un garçon réservé à des fins contre nature. Ces perversités sexuelles étaient flagrantes à Sodome ; le péché honteux de sodomie prend son nom de cette ville. Ce qui précède montre donc comment les Juifs associaient Sodome, les chiens et les gentils.
13. Quelle citation confirme ce point de vue ?
13 La citation suivante tirée de l’introduction au volume 7 de The Interpreter’s Bible, publiée l’année dernière, confirme ce point de vue. Sous le titre “ Mœurs ”, le premier paragraphe commençant à la page 80 déclare : “ Les premiers écrivains chrétiens rappelaient souvent la vie morale du monde païen, et leur point de vue des mœurs du temps était stéréotypé, il était tel qu’ils l’avaient hérité de leurs ancêtres juifs. Les auteurs juifs et chrétiens admettaient que les gentils étaient moralement dégénérés. L’histoire de Sodome et de Gomorrhe relatée par l’Ancien Testament, villes sur lesquelles le Seigneur fit pleuvoir du feu et du soufre, représente l’attitude des Hébreux à l’égard de la perversité des païens, qu’il s’agisse d’Égyptiens, de Cananéens, de Philistins, d’Assyriens, de Babyloniens ou de Romains. ”
14. Ainsi comment la restauration inclut-elle “ Sodome et ses filles ” ?
14 L’apôtre Pierre considérait les gentils comme des sodomites semblables aux chiens. C’est pourquoi il lui fut si difficile de comprendre le dessein de Dieu à son égard : il devait apporter l’évangile aux gentils. Mais quand il eut compris, il obéit et Dieu répandit son esprit sur les croyants gentils, les recevant dans la même assemblée restaurée, aux côtés des Juifs et des Samaritains (Actes 10:9-48). Quand les fidèles membres du reste juif virent, rétablis avec eux, des gentils incirconcis qu’ils avaient regardés jusque-là comme des chiens et des sodomites, ils éprouvèrent un peu de honte. Ils avaient pensé que les Juifs étaient particulièrement saints et que Dieu se servirait d’eux seulement pour composer l’épouse du Messie. Ils apprenaient soudain qu’ils n’étaient pas si importants ou saints et que Dieu rendait dignes du Royaume outre des Samaritains des gentils incirconcis. Ainsi Ézéchiel 16:53-55 commença à s’accomplir aux premiers temps chrétiens. Ézéchiel ne pensait pas à la Sodome matérielle pas plus qu’Ésaïe quand ce prophète appela Israël Sodome, ou que Jean quand cet apôtre écrivit que Jésus mourut à Sodome (És. 1:10 ; Apoc. 11:8). Ézéchiel employa ce terme symboliquement pour désigner les gentils incirconcis et quand il parlait de la restauration de l’organisation théocratique et non de la résurrection.
JUGEMENT D’ISRAËL AU TEMPS DE JÉSUS
15. Pourquoi certains soutiennent-ils qu’il y aura un jugement futur pour Sodome et pour les Juifs du temps de Jésus ?
15 Une autre période de jugement est mentionnée par les paroles que Jésus prononça à une certaine occasion et que citent ceux qui soutiennent qu’il y aura une résurrection pour les Sodomites exterminés. Après avoir adressé des reproches aux villes impénitentes de Chorazin et de Bethsaïda qui avaient été témoins de bon nombre de ses œuvres puissantes, Jésus déclara : “ Et toi, Capernaüm, qui a été élevée jusqu’au ciel, tu seras abaissée jusque dans le hadès ; car si les miracles qui ont été faits au milieu de toi eussent été faits dans Sodome, elle serait demeurée jusqu’à aujourd’hui. Mais je vous dis que le sort du pays de Sodome sera plus supportable au jour du jugement que le tien. ” (Mat. 10:14, 15 ; 11:20-24 ; Luc 10:10-15, Da). Certains déduisent de ce passage qu’il y aura pour Sodome et pour ces villes juives un jugement futur, dans le règne millénaire.
16. Que voulait dire Jésus quand il déclara que le jugement serait plus supportable pour Sodome que pour certaines villes juives ?
16 Si nous donnions un tel sens à cette déclaration, elle contredirait les paroles de Jude selon lesquelles Sodome aurait déjà subi la “ peine légale d’un feu éternel ”. En réalité, Jésus employait une construction de phrase commune aux temps bibliques. Il se servit d’une tournure analogue quand il déclara : “ Car il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. ” (Luc 18:25). Aucune personne saine d’esprit ne croira qu’un chameau peut passer par le trou d’une aiguille. Pourtant, si l’on dit plus facile qu’autre chose ce qui est manifestement impossible, n’est-ce pas faire ressortir avec force l’impossibilité absolue de l’autre chose ? Jésus fit donc comprendre clairement que les riches peu disposés à se séparer de leurs richesses n’entreraient pas dans le royaume. Pareillement Sodome ne supporta pas son jour de jugement, elle avait échoué complètement et les Juifs savaient que son sort était définitif. Ils avaient très mauvaise opinion de Sodome. Aussi, quand Jésus leur dit que le jugement serait plus supportable pour Sodome plongée dans la corruption que pour ces villes juives, saisirent-ils très bien ce qu’il voulait dire.
17. Pourquoi serait-il inutile de ressusciter le clergé juif, leurs disciples juifs et leurs convertis gentils ?
17 Ces villes juives avaient entendu l’avertissement et vu des œuvres puissantes ; elles avaient subi les épreuves d’un jugement équitable et par leur décision elles se révélèrent dignes de la destruction éternelle (Mat. 10:5-15 ; Luc 10:8-12 ; Jean 12:37). Pour avoir été témoins de guérisons miraculeuses accomplies par la puissance du saint esprit et avoir néanmoins refusé d’accepter le message, les habitants de ces villes péchaient contre le saint esprit, ce qui est le péché irrémissible méritant la seconde mort. Ils se rangèrent dans la classe des pharisiens qui ayant vu Jésus guérir un démoniaque refusèrent d’accepter cette manifeste opération du saint esprit. À cause de cela Jésus leur dit qu’ils ne seraient jamais pardonnés, ni dans le système de choses actuel ni dans celui à venir, qui est le monde nouveau. Ayant reçu un jugement défavorable, ne pouvant être pardonnés ni dans l’ancien ni dans le nouveau monde, il serait inutile de les ressusciter dans le millénium. Jésus prononça ce jugement contre eux : “ Serpents, race de vipères ! comment échapperez-vous au châtiment de la géhenne ? ” Si les conducteurs religieux aveugles devaient aller dans la géhenne, leurs disciples juifs aveugles devaient y aller aussi. Quand les faux conducteurs religieux convertissaient un païen, ils ne l’introduisaient pas dans la véritable adoration qui l’aurait purifié de ses anciens péchés commis contre Dieu, au contraire ils ajoutaient à ses péchés passés le péché religieux et l’hypocrisie qu’ils lui enseignaient, doublant ainsi son fardeau de culpabilité. Ainsi, le prosélyte devenait “ un fils de la géhenne ” deux fois plus que les scribes et les pharisiens. — Mat. 12:22-32 ; 15:14 ; 23:15, 33.
18. Pourquoi est-il illogique de soutenir que Matthieu 12:41, 42 signifie une résurrection pour ces Juifs ?
18 Le fait que le jour du jugement pour l’Israël naturel eut lieu il y a dix-neuf siècles ne fut pas non plus nié par les paroles suivantes de Jésus : “ Les hommes de Ninive se lèveront, au jour du jugement, avec cette génération et la condamneront, parce qu’ils se repentirent à la prédication de Jonas ; et voici, il y a ici plus que Jonas. La reine du Midi se lèvera, au jour du jugement, avec cette génération et la condamnera, parce qu’elle vint des extrémités de la terre pour entendre la sagesse de Salomon, et voici, il y a ici plus que Salomon. ” (Mat. 12:41, 42 ; Luc 11:31, 32). Cela ne veut pas dire que les Ninivites et la reine du Midi se trouveront dans la période du jugement du millénium en présence des Juifs du temps de Jésus. À quoi bon ? Simplement pour condamner ces Juifs à cause des choses qu’ils ont commises au cours de leur existence antérieure ? Dans le millénium, les hommes seront jugés sur la base de ce qu’ils feront alors et non pas d’après ce qu’ils ont fait dans leur première existence. Ces Juifs cependant reçoivent un jugement adverse et sont condamnés parce que, de leur vivant, il y a dix-neuf siècles, pendant leur période de jugement, ils rejetèrent quelqu’un qui était plus que Salomon, à savoir le Messie ou Christ. Ils n’auront pas une seconde chance pendant une seconde période de jugement dans le millénium.
19. Que signifient ces paroles de Jésus ?
19 Ce que Jésus voulait dire, c’est que les Juifs de son temps furent condamnés par l’exemple des Ninivites repentants, exemple mentionné dans les Écritures hébraïques et qui se trouva sous leurs yeux durant leur période de jugement. De la même manière le récit de la conduite de la reine du Midi était là pour confondre les Juifs impénitents. Ces gentils-là écoutèrent de simples hommes comme Jonas et Salomon ; la nation juive de l’alliance ne voulait même pas écouter son Messie. Avant le terme de leur période de jugement, ces Juifs se trouvèrent littéralement en présence de gentils comme les Ninivites et la reine du Midi, gentils qui s’étaient repentis et étaient devenus une partie de l’épouse du Christ. Les Juifs se jugèrent eux-mêmes indignes de la vie (Actes 13:44-50). Il n’était pas nécessaire qu’Abel fût vivant pour que la voix de son sang criât de la terre pour condamner Caïn, et le récit de sa conduite intègre parle, bien qu’Abel soit mort (Gen. 4:10 ; Héb. 11:4). Pareillement le récit de la conduite des Ninivites et de la reine du Midi pouvait se lever et parler pour condamner les Juifs pendant leur période de jugement en ce temps-là.
20. Pourquoi Jean 12:47-49 ne nie-t-il pas que c’était une période de jugement pour les Juifs d’alors ? et pourquoi Jésus pouvait-il parler du jugement comme étant à venir ?
20 Pour prouver que ce temps-là n’était pas une période de jugement pour les Juifs, certains citent encore les paroles suivantes de Jésus : “ Si quelqu’un entend mes paroles et ne les garde point, ce n’est pas moi qui le juge ; car je suis venu non pour juger le monde, mais pour sauver le monde. Celui qui me rejette et qui ne reçoit pas mes paroles a son juge ; la parole que j’ai annoncée, c’est elle qui le jugera au dernier jour. Car je n’ai point parlé de moi-même ; mais le Père, qui m’a envoyé, m’a prescrit lui-même ce que je dois dire et annoncer. ” (Jean 12:47-49). Ce n’était pas une période de jugement pour le monde mais pour les Juifs. Eux-mêmes n’avaient pas à être jugés par Jésus. Les paroles que le Christ prononça les jugèrent, elles n’étaient pas de lui mais de Dieu. Elles apportaient la lumière et de la responsabilité, et la réaction des Juifs devant elles indiqua leur attitude à l’égard du Messie et leur position dans le jugement (Deut. 18:18, 19 ; Jean 3:18-21 ; Héb. 4:12). Les textes que nous avons examinés semblent dire que le jugement des Juifs était à venir et celui-ci nous les montre jugés “ au dernier jour ”. Quand Jésus parla du jugement des Juifs de son temps, la majeure partie de cette période était encore à venir, elle ne faisait que commencer quand il prononça ces paroles. Les derniers jours de cette période ne vinrent pas avant l’an 70, près de quarante ans plus tard. C’est alors que la période de jugement de la nation qu’était l’Israël naturel prit fin quand Jéhovah se servit de Titus pour exécuter les jugements qui s’accumulaient depuis quarante années.
21. Comment les villes galiléennes que Jésus condamna subirent-elles l’exécution du jugement en l’an 70 ?
21 Certains objecteront que ce désastre arriva seulement aux Juifs dans Jérusalem, la ville que Titus assiégea. En quoi, demanderont-ils, le jugement frappa-t-il les autres villes juives telles que Chorazin, Bethsaïda et Capernaüm ? Ces personnes ignorent les faits historiques. Les légions romaines envahirent la Galilée et y exercèrent de tels ravages que Josèphe écrivit : “ La Galilée tout entière était rouge de feu et de sang ; aucune misère et aucun malheur ne lui furent épargnés. ” Quand le jour de jugement frappa précisément Chorazin, Bethsaïda et Capernaüm, il ne fut pas du tout supportable pour ces villes. Elles disparurent et personne ne sait exactement où elles étaient situées, leur emplacement est une question encore contestée de nos jours. N’oublions pas non plus que le siège final de Jérusalem par Titus commença au moment de la pâque de l’an 70, par conséquent se trouvèrent enfermés dans la ville avec ses habitants des Juifs venus de toute la Palestine, qui étaient toujours attachés à la Loi mosaïque, rejetant ainsi le Messie et la nouvelle alliance. Parmi eux figuraient certainement de nombreux résidents de Chorazin, Bethsaïda et Capernaüm.
22. De quelle manière la période de jugement juive était-elle un accomplissement en petit de Matthieu 24 ? Comment notre époque en est-elle l’accomplissement sur une grande échelle ?
22 Au temps de Jésus, le système de choses juif entra dans son “ temps de la fin ”, surtout après la mort du Christ, quand Jéhovah eut cloué la Loi au poteau pour annuler son pouvoir et son opération. Mais la véritable fin du service du temple, de sa prêtrise et de ses sacrifices ne se produisit pas avant 70. C’est à cette date qu’eut lieu sa fin accomplie, bien que le service du temple ne fût plus efficace aux yeux de Dieu immédiatement après la mort, la résurrection et l’ascension de Jésus. C’était le “ temps de la fin ” de la nation de l’Israël selon la chair et, lors de la chute de Jérusalem, ceux qui n’avaient pas écouté l’avertissement de Jésus ordonnant de fuir vers les montagnes, ceux-là subirent l’exécution d’un jugement dont le caractère était définitif. C’est alors que se réalisa partiellement et sur une petite échelle la fameuse prophétie de Jésus, contenue dans Matthieu 24. L’accomplissement total a lieu à notre époque ; il est actuellement en cours. Le monde de Satan entra dans son “ temps de la fin ” en 1914. À cette date prirent fin, du moins pour Jéhovah, l’autorisation et l’autorité de ce monde à régner, bien qu’il demeure encore pour un temps, jusqu’à sa fin accomplie, comme le système de choses juif. Le système diabolique actuel est entré dans sa période de jugement et l’exécution viendra dans cette génération, à Harmaguédon. Cette exécution du jugement contre les nations et les individus sera tout aussi définitive que les exécutions qui mirent fin aux périodes de jugement typiques dans le passé, telles que le déluge, la pluie de feu sur Sodome et Gomorrhe et la destruction de l’Israël naturel en 70.
Écoutez ceci, maison de Jacob, vous qui portez le nom d’Israël, et qui êtes sortis des eaux de Juda ; vous qui jurez par le nom de l’Éternel, et qui invoquez le Dieu d’Israël, mais sans vérité ni droiture !... Sortez de Babylone, fuyez du milieu des Chaldéens ! Avec une voix d’allégresse annoncez-le, publiez-le, faites-le savoir jusqu’à l’extrémité de la terre, dites : l’Éternel a racheté son serviteur Jacob ! Et ils n’auront pas soif dans les déserts où il les conduira : il fera jaillir pour eux l’eau du rocher, il fendra le rocher, et l’eau coulera. Il n’y a point de paix pour les méchants, dit l’Éternel. — És. 48:1, 2, 20-22.