La force de l’espérance
“ Car c’est en espérance que nous sommes sauvés. Or, l’espérance qu’on voit n’est plus espérance : ce qu’on voit, peut-on l’espérer encore ? ” — Rom. 8:24.
1. Qui a pourvu à l’espérance ? Comment l’espérance est-elle une force ?
L’ESPÉRANCE serait inconnue dans l’univers sans la grande Source de la vie éternelle qu’est “ le Dieu de l’espérance ”. (Rom. 15:13.) Aux heures les plus sombres de l’histoire de l’homme, quand Adam et Ève se révoltèrent contre leur Créateur, précipitant leur descendance dans la servitude du péché et de la mort, Jéhovah vit la nécessité d’une espérance et, dans sa miséricorde, il y pourvut. Cette espérance sublime, révélée pour la première fois il y a six mille ans, est remplie, pour ceux qui aiment et recherchent la justice, d’une force dynamique et protectrice. Sa force, animée par une compréhension de la Parole de Dieu écrite, pousse le chrétien à l’action pieuse, le soutient dans l’épreuve et le conduit sur le chemin étroit qui mène à la vie sans fin dans le monde nouveau de Jéhovah.
2. Pourquoi les perspectives d’avenir du monde sont-elles sans espoir ?
2 Mais pourquoi les perspectives d’avenir de ce monde paraissent-elles désespérées, si Jéhovah a donné à l’humanité une espérance infaillible ? Parce que Satan le Diable a aveuglé la plus grande fraction de l’humanité à la véritable espérance. Cette créature inique a inventé de fausses espérances qu’il a imposées aux peuples. Il a séduit les nations en se transformant en ange de lumière, de sorte qu’aujourd’hui “ le monde entier est sous la puissance du malin ”. (II Cor. 11:14 ; I Jean 5:19 ; II Cor. 4:4.) Quel en fut le résultat ? Un monde rempli de personnes entretenant des espérances stériles. Demandez à l’homme de la rue quelle est son espérance. Sa réponse vous montrera presque toujours que son espérance est incertaine, vague. Il est des personnes qui admettront avoir placé leur espérance dans l’argent, mais de telles personnes ne possèdent pas l’espérance que donne Jéhovah. Elles sont criminelles à ses yeux. Il est écrit : “ Si j’ai mis dans l’or ma confiance, si j’ai dit à l’or : Tu es mon espoir ; si je me suis réjoui de la grandeur de mes biens, de la quantité des richesses que j’avais acquises... c’est encore un crime que doivent punir les juges, et j’aurais renié le Dieu d’en haut ! ” — Job 31:24, 25, 28.
3. Pourquoi n’est-il pas prudent de placer son espérance dans les organisations humaines ? Pourquoi les nations ne connaissent-elles pas la joie et la paix ?
3 Ceux qui placent leur espérance dans les promesses humaines ou même dans une organisation de nations ne peuvent dire avec assurance : “ C’est en espérance que nous sommes sauvés. ” Comment pourraient-ils avoir une espérance de salut ? Car les promesses humaines d’un monde meilleur pour demain ne se sont pas réalisées. En ne tenant pas compte de l’espérance donnée par Jéhovah, les hommes ont rendu vain et fragile comme une toile d’araignée l’objet de leur propre espérance. S’ils s’appuient sur ses fondements, ceux-ci ne résisteront pas. Comment une organisation formée d’hommes les plus intelligents pourrait-elle donner une espérance de salut, alors que “ tout homme debout n’est qu’un souffle ” ? (Ps. 39:6 39:5, NW ; Job 8:14, 15.) Ainsi la meilleure organisation que l’homme puisse mettre sur pied est incapable de servir de fondement à une espérance de salut : “ Tu détruis comme la teigne ce qu’il a de plus cher. Oui, tout homme est un souffle. ” (Ps. 39:12 39:11, NW). Bien que le clergé ait dit du président Eisenhower qu’il était “ l’architecte d’une nouvelle espérance ” et des Nations unies qu’elles étaient la seule espérance de l’homme, il est de fait que les nations ne sont pas remplies de joie et de paix. Pourquoi ? Parce qu’elles ne connaissent pas le Dieu de l’espérance. Écoutez les paroles de Jésus-Christ : “ Père juste, le monde ne t’a point connu. ” (Jean 17:25). Ne connaissant pas Jéhovah, la seule source de la véritable espérance, le monde voit s’évanouir ses espérances basées sur la richesse et les promesses humaines.
4, 5. a) Pourquoi est-ce à tort que les hommes accusent Dieu d’être responsable de la corruption du monde ? b) Jéhovah a-t-il soumis la création à la vanité, “ sur la base de l’espérance ” ?
4 La promesse divine d’un monde nouveau et éternel subsistera (Deut. 7:9 ; És. 66:22). C’est là une espérance encourageante et libératrice en dépit du fait que jusqu’à présent “ tous meurent en Adam ”. (I Cor. 15:22.) Une espérance libératrice ? En quel sens ? Parce qu’un monde nouveau signifie “ (que la création) aussi sera affranchie de la servitude de la corruption ”. (Rom. 8:21.) Les hommes accusent souvent Dieu d’être responsable de l’asservissement du monde à la corruption. Ils portent une telle accusation parce qu’ils ne cherchent pas à connaître les raisons que donnent les Écritures. C’est seulement grâce à la bonté imméritée de Dieu qu’Adam et Ève purent, avant l’exécution de la sentence de mort, avoir des enfants, sinon nous ne serions pas là aujourd’hui ! Mais, par suite du péché d’Adam, les hommes naquirent imparfaits et voués à la mort (Rom. 5:12). Évidemment, cela ne fut pas de notre propre gré, mais aucun choix ne fut donné à la création humaine, ainsi que l’apôtre Paul l’explique dans Romains 8:20, NW : “ La création a été soumise à la vanité, non de son propre gré, mais à cause de celui qui l’y a soumise, sur la base de l’espérance. ” Cela ne signifie pas que, dans l’espérance de pouvoir faire quelque chose pour elle, le Dieu tout-puissant soumit la création humaine à la vanité. Non. Dieu n’espère jamais, il sait ! “ Le Seigneur... à qui elles (ses œuvres) sont connues de toute éternité. ” (Actes 15:18). La connaissance parfaite que Jéhovah a de ses œuvres ne laisse aucune place à l’espérance.
5 En quel sens Jéhovah soumit-il alors l’humanité à la vanité “ sur la base de l’espérance ” ? Par les paroles qu’il a dites au jardin d’Éden, juste avant de condamner Adam et Ève à mort. En sa qualité de Juge, Jéhovah s’adressa en ces termes au chérubin protecteur infidèle, la créature spirituelle qui est connue sous le nom de Satan le Diable : “ Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité : celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon. ” (Gen. 3:15). C’est en ces termes que fut résumée l’espérance suprême de toute l’humanité ! Le Très-Haut promettait que celui qui avait introduit le mal et “ qui a la puissance de la mort, c’est-à-dire le diable ” serait écrasé par un libérateur (Héb. 2:14). C’était la promesse d’un monde nouveau où la création humaine serait affranchie de la vaine servitude de la corruption et introduite dans une liberté glorieuse et dans la vie ! — És. 65:17.
6. Pour quelles raisons Jéhovah envoya-t-il sur la terre son Fils bien-aimé ?
6 Quand celui qui avait été choisi par Jéhovah pour être le grand Libérateur, c’est-à-dire le Fils bien-aimé de Dieu, vint sur la terre, il devint manifeste qu’un monde nouveau ne signifiait pas seulement la fin du serpent, dont la tête serait écrasée, mais aussi que l’humanité obéissante serait “ sauvée dans cette espérance ” pour recevoir la vie éternelle. Jésus a dit : “ Je suis venu afin qu’elles aient la vie et qu’elles l’aient en abondance. ” (Jean 10:10, NW). C’est en vue du monde nouveau parfait que Dieu donna son Fils unique et permit qu’il pérît sur le poteau (Jean 3:16). Le fondement du monde nouveau fut posé quand le Père céleste accepta le mérite de la rançon que lui présenta Jésus-Christ ressuscité. Ceux qui, de nos jours, croient de tout leur cœur à l’espérance de salut, c’est-à-dire dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre de Jéhovah, forment la société du Monde Nouveau. Leur espérance, basée sur la promesse divine, donc certaine, les soutient et est une force dans leur vie. Voyons maintenant pourquoi l’espérance est une force.
ANALYSE DE LA FORCE DE L’ESPÉRANCE
7. Définissez l’espérance. Pourquoi a-t-elle plus de force que le désir ?
7 Le dictionnaire de E. Littré définit l’espérance en ces termes : “ Attente d’un bien qu’on désire et qu’on entrevoit comme probable. ” L’espérance se compose donc de deux éléments : 1) d’un désir et 2) du sentiment que ce désir se réalisera. Il s’ensuit qu’on peut entretenir un ardent désir sans avoir d’espérance. Car un désir qui n’a que peu ou aucune chance de se réaliser n’est pas l’espérance. Le désir, il est vrai, peut séduire, mais l’espérance a une force bien plus grande : l’espérance incite, pousse à l’effort.
8. Pourquoi faut-il des raisons à l’espérance ?
8 Pour croire aux choses que nous espérons, il faut des raisons solides, inébranlables, un fondement sur lequel s’appuyer. Pourquoi cela ? Parce que nous ne voyons pas l’objet de notre espérance. Il est écrit : “ Or, l’espérance qu’on voit n’est plus espérance : ce qu’on voit, peut-on l’espérer encore ? ” (Rom. 8:24). Le verbe “ voir ” emporte ici l’idée d’accomplissement de notre espérance, car alors nos yeux voient la réalisation. Dans Job 7:7, le verbe voir a un sens analogue, celui de goûter. Nous citons : “ Mes yeux ne reverront pas le bonheur. ”
9, 10. a) La force de l’espérance mène-t-elle toujours vers une issue heureuse ? b) Pourquoi l’espérance du chérubin protecteur ne peut-elle mener qu’à la ruine ?
9 L’espérance étant ce que nous ne voyons pas, elle peut avoir une issue heureuse ou malheureuse. Tout dépend sur quoi nous l’avons fondée. La force que donne l’espérance ne mène pas toujours à une issue heureuse, comme le montre l’exemple du chérubin protecteur, qui devint Satan le Diable. Cette puissante créature spirituelle succomba à l’ambition. Son ambition devint son espérance, parce qu’il entrevit comme probable la réalisation de la chose désirée. Ce fut la force de l’espérance qui poussa le chérubin protecteur à mettre à exécution son plan ambitieux. Il se révolta contre la souveraineté universelle de Jéhovah, devint traître et, par ruse, entraîna Ève dans l’apostasie.
10 L’intelligence diabolique qui fomenta cette révolte et provoqua cette rupture avec l’organisation sainte de Jéhovah ne réalisera jamais son espérance, celle de devenir semblable au Très-Haut. Son espérance est une fausse espérance. Premièrement, elle est formée par un désir criminel, deuxièmement, le sentiment que le désir serait réalisé fut inspiré par un orgueil aveugle qui corrompit la sagesse du chérubin (Ézéch. 28:17 ; I Tim. 3:6). Une espérance inspirée par l’orgueil peut seulement mener au désastre (Prov. 16:18). Déjà Satan, avec ses satellites invisibles, a été précipité des hauteurs célestes vers la terre. Bientôt le chef invisible de ce monde sera maîtrisé à Harmaguédon, quand le roi Jésus-Christ le jettera dans l’abîme de l’inactivité semblable à la mort (Jean 12:31 ; 14:30 ; Apoc. 12:7-9, 12 ; 20:1-3). Le cas du chérubin protecteur montre que l’espérance sans un fondement sain ne peut jamais avoir une issue heureuse ; il montre aussi la force qu’est le désir accompagné du sentiment de pouvoir le réaliser.
POURQUOI L’ESPÉRANCE D’ÈVE ÉTAIT-ELLE FAUSSE ?
11. La force de l’espérance incita-t-elle Ève à manger du fruit défendu ? Comment le savons-nous ?
11 Par le truchement du serpent, Satan invita Ève à manger du fruit de l’arbre défendu, l’amorçant par ce désir : “ Vous ne mourrez point ; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. ” (Gen. 3:4, 5). Ève crut-elle réellement à cette promesse de sagesse divine, au point de se mettre à espérer ? Oui, Ève avait tous les éléments qui composent l’espérance. Elle avait le désir d’augmenter sa sagesse et le sentiment qu’elle pourrait le réaliser. Ainsi son désir avait conçu. Il avait produit l’espérance dont la force poussa Ève non vers la vie mais vers la mort (Jacq. 1:14, 15). Le passage suivant montre qu’Ève s’était laissé amorcer par son désir qui enfanta le péché, et cela dans l’attente d’obtenir une sagesse supérieure : “ Ce n’est pas Adam qui a été séduit, c’est la femme qui, séduite, s’est rendue coupable de transgression. ” (I Tim. 2:14). Ève admit qu’elle avait cru le serpent : “ Le serpent m’a séduite, et j’en ai mangé. ” — Gen. 3:13.
12. Pourquoi l’espérance d’Ève était-elle fausse ?
12 Pourquoi l’espérance d’Ève provoqua-t-elle sa mort ? Parce qu’elle ne reposait pas sur un fondement sain. Si Ève péchait elle pouvait espérer obtenir la chose désirée. Le péché constituait le fondement de son espérance. Ève n’avait aucune raison de croire que le péché pourrait produire ce que le serpent lui avait promis. Rien ne prouvait que le serpent était digne de confiance. Quelle preuve aurait-il pu y avoir ? La déclaration du serpent contredisait formellement le Créateur d’Ève qui avait déclaré : “ Le jour où tu en mangeras, tu mourras. ” (Gen. 2:17). Le serpent n’avait pas prouvé que les paroles de Jéhovah étaient mensongères, il n’avait pas prouvé non plus que les siennes étaient véridiques. Ainsi Ève n’avait aucun fondement sain sur lequel poser sa foi. Le fondement qu’elle avait choisi était fait de crédulité. L’espérance fondée sur la crédulité doit se fier à la parole ou à l’opinion non prouvée d’un autre pour tout ce qui concerne l’avenir. Quelle était alors la faiblesse de l’espérance d’Ève ? Elle n’était pas fondée sur ce que les Écritures appellent la foi.
13. Quel rapport existe-t-il entre la foi et l’espérance ?
13 “ Qu’est-ce que la foi ? Elle est ce qui donne de la substance à nos espoirs, ce qui nous convainc de choses que nous ne pouvons voir. ” (Héb. 11:1, Knox). Le mot traduit ici par substance signifie la base, le fondement qui supporte une autre chose. C’est pourquoi la version de Weymouth (troisième édition) définit la foi comme étant “ une assurance bien fondée des choses qu’on espère ”. Qu’est-ce qu’une assurance ? Est-ce une conviction ou croyance ferme ? C’est davantage que cela ! Le dictionnaire de Funk et Wagnall définit la conviction et l’assurance comme suit : “ La conviction est une croyance établie par des arguments ou des preuves ; l’assurance est une croyance qui se passe d’arguments. ” Nous apprécierons donc d’autant plus la profondeur de la définition donnée par la New World Translation : “ La foi est l’attente assurée des choses qu’on espère. ” Ève n’eut jamais une “ assurance bien fondée ” ou une “ attente assurée ” des choses qu’elle espérait. Son espérance était fausse, toutefois elle possédait une force qui poussait à l’action. Combien est plus forte l’espérance fondée sur la foi !
L’ESPÉRANCE APPORTE SON AIDE
14, 15. a) Quels exemples donne le chapitre onze de l’épître aux Hébreux Hé 11 ? b) Quelle espérance avaient les anciens témoins de Jéhovah ?
14 Une espérance fondée sur la foi a la promesse sûre du Dieu éternel que les choses que la personne espère se réaliseront certainement, à condition de persévérer jusqu’à la fin. C’est une telle espérance bien fondée qu’avaient les premiers témoins de Jéhovah. Au chapitre onze de l’épître aux Hébreux Hé 11, l’apôtre parle de leur foi. Mais ce chapitre ne donne-t-il pas des exemples de la foi ? En effet, mais il donne aussi des exemples de l’espérance, celle qui est fondée sur la foi ! Les anciens témoins de Jéhovah avaient les yeux fixés sur le monde nouveau. Voici ce que la Bible dit d’Abraham : “ Car il attendait la cité qui a de solides fondements, celle dont Dieu est l’architecte et le constructeur. ” (Héb. 11:10). Cela ne veut pas dire qu’Abraham, Isaac et Jacob entretenaient une espérance céleste. Ils espéraient plutôt être ressuscités pour la vie sur la terre, et cela, sous le règne des nouveaux cieux. C’est pourquoi l’apôtre Paul écrit ce qui suit de leur espérance :
15 “ C’est dans la foi qu’ils sont tous morts, sans avoir obtenu les choses promises ; mais ils les ont vues et saluées de loin, reconnaissant qu’ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre... Mais maintenant ils en désirent une meilleure (une patrie), c’est-à-dire une céleste. ” (Héb. 11:13, 16). Moïse était l’un de ceux qui n’espéraient pas aller au ciel mais vivre sur la terre durant le règne céleste du Roi Jésus-Christ. Entretenant une telle espérance, Moïse avait son esprit tourné vers l’avenir. L’espérance pouvait désormais le soutenir dans les épreuves. C’est pourquoi Moïse aima “ mieux être maltraité avec le peuple de Dieu que d’avoir pour un temps la jouissance du péché, regardant l’opprobre de Christ comme une richesse plus grande que les trésors de l’Égypte, car il avait les yeux fixés sur la rémunération ”. (Héb. 11:25, 26.) Moïse avait toutes les raisons de garder “ les yeux fixés ” sur une terre remplie de la gloire de Jéhovah, car le Tout-Puissant lui-même, s’engageant par serment, lui avait fait cette promesse : “ Mais, je suis vivant ! et la gloire de l’Éternel remplira toute la terre. ” (Nomb. 14:21). Moïse n’oublia jamais cette promesse. Comme Sara, il crut “ à la fidélité de celui qui avait fait la promesse ”. — Héb. 11:11 ; Hab. 2:14.
16. Montrez que l’espérance fut une force dans leur vie.
16 Parce que ces témoins formant “ une grande nuée ” entretenaient une espérance confiante, ils proclamèrent publiquement qu’ils ne faisaient pas partie du monde. Cela déchaîna contre eux la persécution et parfois ils furent soumis à la torture. Leur intégrité faiblit-elle dans les supplices ? Non, l’espérance venait apporter son aide, elle les secourait. Il est écrit : “ D’autres furent livrés aux tourments, et n’acceptèrent point de délivrance, afin d’obtenir une meilleure résurrection. ” (Héb. 12:1 ; 11:35). Quelle force jaillit de l’espérance bien fondée !
LA FORCE DE L’ESPÉRANCE DE LA RÉSURRECTION
17. Pourquoi n’ont-ils pas obtenu ce qui leur avait été promis ?
17 Il est évident que la résurrection faisait partie de l’espérance de ces premiers témoins. Ils tournèrent le dos à ce monde, espérant être ressuscités pour la vie sur une terre placée sous le règne du gouvernement céleste, sans avoir jamais besoin de mourir de nouveau. Ils demeurèrent fidèles jusqu’à la fin, pourtant ils “ n’ont pas obtenu ce qui leur était promis ”. Pourquoi ? Parce que Dieu avait en vue “ quelque chose de meilleur pour nous, afin qu’ils ne parvinssent pas sans nous à la perfection ”. (Héb. 11:40.) Ils ne pouvaient, dit l’apôtre, parvenir à la perfection en dehors de l’assemblée chrétienne, l’épouse du Christ, formée de 144 000 vainqueurs fidèles (Apoc. 7:4 ; 14:1, 3). Ne faisant pas partie de l’assemblée chrétienne qui commença avec Jésus-Christ, les témoins de la “ grande nuée ” ne pouvaient espérer participer à “ la première résurrection ” qui est céleste et glorieuse. Les fidèles du passé auront cependant part à la résurrection des “ justes ” en étant ressuscités des morts dans une résurrection terrestre avancée et en parvenant finalement à la perfection absolue par le royaume de Dieu dirigé par Jésus-Christ. — Actes 24:15 ; Mat. 22:32, 33.
18. a) Qu’est-ce que l’“ espérance vivante ” ? Qui la possède aujourd’hui ? b) Qui possède encore une espérance de salut ? À qui en sont-ils redevables ?
18 L’espérance de la vie éternelle dans les cieux, celle que possèdent les fidèles membres de l’assemblée du Christ, est appelée par l’apôtre Pierre “ une espérance vivante ”. Nous citons : “ Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés, pour une espérance vivante, par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, pour un héritage qui ne se peut ni corrompre, ni souiller, ni flétrir. ” (I Pi. 1:3, 4). Il n’y a plus aujourd’hui sur terre qu’un faible reste de ces chrétiens dont l’espérance vivante est de régner dans les cieux pendant mille ans avec le Christ, en qualité de rois prêtres (Apoc. 20:5, 6). Lorsque les membres de ce reste meurent, ils sont ressuscités immédiatement pour la vie spirituelle, étant “ changés en un instant, en un clin d’œil ”. (I Cor. 15:51, 52.) Mais l’espérance du salut est aussi une force dans la vie de la grande foule des personnes de bonne volonté. ” Il y avait une grande foule, que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple, et de toute langue. Ils se tenaient devant le trône et devant l’agneau, revêtus de robes blanches, et des palmes dans leurs mains. Et ils criaient d’une voix forte, en disant : Le salut est à notre Dieu qui est assis sur le trône, et à l’agneau. ” (Apoc. 7:9, 10). Il est question ici des “ autres brebis ” qui sont redevables de leur espérance de vie éternelle sur une terre paradisiaque à Jéhovah et à l’Agneau Jésus-Christ, “ devenu pour tous ceux qui lui obéissent l’auteur d’un salut éternel ”. — Héb. 5:9.
19-21. a) Pourquoi la force que donne l’espérance de la résurrection est-elle absolument nécessaire aujourd’hui ? b) Quelle est la réaction de ce monde devant l’intégrité de la société du Monde Nouveau ?
19 Comment l’espérance de la résurrection est-elle une telle force dans la vie des membres oints du reste et dans celle de leurs compagnons de bonne volonté ? Parce qu’aucune persécution, aussi violente soit-elle, ne peut rompre leur intégrité, pas même les tourments ou la mort. L’espérance de la résurrection est pour eux un soutien. De même que les témoins du passé, d’Abel à Jean-Baptiste, maintinrent leur intégrité en dépit des moqueries, du fouet, des chaînes et de la prison, de même la société du Monde Nouveau maintiendra son intégrité si de telles épreuves se déchaînent contre elle (Héb. 11:36). Les persécutions séviront, car le Maître a annoncé qu’à notre époque “ on vous livrera aux tourments, et l’on vous fera mourir ; et vous serez haïs de toutes les nations, à cause de mon nom ”. — Mat. 24:9.
20 Durant la Seconde Guerre mondiale des milliers de témoins de Jéhovah détenus dans les camps de concentration d’Hitler refusèrent d’accepter la délivrance en renonçant à leur foi. S’ils avaient abjuré, ils auraient perdu leur espérance. Ceux qui entretiennent l’espérance du Monde Nouveau n’accepteront pas non plus de délivrance, bien qu’ils soient incarcérés ou torturés par des dictateurs communistes ou “ démocratiques ”. Quand se produira l’assaut de Gog de Magog, venant de l’extrême nord, les témoins de Jéhovah auront besoin de la force que donne l’espérance de la résurrection. Il est écrit : “ Celui qui conservera sa vie la perdra, et celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera. ” (Mat. 10:39). Le monde qui ne comprend ni ne connaît la force que donne cette espérance est souvent stupéfait en voyant l’intégrité inébranlable de la société du Monde Nouveau, témoin la lettre suivante :
21 “ Quand j’ai commencé à étudier les témoins de Jéhovah, j’ai réussi à m’assurer l’aide aimable d’un des avocats de l’Union des Libertés Civiles Américaine. En m’initiant à cette investigation, il me tint ces propos : Vous n’avez certainement jamais vu quelqu’un qui soit prêt à mourir pour ses convictions religieuses. Avec notre façon de compliquer les choses et notre esprit qui n’est jamais certain de se trouver en présence de certitudes, nous, les hommes modernes, croyons qu’il n’existe rien qui vaille la vie d’homme. Pourtant, quand vous rencontrerez des témoins de Jéhovah, vous vous trouverez probablement pour la première fois en présence d’hommes qui sont prêts à subir la persécution et même la mort pour leur foi religieuse. — Alors, je n’étais pas entièrement convaincu. Aujourd’hui je le suis. ” Pourquoi le monde est-il si stupéfait en voyant l’intégrité des témoins de Jéhovah ? Parce que les hommes de ce monde ont des espérances vagues et ne sont jamais sûrs de se trouver en présence de certitudes ? Plutôt parce que le monde ne connaît pas Jéhovah, le Dieu de l’espérance.
22. Décrivez l’attente du reste et des autres brebis. b) Si la mort intervient avant Harmaguédon, comment l’espérance est-elle une force pour les survivants ?
22 Les membres oints du reste s’attendent à servir sur la terre pendant un certain temps après Harmaguédon, comme le décidera Jéhovah, et les autres brebis espèrent servir Dieu sans interruption dans le monde nouveau, après avoir survécu à la fin du présent ordre de choses à Harmaguédon. Cependant la mort, provoquée par des causes naturelles ou pour avoir défendu son intégrité, peut survenir avant Harmaguédon. Pour le fidèle reste, la mort signifie la réalisation immédiate de son espérance céleste et pour les autres brebis un bref sommeil jusqu’à ce qu’elles reviennent dans la résurrection pour la vie (Jean 5:29). Dans les deux cas la force de l’espérance dissipe la douleur, le chagrin communs en ce monde. Il est écrit en effet : “ Nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance au sujet de ceux qui dorment, afin que vous ne vous affligiez pas comme les autres qui n’ont point d’espérance. ” (I Thess. 4:13). Soit qu’ils traversent Harmaguédon, soit qu’ils ressuscitent des morts après la guerre universelle, les compagnons de bonne volonté des membres du reste espèrent fermement voir se réaliser la promesse selon laquelle ils doivent atteindre, comme humains parfaits, l’image et la ressemblance de Dieu.
23. L’espérance est-elle indispensable ?
23 Ainsi l’espérance fondée sur la foi, elle-même basée sur une connaissance exacte de la Parole de Dieu qui nous révèle Jéhovah et ses œuvres passées et présentes, est vraiment une force ! Elle enrichit notre amour pour Jéhovah, le Donateur de vie. Elle réconforte en des temps de détresse. Elle donne la paix de l’esprit à notre époque où “ les hommes (rendent) l’âme de terreur dans l’attente de ce qui surviendra sur la terre ”. (Luc 21:26.) Elle nous incite à maintenir notre intégrité et contribue à notre salut final. “ Car c’est en espérance que nous sommes sauvés. ” L’espérance est indispensable, nous ne pouvons nous en passer. Si nous le pouvions, l’apôtre Paul aurait réduit à deux : la foi et l’amour, le nombre des choses essentielles pour le chrétien. Mais il ne le fit pas, sachant que l’espérance est tout aussi vitale : “ Maintenant donc, ces trois choses demeurent : la foi, l’espérance et l’amour. ” (I Cor. 13:13, Sy). L’apôtre Paul n’élargit pas la foi au point de lui faire englober l’espérance. Il savait que l’épreuve de la persévérance devait encore avoir lieu. Il savait aussi que l’espérance est une force puissante nous permettant de persévérer en regardant “ non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles ”. — II Cor. 4:18.