L’harmonie interne de la Bible : preuve que Dieu en est l’Auteur
“ Que Dieu soit trouvé véridique, quand bien même tout homme serait trouvé menteur, comme il est écrit : Afin que tu te révèles juste dans tes paroles et que tu triomphes quand tu es jugé. ” — Rom. 3:4, NW.
1. Pourquoi beaucoup d’hommes ont-ils si peu de respect pour la religion chrétienne et la Bible ?
Bien des hommes dans nombre de pays connaissent peu la Bible, s’ils ne l’ignorent pas totalement. Souvent, c’est parce qu’ils ne l’ont jamais lue, n’ayant pas été élevés dans la foi chrétienne. Ils pratiquent une autre religion et ils ont appris à accepter comme vrais les écrits sacrés de ce culte. C’est pourquoi le jugement qu’ils portent sur la religion chrétienne et ses livres sacrés, la Bible, se fonde sur leurs observations de la conduite de ceux qui se disent chrétiens, soit des nations dites chrétiennes, soit d’une communauté chrétienne dans leur propre pays. Dès lors, peut-on s’étonner que ces non-chrétiens aient si peu de respect pour le christianisme et pour la Bible quand ils observent les divisions et les guerres de la chrétienté, et son manque de principes en matière de commerce et de mœurs ? Mais est-ce là que viennent les pires reproches faits à la Bible ?
2. En quoi beaucoup de croyants de la chrétienté se croient-ils supérieurs aux autres, mais cette attitude est-elle justifiée ?
2 Beaucoup de croyants affiliés aux Églises de la chrétienté ne reconnaîtraient pas de bon gré que les diverses activités des nations se disant chrétiennes font une mauvaise impression aux autres peuples. Ils déplorent, en hochant la tête, l’ignorance biblique de ces derniers, et ils se réjouissent du grand avantage qu’ils ont d’appartenir à une communauté chrétienne. Ces croyants vous diront : “ Mais naturellement nous croyons en Dieu, nous admettons que la Bible est la Parole de Dieu et nous la respectons comme telle. ” Ce périodique ne doute pas de la sincérité de ces gens. Néanmoins, il nous semble opportun de poser quelques questions sur l’opinion réelle qu’ils se font de la Bible.
3. a) Quelle est l’opinion de la majorité des hommes au sujet de la Bible, et d’où vient-elle ? b) Quelle est la faiblesse de ce raisonnement ?
3 Par exemple, tous les croyants acceptent-ils sans réserve le fait que Dieu est l’Auteur du vrai canon de la Bible et qu’il est pleinement responsable de tout ce qui est écrit dans les soixante-six livres composant ce canon, de la Genèse à l’Apocalypse ? Peu d’entre eux ont une croyance qui va si loin, tant s’en faut. La grande majorité, suivant en cela la tendance populaire, fait une distinction entre ce qu’on appelle communément l’Ancien Testament et le Nouveau Testament, fondant sa foi presque entièrement sur le second et se méfiant du premier, qui ne l’intéresse que pour sa valeur historique et littéraire. Pendant leur enfance, nombre de ces croyants ont été envoyés au catéchisme ou à l’école du dimanche, où on leur a conté les histoires bibliques d’Adam et Ève dans le jardin d’Éden et d’autres événements et miracles des temps anciens. Mais que s’est-il passé quand ils sont sortis de l’enfance ? Suivant toujours la tendance populaire, ils ont relégué ces récits bibliques au rang des contes de fées et les ont rejetés. Peuvent-ils alors logiquement prétendre croire à ce qu’ils appellent le Nouveau Testament, car celui-ci nous présente de nombreuses citations des Écritures hébraïques comme étant absolument dignes de foi ? Et quant à Jésus, le Fils de Dieu, il affirma à propos de ces mêmes Écritures (la seule partie de la Bible qui existait à l’époque) : “ Ta parole est vérité. ” — Jean 17:17, NW.
4. Quelle est la conception de beaucoup de gens quant à l’inspiration des Écritures ?
4 Cela soulève l’importante question de l’inspiration de la Bible. Pour la plupart des habitants de la chrétienté, la Bible est un livre sacré, le Livre par excellence pour ce qui est de la religion, un livre à respecter à cause de sa grande antiquité. Souvent, ils vont même jusqu’à dire que c’est un livre inspiré. Mais qu’entendent-ils par là ? Ils considèrent les rédacteurs bibliques comme inspirés au même titre que les poètes et les compositeurs de musique. À leurs yeux, un Ésaïe ou un David ne fut qu’un poète doué, complètement absorbé et emporté par quelque thème grandiose qui excita son génie créateur, lui permettant de se surpasser, comme l’on dit, et de produire un chef-d’œuvre immortel.
5. À la différence de l’opinion généralement admise, que déclare la Bible elle-même au sujet de son inspiration ?
5 En définitive, beaucoup de gens regardent la Bible comme un recueil de livres rédigés, certes, par des hommes pieux, mais non comme une œuvre unique, quoique composée, écrite sous la direction d’un seul Auteur divin, sous l’inspiration de son esprit saint ou de sa force agissante invisible. La Bible elle-même soutient ce dernier point de vue, puisqu’elle dit que “ toute Écriture est inspirée de Dieu ” et que “ ce n’est pas par la volonté de l’homme que la prophétie a jamais été apportée, mais des hommes ont parlé de la part de Dieu alors qu’ils étaient portés par l’esprit saint ”. (II Tim. 3:16 ; II Pierre 1:21, NW.) Mais très peu de croyants de la chrétienté partagent ce point de vue. Ils considèrent les rédacteurs de l’Ancien Testament plutôt comme des hommes qui cherchaient Dieu à tâtons, et ils estiment que nous avons fait beaucoup de chemin depuis leur époque. Ils n’iraient pas jusqu’à dire que nous avons beaucoup progressé depuis les jours de Jésus et des apôtres, mais ils doivent certainement le croire, à en juger par l’usage qu’ils font de la Bible. Pour eux, cette dernière n’est pas un guide moderne capable de résoudre les problèmes de notre temps ; elle n’est utile que pour en tirer quelques leçons de moralité et des citations de bon aloi.
6. Pourquoi la position de bien des gens vis-à-vis de la Bible est-elle équivoque ? Citez un exemple.
6 Ainsi, ces prétendus amis de la Bible ont beau en posséder un exemplaire et en parler comme étant la Parole de Dieu, en réalité leur position est équivoque, voire contradictoire. La citation suivante, tirée d’une publication catholiquea, fournit un excellent exemple de cette ambiguïté. Sous le titre “ Comment les catholiques regardent la Bible ”, on peut lire : “ Les catholiques (...) estiment et vénèrent hautement la Bible en tant que Parole inspirée de Dieu et ils la considèrent comme un trésor d’une valeur unique. ” Quelle belle expression de confiance, direz-vous. Mais attendez ! La phrase suivante déclare : “ Mais ils [les catholiques] estiment que la Bible n’a jamais été destinée à être une Règle de la Foi unique et adéquate, d’une part parce que son récit de la doctrine du Christ n’est pas assez complet, et d’autre part parce que ses expressions doctrinales ne sont pas toujours claires et demandent une interprétation autorisée. ” Ayant ainsi ébranlé la confiance du lecteur en la Bible, cette publication explique que l’Église catholique a été divinement autorisée à conserver pendant l’éternité la doctrine complète du Christ. En d’autres termes, c’est la voix de l’Église catholique qu’il faut écouter comme faisant autorité, et non celle de la Parole de Dieu.
7. Quelle influence sournoise est à l’œuvre dans la chrétienté, et quel en est le résultat ?
7 Si nous nous sommes étendus quelque peu sur ce point, c’est pour aider nos nombreux lecteurs à bien saisir la vraie position de ceux qui, tout en disant que la Bible est la Parole de Dieu, ne l’acceptent pas avec foi et lui font plus de tort que les hommes qui sont ouvertement non chrétiens ou athées. Leur influence sournoise est sûrement l’une des causes principales de l’indifférence rencontrée par les témoins de Jéhovah quand ils s’efforcent d’éveiller l’intérêt des hommes au message biblique du Royaume de Dieu, qui est l’unique espoir de l’humanité et le seul remède aux graves problèmes de notre temps. Cette indifférence provient d’un manque de confiance véritable en la chose qui constitue l’unique fondement de la foi du chrétien, c’est-à-dire la Parole juste et véridique de Dieu, la Bible.
8. Quelle est une des principales preuves de l’origine divine de la Bible ? Citez quelques aspects de cette preuve.
8 Nous nous proposons, par conséquent, d’examiner certaines preuves qui établissent de façon concluante l’inspiration divine de la Bible et qui montrent, sans conteste, que celle-ci n’a qu’un seul Auteur divin. L’une de ces preuves principales est la façon merveilleuse dont plusieurs centaines de prophéties bibliques se sont réalisées dans le passé et s’accomplissent devant nos yeux, au cours des “ temps critiques, difficiles à affronter ” où nous vivons (II Tim. 3:1, NW). Ce qui est frappant dans ce domaine, c’est que Jéhovah ait prévu et prédit tant de choses, non seulement celles qui concernent son propre peuple composé d’hommes vivant en harmonie avec lui, mais encore des choses touchant ceux qui sont en désaccord avec lui. Il prédit ainsi la marche des puissances mondiales, leur grandeur et leur décadenceb. Et n’oubliez pas que Jéhovah a provoqué l’accomplissement de ces prophéties sans exercer une contrainte et sans enlever le libre arbitre même à ses ennemis. Ne perdez pas de vue non plus la précision remarquable avec laquelle les prophéties chronologiques se sont accomplies.
9. Quelle autre preuve convient-il d’examiner, pour pouvoir répondre à quelles questions ?
9 Il s’agit là d’une étude objective de la Parole de Dieu. Ce genre d’étude a maintes et maintes fois fait l’objet des articles publiés dans notre Périodique, et sans doute il en publiera bien d’autres, si telle est la volonté de Jéhovah. Mais dans le présent article, nous désirons examiner certaines preuves subjectives, c’est-à-dire des preuves intrinsèques, tirées du contenu proprement dit de la Bible. La question est de savoir si l’on serait fondé à dire que la Bible n’est, en définitive, qu’un recueil de documents humains rédigés sous l’influence d’une inspiration purement humaine. Cette théorie est-elle soutenable, supporte-t-elle l’examen ? Ou, si nous la poussons jusqu’à sa conclusion logique, trouverons-nous qu’elle ne tient pas debout ? En d’autres termes, peut-on prouver qu’il existe dans toutes les Écritures une harmonie interne si pure qu’elle exclut sans contestation possible l’éventualité que ces écrits aient été conçus dans l’esprit de certains hommes, fussent-ils très pieux ?
10. a) Quels facteurs importants entrent en ligne de compte quand on considère la rédaction des Écritures ? b) Peut-on, à juste titre, accuser les écrivains bibliques de connivence ?
10 Avant d’aborder notre première preuve, nous tenons à attirer l’attention du lecteur sur trois facteurs importants qui entrent en ligne de compte quand on étudie les Écritures. Le premier est le facteur temps. Moïse, le premier des écrivains inspirés, se mit à écrire au plus tard en 1513 av. J.-C., et Jean, le dernier rédacteur biblique, acheva le canon des Écritures vers l’an 98 de notre ère. Ainsi, on mit 1 600 années environ à écrire la Bible. C’est là un fait à retenir. Deuxièmement, plus de trente-cinq hommes, tous hébreux, furent employés pour rédiger les soixante-six livres composant la Bible. Troisièmement, une bonne partie de leur texte, et surtout les prophéties, est rédigée dans un langage hautement figuré et symbolique qui dépassait souvent l’entendement des rédacteurs eux-mêmes. Comme le disait Daniel en une certaine occasion : “ J’entendis, mais je ne compris pas. ” Ayant demandé des éclaircissements, on lui répondit : “ Ces paroles seront tenues secrètes et scellées jusqu’au temps de la fin. ” Voilà donc les trois facteurs : les Écritures ont été rédigées au cours de 1 600 années environ, par au moins trente-cinq hommes, qui ont souvent employé un langage figuré. Que peut-on en conclure ? Qu’il était matériellement impossible pour ces hommes d’agir de complicité pour faire coïncider leurs divers écrits. Toute connivence entre eux est donc exclue. Au contraire, leurs écrits risquaient plutôt de se heurter car, comme nous le verrons plus loin, ils n’ont pas tous écrit du même point de vue. — Dan. 12:8, 9 (voir aussi I Pierre 1:10-12).
LA PREMIÈRE PROPHÉTIE, — CONSTAMMENT RAPPELÉE
11. a) Sous quel angle nous proposons-nous d’examiner les prophéties de la Bible ? b) Quels sont les termes de la première prophétie, et en quelles circonstances fut-elle donnée ?
11 La première preuve que nous désirons examiner concerne la manière dont les prophéties, et plus particulièrement la première, sont constamment rappelées à travers toute la Bible. N’oubliez pas que nous cherchons moins ici à constater l’accomplissement des prophéties qu’à observer comment les rédacteurs bibliques ont maintenu, depuis le début jusqu’à la fin, leur thème et leur conception des choses, en rapport avec les desseins de Dieu. La première prophétie est très courte mais ses termes indiquent d’emblée qu’il s’agit d’une prophétie-clé. Elle fut donnée lorsque Jéhovah Dieu prononça son jugement à la suite de la désobéissance volontaire d’Adam et Ève en Éden, à l’instigation du serpent, qui servait de porte-parole à quelqu’un d’invisible. Après avoir prononcé son jugement contre le serpent, Dieu poursuivit en ces termes : “ Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité : celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon. ” — Gen. 3:15.
12. Quels personnages figurent dans cette prophétie et humainement parlant, quel eût été le seul moyen de sauver cette prophétie de l’oubli ?
12 Quatre personnages figurent dans cette prophétie, savoir : 1) le serpent, 2) sa postérité, 3) la femme, et 4) sa postérité. Dieu ne donna aucune précision sur la manière ou le temps de la réalisation de la prophétie, ni sur ceux qui seraient identifiés par la suite aux quatre personnages. Or, si les Écritures étaient simplement d’origine humaine, il s’ensuivrait nécessairement que la seule manière de sauver cette première prophétie de l’oubli, eût été de la répéter et de l’amplifier. Les rédacteurs bibliques suivants auraient dû la développer dans leurs écrits et démontrer son accomplissement. Personne, à coup sûr, ne disconviendra que c’eût été logique.
13. a) Cette théorie supporte-t-elle l’examen ? b) Dans le douzième chapitre de l’Apocalypse, quelles allusions sont faites à la prophétie de Genèse 3:15 ?
13 Fort bien ! Mais mettons à présent cette théorie à l’épreuve. Où peut-on trouver dans les autres écrits de Moïse, dans ceux du rédacteur biblique suivant, ou bien dans les récits de celui qui vint après eux, une prophétie dans laquelle figurent ces quatre personnages ? Vous aurez beau chercher dans toutes les Écritures hébraïques, vous ne trouverez pas une telle prophétie. Quand bien même vous poursuivriez vos recherches dans les Écritures grecques chrétiennes, vous n’en trouveriez pas une avant d’atteindre le tout dernier livre, l’Apocalypse. Là, au Rév chapitre douze, il y a une description prophétique qui fait clairement allusion à la première prophétie donnée environ seize cents années auparavant. On y retrouve le serpent, devenu “ un grand dragon couleur de feu ” mais appelé aussi, dans le même chapitre, “ le serpent originel, celui qui est appelé Diable et Satan ”. Comme nous le verrons plus tard, il y est question également de la postérité du serpent. Dans ce chapitre on trouve encore une description très pittoresque de la femme mentionnée dans la prophétie édénique ; elle enfante justement la postérité promise. Une allusion y est aussi faite à l’écrasement, du moins partiel, de la tête du serpent, puisqu’on le voit “ jeté sur la terre, et ses anges (...) avec lui ”. Enfin, le dernier verset (Rév 12:17) de ce chapitre parle des efforts déployés par le serpent (ou dragon) pour blesser, d’une manière secondaire, le talon de la postérité de la femme. — Apoc. 12:1-3, 5, 9, 17, NW.
14. Pourrait-on prétendre que Jean essayait ici d’élucider le mystère de la première prophétie ?
14 À présent, il convient de signaler un autre fait remarquable. Bien que cette vision ressemble beaucoup à la prophétie prononcée en Éden, il serait inadmissible de prétendre que Jean y fît allusion de propos délibéré afin d’en expliquer l’accomplissement et le sens. Comment eût-il pu le faire dès lors qu’il écrivit cette vision, comme le reste de ce livre, dans un langage très symbolique ? Les paroles liminaires déclarent, en effet, qu’il s’agit d’une révélation que Dieu donna à Jésus-Christ, qui la présenta “ en signes (...) à son esclave Jean ”. (Apoc. 1:1, NW.) Si nous faisions aboutir à sa conclusion logique la théorie selon laquelle la Bible est d’origine humaine, nous serions obligés de penser que Jean se serait dit à lui-même : “ Voyons, cette première prophétie ne s’est toujours pas réalisée. Il faut que je m’arrange pour avoir une vision à son sujet ! ” Peut-on imaginer chose plus absurde ?
15. En quoi les Écritures ressemblent-elles à un roman policier ?
15 Le fait est que sous certains rapports on peut comparer la Bible à un roman policier. Vous connaissez sans doute la méthode utilisée dans ce genre de publication. Vers le début, l’auteur pose le problème. Le plus souvent, il s’agit d’un crime commis par un inconnu. Au fur et à mesure que l’histoire se déroule, le lecteur guette les indices, les vrais comme les faux. Vers la fin, le coupable est dévoilé et alors, très souvent, l’auteur, par la voix du détective, rappelle au lecteur tous les indices dont il avait astucieusement parsemé son roman. Le lecteur est émerveillé de l’ingéniosité de l’écrivain qui a su si bien tramer l’action de son roman tout en gardant la solution cachée jusqu’à la fin.
16. Comment cette comparaison s’applique-t-elle à la Bible, et quelles conclusions pouvons-nous en tirer ?
16 Nous pourrions procéder de la même manière avec la Bible, en prenant le thème qui fait l’objet de la présente discussion. Il y a des indices, en quelque sorte, parsemés dans les pages de la Bible, et ce fait prouve incontestablement que ces écrits sacrés sont l’œuvre d’un seul Esprit supérieur. Ici, nous ne pouvons en mentionner que quelques-uns, mais plus on étudie ces preuves dans le détail, plus on est émerveillé de l’ingéniosité de l’Auteur qui a su constamment rappeler cette première prophétie tout en la tenant cachée aux regards des hommes en général. Et l’accomplissement merveilleux et glorieux de cette première prophétie nous remplit davantage encore d’admiration et d’une profonde gratitude.
IDENTIFICATION DES PERSONNAGES
17. a) Qui s’identifie à la Postérité de la femme ? b) À quoi Celui-ci s’identifie-t-il encore, et qu’en résulte-t-il pour nous ?
17 Des quatre personnages qui figurent dans cette prophétie primitive, c’est la postérité de la femme qui, le plus, a retenu notre attention. Il n’y a rien d’étonnant à cela, puisque les Écritures elles-mêmes attachent plus d’importance à ce personnage qu’aux autres. Et nous comprendrons pourquoi quand nous connaîtrons l’identité de cette postérité promise. En effet, il s’agit de Jésus-Christ lui-même, le Messie promis. Celui-ci est non seulement la postérité prédite dans la prophétie édénique, mais il est encore la postérité promise à Abraham, par laquelle “ se béniront toutes les nations de la terre ”. Il est aussi Celui qui devait venir dans la lignée de David et hériter du trône davidique en plus grand, c’est-à-dire d’un trône céleste. L’évangéliste Luc retrace la généalogie de Jésus jusqu’à Adam, en passant par Juda, qui avait reçu la promesse suivante : “ Le sceptre [la royauté] ne s’éloignera point de Juda (...) jusqu’à ce que vienne le Schilo. ” La préservation de cette lignée et son aboutissement au premier avènement de Jésus, puis le décalage jusqu’au second avènement, selon le douzième chapitre de l’Apocalypse, où se trouve décrit l’accomplissement majeur de la prophétie édénique, tout cela constitue l’une des études les plus passionnantes que l’on puisse faire dans la Parole de Dieu. Et une telle étude renforce notre confiance dans la réalisation glorieuse de cette prophétie par l’écrasement de toute méchanceté dans les cieux et sur la terre, et par la venue d’un “ nouveau ciel ” et d’une “ nouvelle terre ” sous la domination du Royaume. Alors, tous les hommes pourront se bénir en apprenant l’obéissance totale, et même “ la mort ne sera plus ”. — Gen. 22:18, Jé ; 49:10 ; Luc 3:23-38 ; Actes 2:34-36 ; Gal. 3:16 ; Apoc. 21:1-4, NW.
18. a) Qui fut le premier à révéler l’identité du serpent et de sa postérité, et quand le fit-il ? b) Quel principe important se dégage de cette identification ?
18 Les deux personnages suivants, le serpent et sa postérité, ne furent identifiés et nommés que plus de quatre mille ans après que Dieu eût prononcé son jugement en Éden. Le secret a donc été gardé pendant longtemps. Ce fut Jésus lui-même qui le révéla. D’aucuns seront peut-être d’avis qu’il n’était pas difficile de deviner qui avait employé le serpent comme porte-parole. Sans doute, mais pouvait-on aussi deviner correctement l’identité de la postérité du serpent ? Jésus révéla son identité, non en émettant des hypothèses, mais en énonçant un principe très important que Dieu suit lui-même. Les hommes considèrent toujours que c’est leur naissance et leur ascendance qui déterminent à quelle famille et à quel peuple ils appartiennent. Ils ne sauraient concevoir les choses autrement. Les Juifs raisonnaient ainsi lorsque leurs chefs, les Pharisiens, contestèrent les paroles de Jésus et lui dirent : “ Nous sommes la descendance d’Abraham et nous n’avons jamais été esclaves de personne. ” Jésus leur répondit : “ Je sais que vous êtes la descendance d’Abraham ; mais vous cherchez à me tuer. ” Poussant son argumentation jusqu’à sa conclusion logique et montrant, du même coup, que l’attitude du cœur est le facteur primordial, Jésus leur déclara finalement : “ Vous venez de votre père le Diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Celui-ci fut un homicide quand il commença [en Éden]. ” — Jean 8:33-44, NW.
19. En appliquant ce principe, comment peut-on identifier dans la Bible la postérité du serpent ?
19 Grâce à l’indice que nous fournit cette connaissance, nous pouvons à présent examiner de nouveau les Écritures hébraïques et observer comment, dès le début, le Diable a développé sa postérité parmi ceux qui étaient prêts à devenir ses instruments et qui avaient le meurtre dans leur cœur. Le premier homme à faire partie de cette postérité fut Caïn, “ qui venait du mauvais et qui égorgea son frère ”. Les chefs religieux du temps de Jésus en firent également partie et cette postérité a continué de se développer à travers les siècles, jusqu’à nos jours où la même classe d’hommes manifeste son hostilité et ses pensées meurtrières à l’égard des disciples de Jésus qui annoncent la “ bonne nouvelle du royaume ”. Il ne faut pas perdre de vue non plus que Satan le Diable a aussi bâti son organisation et développé sa postérité parmi les anges des cieux qui suivirent son exemple de désobéissance. Pierre écrit à ce sujet : “ Dieu ne s’est pas retenu de châtier les anges qui ont péché. ” À propos de ces mêmes anges, il est dit dans Apocalypse 12:9 qu’à l’issue du combat au ciel, ils ont été précipités sur la terre avec leur chef. — I Jean 3:12 ; Mat. 24:9, 14 ; Jean 16:2 ; II Pierre 2:4, NW.
20. Vu ce principe, quelle leçon vitale convient-il de tirer de ce qui précède ?
20 Ne procédons pas plus avant dans notre étude sans avoir bien enregistré cette leçon : la faveur divine ne dépend nullement de notre naissance ou de notre appartenance à une organisation terrestre quelconque, même si elle prétend pratiquer la religion chrétienne. Jésus formula cette règle très simple : “ Celui qui a mes commandements et les observe, c’est celui-là qui m’aime. Et celui qui m’aime sera aimé de mon Père. ” En harmonie avec cette règle, Jean fit le commentaire suivant : “ Les enfants de Dieu et les enfants du Diable sont rendus manifestes par ce fait : Quiconque n’exerce pas la justice ne vient pas de Dieu, ni celui qui n’aime pas son frère. ” — Jean 14:21 ; I Jean 3:10, NW.
LA FEMME DE LA PROPHÉTIE ÉDÉNIQUE
21. Qui pourrait-on être tenté d’identifier à la “ femme ” dans Genèse 3:15, et qu’est-ce qui confirme cette hypothèse ?
21 Il reste, dans cette prophétie originelle, un personnage à identifier, à savoir la femme, la mère de la postérité promise. Qui est-ce ? Dans les romans policiers français, on dit souvent : “ Cherchez la femme. ” Dans le cas présent, la femme est certainement le personnage qui nous intrigue le plus car, humainement parlant, il n’y a pas d’indices nous permettant de l’identifier facilement. En fait, au moment du jugement en Éden, une seule femme fut impliquée dans l’affaire terrestre : Ève. Il n’est donc pas étonnant que cette dernière pensait, à tort, être elle-même la femme en question. Que telle fut sa pensée, on le voit par ces paroles qu’elle prononça quand elle mit au monde son premier fils, Caïn : “ J’ai acquis un homme avec l’aide de Jéhovah. ” Mais Ève se trompait, et il nous faut chercher ailleurs pour trouver une femme sainte et digne d’être employée par Jéhovah dans un but si sacré. — Gen. 4:1, NW.
22. Pour nous aider à établir l’identité de la femme, quelles indications nous sont données dans a) Apocalypse 12:1, b) Apocalypse 12:5, et c) Apocalypse 12:17 ?
22 Si, maintenant, nous reprenons Apocalypse chapitre douze, nous y trouverons, à propos de la femme en question, une description qui, bien que ne précisant pas son nom, dirige notre attention dans une direction différente. Dès le premier verset de ce chapitre Rév 12:1, qui nous présente une femme “ parée du soleil, et la lune était sous ses pieds, et sur sa tête était une couronne de douze étoiles ”, toute idée qu’il pourrait s’agir d’une femme humaine, même de Marie, la mère de l’enfant Jésus, est immédiatement chassée de notre esprit, et nos pensées sont dirigées vers un plan plus élevé. En outre, le Rév 12 cinquième verset situe le temps de l’enfantement au moment de l’intronisation de la postérité promise, événement qui eut lieu au ciel en 1914 de notre ère, comme notre périodique l’a si souvent démontré. Enfin, le Rév 12 verset dix-sept révèle que cette femme est aussi la mère du “ reste de sa postérité ”, c’est-à-dire du reste de la vraie Église qui se trouve encore ici-bas après l’expulsion des cieux du Diable et de ses anges. Paul confirme cette application du terme “ reste ” quand il explique que les membres de la vraie Église font partie de la postérité d’Abraham. Il écrit : “ Si vous appartenez à Christ, vous êtes vraiment la postérité d’Abraham. ” — Gal. 3:29, NW.
23. Comment la comparaison faite par Paul dans Galates 4:21-31 nous aide-t-elle, et quelle conclusion pouvons-nous en tirer ?
23 Mais est-il dit dans la Bible que ces chrétiens véritables ont une mère ? Assurément, et c’est là un indice important. En effet, un peu plus loin dans sa lettre, Paul parle d’un “ drame symbolique ” dans lequel figurent deux femmes, deux alliances et deux villes. “ L’intrigue a l’air de se compliquer ”, direz-vous peut-être. Mais une fois que vous aurez saisi l’analogie de Paul, l’identification de la femme ne vous posera plus de problème. D’abord, l’apôtre mentionne la servante Agar, la mère d’Ismaël, fils d’Abraham. Agar correspond à l’alliance de la loi conclue au mont Sinaï avec l’Israël selon la chair. Les clauses restrictives de cette alliance donnèrent “ naissance à des enfants pour l’esclavage ”. Paul explique que le mont Sinaï correspond à la Jérusalem de son époque, qui était “ dans l’esclavage avec ses enfants [les Juifs] ”. L’autre femme, par contre, est “ la femme libre ”, Sara, la mère d’Isaac. Sara correspond à l’alliance abrahamique qui produit la vraie Église, l’Israël spirituel, dont le chef est le Seigneur Jésus-Christ. L’enfantement de l’Église, qui est “ le corps de Christ ”, commença à la Pentecôte. Comme l’Église fait partie de la “ postérité d’Abraham ” qui permettra à toutes les nations de la terre de se bénir, Paul, en sa qualité de membre de cette postérité, écrivit aux autres membres : “ La Jérusalem d’en haut est libre [comme Sara], et elle est notre mère. ” — Gal. 3:16-18, 26-29 ; 4:21-31, NW ; Gen. 22:18, Jé.
24. Quand une prophétie établit un rapport entre une femme et une ville, qu’est-ce que cela signifie ?
24 Avez-vous remarqué que selon Paul, ces deux femmes correspondent à deux villes ? C’est un détail important. Quand une prophétie établit un rapport entre une femme et une ville, cela indique que ce qui est symbolisé par la femme est quelque chose de bien plus grand qu’une simple créature terrestre ou même céleste. Elle représente une organisation, car une ville est le symbole approprié d’un groupe d’hommes qui vivent ensemble au sein d’une société organisée. Cela est particulièrement vrai d’une capitale comme Jérusalem ou Sion, qui fut le siège national du gouvernement et du culte pur, puisque le trône et le temple s’y trouvaient. Ainsi, lorsque la Bible parle de “ la Jérusalem d’en haut ” et d’“ un mont Sion et d’une ville du Dieu vivant, la Jérusalem céleste ”, elle parle en réalité de l’organisation théocratique et universelle de Jéhovah, celle-là même qui fut également symbolisée par la “ femme ” de la prophétie édénique. — Héb. 12:22, NW.
25. La même comparaison est-elle applicable à l’organisation de Satan ?
25 Soit dit en passant, cette explication se trouve très nettement confirmée par le fait que dans la Bible, l’organisation de Satan est figurée par une femme et par une ville. En effet, dans sa vision, Jean vit une femme, “ la grande prostituée ”, qui est appelée “ Babylone la Grande ”, et il en reçut l’explication suivante : “ La femme que tu as vue signifie la grande ville [Babylone]. ” (Apoc. 17:1, 18, NW). Cependant, la femme du serpent n’est pas mentionnée dans Genèse 3:15.
26, 27. a) Quels passages pertinents se trouvent dans la prophétie d’Ésaïe ? b) Quels renseignements importants y sont donnés qui complètent l’image ?
26 Bien que de nombreux passages servant d’indices se trouvent dans les Écritures grecques chrétiennes, ils prennent tous leur source dans les Écritures hébraïques. Par exemple, après avoir expliqué le “ drame symbolique ” précité, Paul étaie son argument en citant une prophétie qu’Ésaïe avait prononcée quelque 800 années auparavant. Paul écrit dans Galates 4:27 (NW) : “ Car il est écrit : Sois joyeuse, femme stérile, qui ne donne pas naissance ; (...) car les enfants de la femme désolée sont plus nombreux que ceux de celle qui a le mari. ” L’apôtre citait Ésaïe 54:1. Si nous examinons le contexte de ce verset, nous trouverons qu’après avoir dit que Sion serait libérée et rétablie dans la faveur de Jéhovah, Ésaïe compare cette ville à une femme stérile qui est invitée à se réjouir, car on lui promet des fils nombreux. Qui est le mari de cette femme ? Qui sera le père de tous ces fils ? C’est là un détail important. Écrivant sous inspiration, le prophète répond : “ Car ton époux, c’est ton Créateur ; Jéhovah des armées est son nom ; (...) car Jéhovah te rappelle comme une femme délaissée. ” Poursuivant la même comparaison, Ésaïe compare cette femme “ malheureuse ” à une ville dont les fondations et l’“ enceinte ” seraient faites “ de pierres précieuses ”. Et la prophétie atteint son point culminant par la magnifique promesse suivante : “ Tous tes fils seront disciples de Jéhovah et grande sera leur paix. ” — Is. 52:1, 2 ; 54:1-6, 11-13, AC.
27 À présent, nous avons devant les yeux de l’esprit une image merveilleuse et complète des quatre personnages qui figurent dans la prophétie édénique et, en plus, nous voyons le Saint, Jéhovah lui-même, qui joue le rôle du mari de la femme qui enfante la postérité promise.
28. Dès lors, peut-on affirmer que les Écritures sont simplement des documents humains, et que convient-il de penser des critiques formulées par la chrétienté ?
28 Qui oserait prétendre qu’en nommant l’“ époux ” de la femme ou ville, Ésaïe donnait sciemment un indice nous permettant d’identifier l’un des personnages principaux de la prophétie édénique ? Mieux, combien de ceux qui considèrent les Écritures comme de simples documents humains, sont conscients du sens des choses dont nous venons de parler ? Parmi les nombreux érudits et commentateurs de la chrétienté, en est-il un seul qui ait su expliquer cette prophétie et identifier la femme qui enfante la postérité promise ? Si la réponse est non, nous n’avons pas à nous inquiéter des critiques et des jugements défavorables exprimés par les porte-parole de la chrétienté concernant l’authenticité et l’origine divine de la sainte Bible. Nous pouvons déclarer courageusement : “ Que Dieu soit trouvé véridique ”, et être certains qu’il se révélera juste dans ses paroles et qu’il triomphera quand il sera jugé. — Rom. 3:4, NW.
29. a) À qui devons-nous de comprendre la Bible ? b) Qui est employé par Jéhovah pour dispenser les vérités spirituelles, et comment ?
29 Tout l’honneur de l’intelligence que nous possédons de ces choses n’appartient pas à nous-mêmes mais revient à Jéhovah, qui nous l’a accordée par Jésus-Christ. L’apôtre Paul souligne ce point quand il écrit à ses frères chrétiens : “ Il n’y a pas beaucoup de sages au sens charnel qui ont été appelés, (...) mais Dieu a choisi les choses folles du monde, pour faire honte aux hommes sages (...). Mais c’est par lui [Dieu] que vous êtes en union avec Christ Jésus, qui, pour nous, est devenu sagesse de Dieu. ” Conformément à la promesse que l’ange de Jéhovah fit à Daniel, “ au temps de la fin (...), aucun des méchants ne comprendra, mais ceux qui auront de l’intelligence comprendront ”. En harmonie avec cette prophétie, Jésus prophétisa lui-même, en sa qualité de représentant de son Père, qu’au “ temps de la fin ” il montrerait qui est l’“ esclave fidèle et avisé ”. Il désignait, par ce terme collectif, le reste de ses vrais disciples faisant partie de la classe céleste et il déclara qu’il établirait cet esclave “ sur tous ses biens ”. En d’autres termes, la classe composant cet esclave fidèle accepterait sans réserve toute la Bible comme la Parole inspirée de Dieu. Ses membres, remplis de l’esprit de Dieu et guidés par lui, seraient employés par Dieu et par Jésus-Christ pour dispenser les vérités spirituelles, la “ nourriture en temps voulu ”. — I Cor. 1:26-31, NW ; Dan. 12:9, 10 ; Mat. 24:45-47, NW.
[Notes]
a What the Catholic Church Is and What She Teaches par E.-R. Hull, S. J.
b Voir les preuves dans l’ouvrage “ Your Will Be Done on Earth ” (“ Que ta volonté soit faite sur la terre ”) édité en 1958 par la Watch Tower Society.