Le véritable amour et sa manifestation
“ N’aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité. ” — I Jean 3:18.
1. Pourquoi l’existence de l’amour est-elle une preuve que Dieu existe ? Comment est-il prouvé que la sainte Bible est le livre de Dieu ?
L’AMOUR existe car Dieu existe. Si l’amour n’existait pas, Dieu n’existerait pas non plus. L’existence de l’amour est une preuve de l’existence de Dieu. L’amour peut seulement procéder de Dieu. L’explication que les hommes de science matérialistes donnent aujourd’hui à l’apparition de l’univers fait abstraction de l’amour ; elle ne nous apprend pas d’où vient cette qualité merveilleuse. Leurs théories nous présentent un univers froid, sans amour et sans dessein. Ils ont fait de la science leur dieu, leur idole, qui ne s’adresse jamais au cœur. Les dieux païens sont tout aussi dépourvus d’amour. Ce sont des divinités de passion, mais la passion, fût-elle amoureuse, n’est pas le véritable amour. Ces dieux ont un trait commun qui les identifie à des entités absolument vides de tout sentiment d’amour. Ce trait, c’est le plaisir qu’ils prennent, selon les enseignements qui ont cours en ce monde, à torturer dans l’au-delà des créatures qui n’ont pas su leur plaire ici-bas. Laquelle de ces divinités a énoncé le principe de l’amour comme le vrai Dieu vivant l’a fait dans sa Parole, la sainte Bible ? Parmi toutes les religions centrées sur de tels dieux, laquelle donne des exemples d’amour comme Jéhovah en a donné par son Fils Jésus-Christ ? Aucune ! Aucun de ces cultes ni aucun de leurs livres sacrés n’a été produit, comme le fut la Bible, par l’esprit du vrai Dieu. La sainte Bible doit donc être le Livre de Dieu, car elle enseigne l’amour divin et en est imprégnée.
2. Pourquoi les deux premiers humains éprouvaient-ils de l’amour pour Dieu ? Qu’est-ce qui empêcha cet amour de croître ?
2 Comment l’homme fut-il doté de la qualité d’amour ? Parce qu’au début l’amour était le don du Créateur, le don de Dieu. Il en dota l’homme lorsqu’il le créa. Si au commencement l’homme n’avait pas été doté de la qualité d’amour, il n’aurait pu être à l’image et à la ressemblance de Dieu. La première femme fut la plus proche compagne de l’homme et celui-ci l’aima. Illustrant l’affection que tous les futurs maris auraient pour leurs femmes, le premier homme montra l’amour qu’il avait pour son épouse quand il dit au sujet de la belle femme que Dieu lui avait donnée : “ Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair ! on l’appellera femme parce qu’elle a été prise de l’homme. C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair. ” (Gen. 2:23, 24). Au début Adam et Ève aimaient Dieu ; cette qualité avait été implantée en eux. Mais les deux premiers humains empêchèrent cet amour de croître en se laissant gagner par le désir de posséder une chose interdite par Dieu. Se rebellant contre sa volonté et son commandement, ils mangèrent du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal (Gen. 2:16 à 3:7). Cet acte provoqua la mort de leur amour pour Dieu. Quand ils retournèrent à la poussière, en châtiment de leur péché, ils ne purent plus exercer en ce lieu une trace quelconque de cette qualité (Eccl. 9:5, 6, 10). En outre leur péché contre leur Créateur et Père céleste produisit un meurtrier plein de haine : leur premier-né Caïn. — Gen. 4:1-12.
3. Comment, du premier au dernier de ses livres, la Bible nous parle-t-elle de l’amour ?
3 L’amour divin ne périt pas sur terre avec Adam et Ève. Il se manifesta encore dans leur second fils, Abel, dont Dieu accepta le sacrifice, ce qui incita son frère Caïn à le tuer (I Jean 3:12, 13). Environ deux mille ans plus tard, l’amour qu’Abraham avait pour Dieu et qui était plus fort que celui qu’il avait pour son fils unique poussa ce fidèle à offrir Isaac en sacrifice à Jéhovah. Cet acte est rapporté au vingt-deuxième chapitre du premier livre de la Bible Ge 22. Les derniers livres qui clôturèrent le canon de la Bible furent le récit de la vie de Jésus, composé par l’apôtre Jean, ainsi que ses première, deuxième et troisième lettres aux chrétiens. Ces quatre livres bibliques traitent particulièrement de cette qualité divine et de son expression. Ainsi du premier au dernier de ses livres, la Bible nous parle de l’amour dans sa forme la plus pure.
4. Comment est décrite la plus noble expression de l’amour ? Pourquoi cette expression ne fut-elle pas un acte de barbarie ?
4 La plus noble expression de cette qualité est décrite dans Jean 3:16, 17 en ces termes : “ Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour qu’il juge le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. ” Nier le don et le sacrifice du Fils unique de Dieu, c’est nier Dieu, la plénitude de son amour et sa capacité d’atteindre une telle profondeur dans l’amour. En donnant son Fils en sacrifice, Dieu n’accomplissait pas un geste barbare ; ce fut la plus grande expression de son amour. Les parents qui livrent leurs fils à la guerre ne se croient pas barbares pour avoir ainsi donné leurs enfants, même si ceux-ci se font tuer. Apaisant leur douleur, ils disent, animés par un sentiment de fierté patriotique, que leurs fils ont fait le sacrifice suprême pour la patrie. Que dire alors de Dieu ? Il vit la nécessité d’un sacrifice humain dans l’intérêt de tous les hommes désireux de vivre éternellement dans un monde nouveau, mais Jéhovah ne contraignit pas son Fils à se livrer en sacrifice. C’est de son propre gré que le Fils de Dieu donna sa vie et cela sans tuer, ni menacer, ni léser qui que ce soit. Il voulait seulement le bien de l’humanité. C’était ses ennemis, et non son père, qui se montrèrent barbares. Quoiqu’il fût innocent, ils le tuèrent.
5. La suprême manifestation de l’amour divin s’exprima-t-elle en vain ? Que signifie nier que Dieu ait sacrifié son Fils, sous prétexte que ce serait un acte de barbarie ?
5 Dieu se dressa-t-il contre toute l’humanité parce que certains représentants de celle-ci commirent cet acte de barbarie ? Non. Il accepta le sacrifice de son Fils qui lui offrait volontairement sa vie humaine. Ce sacrifice devait servir en faveur de tous ceux qui en apprécieraient la valeur et la signification. Ainsi, le suprême amour de Dieu manifesté par le don de son Fils ne serait pas exprimé en vain. Il avait un but. Pour avoir fidèlement immolé sa vie humaine, le Fils se vit conférer des privilèges et des honneurs immortels dans les cieux. Son sacrifice servit à poser le fondement d’un monde nouveau pur et juste. Nier que Dieu a sacrifié son Fils, sous prétexte que ce serait un acte barbare, c’est ne pas connaître Dieu ni l’aimer réellement, car Dieu est amour. Il est écrit : “ Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour. L’amour de Dieu a été manifesté envers nous en ce que Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui. Et cet amour consiste, non point en ce que nous avons aimé Dieu, mais en ce qu’il nous a aimés et a envoyé son Fils comme victime expiatoire pour nos péchés. ” — I Jean 4:8-10.
6. Pourquoi est-il normal que Jéhovah nous ordonne de manifester de l’amour pour lui et pour notre prochain ? Qui doit-on inclure dans notre amour ?
6 Puisque Dieu alla si loin pour exprimer cette qualité en notre faveur, il est normal que Jéhovah nous ordonne de manifester de l’amour pour lui et pour notre prochain. De toutes les religions de ce monde, quelle est celle dont le dieu ordonne d’aimer comme aime le vrai Dieu ? Dans le troisième livre de la Bible, plus précisément dans Lévitique 19:18, il est dit : “ Tu ne te vengeras point, et tu ne garderas point de rancune contre les enfants de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis l’Éternel. ” Non seulement les frères mais aussi les étrangers doivent recevoir de la considération, car Dieu ordonne à son peuple ce qui suit : “ (Jéhovah) fait droit à l’orphelin et à la veuve, (il) aime l’étranger et lui donne de la nourriture et des vêtements. Vous aimerez l’étranger, car vous avez été étrangers dans le pays d’Égypte. ” (Deut. 10:18, 19). Dieu veut même que ses ennemis se rendent compte que rendre le mal pour le mal n’est pas la meilleure méthode, car il ordonne : “ Si ton ennemi a faim, donne-lui du pain à manger ; s’il a soif, donne-lui de l’eau à boire. Car ce sont des charbons ardents que tu amasses sur sa tête, et l’Éternel te récompensera. ” (Prov. 25:21, 22). Même si le remords ne venait pas à l’ennemi ainsi traité, Jéhovah vous récompenserait pour avoir obéi à son commandement.
7. Pourquoi avons-nous absolument besoin de ces instructions divines ?
7 Nous avons absolument besoin de ces instructions divines car elles ne figurent pas dans les religions de ce monde, en outre, par hérédité, nous avons tendance à nous montrer égoïstes, cupides, sans égards pour autrui, odieux, impitoyables et vindicatifs. Celui qui personnifie la haine, Satan, cherche à nous pousser davantage dans cette direction. Il veut que nous soyons ses enfants, comme Caïn ; il veut que nous lui ressemblions. Il est écrit : “ C’est par là que se font reconnaître les enfants de Dieu et les enfants du diable. Quiconque ne pratique pas la justice n’est pas de Dieu, non plus que celui qui n’aime pas son frère. Car ce qui vous a été annoncé et ce que vous avez entendu dès le commencement, c’est que nous devons nous aimer les uns les autres, et ne pas ressembler à Caïn, qui était du malin, et qui tua son frère. Et pourquoi le tua-t-il ? Parce que ses œuvres étaient mauvaises, et que celles de son frère étaient justes. ” — I Jean 3:10-12.
8. En faisant acception de personnes dans un groupe, quelle loi enfreint-on ? Pourquoi ?
8 Quoique frère d’Abel, donc, pour ainsi dire, son prochain le plus proche, Caïn en vint à le haïr. En ce monde il n’est pas rare qu’une personne n’éprouve pas les meilleurs sentiments à l’égard de son prochain ou même à l’égard d’un membre de sa famille ou de l’assemblée qu’elle fréquente. Certains montrent de la considération pour quelques-uns de leurs semblables et un mépris souverain pour les autres. Une telle attitude est contraire aux deux plus grands commandements. Exhortant des chrétiens négligents à ne plus les enfreindre en cédant à des considérations de personnes, le disciple Jacques écrivit : “ Si vous accomplissez la loi royale, selon l’Écriture : Tu aimeras ton prochain comme toi-même, vous faites bien. ” (Jacq. 2:1-8). Cela signifie aimer nos semblables pauvres comme ceux qui sont riches, sans céder à aucune considération de personnes dans l’espoir d’un gain ou parce que le riche mérite d’être mieux traité. Si nous sommes pauvres, nous ne nous aimerons pas nous-mêmes moins que nous aimons le riche. La loi ordonnant d’aimer son prochain comme soi-même est dite “ royale ”. Que dire alors de la plus grande de toutes les lois, celle ordonnant d’aimer Dieu de toutes nos forces et avec tout ce que nous possédons ? De ces commandements, qui embrassent toutes choses, dépend la Bible entière (Mat. 22:35-40 ; Rom. 13:8 ; Gal. 5:14). La Bible nous montre comment nous devons mettre en pratique l’amour de Dieu et l’amour du prochain. “ Que tout ce que vous faites se fasse avec amour. ” (I Cor. 16:14, Sy). Faire des distinctions contre le pauvre, ce n’est pas obéir à la loi royale. Cela ne conduit pas à de bons résultats.
9. Pourquoi ne peut-on aimer Dieu et, en même temps, enfreindre le commandement qui ordonne d’aimer son prochain ?
9 Dieu ne veut pas que l’amour que nous avons pour lui se confonde avec le sentimentalisme ou le formalisme ; il veut que cet amour s’exprime envers son peuple formé de ses enfants qui sont nos frères dans le Christ. Il est écrit : “ Si quelqu’un dit : J’aime Dieu, et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur ; car celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas ? Et nous avons de lui ce commandement : que celui qui aime Dieu aime aussi son frère. ” (I Jean 4:20, 21). Faire des distinctions contre les frères pauvres n’est pas en harmonie avec ce commandement. Nous ne pouvons donc observer le plus grand des commandements, c’est-à-dire aimer Dieu de toutes nos forces, et en même temps enfreindre le second grand commandement, la loi royale ordonnant d’aimer son prochain comme soi-même.
“ PAS EN PAROLES ET AVEC LA LANGUE ”
10. Pourquoi devons-nous nous tenir en garde contre ceux qui aiment hypocritement ?
10 Devons-nous seulement aimer en paroles, avec nos lèvres ? Non. Nous ne devons pas aimer hypocritement, d’une manière qui dément nos paroles. On entend partout des protestations d’amour hypocrites. Ceux qui les font sont en général poussés par un motif caché, ils recherchent un avantage même au détriment de l’unité du groupe. L’apôtre Paul a donné cet avertissement : “ Par des paroles douces et flatteuses, ils séduisent les cœurs des simples. ” (Rom. 16:18). C’est généralement de cette façon que ceux qui ont quitté l’organisation théocratique abordent ceux qui y restent fermement attachés. Leurs paroles sont de véritables pièges. David en fit l’expérience avec Achitophel, qui déserta le roi oint de Jéhovah pour aller chercher son avantage auprès d’Absalom. Au sujet de ce conseiller infidèle David écrivit : “ C’est toi, que j’estimais mon égal, toi, mon confident et mon ami ! Ensemble nous vivions dans une douce intimité, nous allions avec la foule à la maison de Dieu ! Sa bouche est plus douce que la crème, mais la guerre est dans son cœur ; ses paroles sont plus onctueuses que l’huile, mais ce sont des épées nues. ” (Ps. 55:14, 15, 22 55:13, 14, 21, NW). Tant que nous n’avons pas soulevé le masque d’une personne l’amour qu’elle prétend nous porter nous désarme, nous ne la craignons plus, ses paroles douces et flatteuses nous font abandonner notre réserve. Pour notre sécurité spirituelle, nous devons nous exercer à déceler l’hypocrisie et à nous tenir sur nos gardes de crainte d’être pris au piège (Marc 12:15-17 ; Luc 20:20-25). Si nous n’aimons pas être séduits par l’hypocrisie, ne séduisons pas nos semblables par des paroles hypocrites.
11. Comment pouvons-nous nous rendre recommandables à nos semblables ? Pourquoi un amour hypocrite n’élève-t-il pas ?
11 L’amour que nous devons cultiver doit venir “ d’un cœur pur, d’une bonne conscience, et d’une foi sincère ”. (I Tim. 1:5.) Il est encore écrit : “ Que l’amour soit sans hypocrisie. ” Nous ne devrions pas corrompre la pureté de notre affection fraternelle : “ Quant à vous, en obéissant à la vérité, vous avez purifié vos âmes : ayez donc un sincère amour fraternel ; aimez-vous ardemment les uns les autres, du fond du cœur. ” (Rom. 12:9 ; I Pi. 1:22, Sy). Par la pureté et la sincérité sous ce rapport, nous pouvons nous rendre recommandables à nos semblables qui ne craindront pas alors que des motifs mauvais commandent nos actes et nos paroles. Paul agit ainsi. Il écrivit : “ Mais, à tous égards, nous nous affirmons comme ministres de Dieu... par la bonté, un esprit saint, un amour sincère, une parole pleine de vérité. ” (II Cor. 6:4, 6, 7, Sy). Un amour hypocrite n’élève pas, au contraire il abaisse. Ce n’est pas la plus grande qualité en comparaison de la foi et de l’espérance. C’est la pire chose parce qu’un tel amour est une contrefaçon de la plus grande chose. C’est pourquoi les hypocrites se voient infliger le châtiment de la géhenne. La classe de l’“ esclave méchant ” qui maltraite ses frères est rejetée par le Seigneur qui lui donne sa part avec les hypocrites. — Mat. 24:48-51 ; 23:3, 29, 33 ; I Cor. 13:2, 13, Sy.
12, 13. Tout en évitant l’hypocrisie des lèvres, à qui devons-nous veiller ? Pourquoi ?
12 Tout en évitant d’être hypocrites avec nos lèvres, nous devrions veiller à ne pas froisser ou offenser nos semblables par nos paroles, par notre franchise même. Par exemple un groupe invite un orateur d’un groupe voisin à venir faire une conférence publique. Au jour fixé l’orateur arrive et le serviteur de groupe ou le président de la conférence apprend que le discours est entièrement rédigé et qu’il va être lu. Il peut alors faire la remarque suivante : “ Quoi ! un discours écrit ! Chez nous les gens ne viennent pas pour entendre un discours lu, mais un discours prononcé librement. ” Ou bien il peut dire : “ Nous sommes certains que tu as passé beaucoup de temps à composer ton discours et que ce sera un bon discours. Nous sommes persuadés que tu feras, par une bonne lecture, vivre les pensées que tu as mises dans ton manuscrit. ”
13 La première remarque risque de décourager l’orateur avant même qu’il ait commencé son discours et glacer ainsi l’enthousiasme avec lequel il voulait lire son manuscrit en y mettant le meilleur de lui-même. Il est probable que sa lecture sera faite sur un ton timide, un ton d’excuse. La seconde remarque, encourageante, lui montrera qu’on apprécie les efforts qu’il a faits pour composer son discours et l’incitera à vraiment faire vivre son manuscrit pour que l’auditoire en tire le plus de profit possible et s’aperçoive à peine que c’est un discours lu. Après un tel discours, le serviteur de groupe ou le président peut lui dire son appréciation et faire la suggestion suivante : “ Frère, nous aimerions aussi t’entendre prononcer un jour un discours libre. Il faut peut-être un peu plus de courage, mais en t’imprégnant bien des matières que tu as rassemblées, en te familiarisant avec elles, tu y arriveras certainement, nous en sommes sûrs. Nous serions très heureux si tu venais faire une conférence libre dans notre groupe. ” Par une suggestion de ce genre, on fait preuve d’égards envers autrui.
14. Comment peut-on faire des remarques blessantes ou encourageantes à un auditoire, lorsqu’on n’obtient qu’un petit nombre de volontaires ?
14 Prenons un autre cas. Un des serviteurs du groupe est inscrit au programme de la réunion de service. Il explique les dispositions prises concernant le service dans le champ pour la semaine à venir. Il fixe une forme du service qui doit être entreprise un soir de la semaine en question. Combien de frères dans le groupe prendront part à cette activité ? Veuillez lever la main. Dans ce groupe de cinquante proclamateurs, quatre mains se lèvent seulement. Croyant obtenir un plus grand nombre de participants à cette activité le serviteur, en faisant honte au groupe, peut dire : “ Ainsi il n’y a que quatre proclamateurs qui donnent leur appui à l’organisation. ” Par une telle remarque, on fait preuve d’un manque de jugement. Elle jette un froid dans l’auditoire parce qu’elle dénote un manque d’égards. On ne peut juger l’appui donné à l’organisation par l’activité spéciale que ce serviteur propose soudainement au groupe. Concernant la participation régulière dans le service, que feront les autres proclamateurs le reste de la semaine, en dehors des quatre qui viennent de lever la main ? Voilà ce qu’il faut garder présent à l’esprit. Il aurait donc été plus sage de dire au groupe : “ Nous sommes heureux d’avoir déjà quatre volontaires. S’il y en a d’autres qui, par la suite, peuvent se joindre à ces quatre, qu’ils n’hésitent pas à me le faire savoir. Quant au reste du groupe, il continuera à participer fidèlement aux activités régulières prévues pour cette semaine. ” Une telle remarque ne froissera pas l’auditoire, mais l’encouragera.
15, 16. Comment doit-on prendre en considération l’ancienneté dans la vérité ainsi que l’âge ? Comment Paul reprit-il Pierre ?
15 Il y a une façon convenable de reprendre certains pour les inciter à s’engager dans la voie droite (II Thess. 3:14, 15 ; Tite 2:8 ; I Pi. 3:16). Mais ne soyez jamais sarcastiques. Prenez en considération l’ancienneté dans la vérité ainsi que l’âge. Il est écrit : “ Ne réprimande pas rudement le vieillard, mais exhorte-le comme un père ; exhorte les jeunes gens comme des frères, les femmes âgées comme des mères, celles qui sont jeunes comme des sœurs, en toute pureté. ” (I Tim. 5:1, 2). Vous pensez peut-être d’un proclamateur âgé physiquement ou ancien dans la vérité qu’il se relâche. Ne le raillez pas en le comparant à une chose détestable ou à une classe religieuse odieuse, dans l’intention de le corriger ou de lui rappeler ses faiblesses. Vos remarques peuvent lui faire du tort et le blesser profondément. Ce n’est pas parce que la jeunesse remue beaucoup qu’elle accomplit toujours beaucoup ; et ce n’est pas parce que quelqu’un marche d’un pas moins rapide mais régulier qu’il accomplit moins. Ne soyons donc pas acerbes dans nos critiques et nos comparaisons. Si vous croyez être obligés de faire des remarques, faites-les avec tact Notez comment Paul reprit Pierre, un ancien dans la vérité, parce que sa conduite ne s’accordait pas avec sa foi éclairée, frisant presque l’hypocrisie par crainte des Juifs circoncis.
16 Paul, montrant comment il fit preuve de tact, dit : “ Avec lui les autres Juifs usèrent aussi de dissimulation, en sorte que Barnabas même fut entraîné par leur hypocrisie. Voyant qu’ils ne marchaient pas droit selon la vérité de l’Évangile, je dis à Céphas, en présence de tous : Si toi qui es Juif, tu vis à la manière des païens et non à la manière des Juifs, pourquoi forces-tu les païens à judaïser ? ” (Gal. 2:11-14). Pierre comprit, mais ne fut pas froissé.
17. Comment évite-t-on des ennuis en veillant sur sa bouche et sur sa langue ?
17 Il est écrit : “ Celui qui veille sur sa bouche et sur sa langue préserve son âme des angoisses. ” (Prov. 21:23). Cela veut dire veiller sur sa langue, ne pas faire de commérages sur autrui, ne pas médire ni critiquer les affaires privées de nos semblables. Ne jugeons pas autrui selon notre propre conception de la justice ou selon notre propre interprétation de la Parole de Dieu. Parce que la bataille d’Harmaguédon est si proche, certains sont horrifiés en voyant des frères et sœurs se marier en ces derniers jours ou lorsqu’ils voient des sœurs enceintes. Mais cette horreur manifestée et proclamée publiquement est-elle fondée sur une bonne compréhension des Écritures en ce qui concerne les derniers jours et Harmaguédon ? Non. Le médisant toujours prompt à critiquer voit généralement ses paroles se retourne contre lui. Alors il éprouve des angoisses, car il doit s’expliquer et s’excuser ou bien il s’afflige devant le mal qu’il a fait à ceux pour qui, à cause de lui, la vérité et l’organisation sont devenues une pierre d’achoppement. Il n’y a qu’une seule manière d’éviter de telles angoisses, c’est de veiller sur notre bouche, notre langue et notre plume.
18. Comment peut-on faire preuve d’un manque d’amour en ne se servant pas de la langue ?
18 Certes, nous devons aimer en paroles et avec la langue. En ce temps de jugement des nations nous devons, parce que l’occasion est très favorable, nous servir de notre langue de la bonne manière. Ne pas s’en servir serait faire preuve de désobéissance. C’est le temps où Dieu nous ordonne de prêcher la bonne nouvelle du Royaume dans le monde entier, en témoignage à toutes les nations (Mat. 24:14). Le moment n’est-il pas venu où il faut conseiller tous ceux qui sont en danger d’être anéantis en ce jour de jugement et à Harmaguédon ? Oui. Nous manquerions de faire beaucoup de bien en ne disant pas une parole à propos lorsque l’occasion s’en présente. Il est écrit : “ Combien est agréable une parole dite à propos ! ” “ Comme des pommes d’or sur des ciselures d’argent, ainsi est une parole dite à propos. ” (Prov. 15:23 ; 25:11). Si nous devons faire une réprimande, il faut, pour qu’elle vienne à propos, la faire dans un esprit d’amour. Ne pas reprendre quelqu’un quand il le faut, ce n’est pas faire preuve d’amour dans l’usage de notre langue (Prov. 6:23). “ Celui qui ménage sa verge hait son fils, mais celui qui l’aime cherche à le corriger. ” “ Car le Seigneur châtie celui qu’il aime. ” — Prov. 13:24 ; Héb. 12:6 ; Prov. 3:12 ; 27:5.
19. Devons-nous donc aimer en paroles et avec la langue ? En quel sens ?
19 Les membres d’un groupe doivent s’entretenir de la Parole de Dieu afin de s’édifier spirituellement, de se réconforter et de s’inciter à continuer de marcher sur la voie droite. Voici ce qu’il nous est conseillé sur le bon usage de notre langue : “ Pour vous, bien-aimés, vous édifiant vous-mêmes sur votre très sainte foi, et priant par le saint esprit, maintenez-vous dans l’amour de Dieu. ” Et encore : “ Consolez-vous donc les uns les autres par ces paroles. ” (Jude 20, 21 ; I Thess. 4:18). Les orateurs désignés pour le faire devraient prêcher la Parole aux groupes et tous les membres des groupes devraient prêcher la Parole à tous les habitants du pays. L’amour devrait se manifester par le choix de nos paroles, formes d’expression et illustrations : “ Que votre parole soit toujours accompagnée de grâce, assaisonnée de sel, afin que vous sachiez comment il faut répondre à chacun. ” (Col. 4:6). On doit se servir de la langue non comme d’un membre enflammé par la géhenne, provoquant l’extermination éternelle de nos auditeurs dans l’étang symbolique de feu et de soufre, mais avec sagesse, pour apporter la guérison spirituelle (Prov. 12:18 ; Jacq. 3:5-8). Que notre langue transmette des paroles de vie. Que les publications, les sermons imprimés que nous propageons soient des paroles de vie, tirées de la Bible et conduisant au salut. Nous devons aimer Dieu et notre prochain en paroles et avec la langue.
“ EN ACTIONS ET AVEC VÉRITÉ ”
20. Que veut dire l’apôtre dans I Jean 3:18 ?
20 L’apôtre Jean a écrit : “ Petits enfants, n’aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité. ” L’apôtre veut dire par là que nous ne devons pas aimer seulement en paroles et avec la langue, surtout quand le moment est venu de passer aux actes, de mettre en pratique ce que nous disons avec la langue (I Jean 3:18). Telle est la conclusion que nous tirons du 1Jn 3 verset 17, qui précède immédiatement le texte que nous venons de citer et qui est ainsi conçu : “ Si quelqu’un possède les biens du monde, et que, voyant son frère dans le besoin, il lui ferme ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeure-t-il en lui ? ” (I Jean 3:17). Tout ce qu’il peut dire en paroles et avec la langue ne peut dissimuler le fait qu’un tel homme ne manifeste pas d’amour pour Dieu et pour son prochain le plus cher, son frère chrétien.
21. Comment l’amour correspond-il avec la foi ?
21 Cela nous rappelle l’exemple suivant montrant ce qu’est une foi vivante : “ Mes frères, (c’est le disciple Jacques qui parle,) que sert-il à quelqu’un de dire qu’il a la foi, s’il n’a pas les œuvres ? La foi peut-elle le sauver ? Si un frère ou une sœur sont nus et manquent de la nourriture de chaque jour, et que l’un d’entre vous leur dise : Allez en paix, chauffez-vous et vous rassasiez ! et que vous ne leur donniez pas ce qui est nécessaire au corps, à quoi cela sert-il ? Il en est ainsi de la foi : si elle n’a pas les œuvres, elle est morte en elle-même. ” (Jacq. 2:14-17). Cet exemple s’applique tout aussi bien à l’amour. Un amour vivant doit avoir des œuvres. Il doit être prouvé non seulement par des paroles, qui ne coûtent rien, mais encore par des œuvres désintéressées consistant à donner sans rien attendre en retour, même s’il doit nous en coûter quelque chose.
22. Qu’est-ce que l’amour nous demandera parfois de faire ? À rendre quoi devrions-nous être les premiers ?
22 Il est facile de citer des versets sur l’amour et de traiter de ce sujet sous forme de discours, mais il n’en est pas de même lorsqu’il faut mettre cette qualité en pratique surtout si un sacrifice est demandé à la chair et à ses biens. C’est là l’épreuve la plus convaincante de la sincérité d’un amour proclamé en paroles. Parfois l’amour nous demande de faire un effort pour servir autrui au lieu d’attendre qu’autrui nous serve. L’amour nous empêchera d’être hautains, de prendre de grands airs à cause de notre situation, notre instruction ou nos biens matériels, et de nous attendre à être servis sans rien donner en retour. Lorsqu’il faut faire quelque chose pour nos semblables, nous devrions être le premier à rendre service. Il est écrit : “ Par amour fraternel, soyez pleins d’affection les uns pour les autres ; par honneur, usez de prévenances réciproques. ” (Rom. 12:10). Jésus agit ainsi. Il déclara : “ Mais quiconque veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur et quiconque veut être le premier parmi vous, qu’il soit votre esclave. C’est ainsi que le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs. ” (Mat. 20:26-28). En usant de prévenances réciproques en tant que serviteurs de Dieu, nous éviterons de devenir un poids mort qui, après un certain temps, fatigue ceux qui nous reçoivent. Nous devrions essayer d’alléger les gens de leur fardeau afin de les libérer et de leur donner plus de temps pour s’occuper de choses spirituelles.
23, 24. Comment pouvons-nous manifester notre amour pour tous les frères ? À quoi conduit l’isolement ?
23 Parfois des frères peuvent être une charge pour vous, non pas pécuniairement ni physiquement, mais à cause de leur conduite, leurs faiblesses et leur manque de maturité chrétienne. On n’en devrait pas moins aimer de tels frères. “ Aimez tous les frères ”, est-il écrit (I Pi. 2:17, Da). Cela ne signifie pas seulement prier pour nos frères dans le monde entier et s’efforcer de les aider dans les endroits de la terre où ils rencontrent des difficultés particulières ; cela signifie aussi supporter les frères de notre propre groupe en dépit de leurs faiblesses et de leurs défaillances ; cela signifie ne pas se lasser d’eux ni perdre patience. Notre association avec les frères ne devrait pas engendrer le mépris, parce que nous apprenons à les connaître comme un livre que nous aurions lu plusieurs fois. Au cours d’une exploration polaire entreprise en 1939, le chef de l’expédition exprima le désir d’occuper seul durant la longue nuit hivernale un poste éloigné, prévu pour des observations scientifiques. Pourquoi ? Deux hommes, prétendait-il, peuvent être les meilleurs amis, mais imposez-leur une vie commune de tous les instants, obligez-les à s’asseoir l’un en face de l’autre pendant un long temps, ils finiront par se lasser l’un de l’autre, par éprouver un dégoût réciproque, par sentir chacun le poids de la présence de l’autre et par ne plus pouvoir se regarder. Voilà pourquoi cet explorateur préférait vivre en solitaire dans ce poste.
24 Mais son isolement causa presque sa perte. Il manqua d’être asphyxié par les émanations de sa lampe. C’est l’absence de messages par radio qui incita la base qui dirigeait les opérations à envoyer à son secours une équipe de sauveteurs. Elle découvrit la cabane ensevelie sous la neige, se fraya à travers l’épaisse couche un passage jusqu’au malheureux et réussit à la dernière minute à l’en extraire vivant. Il est tout aussi dangereux pour les chrétiens de s’isoler volontairement, par lassitude de la compagnie de leurs frères, leur préférant la solitude, la société des animaux ou, ce qui est pis, la société de ce monde. Une telle solitude conduit à la folie spirituelle, car elle retranche de l’organisation théocratique de laquelle viennent la nourriture, les instructions et la protection de Jéhovah. Elle conduit donc à la perdition.
25. Pourquoi une étroite association avec nos frères ne devrait-elle pas engendrer le mépris ? Pourquoi l’amour ne peut-il rester seul ?
25 En ce monde le dicton disant que l’intimité et la familiarité engendrent le mépris se vérifie peut-être, mais le monde n’a pas l’esprit de Jéhovah. Nous qui sommes de la société du Monde Nouveau, nous avons son esprit. Le fruit qu’il produit est un amour véritable. Si nous aimons vraiment tous nos frères, nous serons incapables de nous isoler d’eux. L’amour recherche en tout temps l’objet de son affection, il ne peut rester seul. Voyez un jeune homme qui aime une jeune fille, essayez de l’empêcher d’aller la trouver. D’une façon ou d’une autre, il parviendra à lui déclarer toute l’affection qu’il ressent pour elle. C’est là, dit le sage, une des quatre choses trop merveilleuses pour qu’il les comprenne et parmi lesquelles figurent : “ la voie de l’homme avec une jeune fille. ” (Prov. 30:19, AS). Nous devons être ainsi envers nos frères. Nous ne pouvons de notre propre gré nous tenir à l’écart de leur compagnie, et cela non pas uniquement parce que Dieu nous ordonne de ne pas négliger de nous assembler avec eux. Nous devons nous associer à eux et le faire dans un dessein positif, pour faire du bien à autrui, nous rendre utiles et non pour être toujours celui qui reçoit sans jamais rien donner. Les missionnaires habitant dans une même maison ou les membres d’un même groupe devraient s’apprécier les uns les autres, se supporter les uns les autres dans les moments même les plus pénibles et être un appui l’un pour l’autre, puisque deux valent mieux qu’un (Eccl. 4:9-12). Les missionnaires ont besoin l’un de l’autre dans leur activité dans le champ. Ils devraient s’aider mutuellement à se préserver des dangers locaux. Cela leur demandera peut-être un effort, mais ils devraient le faire dans l’intérêt de l’œuvre, en vue de l’édification d’un groupe de témoins de Jéhovah du lieu où ils travaillent.
26, 27. Comment, tout en assistant aux réunions, peut-on manifester un amour incomplet ? Comment devrait-on se conduire aux réunions ?
26 Nous ne devons pas ignorer nos frères de la société du Monde Nouveau. On ne peut trouver aucune excuse à la conduite décrite dans l’extrait suivant d’une lettre envoyée à la Société : “ Je pourrais en dire davantage, mais venons-en à l’objet de cette lettre. Je vous prie de répondre dans La Tour de Garde. Est-il possible qu’un témoin de Jéhovah consacré puisse pendant des années, et dans la même Salle du Royaume, prendre place à côté d’un autre témoin, sur le même banc, le croiser non pendant des mois mais pendant des années, et ne jamais adresser la parole à une sœur ou à un frère, pas même une fois, pas même pour lui dire “ Bonjour ! ” ? Et quand on tente de l’engager dans une conversation, il se détourne sans répondre. Est-ce là l’amour du prochain ? Jésus nous a dit : “ Aimez-vous les uns les autres ”, etc. Quelle que soit la race ou la couleur, la grande multitude n’est pas divisée. ”
27 Celui qui est décrit dans cette lettre croit peut-être qu’en assistant aux réunions, il montre qu’il aime Dieu, mais il oublie qu’un tel amour de Dieu est incomplet, car une telle personne ne sait pas aimer Dieu en gardant son commandement, celui qui lui ordonne d’aimer son prochain comme soi-même. Nous devons donner notre appui aux réunions, non pas seulement par notre présence mais aussi par notre participation lorsque nous en avons l’occasion. Après la réunion, mêlez-vous à ceux qui sont dans la salle, en accordant votre attention à ceux qui paraissent oubliés. En donnant ainsi aux autres, vous retirerez une joie encore plus grande des réunions. Ne venez pas en retard, surtout aux discours publics. Si des étrangers viennent à l’heure, ils éprouveront une mauvaise impression en voyant des sièges vides et en s’apercevant que des membres du groupe viennent en retard. Des sièges vides peuvent aussi leur faire croire que des membres du groupe n’assistent pas à leurs propres réunions. Si vous êtes obligés d’aller seul dans le service, faites-le. Mais, si c’est possible, participez au témoignage en groupe. Édifiez ceux qui deviennent vos compagnons de service, afin qu’ils se développent dans la proclamation de porte en porte et de magasin en magasin. Que le faible soit affermi et réchauffé par votre zèle, vous qui êtes fort. Donnez et vous serez heureux. — I Rois 1:1-4.
IL FAUT AUSSI AIMER EN ESPRIT
28. Pourquoi devrions-nous veiller à notre état d’esprit ? Quel est l’antidote ?
28 L’esprit est un facteur dynamique jouant un rôle important dans la façon dont nous manifestons notre amour envers autrui. Nous devons veiller à notre état d’esprit de crainte de nous montrer négatifs, repliés sur nous-mêmes. Nous en arriverions alors à penser que nous sommes de trop pour ceux qui nous entourent et désirerions rester seuls avec nos pensées. Voici l’antidote proposé par l’apôtre Paul pour un tel cas : “ Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres. Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ. ” (Phil. 2:4, 5). Si nous nous appliquons cet antidote, nous serons incités à agir avec désintéressement envers nos frères dans la société du Monde Nouveau. Cela ne devrait pas être trop difficile. Si, dans son sermon sur la montagne, le Christ nous ordonne d’aimer nos ennemis et de leur faire du bien, à combien plus forte raison devrions-nous aimer ceux qui nous aiment, c’est-à-dire nos frères de la famille de Dieu !
29. Selon I Corinthiens 13:5 (Jé), que ne devrions-nous pas garder ? Autrement, que peut-il se produire, selon Proverbes 18:19 ?
29 Décrivant comment agit cette qualité divine, l’apôtre Paul dit dans I Corinthiens 13:5 (Jé) : “ (L’amour) ne garde pas rancune du mal. ” En d’autres termes, nous ne devons pas garder de l’animosité contre un frère spirituel. Si quelqu’un s’obstine dans sa rancune, il se révélera comme étant tout aussi intraitable que le frère offensé décrit dans Proverbes 18:19 : “ Un frère offensé est plus difficile à gagner qu’une ville forte, et les querelles sont comme les verrous d’un palais. ” (Da). “ Un frère lésé résiste plus qu’une ville forte, — et les querelles sont comme les verrous d’un palais. ” (Li). “ Un frère ennemi de son frère résiste plus qu’une ville forte, et leurs querelles sont comme les verrous d’un palais. ” (Cr). Ainsi, contrairement à ce que l’on pourrait croire, un frère refuse de montrer de l’affection pour son frère charnel et de lui pardonner, évidemment pour la raison que le coupable n’aurait pas dû offenser ou léser quelqu’un qui lui est aussi proche que son frère.
30. À ce propos, quels exemples donnèrent Caïn et Ésaü ?
30 Caïn ne pardonna jamais à son frère Abel pour l’avoir innocemment présenté sous un jour défavorable lorsque Dieu rejeta son offrande. Il se croyait sans doute lésé en tant que premier-né et son orgueil en fut blessé. Ésaü médita de tuer son frère Jacob qui s’était fait, grâce à certaines dispositions, conférer par leur père Isaac, conformément au décret divin, le droit d’aînesse qu’il avait légalement acheté. Jacob quitta le toit paternel pour laisser à la colère de son frère le temps de se dissiper. En revenant, après une absence de vingt ans, Jacob n’était pas encore certain qu’Ésaü lui avait pardonné. C’est pourquoi il lui envoya des présents dans l’espoir qu’ils le fléchiraient et le ramèneraient à de meilleurs sentiments. C’est ce qui se produisit, mais il avait fallu une absence de vingt ans, avec l’oubli qu’elle engendra. Faut-il vingt ans pour gagner une ville forte ? — Gen. 25:20-34 ; 27:1-45 ; 31:36-41 ; 32:3 à 33:11.
31. a) Quels exemples donnèrent Joab et Absalom ? b) Comment pouvons-nous ne pas imiter Dieu ? À qui fait-on surtout du tort ?
31 Le général Joab gardait rancune à son frère israélite, le général Abner, qui avait tué son frère Asaël dans une guerre civile. Il finit par le tuer (II Sam. 2:18-23 ; 3:26-39). Absalom, fils du roi David, ne pardonna jamais à son demi-frère Amnon, qui avait déshonoré sa sœur Tamar. Deux ans plus tard, il profita d’une occasion pour le faire tuer (II Sam. 13:1-29). Les frères au sein de la société du Monde Nouveau ne doivent pas se laisser gagner par la rancune et songer sans cesse aux offenses réelles ou imaginaires dont ils ont été la victime, sinon ils se détacheront toujours davantage de l’offenseur. Le frère considéré comme coupable ou qui est effectivement coupable peut suivre la ligne de conduite tracée par Jésus dans Matthieu 18:15-17. Mais l’offensé peut ne pas se laisser fléchir et refuser toute réconciliation. Il ne tient pas à pardonner promptement à son frère spirituel et veut que leur querelle soit aussi solide que les verrous d’un palais. S’il agit ainsi, il n’imite pas Dieu. Il est écrit : “ Soyez bons les uns envers les autres, compatissants, vous pardonnant réciproquement, comme Dieu vous a pardonné en Christ. Devenez donc les imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés. ” (Éph. 4:32 ; 5:1). En demeurant inflexible dans son ressentiment, on se fait surtout du tort à soi-même.
32. Comment vaut-il mieux se conduire envers le frère offenseur ? À qui fait-on du bien ? Pourquoi ?
32 En étant inflexible, on peut affaiblir spirituellement son frère. Il vaut mieux pardonner, oublier les querelles, et aider son frère à être comme une ville forte. C’est de cette façon que des versions modernes rendent Proverbes 18:19 : “ Un frère aidé par son frère est une place forte, et des amis sont comme les verrous d’un donjon. ” (Jé). Nous avons la responsabilité et le privilège d’édifier notre frère en lui pardonnant, s’il y a lieu, et de l’aider à devenir comme une place forte capable de résister aux assauts de ce monde. De cette façon un chrétien se fait du bien à lui-même et en fait à son frère spirituel. Il est écrit : “ L’homme bon fait du bien à son âme, mais l’homme cruel trouble sa propre chair. ” (Prov. 11:17). Souvenez-vous des paroles suivantes de Jésus : “ Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde ! Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi ; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses. ” (Mat. 5:7 ; 6:14, 15). Ne devrions-nous pas faire tous nos efforts pour obtenir le pardon de Dieu ? Ce pardon signifie la vie éternelle dans le monde nouveau.
33. Comment peut-on encore s’épargner beaucoup de peines ?
33 Nous nous épargnerons beaucoup de peines en faisant taire notre susceptibilité, en évitant de nous froisser facilement. Ne vous croyez pas visé par les remarques que font d’autres frères, n’en prenez pas ombrage. Si vous êtes dans le doute, allez trouver l’orateur. Ne tirez pas tout de suite des conclusions erronées et ne gardez pas rancune à l’orateur. Si les remarques de l’orateur s’appliquent à vous, elles peuvent aussi s’appliquer à d’autres, et l’orateur a peut-être songé à quelqu’un d’autre dans l’exemple qu’il a cité. Acceptez donc, comme tous vos compagnons de service, ses remarques avec humilité. Quels seraient vos sentiments si l’orateur venait vous dire en face : “ C’est toi que je vise ” ? Dans ce cas vous ne seriez plus dans le doute et vous devriez, bien que froissé, soit reconnaître l’accusation comme vraie soit vous défendre. Le roi David, plus élevé en dignité que vous, reconnut une accusation portée contre lui. Sans se sentir froissé et sans châtier son accusateur téméraire, en l’occurrence le prophète Nathan, David admit qu’il se reconnaissait en celui que venait de décrire Nathan et il se repentit. Son repentir lui fit retrouver la faveur de Dieu (II Sam. 11:1 à 12:15 ; Prov. 28:13). Soyez donc assez humbles pour accepter des remarques, soyez reconnaissants d’être ainsi corrigés. N’imputez pas le mal à un frère en laissant votre imagination vous persuader qu’il vous a visé dans ses paroles. Vous ruinerez ainsi votre paix intérieure et votre bonheur, et vous vous détacherez d’un frère nullement conscient qu’il vous a froissé.
LE LIEN PARFAIT D’UNE UNION MERVEILLEUSE
34. Comment l’amour de Dieu a-t-il agi positivement envers l’humanité ? Comment pouvons-nous l’imiter ?
34 L’amour divin maintient l’univers entier en union avec Dieu. Le don de son Fils bien-aimé est une disposition bienveillante qu’il a prise pour unir à lui ceux qui l’aiment. C’est son amour qui l’a poussé à se montrer positif, à faire le premier pas pour nous unir à lui, par un don qui lui coûtait beaucoup. Soyons ses imitateurs. Montrons que nous sommes positifs en faisant le premier pas pour pardonner. C’est ainsi que se manifeste l’amour. Dans notre œuvre de témoignage, nous nous montrons aimables envers nos ennemis, nos adversaires, nous prions pour eux, travaillons plusieurs fois notre secteur, malgré les difficultés suscitées par ceux qui sont dans l’ignorance. Pourquoi alors nous montrer inflexibles envers notre frère sous prétexte que nous excusons le monde pour son ignorance, mais qu’un frère devrait être plus raisonnable et traité par conséquent avec plus de sévérité ? À la lumière de l’exemple donné par Dieu, nous devons aimer nos frères et leur montrer une voie supérieure et meilleure. Ne méditez que le bien pour votre frère et faites-le. Cultivez le plus grand fruit de l’esprit, l’amour.
35. Pourquoi le lien de l’amour doit-il devenir solide au sein de la société du Monde Nouveau ? Pourquoi devons-nous changer de dispositions avant Harmaguédon ?
35 Que le lien de la perfection devienne solide au sein de la société du Monde Nouveau. Il est écrit : “ Ayez donc, comme les élus de Dieu, ses saints et ses bien-aimés, des entrailles de miséricorde. Revêtez-vous de bonté, d’humilité, de douceur, de patience, vous supportant les uns les autres, et vous pardonnant réciproquement, si l’un de vous a quelque sujet de plainte contre l’autre : comme le Seigneur vous a pardonné, vous aussi, pardonnez de même. Mais, par-dessus tout, revêtez-vous de l’amour, qui est le lien de la perfection. ” (Col. 3:12-14, Sy). Ce lien doit nous unir et non nous séparer ni nous disperser. Dans l’arche antitypique du nouvel ordre de choses qui traversera les eaux déchaînées d’Harmaguédon et entrera dans le monde nouveau, nous devons aller l’un vers l’autre et non nous éviter l’un l’autre. Les difficultés ne devraient pas subsister longtemps entre les frères, elles devraient être aplanies le plus tôt possible dans l’intérêt de tous ceux qui sont d’un même sentiment dans le Seigneur (Phil. 2:1-4 ; 4:2). La création de Dieu tient ensemble grâce à sa puissance, comme les “ cordages de Kesil ”. (Job 38:31, Yg.) Le monde nouveau de la justice tiendra également ensemble. Il est proche et une grande foule sortie de la génération actuelle pourra survivre dans l’“ arche ” et y entrer dès le début. Nous devons donc vivre dans l’unité maintenant, avant l’instauration du monde nouveau. Harmaguédon ne changera pas miraculeusement nos dispositions envers nos frères et ne nous rendra pas soudainement aimables. Nous devons changer nos dispositions maintenant. Il est vrai qu’Harmaguédon peut faire disparaître des dispositions d’esprit, mais ce seront celles de ceux qui seront détruits. Une chose est certaine : Le véritable amour survivra à Harmaguédon et ceux qui pratiquent cette qualité y survivront aussi.
36. Quelle qualité montre au monde que nous sommes les disciples du Christ ? Comment le Psaume 133 décrit-il l’unité qu’elle produit ?
36 Soyons des amis. Celui qui a des amis doit faire quelque chose : Il doit se montrer bienveillant (Prov. 18:24). “ L’ami aime en tout temps, et dans le malheur il se montre un frère. ” (Prov. 17:17). C’est cette amitié permanente qui rend manifeste au monde que nous sommes des disciples du Christ, de véritables chrétiens (Jean 13:34, 35). L’amour rend possible une amitié de tout temps. “ L’amour couvre toutes les fautes. ” (Prov. 10:12). S’il est sincère, l’amour est un lien indissoluble. L’unité dans laquelle il maintient les frères est décrite dans Psaume 133:1-3 : “ Voici, oh ! qu’il est agréable, qu’il est doux pour des frères de demeurer ensemble ! C’est comme l’huile précieuse qui, répandue sur la tête, descend sur la barbe, sur la barbe d’Aaron, qui descend sur le bord de ses vêtements. C’est comme la rosée de l’Hermon, qui descend sur les montagnes de Sion ; car c’est là que l’Éternel envoie la bénédiction, la vie, pour l’éternité. ”
37. Comment une telle unité est-elle comme l’huile sur la barbe d’Aaron ?
37 L’huile avec laquelle le frère de Moïse, Aaron, fut oint et consacré grand prêtre d’Israël n’était pas seulement douce mais aussi odorante. Elle dégageait un parfum agréable pour tous ceux qui se trouvaient près du grand prêtre. Aucune autre huile d’onction ne sentait ainsi, car ce mélange odorant avait été composé selon les instructions données par Dieu. De la même manière, le parfum dégagé par l’unité de la société du Monde Nouveau nous rend agréablement conscients d’une ambiance d’amour qui n’existe pas au sein des organisations de ce monde. Nous sommes heureux de vivre dans cette ambiance. Tout cela vient de Dieu par son Grand Prêtre Jésus-Christ. C’est le souffle de son esprit. — Ex. 30:22-33 ; Actes 10:38.
38. À quoi le Psaume 133 compare-t-il encore l’unité ? Pourquoi cette chose était-elle un facteur important dans la région autour des montagnes de Sion ?
38 Demeurer dans l’unité en tant que frères au sein de la société du Monde Nouveau nous rafraîchit et nous ranime, comme la rosée de la chaîne du Liban. Le sommet éternellement couvert de neige de l’Hermon provoquait la condensation des vapeurs jusque dans le sud, c’est-à-dire jusque sur les montagnes de Sion, où Jéhovah avait placé son nom. Cette rosée préservait la végétation durant la saison chaude et sèche, qui durait de mai à septembre. Comment cela ? On a découverta récemment que les plantes flétries par la chaleur se raniment plus rapidement lorsque de la rosée se dépose sur elles que sous l’action d’un arrosage. Elles absorbent tellement de rosée nocturne qu’elles peuvent subsister toute la journée sans arrosage. On a été étonné de constater l’importance de la quantité d’eau provenant de la rosée et qu’elles exsudent dans le sol par les racines ; l’eau est ainsi à l’abri de l’évaporation. Le volume de l’eau ainsi mise en réserve sous terre se mesure même pour les petites plantes, en millimètres cubes, et parfois son poids égale celui de la plante entière. C’est sans doute de cette façon que la plus grande partie de la végétation de la terre fut arrosée depuis le troisième jour de la création jusqu’au déluge. Dieu n’avait pas fait pleuvoir sur la terre, mais, est-il écrit, “ une vapeur s’éleva de la terre, et arrosa toute la surface du sol ”. (Gen. 2:5, 6.) La rosée de l’Hermon que Jéhovah faisait tomber sur les montagnes sacrées de Sion était rafraîchissante et vivifiante comme cette vapeur, et conservait la verdeur des plantes. — Juges 6:36-40.
39. Comment notre association en tant que frères unis est-elle comme cette rosée ? Comment tombe-t-elle sur nous ?
39 Comme il en fut avec la Sion typique, il en est de même avec la Sion antitypique, le royaume de Dieu. Ayant ordonné que c’est du Royaume que doit venir la bénédiction et la vie éternelle, Dieu a institué une image prophétique en faisant tomber sur la Sion de jadis une rosée pendant la saison sèche et chaude. Notre association en tant que frères unis est comme cette rosée abondante, rafraîchissante au sein de la chaleur de la persécution, et elle contribue à la vie éternelle dans le monde nouveau. C’est en demeurant ainsi dans l’unité que nous avons la faveur de notre Roi régnant Jésus-Christ. Il est écrit : “ La colère du roi est comme le rugissement d’un lion, et sa faveur est comme la rosée sur l’herbe. ” (Prov. 19:12). À cet Israël spirituel restauré Jéhovah a promis : “ Je serai comme la rosée pour Israël. ” Sa parole tombe sur ses fidèles comme la rosée. — Osée 14:4, 5 ; Deut. 32:2.
40. Pourquoi avons-nous besoin de cette rosée rafraîchissante ? Que faut-il faire pour être toujours couvert de rosée ?
40 En désertant nos assemblées et en ne demeurant pas dans l’unité au sein de la société du Monde Nouveau, nous perdrons les bienfaits procurés par cette rosée. Pouvons-nous nous permettre de demeurer sans cette rosée rafraîchissante au milieu d’un monde hostile ? Non ! Nous en avons besoin si nous voulons être constamment dans l’œuvre que nous devons accomplir parmi les personnes de bonne volonté. Il est écrit : “ Et le résidu de Jacob sera, au milieu de beaucoup de peuples, comme une rosée de par l’Éternel, comme des ondées sur l’herbe, — qui n’attend pas l’homme, et ne dépend pas des fils des hommes. ” (Michée 5:7, Da). Nous ne pouvons être comme une rosée parmi les hommes à moins d’être nous-mêmes rafraîchis par la rosée spirituelle. C’est en nous maintenant dans l’unité que nous serons toujours couverts de rosée et que notre aspect sera agréable à Dieu et à son peuple. La chose essentielle qui cimente notre unité, c’est l’amour. Il faut aimer non seulement en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité. C’est ainsi que se manifeste le véritable amour.
[Note]
a Découverte faite au Laboratoire Earhart pour recherches végétales de l’Institut de Technologie Californien, Pasadena, Calif., U.S.A. — Voir le New York Times, p. E 11, 17 mai 1953.