Ne vous laissez pas détourner de la course pour la vie
“L’homme ne devra pas vivre seulement de pain. (...) C’est Jéhovah, ton Dieu, que tu devras adorer, et c’est lui seul que tu devras servir par un service sacré.” — Luc 4:4, 8.
1. À quelle course vitale les chrétiens participent-ils et quel est le prix que remporteront ceux qui l’achèveront victorieusement ?
LES chrétiens sont engagés dans une course inhabituelle. Leur victoire ne dépend pas tellement de leur rapidité, mais plutôt de leur endurance et de leur respect des règles de la course. D’autre part, et cela peut paraître étonnant, la course ne sera pas remportée par un seul coureur, mais par tous ceux qui courront jusqu’au bout. La piste qu’ils suivent est une route resserrée, passant par une porte étroite, qui mène à la vie éternelle dans le nouveau système de choses promis par Dieu (Mat. 7:14). Tous ceux qui réussiront à terminer la course recevront cette merveilleuse récompense. Cela vaut bien la peine que nous nous entraînions avec persévérance et que nous fassions certains sacrifices pour gagner cette course.
2. Pourquoi cette course n’est-elle pas facile, et comment faut-il considérer les obstacles qui se trouvent sur le parcours ?
2 Cependant, cette course n’est pas facile car elle ne se court pas en un seul jour. De plus, nous risquons constamment de nous écarter de la route qui mène à la vie, la plus difficile, et d’emprunter la voie large et spacieuse qui, selon Jésus, conduit à la destruction (Mat. 7:13). Dans cette course difficile pour la vie, si nous ne considérons pas constamment les faiblesses de notre chair imparfaite ainsi que les difficultés et les attraits du présent monde comme autant de haies qu’il faut franchir, ces choses deviendront de véritables barrières qui nous détourneront de la course. Parmi ces obstacles qui peuvent nous écarter de la course chrétienne, nous considérerons d’abord le matérialisme.
LE BON POINT DE VUE SUR LES BIENS MATÉRIELS
3. Pourquoi est-il important d’avoir un bon point de vue sur les biens matériels ?
3 L’homme, que Dieu a créé pour qu’il vive sur la terre et pour qu’il jouisse de tout ce qu’elle produit, désire tout naturellement les bonnes choses créées par son Créateur. Cela n’est pas mal en soi, mais peut-on profiter des biens matériels, quels qu’ils soient, si on ne jouit pas de la vie et d’une assez bonne santé (Mat. 16:26) ? Étant l’Auteur de la vie, Dieu a le droit d’imposer à l’homme des conditions raisonnables pour qu’il garde ce don qu’est la vie. Il dit très franchement que les ingrats et ceux qui ne recherchent que le plaisir n’auront pas un héritage permanent sur la terre. Ils seront retranchés. De plus, celui qui ne recherche aujourd’hui que les biens et le confort matériels, sans se soucier des valeurs spirituelles et morales qui sont profondément liées au vrai culte, celui-là ne connaîtra qu’une vie dépourvue de sens, mais pleine de frustrations.
4. Comment Jésus a-t-il montré la vanité des richesses matérielles ?
4 Jésus a bien souligné cela quand il a donné cet avertissement : “Ouvrez l’œil et gardez-vous de toute espèce de convoitise car même si quelqu’un est dans l’abondance, sa vie ne procède pas des choses qu’il possède.” Ensuite, il illustra cette vérité par la parabole de l’homme riche qui détruisit ses magasins pour en construire de plus grands, afin d’y entreposer ses produits toujours plus abondants. Pensant que son avenir était désormais assuré, il se dit alors : “Mon âme, tu as quantité de bonnes choses en réserve pour de nombreuses années ; prélasse-toi, mange, bois, divertis-toi.” Alors Jésus déclara à propos de cet homme qui avait mis sa confiance dans les biens matériels : “Mais Dieu lui dit : ‘Homme déraisonnable cette nuit même on te réclame ton âme. Et les choses que tu as amassées, qui les aura ?’” En conclusion, Jésus tira la leçon en disant : “Ainsi en est-il de l’homme qui amasse des trésors pour lui-même, mais qui n’est pas riche envers Dieu.” — Luc 12:15-21.
5. Quelles pensées peut facilement développer celui qui recherche égoïstement les biens matériels et le confort ?
5 Quel est donc le danger ? Il consiste à se préoccuper à l’excès d’acquérir des biens matériels pour satisfaire ses désirs charnels. Celui qui agit ainsi oublie que Dieu a créé la terre et l’homme qui y vit. Il ne peut être vraiment heureux ni réaliser le but de la vie s’il met sa confiance dans la sécurité et le confort matériels qu’il acquiert. Une telle personne devient invariablement égoïste. Le bonheur de son prochain n’a plus d’importance pour elle. Ses efforts pour protéger ses biens contre l’avidité des autres peuvent souvent conduire à la violence, voire au meurtre. La présomption mène à l’indépendance. Dieu ne compte plus, et on ne le considère même plus comme la Source de tous ses biens matériels. Quant à la promesse de la vie éternelle, elle n’est plus qu’un rêve peu réaliste. Pourquoi poursuivre une illusion, se dit une telle personne, alors que le confort matériel est possible dès maintenant. Cette philosophie matérialiste peut facilement détourner quelqu’un de la course pour la vie éternelle ou même l’empêcher d’y prendre part.
6. a) Comment pouvons-nous imiter le coureur en nous préparant pour la course pour la vie et en y participant ? b) Comment Jésus a-t-il laissé un exemple parfait à suivre ?
6 En revanche, celui qui court avec succès ne cède pas à tous ses désirs, mais il suit un programme d’entraînement et un régime alimentaire stricts, afin de rester en bonne forme. Dans la course, il se débarrasse de tout ce qui n’est pas indispensable et il veille à ne pas trébucher et à ne pas faire quelque chose qui le disqualifierait (I Cor. 9:24-27 ; II Tim. 2:5). Faisant allusion aux coureurs de l’Antiquité, l’apôtre Paul donna ce conseil aux chrétiens : “Rejetons tout poids et le péché [le manque de foi] qui nous entrave facilement, et courons avec endurance la course qui nous est proposée, fixant du regard Jésus, le principal Instrument de notre foi, celui qui la mène à la perfection.” Jésus a lui-même couru cette course et il a montré par son exemple comment la courir avec succès. Bien que dans son cas la fin victorieuse de la course ait signifié sa mort sur un poteau de supplice et la honte qui en résultait, Dieu lui a ensuite donné le prix : la vie immortelle glorieuse dans le ciel à sa droite. Étant donné cette heureuse issue, Paul donna l’exhortation suivante : “Oui, considérez-le bien celui qui a enduré de tels propos hostiles de la part des pécheurs, ce qui était contre leurs propres intérêts, afin de ne pas vous lasser et de ne pas défaillir dans vos âmes.” — Héb. 12:1-3 ; 3:12, 13.
7. a). Quel principe Jésus a-t-il énoncé pour montrer que nous ne pouvons partager notre fidélité ? b) Que nous promet Jéhovah quant aux choses nécessaires à la vie, et que pouvons-nous alors faire passer en premier ?
7 Dans son Sermon sur la montagne, Jésus énonça ce principe : “Personne ne peut servir deux maîtres en tant qu’esclave ; ou bien, en effet, il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et la Richesse en tant qu’esclaves.” Puis, après avoir montré que Jéhovah pourvoit aux besoins des animaux et des plantes et que les hommes ‘valent plus qu’eux’, Jésus ajouta : “Donc, ne vous inquiétez pas, en disant : ‘Qu’allons-nous manger ?’ ‘Qu’allons-nous boire ?’ ou : ‘De quoi allons-nous nous vêtir ?’ Ce sont là, en effet, toutes les choses que les nations recherchent avidement. Car votre Père céleste sait que vous avez besoin de toutes ces choses. Continuez donc à chercher d’abord le royaume et Sa justice, et toutes ces autres choses vous seront ajoutées.” — Mat. 6:24-33.
8. De quelles deux sortes de trésor Paul a-t-il parlé, et quel sera notre sort selon que nous rechercherons l’une ou l’autre ?
8 L’apôtre Paul donna cet avertissement : “Car l’amour de l’argent est la racine de toutes sortes de choses mauvaises, et quelques-uns, en aspirant à cet amour, se sont égarés loin de la foi et se sont eux-mêmes transpercés partout de beaucoup de douleurs.” Au lieu de se laisser égarer dans cette voie qui ‘plonge les hommes dans la destruction et la ruine’, Paul encourageait les chrétiens “à ne pas fonder leur espoir sur des richesses incertaines, mais sur Dieu qui nous fournit richement toutes choses, pour que nous en jouissions ; [à] travailler au bien, [à] être riches en belles œuvres, généreux, disposés à partager, s’amassant ainsi comme trésor sûr un beau fondement pour l’avenir, afin qu’ils se saisissent résolument de la vie véritable”. — I Tim. 6:9, 10, 17-19.
9. a) Quelle est la responsabilité d’un chrétien, et plus particulièrement d’un chef de famille, pour ce qui est des choses nécessaires à la vie ? b) Comment le Diable peut-il nous détourner de la course au moyen des biens matériels ?
9 Évidemment, certaines choses sont nécessaires à la vie de chaque jour. Nous devons travailler honnêtement et honorablement pour nous procurer ces choses tout en courant la course qui nous est proposée. En fait, l’homme qui ne pourvoirait pas aux besoins de sa famille serait disqualifié, car il ‘aurait renié la foi et serait pire qu’un homme sans foi’. (I Tim. 5:8.) Mais nous ne pourrions courir la course avec succès si nous permettions au prestige qui découle de notre travail ou au salaire qu’il nous procure de devenir les choses les plus importantes de notre vie. Nous avons besoin d’un logement ; mais si nous achetions une maison dont le prix est bien trop élevé par rapport à nos moyens ou si l’aménagement et l’entretien de cette maison occupaient tout notre temps, nous risquerions facilement d’abandonner la course pour la vie. On peut risquer la même chose à cause d’une voiture ou d’un bateau, à cause du désir immodéré d’avoir des vêtements très chers, à cause de voyages ou d’autres plaisirs coûteux ou encore parce que nous consacrons beaucoup trop de temps à certains divertissements. N’oubliez pas que le Diable a des années d’expérience derrière lui et qu’il sait comment se servir des biens matériels pour séduire notre cœur et nous faire quitter imprudemment la course pour la vie.
10. Quelles questions pouvons-nous nous poser pour savoir si l’acquisition de certains biens est sage ou non ?
10 Pour continuer la course, apprenez à vous poser ces questions à propos des choses matérielles : Cela est-il nécessaire pour que je continue à vivre et à servir Jéhovah ? Cela m’aidera-t-il à être un meilleur serviteur de Jéhovah, ou, au contraire, mon activité à son service en sera-t-elle réduite ? Quelles obligations et quels fardeaux cela va-t-il m’imposer ? Ai-je vraiment besoin de cela pour subvenir aux besoins de ma famille ? Vais-je devoir m’endetter pour acquérir cette chose ? Cela va-t-il réduire le temps dont je dispose pour étudier la Bible, pour fréquenter les réunions chrétiennes et pour prêcher le message du Royaume ? Cela va-t-il me détourner d’une manière ou d’une autre du but que je me suis fixé ?
11. Pourquoi est-il vain de faire d’une carrière dans le présent système une chose de première importance dans la vie ?
11 Parents, éduquez vos enfants de manière à ce qu’ils gardent les yeux fixés sur l’espérance du Royaume et qu’ils rejettent les tendances matérialistes. De nos jours, les jeunes gens sont encouragés à faire carrière dans le présent monde matérialiste. Mais celui qui agirait ainsi ressemblerait au jeune homme qui, après des années d’étude, fait une demande d’emploi dans une société qui lui paraît être en pleine extension, alors qu’il n’a pas fait attention à une pancarte apposée à la porte et disant : “CESSATION DE COMMERCE. BÂTIMENT CONDAMNÉ PAR UN PROJET DU NOUVEAU GOUVERNEMENT.” Le présent système fera bientôt faillite, lui aussi, bien qu’il ait quantité de projets matérialistes. Pour connaître un avenir sûr, nous devons prévoir toutes nos actions en tenant compte du nouveau gouvernement par lequel Jéhovah dirigera la terre, le gouvernement de son Roi Jésus Christ.
12. Si nous accordons la première place au Royaume, que peuvent nous permettre de faire certains changements ?
12 Nous devrions utiliser nos ressources et nos capacités éventuelles pour faire avancer les intérêts du Royaume au lieu de permettre qu’elles soient des obstacles dans notre course pour la vie. Par exemple, si vous possédez deux maisons, ne pouvez-vous pas en vendre une et utiliser l’argent ainsi obtenu pour devenir pionnier, plutôt que de travailler dur pour entretenir deux maisons ? Si vous êtes retraité ou sur le point de le devenir, votre cœur vous pousse-t-il à profiter de votre plus grande liberté pour participer davantage à la prédication du Royaume ? Même si vos ressources sont limitées, comment pouvez-vous les utiliser au mieux pour servir Jéhovah ?
13. Si nous aimons vraiment la vie, comment considérerons-nous les biens matériels ?
13 Notre désir devrait être d’employer nos biens matériels pour satisfaire nos besoins et non pour en devenir les esclaves. Si nous apprécions vraiment la valeur des choses spirituelles et si nous faisons passer nos relations avec Jéhovah avant toute autre chose, Dieu nous aidera à persévérer dans la course avec endurance et à remporter le prix. Le monde avec ses désirs de la chair, ses désirs des yeux et l’exhibition de ses ressources “passe (...), mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure pour toujours”. — I Jean 2:15-17.
GARDEZ-VOUS DU NATIONALISME
14. Quelle sorte de barrières le nationalisme dresse-t-il devant les chrétiens qui sont engagés dans la course pour la vie ?
14 Le nationalisme est un autre obstacle qui risque d’inciter les chrétiens à quitter la course pour la vie. Plus nous avançons dans le temps de la fin, plus les nations élèvent haut cette barrière. Dans bien des cas, celui qui se heurte à cet obstacle pense qu’il est plus sage et plus pratique de renoncer à la course et de faire un détour. Il lui semble qu’en agissant ainsi il pourra éviter les critiques et les réactions violentes du public, moyens qu’emploient souvent les autorités et la foule pour obliger quelqu’un à se soumettre à des lois ou à adopter une attitude contraire aux Écritures. D’autre part, la propagande nationaliste a pour but d’encourager l’orgueil national ou racial. Elle est conçue de manière à rendre une cause attirante et à inciter les gens à la soutenir, En fait, le nationalisme est devenu une véritable religion dans de nombreux pays. Alors, chaque groupement national en arrive à penser que son pays ou sa manière de vivre est ce qu’il y a de mieux et à se montrer intolérant envers les autres.
15. Quelle attitude le nationalisme encourage-t-il ?
15 Dans son livre Conflit et coopération parmi les nations (angl.), Ivo Duchacek fit cette remarque : “Le nationalisme divise l’humanité en groupes qui se montrent intolérants les uns envers les autres. À cause de cela, les hommes pensent d’abord en tant qu’Américains, Russes, Chinois, Égyptiens ou Péruviens, et ensuite en tant qu’humains, — si toutefois il leur arrive de penser ainsi.” U Thant, ancien secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, déclara : “Un grand nombre des problèmes que nous devons résoudre aujourd’hui sont dus à de mauvaises attitudes, — certaines ayant été adoptées presque inconsciemment. Parmi celles-ci, citons l’idée de nationalisme étroit : ‘Qu’il ait tort ou raison, c’est mon pays.’”
16. Quelle a été l’attitude de Schadrach, de Méschach et d’Abednégo face au nationalisme ?
16 Le nationalisme n’est pas nouveau. Il commença à Babylone avec Nimrod, le premier homme qui se fit roi en opposition avec Jéhovah. Des siècles plus tard, des Hébreux captifs dans cette ville infâme ressentirent vivement les exigences cruelles et insensées du nationalisme. Schadrach, Méschach et Abednégo se trouvaient parmi les sujets que Nébucadnezzar avait rassemblés dans la plaine de Dura et à qui il avait ordonné de se prosterner en signe d’adoration devant une image nationale, emblème de l’État. Mais ces adorateurs hébreux du vrai Dieu Jéhovah refusèrent, et cela bien qu’ils aient été menacés d’être jetés dans une fournaise de feu ardent. Ils eurent le courage de dire au roi en colère : “Ô Nébucadnezzar, nous n’avons pas besoin de te donner une réponse à ce sujet. Si cela doit être, notre Dieu que nous servons peut nous délivrer. Il nous délivrera de la fournaise de feu ardent et de ta main, ô roi ! Et sinon, apprends, ô roi, que tes dieux ne sont pas ceux que nous servons, et l’image d’or que tu as dressée, nous ne l’adorerons pas.” — Dan. 3:16-18.
17-19. a) Quelles difficultés du même genre les chrétiens rencontrent-ils pour maintenir leur position de neutralité ? b) Quel exemple Jésus a-t-il donné quand il fut interrogé par Pilate ? c) Quelles furent les conséquences de l’attitude nationaliste des Juifs qui rejetèrent Jésus ?
17 Avons-nous aujourd’hui les mêmes pensées que ces fidèles serviteurs de Dieu du passé ? Si, à cause de la loi du pays ou des pressions de la foule, nous sommes pratiquement obligés de nous prosterner devant un emblème national ou de le saluer, faisant ainsi un acte d’adoration, de voter pour certains chefs politiques ou d’accorder notre soutien à tel ou tel projet national, ferons-nous un compromis, ce qui nous disqualifierait pour la course pour la vie et nous amènerait à l’abandonner ? Ou bien imiterons-nous Jésus et les premiers chrétiens ?
18 Jésus nous donna un exemple parfait lorsqu’il comparut devant le gouverneur romain Pilate. Les Juifs l’accusaient faussement de s’être fait lui-même roi sur la terre. Si cela avait été exact, il aurait agi en séditieux. Mais quand Pilate l’interrogea, Jésus répondit : “Mon royaume ne fait pas partie de ce monde. Si mon royaume faisait partie de ce monde, mes gens auraient combattu pour que je ne sois pas livré aux Juifs. Mais voilà mon royaume ne vient pas de là.” Pilate était disposé à relâcher Jésus à la suite de sa réponse exacte. Mais les Juifs qui accusaient Jésus dirent à Pilate : “Si tu relâches cet homme, tu n’es pas ami de César. Quiconque se fait roi parle contre César.” Pilate protesta en disant : “Attacherai-je votre roi sur un poteau ?” Les prêtres en chef répondirent alors : “Nous n’avons de roi que César.” — Jean 18:33-38 ; 19:12-16.
19 L’Histoire nous apprend quelles furent les terribles conséquences du choix de ces Juifs qui optèrent pour “César” plutôt que pour Jésus en tant que Messie. Trente-sept ans plus tard, quand Jérusalem fut détruite, ce qui provoqua d’énormes pertes humaines, les survivants furent emmenés en captivité dans différentes nations. Dans cette affaire, qui avait gardé sa position de neutralité par rapport aux affaires du monde, tout en restant parfaitement fidèle au Royaume de Dieu ? Jésus Christ.
20. De quelle façon essaya-t-on de détourner les premiers chrétiens du christianisme au moyen du nationalisme ?
20 Quelle était l’attitude des premiers chrétiens ? Daniel Mannix écrivit dans son livre (Those About to Die) : “Les chrétiens refusaient de (...) sacrifier au génie de l’empereur — ce qui aujourd’hui équivaut approximativement au refus de saluer le drapeau ou de répéter le serment d’obéissance. (...) Les chrétiens qui se rétractaient étaient en petit nombre, bien qu’on gardât généralement à leur intention, dans l’arène, un autel sur lequel brûlait un feu. Verser une pincée d’encens sur l’autel, voilà tout ce qui était requis d’un prisonnier ; on lui donnait alors un Certificat de Sacrifice et il était libre. On lui expliquait aussi, avec soin, qu’il n’adorait pas l’empereur : il reconnaissait simplement le caractère divin de l’empereur comme chef de l’État romain. Cependant presque aucun chrétien ne saisissait cette occasion d’échapper.”
21. Pourquoi les chrétiens s’attendent-ils à être persécutés parce qu’ils ne cèdent pas au nationalisme ?
21 Depuis le premier siècle jusqu’à maintenant, le nationalisme a valu bien des persécutions cruelles aux chrétiens. Mais ceux qui aimaient Dieu et qui gardaient les yeux fixés sur le prix qui sera accordé à ceux qui termineront la course, n’ont pas fait de compromis. Ils ne sont pas surpris de rencontrer de tels obstacles, car cela a été annoncé. Jésus a dit à ses disciples : “Soyez sur vos gardes avec les hommes ; car ils vous livreront aux tribunaux locaux, et ils vous fouetteront dans leurs synagogues. Oui, vous serez traînés devant des gouverneurs et des rois à cause de moi, en témoignage pour eux et pour les nations.” Dieu allait permettre cela pour que son peuple soit mis à l’épreuve et pour qu’il donne un témoignage. Mais Jésus ajouta : “Et ne craignez pas ceux qui tuent le corps mais qui ne peuvent tuer l’âme ; mais craignez plutôt celui qui peut détruire et l’âme et le corps dans la Géhenne.” — Mat. 10:16-18, 28.
22. Alors que le “temps de la fin” est bien avancé, pourquoi est-il de plus en plus difficile de ne pas céder au nationalisme ?
22 La Bible nous avertit tout particulièrement que durant le “temps de la fin” l’organisation politique du Diable exercera des pressions économiques contre les serviteurs de Dieu. Ceux qui ne céderont pas et ne voueront pas un culte à ce système bestial ne pourront pas “acheter ou vendre, sauf celui qui a la marque” de la bête (Rév 13:17). Si dans votre pays il devenait nécessaire d’être membre d’un parti politique pour obtenir un emploi ou d’autres avantages, que feriez-vous ? Bien sûr, il vous faut un emploi pour subvenir aux besoins de votre famille. Mais que ferez-vous en cas de difficultés ? En qui mettrez-vous votre confiance pour obtenir les nécessités de la vie ? Vous affolerez-vous et oublierez-vous que vous avez prié Dieu ainsi : “Donne-nous aujourd’hui notre pain pour ce jour.” (Mat. 6:11). Jéhovah sait que nous avons besoin de nourriture, de vêtements et d’un abri. Mais nous devons aussi nous rappeler que Satan le Diable, l’adversaire de Dieu, soulève la question de l’intégrité dans tous les domaines de la vie. Comme il l’a fait à propos de Job, il peut prétendre que nous nous détournerons de Dieu si l’on nous prive de ce qui nous est nécessaire sur le plan matériel. Mais nous sommes avertis que le nom d’aucun de ceux qui adorent le présent système bestial n’est écrit dans le rouleau de vie (Rév. 13:8). Si nous restons fidèles à Jéhovah malgré les épreuves, nous pouvons être certains qu’il nous ouvrira une porte de sortie et nous procurera du réconfort.
23. a) Dans quelles circonstances serait-il facile à des chrétiens de renoncer à leur position de neutralité ? b) Pourquoi ne devons-nous pas penser que c’est à nous de prendre les choses en mains, même si nous sommes victimes d’une injustice ?
23 Des obstacles et des préjugés d’ordre social, racial ou religieux suscitent parfois des difficultés et de l’oppression à de nombreuses personnes. La course chrétienne pour la vie devient plus difficile. Beaucoup sont alors enclins à protester, à se défendre, à vouloir prendre les choses en mains et à réclamer la justice. Par exemple, un petit groupe peut se mettre en grève pour obtenir davantage de droits, ou des manifestations peuvent être organisées pour faire pression sur le gouvernement. On peut aussi organiser le boycottage des commerçants pour les influencer. Les meneurs peuvent jouer sur l’orgueil de ceux qui les suivent et chercher à obtenir le soutien des chrétiens en usant de pressions sur eux. Que feriez-vous dans une telle situation ? Là encore il faudrait garder sa position de neutralité et éviter de participer aux affaires du présent monde. Soyez certain que Jéhovah demandera des comptes pour toutes les mauvaises actions. “Ne rendez à personne le mal pour le mal. Veillez à ce qui est beau devant tous les hommes. Si possible, — pour autant que cela dépend de vous, — vivez en paix avec tous les hommes. Ne vous vengez pas vous-mêmes, bien-aimés, mais donnez du champ au courroux ; car il est écrit : ‘La vengeance est à moi ; c’est moi qui paierai de retour, dit Jéhovah.’” — Rom. 12:17-19.
24. Quelle attitude ont adoptée certains prétendus chrétiens, mais que n’admettent-ils pas ?
24 Ne vous laissez donc pas détourner de la course pour la vie par la propagande ou des pressions par lesquelles on voudrait vous faire renoncer à votre position de neutralité chrétienne. On vous critiquera pour cela, car la tendance des membres et des ecclésiastiques de la chrétienté est aujourd’hui de participer aux luttes sociales. Ils ne comptent plus sur le Royaume de Dieu pour apporter la solution nécessaire aux problèmes sociaux de l’homme, mais ils prennent parti sur ces questions. Cependant, ils ne reconnaissent pas que quel que soit le parti pour lequel elle opte dans ce monde, une personne se range toujours du côté du Diable, car elle soutient ainsi un programme ou une politique nationaliste du présent système de choses.
25. S’il nous arrive de rencontrer des difficultés dues au matérialisme ou au nationalisme, pourquoi pouvons-nous mettre notre confiance en Jéhovah ?
25 Ne permettez donc pas au matérialisme ou au nationalisme de vous détourner de votre course chrétienne. Mettez entièrement votre confiance en Dieu et dans le Royaume de son Fils Jésus Christ. “Que votre mode de vie soit exempt de l’amour de l’argent ; contentez-vous de ce qu’il y a. Car il a dit : ‘Non, je ne te quitterai pas ; non, je ne t’abandonnerai pas !’ De sorte que nous pouvons avoir bon courage et dire : ‘Jéhovah est mon aide ; je n’aurai pas peur. Que peut me faire un homme ?’” (Héb. 13:5, 6). Cependant, il existe d’autres obstacles qui risquent de détourner un chrétien de la course pour la vie éternelle. Nous en parlerons dans les études suivantes.