Chapitre 13
Règlement des comptes avec les esclaves de notre temps
1, 2. a) Le fait de porter le nom divin donna quoi au reste des “esclaves” du Christ? Qui en était la source? b) En quels termes est-il fait mention de cette joie dans la parabole des “talents”?
LE FAIT de porter le nom divin depuis l’année 1931 donna une nouvelle joie au reste des “esclaves” du Seigneur Jésus Christ. Leur joie provenait de la même Source que celle d’où leur Seigneur et Propriétaire avait obtenu sa joie, savoir de Jéhovah Dieu. Le Seigneur Jésus Christ a fait mention de cette joie quand il régla ses comptes avec ses esclaves en accomplissement de la parabole des “talents”. C’est ce qu’on note en Matthieu 25:20-23, que voici:
2 “Et celui qui avait reçu les cinq talents s’avança et apporta cinq autres talents, en disant: ‘Maître, tu m’as confié cinq talents; vois, j’ai gagné cinq autres talents.’ Son maître lui dit: ‘C’est bien, esclave bon et fidèle! Tu as été fidèle en peu de choses. Je t’établirai sur beaucoup de choses. Entre dans la joie de ton maître.’ Celui qui avait reçu les deux talents s’avança à son tour et dit: ‘Maître, tu m’as confié deux talents; vois, j’ai gagné deux autres talents.’ Son maître lui dit: ‘C’est bien, esclave bon et fidèle! Tu as été fidèle en peu de choses. Je t’établirai sur beaucoup de choses. Entre dans la joie de ton maître.’”
3, 4. a) Que préfiguraient les trois “esclaves”? b) Qu’exige un règlement de comptes et comment cela confirme-t-il la signification du terme “parousia”?
3 Le règlement des comptes avec les esclaves a sans nul doute exigé du temps et de l’attention. L’opération représentait donc une période de présence ou de parousie de Jésus Christ lors de l’accomplissement de la parabole (Matthieu 24:3). N’oublions pas que les trois esclaves de la parabole représentaient des classes et que les classes ou groupes se composent de personnes. Il faut davantage de temps et d’attention pour s’occuper d’une classe que d’une seule personne. Quand il s’agit d’une classe, il faut s’occuper de chaque membre. En Romains 14:9, 10 l’apôtre Paul a écrit:
4 “Car c’est pour cela que Christ est mort et qu’il est revenu à la vie, pour être Seigneur et sur les morts et sur les vivants. (...) Tous, en effet, nous comparaîtrons devant le tribunal de Dieu.”
5. a) Au nom de qui Jésus exerce-t-il sa fonction quand il juge les vivants et les morts? b) Que durent faire les “esclaves” qui sont morts avant la parousie du Christ?
5 Lors de l’accomplissement de la parabole des “talents”, le Seigneur Jésus Christ juge au nom de Jéhovah Dieu. Pour ce qui est des esclaves qui se sont vu confier des “talents”, tous ne sont pas trouvés en vie sur terre au vingtième siècle. Ainsi, tous ceux qui ont vécu au premier siècle, aux jours des douze apôtres, jusqu’à Jean, qui reçut la Révélation, tous ceux-là sont morts il y a longtemps. Ils se sont endormis dans la mort, attendant la parousie de leur Seigneur et Propriétaire céleste, l’époque où ils recevraient de lui, le juste Juge, la récompense espérée. Voici ce qu’a écrit l’apôtre Paul, peu avant sa mort de martyr, à Timothée, son compagnon de mission: “J’ai combattu le beau combat, j’ai fini la course, j’ai observé la foi. Dès maintenant m’est réservée la couronne de justice qu’en récompense le Seigneur, le juste juge, me donnera en ce jour-là, et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui ont aimé sa manifestation.” (II Timothée 4:7, 8). En effet, l’apôtre Paul attendait ce “jour-là”, le jour de la parousie du Seigneur, où il serait ressuscité d’entre les morts et recevrait le prix: la vie immortelle céleste. Tous ceux qui sont morts avant sa parousie durent attendre.
6. Quand les “esclaves” endormis dans la mort ressuscitent-ils et qui devancent-ils?
6 Durant sa parousie invisible dans l’esprit, tous les “esclaves” fidèles qui dormaient dans la mort furent réveillés au temps où devait commencer le jugement; ils ressuscitèrent pour la vie céleste dans le domaine spirituel. Ainsi la rétribution des “esclaves” en vie ne précéda pas la rétribution de ceux qui étaient morts. Ce n’est pas là une idée à nous. Voici en effet ce que l’apôtre Paul, écrivant à la congrégation chrétienne de Thessalonique, déclare: “Si en effet nous croyons que Jésus est mort et ressuscité, de même aussi, ceux qui se sont endormis [dans la mort] par Jésus Dieu les amènera avec lui. Car voici ce que nous vous disons, par la parole de Jéhovah: que nous, les vivants, qui survivons jusqu’à la présence du Seigneur, nous ne devancerons d’aucune manière ceux qui se sont endormis [dans la mort]; parce que le Seigneur lui-même, avec un appel de commandement, avec une voix d’archange et avec la trompette de Dieu, descendra du ciel, et ceux qui sont morts en union avec Christ ressusciteront d’abord. Ensuite, nous les vivants qui survivons, nous serons, ensemble avec eux, emportés dans les nuées à la rencontre du Seigneur dans les airs; et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur.” — I Thessaloniciens 4:14-17.
7. Quel genre de résurrection connaissent les “esclaves” endormis dans la mort?
7 Autrement dit, durant la parousie du Seigneur a lieu, au temps où le jugement commence, la résurrection invisible, pour la vie céleste, des fidèles “esclaves” endormis dans la mort. Cette résurrection n’est évidemment pas vue par les yeux charnels des “esclaves” survivants qui se trouvent encore sur terre. Elle n’est pas vue non plus par les gens du présent monde qui ne sont pas des “esclaves” du Seigneur Jésus invisiblement présent.
8, 9. a) Les “esclaves” sont-ils emportés dans l’atmosphère avec leurs corps physiques? b) Qu’est-il dit à ce sujet en I Corinthiens 15:50-54?
8 La rencontre des “esclaves” ressuscités avec le “Seigneur dans les airs” n’est pas vue non plus par les yeux de la chair, de sorte que les humains ne savent pas ce qui se passe, à moins d’ajouter foi à la Parole de Dieu et aux indices des temps. Les “esclaves” endormis dans la mort furent tous ressuscités en même temps pour rencontrer “le Seigneur dans les airs”. Mais les “esclaves” qui survécurent jusqu’au temps où devait commencer le jugement ou règlement des comptes ne furent pas emportés avec leurs organismes physiques dans l’atmosphère terrestre, à la rencontre d’un Seigneur visible dans les airs. Dans l’histoire moderne il n’est fait nulle mention d’un tel événement. Durant les plus de cinquante ans qui se sont écoulés, des membres du groupe des “esclaves” survivants sont morts, mais, selon la promesse biblique, ils ont été ressuscités instantanément pour la vie dans les cieux invisibles. Comme la parousie du Seigneur était déjà commencée, ils n’eurent pas à dormir dans la mort, attendant son arrivée. Ce que Paul a dit s’applique à eux:
9 “La chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu, et (...) la corruption non plus n’hérite pas l’incorruptibilité. Voici, je vous fais connaître un saint secret: nous ne nous endormirons pas tous [dans la mort], mais tous nous serons changés, en un instant, en un clin d’œil, durant la dernière trompette. Car la trompette sonnera, et les morts seront relevés incorruptibles, et nous, nous serons changés. Il faut en effet que ceci, qui est corruptible, revête l’incorruptibilité, et que ceci, qui est mortel, revête l’immortalité. Or quand [ceci, qui est corruptible, revêtira l’incorruptibilité et] que ceci, qui est mortel, revêtira l’immortalité, alors se réalisera la parole qui est écrite: ‘La mort est engloutie pour toujours.’” — I Corinthiens 15:50-54; Ésaïe 25:8.
10. En quel sens les “esclaves” dont il est fait allusion en Révélation 14:13 sont-ils “heureux”?
10 Aux esclaves oints qui ont survécu sur terre jusqu’à la parousie ou présence du Seigneur et qui sont morts par la suite en fidèle union avec lui, à ces esclaves s’applique Révélation 14:13: “Heureux les morts qui meurent en union avec le Seigneur à partir de maintenant. Oui, dit l’esprit, qu’ils se reposent de leurs travaux, car les choses qu’ils ont faites les accompagnent.” Ils sont “heureux”, car à leur mort dans la chair ils connaissent ce changement instantané, ce passage de la corruption à l’incorruptibilité, de la condition mortelle à l’immortalité, de l’humain à l’esprit, de sorte que, sans qu’ils aient à dormir dans la mort, ils se reposent de leurs travaux terrestres et entrent directement dans l’œuvre céleste aux côtés de leur Seigneur dont ils sont les cohéritiers.
11. Qui était Robert J. Martin?
11 Prenons, par exemple, le cas de Robert J. Martin. Il fut l’un des huit chrétiens consacrés, parmi lesquels figurait Rutherford, président de la Société, qui pendant neuf mois environ se trouvèrent injustement détenus dans la prison fédérale d’Atlanta, soit du 5 juillet 1918 au 25 mars 1919. Quand, le mercredi 26 mars 1919, cet “esclave” fut libéré sous caution à Brooklyn, New York, il n’avait rien ou presque rien pour ce qui était des “talents” de son Seigneur céleste. La Première Guerre mondiale, où la persécution s’était déchaînée contre les “esclaves” du Seigneur, était passée depuis plus de quatre mois, et Robert J. Martin devait repartir de zéro ou presque. Étant toujours en fidèle union avec son Seigneur céleste, il accepta volontiers des “talents” afin de ‘faire des affaires’ pour le compte du Seigneur Jésus Christ et d’agrandir le champ qui devait produire des disciples. Dans l’année qui suivit sa libération, il devint responsable de l’imprimerie nouvellement installée à Brooklyn pour la Société Watch Tower. Le 1er novembre 1926, il devint l’un des directeurs de la Société, poste qu’il occupa jusqu’à sa fin terrestre.
12. Quand est-il mort et qu’a dit à ce sujet La Tour de Garde?
12 Les années passèrent et Robert J. Martin ‘faisait des affaires’, multipliant fidèlement les “talents” qui lui avaient été confiés. Il est mort à son poste le 23 septembre 1932 à l’âge de cinquante-quatre ans. Il était né le 30 mars 1878. Sa mort “en union avec le Seigneur” fut annoncée dans le numéro du 1er octobre 1932 de La Tour de Garde et Messager de la présence de Christ (éd. angl., page 304). Voici un extrait de l’avis:
C’est juste après minuit, ou au commencement du matin du 23 septembre 1932, que Robert J. Martin, soldat de l’organisation de Jéhovah, plia sa tente terrestre et s’en alla paisiblement. Ce bon et fidèle témoin a achevé sa course terrestre. Il y a tout lieu de croire qu’il est aussitôt entré dans le royaume et se trouve maintenant pour toujours avec le Seigneur dans l’organisation capitale de Jéhovah.
(...) Ce qu’espèrent les fidèles camarades de Frère Martin, c’est qu’eux aussi verront le Seigneur dans toute sa gloire et toute sa splendeur et qu’ils auront ensuite part pour toujours à l’accomplissement des desseins de Jéhovah. La fidélité de Frère Martin à la cause de Jéhovah incite ceux du reste à continuer de pousser la bataille jusqu’à la porte (...).
13. Quand est mort Rutherford? De quelle époque sa mort marqua-t-elle la fin?
13 Son codétenu, J. F. Rutherford, acheva sa course terrestre le jeudi 8 janvier 1942 à l’âge de soixante-douze ans, alors qu’il était toujours président de la Société Watch Tower. L’annonce de sa mort parut sous le titre “Un fidèle témoin”, à la page 45 de l’édition anglaise de La Tour de Garde, annonciatrice du Royaume de Jéhovah du 1er février 1942. L’histoire des plus de trente années qui se sont écoulées depuis lors montre que son décès a marqué la fin d’une époque dans les activités modernes des témoins chrétiens de Jéhovah.
14. a) À propos de ces deux esclaves, qu’a-t-on lieu de croire? b) Les “esclaves” qui sont encore en vie sur terre sont-ils entrés dans quelque “joie”?
14 La carrière de ces deux “esclaves” chrétiens indique qu’ils ont ‘fait des affaires’ avec les talents que le Seigneur leur avait confiés et ont donné de l’extension au champ d’activité, favorisant ainsi la production d’un plus grand nombre de disciples. Du point de vue biblique, il y a lieu de croire que, lorsqu’ils ont comparu devant le tribunal du Seigneur Jésus Christ, ils ont entendu ces paroles d’éloge: “C’est bien, esclave bon et fidèle! Tu as été fidèle en peu de choses. Je t’établirai sur beaucoup de choses. Entre dans la joie de ton maître.” (Matthieu 25:21, 23). Or, à présent, bien des années plus tard, il y a encore sur terre un tout petit reste de ces fidèles “esclaves” chrétiens qui s’efforcent par amour de multiplier les “talents” de leur Maître céleste. Ils s’attendent, en temps voulu, à achever leur carrière terrestre et à comparaître devant le tribunal céleste de Jésus Christ pour entendre avec joie les mêmes paroles d’éloge. Mais dès maintenant, dans la mesure où ils multiplient les “talents” de leur Propriétaire céleste, ils sont déjà entrés dans une bonne partie de la joie de leur Maître. Cependant ils ne sont entrés dans aucune domination, mais ils envisagent avec joie la perspective d’être associés à son règne millénaire au ciel.
L’“ESCLAVE MÉCHANT ET PARESSEUX”
15, 16. a) Comment a agi l’esclave qui n’avait reçu qu’un seul talent? b) Quelle a été son excuse?
15 Voyons maintenant ce qui arrive à l’esclave qui n’avait reçu qu’un seul talent, celui dont il est dit dans la parabole: “Mais celui qui n’en avait reçu qu’un seul s’en alla creuser la terre et cacha l’argent de son maître.” (Matthieu 25:15, 18). Répugnant à tout effort courageux pour ‘faire des affaires’ comme l’esclave aux cinq talents et l’esclave aux deux talents, le troisième esclave ne pouvait espérer multiplier le talent d’argent de son maître. Il avait les “capacités” voulues pour faire fructifier ce seul talent, mais il ne les a pas mises en œuvre. À l’arrivée et durant la présence de son maître, il ne pourrait faire état d’aucun accroissement quand on réglerait les comptes. Quelle allait être son excuse? Voici ce que nous dit la parabole:
16 “Celui qui avait reçu un seul talent s’avança enfin et dit: ‘Maître, je te connaissais pour un homme exigeant, qui moissonnes là où tu n’as pas semé et qui ramasses là où tu n’as pas vanné. Aussi, pris de peur, je suis allé cacher ton talent dans la terre. Vois, tu as ce qui est à toi.’” — Matthieu 25:24, 25.
17. a) Cela lui plaisait-il que son maître fût comme le cultivateur qu’il a décrit? b) Pourquoi, selon lui, son maître n’avait-il pas lieu de se plaindre?
17 Cet esclave savait qu’on s’attendait à le voir travailler à l’accroissement. Mais, par manque de courage, il n’osa pas ‘faire des affaires’ avec le talent de son maître. Il ne l’aimait pas assez pour surmonter sa crainte et faire l’effort voulu en vue d’augmenter son “avoir”. Il assimila son maître à un cultivateur qui non content de tirer du fruit de son propre sol recueille aussi des produits sur une terre qui n’est pas à lui et qu’il n’a pas cultivée, et qui ramasse du grain qu’il n’a pas vanné. Il ne lui plaisait pas que son maître augmente son “avoir” de cette façon. Toujours est-il qu’il l’accusa de se comporter de la sorte. Fidèle à sa façon de voir, il lui rendit le talent d’argent qu’il avait reçu. Son maître n’avait subi aucune perte, donc pourquoi se plaindrait-il? Ainsi raisonnait l’esclave. Son maître ne recouvrait-il pas ce qui lui appartenait? L’esclave ne comprenait pas que l’argent doive circuler et rapporter.
18. Comment le maître lui répondit-il?
18 Le maître de l’esclave lui répondit selon sa façon de voir et de raisonner: “En réponse, son maître lui dit: ‘Esclave méchant et paresseux! tu savais donc que je moissonne là où je n’ai pas semé et que je ramasse là où je n’ai pas vanné? Eh bien, il te fallait alors placer mon argent chez les banquiers, et à mon arrivée [littéralement: et étant venu] j’aurais recouvré ce qui est à moi avec un intérêt.’” — Matthieu 25:26, 27.
19. Pourquoi l’esclave méritait-il d’être appelé “méchant” et quelle “solution de facilité” aurait-il pu adopter?
19 Cet esclave inutile était “méchant”, parce que c’est de propos délibéré qu’il avait négligé d’accroître l’avoir de son maître. Il ne s’en souciait pas. Or il n’ignorait nullement que son maître voulait l’accroissement. Il en était parfaitement conscient et aurait pu adopter la solution de facilité qui consiste à placer l’argent chez les banquiers. Ceux-ci l’auraient investi et il aurait touché un intérêt. Son maître donc, à son retour, aurait recouvré son talent avec un intérêt. Non seulement cet homme n’imita pas l’esclave aux cinq talents ni l’esclave aux deux talents, mais il s’abstint encore de coopérer avec eux. En réalité, bien qu’il ait rendu le talent qui lui avait été confié, il avait fait subir une perte à son maître. Et comme il l’avait fait de propos délibéré, c’était un esclave “méchant”.
20. En quel sens cet esclave était-il “paresseux”?
20 L’esclave inutile était aussi “paresseux”. Il n’était nullement disposé à s’activer pour ‘faire des affaires’, à l’exemple de ses compagnons d’esclavage. Il était capable de réaliser des gains, sinon son maître ne lui aurait pas confié au moins un talent. N’ayant reçu qu’un seul talent, il était le moins responsable des trois esclaves, et le soin de cet argent n’était pas chose trop difficile pour ses “capacités”. Or, au lieu de mettre en œuvre ses “capacités”, il s’en alla creuser la terre et y cacha le talent de son maître. Il était si paresseux que, bien que sachant que son maître était un “homme exigeant”, il ne se sentit nullement poussé à se mettre au travail avec le précieux talent durant le long temps où son maître serait parti. Ce ne furent donc pas les occasions qui lui manquèrent. Comme il n’avait pas travaillé à l’accroissement, il dut en subir les conséquences.
21. Quel est à notre époque le pendant de cet esclave?
21 L’“esclave méchant et paresseux” a un pendant moderne à notre époque où a lieu le dernier accomplissement de la parabole. Comme dans le cas des deux compagnons d’esclavage, l’esclave inutile représente une classe ou un groupe d’esclaves chrétiens qui sont effectivement dans le service du Maître céleste ou qui sont tenus de l’accomplir. Cette classe inutile est apparue après que le règlement des comptes eut commencé en 1919, dans la première année de l’après-guerre.
22. Qui d’autre prétendait être dans le service du Maître céleste? Se sont-ils occupés de son “avoir” après la Première Guerre mondiale?
22 Naturellement, les membres des Églises de la chrétienté prétendaient être dans le service du Seigneur céleste Jésus Christ. Eh bien, sont-ils allés cultiver le champ qui s’ouvrait devant eux à la fin de la Première Guerre mondiale, le 11 novembre 1918? Ont-ils produit des disciples pour le Roi régnant? Non! Ils ont fait des compromis avec les hommes politiques et les militaristes du présent monde. Ils ne se sont pas préoccupés de l’“avoir” du Roi dont la domination princière doit s’accroître sans fin. Ils ont porté leur attention sur la Société des Nations, celle que le Conseil fédéral des Églises du Christ en Amérique a appelée “l’expression politique du Royaume de Dieu sur la terre”. (Ésaïe 9:6, 7.) Ils ont cherché à augmenter le nombre des soutiens et des adorateurs de cette organisation internationale pour la paix et la sécurité mondiales. Aujourd’hui les sectes et les diverses dénominations de la chrétienté soutiennent les Nations unies.
23. S’étant abstenus de cultiver le champ mondial, que n’ont-ils donc pas annoncé aux hommes?
23 Au cours du règlement des comptes qui a lieu en notre temps où le Seigneur Jésus Christ scrute tous ceux qui se disent ses serviteurs, les prétendus “esclaves” de la chrétienté, n’ayant pas fait fructifier son “avoir”, ne peuvent rien lui présenter. Ils n’ont pas cultivé le champ mondial dans l’intérêt du Royaume messianique. Au contraire, ils lui ont tourné le dos et n’ont pas annoncé aux hommes que ce Royaume est établi.
24. Par quoi ceux qui sont décrits au paragraphe trois de la résolution sur le “nouveau nom” ressemblent-ils à l’“esclave paresseux”?
24 Cependant, même parmi ceux qui étaient en contact avec les fidèles “esclaves” de Jésus Christ, le Roi régnant, est apparue une classe de chrétiens oints qui ressemblaient à l’“esclave méchant et paresseux”. C’est de cette classe qu’il est fait mention au troisième paragraphe de la Résolution intitulée “Un nouveau nom” et qui fut adoptée le dimanche après-midi 26 juillet 1931 à l’assemblée internationale qui s’est tenue à Columbus (Ohio), sous les auspices de la Société Watch Tower. Voici ce paragraphe:
Attendu que, peu de temps après la mort de Charles T. Russell, une scission se produisit entre ceux qui avaient été associés avec lui dans la dite œuvre, division qui décida un certain nombre d’entre eux à se retirer de la Tour de Garde, Société de Bibles et de Tracts; attendu que ces personnes ont depuis lors refusé de coopérer avec la dite Société et son œuvre, refusé d’accepter la vérité telle qu’elle est publiée par la Tour de Garde, Société de Bibles et de Tracts, dans le journal mensuel La Tour de Garde et les autres écrits publiés durant ces dernières années par les susdites corporations; qu’elles se sont opposées et s’opposent encore actuellement à l’œuvre de la dite Société, qui consiste à proclamer le message annonçant le royaume de Dieu et le jour de vengeance de notre Dieu contre toutes les parties constitutives de l’organisation de Satan; attendu que ces opposants se sont constitués en diverses et nombreuses associations qui portent maintenant des noms tels que: “Étudiants de la Bible”, “Étudiants Associés de la Bible”, “Russellistes enseignant la vérité telle qu’elle fut interprétée par le Pasteur Russell”, “Stand-Fasters” [ceux qui tiennent ferme], ainsi que d’autres noms semblables, et que toutes ces pratiques tendent à créer la confusion et à provoquer des malentendus (...)
25. Que n’ont donc pas partagé ceux-là et à quoi n’ont-ils pas participé?
25 En fait, ceux qui ont refusé de coopérer et qui se sont même opposés, ceux-là n’ont pas accepté le “nouveau nom”, celui de témoins de Jéhovah, et ne se sont pas fait connaître comme témoins chrétiens de Jéhovah. Ils n’ont pas partagé les terribles souffrances que les porteurs du “nouveau nom” endurent depuis lors et n’ont pas participé à l’œuvre qui consiste à annoncer en tous lieux le Royaume de Jéhovah et de son Messie, le Royaume établi. Ils n’ont donc pas travaillé au prodigieux accroissement du champ en vue de cultiver et de produire des disciples de Christ. Ce champ comprend, à l’heure actuelle, plus de 207 pays et oblige à publier le message du Royaume en plus de 160 langues. Malgré les persécutions en différents pays, ce travail de culture du champ (qui est le monde des hommes) en vue de produire de nouveaux disciples du Christ approche de sa conclusion. Cette œuvre se fait actuellement sous la direction des quatre-vingt-quinze filiales de la Société Watch Tower.
26. Montrez que le reste des “esclaves” oints ont été bénis des cieux.
26 Manifestement donc, Jéhovah, le Dieu Très-Haut, et son Fils Jésus Christ bénissent l’accroissement de l’“avoir” du Roi messianique, la multiplication de ses “talents”. Les “esclaves” oints qui font usage des “talents” constatent que c’est là une responsabilité qui procure beaucoup de joie et ils s’efforcent d’être des ‘esclaves bons et fidèles’ au point de vue de leur Maître céleste. Ils ne tiennent nullement à avoir à leurs côtés des membres de la classe de l’“esclave méchant et paresseux”. Ils s’efforcent plutôt d’aider ceux qui remplissent les conditions posées par les Écritures à se joindre à eux et à devenir des ministres productifs de la Parole de Dieu. Leurs efforts, motivés par l’amour, sont bénis de Dieu. La preuve en est, par exemple, qu’en 1972 il y a eu 163 123 enseignés qui ont pris le baptême comme disciples du Seigneur Jésus Christ. De 1968 à 1972, soit en cinq ans, il y en a eu plus d’un demi-million (exactement 680 871) qui ont ainsi été baptisés de par le monde. Le reste des “esclaves” oints qui augmentent l’“avoir” du Seigneur ne croient donc pas qu’il moissonne injustement là où lui-même, quand il était sur terre, n’avait pas semé.
“ENLEVEZ-LUI DONC LE TALENT”
27. Quelle fut la décision du maître concernant l’esclave inutile?
27 Dans la parabole, quelle fut la décision du maître concernant l’esclave qui ne lui avait pas présenté ce qui était à lui “avec un intérêt”? À propos de l’“esclave méchant et paresseux”, qui s’est révélé inutile, le maître, indigné, dit ceci: “Enlevez-lui donc le talent et donnez-le à celui qui a les dix talents. Car à tout homme qui a, l’on donnera encore et il sera dans l’abondance; mais quant à celui qui n’a pas, on lui enlèvera même ce qu’il a. Et jetez l’esclave bon à rien dans les ténèbres du dehors. C’est là qu’il y aura ses pleurs et ses grincements de dents.” — Matthieu 25:28-30.
28. Quelle invitation ne reçut-il pas? Que signifiait pour lui le fait d’être jeté dans les ténèbres du dehors?
28 Le maître n’invite pas l’esclave à entrer dans sa joie. Il ne l’établit pas chef sur beaucoup de choses, parce qu’il ne l’a pas trouvé fidèle dans peu de choses. Il ne l’appelle pas “esclave bon et fidèle”, mais “esclave bon à rien”. L’esclave ne reste ni dans le service ni dans la maison de son maître. Il est expulsé de la maison et jeté “dans les ténèbres du dehors”. Manifestement donc, c’est pendant la nuit que le maître, à son retour, a réglé ses comptes. Il y avait donc dehors des “ténèbres” dans lesquelles on pouvait lancer l’esclave. Là, au lieu de trouver la joie de son maître, il pleurerait et grincerait des dents à cause des conditions dans lesquelles on l’avait jeté.
29. Quelle leçon solennelle les “esclaves” oints de notre temps trouvent-ils ici?
29 On trouve ici une leçon solennelle à l’adresse des “esclaves” oints de notre temps. Il leur faut continuer à travailler en vue d’augmenter l’“avoir” de leur Maître céleste. Sinon, leur Maître leur enlèvera les richesses qu’il leur a confiées. Eux aussi seront alors jetés dans les “ténèbres du dehors” pour y retrouver la classe de l’“esclave méchant et paresseux”. Depuis la fin des temps des Gentils en 1914, il fait nuit sur le monde des hommes à l’extérieur de la maison éclairée du Maître céleste Jésus Christ. Cette nuit s’étend également sur la chrétienté. Mais ces ténèbres deviendront absolument opaques quand, à l’heure divinement marquée, la “grande tribulation” se déchaînera soudain sur cette génération (Matthieu 24:21, 22; Luc 21:34-36). C’est dans ces ténèbres meurtrières que sera jetée la classe de l’“esclave méchant et paresseux” pour y pleurer et y grincer des dents en compagnie des hypocrites religieux, jusqu’à ce que tous aient péri.
30. Comment le talent est-il enlevé à la classe de l’“esclave paresseux” et à qui est-il donné? Pourquoi?
30 Au temps de la parousie du Maître, à l’époque où il règle ses comptes avec ses “esclaves”, aussi bien avec ceux qui meurent qu’avec les différentes classes encore sur terre, il est une chose qui ressort dès à présent. La classe de l’“esclave méchant et paresseux” ne fait pas d’affaires avec son unique “talent” et ne fait rapporter aucun intérêt à l’argent du Maître. En conséquence, le Maître est déjà en train d’enlever le “talent” à cette classe infidèle qui a survécu en tant que classe jusqu’à présent. Il ne lui attribue aucun territoire à cultiver et à rendre productif. Il ne traite pas les membres de cette classe comme des esclaves à lui; il ne reconnaît ni n’accepte leurs activités religieuses. Il ne leur permet pas d’avoir part à la joyeuse lumière de sa maison. Leur unique “talent” leur est enlevé, et le champ d’activité qui leur avait été assigné est donné à la classe de l’“esclave bon et fidèle” qui a augmenté ou qui augmente l’“avoir” du Roi jusqu’à “dix talents”, mettant en œuvre toutes ses capacités pour produire des disciples dans le champ. — Matthieu 28:19, 20; Psaume 2:8.
31. a) Quel principe divin est ainsi démontré? b) Les “capacités” mises à part, que n’avait pas cet esclave? Que lui arriva-t-il?
31 Ainsi est démontré le principe divin selon lequel “à tout homme qui a, l’on donnera encore et il sera dans l’abondance; mais quant à celui qui n’a pas, on lui enlèvera même ce qu’il a”. (Matthieu 25:29.) Dans la parabole l’“esclave méchant et paresseux” avait un “seul talent”, mais il n’avait pas ce que la possession de cet unique talent aurait dû réveiller en lui. Ce quelque chose de plus aurait dû être un zèle fidèle pour son maître, de la reconnaissance pour ce qu’on lui avait confié, et la conviction que son maître méritait de voir se multiplier ce “seul talent”. Le fait que l’esclave ne put faire état d’aucun accroissement au moment du règlement des comptes témoigne — sans parler de son excuse — qu’il ne possédait pas ce quelque chose de plus. C’est pourquoi l’unique talent fut enlevé à cet “esclave bon à rien”. Il avait trahi la confiance de son maître. Il fut renvoyé de son service et retranché de sa maison.
32. Quel est ce quelque chose de plus que la classe de l’“esclave paresseux” n’a pas depuis 1919? Qu’est-ce qui lui est donc enlevé?
32 Le même principe s’applique à la classe moderne de l’“esclave méchant et paresseux”. Aux membres de cette classe fut confié ce qui correspond à “un seul talent”. Cela venait de leur Maître céleste, notamment à partir de 1919, la première année de l’après-guerre. Mais eux devaient posséder quelque chose qui serait le complément de ce “seul talent”. Cette chose complémentaire que la possession d’“un seul talent” aurait dû susciter en eux, c’étaient le zèle et la fidélité envers le Royaume messianique de Jéhovah, la conviction que leur Maître céleste méritait de recevoir un accroissement dans le champ produisant des disciples, et encore le désir de prendre une aussi grande part que possible à la proclamation du Royaume établi et à l’œuvre consistant à faire des disciples des gens de toutes les nations et non pas seulement de ceux de la nation juive à laquelle Jésus Christ avait limité son ministère public et privé. Comme ils ne possèdent pas tout cela, le “talent” leur est enlevé, comme l’attestent les faits de notre temps.
33. a) Aux dépens de qui les membres de la classe de l’“esclave bon et fidèle” reçoivent-ils abondamment? b) Quelle joie connaissent-ils et qu’espèrent-ils?
33 Par contre, les membres des classes de l’“esclave bon et fidèle” possèdent, eux, ce qui doit être le complément des “talents” que leur a confiés leur Maître céleste. Comme le dit la parabole, on leur donne encore, et cela aux dépens de la classe de l’“esclave méchant et paresseux”. On leur accorde d’autres occasions et privilèges en tant qu’“esclaves” responsables, utiles, dignes de confiance. Aussi sont-ils vraiment dans l’“abondance”, dans un champ agrandi où l’on produit des disciples. Comme ils réjouissent le cœur de leur Maître, leur joie est débordante et ils ont un avant-goût de la joie que leur Maître éprouve dans son Royaume, qui est établi. Cette joie les affermit et les incite à s’activer dans son service jusqu’à la fin de leur carrière terrestre. Et quand cette fin arrive, ils espèrent, grâce à la résurrection, entrer dans la plénitude de sa joie et se voir établis chefs sur beaucoup de choses dans son Royaume millénaire. Alors ils connaîtront pleinement le bonheur des “esclaves” qui ont part à la “première résurrection”. — Révélation 20:6.
34. Que prouve l’accomplissement final de la parabole des “talents”? Pourquoi?
34 Voilà donc comment a lieu depuis 1919 l’accomplissement final de la parabole des “talents”. Toutes ces choses, on a pu les observer par toute la terre habitée. Les membres de la classe de l’“esclave bon et fidèle” en sont particulièrement conscients. Tout cela concourt à prouver que la parousie ou présence invisible du Roi Jésus Christ est en cours depuis la fin des temps des Gentils en 1914. Faisant partie de la prophétie du Christ concernant le “signe”, la parabole des “talents” est donc un élément du grand “signe” de la “présence” du Christ et de la “conclusion du système de choses”. — Matthieu 24:3.
35. Pourquoi continuerons-nous d’examiner plus avant la prophétie du Christ?
35 Cependant, avec la parabole des “dix vierges” et celle des “talents”, tout n’a pas été dit sur le “signe” de la présence invisible du Christ. Une autre parabole encore est un élément important de sa prophétie sur le “signe”. Sa réalisation à notre époque est une autre preuve que la présence ou parousie du Seigneur Jésus Christ est en cours. Pourquoi ne pas l’examiner?
[Illustration, page 239]
R. J. Martin
[Illustration, page 240]
J. F. Rutherford