Chapitre 10
Ils grandissent dans la connaissance exacte de la vérité
LES TÉMOINS DE JÉHOVAH n’ont pas cherché à introduire de nouvelles doctrines, un nouveau genre de culte, une nouvelle religion. Par contre, leur histoire moderne fait apparaître leurs efforts consciencieux pour enseigner le contenu de la Bible, la Parole de Dieu. C’est la Bible qui est le fondement de toutes leurs croyances et de leur mode de vie. Plutôt que de forger des croyances qui refléteraient les tendances permissives du monde actuel, ils cherchent à se conformer de toujours plus près aux enseignements bibliques et aux pratiques du christianisme du Ier siècle.
Au début des années 1870, Charles Russell et ses compagnons ont entrepris d’étudier la Bible très sérieusement. Force leur fut de constater que la chrétienté avait largement dévié des enseignements et des pratiques du christianisme primitif. Frère Russell n’a pas affirmé avoir été le premier à discerner cela, et il a reconnu franchement être redevable à d’autres personnes pour l’aide qu’elles lui avaient apportée durant ses premières années d’étude des Saintes Écritures. Il a parlé avec reconnaissance du bon travail que divers mouvements de la Réforme avaient accompli dans le but de faire davantage briller la lumière de la vérité. Il a cité par leurs noms des hommes qui étaient ses aînés de plusieurs années: Jonas Wendell, George Stetson, George Storrs et Nelson Barbour, lesquels ont personnellement et de différentes façons contribué à sa compréhension de la Parole de Dieua.
Il a également dit ceci: “Les doctrines que nous soutenons et qui, elles aussi, semblent si récentes, si neuves et si différentes, ont été déjà soutenues d’une certaine manière longtemps avant nous: L’élection, la grâce gratuite, le rétablissement de toutes choses, la justification, la sanctification, la glorification et la résurrection, par exemple.” Il n’était pas rare, toutefois, qu’un groupe religieux se distingue par une compréhension plus claire d’une vérité biblique, un autre groupe par une autre vérité, et ainsi de suite. Bien souvent, ces groupes n’arrivaient pas à progresser davantage parce qu’ils étaient empêtrés dans des doctrines et des credos imprégnés des croyances qui avaient eu cours dans la Babylone et dans l’Égypte antiques ou qui étaient empruntées aux philosophes grecs.
Mais quel groupe, avec l’aide de l’esprit de Dieu, reprendrait peu à peu dans son intégralité le “modèle des paroles salutaires” auxquelles les chrétiens du Ier siècle tenaient tant (2 Tim. 1:13)? De quels humains pourrait-on dire que leur sentier était “comme la lumière brillante qui devient de plus en plus claire jusqu’à ce que le jour soit solidement établi”? (Prov. 4:18.) Qui effectuerait vraiment l’œuvre à propos de laquelle Jésus avait donné cet ordre: “Vous serez mes témoins (...) jusque dans la partie la plus lointaine de la terre”? Qui non seulement ferait des disciples, mais aussi ‘leur enseignerait à observer toutes les choses’ que Jésus avait commandées (Actes 1:8; Mat. 28:19, 20)? Le temps était-il proche où le Seigneur ferait apparaître nettement la distinction entre ces vrais chrétiens qu’il avait comparés à du blé, et les faux qu’il avait comparés à de la mauvaise herbe (en fait, une variété de mauvaise herbe qui, avant maturité, ressemble beaucoup au bléb) (Mat. 13:24-30, 36-43)? Qui s’avérerait être “l’esclave fidèle et avisé” auquel le Maître, Jésus Christ, durant sa présence en tant que Roi, confierait de nouvelles responsabilités en rapport avec l’œuvre prédite pour la conclusion du système de choses? — Mat. 24:3, 45-47.
Ils font briller la lumière
Jésus chargea ses disciples de porter à d’autres la lumière de la vérité divine qu’ils avaient reçue de lui. “Vous êtes la lumière du monde”, a-t-il dit. “Que votre lumière brille devant les hommes.” (Mat. 5:14-16; Actes 13:47). Charles Russell et ses compagnons ont compris qu’ils avaient l’obligation de faire briller leur lumière.
Croyaient-ils qu’ils avaient toutes les réponses, la pleine lumière de vérité? À cette question, frère Russell a répondu très explicitement: “Absolument pas; pas plus que nous ne les aurons avant le ‘jour parfait’.” (Prov. 4:18, Sa). Souvent, ils parlaient de leurs croyances bibliques comme de “la vérité présente”, non dans l’idée que la vérité par elle-même change, mais plutôt en pensant que la compréhension qu’ils en avaient était progressive.
Ces étudiants de la Bible sincères n’ont pas renoncé à l’idée qu’en matière de religion la vérité existe. Pour eux, Jéhovah était le “Dieu de vérité” et la Bible sa Parole de vérité (Ps. 31:5; Josué 21:45; Jean 17:17). Ils discernaient que beaucoup de choses leur échappaient encore, mais cela ne les empêchait pas d’affirmer avec conviction ce qu’ils avaient appris dans la Bible. Et lorsque des doctrines et des pratiques religieuses traditionnelles étaient en contradiction avec ce qu’ils trouvaient clairement énoncé dans la Parole inspirée de Dieu, alors à l’exemple de Jésus Christ ils dévoilaient le mensonge, même si cela leur attirait les moqueries et la haine du clergé. — Mat. 15:3-9.
Pour que d’autres profitent de cette nourriture spirituelle, Charles Russell a fait paraître, en juillet 1879, le périodique Le Phare de la Tour de Sion et Messager de la Présence de Christ.
La Bible: vraiment la Parole de Dieu
Si Charles Russell avait confiance en la Bible, ce n’était pas pour accepter un point de vue ayant cours à l’époque. Au contraire, le courant de pensée plutôt en vogue à ce moment-là était la haute critique, dont les tenants mettaient en question la fiabilité du récit biblique.
Dans sa jeunesse, Charles Russell avait été un membre actif de l’Église congrégationaliste, mais l’aberration des dogmes traditionnels l’avait rendu sceptique. En constatant que ce qu’on lui avait enseigné ne pouvait guère être défendu avec la Bible, il a cessé de croire en ces dogmes religieux et, du même coup, en la Bible. Par la suite, il a exploré les grandes religions orientales, qui ne lui ont rien apporté non plus. Puis il a commencé à se demander si ce n’était pas la Bible qui était mal représentée par les credos de la chrétienté. Encouragé par ce qu’il a entendu un soir à une réunion adventiste, il a commencé une étude systématique des Écritures. Ce qui s’est alors dévoilé devant lui, c’était la Parole inspirée de Dieu.
Peu à peu, il s’est émerveillé de découvrir l’harmonie de la Bible: harmonie interne, mais aussi avec la personnalité de Celui qu’elle présente comme son divin Auteur. Pour faire bénéficier autrui de ses découvertes, il a par la suite écrit le livre Le divin Plan des Âges, qui a été publié en 1886. Dans ce livre, il menait entre autres choses une grande réflexion sur le thème “La Bible: Révélation divine vue à la lumière de la raison”. À la fin du chapitre, il affirmait sans équivoque: “La profondeur, la puissance, la sagesse et l’étendue du témoignage de la Bible nous convainquent que ce n’est pas l’homme, mais le Dieu Tout-Puissant qui est l’auteur de ces plans et de ces révélations.”
La confiance en la Bible tout entière considérée comme la Parole de Dieu est toujours une pierre d’angle des croyances des Témoins de Jéhovah à notre époque. Dans le monde entier, ils possèdent des auxiliaires d’étude qui leur permettent d’examiner personnellement les preuves de son inspiration. Leurs périodiques contiennent souvent des articles sur le thème de l’inspiration de la Bible. En 1969, ils ont publié le livre La Bible est-elle vraiment la Parole de Dieu? Vingt ans plus tard, le livre La Bible: Parole de Dieu ou des hommes? jetait un nouveau regard sur le sujet de l’authenticité de la Bible, apportait de nouvelles preuves et tirait la même conclusion: La Bible est vraiment la Parole inspirée de Dieu. Un autre de leurs livres, imprimé en 1963 et mis à jour en 1990 (pour l’édition anglaise), s’intitule “Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile”. On trouve encore des éléments à ce sujet dans leur encyclopédie biblique publiée en anglais en 1988, intitulée La perspicacité grâce aux Écritures.
En étudiant ces écrits, individuellement ou dans leur congrégation, les Témoins de Jéhovah ont acquis la conviction que Dieu lui-même a dirigé par son esprit la rédaction de la Bible, même si ce sont une quarantaine d’humains, sur une période de 16 siècles, qui ont été employés pour consigner ce qui constitue ses 66 livres. L’apôtre Paul a écrit en effet: “Toute Écriture est inspirée de Dieu.” (2 Tim. 3:16; 2 Pierre 1:20, 21). Cette conviction est un élément puissant dans la vie des Témoins de Jéhovah. Un journal anglais a dit à ce sujet: “Toutes les actions des Témoins sont motivées par une raison biblique. En fait, leur unique doctrine fondamentale est de reconnaître que la Bible est (...) véridique.”
Ils apprennent à connaître le vrai Dieu
Il n’a pas fallu longtemps à frère Russell et à ses compagnons, à mesure qu’ils étudiaient les Écritures, pour constater que le Dieu dépeint dans la Bible n’est pas le Dieu de la chrétienté. Voilà qui était important, car, comme Jésus l’a dit, l’espérance de vie éternelle des gens dépend de leur connaissance du seul vrai Dieu et de celui qu’il a envoyé, son principal Instrument de salut (Jean 17:3; Héb. 2:10). Charles Russell et le groupe qui étudiait la Bible avec lui ont discerné que la justice de Dieu est en parfait équilibre avec sa sagesse, son amour et sa puissance, et que ces attributs se retrouvent dans toutes ses œuvres. S’appuyant sur la connaissance qu’ils avaient alors du dessein de Dieu, ils ont expliqué pourquoi Dieu permet le mal et ont inclus cette explication dans un livre de 162 pages intitulé Food for Thinking Christians (Nourriture pour les chrétiens réfléchis), une de leurs toutes premières publications et une des plus diffusées, parue au début comme une édition spéciale de La Tour de Garde en septembre 1881.
Leur étude de la Parole de Dieu leur a permis de comprendre que le Créateur a un nom personnel et qu’il donne aux humains la possibilité de le connaître et de nouer des relations étroites avec lui (1 Chron. 28:9; És. 55:6; Jacq. 4:8). La Tour de Garde d’octobre-novembre 1881 (en anglais) faisait cette remarque: “Le nom JÉHOVAH ne s’applique à nul autre qu’à l’Être suprême, notre Père, celui que Jésus appela Père et Dieu.” — Ps. 83:18; Jean 20:17.
L’année suivante, à la question “Affirmez-vous que la Bible n’enseigne pas qu’il y a trois personnes en un seul Dieu?”, ces Étudiants de la Bible ont donné la réponse ci-après: “Oui: Au contraire, elle nous dit qu’il y a un seul Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ de qui sont toutes choses (ou qui a créé toutes choses). Nous croyons donc en un seul Dieu et Père ainsi qu’en un seul Seigneur, Jésus Christ. (...) Mais ils forment deux personnes, et non une. Ils sont un simplement dans le sens qu’ils sont unis. Nous croyons aussi en un esprit de Dieu. (...) Mais il n’est pas plus une personne que ne le sont l’esprit des démons et l’esprit du monde ou l’esprit de l’antichrist.” — La Tour de Garde, juin 1882 (en anglais); Jean 17:20-22.
Ils attachent une grande valeur au nom de Dieu
Peu à peu, les Étudiants de la Bible ont ouvert les yeux sur l’importance que les Écritures inspirées donnent au nom personnel de Dieu. Dans les traductions anglaises, telles que la Bible catholique de Douay et la Bible protestante du roi Jacques, ce nom avait toujours été dissimulé, comme il l’a été plus tard, au XXe siècle, dans des traductions en de nombreuses langues. Mais beaucoup de traductions, ainsi que des ouvrages de référence sur la Bible, confirmaient que le nom Jéhovah figure des milliers de fois dans le texte en langue originale, soit bien plus souvent qu’aucun autre nom, et plus souvent que des titres comme Dieu et Seigneur, toutes occurrences confondues. Ces Étudiants de la Bible étant “un peuple pour son nom”, ils ont attaché de plus en plus de valeur au nom divin (Actes 15:14). Dans La Tour de Garde du 1er janvier 1926 en anglais (mars 1926 en français), ils ont soulevé une question sur laquelle, à leur avis, tout le monde devait se prononcer, savoir: “Qui honorera Jéhovah?”
S’ils mettaient l’accent sur le nom de Dieu, ce n’était pas simplement une question de connaissance religieuse. Comme ils l’ont expliqué dans le livre Prophétie (publié en anglais en 1929), la question suprême sur laquelle doivent se prononcer toutes les créatures intelligentes a trait au nom et à la parole de Jéhovah Dieu. Les Témoins de Jéhovah insistent sur ce point: la Bible montre que tout le monde doit connaître le nom de Dieu et le tenir pour sacré (Mat. 6:9; Ézéch. 39:7). Ce nom doit être lavé de tout l’opprobre qui a été jeté sur lui, non seulement par ceux qui ont défié ouvertement Jéhovah, mais aussi par ceux qui ont donné de lui une fausse image par leurs doctrines et leurs actes (Ézéch. 38:23; Rom. 2:24). S’appuyant sur les Écritures, les Témoins reconnaissent que le bonheur de tout l’univers et de ses habitants dépend de la sanctification du nom de Jéhovah.
Ils comprennent qu’avant l’intervention de Jéhovah pour détruire les méchants, ses témoins ont le devoir et l’honneur de dire à autrui la vérité à son sujet. C’est ce que font les Témoins de Jéhovah depuis un certain temps par la terre entière. Ils assument cette responsabilité avec tant de zèle que partout dans le monde celui qui emploie communément le nom Jéhovah est aussitôt assimilé à un Témoin de Jéhovah.
Ils dévoilent la fausseté de la Trinité
Agissant en témoins de Jéhovah, Charles Russell et ses compagnons ressentaient vivement qu’ils avaient la responsabilité de dévoiler les enseignements qui dénaturaient Dieu, et ce afin d’aider les gens qui aimaient la vérité à comprendre que ces enseignements n’étaient pas fondés sur la Bible. S’ils n’ont pas été les premiers à discerner que la Trinité n’est pas bibliquec, ils ont par contre discerné que pour être de fidèles serviteurs de Dieu ils avaient la responsabilité de divulguer la vérité à ce sujet. Courageusement, pour le bien de tous ceux qui aiment la vérité, ils ont divulgué les origines païennes de cette doctrine pivot de la chrétienté.
La Tour de Garde de juin 1882 (en anglais) déclarait: “Beaucoup de philosophes païens constatant qu’il serait opportun d’embrasser la religion montante [une forme apostate du christianisme qui avait l’aval des empereurs romains au IVe siècle de n. è.] se sont mis à lui paver un chemin plus facile en essayant de découvrir des correspondances entre le christianisme et le paganisme, et ainsi de fusionner les deux. Ils n’ont que trop bien réussi. (...) Tout comme la vieille théologie avait quantité de dieux principaux avec quantité de demi-dieux des deux sexes, les pagano-chrétiens (si l’on peut dire) se sont mis à en refaire la liste pour la nouvelle théologie. C’est pourquoi à cette époque a été inventée la doctrine de trois Dieux — Dieu le Père, Dieu le Fils, et Dieu le Saint-Esprit.”
Certains ecclésiastiques s’étaient efforcés de donner une couleur biblique à leur enseignement en citant des textes comme 1 Jean 5:7. Mais frère Russell a montré, preuves à l’appui, que les biblistes savaient très bien qu’une partie de ce texte était une interpolation, une insertion apocryphe faite par un scribe pour soutenir un enseignement que l’on ne trouve pas dans les Écritures. D’autres défenseurs de la Trinité invoquaient Jean 1:1, mais La Tour de Garde a analysé le contenu et le contexte de ce verset pour montrer qu’il n’étayait absolument pas la croyance en la Trinité. En harmonie avec cela, dans son numéro de juillet 1883 (en anglais), La Tour de Garde disait: “Si l’on avait accordé plus d’importance à l’étude de la Bible qu’à celle des écrits ecclésiastiques, le sujet aurait été plus clair pour tous. La doctrine de la trinité est tout à fait contraire à l’Écriture.”
Frère Russell a montré franchement qu’il était insensé d’affirmer croire en la Bible tout en enseignant une doctrine comme celle de la Trinité, qui est en contradiction avec la Bible. Ainsi, il a écrit: “Dans quel fouillis de contradictions et de confusion se trouvent ceux qui disent que Jésus et le Père sont un seul Dieu! Cela voudrait dire que notre Seigneur Jésus a joué les hypocrites quand il était sur terre, qu’il a seulement fait semblant de s’adresser à Dieu dans la prière, puisque lui-même était aussi ce Dieu. (...) En outre, le Père étant immortel depuis toujours, il ne pouvait pas mourir. Comment, dans ce cas, Jésus a-t-il pu mourir? Si Jésus n’est pas mort, les apôtres sont tous des faux témoins lorsqu’ils annoncent sa mort et sa résurrection. Pourtant, les Écritures déclarent qu’il est bel et bien mortd.”
Ainsi, très tôt dans leur histoire contemporaine, les Témoins de Jéhovah ont fermement rejeté le dogme de la Trinité propre à la chrétienté, lui préférant l’enseignement de la Bible elle-même, enseignement qui est à la fois logique et réconfortante. L’œuvre qu’ils ont entreprise pour divulguer ces vérités et pour donner au monde entier l’occasion de les entendre a pris une ampleur inégalée jusqu’à ce jour par une personne ou un groupe quelconque.
Quelle est la condition des morts?
Depuis sa jeunesse, une question préoccupait beaucoup Charles Russell: Quel est l’avenir des gens qui n’ont pas accepté les dispositions divines pour le salut? Enfant, pensant que les ecclésiastiques enseignaient la Parole de Dieu, il croyait à l’enfer de feu. Il lui était arrivé de sortir la nuit pour écrire à la craie des textes bibliques à des endroits bien en vue afin que les passants se rendant à leur travail soient avertis et soient sauvés de cet horrible sort, de ces tourments éternels.
Plus tard, après avoir vu par lui-même ce que la Bible enseigne en réalité, il aurait dit, selon un de ses compagnons: “Si la Bible enseigne vraiment que les supplices éternels sont le destin de tous sauf des saints, il faut le prêcher, oui, le crier sur tous les toits, et ce à longueur de semaines, de jours, d’heures; par contre, si elle n’enseigne pas cela, il faut le faire savoir, et ôter cette infâme tache qui déshonore le saint nom de Dieu.”
Très tôt dans son étude de la Bible, Charles Russell a discerné que l’enfer n’est pas un lieu de tourments pour les âmes après la mort. En cela, il a très probablement été aidé par George Storrs, l’éditeur du Bible Examiner (Le scrutateur de la Bible), dont il a parlé avec une vive reconnaissance dans ses articles, et qui, pour sa part, a beaucoup écrit sur la condition des morts telle qu’il la concevait à partir de la Bible.
Et au sujet de l’âme? Les Étudiants de la Bible soutenaient-ils la croyance selon laquelle l’âme est une partie spirituelle de l’être humain, et qui continue à vivre après la mort du corps? Non; bien au contraire, en 1903, La Tour de Garde déclarait: “Remarquons-le bien: la leçon n’est pas que l’homme a une âme, mais que l’homme est une âme, un être. Prenons une illustration dans la nature, avec l’air que nous respirons: il est composé d’oxygène et d’azote, ni l’un ni l’autre n’étant l’atmosphère, ou l’air; par contre, la combinaison des deux gaz, dans les bonnes proportions chimiques, forme l’atmosphère. Il en va de même pour l’âme. Dieu nous parle en partant de ce point de vue, à savoir que chacun de nous est une âme. Il ne s’adresse pas à notre corps ni à notre souffle de vie, mais il s’adresse à nous en tant qu’êtres intelligents, ou âmes. Lorsqu’il prononça la peine sanctionnant la violation de sa loi, il ne s’est pas adressé en particulier au corps d’Adam, mais à l’homme, à l’âme, à l’être intelligent: ‘Tu!’ ‘Le jour où tu en mangeras, tu mourras à coup sûr.’ ‘L’âme qui pèche — elle, elle mourra.’ — Gen. 2:17; Ézéch. 18:20.” Voilà qui était en harmonie avec ce que La Tour de Garde avait affirmé dès avril 1881f.
Mais alors, comment est née la croyance en l’immortalité inhérente à l’âme humaine? Qui en a été l’auteur? Après avoir soigneusement consulté la Bible et l’histoire religieuse, frère Russell a écrit dans La Tour de Garde du 15 avril 1894 (en anglais): “Il apparaît qu’elle n’est pas venue de la Bible. (...) La Bible déclare très nettement que l’homme est mortel, qu’il lui est possible de mourir. (...) En parcourant attentivement les pages de l’Histoire, on découvre que la doctrine de l’immortalité humaine est l’essence de toutes les religions païennes, alors qu’elle n’est pas enseignée par les témoins de Dieu inspirés. (...) Il n’est donc pas vrai que Socrate et Platon ont été les premiers à enseigner cette doctrine: elle a été enseignée avant par un autre personnage, quelqu’un d’encore plus capable. (...) La première fois que l’on rencontre ce faux enseignement, c’est dans la plus vieille histoire connue de l’homme, dans la Bible. Le faux enseignant, c’était Satang.”
L’enfer ‘arrosé’
Frère Russell désirait tant ôter du nom de Dieu l’infâme tache laissée par l’enseignement des tourments éternels dans un enfer de feu qu’il a écrit un tract ayant pour titre “Les Écritures enseignent-elles que les tourments éternels sont le salaire du péché?” (The Old Theology [Cahiers trimestriels de théologie ancienne], 1889). On y lisait:
“La théorie des tourments éternels a une origine païenne, à cela près qu’enseignée par les païens elle n’était pas la doctrine impitoyable qu’elle est devenue par la suite, en s’intégrant peu à peu dans le pseudo-christianisme quand celui-ci, au IIe siècle, a absorbé les philosophies païennes. Il ne restait plus à la grande apostasie qu’à agrémenter la philosophie païenne des détails horribles auxquels tant de gens croient aujourd’hui, à les peindre sur les murs des églises, comme on l’a vu en Europe, à les écrire dans leurs credos et leurs cantiques, et à pervertir la Parole de Dieu de façon à donner un semblant d’aval divin à ce blasphème déshonorant pour Dieu. En conséquence, la crédulité d’aujourd’hui reçoit cette théorie en legs, non du Seigneur, ni des apôtres, ni des prophètes, mais de l’esprit de compromis qui a sacrifié la vérité ainsi que la raison et a honteusement perverti les doctrines du christianisme par ambition impie et soif du pouvoir, de la richesse et du nombre. Les tourments éternels comme châtiment du péché étaient une notion inconnue des patriarches du passé; ils étaient inconnus des prophètes de l’ère juive; inconnus du Seigneur et des apôtres; pourtant, ils constituent la doctrine majeure du pseudo-christianisme depuis la grande apostasie — et, depuis lors, c’est par ce fléau que les gens crédules, les ignorants et les superstitieux du monde sont tenus dans une obéissance servile jusqu’à la tyrannie. Rome décrétait les tourments éternels contre tous ceux qui résistaient à son autorité ou en faisaient fi, et, pour autant qu’elle en avait le pouvoir, elle commençait à les leur faire subir dans la vie présente.”
Frère Russell se disait bien que la majorité des gens sensés ne croyaient pas vraiment à la doctrine de l’enfer de feu. Mais, selon la remarque qu’il a faite en 1896 dans la brochure L’Enfer: ce que dit l’Écriture sainte au sujet de “l’Enfer”, “comme ils supposent que la Bible l’enseigne, chaque pas qu’ils font dans la compréhension et l’amour fraternel (...) est pour beaucoup un pas qui les éloigne de la Parole de Dieu, qu’ils jugent à tort responsable de cet enseignement”.
Pour faire revenir ces personnes réfléchies à la Parole de Dieu, frère Russell a reproduit dans cette brochure tous les textes de la King James Version (Bible du roi Jacques) dans lesquels on trouvait le mot enfer, pour que les lecteurs en voient bien le contenu, puis il a déclaré: “Dieu soit béni, nous n’y trouvons aucun lieu de tortures éternelles, tel que bien des confessions de foi, des cantiques et des sermons chrétiens l’enseignent à tort. Cependant, nous y trouvons un ‘enfer’, sheʼôl, haïdês, auquel toute la race humaine est condamnée, à cause du péché d’Adam, et duquel tous les humains ont été rachetés par la mort de notre Seigneur; ce lieu est la tombe, la mort. Nous y trouvons un autre ‘enfer’ (géhénna, la seconde mort, la destruction complète), qui nous est présenté comme le châtiment final de tous ceux qui, après avoir été rachetés, amenés à une connaissance complète de la vérité et rendus tout à fait capables d’y obéir, auront préféré la mort, en choisissant de s’opposer à Dieu et à sa justice. Et nos cœurs disent: Amen. Tes voies sont justes et véritables, Roi des nations! Seigneur, qui ne te craindrait, et ne glorifierait ton nom? Car seul tu es saint. Toutes les nations viendront et se prosterneront devant toi, parce que ta justice a été manifestée.” — Rév. 15:3, 4.
Ce que Charles Russell enseignait irritait et embarrassait le clergé de la chrétienté. En 1903, on lui a proposé d’en débattre en public. La question de la condition des morts a été au nombre des questions soulevées dans les débats qui ont eu lieu entre Charles Russell et E. Eaton, le porte-parole d’une alliance officieuse de pasteurs protestants de l’ouest de la Pennsylvanie.
Au cours de ces débats, frère Russell a fermement maintenu que “la mort est la mort, et que nos chers disparus sont réellement morts, qu’ils ne sont vivants ni avec les anges ni avec les démons dans un lieu de désespoir”. À l’appui, il a cité des textes bibliques comme Ecclésiaste 9:5, 10; Romains 5:12; 6:23; et Genèse 2:17. Il a dit également: “Ces textes sont en totale harmonie avec ce que vous ou moi, ou toute autre personne au monde saine d’esprit et logique, admettrait être la personnalité raisonnable et véritable de notre Dieu. Qu’est-il dit de notre Père céleste? Qu’il est juste, qu’il est sage, qu’il est amour, qu’il est puissant. Tous les chrétiens reconnaîtront que ces attributs sont ceux de la personnalité de Dieu. Si tel est le cas, est-il raisonnable de dire que l’on peut concevoir un Dieu à la fois juste et capable de punir une créature de sa main pour toute l’éternité, quel qu’ait été son péché? Je ne suis pas un défenseur du péché; moi-même, je ne vis pas dans le péché, et je ne prêche jamais le péché. (...) Mais je vous dis que tous ces gens autour de nous dont notre frère [M. Eaton] dit qu’ils polluent l’air de leurs blasphèmes contre Dieu et le saint nom de Jésus Christ sont des gens auxquels on a enseigné cette doctrine des tourments éternels. Et tous les assassins, les voleurs et les malfaiteurs qui remplissent les prisons, tous ont appris cette doctrine. (...) Ce sont de mauvaises doctrines; elles font depuis longtemps du tort au monde; elles ne font pas du tout partie de l’enseignement du Seigneur, et l’obscurantisme de l’âge des ténèbres ne s’est pas encore dissipé de devant les yeux de notre cher frère.”
On raconte qu’après le débat un ecclésiastique qui y avait assisté a dit à Charles Russell: “Je suis content de vous voir arroser l’enfer pour en éteindre les flammes.”
Pour faire davantage connaître la vérité sur la condition des morts, frère Russell a tenu, de 1905 à 1907, plusieurs assemblées d’un jour durant lesquelles il donnait le discours public “Voyage en enfer, aller et retour. Qui s’y trouve? Espoir de retour pour beaucoup”. Le titre éveillait la curiosité, et il a beaucoup attiré l’attention. Aux États-Unis et au Canada, dans les grandes villes comme dans les petites, ce discours a fait salle comble.
Parmi ceux qui ont été profondément touchés par ce que la Bible dit de la condition des morts, il y a eu aux États-Unis un étudiant de l’université de Cincinnati (Ohio) qui voulait devenir pasteur presbytérien. En 1913, il a reçu de son frère la brochure Où sont les morts? écrite par John Edgar, un Étudiant de la Bible qui était également médecin en Écosse. L’étudiant en question se nommait Frederick Franz. Après avoir lu la brochure avec attention, il a déclaré fermement: “C’est la vérité.” Sans hésitation, il a changé d’objectifs et s’est engagé dans le ministère à plein temps comme évangélisateur-colporteur. En 1920, il s’est joint aux volontaires servant au siège de la Société Watch Tower. De nombreuses années plus tard, il est devenu membre du Collège central des Témoins de Jéhovah et, par la suite, président de la Société Watch Tower.
Le sacrifice rédempteur de Jésus Christ
En 1872, dans le cadre de son examen des Écritures, frère Russell, avec ses compagnons, a étudié de plus près le sujet du rétablissement, relativement à la rançon fournie par Jésus Christ (Actes 3:21). Quelle joie pour lui de lire en Hébreux 2:9 que ‘Jésus Christ, par la grâce de Dieu, souffrit la mort pour tous’! Cela ne l’a pas amené à croire au salut universel, car il savait, toujours selon les Écritures, que l’on doit exercer la foi en Jésus Christ pour être sauvé (Actes 4:12; 16:31). Mais il a commencé à entrevoir — sans en mesurer sur-le-champ toute la portée — quelle merveilleuse possibilité le sacrifice rédempteur de Jésus Christ offrait aux humains. Ce sacrifice leur permettait d’obtenir ce qu’Adam avait perdu, leur donnait l’espérance de la vie éternelle dans la perfection humaine. Frère Russell n’a pas été insensible au sujet; il a discerné la signification profonde de la rançon et l’a vigoureusement soutenue, même quand des proches collaborateurs ont laissé des idées philosophiques corrompre leur raisonnement.
Vers le milieu de l’année 1878, frère Russell était, depuis près d’un an et demi, rédacteur adjoint de la revue Herald of the Morning (Messager du matin), dont Nelson Barbour était le rédacteur en chef. Mais quand, dans le numéro d’août 1878 de leur revue, Nelson Barbour a déprécié l’enseignement biblique de la rançon, Charles Russell a réagi en défendant énergiquement cette vérité essentielle de la Bible.
Sous le titre “La Rédemption”, Nelson Barbour avait montré, par un exemple, ce qu’il pensait de cet enseignement en ces termes: “Je dis à mon garçon, ou à l’un des employés de maison: si Jacques mord sa sœur, vous attrapez une mouche, vous lui transpercez le corps d’une épingle et la clouez au mur, et je pardonnerai à Jacques. Voilà qui illustre la doctrine de la substitution.” Bien qu’affirmant croire à la rançon, Nelson Barbour a qualifié de “non biblique et [d’]outrageante pour toutes nos conceptions de la justiceh” l’idée que le Christ ait par sa mort acquitté la peine du péché pour les descendants d’Adam.
Dans le numéro suivant du Herald of the Morning (septembre 1878), frère Russell a émis de sérieuses réserves sur ce que Nelson Barbour avait écrit. Il a analysé ce que les Écritures disent en réalité et leur compatibilité avec “la perfection de la justice [de Dieu], et finalement sa grande miséricorde et son grand amour” exprimés par le moyen de la rançon (1 Cor. 15:3; 2 Cor. 5:18, 19; 1 Pierre 2:24; 3:18; 1 Jean 2:2). Au printemps suivant, après maints efforts pour aider Nelson Barbour à voir les choses comme la Bible les voit, Charles Russell a retiré tout soutien au Herald; dès le numéro de juin 1879, son nom n’a plus figuré comme rédacteur adjoint de la revue. Sa prise de position courageuse et intransigeante en rapport avec cet enseignement biblique essentiel a eu des conséquences d’une grande portée.
Tout au long de leur histoire moderne, les Témoins de Jéhovah se sont immanquablement faits les défenseurs de l’enseignement biblique de la rançon. Le tout premier numéro de La Tour de Garde (juillet 1879, en anglais) précisait bien que “le mérite auprès de Dieu repose (...) sur le sacrifice parfait du Christ”. En 1919, lors d’une assemblée organisée à Cedar Point (Ohio) par l’Association internationale des Étudiants de la Bible, le programme comportait en grosses lettres les mots “Bienvenue à vous tous qui croyez au grand sacrifice rédempteur”. Aujourd’hui encore, la première page intérieure de La Tour de Garde attire l’attention sur la rançon, disant à propos du but du périodique: “Il encourage ses lecteurs à croire en Jésus Christ — le Roi régnant établi par Dieu —, celui qui, en versant son sang, a ouvert à l’humanité le chemin de la vie éternelle.”
Ils allaient de l’avant, affranchis des credos
La claire compréhension de la Parole de Dieu n’est pas venue tout d’un coup. Bien des fois, les Étudiants de la Bible ont saisi un détail de la trame de la vérité, sans en voir encore l’image complète. Mais ils étaient désireux d’apprendre. Ils ne s’enfermaient pas dans des credos; ils allaient de l’avant. Ce qu’ils apprenaient, ils le communiquaient à autrui. Ils ne s’attribuaient pas le mérite de ce qu’ils enseignaient; ils cherchaient à être “enseignés par Jéhovah”. (Jean 6:45.) Et ils en sont venus à discerner que Jéhovah donne la possibilité de comprendre les détails de son dessein au moment et de la façon qu’il a décidés. — Dan. 12:9; voir Jean 16:12, 13.
Quand on apprend des choses nouvelles, on est amené à réviser son point de vue. Pour admettre ses erreurs et opérer d’utiles changements, il faut de l’humilité. Cette qualité et ses fruits ont de la valeur aux yeux de Jéhovah, et plaisent beaucoup à ceux qui aiment la vérité (Soph. 3:12). Par contre, l’humilité est tournée en ridicule par ceux qui tirent fierté de credos qui n’ont pas changé depuis de nombreux siècles alors qu’ils ont été formulés par des hommes imparfaits.
La manière du retour du Seigneur
Ce fut vers le milieu des années 1870 que frère Russell et ceux qui scrutaient assidûment les Écritures avec lui ont compris que le Seigneur, à son retour, serait invisible à l’œil humain. — Jean 14:3, 19.
Par la suite, frère Russell a dit: “Nous étions navrés de l’erreur des adventistes, qui attendaient le Christ dans la chair et enseignaient que le monde et ses habitants, à l’exception d’eux-mêmes, seraient consumés en 1873 ou en 1874; eux dont le calcul des dates, les déceptions et les idées généralement sommaires sur le but et la manière de sa venue ont quelque peu attiré la honte sur nous et sur tous ceux qui languissaient après son Royaume à venir et qui l’annonçaient. Il y a tellement d’idées fausses au sujet tant du but que de la manière du retour du Seigneur que cela m’a amené à écrire une brochure, ‘The Object and Manner of Our Lord’s Return’ [Le but et la manière du retour de notre Seigneur].” Cette brochure a été publiée en 1877. Charles Russell l’a fait imprimer et diffuser à quelque 50 000 exemplaires.
Dans cette brochure, il écrivait: “Nous croyons que les Écritures enseignent ceci: lorsqu’il viendra et pendant un temps après sa venue, il restera invisible; ensuite il se manifestera ou se montrera lui-même en exécutant des jugements et sous diverses formes, de sorte que ‘tout œil le verra’.” À l’appui, il commentait des textes comme Actes 1:11 (‘il viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller au ciel’, c’est-à-dire sans être vu du monde) et Jean 14:19 (“encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus”). Frère Russell se référait aussi à l’Emphatic Diaglott (Bible publiée dans sa forme complète en 1864 avec une traduction anglaise interlinéaire mot à mot), selon laquelle l’expression grecque parousia signifiait “présence”. En analysant l’emploi biblique de ce terme, Charles Russell expliquait dans sa brochure: “Le mot grec généralement employé pour parler du second avènement — parousia, souvent traduit par venue — signifie invariablement présence en personne, le fait d’être arrivé, et ne signifie jamais être en train de venir, sens dans lequel nous employons le mot venue.”
Parlant du but de la présence du Christ, Charles Russell a bien précisé que ce n’était pas quelque chose qui s’accomplirait en l’espace d’un instant. “Le deuxième avènement, a-t-il écrit, comme le premier, couvre une période de temps, et n’est pas l’affaire d’un instant.” Au cours de cette période, a-t-il écrit, les membres du “petit troupeau” recevraient leur récompense avec le Seigneur comme cohéritiers dans son Royaume; d’autres, peut-être des milliards, se verraient offrir la possibilité de vivre, parfaits, sur une terre qui aurait retrouvé sa magnificence édénique. — Luc 12:32.
En quelques années seulement, en poussant plus loin son étude des Écritures, Charles Russell a compris que le Christ ne ferait pas que revenir invisiblement, mais aussi qu’il resterait invisible, même quand il manifesterait sa présence par l’exécution du jugement sur les méchants.
En 1876, par la lecture d’un numéro du Herald of the Morning, Charles Russell avait appris l’existence d’un autre groupe de gens qui croyaient alors que le retour du Christ serait invisible et qui associaient ce retour à des bénédictions pour toutes les familles de la terre. Par M. Barbour, rédacteur en chef de ce journal, Charles Russell avait été persuadé que la présence invisible du Christ avait commencé en 1874i. Par la suite, il a attiré l’attention sur ce fait par le sous-titre “Messager de la Présence de Christ” qui figurait sur la couverture de La Tour de Garde.
Cette compréhension, à savoir que la présence du Christ était invisible, est devenue un fondement important sur lequel allait être bâtie l’explication de nombreuses prophéties bibliques. Les Étudiants de la Bible de cette époque ont compris que la présence du Seigneur devait faire l’objet de l’attention particulière de tous les vrais chrétiens (Marc 13:33-37). Ils s’intéressaient vivement au retour du Maître et ils étaient conscients d’avoir la responsabilité de le faire connaître, mais ils n’en discernaient pas encore clairement tous les détails. Toutefois, ce que l’esprit de Dieu les a rendus capables de comprendre très tôt a été véritablement remarquable. Au nombre de ces vérités figurait une date extrêmement importante indiquée par les prophéties bibliques.
La fin des temps des Gentils
Depuis longtemps, la question de la chronologie biblique intriguait beaucoup ceux qui étudiaient la Bible. Des commentateurs avaient émis une kyrielle d’avis sur la prophétie de Jésus relative aux “temps des Gentils” et sur le compte rendu, fait par le prophète Daniel, du rêve relatif à une souche d’arbre liée pour “sept temps”. — Luc 21:24, Sa; Dan. 4:10-17.
Dès 1823, John Brown, dont l’œuvre a été publiée en Angleterre, à Londres, a calculé que les “sept temps” de Daniel chapitre 4 correspondaient à une durée de 2 520 ans. Mais il n’a pas discerné clairement la date à laquelle la période prophétique avait commencé ou quand elle s’achèverait. Il a toutefois fait le lien entre ces “sept temps” et les temps des Gentils de Luc 21:24. En 1844, E. Elliott, ecclésiastique britannique, a désigné 1914 comme une date possible pour la fin des “sept temps” de Daniel, mais il a aussi proposé une autre solution qui donnait la date de la Révolution française. En 1849, Robert Seeley, de Londres, a résolu le problème d’une façon semblable. Enfin, vers 1870, une publication de Joseph Seiss et de ses collaborateurs, imprimée à Philadelphie (Pennsylvanie), présentait des calculs qui faisaient de 1914 une date importante, même si le raisonnement qu’elle contenait partait d’une chronologie que Charles Russell a écartée par la suite.
Puis, dans les numéros d’août, de septembre et d’octobre 1875 du Herald of the Morning, Nelson Barbour a aidé à harmoniser les détails que d’autres avaient signalés. En utilisant une chronologie compilée par Christopher Bowen, ecclésiastique anglais, et publiée par E. Elliott, Nelson Barbour a fait coïncider le début des temps des Gentils avec le détrônement de Sédécias annoncé en Ézéchiel 21:25, 26, et il a indiqué que 1914 marquerait la fin des temps des Gentils.
Au début de 1876, Charles Russell a reçu un exemplaire du Herald of the Morning. Il s’est empressé d’écrire à Nelson Barbour, puis, pendant l’été, il l’a rencontré à Philadelphie pour discuter, entre autres choses, des périodes de temps prophétiques. Peu après, dans un article intitulé “Les temps des Gentils: quand prennent-ils fin?” Charles Russell a aussi tenu un raisonnement sur ce sujet à partir des Écritures. Selon lui, les faits démontraient que ‘les sept temps prendraient fin en 1914 de notre ère’. Cet article a été imprimé dans le Bible Examiner d’octobre 1876j. Le livre Three Worlds, and the Harvest of This World (Les trois mondes, et la moisson du monde d’à présent), écrit en 1877 par Nelson Barbour en collaboration avec Charles Russell, tirait la même conclusion. Puis, tout au début de la parution de La Tour de Garde, plusieurs numéros de ce périodique, par exemple ceux de décembre 1879 et de juillet 1880 (en anglais), ont présenté 1914 comme une année éminemment importante du point de vue des prophéties bibliques. En 1889, dans le tome II de L’Aurore du Millénium (série de livres appelée plus tard Études des Écritures), le chapitre 4 était entièrement consacré aux “temps des nations [des Gentils]”. Mais que signifierait la fin des temps des Gentils?
Les Étudiants de la Bible n’étaient pas absolument sûrs de ce qui se passerait. Ils étaient convaincus que cela ne déboucherait pas sur la destruction de la terre par le feu et l’annihilation de la vie humaine. Ils savaient par contre que ce serait le moment d’un événement capital en rapport avec la domination divine. Au début, ils pensaient qu’à cette date le Royaume de Dieu aurait obtenu la domination totale, universelle. Cela n’est pas arrivé, mais leur confiance dans les prophéties bibliques qui indiquaient cette date n’a pas fléchi. Ils en ont conclu par contre que la date en question avait seulement marqué un point de départ dans la domination du Royaume.
De même, au début ils pensaient aussi qu’avant cette date on verrait des perturbations mondiales aboutir à l’anarchie (qui, selon leur compréhension, correspondrait à la guerre du “grand jour de Dieu le Tout-Puissant”; Rév. 16:14). Mais ensuite, dix ans avant 1914, La Tour de Garde a émis l’hypothèse que le bouleversement mondial qui déclencherait la destruction des institutions humaines arriverait juste après la fin des temps des Gentils. Les Étudiants de la Bible s’attendaient à ce que l’année 1914 soit un tournant pour Jérusalem, puisque la prophétie disait que ‘Jérusalem serait foulée aux pieds’ jusqu’à ce que les temps des Gentils soient accomplis. Voyant que l’année 1914 approchait et qu’ils n’étaient pas encore morts en tant qu’humains ni n’avaient été ‘enlevés dans les nuées’ à la rencontre du Seigneur — comme ils l’avaient cru —, ils nourrissaient l’ardent espoir que leur changement surviendrait à la fin des temps des Gentils. — 1 Thess. 4:17.
Les années passant, ils ont examiné et réexaminé les Écritures, et leur foi dans les prophéties est restée forte; ils n’ont pas cessé de dire ce qu’ils s’attendaient à voir arriver. Ils ont essayé, en y parvenant plus ou moins bien, d’éviter d’être dogmatiques sur des détails que la Bible elle-même ne donnait pas.
Le “réveil” a-t-il sonné trop tôt?
Il ne fait aucun doute que le monde a subi un grand bouleversement en 1914 quand a éclaté la Première Guerre mondiale — appelée pendant plusieurs années simplement la Grande Guerre —, mais ce bouleversement n’a pas amené aussitôt le renversement de toutes les dominations humaines existantes. Après 1914, au fur et à mesure des événements en Palestine, les Étudiants de la Bible ont pensé avoir sous les yeux la preuve que de grands changements survenaient pour Israël. Cependant, les mois et les années ont passé, et les Étudiants de la Bible n’ont pas reçu leur récompense céleste comme ils l’avaient espéré. Quelle a été leur réaction?
La Tour de Garde du 1er février 1916 (en anglais) a attiré très précisément l’attention sur le 1er octobre 1914, disant: “C’était le dernier repère temporel à propos des événements de l’Église que la chronologie biblique signalait à notre attention. Le Seigneur nous a-t-il dit que nous serions emportés [au ciel] à ce moment-là? Non. Qu’a-t-il dit? Sa Parole et l’accomplissement des prophéties semblaient sans erreur possible indiquer que cette date marquait la fin des temps des Gentils. Nous avons déduit de cela que le ‘changement’ de l’Église aurait lieu à cette date ou avant. Mais Dieu ne nous a pas dit que tel serait le cas. Il nous a permis de tirer cette déduction; et nous croyons qu’elle s’est avérée une épreuve nécessaire pour les saints bien-aimés de Dieu partout où ils se trouvent.” Néanmoins, ces événements ont-ils prouvé que leur glorieuse espérance avait été vaine? Non; ils indiquaient simplement que tout n’arrivait pas aussi tôt qu’ils l’avaient escompté.
Plusieurs années avant 1914, Charles Russell avait écrit: “La chronologie (les prophéties chronologiques en général) n’avait sans doute pas pour but de communiquer au peuple de Dieu une information chronologique exacte tout au long des siècles, mais apparemment de servir de réveil pour réveiller les enfants de Dieu et leur donner de l’énergie en temps voulu. (...) Supposons, par exemple, que le mois d’octobre 1914 passe sans que survienne une chute grave du pouvoir des Gentils. Qu’est-ce que cela prouverait ou réfuterait? Cela ne réfuterait aucun aspect du divin plan des âges. Le prix de la rançon payé complètement au Calvaire resterait toujours la garantie de l’accomplissement du divin et grand programme en vue du rétablissement de l’humanité. L’‘appel d’en haut’ de l’Église l’invitant à souffrir avec son Rédempteur et à être glorifiée avec lui comme ses membres ou son épouse resterait toujours le même. (...) La seule chose touchée par la chronologie serait le temps de l’accomplissement de ces espérances glorieuses pour l’Église et pour le monde. (...) Si cette date passe, notre chronologie, notre ‘réveil’, aura sonné un peu avant l’heure. Considérerions-nous comme un grand malheur que notre réveil nous ait réveillés un peu trop tôt au matin d’un jour si grand, rempli de joie et de plaisir? Sûrement pas!”
Mais ce “réveil” n’avait pas sonné trop tôt. En réalité, ce sont les événements auxquels le “réveil” les avait éveillés qui n’étaient pas exactement ce à quoi ils s’étaient attendus.
Quelques années après, alors que la lumière était devenue plus vive, ils ont reconnu ceci: “Beaucoup des [saints bien-aimés] du Seigneur croyaient que le travail était entièrement terminé (...). Ils étaient heureux en voyant là la preuve bien nette que l’ancien monde avait pris fin, que le royaume des cieux était à la porte et que leur délivrance approchait. Mais ils n’avaient pas fait attention qu’il [restait] encore quelque chose à faire. La bonne nouvelle qu’ils avaient reçue devait être communiquée à d’autres, car Jésus avait dit: ‘Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée dans le monde entier, pour servir de témoignage à toutes les nations. Alors viendra la fin.’ (Mat. 24:14).” — La Tour de Garde, septembre 1925 (1er mai 1925 en anglais).
À mesure que l’Histoire s’écrivait après 1914 et que les Étudiants de la Bible la comparaient avec les événements que le Maître avait prédits, ils ont peu à peu compris qu’ils vivaient les derniers jours du système, et ce, depuis 1914. Ils ont également compris que c’était en l’année 1914 que la présence invisible du Christ avait commencé, non pas qu’il était revenu en personne (même invisiblement) au voisinage de la terre, mais en ce sens qu’il portait désormais son attention vers la terre en tant que Roi en fonction. Ils ont discerné et ont accepté la responsabilité capitale qui leur était confiée: prêcher “cette bonne nouvelle du royaume” en témoignage pour toutes les nations au cours de ces temps décisifs de l’histoire humaine. — Mat. 24:3-14.
Quel était exactement le message relatif au Royaume qu’ils devaient prêcher? Était-il différent du message des chrétiens du Ier siècle?
Le Royaume de Dieu, seul espoir de l’humanité
Leur étude attentive de la Parole de Dieu a fait comprendre aux Étudiants de la Bible qui collaboraient avec frère Russell que le Royaume de Dieu était le gouvernement que Jéhovah avait promis d’établir par le moyen de son Fils pour la bénédiction de l’humanité. Jésus Christ, dans le ciel, s’adjoindrait des chefs choisis par Dieu parmi les humains et appelés “petit troupeau”. Ils ont compris que ce gouvernement aurait pour représentants des hommes fidèles du passé qui seraient établis princes sur toute la terre. Ils les appelaient les “anciens dignitaires”. — Luc 12:32; Dan. 7:27; Rév. 20:6; Ps. 45:16.
De longue date, la chrétienté enseignait le principe de la ‘royauté de droit divin’, moyen de tenir les gens dans la soumission. Mais ces Étudiants de la Bible ont vu dans les Écritures que l’avenir des gouvernements humains n’était assuré par aucune garantie divine. En harmonie avec ce qu’ils apprenaient, La Tour de Garde de décembre 1881 (en anglais) a dit: “L’établissement de ce royaume entraînera, bien entendu, le renversement de tous les royaumes de la terre, vu que tous, même le meilleur d’entre eux, sont fondés sur l’injustice, sur l’inégalité des droits et sur l’oppression du grand nombre en faveur d’une minorité; en effet, il est écrit: ‘Il brisera et consumera tous ces royaumes, et il sera établi éternellement.’” — Dan. 2:44.
Par contre, les Étudiants de la Bible avaient encore beaucoup à apprendre quant à la façon dont ces royaumes tyranniques seraient brisés. Ils ne comprenaient pas encore clairement comment les bienfaits du Royaume de Dieu seraient octroyés à toute l’humanité. Mais ils ne confondaient pas le Royaume de Dieu avec un vague sentiment siégeant dans le cœur, ni avec la domination d’une hiérarchie religieuse se servant du bras séculier de l’État.
En 1914, contrairement à ce qu’on croyait, les fidèles serviteurs de Dieu de l’ère préchrétienne n’avaient toujours pas été ressuscités sur la terre pour être des représentants princiers du Royaume messianique, pas plus que les membres restants du “petit troupeau” n’avaient rejoint le Christ dans le Royaume céleste cette année-là. Mais La Tour de Garde d’avril 1915 (15 février 1915 en anglais) a quand même affirmé avec assurance que 1914 était le moment “où notre Seigneur devait prendre en mains sa grande puissance et commencer son règne”, mettant ainsi fin aux millénaires de domination gentile ininterrompue. Dans La Tour de Garde de janvier 1921 (1er juillet 1920 en anglais), ce point de vue était réaffirmé et relié à la bonne nouvelle qui serait proclamée sur la terre entière avant la fin, selon la prédiction de Jésus (Mat. 24:14). À l’assemblée des Étudiants de la Bible qui s’est tenue à Cedar Point (Ohio) en 1922, cette explication a de nouveau été soutenue dans une résolution générale, et frère Rutherford a lancé cet appel: “Proclamez, proclamez, proclamez le Roi et son Royaume!”
Toutefois, à cette époque les Étudiants de la Bible pensaient que l’instauration du Royaume, son complet établissement dans le ciel, n’aurait pas lieu avant que les derniers membres de l’épouse du Christ soient glorifiés. Un grand progrès a donc été réalisé quand l’article “La naissance de la nation” a paru dans La Tour de Garde de juin 1925 (1er mars en anglais). Cet article présentait des éclaircissements sur Révélation (Apocalypse) Ré chapitre 12. Il apportait des raisons de croire que le Royaume messianique était né — avait été établi — en 1914, que le Christ avait à ce moment-là commencé à régner sur son trône céleste, et que peu après Satan avait été chassé du ciel, précipité au voisinage de la terre. Telle était la bonne nouvelle qu’il fallait proclamer, la nouvelle que le Royaume de Dieu était déjà en fonction. Cette explication plus claire a insufflé aux prédicateurs du Royaume un nouvel élan pour prêcher jusqu’aux extrémités de la terre.
Par tous les moyens appropriés, les serviteurs de Jéhovah témoignaient que seul le Royaume de Dieu pourrait soulager durablement les maux du monde et résoudre les très vieux problèmes qui affligeaient les humains. En 1931, Joseph Rutherford a fait radiodiffuser ce message sur le plus vaste réseau international ayant jamais existé jusqu’alors. Le texte de son discours a également été publié en plusieurs langues dans la brochure Le Royaume, l’Espérance du Monde, dont des millions d’exemplaires ont été distribués en quelques mois. Outre une large diffusion dans le public, un effort tout particulier a été fait par les Étudiants de la Bible pour remettre cette brochure en main propre aux hommes politiques, aux hommes d’affaires influents et aux ecclésiastiques.
En voici un extrait: “Les gouvernements actuels du monde, qui sont injustes, ne peuvent offrir aucune espérance aux hommes. Selon les termes du jugement de Dieu, ces gouvernements doivent disparaître. C’est pourquoi l’espérance du monde, l’unique espérance, est le royaume ou gouvernement de justice de Dieu, avec Christ Jésus comme Roi invisible à sa tête.” Les Étudiants de la Bible comprenaient que ce Royaume apporterait la paix et la sécurité véritables à l’humanité, que sous sa domination la terre deviendrait un vrai paradis où ni la maladie ni la mort n’existeraient plus. — Rév. 21:4, 5.
La bonne nouvelle du Royaume de Dieu est toujours un élément essentiel des croyances des Témoins de Jéhovah. Depuis le numéro du 15 mai 1939 (1er mars 1939 en anglais), leur périodique principal, maintenant publié en plus de 110 langues, porte le titre La Tour de Garde annonce le Royaume de Jéhovah.
Mais avant que la domination du Royaume transforme la terre en un paradis, le système méchant devait disparaître. De quelle façon?
La guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant
La guerre mondiale qui a commencé en 1914 a ébranlé le système en place jusque dans ses fondements. Pendant un temps, il a semblé que les choses allaient se passer comme les Étudiants de la Bible le croyaient.
Des années auparavant, en août 1880, frère Russell avait écrit: “À notre avis, avant que la famille humaine soit rétablie ou même commence à être bénie, les royaumes actuels de la terre qui assujettissent et tyrannisent l’humanité seront renversés, le royaume de Dieu prendra les choses en mains et les bénédictions et le rétablissement viendront par le nouveau royaume.” Comment aurait lieu ce ‘renversement des royaumes’? À partir des conditions qu’il voyait alors se mettre en place dans le monde, Charles Russell croyait que pendant la guerre d’Harmaguédon Dieu utiliserait des factions adverses de l’humanité pour renverser les institutions existantes. Il a dit: “L’œuvre de démolition de l’empire humain commence. La puissance qui les renversera est maintenant à l’œuvre. Les gens sont déjà en train d’organiser leurs armées sous le nom de communistes, de socialistes, de nihilistes, etc.”
Le livre Le Jour de la Vengeance (La Bataille d’Harmaguédon), publié en 1897, a encore élargi la façon dont les Étudiants de la Bible comprenaient la question à l’époque. Il disait: “L’Éternel, par sa providence qui dirige tout, se chargera de conduire cette grande armée de mécontents, formée de patriotes déçus, de réformateurs de tous genres, de socialistes, de moralistes, d’ignorants et de désespérés. Dieu fera concourir les espérances, les craintes, les folies et l’égoïsme de ces gens-là à l’accomplissement de ses desseins grandioses, selon sa sagesse divine; c’est par cette armée qu’Il renversera les institutions actuelles et préparera les humains qui entreront dans le royaume de justice.” Ainsi, les Étudiants de la Bible pensaient que la guerre d’Harmaguédon coïnciderait avec une violente révolution sociale.
Mais Harmaguédon se réduirait-il à une lutte entre des factions adverses de l’humanité, une révolution sociale que Dieu utiliserait pour renverser les institutions existantes? En se penchant de plus près sur les Écritures, les Étudiants de la Bible, dans La Tour de Garde de janvier 1926 (15 juillet 1925 en anglais), ont attiré l’attention sur Zacharie 14:1-3, disant: “Par ces mots nous comprenons que toutes les nations de la terre, sous la direction de Satan, seront rassemblées pour faire la guerre à la classe de Jérusalem, c’est-à-dire [à] ceux qui se tiennent du côté de l’Éternel. (...) Apocalypse [Révélation] 16:14, 16.”
En 1926, le livre Délivrance a fait remarquer le but réel de cette guerre en ces termes: “Bientôt, assure la Bible, [Jéhovah] fera une démonstration si claire et si peu équivoque de sa puissance que tous seront convaincus de leur conduite impie et comprendront que Jéhovah est Dieu. La même raison obligea Dieu à faire venir le déluge, à renverser la tour de Babel, [à] anéantir l’armée de Sanchérib, roi d’Assyrie, et [à] engloutir les Égyptiens; et il va maintenant occasionner un autre grand trouble sur le monde [pour la même raison]. Les calamités précédentes n’étaient que des figures de celle qui est aujourd’hui imminente. Le rassemblement s’effectue pour le grand jour [de Dieu le Tout-Puissant]. C’est le ‘grand et terrible jour de l’Éternel’ (Joël 2:31) où [Dieu] se fera un nom. Dans cette formidable et dernière conflagration, les peuples de toute nation, tribu et langue apprendront que Jéhovah est le Dieu tout-puissant, infiniment sage, parfait en équité.” Mais les serviteurs de Jéhovah ont aussi reçu cette précision: “Dans ce grand combat, aucun chrétien ne portera un seul coup. Jéhovah en effet a déclaré: ‘Car ce combat n’est pas le vôtre, mais celui de Dieu.’” La guerre dont il était question alors n’était absolument pas celle que menaient les nations, celle qui avait commencé en 1914. C’était une guerre encore à venir.
Il y avait d’autres questions à résoudre en s’appuyant sur les Écritures. L’une d’elles concernait l’identité de la Jérusalem qui devait être foulée aux pieds jusqu’à la fin des temps des Gentils, selon la déclaration de Luc 21:24; et par conséquent il fallait aussi identifier l’Israël concerné dans tant de prophéties de restauration.
Dieu allait-il faire revenir les Juifs en Palestine?
Les Étudiants de la Bible connaissaient bien les nombreuses prophéties de restauration qui avaient été faites à l’Israël antique par les prophètes de Dieu (Jér. 30:18; 31:8-10; Amos 9:14, 15; Rom. 11:25, 26). Jusqu’en 1932, ils ont pensé que ces prophéties s’appliquaient tout particulièrement aux Juifs selon la chair. De ce fait, ils croyaient que Dieu témoignerait de nouveau de la faveur à Israël, en faisant revenir peu à peu les Juifs en Palestine, en leur ouvrant les yeux à la vérité selon laquelle Jésus est le Rédempteur et le Roi messianique, et en se servant d’eux comme intermédiaires pour dispenser des bénédictions à toutes les nations. Fort de cette compréhension des choses, frère Russell a exposé devant de grands auditoires juifs, à New York ainsi qu’en Europe, le thème “Le sionisme dans la prophétie”; quant à frère Rutherford, en 1925 il a écrit le livre Comfort for the Jews (Consolation pour les Juifs).
Mais, peu à peu, il est devenu manifeste que ce qui arrivait aux Juifs en Palestine n’était pas l’accomplissement des grandes prophéties de restauration données par Jéhovah. La désolation était arrivée sur la Jérusalem du Ier siècle parce que les Juifs avaient rejeté le Fils de Dieu, le Messie, celui qui avait été envoyé au nom de Jéhovah (Dan. 9:25-27; Mat. 23:38, 39). Il apparaissait de plus en plus nettement qu’en tant que peuple les Juifs n’avaient pas changé d’attitude. Ils ne se repentaient pas des mauvaises actions qu’avaient commises leurs ancêtres. Le retour de certains en Palestine n’était pas motivé par l’amour de Dieu ou le désir de magnifier son nom en accomplissant sa Parole. C’est ce qu’a expliqué clairement le deuxième tome de Justification, publié en anglais en 1932k par la Watch Tower Bible and Tract Society. L’exactitude de cette opinion a été confirmée en 1949, quand l’État d’Israël, constitué depuis peu en nation et en patrie pour les Juifs, est devenu membre des Nations unies, montrant ainsi qu’il ne plaçait pas sa confiance en Jéhovah, mais dans les nations politiques du monde.
Ce qui s’était passé en accomplissement des prophéties de restauration indiquait une autre direction. Les serviteurs de Jéhovah ont commencé à comprendre que c’était l’Israël spirituel, “l’Israël de Dieu”, composé de chrétiens oints de l’esprit, qui, conformément au dessein divin, connaissait la paix avec Dieu par l’entremise de Jésus Christ (Gal. 6:16). Maintenant leurs yeux s’ouvraient et ils discernaient dans la manière d’agir de Dieu envers ces vrais chrétiens un extraordinaire accomplissement spirituel des promesses de restauration. Petit à petit, ils ont aussi compris que la Jérusalem qui avait été élevée à la fin des temps des Gentils n’était pas simplement une ville terrestre, ni même un peuple sur terre représenté par cette ville, mais plutôt la “Jérusalem céleste”, où en 1914 Jéhovah avait installé son Fils, Jésus Christ, en l’investissant du pouvoir royal. — Héb. 12:22.
Maintenant que les choses étaient claires, les Témoins de Jéhovah étaient mieux à même de s’acquitter, sans partialité envers aucun groupe, de leur mission: prêcher la bonne nouvelle du Royaume “par toute la terre habitée, en témoignage pour toutes les nations”. — Mat. 24:14.
Qui est à remercier pour toutes ces explications de la Bible qui ont paru dans les publications de la Société Watch Tower?
Le moyen par lequel les serviteurs de Jéhovah sont enseignés
Jésus Christ a annoncé qu’après son retour au ciel il enverrait à ses disciples l’esprit saint. Celui-ci servirait d’assistant, il les guiderait et les introduirait “dans toute la vérité”. (Jean 14:26; 16:7, 13.) Jésus a aussi dit que lui-même, le Seigneur ou Maître des vrais chrétiens, aurait un “esclave fidèle et avisé”, un “intendant fidèle”, qui donnerait la “nourriture [spirituelle] en temps voulu” aux domestiques, aux ouvriers de la famille de la foi (Mat. 24:45-47; Luc 12:42). Qui est cet esclave fidèle et avisé?
Le tout premier numéro de La Tour de Garde avait fait allusion à Matthieu 24:45-47 en disant que le but recherché par les éditeurs de ce périodique était d’être attentifs aux événements qui se rattachaient à la présence du Christ afin de donner la “nourriture [spirituelle] au temps convenable” à la famille de la foi. Mais le rédacteur en chef du périodique n’affirmait pas être lui-même l’esclave fidèle et avisé, ou encore le “serviteur fidèle et prudent” (selon la leçon de la version Segond).
C’est ainsi que, dans le numéro d’octobre-novembre 1881, Charles Russell a déclaré: “Nous croyons que tout membre de ce corps du Christ est engagé, soit directement, soit indirectement, dans l’œuvre bénie qui consiste à donner la nourriture au temps convenable à la famille de la foi. ‘Quel est donc le serviteur fidèle et prudent, que son maître a établi sur ses gens’, pour leur donner la nourriture au temps convenable? N’est-ce pas ce ‘petit troupeau’ de serviteurs consacrés qui s’acquittent fidèlement de leurs vœux de consécration — le corps du Christ — et n’est-ce pas le corps entier, individuellement et collectivement, qui donne la nourriture au temps convenable à la famille de la foi — la grande congrégation des croyants? Heureux ce serviteur (le corps entier du Christ), que son maître, à son arrivée (gr. élthôn), trouvera faisant ainsi! ‘Je vous le dis en vérité, il l’établira sur tous ses biens.’”
Plus de dix ans après, cependant, la femme de Charles Russell a émis publiquement l’idée qu’il était lui-même le serviteur fidèle et prudentl. Pendant près de 30 ans, son idée concernant l’identité du “serviteur fidèle” a été partagée par la plupart des Étudiants de la Bible. Frère Russell n’a pas écarté cette hypothèse, évitant néanmoins, pour sa part, de faire cette application du texte biblique en s’opposant surtout à l’idée d’un clergé chargé d’enseigner la Parole de Dieu et de laïcs n’ayant pas cette mission. La Tour de Garde de juin 1927 (15 février 1927 en anglais) a réaffirmé l’explication donnée par frère Russell en 1881, selon laquelle le serviteur fidèle et prudent était en réalité un serviteur collectif, composé de tous les membres du corps du Christ, oints de l’esprit, vivant sur la terre. — Voir Ésaïe 43:10.
Comment frère Russell concevait-il son propre rôle? Prétendait-il avoir reçu quelque révélation spéciale de Dieu? Dans La Tour de Garde en anglais du 15 juillet 1906 (page 229), il a répondu humblement: “Non, chers frères, je ne prétends avoir aucune supériorité, ni aucun pouvoir, dignité ou autorité surnaturels; je n’aspire pas non plus à m’élever dans l’estime de mes frères de la famille de la foi, si ce n’est dans le sens où le Maître l’a encouragé, disant: ‘Quiconque veut être grand parmi vous, qu’il se fasse votre serviteur.’ (Mat. 20:27). (...) Les vérités que je présente, en porte-parole de Dieu, n’ont pas été révélées en visions ni en rêves, ni par la voix audible de Dieu, ni tout d’un coup, mais peu à peu. (...) Cette claire exposition de la vérité n’est pas non plus due à l’ingéniosité ou à la finesse de perception d’un humain, mais au simple fait que le moment prévu par Dieu est arrivé; si je ne parlais pas, et si on ne trouvait aucun autre instrument, les pierres mêmes crieraient.”
C’est sur Jéhovah, leur grand Instructeur, que les lecteurs de La Tour de Garde étaient encouragés à compter, exactement comme tous les Témoins de Jéhovah aujourd’hui (És. 30:20). C’est une attitude que La Tour de Garde de février 1932 (1er novembre 1931 en anglais) a vivement recommandée, dans l’article “Enseignés de l’Éternel”, qui déclarait: “La Tour de Garde reconnaît la vérité comme étant la propriété de Jéhovah et non pas comme appartenant à une créature quelconque. La Tour de Garde n’est pas un instrument entre les mains d’un homme ou d’un groupe d’hommes, et elle n’est pas publiée selon les caprices des hommes. (...) Jéhovah Dieu est le grand [Enseignant] de ses enfants. Assurément, ces vérités sont publiées par des hommes imparfaits, et pour cette raison elles ne sont pas formulées d’une manière absolument parfaite; mais elles sont certainement présentées de façon à refléter la vérité que Dieu communique à ses enfants pour les instruire.”
Au Ier siècle, quand des questions de doctrine ou de procédure se posaient, on en référait à un collège central composé d’anciens au sens spirituel. Ils prenaient des décisions, après examen des Écritures inspirées et en considérant l’œuvre qui était en harmonie avec ces Écritures et qui prospérait grâce à l’opération de l’esprit saint. Les décisions prises étaient transmises sous forme écrite aux congrégations (Actes 15:1 à 16:5). Aujourd’hui, les Témoins de Jéhovah procèdent de la même manière.
L’enseignement spirituel est dispensé par le moyen d’articles dans les périodiques, ainsi que de livres, d’assemblées et de plans de discours pour les congrégations, tout cela étant préparé sous la direction du Collège central de l’esclave fidèle et avisé. Leur contenu démontre clairement que la prédiction de Jésus se vérifie aujourd’hui. Il a effectivement un esclave fidèle et avisé, une classe d’hommes qui enseigne fidèlement ‘toutes les choses qu’il a commandées’; cet instrument est effectivement “aux aguets”, suivant de près les événements qui accomplissent les prophéties de la Bible et particulièrement celles qui ont trait à la présence du Christ; cet instrument aide effectivement les gens qui révèrent Dieu à comprendre ce que signifie “observer” les choses que Jésus a commandées et se montrer ainsi vraiment ses disciples. — Mat. 24:42; 28:20; Jean 8:31, 32.
En rapport avec la préparation de la nourriture spirituelle, au fil des ans les vrais chrétiens ont progressivement abandonné les usages qui risquaient d’attirer indûment l’attention sur certains humains. Jusqu’à la mort de Charles Russell, son nom a figuré dans la liste des rédacteurs dans presque toutes les éditions de La Tour de Garde. Les autres rédacteurs apposaient souvent leur nom ou leurs initiales à la fin des articles qu’ils écrivaient. Puis, à partir du numéro du 1er décembre 1916 (mai 1917 en français), au lieu de donner le nom d’un rédacteur en chef, La Tour de Garde a donné les noms des membres d’un comité de rédaction. Dans le numéro du 15 octobre 1931 (décembre 1931 en français), même cette liste a été supprimée et remplacée par le texte d’Ésaïe 54:13, qui se lisait en français comme suit, selon la version de Darby: “Et tous tes fils seront enseignés de l’Éternel [Jéhovah], et la paix de tes fils sera grande.” Depuis 1942, la règle générale est que les publications produites par la Société Watch Tower n’attirent l’attention sur aucun rédacteur individuellementa. Sous la direction du Collège central, des chrétiens voués à Dieu d’Amérique du Nord et du Sud, d’Europe, d’Afrique, d’Asie et d’Océanie participent à l’élaboration de ces publications destinées à l’usage des congrégations de Témoins de Jéhovah du monde entier. Mais c’est à Jéhovah Dieu qu’ils en attribuent tout l’honneur.
La lumière brille de plus en plus
Comme cela transparaît dans leur histoire moderne, les Témoins de Jéhovah ont vécu ce que décrivait Proverbes 4:18 en ces termes: “Le sentier des justes est comme la lumière brillante qui devient de plus en plus claire jusqu’à ce que le jour soit solidement établi.” La lumière a brillé progressivement, de la même façon que la lumière de l’aube précède l’aurore, qui, elle, précède la pleine lumière d’un jour nouveau. Étant donné qu’ils voyaient les choses à la lumière dont ils disposaient, leurs conceptions étaient parfois incomplètes, voire inexactes. Ils ont eu beau essayer, ils n’ont réellement pas pu comprendre certaines prophéties avant qu’elles ne commencent à se réaliser. À mesure que Jéhovah, au moyen de son esprit, jetait plus de lumière sur sa Parole, ses serviteurs ont été humblement disposés à procéder aux modifications nécessaires.
Cette compréhension progressive ne s’est pas limitée aux débuts de leur histoire moderne. Elle n’a cessé de continuer jusqu’à aujourd’hui. Par exemple, en 1962, les Étudiants de la Bible ont révisé leur compréhension au sujet des “autorités supérieures” dont parle Romains 13:1-7.
Depuis des années, ils enseignaient que “les autorités supérieures” (Sg) étaient Jéhovah Dieu et Jésus Christ. Pourquoi? Dans les numéros d’août et de septembre 1929 (1er et 15 juin 1929 en anglais) de La Tour de Garde, ils citaient différentes lois, montrant qu’une chose permise dans un pays était interdite dans un autre. Ces articles attiraient aussi l’attention sur des lois profanes qui imposaient aux citoyens de faire quelque chose que Dieu interdisait à ses serviteurs ou qui interdisaient quelque chose que Dieu leur commandait. Par désir sincère de montrer du respect pour l’autorité suprême de Dieu, les Étudiants de la Bible pensaient que “les autorités supérieures” devaient être Jéhovah Dieu et Jésus Christ. Ils obéissaient quand même aux lois, mais pour eux l’obéissance à Dieu était prioritaire. C’était une étude importante, qui les a fortifiés durant les années de tourmente mondiale qui ont suivi. Cependant, ils ne comprenaient pas bien le sens de Romains 13:1-7.
Des années plus tard, ils ont réexaminé de près ce passage biblique, ainsi que son contexte et sa signification à la lumière de tout le reste de la Bible. En conséquence, en 1962, ils ont compris que “les autorités supérieures” sont les dirigeants du monde, mais à l’aide de la Traduction du monde nouveau ils ont dégagé clairement le principe de la soumission relativeb. Cela n’a pas entraîné de grands changements quant à l’attitude des Témoins de Jéhovah à l’égard des gouvernements du monde, mais a, par contre, rectifié leur compréhension d’un passage important des Écritures. C’était l’occasion pour chaque Témoin individuellement de se demander sérieusement s’il assumait vraiment ses responsabilités tant vis-à-vis de Dieu que vis-à-vis des autorités civiles. Cette compréhension de ce qu’étaient “les autorités supérieures” a été une protection pour les Témoins de Jéhovah, surtout dans les pays où des flambées de nationalisme et des revendications de liberté ont donné lieu à des explosions de violence et à la formation de nouveaux gouvernements.
L’année suivante, c’est-à-dire 1963, les Témoins de Jéhovah ont donné une explication plus étendue de ce qu’était “Babylone la Grandec”. (Rév. 17:5.) Un examen de l’histoire profane et religieuse les a amenés à conclure que l’influence de la Babylone antique avait imprégné non seulement la chrétienté, mais aussi toutes les parties de la terre. Ils voyaient donc en Babylone la Grande tout l’empire universel de la fausse religion. C’est en prenant conscience de cela que les Témoins de Jéhovah ont pu aider beaucoup plus de gens, de toutes origines, à obéir à l’ordre biblique: “Sortez d’elle, mon peuple.” — Rév. 18:4.
En effet, le déroulement des événements prédits dans l’ensemble du livre de la Révélation a jeté une grande lumière spirituelle sur le sujet. En 1917, une étude de la Révélation est parue dans le livre Le mystère accompli. Mais le “jour du Seigneur”, mentionné en Révélation 1:10, ne faisait alors que commencer; la plus grande partie de ce qui avait été prédit ne s’était pas encore réalisé et n’était pas clairement compris. Toutefois, les événements des années suivantes ont jeté une plus vive lumière sur la signification de cette partie de la Bible et ont eu un profond effet sur l’étude instructive de la Révélation qui a été publiée en 1930 sous le titre Lumière, ouvrage en deux tomes. Au cours des années 60, ces explications ont été mises à jour dans les livres “Babylone la Grande est tombée!” Le Royaume de Dieu a commencé son règne! et “Alors sera consommé le mystère de Dieu”. Vingt ans après, les Témoins de Jéhovah ont fait une nouvelle étude en profondeur de cette partie de la Bible. Ils ont analysé attentivement le langage figuré de la Révélation à la lumière d’expressions similaires qu’on retrouvait ailleurs dans la Bible (1 Cor. 2:10-13). Les événements du XXe siècle qui accomplissaient les prophéties ont été examinés. Les résultats de cette étude ont été publiés en 1988 dans un livre passionnant, La Révélation: le grand dénouement est proche!
Durant les premières années de leur histoire moderne, les Témoins de Jéhovah ont posé un fondement. Ils ont produit beaucoup de nourriture spirituelle de qualité. Ces dernières années, ils ont fourni une plus grande variété d’auxiliaires pour l’étude de la Bible afin de répondre aux besoins tant des chrétiens mûrs que des personnes, de toutes origines, qui commençaient à l’étudier. Grâce à une étude continue des Écritures, et au vu de l’accomplissement des prophéties divines, ils ont souvent été en mesure de faire connaître les enseignements bibliques avec une plus grande clarté. Du fait que leur étude de la Parole de Dieu est progressive, les Témoins de Jéhovah ont une nourriture spirituelle abondante, ce que la Bible avait annoncé au sujet des serviteurs de Dieu (És. 65:13, 14). Jamais ils ne modifient leur point de vue dans l’intention d’être mieux acceptés par le monde en adoptant ses valeurs morales décadentes. Au contraire, l’histoire des Témoins de Jéhovah montre qu’ils effectuent des changements dans l’intention d’adhérer toujours davantage à la Bible, de ressembler davantage aux fidèles chrétiens du Ier siècle, et ainsi d’être plus agréables à Dieu.
Par conséquent, ce qu’ils vivent s’accorde avec la prière de l’apôtre Paul, qui a écrit à ses compagnons chrétiens: “Nous ne cessons de prier pour vous et de demander que vous soyez remplis de la connaissance exacte de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle, pour marcher d’une manière digne de Jéhovah, afin de lui plaire tout à fait, tandis que vous continuez à porter du fruit en toute œuvre bonne et à croître dans la connaissance exacte de Dieu.” — Col. 1:9, 10.
Cette croissance dans la connaissance exacte de Dieu a également été pour quelque chose dans le choix de leur nom, celui de Témoins de Jéhovah.
[Notes]
a Le Phare de la Tour de Sion et Messager de la Présence de Christ, 15 juillet 1906, pp. 229-231 (angl.).
b Voir Auxiliaire pour une meilleure intelligence de la Bible, édité par la Watchtower Bible and Tract Society of New York, Inc., pp. 658, 659.
c Par exemple: 1) Au XVIe siècle, les mouvements antitrinitaires étaient puissants en Europe. Le Hongrois Ferenc Dávid, à cette époque, savait et enseignait que le dogme de la Trinité n’était pas biblique. À cause de ses croyances, il est mort en prison. 2) La “petite Église polonaise”, qui a été très florissante en Pologne pendant près de cent ans entre le XVIe et le XVIIe siècle, a aussi écarté la Trinité; les adeptes de cette Église ont diffusé des écrits dans toute l’Europe, jusqu’à ce que les jésuites réussissent à les faire bannir de Pologne. 3) Isaac Newton (1642-1727), en Angleterre, ne croyait pas à la doctrine de la Trinité et en a écrit avec détails ses raisons, de nature historique et biblique, mais il ne les a pas fait publier de son vivant, manifestement par peur de représailles. 4) En Amérique, citons entre autres hommes Henry Grew, qui a condamné la Trinité comme n’étant pas biblique. En 1824, il a traité longuement ce sujet dans An Examination of the Divine Testimony Concerning the Character of the Son of God (Examen du témoignage divin au sujet de la Personne du Fils de Dieu).
d Voir aussi Études des Écritures, tome V, pp. 34-74.
e Sur ce sujet, la Watchtower Bible and Tract Society a publié plusieurs fois des ouvrages traitant en profondeur des preuves historiques et bibliques disponibles. Voir “La Parole” — Qui est-ce, selon Jean? (1962), ‘Choses dans lesquelles il est impossible à Dieu de mentir’ (1965), Comment raisonner à partir des Écritures (1985) et Doit-on croire à la Trinité? (1989).
f Les érudits juifs comme ceux de la chrétienté savent ce que la Bible dit au sujet de l’âme, mais c’est une chose rarement enseignée dans leurs lieux de culte. Voir New Catholic Encyclopedia (1967), vol. XIII, pp. 449, 450; The Eerdmans Bible Dictionary (1987), pp. 964, 965; The Interpreter’s Dictionary of the Bible, éditeur G. Buttrick (1962), vol. 1, p. 802; The Jewish Encyclopedia (1910), vol. VI, p. 564.
g Dans un examen plus détaillé du sujet, en 1955, la brochure Les Écritures enseignent-elles la “survivance”?, s’appuyant sur le récit biblique, faisait remarquer ceci: Satan a en réalité encouragé Ève à croire que, si elle violait l’interdit de Dieu concernant la consommation du fruit de “l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais”, elle ne mourrait pas dans la chair (Gen. 2:16, 17; 3:4). Par la suite, les faits ont montré que Satan avait menti, mais d’autres éléments se sont greffés sur son premier mensonge. Des humains ont adopté l’idée selon laquelle une partie invisible de l’homme continuait de vivre. Après le déluge, cette idée a été renforcée par les pratiques spirites démoniaques qui sont nées à Babylone. — És. 47:1, 12; Deut. 18:10, 11.
h Nelson Barbour disait croire à la rançon, au fait que le Christ soit mort pour nous. Ce qu’il rejetait, c’était l’idée de “substitution”, que le Christ soit mort à notre place, en ce sens que par sa mort il ait acquitté la peine du péché pour les descendants d’Adam.
i Cette conclusion découlait de la croyance selon laquelle le septième millénaire de l’histoire humaine avait commencé en 1873 et qu’en 1878 s’achèverait une période de défaveur divine (d’une durée égale à une précédente considérée comme une période de faveur) pour l’Israël selon la chair. Cette chronologie présentait une faille parce qu’elle reposait sur une traduction inexacte d’Actes 13:20 dans la King James Version et sur la croyance qu’il existait une erreur de transcription en 1 Rois 6:1, et parce qu’elle ne prenait pas en compte les synchronismes bibliques dans la datation des règnes des rois de Juda et d’Israël. Une explication plus claire de la chronologie biblique a été publiée en 1943 dans le livre “La vérité vous affranchira”, puis elle a été affinée l’année suivante dans le livre “Le Royaume s’est approché”, et plus tard encore dans d’autres ouvrages.
j Revue publiée par George Storrs, Brooklyn (New York).
k En 1978, interrogé par la presse sur l’opinion des Témoins de Jéhovah quant au sionisme, le Collège central a répondu: “Les Témoins de Jéhovah continuent d’adopter l’attitude biblique de neutralité vis-à-vis de tous mouvements politiques et gouvernements. Ils sont convaincus que ce n’est pas un mouvement humain qui réalisera ce que seul le royaume céleste de Dieu est en mesure d’accomplir.”
l Malheureusement, c’est peu de temps après cela qu’elle l’a quitté parce qu’elle-même désirait se mettre en avant.
a Toutefois, dans les pays où la loi l’exige, les écrits que la Société Watch Tower imprime mentionnent le nom du représentant local qui fait office de directeur de la publication.
b La Tour de Garde, 15 février, 1er mars et 15 mars 1963 (1er novembre, 15 novembre et 1er décembre 1962 en angl.).
c La Tour de Garde, 15 mars et 1er mai 1964 (15 novembre et 1er décembre 1963 en angl.).
[Entrefilet, page 120]
Charles Russell a reconnu franchement avoir été aidé par d’autres personnes durant ses premières années d’étude de la Bible.
[Entrefilet, page 122]
Ils ont personnellement examiné les preuves que la Bible est la Parole de Dieu.
[Entrefilet, page 123]
Les Étudiants de la Bible ont discerné que la justice de Dieu est en parfait équilibre avec sa sagesse, son amour et sa puissance.
[Entrefilet, page 127]
Charles Russell a discerné que l’enfer n’est pas un lieu de tourments après la mort.
[Entrefilet, page 129]
La plupart des gens sensés ne croyaient pas à la doctrine de l’enfer de feu.
[Entrefilet, page 132]
La prise de position très ferme de Charles Russell au sujet de la rançon a eu des conséquences d’une grande portée.
[Entrefilet, page 134]
Ils ont pu constater que 1914 était clairement annoncé par les prophéties bibliques.
[Entrefilet, page 136]
Tout n’est pas arrivé aussi tôt qu’ils l’avaient escompté.
[Entrefilet, page 139]
La bonne nouvelle qu’il fallait proclamer: Le Royaume de Dieu est déjà en fonction!
[Entrefilet, page 140]
Harmaguédon n’allait-il être qu’une révolution sociale?
[Entrefilet, page 141]
En 1932, on a enfin su qui était réellement l’“Israël de Dieu”.
[Entrefilet, page 143]
“L’esclave fidèle et avisé”: une personne ou une classe de personnes?
[Entrefilet, page 146]
Progressivement, les Témoins de Jéhovah ont abandonné les usages qui risquaient d’attirer indûment l’attention sur certains humains.
[Entrefilet, page 148]
Ils opèrent des changements dans l’intention d’adhérer toujours davantage à la Parole de Dieu.
[Encadré, page 124]
Ils font connaître le nom de Dieu
◆ Depuis 1931, le nom Témoins de Jéhovah désigne ceux qui adorent et servent Jéhovah en tant que seul vrai Dieu.
◆ Depuis le 15 octobre 1931 (en anglais), le nom personnel de Dieu, Jéhovah, figure sur la page de garde de tout numéro du périodique “La Tour de Garde”.
◆ À une époque où le nom personnel de Dieu était omis dans maintes versions courantes de la Bible, les Témoins de Jéhovah ont commencé à publier, en 1950, la “Traduction du monde nouveau”, qui réintroduisait le nom divin à sa juste place.
◆ En plus de la Bible elle-même, la Watch Tower Bible and Tract Society a fait paraître beaucoup d’autres publications pour attirer spécialement l’attention sur le nom divin: par exemple, les livres “Jéhovah” (1934), “Que ton nom soit sanctifié” (1961), et “‘Les nations sauront que je suis Jéhovah’ — Comment?” (1971), ainsi que la brochure “Le nom divin qui demeure à jamais” (1984).
[Encadré, page 126]
‘Contredirons-nous le Christ lui-même?’
Après avoir dévoilé que la doctrine de la Trinité était illogique et non biblique, Charles Russell a exprimé une juste indignation en posant cette question: “Contredirons-nous les apôtres et les prophètes et Jésus lui-même, et ferons-nous abstraction de la raison et du bon sens pour nous accrocher à un dogme qui nous vient d’un passé obscur et superstitieux par la voie d’une Église apostate et corrompue? Non! ‘À la Loi et à l’attestation! S’ils ne parlent pas selon cette Parole, c’est parce qu’il n’y a pas de lumière en eux.’” — “La Tour de Garde”, 15 août 1915 (en anglais).
[Encadré, page 133]
Une vérité progressive
En 1882, Charles Russell écrivait: “La Bible est notre seule référence, ses enseignements notre seul credo et, reconnaissant que les vérités bibliques se dévoilent progressivement, nous sommes prêts et préparés à compléter ou à modifier notre credo (notre foi — notre croyance) à mesure que nous recevons plus de lumière de notre Référence.” — “La Tour de Garde”, avril 1882, page 7 (en anglais).
[Encadré, pages 144, 145]
Les croyances des Témoins de Jéhovah
◆ La Bible est la Parole inspirée de Dieu (2 Tim. 3:16, 17).
Son contenu ne se réduit pas à de l’histoire ou à des idées humaines, mais constitue la parole de Dieu, consignée pour notre bien (2 Pierre 1:21; Rom. 15:4; 1 Cor. 10:11).
◆ Jéhovah est le seul vrai Dieu (Ps. 83:18; Deut. 4:39).
Jéhovah est le Créateur de toutes choses, et à ce titre il est le seul à mériter l’adoration (Rév. 4:11; Luc 4:8).
Jéhovah est le Souverain de l’univers, celui à qui nous devons une totale obéissance (Actes 4:24; Dan. 4:17; Actes 5:29).
◆ Jésus Christ est le Fils unique de Dieu, le seul à avoir été créé directement par Dieu lui-même (1 Jean 4:9; Col. 1:13-16).
Jésus a été la première création de Dieu; par conséquent, avant d’être conçu et de naître homme, il a vécu au ciel (Rév. 3:14; Jean 8:23, 58).
Jésus adore son Père qui est pour lui le seul vrai Dieu; il n’a jamais prétendu être l’égal de Dieu (Jean 17:3; 20:17; 14:28).
Jésus a donné sa vie humaine parfaite en rançon pour le genre humain. Son sacrifice rend la vie éternelle possible pour tous ceux qui ont vraiment foi en ce sacrifice (Marc 10:45; Jean 3:16, 36).
Jésus a été relevé d’entre les morts comme personne spirituelle immortelle (1 Pierre 3:18; Rom. 6:9).
Jésus est de retour (en ce sens qu’il dirige son attention vers la terre depuis qu’il est Roi) et il est actuellement présent en tant qu’esprit revêtu de gloire (Mat. 24:3, 23-27; Jean 14:19).
◆ Satan est le “chef [invisible] de ce monde”. (Jean 12:31; 1 Jean 5:19.)
À l’origine, il était un fils parfait de Dieu, mais il a laissé l’orgueil se développer dans son cœur, a convoité l’adoration qui revenait uniquement à Jéhovah et a entraîné Adam et Ève à lui obéir à lui au lieu d’écouter Dieu. C’est ainsi qu’il s’est fait Satan, qui signifie “Adversaire”. (Jean 8:44; Gen. 3:1-5; voir Deutéronome 32:4, 5; Jacques 1:14, 15; Luc 4:5-7.)
Satan “égare la terre habitée tout entière”; lui et ses démons sont responsables de la grande détresse que connaît la terre en ce temps de la fin (Rév. 12:7-9, 12).
Au moment fixé par Dieu, Satan et ses démons seront détruits pour toujours (Rév. 20:10; 21:8).
◆ Le Royaume de Dieu et du Christ remplacera tous les gouvernements humains et deviendra le seul gouvernement de toute l’humanité (Dan. 7:13, 14).
L’actuel système de choses méchant sera complètement détruit (Dan. 2:44; Rév. 16:14, 16; És. 34:2).
Le Royaume de Dieu dominera avec justice et apportera la paix véritable à ses sujets (És. 9:6, 7; 11:1-5; 32:17; Ps. 85:10-12).
Les méchants seront retranchés pour toujours, et les adorateurs de Jéhovah connaîtront une sécurité durable (Prov. 2:21, 22; Ps. 37:9-11; Mat. 25:41-46; 2 Thess. 1:6-9; Michée 4:3-5).
◆ Nous vivons actuellement, depuis 1914d, au “temps de la fin” de ce monde méchant (Mat. 24:3-14; 2 Tim. 3:1-5; Dan. 12:4).
Pendant cette période, un témoignage est donné à toutes les nations; après cela viendra la fin, non du globe terrestre, mais du système méchant et des impies (Mat. 24:3, 14; 2 Pierre 3:7; Eccl. 1:4).
◆ Il n’y a qu’un chemin menant à la vie; Dieu n’approuve pas toutes les religions ou pratiques religieuses (Mat. 7:13, 14; Jean 4:23, 24; Éph. 4:4, 5).
Le vrai culte accorde de l’importance, non à des actes rituels et tout extérieurs, mais au véritable amour de Dieu, qui se traduit par l’obéissance à ses commandements et par l’amour du prochain (Mat. 15:8, 9; 1 Jean 5:3; 3:10-18; 4:21; Jean 13:34, 35).
Des gens de toutes nations, races et langues peuvent servir Jéhovah et avoir son approbation (Actes 10:34, 35; Rév. 7:9-17).
La prière doit être adressée seulement à Jéhovah par l’intermédiaire de Jésus; il n’y a pas lieu d’utiliser des images comme objets pieux ou comme supports du culte (Mat. 6:9; Jean 14:6, 13, 14; 1 Jean 5:21; 2 Cor. 5:7; 6:16; És. 42:8).
Il faut fuir les pratiques spirites (Gal. 5:19-21; Deut. 18:10-12; Rév. 21:8).
Chez les vrais chrétiens, il n’y a pas deux classes: le clergé et les laïcs (Mat. 20:25-27; 23:8-12).
Le vrai christianisme ne prescrit pas, pour le salut, l’observance du sabbat hebdomadaire ni la soumission à d’autres exigences de la Loi mosaïque; observer ces choses reviendrait à rejeter le Christ, qui a accompli la Loi (Gal. 5:4; Rom. 10:4; Col. 2:13-17).
Ceux qui pratiquent le vrai culte ne s’engagent pas dans l’œcuménisme (2 Cor. 6:14-17; Rév. 18:4).
Tout vrai disciple de Jésus se fait baptiser par immersion complète (Mat. 28:19, 20; Marc 1:9, 10; Actes 8:36-38).
Tous ceux qui suivent l’exemple de Jésus et obéissent à ses commandements rendent témoignage à autrui au sujet du Royaume de Dieu (Luc 4:43; 8:1; Mat. 10:7; 24:14).
◆ La mort est une conséquence du péché que nous a légué Adam (Rom. 5:12; 6:23).
À la mort, c’est l’âme elle-même qui meurt (Ézéch. 18:4).
Les morts ne sont conscients de rien (Ps. 146:4; Eccl. 9:5, 10).
L’enfer (Schéol, Hadès) est la tombe où vont tous les humains (Job 14:13, “Dy”; Rév. 20:13, 14, “KJ”, note marginale).
Le ‘lac de feu’ dans lequel les méchants impénitents sont relégués signifie, comme le dit la Bible elle-même, la “seconde mort”, la mort définitive (Rév. 21:8).
La résurrection est l’espoir pour les morts et pour ceux à qui la mort a enlevé des êtres chers (1 Cor. 15:20-22; Jean 5:28, 29; voir Jean 11:25, 26, 38-44; Marc 5:35-42).
La mort due au péché adamique ne sera plus (1 Cor. 15:26; És. 25:8; Rév. 21:4).
◆ Seulement 144 000 personnes, un “petit troupeau”, vont au ciel (Luc 12:32; Rév. 14:1, 3).
Ce sont ceux qui sont ‘nés de nouveau’ en tant que fils spirituels de Dieu (Jean 3:3; 1 Pierre 1:3, 4).
Dieu les choisit d’entre tous les peuples et nations pour être rois avec le Christ dans le Royaume (Rév. 5:9, 10; 20:6).
◆ Les autres personnes qui ont l’approbation de Dieu vivront éternellement sur la terre (Ps. 37:29; Mat. 5:5; 2 Pierre 3:13).
La terre ne sera plus jamais détruite ni dépeuplée (Ps. 104:5; És. 45:18).
En harmonie avec le dessein originel de Dieu, toute la terre deviendra un paradis (Gen. 1:27, 28; 2:8, 9; Luc 23:42, 43).
Il y aura des maisons décentes et une abondance de nourriture pour le plaisir de chacun (És. 65:21-23; Ps. 72:16).
La maladie, toutes les infirmités et la mort elle-même n’existeront plus (Rév. 21:3, 4; És. 35:5, 6).
◆ Il faut accorder le respect qui leur est dû aux autorités de ce monde (Rom. 13:1-7; Tite 3:1, 2).
Les vrais chrétiens ne suivent pas le mouvement de rébellion contre les autorités gouvernementales (Prov. 24:21, 22; Rom. 13:1).
Ils obéissent à toutes les lois qui ne s’opposent pas à la loi de Dieu; la loi de Dieu a néanmoins la priorité (Actes 5:29).
Ils imitent Jésus en restant neutres vis-à-vis des affaires politiques du monde (Mat. 22:15-21; Jean 6:15).
◆ Les chrétiens doivent se conformer aux règles de la Bible concernant le sang ainsi que la moralité sexuelle (Actes 15:28, 29).
C’est violer la loi de Dieu que d’introduire du sang dans son organisme par voie orale ou veineuse (Gen. 9:3-6; Actes 15:19, 20).
Les chrétiens doivent être purs moralement; pas plus l’ivrognerie ou la toxicomanie que la fornication, l’adultère et l’homosexualité ne doivent avoir de place dans leur vie (1 Cor. 6:9-11; 2 Cor. 7:1).
◆ Aux yeux des chrétiens, il est important d’être honnête et fidèle pour assumer ses responsabilités conjugales et familiales (1 Tim. 5:8; Col. 3:18-21; Héb. 13:4).
La malhonnêteté en parole ou dans les affaires, autant que l’hypocrisie, sont incompatibles avec la personnalité chrétienne (Prov. 6:16-19; Éph. 4:25; Mat. 6:5; Ps. 26:4).
◆ Afin que notre culte pour Jéhovah soit acceptable, il faut que nous l’aimions plus que tout (Luc 10:27; Deut. 5:9).
La chose la plus importante dans la vie d’un chrétien est de faire la volonté de Jéhovah, et donc d’honorer son nom (Jean 4:34; Col. 3:23; 1 Pierre 2:12).
Les chrétiens font le bien envers tous dans la mesure de leurs possibilités, mais ils reconnaissent qu’ils ont une obligation particulière envers leurs compagnons dans la foi; c’est donc eux qu’ils aident en priorité en cas de maladie ou de catastrophe (Gal. 6:10; 1 Jean 3:16-18).
L’amour de Dieu exige des vrais chrétiens qu’ils obéissent non seulement au commandement d’aimer leur prochain, mais aussi à celui qui leur enjoint de ne pas aimer le mode de vie immoral et matérialiste du monde. Les vrais chrétiens ne font pas partie du monde et s’abstiennent donc de toute activité qui les ferait adopter l’esprit du monde (Rom. 13:8, 9; 1 Jean 2:15-17; Jean 15:19; Jacq. 4:4).
[Note de l’encadré]
d Pour plus de détails, voir le livre “Que ton royaume vienne!”
[Illustrations, page 121]
Charles Russell a commencé à publier “La Tour de Garde” en 1879, à l’âge de 27 ans.
[Illustrations, page 125]
Isaac Newton et Henry Grew ont été de ceux qui, dans le passé, ne croyaient pas à la Trinité parce qu’elle n’était pas biblique.
[Illustrations, page 128]
Lors d’un débat public, Charles Russell a affirmé que les morts étaient réellement morts, qu’ils n’étaient vivants ni avec les anges ni avec les démons dans un lieu de désespoir.
Le Carnegie Hall d’Allegheny (Pennsylvanie) où les débats ont eu lieu.
[Illustration, page 130]
Charles Russell s’est rendu dans des grandes villes comme dans des petites pour dévoiler la vérité sur l’enfer.
[Illustration, page 131]
Quand Frederick Franz, étudiant à l’université, a appris la vérité sur la condition des morts, il a complètement changé d’objectifs.
[Illustration, page 135]
Les Étudiants de la Bible ont largement fait savoir que 1914 marquerait la fin des temps des Gentils, comme dans ce tract de l’AIÉB [Association internationale des Étudiants de la Bible] diffusé courant 1914.
[Illustrations, page 137]
En 1931, à l’aide du plus vaste réseau radiophonique ayant jamais existé jusqu’alors, Joseph Rutherford a montré que seul le Royaume de Dieu pourrait apporter un soulagement durable à l’humanité.
Le discours “Le Royaume, l’espérance du monde” a été radiodiffusé simultanément par 163 stations et retransmis en différé par 340 autres stations.
[Illustrations, page 142]
En raison de l’intérêt particulier que les Étudiants de la Bible portaient à la place qu’occupaient les Juifs dans les prophéties bibliques, en 1925 Alexander Macmillan s’embarquait pour la Palestine.