Prédestination ou choix individuel — lequel des deux ?
“ Dieu ne fait point acception de personne, mais en toute nation celui qui le craint et qui pratique la justice lui est agréable. ” — Actes 10:34, 35.
1. Comment la justice et l’amour agissent-ils ensemble et comment n’opèrent-ils pas ?
JÉHOVAH est un Dieu de justice et d’amour. En exerçant cette qualité de l’amour, il ne néglige jamais les exigences de la justice. Toutes deux agissent en parfait équilibre et ne s’étouffent pas l’une l’autre. Par suite du penchant de l’homme au péché, hérité d’Adam, tous sont à juste titre condamnés à mort ; cependant, grâce au sacrifice du Christ, l’occasion de vivre est offerte avec amour à tous les hommes. “ Le salaire que paie le péché, c’est la mort, mais le don de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ, notre Seigneur. ” (Rom. 6:23, NW). L’occasion de recevoir la vie, un don de l’amour, ne se limite pas à quelques personnes choisies, de sorte que la condamnation à mort, justifiée, demeurerait irrévocablement fixée sur la grande majorité des autres. Dieu ne choisit pas certaines personnes pour leur donner la vie, quelle que soit leur attitude personnelle, simplement pour faire connaître son amour, pas plus qu’il n’en condamne arbitrairement d’autres à l’anéantissement pour faire valoir sa justice. Cette manière d’agir révélerait un parti pris. Chez Jéhovah il n’y a pas de “ partialité ”, il ne fait “ pas acception de personne ”. (Deut. 10:17 ; II Chron. 19:7, Li.) Il use sagement de son amour et de sa justice, et “ la sagesse d’en Haut ” ne fait pas de différences partiales. Chez Dieu il n’existe absolument pas de “ partialité ”. — Rom. 2:11 ; Jacq. 3:17, Osty.
2. Comment l’astrologie est-elle apparentée à la prédestination ?
2 Or, nombre de religionistes, en prêchant la prédestination et en déclarant que le sort de chacun en particulier est déjà fixé par Dieu avant sa naissance, affirment la partialité de Dieu. Au lieu de tirer son origine de la Bible, cette doctrine a vu le jour dans le paganisme et a été nourrie par la tradition. La prédestination est dans un certain sens mentionnée en Deutéronome 4:19, où Jéhovah avertit son peuple de l’alliance : “ De peur que, levant tes yeux vers le ciel, et voyant le soleil, la lune et les étoiles, toute l’armée des cieux, tu ne sois entraîné à te prosterner en leur présence et à leur rendre un culte. ” Parmi les religions païennes d’autrefois, faire des dieux des corps célestes, les adorer et prétendre que le sort de l’homme était dirigé par ces dieux ou corps célestes était une coutume fort répandue. Cela est démontré d’une manière frappante par les paroles de Jéhovah aux astrologues babyloniens : “ Tu t’es fatiguée à force de consulter : Qu’ils se lèvent donc et qu’ils te sauvent, ceux qui connaissent le ciel, qui observent les astres, qui annoncent, d’après les nouvelles lunes, ce qui doit t’arriver ! ” (És. 47:13). Ils divisaient le ciel en douze parties, une pour chaque mois, et le cours de la vie d’un homme était déterminé suivant le mois ou la position des étoiles lors de sa naissance. Ils croyaient que leurs dieux-étoiles déterminaient plus ou moins d’avance leur vie. Les religions païennes des Grecs comme des Romains considéraient les corps célestes comme des dieux, et les noms actuels des planètes proviennent de la mythologie romaine.
3. Que croyaient les pharisiens et dans quel problème délicat furent-ils engagés ?
3 Avant leur captivité à Babylone, les Juifs furent souvent victimes de ces cultes des idoles (II Rois 17:16 ; Jér. 44:17 ; Ézéch. 8:16). Après leur retour à Jérusalem ils évitèrent l’idolâtrie ouverte, évidente, mais tombèrent dans des pièges plus subtils. Ils commencèrent à établir une multitude de traditions et des sectes religieuses virent le jour. Une d’entre elles était la secte des pharisiens. Ils ne croyaient pas à la prédestination comme étant fixée par les dieux stellaires des païens, mais pensaient que Jéhovah déterminait ainsi la vie des hommes. Par leur tradition, ils attribuaient à Jéhovah une doctrine païenne et annulaient sa Parole, selon laquelle “ tout dépend... du temps et des circonstances ” et non pas d’événements fixés d’avance (Eccl. 9:11). L’éminent historien juif Josèphe nous dit : “ Les pharisiens... attribuent toutes choses au destin (ou providence) ainsi qu’à Dieu ; et cependant ils admettent qu’agir droitement ou pas dépend principalement de l’homme, bien que le destin intervienne dans chaque action. ” “ Ils attribuent au destin tout ce qui arrive, sans toutefois ôter à l’homme le pouvoir d’y consentir ; en sorte que tout se faisant par l’ordre de Dieu, il dépend néanmoins de notre volonté de nous porter à la vertu ou au vice. ” (La Guerre juive (édition allemande), tome II, chapitre VIII, par. 14 ; Antiquités judaïques (édition française), tome 18, chapitre 2, par. 2). Croire à la prédestination et tenir simultanément ferme à l’idée selon laquelle l’homme jouit de son libre arbitre a toujours été — jadis et aujourd’hui — un problème délicat pour les adeptes de cette doctrine. Personne ne peut harmoniser logiquement ces deux préceptes. À défaut de quelque chose de raisonnable, certains adoptent de nos jours la soi-disant solution des pharisiens. Prétendre qu’une créature a la possibilité d’agir selon la libre détermination de sa volonté, d’une volonté créée intentionnellement de telle façon qu’elle suive la voie prévue d’avance par Dieu, c’est comme si l’on disait qu’une machine possède son libre arbitre mais fonctionne seulement de la manière prévue par son constructeur.
4. Quelle était la position de l’église catholique à l’égard de la prédestination ?
4 Suivant les traces des pharisiens, Augustin, l’éminent saint catholique romain, affirme que “ la grâce est un secours divin intérieur octroyé à ceux qu’il veut sauver en leur accordant non seulement la force, mais aussi la volonté de faire le bien. Il attribua à Dieu le fait que certains seront sauvés et d’autres perdus. C’est pourquoi il enseigna la prédestination absolue, la rédemption des particuliers et la grâce particulière et irrésistible. Le rejet ou réprobation — avoua-t-il — se fonde sur une faute prévue d’avance, mais ne se rendant pas compte apparemment de cette contradiction, il nia l’applicabilité du même principe à l’élection. En l’an 529 les thèses d’Augustin furent adoptées comme doctrine de l’église par le synode d’Arausio (Orange), cependant la réaction suscitée contre son dogme strictement logique, mais de nature essentiellement immorale, n’a jamais cessé de se manifester. ” “ Quatre cents ans s’écoulèrent encore jusqu’au moment où vint un homme assez audacieux pour compléter la théorie d’Augustin en expliquant que de même que Dieu a souverainement et immuablement élu pour la vie quiconque lui plaît, indépendamment de la foi et de l’obéissance probables, ainsi, selon son bon plaisir, il a, librement et inaltérablement, prédestiné qui il veut à la détresse éternelle, sans rapport quelconque à un péché ou une faute connus d’avance de la personne en question. Ce précurseur de Calvin était un moine saxon nommé Gottschalk (Gothescalcus). Cette nouvelle opinion lui valut non seulement la censure ecclésiastique mais aussi la persécution. ” Les conciles ecclésiastiques de 848 et 849 le condamnèrent, il fut fouetté et, jusqu’à sa mort, qui survint environ vingt ans plus tard, retenu prisonnier dans un monastère de moines. — Cyclopœdia de M’Clintock and Strong, volume VIII, p. 499.
5. a) Par quelle autre source l’enseignement fut-il appuyé ? b) Comment l’astrologie est-elle liée à cela ?
5 Pendant la même période une autre religion enseignait le fatalisme et la prédestination et citait des textes à l’appui de ses dires : “ Personne ne meurt sans la permission de Dieu, selon le terme de la vie fixé dans le livre. ” “ Dieu conduisit quelques-uns d’entre eux dans la voie droite, d’autres étaient destinés à l’erreur... Dieu ne conduit pas celui qu’il veut induire en erreur. ” “ Aucun malheur ne vous arrive ou arrive sur terre, qui n’ait été écrit dans un livre, avant que “ nous ” le laissions arriver. Dieu peut facilement réaliser de telles choses. ” “ Ceci constitue un réel avertissement : Quiconque le désire s’engage dans la voie menant à son Seigneur. Vous ne sauriez toutefois le désirer, à moins que Dieu ne le veuille, car Dieu est instruit et sage. Il témoigne sa miséricorde à qui il veut. ” (Sure 3:139 ; 16:38, 39 ; 57:22 ; 76:29-31, Rodwell, angl.). Ces textes ne sont pas, cela va sans dire, inspirés et tirés de la Parole de Dieu, la Bible, mais sont pris du Coran, le saint livre des Mahométans. La Cyclopœdia de M’Clintock and Strong, volume I, p. 499, lie la prédestination et l’astrologie et montre l’intérêt que manifeste le mahométisme pour les deux, avec ces paroles : “ Par cette dernière (l’astrologie critique) on prétendait pouvoir prédire des événements dépendant de la volonté humaine, comme par exemple certaines actions, la paix, la guerre, etc. L’astrologie s’accorde bien avec les doctrines de la prédestination de l’Islam et fut par conséquent pratiquée avec ferveur par les Arabes du septième au treizième siècle. Quelques-uns des premiers pères de l’église chrétienne se prononcèrent contre les doctrines de l’astrologie, d’autres les acceptèrent avec certaines modifications. L’église romaine a plusieurs fois condamné publiquement ces thèses, néanmoins bon nombre de zélés hommes d’église les étudiaient et les aimaient. Du cardinal d’Ailly, célèbre docteur, surnommé l’“ Aigle de la France ” (mort en 1420), il est dit qu’il a tiré l’horoscope de Jésus-Christ et prétendu que le déluge aurait pu être prédit par l’astrologie. ”
6. Dans quelle mesure l’influence de Calvin s’est-elle fait sentir ? Comment cette doctrine a-t-elle été propagée ?
6 Pendant l’effervescence de l’époque de la Réformation le sujet de la prédestination fut ravivé. De 1530 à 1560 environ Jean Calvin occupait le devant de la scène en qualité de défenseur de la prédestination absolue, non seulement de celle concernant les personnes devant être sauvées, mais aussi de celle ayant trait aux humains voués à la perdition. L’église romaine condamna encore une fois ces idées, comme elle l’avait déjà fait sept cents ans auparavant, lors de l’intervention en leur faveur du moine saxon Gottschalk. Cent ans plus tard le synode connu sous le nom de Synode de Westminster publia une Confession de Foi essentiellement calviniste, laquelle fut adoptée en 1646 par le Parlement britannique, pour devenir le credo de l’église anglicane et la base doctrinale de presque toutes les églises presbytériennes actuelles. Les puritains propagèrent l’enseignement de la prédestination dans toute la Nouvelle-Angleterre ; par l’église réformée hollandaise et d’autres groupements presbytériens il fut répandu dans la plupart des États centraux et occidentaux de l’Amérique. Aujourd’hui, les défenseurs les plus éminents de cette doctrine sont presbytériens, bien que plusieurs corps ecclésiastiques modernes de cette confession de foi aient modifié leurs opinions et mitigé leur rigide enseignement.
7. Par quoi sont révélées les vues actuelles de l’église catholique sur la prédestination ?
7 Ce qui précède montre dans quelle large mesure on ajoutait et ajoute encore foi à cette doctrine, à laquelle des astrologues de l’Antiquité, des religionistes païens, des pharisiens, des mahométans, presbytériens et catholiques romains étaient ou sont encore attachés à des degrés divers. Le fait de mentionner ces derniers peut surprendre beaucoup de personnes et plusieurs le contesteront. C’est la raison pour laquelle nous citons ce qui suit de la brochure Pourquoi (angl.), de juillet 1951, rédigée par le “ Père ” Richard Félix, O. S. B., et publiée avec l’approbation de l’église par les pères bénédictins, à Benet Lake, Wisconsin : “ Dieu prédestine certaines âmes au ciel. Il ne prédestine aucune âme à l’enfer. Le Concile de Trente condamna officiellement l’hérésie de Calvin, soutenant que par un décret absolu de Dieu une partie des hommes était prédestinée à l’enfer. La prédestination des élus pour le ciel est un acte positif de Dieu ; le rejet (réprobation) des méchants n’en est pas un. ” Ce texte réaffirme les enseignements prédestinatiens d’Augustin concernant les hommes destinés au salut, et laisse automatiquement tous les autres se perdre sans espoir, qu’ils soient expressément prédestinés à être anéantis ou non. Les vues prédestinatiennes du catholicisme apparurent dernièrement dans la presse, lorsqu’elle rapporta l’enterrement d’une fillette de dix ans tombée d’une sortie de secours. À cette occasion, selon le communiqué, un prêtre catholique dit dans une église de Brooklyn : “ Dieu désirait avoir un ange de plus, il appela Dorothée. Dieu avait décidé que Dorothée resterait chez ses parents seulement jusqu’à maintenant. Le temps fixé écoulé, il l’a rappelée à lui afin qu’elle le serve pendant cette fête de Noël. ” — Daily News, New-York, 19 décembre 1952.
PRÉDESTINÉS EN TANT QUE CLASSE
8. Qu’enseignent en réalité les presbytériens ?
8 Cependant, les églises presbytériennes sont au premier rang des défenseurs de la doctrine de la prédestination, c’est pourquoi nous dirigeons notre attention sur leur point de vue. D’après leurs propres paroles ils enseignent : “ Selon son dessein éternel et immuable, son conseil secret et sa sainte volonté en Christ, Dieu a choisi avant la fondation du monde les hommes prédestinés à la vie dans une gloire éternelle, et cela par grâce et amour purs, indépendamment de la foi, des bonnes œuvres ou de la persévérance éventuelles dont ils feraient preuve, ou de quelque autre chose inhérente à la créature telles que les circonstances ou causes qui l’incitent à cela, tout à la louange de sa grâce merveilleuse. En ce qui concerne les autres hommes, il a plu à Dieu, selon l’arrêt insondable de sa propre volonté, par laquelle, si bon lui semble, il manifeste ou non sa miséricorde à la gloire de sa souveraine puissance sur ses créatures, de les laisser de côté et de les vouer au déshonneur et à la colère à cause de leurs péchés, à la louange de sa glorieuse justice. ”a
9. Peuvent-ils faire remonter cette doctrine à Paul ? Comment cherchent-ils à y parvenir ?
9 Les presbytériens affirment pouvoir faire remonter cet enseignement à l’apôtre Paul. Ils sont peut-être à même de le faire remonter à Paul le pharisien, mais non pas à Paul l’apôtre. Tandis que Saul de Tarse était un pharisien connu sous ce nom et comme un violent persécuteur des chrétiens, il peut avoir cru à la prédestination. Toutefois, quand il abandonna cette secte, il ne chercha pas à sauver une de ses doctrines traditionnelles, au sujet desquelles Jésus dit aux religionistes : “ Vous annulez ainsi la parole de Dieu au profit de votre tradition. ” (Mat. 15:6). Paul ne souilla pas les enseignements chrétiens avec la doctrine pharisienne de la prédestination des particuliers. Néanmoins les adeptes de cette doctrine cherchent à prouver aujourd’hui que l’apôtre Paul enseignait la prédestination, en citant le texte de Romains 8:29 et 30 : “ Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères. Et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés ; et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés ; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés. ”
10. Pourquoi, selon Romains 8:29 et 30, une classe est-elle préordonnée et non pas des individus ?
10 Peut-on logiquement déduire de cela que certaines personnes en particulier ont été prédestinées, appelées, justifiées et glorifiées, afin de régner pendant mille ans avec le Christ dans les cieux, en qualité de créatures spirituelles ? Remarquons que dans ce texte, les personnes appelées et justifiées sont d’abord prédestinées, et, comme la prédestination divine ne peut pas échouer, aucune d’entre celles ayant été appelées et justifiées ne pourrait manquer d’être finalement glorifiée avec le Christ. Cette vue s’impose lorsqu’on applique ce passage à des particuliers. D’autres textes, que nous examinerons plus tard, montrent cependant que des personnes appelées et justifiées ou déclarées justes peuvent apostasier et être anéanties. Ce qui est prédestiné avec une certitude absolue selon Romains 8:29, 30, doit donc être une classe et non pas les individus formant cette classe. Jéhovah a fixé par anticipation ou ordonné par avance les exigences auxquelles doit satisfaire cette classe : ses règles de conduite, son œuvre sur terre, son service dans les cieux avec le Christ, sa place dans l’arrangement divin, et même le nombre de personnes dont elle sera composée. — Apoc. 14:1-4.
11. L’emploi de pronoms personnels au pluriel signifie-t-il que le texte se rapporte à des individus plutôt qu’à une classe ?
11 Quelques-uns objecteront peut-être que s’il s’agissait d’une classe le pronom personnel “ la ” (au singulier) aurait été employé et non pas “ les ” comme c’est le cas. Mais il n’en est pas nécessairement ainsi. Nous nous servons souvent de pronoms personnels au pluriel pour parler d’une classe et non pas des membres qui la composent. Par exemple : Deux collèges se mesurent dans une compétition sportive. Une jeune fille du collège vainqueur dit : “ Nous les avons battus. ” Le vocable “ nous ” se rapporte au collège gagnant en tant que groupe et non pas à tous les étudiants en particulier, car ils ne battaient pas l’autre collège en qualité d’individus et la jeune fille n’avait assurément pas remporté cette victoire par elle-même. Elle n’était même pas de la partie. Seuls ceux appartenant à l’équipe battaient les autres. Le pronom “ les ” n’a pas trait à tous les étudiants du collège vaincu, car tous ne jouaient pas personnellement et ne subissaient pas une défaite sur le terrain de sport. “ Les ” se rapporte au collège vaincu comme groupe, et non pas comme individus. De même, le pronom “ les ” dans Romains 8:30 désigne une classe et non pas des particuliers. Ce n’est que de cette manière que le texte s’harmonise avec d’autres passages scripturaux.
12. Comment le texte de Matthieu 22:14 exclut-il la prédestination ?
12 Si Jéhovah Dieu prédestinait des individus au salut, y appellerait-il ou inviterait-il des personnes non prédestinées à cette délivrance, des personnes à qui il serait impossible d’y atteindre ? Une telle invitation ne serait-elle pas hypocrite à l’extrême, ne constituerait-elle pas une amère ironie et un cruel persiflage envers ceux qu’il aurait voués d’avance à un échec ? Cela signifierait qu’un Créateur tout-puissant tourmente sadiquement des créatures faibles et abandonnées. Ce serait la négation des qualités divines de la justice et de l’amour. Jéhovah Dieu ne saurait agir d’une façon aussi impitoyable, injuste et hypocrite. En répandant son saint esprit ou force active sur des personnes, il les appelle ou les invite à devenir membres de la classe céleste, sans déterminer d’avance s’ils atteindront leur but ou échoueront. Quelques-uns des appelés deviennent infidèles et sont éliminés. D’autres sont appelés à les remplacer. Un nombre suffisant est appelé afin que finalement le chiffre prédestiné puisse être choisi, malgré le grand nombre de ceux qui apostasient après avoir été appelés. C’est pourquoi Jésus dit : “ Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus. ” Si la prédestination (des individus) s’avérait, le nombre des appelés devrait être identique à celui des élus. — Mat. 22:14.
13. Quelles questions sont soulevées par le texte d’Éphésiens 1:4 et 5 ? Comment les presbytériens y répondent-ils d’une manière engendrant la confusion ?
13 Les adeptes de cette doctrine dirigent notre attention sur le texte d’Éphésiens 1:4 et 5 : “ En lui Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et irrépréhensibles devant lui, nous ayant prédestinés dans son amour à être ses enfants d’adoption par Jésus-Christ. ” Ici il est à nouveau question d’une classe, et l’emploi du pronom personnel “ nous ” et de l’adjectif possessif “ ses ” ne change rien à cela, comme il a été dit plus haut. Ce texte dit cependant que cette classe était prédestinée ou préordonnée “ avant la fondation du monde ”. Cela n’indiquerait-il pas qu’avant de créer Adam et Ève, Jéhovah savait qu’ils succomberaient au péché et donneraient le jour à des descendants imparfaits et pécheurs, rendant nécessaire la venue du Christ comme Rédempteur ainsi que la classe prédestinée du Royaume, afin qu’elle règne avec lui pendant mille ans pour rendre la perfection à l’humanité déchue ? Les presbytériens répondent affirmativement par ces paroles : “ La toute-puissance, la sagesse insondable et la bonté infinie de Dieu se manifestent si loin dans sa providence qu’elle s’étend jusqu’à la première chute ainsi qu’à tous les autres péchés des anges et des hommes, cela non pas par une permission pure et simple, mais par une permission conditionnée par des limites très sages et très puissantes, les ordonnant et les gouvernant, grâce à une dispensation variée, pour réaliser ses saints desseins. ”b Et plus loin : “ De toute éternité Dieu a ordonné, librement et immuablement, tout ce qui arrive, par le conseil le plus sage et le plus saint de sa propre volonté. ”c Cependant ils prétendent que, bien que Dieu ordonne, règle et administre immuablement tout ce qui arrive, la créature humaine jouit d’une entière liberté et que Dieu ne saurait être blâmé pour ce qu’il décrète irrévocablement. Cela est fort déconcertant.
14. Comment le “ monde ” mentionné dans Éphésiens 1:4, 5 est-il identifié d’une manière scripturale ?
14 En réalité il n’existe pas la moindre preuve que Jéhovah aurait préordonné la chute d’Adam et d’Ève. Pourquoi alors préordonnait-il “ avant la fondation du monde ” les dispositions concernant le Christ et la classe du Royaume, les chargeant de libérer l’humanité obéissante des conséquences de la chute d’Adam ? Parce que le monde ayant débuté avec la création d’Adam et d’Ève n’est pas le même que celui avant la fondation duquel cette classe fut prédestinée. L’apôtre Pierre parle de trois mondes : de l’“ ancien monde ”, qui commença lorsqu’Adam pécha et fut détruit plus tard par le déluge du temps de Noé, du présent monde mauvais dont l’avènement eut lieu après le déluge et qui finira dans l’ardente destruction d’Harmaguédon, et du monde nouveau promis où la justice habitera. Le fondement du monde nouveau a été posé à la mort de Jésus, car sa mort sacrificatoire constitue la base sur laquelle les humains seront libérés du péché et de la mort, et grâce à elle un certain nombre d’entre eux sont rendus capables de régner avec lui comme membres des nouveaux cieux, tandis que d’autres vivront à tout jamais sur ce globe comme une nouvelle “ terre ” obéissante. Jésus est par conséquent désigné comme étant l’agneau qui a été immolé dès la fondation du monde. — Héb. 9:25, 26 ; II Pi. 3:5-7, 13 ; Apoc. 13:8.
15. Pourquoi la prédestination de la classe du Royaume avant la fondation du monde ne signifie-t-elle pas que Dieu avait prévu la chute d’Adam ?
15 Jésus fut-il immolé, c’est-à-dire cloué au bois de torture avant la création d’Adam ? Certainement pas, mais plus de quatre mille ans plus tard, en l’année 33 ! Mais avant que le fondement du juste monde nouveau fût posé, par la mort, la résurrection et l’ascension du Christ dans les cieux avec le mérite de son sang versé pour l’offrir à Jéhovah, le Christ et la classe du Royaume étaient prédestinés. Mais cette prédestination eut lieu après qu’Adam et Ève eurent péché. Après leur chute, le Christ fut promis comme la postérité qui opérerait la délivrance, postérité à laquelle s’associeraient de fidèles créatures pour devenir les nouveaux cieux du monde nouveau (Gen. 3:15 ; 22:17, 18 ; És. 65:17 ; Gal. 3:16, 29). Si nous comprenons que c’est le monde nouveau avant la fondation duquel (en l’an 33 de notre ère) la classe du Royaume fut prédestinée, il n’existe plus de base pour argumenter que Dieu détermina d’avance la chute d’Adam et la condition pitoyable de ses descendants. Si Jéhovah avait ordonné d’avance la chute d’Adam, l’épreuve de son obéissance et de celle d’Ève en Éden n’eût pas constitué une épreuve équitable, mais seulement un simulacre, une mauvaise plaisanterie, une farce ! Jéhovah n’aurait pas entrepris une œuvre condamnée à l’insuccès et où la vie éternelle de l’homme eût dépendu d’une balance fausse ! — Lév. 19:36 ; Deut. 25:13-16 ; Prov. 20:10.
NOMS DANS LE LIVRE DE VIE
16. Comment les prédestinatiens arguent-ils du livre de vie ? Comment cet argument retourne-t-il à eux à la manière d’un boomerang ?
16 Les prédestinatiens ont encore d’autres arguments. Certains textes scripturaux parlant de noms écrits dans un livre de vie, ils en concluent que les noms de ces particuliers y furent inscrits avant le début du monde, ce qui démontrerait qu’ils étaient prédestinés au salut. Comme cela a été expliqué, les textes d’Apocalypse 13:8 ou Rév 17:8 ne peuvent toutefois pas être invoqués pour prétendre qu’avant l’origine du monde primitif, lors de la création d’Adam, divers noms furent écrits dans le livre de vie et d’autres omis. En ce qui concerne les passages de Luc 10:20, Philippiens 4:3 et Apocalypse 21:27, quelle que soit la manière ingénieuse de les tordre, il est impossible de leur faire dire que les noms des particuliers furent inscrits avant leur naissance. En réalité, si les prédestinatiens jettent dans la controverse l’argument du livre de vie, ils lancent un boomerang. Pourquoi ? En voici la raison : Si le fait de figurer dans le livre de vie signifie que la personne en question est prédestinée au salut, on peut démontrer que cette prédestination échoue, et si tel est le cas, la base elle-même de cette doctrine s’effondre. À ceux qui prouvent leur fidélité Jésus dit : “ Je n’effacerai point son nom du livre de vie. ” (Apoc. 3:5). Ce texte révèle la possibilité de rayer des noms. Si celle-ci n’existait pas, la promesse de Jésus serait vide de sens. Qu’une telle chose est possible ressort du Psaume 69:29 69:28, NW : “ Qu’ils soient effacés du livre de vie. ” Que Jéhovah est bien résolu à faire disparaître les personnes devenues infidèles, c’est ce que montre l’incident où le peuple d’Israël adorait le veau d’or à la montagne de Sinaï. Après avoir supplié Dieu de pardonner au peuple d’Israël, Moïse dit : “ Sinon, efface-moi de ton livre que tu as écrit. ” Jéhovah répondit : “ C’est celui qui a péché contre moi que j’effacerai de mon livre. ” — Ex. 32:32, 33.
17. Concernant les noms, quelles remarques conviennent ici ?
17 Prétendre que les noms sont des noms littéraux inscrits avant la naissance de ces personnes revient à dire que Jéhovah aurait donné des noms à tous ces bébés, et non pas les parents. Or, quelques-uns de ces noms sont même imités des dieux-démons. Jéhovah donna-t-il réellement de tels noms odieux à ses serviteurs prédestinés ? Abandonnons tout point de vue étroit et reconnaissons que les noms ont une portée beaucoup plus grande que le fait de désigner littéralement des personnes. Dans la Bible les noms revêtent une importance particulière et désignent les conditions, l’activité ou les qualités de quelqu’un. Dans plusieurs cas un nom a été changé du vivant d’une personne, remplacé par un nom ayant une signification plus étendue, afin d’en décrire le porteur encore mieux à la suite d’un changement personnel ou après que ses conditions s’étaient modifiées. Dans ce large sens les noms expriment certains principes, qualités ou actions, et sur la base de telles choses les noms peuvent être bons ou mauvais, craints ou honorés, renommés ou mal famés. De tels noms, qu’on se fait pendant son vivant, déterminent en quelque sorte si on sera inscrit dans le livre de vie de Dieu, et non pas des désignations littérales octroyées lors de la naissance et auxquelles on attache trop d’importance.
18. Quelles sortes de noms figurent dans le livre de vie ?
18 Dans le livre de vie sont inscrites les justes exigences à satisfaire pour obtenir la vie. Là sont décrites les qualités approuvées telles que : la douceur et l’humilité, la justice et la droiture, l’amour et la miséricorde, le zèle et la fidélité, l’endurance patiente et l’obéissance dans le service. Si nous nous faisons un nom comme des personnes moralement pures, gardant leur intégrité, étant de zélés proclamateurs, aimant leur prochain, nous figurerons dans le livre de vie de Dieu, car c’est là que ces choses sont mentionnées avec approbation. Le livre de vie contient les noms et les réputations auxquels nous devons nous conformer, si nous désirons y figurer et constater que nous y sommes décrits. Si, par notre conduite, nous nous sommes fait un nom répondant aux exigences divines fixées dès le début par Jéhovah, qui ne change pas, et approuvées par lui, alors notre nom est conforme aux exigences du livre de vie de Dieu. Si nos noms sont en faveur des choses que soutient le livre de vie, ils y sont inscrits. Le livre de vie n’est point un livre littéral, un livre tel que les hommes en font et dans lesquels ils écrivent, pas plus que les noms qui y sont inscrits ne sont les noms littéraux d’hommes, qui leur ont été donnés à leur naissance. Le livre de vie est l’ensemble des justes exigences de Jéhovah auxquelles les créatures doivent satisfaire pour pouvoir vivre. Les noms qui y figurent sont des noms qui soutiennent ces exigences et s’y conforment.
19. Comment nos noms peuvent-ils être inscrits dans ce livre ou effacés ?
19 Nous pouvons faire en sorte que nos noms soient inscrits dans ce livre ou en soient effacés. Tous naissent sous la colère et ne se trouvent pas dans le livre (Jean 3:36). Nous pouvons suivre pendant des années cette voie du péché et la quitter ensuite pour accomplir de bonnes choses grâce auxquelles nous pouvons être reconnus dignes de vivre, choses décrites dans le livre de vie. En nous adonnant à de telles choses nous serons inscrits dans le livre de vie. Il parle de nous en approuvant les bonnes choses que nous faisons actuellement. Ces choses ont été arrêtées dès le début, mais nous ne nous y conformions pas. Notre nom et notre réputation ne correspondaient pas à elles. Mais, si nous changeons et nous faisons un nom correspondant à ces bonnes choses, nous parvenons dans les catégories ou classes des personnes mentionnées avec approbation dans le livre de vie. Mais qu’arrive-t-il si, par la suite, nous devenons infidèles, cessons de vivre selon notre bon renom, le perdons, nous faisons une mauvaise réputation pour immoralité, paresse, commérages, jérémiades, calomnies ou orgueil ? Si nous nous faisons un nom à cause de ces choses, nous ne serons plus trouvés dans le livre de vie, car de telles choses n’y sont pas mentionnées, n’y sont pas décrites comme exigences, par conséquent nos œuvres ne montrent plus que nous sommes inscrits dans ce livre. Le bon renom dont nous jouissions une fois a disparu et la mauvaise réputation que nous pourrions nous faire n’est pas contenue dans le livre de vie. Les noms de telles personnes méchantes seront effacés de la mémoire de Dieu en ce qui concerne une résurrection ou une délivrance pour la vie. L’ancien renom qu’une personne s’était fait pour son amour de la justice est oublié quand la méchanceté le remplace par une mauvaise réputation. — Prov. 10:7 ; Ézéch. 33:12-16.
20. Qu’englobe le fait de confesser le nom de quelqu’un ? Comment vit-on en se conformant à certains noms ?
20 Comme Jésus l’a dit, confesser son nom devant les hommes signifie bien davantage que de le répéter littéralement (Mat. 7:21). Pour le confesser correctement ou faire preuve de foi en lui, nous devons faire connaître sa signification, sa gloire, ce qu’il représente et vivre en le prenant pour modèle (Mat. 10:32 ; Marc 8:38 ; Luc 12:8). D’une manière semblable, quand le Christ confesse à Dieu, dans les cieux, les noms de ses disciples, il ne mentionne pas seulement leurs noms littéralement, mais rend témoignage aux titres d’intégrité qu’ils se sont acquis par leur fidèle service (Apoc. 3:5 ; 14:13). Ni Jéhovah ni le Christ ne nous donnent notre nom personnel à notre naissance, mais ils assignent des noms à certaines classes de fidèles serviteurs. Il est nécessaire de vivre selon ces noms (És. 43:10-12 ; 62:2-4 ; Apoc. 2:17 ; 3:12). Ainsi donc il ne s’agit pas simplement d’inscrire des noms littéraux dans un livre littéral dans les cieux, mais de la formation d’une individualité qui correspond aux exigences de Jéhovah. C’est par nos fruits que nous sommes identifiés (Mat. 7:20). Si nos fruits sont identiques à ceux décrits dans le livre de vie, celui-ci nous identifie, nous reconnaît et nous englobe dans son contenu. Que notre conduite — par laquelle nous nous faisons un nom — soit conforme à celle décrite dans le livre de vie ! De cette manière nous serons trouvés dans ce livre.
21. Comment Jésus est-il appelé dans les Écritures hébraïques, bien que son nom personnel n’y figure pas ?
21 Ce point de vue relatif aux noms écrits dans le livre de vie n’est pas arbitraire, mais est appuyé par des cas analogues mentionnés dans la Bible elle-même. Les Écritures hébraïques identifient-elles le Messie ? Certainement. Par son nom personnel ? Non, là, le nom de Jésus n’est pas lié à celui du Messie. Mais le fait que le nom personnel n’est pas cité dans les Écritures hébraïques ne signifie pas que Jésus n’y est pas mentionné comme Messie. Plusieurs noms dépeignant le Messie y figurent, noms décrivant ses qualités, sa conduite, son service, sa position. Il est appelé Emmanuel, et Jésus fut celui qui vécut selon ce nom (És. 7:14 ; Mat. 1:22, 23). Il est appelé Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel et Prince de la paix, et Jésus correspond à tous ces noms (És. 9:5 9:6, NW). Beaucoup d’autres noms furent encore donnés au Messie, et Jésus les réalisa, comme par exemple : postérité de la femme et postérité d’Abraham (Gen. 3:15 ; 22:17, 18 ; Gal. 3:16 ; Héb. 2:14), serviteur et lumière des nations (És. 42:1, 6 ; Mat. 12:18 ; Luc 2:32 ; Actes 26:23), directeur et témoin (És. 55:4 ; Mat. 23:10 ; Apoc. 3:14), rédempteur, libérateur (És. 59:20 ; Rom. 11:26), pierre éprouvée, pierre angulaire et sûr fondement (Ps. 118:22 ; És. 28:16, Da ; Mat. 21:42 ; Éph. 2:20 ; I Pi. 2:4, 6-8). Les Écritures hébraïques contiennent des centaines d’autres détails décrivant le Messie. Ils se réalisèrent tous en Jésus et l’identifièrent comme étant le Messie promis. C’est ce que Jésus expliquait à ses disciples (Luc 24:27, 44, 45). La vie et l’activité de Jésus étaient conformes à tous les noms donnés au Messie dans les Écritures hébraïques. Si tous ces noms descriptifs s’appliquent à Jésus, comment peut-on raisonnablement avancer l’opinion qu’il n’est pas mentionné dans les Écritures hébraïques simplement parce que le nom personnel “ Jésus ” n’y figure pas en relation avec la mention du Messie ? Une telle conclusion est impossible.
22. Comment les fidèles sont-ils nommés de manière semblable dans le livre de vie ?
22 Il en est de même de ceux qui sont désignés dans un autre livre, le livre de vie. Ses pages écrites en langage symbolique décrivent des personnes qui se font un nom par leur zèle, leur fidélité, leur chasteté, leur intégrité, etc. Si notre conduite est conforme à ces noms descriptifs, nous figurons dans le livre de vie. De même que nous trouvons Jésus dans les Écritures hébraïques, en qualité de Messie, quoique son nom personnel n’y figure pas, de même nous pouvons être inscrits dans le livre de vie comme des personnes ayant les qualités requises, bien que nos noms personnels, terrestres, ne soient pas consignés dans un quelconque livre littéral se trouvant dans les cieux. Et de même que Jésus aurait perdu son identité comme Messie, si sa vie et ses activités n’avaient pas été conformes aux noms messianiques descriptifs figurant dans les Écritures hébraïques, de même nous perdrons notre bonne réputation comme chrétiens et serons effacés du livre de vie, si nous ne maintenons pas un renom qui soit conforme aux exigences divines. Nous ne sommes nommés par description dans le livre de vie qu’aussi longtemps que nous persévérons à nous conformer aux noms descriptifs qui y sont donnés à ceux qui seront sauvés, en faisant de ces noms les nôtres.
DES PERSONNES RACHETÉES, JUSTIFIÉES, SANCTIFIÉES, ÉLUES, PEUVENT ÉCHOUER
23. De quel mot les presbytériens se servent-ils pour limiter la puissance du texte de Matthieu 22:14 et que disent-ils concernant les rachetés ?
23 Nous penchant maintenant sur d’autres arguments présentés par ceux qui croient à la prédestination, nous nous occuperons de leur prétention selon laquelle ceux qui ont été délivrés ou rachetés par le Christ ne peuvent plus faillir par la suite. Nous avons déjà démontré au cours de notre article que des appelés peuvent tomber, nous référant pour cela aux paroles de Jésus en Matthieu 22:14 qui confirment que beaucoup sont appelés mais qu’en définitive il n’y en aura que peu qui seront élus. Ce texte porte un coup mortel à leur doctrine, aussi s’efforcent-ils d’esquiver la difficulté en prétendant que les appelés qui tombent n’avaient pas été appelés avec “ efficacité ”. Aucun texte biblique ne les autorise à cette interprétation, mais l’existence de leur doctrine l’exige. Nous mentionnons cela pour souligner l’importance qu’ils attachent au mot “ efficacité ”. En l’employant, ils éliminent la possibilité d’un échec. Ils en font usage en relation avec ceux qui sont rachetés par le Christ : “ À tous ceux pour qui le Christ a fourni le prix de rachat, il applique celui-ci sûrement et avec efficacité et le leur communique : en intercédant en leur faveur et en leur révélant, par la Parole, les mystères du salut ; en les convainquant efficacement, par son esprit, de croire et d’obéir ; en dirigeant leur cœur par sa Parole et son esprit et en vainquant tous leurs ennemis par sa toute-puissance et sa sagesse, de la manière et par les voies les plus conformes à sa merveilleuse et insondable dispensation. ”d
24. Dans quel sens le texte de II Pierre 2:1-3 porte-t-il un coup à la doctrine de la prédestination ?
24 Ce qui précède montre qu’ils enseignent ceci : ceux pour lesquels la rédemption a été acquise ne peuvent échouer, la rédemption leur est appliquée de façon efficace, ils sont persuadés efficacement et tous les ennemis sont vaincus. Par quel moyen sont-ils rachetés ou délivrés ? Pierre répond : “ Sachant que ce n’est pas par des choses périssables, par de l’argent ou de l’or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre que vous aviez héritée de vos pères, mais par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache. ” (I Pi. 1:18, 19 ; Éph. 1:7 ; Col. 1:14 ; Héb. 9:12 ; Apoc. 5:9). Avec son sang le Christ les rachète et ils lui appartiennent. Il est leur propriétaire. À eux sont adressées ces paroles : “ Vous ne vous appartenez point à vous-mêmes, car vous avez été rachetés à un grand prix. ” (I Cor. 6:19, 20 ; 7:23). Selon l’enseignement de la prédestination, si le Christ les a rachetés, délivrés, et est devenu leur propriétaire, ils ne pourraient jamais apostasier. Mais la Bible dit que cela est possible et que certains tombent : “ Précisément ceux-ci introduiront secrètement des sectes pernicieuses et renieront même le propriétaire qui les a achetés, attirant sur eux un anéantissement soudain. Et plusieurs se détourneront de la voie et les suivront dans leurs dérèglements. ” “ Le jugement depuis longtemps prononcé contre eux ne paresse pas, et leur anéantissement ne sommeille pas. ” — II Pi. 2:1-3, NW.
25. Qu’est-ce qui montre encore que des rachetés peuvent tomber ?
25 Continuant à traiter des rachetés qui par la suite renient leur propriétaire Jésus-Christ, l’apôtre Pierre dit : “ En effet, si, après s’être retirés des souillures du monde, par la connaissance (exacte, NW) du Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, ils s’y engagent de nouveau et sont vaincus, leur dernière condition est pire que la première. Car mieux valait pour eux n’avoir pas connu (exactement, NW) la voie de la justice, que de se détourner, après l’avoir connue (exactement, NW), du saint commandement qui leur avait été donné. Il leur est arrivé ce que dit un proverbe vrai : Le chien est retourné à ce qu’il avait vomi, et la truie lavée s’est vautrée dans le bourbier. ” (II Pi. 2:20-22). Après avoir été purifiés par l’eau de la vérité et le sang de Jésus, ils retournent aux péchés de leur malpropreté d’autrefois. L’anéantissement de ceux-là ne sommeille point mais vient au temps prévu par Dieu.
26. Comment Paul montre-t-il que des rachetés peuvent apostasier et qu’est-ce qui élimine pour eux un rétablissement ?
26 L’apôtre Paul écrit dans le même sens : “ Il est impossible pour ceux qui ont été éclairés une fois pour toutes et ont goûté au libre don céleste, qui ont eu part au saint esprit et qui ont savouré la juste parole de Dieu et les puissances de l’ordre de choses à venir, et qui pourtant sont tombés, de les amener à une nouvelle repentance, puisqu’ils empalent de nouveau, pour leur part, le Fils de Dieu et le bafouent publiquement. ” (Héb. 6:4-6, NW). Les humains mentionnés ici, qui ont apostasié sans aucune possibilité de rétablissement, bénéficiaient des bienfaits du sacrifice de la rançon, ils avaient été achetés par le sang de Jésus. Si tel n’avait pas été le cas, ils auraient pu en bénéficier pour leur délivrance. Mais ils avaient déjà fait usage des bienfaits du sacrifice et étaient ensuite tombés, clouant volontairement le Christ à nouveau au poteau en le rejetant personnellement et en n’attribuant à son sacrifice pas plus de valeur que celle de la mort d’un brigand. Le Christ mourut une fois pour eux ; il ne viendra pas sur terre afin de mourir de nouveau pour eux. “ Cela il l’a fait une fois pour toutes. ” “ Et ce n’est pas non plus pour qu’il doive s’offrir fréquemment, comme le souverain sacrificateur entre chaque année dans le lieu saint avec du sang qui n’est pas le sien. Autrement, il devrait souffrir fréquemment depuis la fondation du monde. Mais maintenant il s’est manifesté une fois pour toutes à la consommation des ordres de choses pour éloigner le péché par le sacrifice de sa propre personne. ” — Héb. 7:27 ; 9:25, 26, NW.
27. Que disent les presbytériens concernant les personnes justifiées, mais que dit la Bible ?
27 Par rapport aux personnes justifiées ou rendues justes les presbytériens enseignent : “ Elles ne peuvent jamais tomber de leur état de justification. ”e Par quel moyen les hommes sont-ils justifiés ? “ Ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ ”, ou “ justifiés par son sang ”. (Rom. 3:24 ; 5:9.) Dans des paragraphes précédents nous avons cité des textes montrant de façon concluante que des personnes peuvent tomber et tombent effectivement après avoir été sauvées et achetées par le sang du Christ et que leur renouvellement n’est plus possible. La justification venant par la rédemption ou délivrance, si cette rédemption est compromise, la justification n’existe plus. Les presbytériens reconnaissent que des personnes justifiées peuvent pécher et encourir la colère divine, mais ils ajoutent qu’elles peuvent, par une humble confession et en sollicitant le pardon de Dieu, “ renouveler leur foi et leur repentir ”.f Pourtant un texte mentionné précédemment dit qu’il est impossible, lorsqu’ils “ sont tombés, (qu’ils) soient encore renouvelés et amenés à la repentance ”. — Héb. 6:4-6.
28. Quelle contradiction relève-t-on entre les presbytériens et la Bible concernant les personnes sanctifiées ?
28 Les presbytériens disent que les personnes sanctifiées sont en sûreté : “ Ceux que Dieu a acceptés en son Bien-Aimé, qu’il a effectivement appelés et sanctifiés par son esprit, ne peuvent tomber totalement ou définitivement hors de l’état de grâce ; mais ils y persévéreront certainement jusqu’à la fin et seront sauvés pour toujours. ”g De cette même classe, dont il est parlé dans Hébreux 6:4-6 et II Pierre 2:20-22, il est aussi question dans Hébreux 10:26-29 : “ Car, si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance (exacte, NW) de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés, mais une attente terrible du jugement et l’ardeur d’un feu (une jalousie ardente, NW) qui dévorera les rebelles. Celui qui a violé la loi de Moïse meurt sans miséricorde, sur la déposition de deux ou de trois témoins ; de quel pire châtiment pensez-vous que sera jugé digne celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, qui aura tenu pour profane le sang de l’alliance, par lequel il a été sanctifié, et qui aura outragé l’esprit de la grâce (de la bonté imméritée, NW) ? ” De telles personnes méprisent le sang de Jésus, qui a rendu valable la nouvelle alliance, dans laquelle elles avaient été accueillies. C’est pour cette raison qu’elles seront consumées, mais par un anéantissement éternel qui entraînera une disgrâce et une honte beaucoup plus grandes que celles qui frappèrent ceux qui furent tués sous l’alliance de la loi mosaïque. Mais le point capital qu’il s’agit de noter ici est que ces adversaires étaient autrefois sanctifiés. Néanmoins ils tombèrent.
29. Qu’est-ce qui montre que des élus peuvent tomber contrairement à la doctrine de la prédestination ?
29 Ceux qui entrent en ligne de compte pour régner avec le Christ sont appelés dans la Bible les “ élus ” ou l’“ élection ”. Les personnes qui croient à la prédestination prétendent que ceux-là ne peuvent faillir. Dans Marc 13:22 (Segond) il est dit : “ Car il s’élèvera de faux Christs et de faux prophètes ; ils feront des prodiges et des miracles pour séduire les élus, s’il était possible. ” Les mots écrits en italiques ne se trouvent pas dans le grec original, avec cette adjonction le lecteur peut avoir l’impression qu’une séduction des élus est impossible. D’autres traductions modernes sont plus exactes : “ en vue d’égarer, si possible, les élus ” (Li), “ afin, si possible, de séduire les élus ”. (Stapfer.) Ils peuvent en égarer quelques-uns, et d’autres pas. Paul supportait certaines choses à cause des élus, afin de les aider à obtenir le salut (II Tim. 2:10). Cela aurait été inutile, si les élus ne peuvent tomber. Si Dieu avait ordonné l’élection comme définitive, il n’aurait pas été nécessaire d’exhorter les élus à la rendre durable. Mais Pierre dit : “ Appliquez-vous d’autant plus à affermir votre vocation et votre élection ; car, en faisant cela, vous ne broncherez jamais. ” (II Pi. 1:10). Il est clair que Pierre leur dit ici qu’ils trébucheront s’ils ne consolident pas leur élection par leurs propres efforts diligents. Et s’ils ne peuvent se perdre, pourquoi les jours de détresse devaient-ils être abrégés pour les sauver ? — Mat. 24:22.
30. Au surplus, qu’est-ce qui prouve qu’il est possible d’être rejeté de la fidèle classe préordonnée ?
30 Selon la doctrine de la prédestination, ceux qui sont rachetés, justifiés, sanctifiés et élus, ne peuvent jamais apostasier ; pourtant les textes examinés prouvent d’une façon concluante le contraire. Une fois sauvé ne signifie pas l’être pour toujours. Ceux qui sont vainqueurs avec le Christ ne doivent pas seulement être appelés et élus mais doivent être “ appelés, élus et fidèles ”. Fidèles pendant combien de temps ? “ Prouve ta fidélité même en risquant la mort, et je te donnerai la couronne de vie. ” Il ne faut pas seulement l’avoir mais aussi la garder : “ Garde fermement ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne. ” Afin de rester en union avec le Christ, les élus ne doivent pas devenir tièdes, car à ceux qui se sont refroidis il dit : “ Je te vomirai de ma bouche. ” (Apoc. 2:10 ; 3:11, 16 ; 17:14, NW). Afin d’avoir part au royaume céleste avec le Christ, ils doivent persévérer jusqu’à la fin : “ En réalité nous ne devenons participants du Christ que si nous retenons inébranlablement jusqu’à la fin, dans toute sa solidité, notre confiance initiale. ” (Héb. 3:14, NW). Pour remporter la victoire, la course doit se poursuivre jusqu’à la fin, le combat doit être combattu jusqu’à son achèvement (Mat. 10:22 ; 24:13 ; II Tim. 4:7, 8). Il est certain que l’apôtre Paul appartenait à la classe prédestinée, la classe des élus, appelés, rachetés, justifiés et sanctifiés, lorsqu’il écrivit sa première lettre inspirée aux Corinthiens ; et pourtant sa désapprobation et son rejet auraient été possibles : “ Mais je traite durement mon corps et je le tiens assujetti, de peur d’être moi-même rejeté, après avoir prêché aux autres. ” (I Cor. 9:27). Il ne se sentait sûrement pas individuellement prédestiné, de telle manière qu’il n’y avait pour lui aucune possibilité de tomber. C’est seulement lorsque la mort était proche et le combat terminé qu’il parla avec assurance de la couronne. — II Tim. 4:6-8.
LES PARTICULIERS CHOISISSENT LEUR PROPRE DESTIN
31. Quels textes rejettent la prédestination et démontrent un choix individuel ?
31 Selon la doctrine de la prédestination Dieu aurait fixé la destinée de toutes les personnes avant leur naissance, les unes prédestinées au salut et les autres vouées à la colère divine, et cela sans savoir d’avance comment chacun agirait (par. 8). Si Jéhovah avait ainsi décidé du sort de l’homme avant sa naissance, de telle façon qu’un choix futur quelconque de la part de l’homme ne serait qu’une dérision, Moïse n’aurait jamais dit au peuple d’Israël, sous inspiration : “ J’en prends aujourd’hui à témoin contre vous le ciel et la terre : j’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité, pour aimer l’Éternel, ton Dieu, pour obéir à sa voix et pour t’attacher à lui : car de cela dépendent ta vie... ” (Deut. 30:19, 20). De même Josué n’aurait pas dit : “ Si vous ne trouvez pas bon de servir Jéhovah, choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir, soit les dieux que servaient vos pères au-delà du fleuve, soit les dieux des Amorrhéens dont vous occupez le pays. Pour moi et ma maison, nous servirons Jéhovah. ” (Jos. 24:15, Cr 1905). En outre il est écrit : “ Car quiconque invoque le nom de Jéhovah sera sauvé. ” (Joël 2:32 ; Rom. 10:13, NW). La prédestination individuelle n’existant pas, quiconque le désire peut obtenir la vie : “ L’esprit et l’épouse continuent à dire : Viens ! Et que quiconque entend dise : Viens ! Et que quiconque a soif vienne ; que quiconque le désire prenne de l’eau de la vie gratuitement. ” (És. 55:1 ; Apoc. 22:17, NW). Jéhovah dit : “ Tu les avertiras de ma part. Que celui qui voudra écouter écoute, et que celui qui ne voudra pas n’écoute pas. Car je ne désire pas la mort de celui qui meurt, dit le Seigneur, l’Éternel. Convertissez-vous donc, et vivez. Ce que je désire, ce n’est pas que le méchant meure, c’est qu’il change de conduite et qu’il vive. ” — Ézéch. 3:27 ; 18:23, 31, 32 ; 33:7, 11-15.
32. Qu’est-ce qui met à nu la folie de la doctrine prédestinatienne ?
32 Quel appel hypocrite ce serait si ceux à qui il est adressé étaient impuissants à faire leur choix. Jéhovah prédestinerait-il un certain nombre d’humains à la mort, pour leur dire ensuite qu’il aimerait les voir se détourner de cette prédestination divine et vivre ?’ Quelle stupidité de penser ainsi ! Et le Christ aurait-il dit que c’était son ardent désir de rassembler les enfants de Jérusalem, s’ils avaient été prédestinés par Dieu à se perdre ? Naturellement pas, et le récit montre que ces gens le voulaient ainsi, contrairement au désir de Jésus : “ Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu ! Voici, votre maison vous sera laissée déserte. ” — Mat. 23:37, 38.
33. Qui peut obtenir le salut et comment ?
33 La vie éternelle ne peut être obtenue par une prédestination incontrôlable des hommes, mais en acquérant la connaissance concernant Jéhovah et le Christ, en nous efforçant d’être des ouvriers approuvés qui dispensent la vérité, en travaillant à notre salut avec crainte et tremblement, en prêchant pour nous sauver nous-mêmes tout en sauvant d’autres, en étant des prédicateurs de la Parole et non seulement des auditeurs, en faisant la volonté de Dieu et en ne rendant pas seulement un service du bout des lèvres (Mat. 7:21 ; Jean 17:3 ; Phil. 2:12 ; I Tim. 4:16 ; II Tim. 2:15 ; Jacq. 1:22). Ce n’est pas pour un nombre restreint de personnes prédestinées au salut que Jésus a pourvu à la rançon, mais il “ est devenu pour tous ceux qui lui obéissent principe de salut éternel ”. (Héb. 5:9, NW.) Les humains sont libres de choisir qui ils veulent servir et d’agir selon leur désir, ainsi ils décident de leur propre sort qui peut être la vie ou la mort. — Rom. 6:16.
34. Sous quels rapports la prédestination n’est-elle pas en accord avec la manière d’agir de Jéhovah ? Sur la base de quoi l’homme moissonne-t-il ?
34 Si la doctrine de la prédestination était juste, pourquoi Jéhovah aurait-il alors donné sa loi au peuple d’Israël et pour quelle raison ferait-il prêcher la bonne nouvelle du Royaume aux nations ? Pourquoi aurait-il fixé des périodes de jugement afin de déterminer la destinée des hommes sur la base de leur conduite, les jugeant “ chacun... selon ses actes ”, récompensant chacun “ selon ses œuvres ” et disant : “ Je leur ferai selon leur voie, et je les jugerai par leurs propres jugements. ” (Ézéch. 7:27, Da ; Rom. 2:6 ; Apoc. 20:13, Les Moines de Maredsous). Pourquoi séparer les brebis d’avec les boucs sur la base de leur attitude à l’égard du message et des messagers du Christ ? (Mat. 25:40, 45). Pourquoi tout cela, si le sort des hommes était fixé avant la naissance ? Ce n’est pas Dieu, mais bien l’homme qui est responsable de son sort. Ce n’est pas selon ce que Dieu a décidé préalablement, mais selon ce que l’homme sème qu’il moissonnera. Afin de gagner la vie, l’homme ne doit jamais cesser de semer ce qui est bon : “ Chacun portera son propre fardeau de responsabilité. Ne vous y trompez pas : Dieu ne se laisse point ridiculiser. Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi. Celui qui sème pour sa chair moissonnera de la chair la corruption ; mais celui qui sème pour l’esprit moissonnera de l’esprit la vie éternelle. Ne nous lassons pas de faire le bien ; car nous moissonnerons au temps convenable, si nous ne nous relâchons pas. ” (Gal. 6:5, 7-9, NW). Dieu n’est partial envers personne en prédestinant quelques-uns à la vie tandis que d’autres seraient désavantagés en les prédestinant à la mort ou aux tourments. L’évidence nous oblige d’arriver à cette conclusion “ que Dieu ne fait point acception de personne, mais qu’en toute nation celui qui le craint et qui pratique la justice lui est agréable ”. — Actes 10:34, 35.
35. Concernant les œuvres, qu’est-ce qu’il ne faut pas oublier ?
35 Personne ne devrait conclure de ce qui précède que nous pourrions nous sauver par nos œuvres. Si nous le pouvions, nous gagnerions le salut comme notre droit, mais il n’en est pas ainsi. On le reçoit par la bonté imméritée de Dieu (Rom. 11:6 ; Éph. 2:8, 9 ; II Tim. 1:9). Cependant, par l’étude nous obtenons la foi et par les œuvres faites en harmonie avec notre connaissance nous prouvons notre foi et notre obéissance (Rom. 10:14, 17 ; Jacq. 2:18-26). Nous devons effectuer ces œuvres afin de prouver notre obéissance, car la rançon est ou sera appliquée aux obéissants. Sans de telles œuvres le salut est impossible.
36. Comment les presbytériens ont-ils cherché à se dégager de leurs difficultés ? Avec quel résultat ?
36 Notons aussi que dans les années 1902-1903 l’église presbytérienne des États-Unis d’Amérique a ajouté deux chapitres à sa Confession de foi, accompagnés d’une déclaration (Declaratory Statement). Par ces articles supplémentaires on voulait apparemment adoucir la sévérité de la doctrine de la prédestination et la rendre compatible avec les textes bibliques qui démontrent un choix individuel et la nécessité de faire de bonnes œuvres. Mais le résultat de cette tentative est que ces articles supplémentaires contredisent en réalité les textes plus anciens. En ajoutant ces chapitres, les presbytériens auraient dû, pour éviter des contradictions, supprimer d’autres plus anciens. Mais s’ils avaient supprimé ce qui est nécessaire, ils auraient totalement radié les textes relatifs à la prédestination. Dans leur embarras ils ont conservé les deux, se contredisant eux-mêmes et contredisant la Bible. Ils se trouvent dans un dilemme qu’ils se sont créé eux-mêmes. Les nouveaux textes ne concilient pas la doctrine de la prédestination avec les Écritures ; d’autre part, la tentative d’adaptation de la doctrine à la Bible a abouti à démentir la prédestination. Ces nouveaux textes tempèrent la doctrine de telle façon qu’il n’en reste plus rien. Au surplus, ils ont fait tant de concessions aux dépens de cette doctrine qu’elle est complètement vidée de sa substance. Par exemple, il est dit dans le chapitre X, paragraphe 3, page 45 : “ Des enfants élus, qui meurent dans leur enfance, sont régénérés et sauvés par le Christ grâce à l’esprit. ” Mais la Déclaration dit à la page 125 que cela “ ne doit pas être compris dans ce sens que quiconque meurt dans son enfance est perdu. Nous croyons que tous ceux qui meurent dans leur enfance sont compris dans l’élection ”. La Bible ne soutient pas ce point de vue. — Ézéch. 9:6.
37. À quelles questions provocantes n’avons-nous pas encore répondu, mais de quel examen pouvons-nous nous réjouir ?
37 L’examen de ce sujet ne peut pas être clos à ce point de notre étude, car nous n’avons pas encore répondu à certaines questions importantes. Les adeptes de la prédestination ne cherchent-ils pas à mettre en harmonie leur doctrine avec le libre arbitre de l’homme ? Qu’y a-t-il à dire d’Ésaü et de Jacob, du Pharaon, de Samson, de Jérémie, de Judas et même de Jésus ? La Bible ne montre-t-elle pas qu’eux et d’autres encore furent prédestinés ? Ces questions constituent un défi, mais la place ne nous permet pas d’en traiter ici. Nous y répondrons dans notre prochaine édition.
[Notes]
a La Constitution de l’Église presbytérienne aux États-Unis d’Amérique (angl.) publiée en 1952. Citation tirée de la Confession de foi, chap. III, § 5, 7, p. 15-17.
b Ibid., chap. V, § 4, p. 22.
c Ibid., chap. III, § 1, p. 13.
d Ibid., chap. VIII, § 8, p. 40.
e Ibid., chap. XI, § 5, p. 50.
f Ibid., chap. XI, § 5, p. 50.
g Ibid., chap. XVII, § 1, p. 65.
[Illustration, page 281]
Emmanuel
Admirable
Conseiller
Dieu puissant
Père éternel
Prince de la paix
Postérité de la femme
Postérité d’Abraham
Directeur
Témoin
Rédempteur
Pierre angulaire
Sûr fondement