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Considérez les obstacles comme des défisLa Tour de Garde 1973 | 1er janvier
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Considérez les obstacles comme des défis
SELON un vieil adage, “un mauvais écrivain s’en prend à sa plume”. Il y a beaucoup de vrai dans ce dicton. Quelle est, en général, la réaction de celui qui n’a pas accompli ce que lui-même ou les autres escomptaient ? Ne rend-il pas les obstacles responsables de son échec ? Ne s’en prend-il pas à sa plume pour ainsi dire ?
Certes, l’échec est parfois attribuable à certains obstacles, mais l’état d’esprit de la personne n’y est-il pas pour quelque chose ? N’a-t-elle pas renoncé trop facilement ? Ne s’est-elle pas découragée trop vite ? Ses efforts étaient-ils suffisants ? Ne manquait-elle pas d’ingéniosité ? Peut-être.
Dans quelle mesure les obstacles peuvent-ils être surmontés ? Illustrons cela par un exemple. En 1969, pour sa première représentation, le Metropolitan Opera de New York donna “Aïda”. Le spectacle a été qualifié de “magnifique démonstration de ce qu’est le professionnalisme”. Qu’avait-il donc de remarquable ? Deux jours plus tôt, le chef d’orchestre s’était cassé le bras en tombant sur la glace. Relevant le défi, il avait dirigé toute la représentation avec son bras gauche, l’autre étant dans le plâtre. Il avait surmonté l’obstacle !
La cécité est certainement un handicap sérieux, et pourtant des aveugles l’ont surmonté. Tel cet étudiant en droit, aveugle de naissance, qui, sur 970 étudiants diplômés, est sorti premier de sa promotion. Pourtant, s’il avait abandonné ses études ou terminé le dernier, on aurait pu lui trouver des excuses.
Que dire également de ce fermier des États-Unis dont la vue est si faible qu’il distingue difficilement le jour de la nuit ? Cet homme travaille après minuit, à cause du silence qui règne à ce moment-là. Il exploite une ferme de plus de cent hectares ; “les bruits et mes doigts remplacent mes yeux, dit-il (...). Mon seul problème, c’est que ceux qui m’aident veulent parfois me remplacer, alors que je me sais capable de faire le travail mieux qu’eux”. Cet homme est à même de conduire quarante-cinq bêtes de pâturage en pâturage, de leur donner à manger, de leur faire des injections hypodermiques et même de châtrer les taureaux. “Je donne à manger aux bêtes plus vite et avec moins de peine, parce qu’elles me connaissent”, dit-il.
Par ailleurs, le manque d’instruction, la pauvreté et les préjugés raciaux constituent des obstacles de nature à décourager quelques-uns ; mais d’autres les considèrent comme autant de défis, qu’ils relèvent avec succès.
Vous n’avez peut-être jamais rencontré de tels obstacles ni de tels défis, mais vu la situation actuelle, vous ne pouvez manquer de vous heurter à d’autres difficultés. Par exemple, vos efforts sont peut-être contrariés par des malentendus ou des différences de caractères. Cela peut arriver entre membres d’une même famille, entre un patron et un employé, ou entre frères dans la foi. Que faire en pareil cas ? Bouder, s’apitoyer sur soi-même ou céder au ressentiment et renoncer à faire de son mieux ? Pourquoi ne pas considérer la situation comme une gageure ? Soyez prompt à saisir la première occasion qui s’offrira pour revenir sur le sujet et rétablir la paix. Toutefois, s’il vous est impossible de régler le malentendu, efforcez-vous de ne pas y attacher trop d’importance. Ne soyez pas susceptible.
Souffrez-vous de voir que vos efforts ne sont pas appréciés, peut-être de votre conjoint, de vos parents ou de vos enfants ? Certes, des témoignages de reconnaissance sont de véritables encouragements. Cependant, il est possible de persévérer sans eux. De nombreux prophètes du passé, tels Jérémie et Ézéchiel, ne furent guère encouragés par leurs contemporains, si tant est qu’ils le furent, et pourtant c’étaient de remarquables serviteurs de Dieu. Les lettres de Paul nous montrent qu’il souffrait parfois de ne pas être apprécié de quelques-uns comme il le méritait, mais quel bel exemple de zèle dans le ministère chrétien il nous a laissé (II Cor. 10:10-12 ; 11:5, 6) ! Gardez votre dignité et votre fierté dans votre travail. D’autre part, n’oubliez jamais que si Dieu apprécia les efforts de ses fidèles serviteurs du passé, il voit et connaît les vôtres aujourd’hui.
Quand on embrasse le christianisme, il faut s’attendre à rencontrer des obstacles, à relever des défis. En Afrique, l’abandon de certaines coutumes, telles que la polygamie, la fidélité à la tribu et le culte des fétiches, peut paraître un obstacle insurmontable aux yeux de beaucoup. Cependant, des centaines de milliers d’Africains ont relevé ce défi avec succès pour devenir témoins de Jéhovah. Comme ils sont heureux de l’avoir fait !
Dans d’autres pays, pour devenir disciples de Jésus-Christ et témoins chrétiens de Jéhovah, des milliers de gens ont dû renoncer à certaines passions, telles que l’alcoolisme, l’usage de la drogue, le jeu et diverses formes d’impureté sexuelle. — I Cor. 6:9-11.
Une fois devenu un véritable chrétien, on continue à se heurter à des obstacles qui sont de véritables défis. L’opposition et l’indifférence rencontrées dans le ministère rendent ce dernier plus difficile. Mais est-ce une raison pour se relâcher ou abandonner ? Certainement pas quand on considère les nombreux exemples bibliques d’hommes ayant continué de servir Dieu en dépit de tels obstacles. — Héb. 12:2, 3.
Un chrétien a peut-être ‘résolu dans son cœur’ de participer le lendemain matin au ministère du champ ou d’assister le soir même à une réunion de la congrégation. Soudain, le mauvais temps fait son apparition, ou bien le témoin souffre d’une légère indisposition ; voilà autant d’excuses apparemment plausibles pour ne pas faire ce qu’il a résolu. Mais en suivant la voie de la facilité, il se priverait d’une joie. En fait, en surmontant la difficulté imprévue, on peut s’attendre avec confiance à de plus grandes joies, ne serait-ce que la satisfaction du devoir accompli, qui est fonction de l’effort.
En vérité, loin de céder devant les obstacles, considérons-les comme des défis et relevons-les.
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Êtes-vous miséricordieux comme votre père est miséricordieux ?La Tour de Garde 1973 | 1er janvier
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Êtes-vous miséricordieux comme votre père est miséricordieux ?
JÉHOVAH est un Dieu “riche en miséricorde”. À son sujet, le psalmiste chanta : “Jéhovah est miséricordieux et compatissant, lent à la colère et plein de bonté. Jéhovah est bon envers tous, et sa miséricorde s’étend sur toutes ses créatures.” — Éph. 2:4 ; Ps. 145:8, 9, AC.
Qu’est-ce que cela signifie pour vous ? Pensez-vous que la miséricorde de Dieu n’intervient que lorsque certaines de ses créatures comparaissent en jugement devant lui pour avoir commis une faute ? Ne manifeste-t-il sa miséricorde que lorsqu’il allège sa sentence contre les transgresseurs ?
Absolument pas. Il est vrai que le mot “miséricorde” (en hébreu rahham ; en grec éléos), tel qu’il est utilisé dans les Écritures, peut désigner une action négative consistant, par exemple, à se retenir de punir le coupable. Toutefois, ce mot se rapporte plus fréquemment à une action positive. La miséricorde est fondamentalement un “acte de compassion”, une expression de considération bienveillante ou de pitié qui procure du réconfort à ceux qui sont dans le besoin, dans les difficultés ou en danger.
Bien loin de se rapporter uniquement à des décisions judiciaires, la miséricorde est une qualité caractéristique de la personnalité de Dieu. Elle décrit sa manière naturelle de réagir envers ceux qui ont besoin d’aide et dépeint un aspect encourageant de son amour. Par sa personnalité, ses paroles et ses actes, le Fils de Dieu, qui a fait connaître son Père, nous aide à comprendre que Jéhovah est vraiment “le Père des tendres miséricordes et le Dieu de toute consolation”. (Jean 1:18 ; II Cor. 1:3.) Entre autres raisons importantes, le Fils de Dieu a été envoyé sur la terre pour “devenir un grand prêtre miséricordieux et fidèle dans les choses qui concernent Dieu” et par l’intermédiaire de qui nous pouvons ‘nous approcher avec franc-parler du trône de la bonté imméritée, afin d’obtenir miséricorde et trouver bonté imméritée, pour une aide en temps opportun’. — Héb. 2:17, 18 ; 4:15, 16.
Cela ne veut pas dire que Dieu fait preuve de sentimentalité. Sa miséricorde s’exerce toujours en harmonie avec ses autres qualités et ses justes principes, y compris sa justice et sa sainteté (Osée 2:21 2:19, NW). Nous ne devrions donc jamais abuser de la miséricorde de Dieu en pensant qu’il continuera à nous l’accorder quoi que nous fassions. On ne se moque pas de lui, et ceux qui sèment volontairement le mal ne peuvent s’attendre qu’à récolter le mal (Gal. 6:7). Si, par nos paroles, nos actes et notre façon de vivre, nous méprisons délibérément les voies justes de Dieu, nous l’offensons, et il peut fort justement ‘dans sa colère, retirer sa miséricorde’. — Ps. 77:10 77:9, NW ; Rom. 2:4-11.
La miséricorde engendre la miséricorde
Le Fils de Dieu déclara : “Heureux les miséricordieux, puisqu’il leur sera fait miséricorde.” (Mat. 5:7). Cela est également vrai, dans une large mesure, à propos de nos relations avec nos semblables. Jésus énonça le principe suivant : “Comme vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites pareillement pour eux.” Après avoir encouragé ses disciples à ‘continuer de se rendre miséricordieux’ à l’exemple de leur Père et de cesser de juger et de condamner les autres, il ajouta : “Pratiquez le don, et l’on vous donnera. On versera dans votre sein une excellente mesure, pressée, secouée et débordante. Car de la mesure dont vous mesurez, on mesurera pour vous en retour.” — Luc 6:31, 36-38.
De nombreux proverbes inspirés soulignent cette pensée. Dans Proverbes 28:27, nous lisons : “Celui qui donne au pauvre n’éprouve pas la disette, mais celui qui ferme les yeux est chargé de malédictions.” Un autre proverbe déclare : “L’homme dont le regard est bienveillant sera béni, parce qu’il donne de son pain au pauvre.” — Prov. 22:9.
Toutefois, cette attitude bienveillante ne se limite certainement pas aux dons matériels. L’esprit et le cœur des gens ont besoin d’être nourris spirituellement et d’entendre des nouvelles encourageantes et réconfortantes. Sans cela, ils souffrent d’une disette beaucoup plus douloureuse que celle qui est provoquée par le manque de nourriture physique. Cela est plus vrai que jamais auparavant.
Dans un monde où les gens sont peu sensibles aux besoins de leurs semblables, où les critiques sévères sont fréquentes et où les expressions de gratitude et les encouragements sont peu nombreux, les personnes miséricordieuses sont vraiment une bénédiction stimulante. Celui qui donne généreusement de lui-même, plus souvent que de ses biens, ne restera pas sans récompense, surtout de la part de Jéhovah. La Parole de Dieu déclare : “Celui qui a pitié du pauvre prête à Jéhovah, qui récompensera sa bonne œuvre.” (Prov. 19:17, AC). Effectivement, Jéhovah aime ceux qui, à son exemple, se montrent miséricordieux.
La Bible associe étroitement la miséricorde et la bonté. Après avoir promis de révéler ‘toute sa bonté’ à Moïse, Jéhovah fit passer son ange devant le prophète pour qu’il proclame la miséricorde et la bonté divines (Ex. 33:19 ; 34:6, 7). Le Psaume 145:9 (AC) associe également la bonté et la miséricorde, disant : “Jéhovah est bon envers tous, et sa miséricorde s’étend sur toutes ses créatures.”
Dans Romains 5:7, Paul montre dans quelle mesure une personne miséricordieuse peut à son tour être l’objet de la compassion de ses semblables ; il dit : “À peine, en effet, quelqu’un mourra-t-il pour un homme juste ; certes, pour l’homme de bien peut-être quelqu’un osera-t-il même mourir.” Comme nous venons de le voir, la bonté implique la miséricorde. Comment se fait-il que quelqu’un sera plus disposé à mourir pour “l’homme de bien” que pour l’“homme juste” ?
Un homme peut être considéré par ses semblables comme “juste” parce qu’il se montre honnête et ne se rend coupable d’aucun acte impur. Il est exempt de toute accusation. Cependant, “l’homme de bien” va plus loin. Il ne se soucie pas seulement de faire ce qui est juste et bien, mais, poussé par la compassion, il fait plus encore que ce qu’exige la justice ; il fait preuve de considération pour ses semblables et a le vif désir de leur être utile, de les aider et de contribuer autant qu’il le peut à leur bonheur. L’“homme juste” s’attire le respect et l’admiration, mais il ne fait pas autant appel au cœur que “l’homme de bien”. C’est pourquoi Paul dit que quelqu’un peut être disposé à mourir pour un homme chaleureux, plein de considération, miséricordieux, disposé à offrir son aide, dont la bonté est vraiment remarquable et qui a gagné l’affection sincère de ses semblables. Si les hommes peuvent se montrer reconnaissants envers celui qui manifeste de la compassion, cela est d’autant plus vrai de Dieu. En effet, le sacrifice qu’il offrit en la personne de son Fils bien-aimé est une preuve qu’il aime la bonté et la compassion. — Rom. 5:6-8.
Le manque de compassion est préjudiciable
Si la miséricorde appelle la miséricorde, le contraire est tout aussi vrai. C’est ce que montre la parabole de Jésus dans laquelle un esclave impitoyable, après que son maître royal lui eut remis une dette considérable, ne montra aucune compassion envers un de ses compagnons esclaves qui ne lui devait qu’une somme dérisoire. Le manque de miséricorde de cet homme fut répugnant aux yeux des autres esclaves qui rapportèrent le fait à leur maître. Celui-ci fit appeler l’esclave impitoyable et lui dit : “Méchant esclave, j’avais annulé toute ta dette quand tu m’en avais supplié. N’aurais-tu pas dû, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon d’esclavage, comme j’ai eu pitié de toi ?” Courroucé, le maître fit jeter en prison l’esclave impitoyable. — Mat. 18:32-34.
David éprouva le même sentiment après que Nathan lui eut rapporté le cas d’un homme riche qui avait pris l’unique brebis d’un pauvre pour préparer un repas à un invité. Dans sa colère, David s’écria : “L’homme qui a fait cela mérite la mort.” Pourquoi ? Parce qu’il avait été “sans pitié” envers son compagnon. Comme le montre sa réaction, David était lui-même un homme plein de compassion. Cependant, il fut accablé quand Nathan lui dit : “Tu es cet homme-là !” Ainsi, bien que nous puissions pratiquer la miséricorde, nous n’adopterons jamais une attitude suffisante, mais nous nous efforcerons de mettre en pratique l’exhortation suivante : “Continuez de vous rendre miséricordieux, tout comme votre Père est miséricordieux.” — II Sam. 12:1-7 ; Luc 6:36.
Cette question est très sérieuse, car la Bible déclare que Dieu range les hommes “sans pitié” parmi ceux qui “méritent la mort”. (Rom. 1:31, 32.) Considérez le cas des Pharisiens qui, en tant que classe et selon les paroles de Jésus, étaient destinés à la Géhenne, la destruction éternelle (Mat. 23:23, 33). Il est évident que c’est en grande partie à cause de leur manque de miséricorde qu’ils méritaient cette condamnation. Quand Jésus les reprit parce qu’ils ‘condamnaient les innocents’, il leur dit : “Allez donc apprendre ce que signifie : ‘Je veux la miséricorde et non le sacrifice.’” — Mat. 9:11-13 ; 12:7 ; Osée 6:6, Da.
La raison profonde était que les Pharisiens traitaient toutes choses d’une manière excessivement “légaliste”. Ils se souciaient exagérément des lois et des règles, mais faisaient peu ou aucun cas des principes beaucoup plus importants de la Parole de Dieu et des préceptes fondamentaux du vrai culte. Ils ne ressemblaient certainement pas à celui qu’ils prétendaient avoir pour Père céleste (Jean 8:41). Avons-nous tendance à les imiter ?
Bien que Dieu n’exerce pas sa miséricorde uniquement en période de jugement, il y a certainement des circonstances dans lesquelles elle est particulièrement remarquable. Nous désirons sans doute en être l’objet à ces moments-là.
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“La miséricorde exulte en triomphant au sujet du jugement” — comment ?La Tour de Garde 1973 | 1er janvier
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“La miséricorde exulte en triomphant au sujet du jugement” — comment ?
CHACUN d’entre nous devrait vivement s’intéresser au fait que la miséricorde peut ‘exulter en triomphant au sujet du jugement’. Pourquoi ? Parce que dans ses écrits inspirés, l’apôtre Paul nous certifie que “chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même”. — Jacq. 2:13 ; Rom. 14:12.
Cela nous intéresse d’autant plus que le temps où Dieu commencera son action judiciaire envers tous les hommes est maintenant très proche. Les prophéties montrent que “Babylone la Grande”, l’empire mondial de la fausse religion, ainsi que toutes les nations politiques ressentiront bientôt la force du jugement divin. Tous les habitants de la terre sont sur le point de connaître une période de “grande tribulation”, et leur survie dépendra de l’approbation et du jugement favorable de Dieu (Mat. 24:21, 22 ; 25:31-34, 41 ; Rév. 17:1-5 ; 19:11-15). Cette époque de tribulation sera suivie du règne millénaire du Fils de Dieu sur toute la terre. Alors, durant le “Jour du Jugement”, les survivants et les ressuscités seront jugés selon leurs œuvres. — Mat. 11:21-24 ; 12:41, 42 ; Actes 10:42 ; Rév. 20:12, 13.
Cependant, la miséricorde peut dès à présent ‘exulter en triomphant au sujet du jugement’ car les expressions judiciaires de Dieu ne sont pas limitées exclusivement aux périodes de jugement à venir. Par l’intermédiaire de Jésus-Christ, le chef de la congrégation chrétienne sur toute la terre, Jéhovah Dieu entretient jour après jour des relations avec ses serviteurs. À des degrés différents et de diverses manières, il leur accorde ou leur retire sa faveur, sur le plan collectif ou individuellement, de la même façon qu’il le fit dans l’antiquité avec la congrégation de l’Israël selon la chair.
Par exemple, Jéhovah peut agir en Juge en élevant un de ses serviteurs à une position de responsabilité ou en l’abaissant (voir Psaumes 75:7, 8 75:6, 7, NW). Ou bien, lorsqu’une controverse surgit parmi ceux qui prétendent le servir, quelqu’un pouvant être l’objet d’une accusation ou d’une opposition injuste, Dieu peut de la même façon faire connaître son point de vue et révéler qui a sa faveur dans cette affaire (Ps. 35:1, 23, 24). En outre, les Écritures montrent qu’au sein de la congrégation chrétienne il y a des aînés qui servent en tant que juges représentant Jésus-Christ, leur Chef, et son Père, Jéhovah Dieu. Leur jugement doit être fondé sur la Parole écrite de Dieu et guidé par elle. Jéhovah peut se servir de tels hommes pour exprimer son jugement ou appliquer la discipline. — I Cor. 5:3-5, 12, 13 ; 6:2-5.
Veillez à ne pas avoir “un jugement sans miséricorde”
Que ce soit à un moment critique de notre époque ou lors du Jour du Jugement maintenant très proche, quelle sera notre situation quand nous rendrons des comptes à Dieu et à Jésus-Christ, le Juge nommé par lui ? De nombreux facteurs sont impliqués, mais nous retirerons de grands bienfaits en considérant celui que Jacques, disciple et demi-frère de Jésus, met en évidence, disant : “Car celui qui ne pratique pas la miséricorde aura un jugement sans miséricorde. La miséricorde exulte en triomphant au sujet du jugement.” (Jacq. 2:13). Comment pouvons-nous démontrer que nous ‘pratiquons la miséricorde’ afin d’éviter “un jugement sans miséricorde” ?
Considérons d’abord le contexte de ces paroles inspirées de Jacques. Auparavant, il avait montré qu’il est mal de faire preuve de favoritisme dans la congrégation en se montrant partial et en accordant sa faveur aux riches au détriment des pauvres (Jacq. 2:1-9). Il souligna également l’importance d’aider les disciples qui se trouvent dans le besoin et de s’occuper d’eux (Jacq. 1:27 ; 2:14-17). Puis, après avoir parlé du “jugement plus sévère” auquel doivent s’attendre ceux qui servent comme enseignants dans la congrégation, il insista vigoureusement sur la nécessité de bien utiliser sa langue, c’est-à-dire pour bénir et faire du bien, et non pour maudire et faire du mal. — Jacq. 3:1-18.
Quelle est donc notre position sous ce rapport ? Dans l’exercice de notre ministère, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la congrégation, accordons-nous plus de considération aux personnes riches qu’à celles qui sont pauvres ? Si nous assumons une responsabilité au sein du peuple de Dieu, accordons-nous des faveurs et des privilèges spéciaux et faisons-nous des concessions sur cette base ? Ou bien traitons-nous chacun avec impartialité, en nous intéressant à ses qualités spirituelles plutôt qu’à ses biens matériels ou à son habileté dans les affaires ? Nous rappelons-nous que, si certains peuvent faire des dons matériels plus importants que d’autres, c’est néanmoins la ‘piécette de la pauvre veuve’ qui mérite le plus de louanges, car elle ne vient pas du surplus, mais de l’indigence de celui qui l’offre ? — Luc 21:1-4.
Mais quel rapport cela a-t-il avec la miséricorde ? En quel sens la partialité ou le favoritisme concernent-ils la miséricorde ?
Jacques écrivit : “Si maintenant votre pratique est d’accomplir la loi royale selon les Écritures : ‘Tu dois aimer ton prochain comme toi-même’, vous faites bien. Mais si vous continuez à montrer du favoritisme, vous commettez un péché, car vous êtes repris par la loi comme transgresseurs.” (Jacq. 2:8, 9). La partialité ou le favoritisme s’opposent à la miséricorde ; ils l’étouffent. Ils ont tendance à rendre insensible aux besoins d’autrui ou, comme le montre le texte de Proverbes 21:13, à faire ‘fermer l’oreille au cri du pauvre’.
Il est vrai que dans certains cas on peut, et on doit même, accorder une considération spéciale à quelqu’un. Cependant, elle doit être motivée par les qualités spirituelles de cette personne. Par exemple, dans I Timothée 5:17, Paul écrit : “Que les aînés qui président d’une excellente manière soient jugés dignes d’un double honneur, surtout ceux qui travaillent dur à la parole et à l’enseignement.” À propos d’Épaphrodite, qui “a été près de la mort, exposant son âme au danger” pour rendre service à Paul, l’apôtre écrivit : “Ne cessez de chérir des hommes de cette sorte.” (Phil. 2:25, 29, 30). Ce n’est pas faire preuve de partialité, mais accorder à quelqu’un la considération que mérite et réclame son service fidèle.
Jacques montra que la miséricorde joue un rôle essentiel dans le vrai culte. Il dit que “la forme de culte qui est pure et sans souillure au point de vue de notre Dieu et Père, la voici : s’occuper des orphelins et des veuves dans leur tribulation, et se garder de toute tache du monde”. (Jacq. 1:27.) Quand nous nous rendons compte que nos frères ont de graves difficultés, ce genre de culte ne nous permet pas de nous contenter d’exprimer notre souhait ou même notre conviction que ‘les choses s’arrangeront’. Il nous incitera à agir en leur faveur en faisant ce que nous pouvons pour les aider. — Jacq. 2:14-17.
L’apôtre Jean écrivit dans le même sens : “Quiconque a les ressources de ce monde pour soutenir la vie et qui voit son frère dans le besoin, et cependant ferme devant lui la porte de ses tendres compassions, comment l’amour de Dieu demeure-t-il en lui ? Petits enfants, n’aimons ni de mots ni de langue, mais en actes et en vérité.” Tout en faisant la “déclaration publique” au sujet du nom de Dieu, nous n’oublierons pas “de faire le bien et de partager avec d’autres, car c’est à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir”, car “votre Père est miséricordieux”. — I Jean 3:17, 18 ; Héb. 13:15, 16 ; Luc 6:36.
En outre, le vrai culte exige que nous maîtrisions notre langue en ne l’utilisant pas avec orgueil ou jalousie, ni en nous vantant ou en faisant des distinctions partiales, mais plutôt d’une manière humble, pacifique et raisonnable. Celui qui utilise sa langue de façon saine et bienveillante démontre qu’il possède la sagesse qui est “pleine de miséricorde”. (Jacq. 3:13-18.) Cela aussi est indispensable, car “c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle”. C’est pourquoi Jésus déclara que “toute parole stérile que disent les hommes, ils en rendront compte au Jour du Jugement”. — Mat. 12:34-36.
Si nous agissions avec partialité envers les autres, si nous demeurions insensibles quant à leurs besoins et si nous leur parlions durement, les critiquant ou les jugeant, que pourrions-nous espérer du jugement ? Jacques répond : “Celui qui ne pratique pas la miséricorde aura un jugement sans miséricorde.” En effet, “celui qui ferme son oreille au cri du pauvre criera lui-même et n’aura point de réponse”. (Prov. 21:13.) Dieu traitera donc chacun de la manière dont il aura traité autrui.
Comment la miséricorde peut triompher en exultant lors du jugement
Jéhovah Dieu est vraiment “miséricordieux et compatissant, lent à la colère et plein de bonté”. Toutefois, quiconque désire être l’objet de sa miséricorde au moment du jugement doit être lui-même miséricordieux. Avant Jacques, Jésus a énoncé le même principe en disant : “Heureux les miséricordieux, puisqu’il leur sera fait miséricorde.” — Ps. 145:8, AC ; Mat. 5:7.
C’est pourquoi, si un chrétien vraiment miséricordieux venait à se trouver lui-même dans une situation difficile, peut-être à cause d’un certain manquement ou même pour avoir adopté momentanément une mauvaise voie, il ne craindrait pas un “jugement sans miséricorde”. Ce chrétien miséricordieux ne peut être comparé à l’homme qui abandonne complètement la voie de la justice pour emprunter celle de l’iniquité, si bien que “toute justice sera oubliée” par Dieu ou par ses représentants (Ézéch. 18:24). En période de jugement, que ce soit avant, pendant ou après la “grande tribulation”, son attitude miséricordieuse lui sera d’un grand secours. “Car Dieu n’est pas injuste pour oublier votre œuvre et l’amour que vous avez montré pour son nom, en ce que vous avez servi les saints et que vous continuez de les servir.” — Héb. 6:10.
Le cas de David illustre bien ce principe. Si Dieu avait seulement considéré David tel qu’il était au moment où il commit son acte inique contre Urie le Hittite et sa femme, il ne lui aurait certainement témoigné d’aucune miséricorde. Cependant, Jéhovah savait que cet acte était loin de refléter la personnalité de David qui, en réalité, était un homme miséricordieux. Ses actes sincères de dévouement et de miséricorde ont sans aucun doute incité Jéhovah, dans une large mesure, à se montrer miséricordieux envers lui. Cependant, David n’évita en aucun cas la correction de Jéhovah.
Violemment accusé par ses prétendus amis, Job répondit : “Qu’ai-je à répondre, quand il [Dieu] châtie ?” À quoi Job pensait-il ?
Ce qu’il déclara ensuite montre qu’il savait que Jéhovah se soucierait beaucoup de savoir si lui, Job, avait été un homme vraiment miséricordieux et bienveillant et s’il avait maintenu son intégrité (Job 31:13-22, 29-32 ; voir Psaumes 37:21-26). Remarquez également que Paul, envers qui le disciple Onésiphore s’était montré bienveillant et réconfortant, pria le Seigneur pour qu’il “donne [à Onésiphore et à sa famille] de trouver miséricorde de la part de Jéhovah en ce jour-là”. — II Tim. 1:16-18.
Dieu fait donc preuve de miséricorde envers ceux qui accomplissent des actes de miséricorde. Quand ils se présenteront devant Dieu pour être jugés, leur attitude miséricordieuse lui fournira de bonnes raisons d’appliquer généreusement en leur faveur les bienfaits du sacrifice rédempteur de son Fils. Ainsi, la miséricorde peut ‘exulter en triomphant’ de la menace d’un jugement défavorable qui aurait pu être prononcé contre eux (Jacq. 2:13). Jéhovah fait preuve de compassion à leur égard parce qu’ils ont agi avec compassion envers leurs semblables.
Les chrétiens qui servent comme aînés dans les congrégations s’efforceront sans aucun doute de refléter fidèlement le point de vue et l’attitude de Jéhovah dans toutes leurs relations avec leurs frères et sœurs. Ils se souviendront qu’eux-mêmes devront “rendre compte” devant le principal Berger du troupeau (Héb. 13:17 ; I Pierre 5:2-4). Quand ils agiront en tant que juges, ils ne manqueront pas de tenir compte des excellentes actions de miséricorde de ceux qui, pour un temps, ont pu s’écarter légèrement de la voie chrétienne, mais qui se sont ensuite repentis et ont exprimé le désir sincère de continuer à marcher fidèlement.
En réalité, nous avons tous de bonnes raisons de désirer vivement que notre “compte” témoigne de notre miséricorde, car “la miséricorde exulte en triomphant au sujet du jugement”.
[Illustrations, page 8]
Ceux qui font preuve de favoritisme envers les personnes plus riches bénéficieront-ils de la miséricorde de Dieu ?
Ceux qui calomnient font-ils preuve de miséricorde ?
[Illustration, page 9]
Quand certains chrétiens se trouvent dans les difficultés, la miséricorde sincère se traduit par des actes et non seulement par des paroles.
[Illustration, page 10]
Les aînés se montrent miséricordieux envers ceux qui pratiquent eux-mêmes la miséricorde.
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Quel est le point de vue chrétien sur la danse ?La Tour de Garde 1973 | 1er janvier
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Quel est le point de vue chrétien sur la danse ?
LES dernières années ont vu naître un grand nombre de nouvelles danses, issues de la génération du rock and roll. Ces danses ont tendance à disparaître rapidement et à être aussitôt remplacées par d’autres. Bien que certains préfèrent la danse trépidante, d’autres sont attirés par la danse lente exécutée par un couple enlacé. Dans certains pays, le “rock” est devenu très populaire parmi les jeunes. Dans cette danse, les partenaires ne se touchent pas, mais exécutent des mouvements très variés. Étant donné le nombre ahurissant de danses différentes à notre époque, un chrétien peut se demander comment il doit les considérer.
Dans l’ancien Israël, la danse était exécutée en groupe, notamment par des femmes. Quand des hommes s’y joignaient, ils formaient des groupes séparés. Il n’est fait aucune allusion directe à des danses auxquelles des personnes des deux sexes auraient participé ensemble.
La Parole de Dieu ne renferme aucune condamnation formelle de la danse. Par exemple, quand Dieu manifesta sa désapprobation lorsque les Israélites dansèrent devant le veau d’or, c’était à cause de l’idolâtrie qui s’y rattachait, bien que leur danse eût un certain caractère lascif. Ces divertissements idolâtres jetaient l’opprobre sur Jéhovah. — Ex. 32:1-35.
Chez les peuples païens de l’Antiquité, les danses de la fertilité étaient courantes. Elles avaient pour objet d’exciter les désirs sexuels tant des danseurs que des spectateurs. Les Cananéens exécutaient leurs danses autour de leurs idoles et des pieux sacrés à la gloire des forces de la fertilité. Le culte de Baal comprenait des danses sauvages, effrénées.
Plus récemment, dans les Écritures grecques chrétiennes, la danse est mentionnée sans réprobation. En fait, Jésus-Christ a prononcé une parabole dans laquelle les danses font partie de la célébration d’un joyeux événement. Au retour de son fils prodigue, un père se réjouit et prépare une fête accompagnée de danses (Luc 15:25). Il est évident que le Fils de Dieu ne désapprouvait pas la danse en soi, sans quoi il n’en aurait pas parlé à propos d’une fête convenable.
Mais comment le chrétien devrait-il considérer la danse moderne dans toutes ses formes ? Dans sa Parole écrite, Dieu a consigné des principes destinés à guider ses serviteurs dans toutes leurs voies. À leur lumière, il est important d’examiner les mobiles et les objectifs qui se cachent derrière les danses, les mouvements du corps et les pensées que ces mouvements risquent d’éveiller dans l’esprit des danseurs et des spectateurs.
Danses qui n’exigent pas de contact physique
Dans presque toutes les danses “rock” exécutées par les jeunes, les partenaires ne se touchent pas. De nombreuses personnes considèrent le twist comme la plus ancienne de ces danses. Il y a quelque temps, on a pu lire dans la revue Look :
“Les danses caractéristiques de notre époque de divertissements sont toutes des variantes du twist (...). Les danseurs ne se touchent pas, ne se parlent pas (...). Chacun mime la charade suggérée par le nom de la danse (...). Leurs corps ont l’air de crier.
“Un jeune étudiant en médecine, à qui l’on demandait d’expliquer les danses de sa génération, a déclaré : ‘C’est une sorte de rite de la fertilité, destiné à combattre la stérilité de la vie moderne. Mais c’est une fertilité magique sans contact corporel (...).’ Une élève infirmière (...) a dit : ‘C’est sexy (...), tous ces corps qui se tortillent sans jamais se toucher.’”
Quoiqu’il y ait une grande variété de danses “rock”, les mouvements de certaines d’entre elles ressemblent à ceux qui caractérisaient les danses de la fertilité, et l’effet produit peut être le même. Dans la mesure où une danse moderne est une imitation des gestes érotiques accomplis dans une quelconque danse païenne, les principes bibliques l’interdisent aux chrétiens ; en effet, la Parole de Dieu nous met en garde contre toute “conduite indigne” et toutes “choses qui ne conviennent pas”. (Éph. 5:4.) Elle conseille aux chrétiennes d’avoir une tenue modeste et une “conduite chaste” ; ces principes s’appliquent également aux hommes (I Pierre 3:1, 2 ; Tite 2:4, 5 ; I Tim. 2:9). La majorité de ces danses sont loin d’être modestes ou chastes.
Il est important de garder présent à l’esprit que le contact des corps n’est pas indispensable pour que les désirs soient excités. La simple vue des mouvements exécutés par les danseurs est de nature à éveiller la passion. Chez l’homme en particulier, les désirs érotiques sont puissamment excités par ce qu’il voit. C’est pourquoi la plupart des ouvrages pornographiques sont vendus aux hommes. Une jeune fille peut avoir du mal à comprendre que même les danses qui n’exigent pas de contacts physiques peuvent troubler intensément les sens d’un jeune homme ; il en est pourtant ainsi.
Quand la danse “rock” est endiablée et que l’attention se concentre sur la région pelvienne du corps, une jeune fille croira peut-être sincèrement que cela est inoffensif ; pourtant elle s’expose à des ennuis. Elle peut s’imaginer qu’il ne se passera rien, mais les désirs du garçon risquent de s’éveiller et de l’inciter à éprouver une passion pour elle.
Par conséquent, la jeune fille réfléchira à la raison qui attire le jeune homme vers elle. S’agit-il d’un attrait purement sexuel ? Dans ce cas, bien d’autres femmes, en vêtements collants, tortillant des hanches et se livrant à des gestes érotiques, pourraient lui procurer le même plaisir. Aussi doit-elle se demander si elle désire être aimée uniquement pour le plaisir des sens, ou pour elle-même, pour sa conversation, pour les choses qu’elle juge importantes dans la vie ? Souhaite-t-elle avoir pour mari un homme qui sera heureux de lui faire plaisir ou un homme qui l’aimera uniquement pour le plaisir qu’elle peut lui donner ?
Certains chrétiens aiment danser. Mais si la danse favorise une conduite indécente ou si elle est suggestive (à cause de mouvements érotiques de la poitrine ou des hanches), ils devraient sagement refuser d’y participer et ne pas se croire obligés d’imiter la majorité (Rom. 12:2). Certains se moqueront d’eux parce qu’ils ne suivent pas la foule, mais il est plus important d’avoir une bonne conscience devant Dieu. — I Pierre 4:3, 4.
L’influence de la musique
D’autre part, il convient de réfléchir à l’influence exercée par certaines musiques “rock”. À ce propos, on pouvait lire ce qui suit dans la revue High Fidelity :
“Rien d’étonnant si le rock choque les parents ! Le sexe est la pierre angulaire du rock mystique (...). ‘Passons la nuit ensemble’, encouragent les Stones, et leur impresario de déclarer cyniquement : ‘La musique pop tourne autour du sexe, et il faut leur en jeter au visage.’ D’où cette question troublante : Tout cela n’est-il pas destiné à favoriser l’éveil des sens chez les adolescents ?”
Ceux qui dansent sur une telle musique diront peut-être qu’ils n’écoutent pas les paroles, mais qu’ils se contentent de danser. Cependant, si les paroles sont grivoises ou obscènes ou si elles frisent l’indécence, elles se gravent néanmoins dans les jeunes esprits. En fait, les danseurs répètent souvent les mots qu’ils prétendent ne pas écouter. Mais c’est l’influence de la musique et non pas seulement les paroles de certaines chansons “rock” qui dépasse parfois les bornes de la modestie.
Dernièrement, Patricia Schiller fut désignée par la Commission d’enquête sur la pornographie ordonnée par le président des États-Unis pour étudier l’éveil des sens chez les jeunes filles ; elle découvrit que la musique pop et “rock” a souvent le don d’éveiller les sens des jeunes filles, surtout quand celles-ci se trouvent avec des garçons. “En jouant sur les sentiments des filles pour susciter l’amour et l’affection, a-t-elle déclaré, la musique sert fréquemment de catalyseur pour l’amour et par là même provoque l’éveil des sens chez l’adolescente (...). La musique fait remonter ce sentiment à la surface.” — Denver Post, 23 juillet 1971.
Les jeunes chrétiens devraient donc choisir avec soin la musique sur laquelle ils danseront. Puisque les femmes sont plus sensibles que les hommes aux paroles des chansons, ce conseil s’adresse particulièrement à elles. Si elles désirent être approuvées par Dieu, elles doivent éviter la musique “rock” qui éveille les passions ou incite à l’abandon physique.
Les autres danses
Que dire alors des danses classiques, plus lentes, exécutées par des couples enlacés ? L’accent est mis davantage sur la grâce des mouvements. Les personnes mariées aiment généralement ces danses. Un homme et sa femme qui vont ensemble au bal depuis des années et qui dansent bien trouveront sans doute dans ce divertissement une détente agréable leur permettant en même temps de jouir de la compagnie l’un de l’autre.
Mais étant donné que des personnes célibataires peuvent aussi participer à ces danses qui provoquent le contact des corps, il faut savoir dans quelle mesure il est nécessaire de se montrer prudent. Démontrant pourquoi ces danses peuvent nuire aux bonnes mœurs, le Dr Fritz Wittels déclare dans son livre Les habitudes sexuelles des Américaines (angl.) :
“Le bal (...) offre à deux personnes de sexe différent l’occasion d’être et de rester quelque temps plus rapprochées l’une de l’autre que ne le permet la coutume (...). La musique de danse syncopée n’a pas contribué à la protection de la virginité.”
Certains diront peut-être que nous exagérons. Il est intéressant de noter ce qu’a publié le New York Times Magazine du 18 juin 1972 à propos des danses lentes, favorisant le contact des corps, dans les bals d’étudiants. Il y est dit qu’elles fournissent aux garçons “une bonne excuse pour enlacer une jeune fille et la serrer étroitement”. On est en droit de demander s’ils sont attirés par les pas gracieux et autres mouvements artistiques exécutés au cours de la danse. Et l’article d’ajouter : “Les danses lentes sont des étreintes de cinq minutes avec caresses dans le dos et sur les fesses.”
Que la danse soit fréquemment accompagnée d’un certain plaisir sensuel, c’est ce que montre bien le mari qui, alors qu’il aimait tant danser avant son mariage, se désintéresse ensuite de la danse. Ce n’est qu’à force de cajoleries que sa femme réussira à l’entraîner au bal pour participer aux danses gracieuses qu’elle aime tant.
Un jeune homme peut aimer la danse sans comprendre pourquoi. C’est parce que des forces naturelles ont commencé à se manifester dans son corps. Il sait qu’elles lui procurent une sensation agréable, mais il ne jouit pas entièrement de ce plaisir parce qu’il n’est pas marié. Il peut donc danser sans mauvaise intention. Toutefois, s’il veut vivre conformément aux principes divins, il suivra ce conseil de la Bible : “Faites donc mourir vos membres du corps qui sont sur la terre en ce qui concerne la fornication, l’impureté, l’appétit sexuel.” — Col. 3:5.
Par conséquent, si vous allez au bal, songez que la danse peut éveiller des désirs chez votre partenaire, même si vous pensez que le contact physique n’est pas assez étroit pour engendrer un plaisir sensuel. Pour éviter toutes complications, des personnes mariées ont décidé de ne danser qu’avec leur conjoint.
Chacun devrait donc examiner le motif qui l’incite à danser. Certains aiment vraiment la danse pour elle-même et n’ont pas de mauvais mobiles. Au cours d’un bal, les danseurs ne sont pas toujours obligés de se serrer au point de se toucher. Dans beaucoup de cas, il dépend d’eux que la danse soit décente ou indécente.
Évitez les causes d’achoppement
L’influence exercée par la danse sur le spectateur est un autre facteur que doit considérer le chrétien qui pense pouvoir danser tout en gardant une bonne conscience devant Dieu. Le spectateur, lui, peut juger sa conduite indécente. Il sait ce qui se passe dans son esprit quand il regarde une danse sensuelle, et il suppose que les mêmes pensées traversent l’esprit des danseurs. Il ne suffit pas de dire : “J’ai l’esprit et la conscience purs”, car les Écritures soulignent l’importance de ne pas devenir “des causes d’achoppement”. — I Cor. 10:32.
Aucun chrétien ne désire détourner les gens de la vérité de Dieu par sa conduite, même quand elle n’a rien de répréhensible. Ce qui est jugé décent en un certain endroit ne le sera peut-être pas ailleurs. Si les gens voient dans une danse le signe d’un certain abandon physique, ils jugeront que tous les danseurs recherchent cette sensation. Les chrétiens devraient donc suivre ce conseil de l’apôtre Paul : “Sous aucun rapport nous ne fournissons de cause d’achoppement, afin qu’on ne trouve rien à redire à notre ministère.” — II Cor. 6:3.
En outre, le chrétien mûr adoptera le point de vue des Écritures envers toute nouvelle danse. Incite-t-elle à adopter une conduite pure ? La Parole déclare : “Devenez saints dans toute votre conduite.” Elle s’élève contre les “désirs ardents de plaisirs sensuels” et nous conseille de faire preuve de modestie, de songer à toutes les choses qui sont “chastes” et de les pratiquer. — I Pierre 1:15 ; Jacq. 4:1 ; Éph. 5:4 ; Phil. 4:8 ; I Tim. 2:9.
Ainsi donc, en envisageant la danse du point de vue biblique, tout chrétien, jeune ou vieux, se demandera si la danse à laquelle il pense est conforme aux exigences de la Parole de Dieu. Au fur et à mesure que les principes moraux du présent système mauvais s’effondreront, vous vous apercevrez sans surprise que de nombreuses danses sont inconvenantes pour le peuple saint de Dieu. Quel que soit leur âge, tous les chrétiens garderont donc présent à l’esprit le conseil suivant de l’apôtre Paul : “Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, ou quoi que vous fassiez, faites toutes choses pour la gloire de Dieu”. — I Cor. 10:31.
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La chrétienté lutte contre DieuLa Tour de Garde 1973 | 1er janvier
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La chrétienté lutte contre Dieu
LA CHRÉTIENTÉ, l’ensemble des nations se disant chrétiennes, lutte-t-elle vraiment contre Dieu ? Il peut paraître paradoxal que des Églises qui portent précisément le nom du Christ et prétendent avoir été admises dans une alliance avec Dieu enseignent et amènent leurs membres à désobéir à Dieu.
Cela n’est pourtant pas si étrange quand on considère ce que l’apôtre Paul déclara à propos de certains hommes de la congrégation chrétienne de son époque, qui, selon lui, étaient “de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, se transformant en apôtres de Christ”. “Rien d’étonnant à cela, ajoute-t-il, car Satan lui-même ne cesse de se transformer en ange de lumière.” — II Cor. 11:13, 14.
En outre, Paul et l’apôtre Pierre annoncèrent une grande apostasie qui allait se développer après la mort des apôtres. D’après leurs déclarations, à cause de cela de nombreux soi-disant chrétiens suivraient “des enseignements de démons” et répandraient hypocritement des paroles mensongères. Ils auraient “une forme de pieux dévouement” mais renieraient “ce qui en est la force”. Ils “diront des choses perverties, afin d’entraîner les disciples après eux”. Ils “exploiteront [les disciples chrétiens] par des paroles artificieuses”, reniant “même le propriétaire qui les a achetés”. — I Tim. 4:1, 2 ; II Tim. 3:5 ; Actes 20:30 ; II Pierre 2:1-3 ; II Thess. 2:3-12.
En considérant ce qui arriva à la nation d’Israël, qui se trouvait dans des relations d’alliance avec Dieu, nous aurons une image ou un type frappant de la situation actuelle de la chrétienté. Ce que Dieu fit voir à son prophète Ézéchiel est une des choses qui servent “d’avertissement, à nous sur qui sont arrivées les fins des systèmes de choses”. — I Cor. 10:11.
Bien que se trouvant en Babylonie, à quelque 800 kilomètres de là, Ézéchiel fut emmené dans une vision par Jéhovah pour inspecter son temple à Jérusalem. Il vit d’abord un “symbole de la jalousie”, une idole, à l’entrée d’une porte intérieure. Puis, Jéhovah lui fit voir soixante-dix chefs d’Israël qui, dans des chambres secrètes, offraient de l’encens à des représentations de choses rampantes et de bêtes répugnantes. Cela était suffisamment détestable, mais Jéhovah dit encore à Ézéchiel : “Tu recommenceras à voir encore des choses hautement détestables qu’ils commettent.” — Ézéch. 8:13, NW.
Un culte rendu à un rebelle opposé à Dieu
Ézéchiel rapporte ensuite ce qu’il vit dans une cour intérieure : “Voici que les femmes étaient assises là, pleurant le dieu Tammuz.” — Ézéch. 8:14, NW.
Qui était ce Tammuz ? Pour les Babyloniens et les Syriens, c’était le dieu de la végétation. En Asie du Sud-Ouest, elle pousse durant la saison des pluies, qui provoquent des crues bénéfiques, et meurt pendant la saison sèche. La mort de la végétation était considérée comme une image de la mort de Tammuz, et c’est cette mort que les adorateurs idolâtriques de Tammuz pleuraient chaque année, au moment où la sécheresse était la plus grande. Quand la saison des pluies recommençait, on pensait que Tammuz revenait des enfers, son retour étant symbolisé par la nouvelle croissance de la végétation.
Comment les Israélites ont-ils bien pu être entraînés à rendre un culte à une idole ? Pourquoi ont-ils imité les pratiques de ce culte ? Cela devient plus compréhensible quand nous considérons l’histoire et l’origine du culte de Tammuz. Dans son livre Les deux Babylones, Alexander Hislop identifie Tammuz à Nimrod, le fondateur de la ville de Babylone, environ 180 ans après le déluge du temps de Noé.
Nimrod était un arrière petit-fils de Noé. Selon Genèse 10:1, 6, 8-12 (NW), Nimrod devint célèbre comme “puissant chasseur en opposition avec Jéhovah”. Il dirigea la construction de la tour de Babel, édifice religieux visant à contrecarrer le commandement de Dieu qui ordonnait aux hommes de se disperser et de remplir la terre. En obéissant à ce commandement, ils auraient établi des bastions du vrai culte sur toute la terre (Gen. 9:1). Mais Nimrod devint un héros pour ceux qui le suivirent. Selon l’historien juif Josèphe, “comme il [Nimrod] aspirait à la tyrannie et les voulait porter à le choisir pour leur chef et à abandonner Dieu, il leur offrit de les protéger contre lui s’il menaçait la terre d’un nouveau déluge, et de bâtir à cet effet une tour si haute que (...) les eaux ne pourraient s’élever au-dessus (...). Ce peuple insensé se laissa aller à cette folle persuasion qu’il lui serait honteux de céder à Dieu, et travailla à cet ouvrage avec une chaleur incroyable”. — Histoire ancienne des Juifs, traduction d’Arnauld d’Andilly, livre I, chap. IV.
La tradition religieuse rapporte que Nimrod fut mis à mort à cause de sa rébellion contre Jéhovah, le Dieu de Noé. Les partisans de Nimrod considérèrent sa mort violente comme un drame et le déifièrent. Chaque année, ils commémoraient sa mort les 1er et 2ème jours du mois lunaire tammuz, durant lesquels les femmes idolâtres pleuraient son idole. On comprend donc pourquoi les participants au culte babylonien pleuraient Tammuz. Si l’on tient également compte du fait que Nimrod est identifié par les historiens à Mardouk, divinité principale des Babyloniens, on comprend pourquoi les Juifs, alors assujettis à Babylone et menacés d’être anéantis par la Troisième Puissance mondiale de l’époque, ont pu être entraînés à pratiquer le culte de Tammuz.
Ce dieu était représenté par la première lettre de son nom, c’est-à-dire la lettre tau ayant la forme d’une croix. Le “signe de la croix” était le symbole religieux de Tammuz. On tenta donc d’introduire le culte de la croix païenne idolâtrique dans le temple de Jéhovah à Jérusalem.
Mais quel rapport cela a-t-il avec la chrétienté ? Y pratique-t-on le culte de Tammuz en opposition à Dieu ? Tout d’abord, que dirons-nous du “signe de la croix” utilisé dans la chrétienté ? Prétendant que le Christ a été mis à mort sur une croix (alors qu’il ne s’agissait en réalité que d’un poteau), les religions de la chrétienté considèrent celle-ci comme le principal symbole chrétien. Certains de leurs membres se prosternent même devant elle ou l’embrassent. Après leur retour de Babylone, les Juifs considéraient le poteau sur lequel un homme était mis à mort comme une chose détestable qu’il fallait cacher à la vue en l’enterrant. Moïse Maimonide, théologien juif du douzième siècle, dit : “Un bois qui a servi à pendre quelqu’un est enterré, afin que le nom maudit n’y reste pas attaché et que personne ne dise : ‘C’est le bois auquel fut pendu un tel.’” Cependant, la chrétienté honore l’objet même qui, selon elle, a été l’instrument sur lequel Jésus fut torturé et mis à mort.
Ingérence dans la politique
Mais, tout comme Jéhovah l’avait déclaré à Ézéchiel, nous verrons, nous aussi, dans la chrétienté des choses encore plus détestables en rapport avec le culte de Tammuz ou de Nimrod. À propos de
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Ce qui rend témoignage en nousLa Tour de Garde 1973 | 1er janvier
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Ce qui rend témoignage en nous
“Ma conscience rend témoignage avec moi dans l’esprit saint.” — Rom. 9:1.
1, 2. a) Pourquoi devrions-nous apprendre à connaître ce qui rend témoignage en nous ? b) De quoi s’agit-il, et à quoi cela est-il associé ?
NOUS avons tous en nous quelque chose qui rend témoignage et qui nous aide beaucoup à prendre des décisions affectant considérablement notre bonheur présent et futur. En fait, ce quelque chose apporte son témoignage dans les épreuves qui impliquent notre vie. La façon dont nous répondons à sa voix affecte inévitablement la vie de ceux qui nous entourent. Cela montre de façon tragique que ce témoignage peut être mauvais ou trompeur, ou même faire complètement défaut en n’intervenant pas dans les moments critiques.
2 Qu’est-ce qui rend ainsi témoignage en nous ? Il s’agit de notre conscience (II Cor. 1:12). Le mot “conscience” a fondamentalement la même signification que le terme grec (syneidesis) utilisé par les rédacteurs inspirés de la Bible. Il s’agit de la “faculté d’avoir une connaissance de soi”. C’est la voix de ce qui, selon les rédacteurs bibliques, est ‘au dedans de soi’, de “l’homme que nous sommes au dedans” ou de “la personnalité secrète du cœur”. (Ps. 51:8 51:6, NW ; II Cor. 4:16 ; I Pierre 3:4 ; voir Romains 7:22.) Par exemple, n’avez-vous jamais dit : “Sincèrement, je pense que c’était la meilleure chose à faire.” Ou : “J’aimerais faire ce que vous me demandez, mais quelque chose en moi m’en empêche.” C’est notre conscience qui parle, ou le sentiment intérieur de ce qui est bien ou mal.
3, 4. En quel sens notre conscience ‘rend-elle témoignage’ ? Comment peut-elle nous guider sur le plan moral ?
3 En quel sens la conscience ‘rend-elle témoignage’ ? En ce sens qu’elle témoigne pour ou contre notre conduite par rapport aux principes moraux, nous accusant ou nous excusant. Elle peut être très précieuse et un facteur de sécurité, car elle nous attriste quand elle nous condamne ou nous rend heureux quand elle nous approuve.
4 Par exemple, le récit biblique nous montre que lorsque David eut agi de façon irrespectueuse envers le roi Saül, “le cœur lui battit”. (I Sam. 24:6 24:5, NW ; voir II Samuel 24:10.) Sa conscience le condamnait. Après avoir commis une autre faute grave, David connut les douleurs infligées par une conscience coupable. Il déclara lui-même : “Tant que je me suis tu, mes os se consumaient, je gémissais toute la journée ; car nuit et jour ta main [celle de Dieu] s’appesantissait sur moi, ma vigueur n’était plus que sécheresse, comme celle de l’été.” Après qu’il eut finalement confessé sa faute à Dieu et obtenu son pardon, David éprouva du réconfort et de la joie. Sa conscience fut soulagée et purifiée. — Ps. 32:1-5 ; voir les Ps 32 versets 10 et 11.
La sagesse de Dieu se reflète dans la conscience des hommes
5-8. a) Pourquoi n’était-il pas nécessaire que Dieu donne au premier couple humain un code de lois très détaillé ? b) Même en face de situations ou de circonstances nouvelles, comment allait-il pouvoir discerner la bonne attitude à adopter ? c) Donnez des exemples montrant comment le premier homme et la première femme pouvaient être influencés par leur conscience.
5 Au commencement de l’histoire de l’homme, Jéhovah Dieu n’imposa pas à celui-ci des règles pour contrôler chaque détail ou chaque aspect de sa vie. Les instructions générales et le commandement restrictif qu’il lui donna peuvent être résumés en quelques lignes dans la Bible (Gen. 1:28-30 ; 2:15-17). Pourquoi un code de lois très compliqué n’était-il pas nécessaire ?
6 Quand Jéhovah Dieu créa l’homme, il lui donna un esprit intelligent et un cœur doté du sens moral. Grâce à la coopération de l’esprit et du cœur, l’homme disposait d’une conscience. Celle-ci résulte du fait que l’homme a été créé à ‘l’image et à la ressemblance’ de Dieu, évidemment pas dans un sens physique, mais sur le plan moral (Gen. 1:26, 27 ; voir II Corinthiens 3:18). Ainsi l’homme fut doté d’une conscience dès sa création.
7 Au lieu de donner à l’homme des lois déterminant et définissant dans les moindres détails ce que sont le bien et le mal, Dieu pouvait fortifier le sens moral de l’homme en lui révélant sa personnalité, ses voies et ses principes. Dieu donna donc à ses enfants humains des principes pour les guider. Au fur et à mesure qu’ils augmenteraient leur connaissance, leur intelligence et leur reconnaissance concernant Dieu, leur conscience ou sens moral leur permettrait d’appliquer ces principes dans toutes les situations qu’ils pourraient rencontrer.
8 Par exemple, Dieu n’avait pas besoin de donner à Adam une loi précise lui interdisant de battre sa femme ou de lui jeter des pierres, ou encore de tuer des animaux ou des oiseaux uniquement par sport. En regardant autour d’eux, le premier homme et la première femme pouvaient voir de nombreuses preuves de l’amour, de la générosité, de la considération et de la bonté de leur Créateur. Ils pouvaient s’en rendre compte en considérant leur corps merveilleux aux possibilités si étendues, la beauté et la variété de leur résidence ainsi que les nombreuses joies éprouvées grâce à leurs sens : l’odorat, le goût, le toucher, la vue et l’ouïe (Ps. 139:14 ; 104:10-24 ; Eccl. 3:11). Tout cela était pour le cœur de l’homme une incitation à pratiquer la justice et la bonté beaucoup plus puissante qu’un simple décret. Par son amour envers le premier homme et la première femme, Dieu leur fournit un modèle qui devait les guider dans leurs relations réciproques. Cet amour était la base permettant à leur conscience de s’élever contre toute cruauté et contre tout manque d’égards.
Le péché engendre un conflit intérieur
9. Quel effet la désobéissance a-t-elle eu sur l’homme parfait, et pourquoi ?
9 Étant donné qu’Adam avait été créé à l’image de Dieu, refléter les qualités de son Père et Créateur par une bonne conduite allait être pour lui une chose normale et naturelle. Toutefois, disposant du libre arbitre, Adam était libre de choisir. Il pouvait agir en harmonie avec la personnalité et les voies de Dieu ou adopter une conduite contraire. Mais ce n’est qu’en adoptant une attitude conforme à celle de Dieu que l’homme pouvait avoir une “bonne conscience”. Agir autrement aurait été “contre nature” et aurait engendré un conflit intérieur.
10. Comment le récit de Genèse 3:6-11 montre-t-il qu’Adam avait une conscience qui rendait témoignage en lui ?
10 Les faits historiques confirment ce point. Après qu’Adam et sa femme eurent transgressé le commandement de Dieu qui renfermait une interdiction, ils connurent une grande agitation intérieure. Ils commencèrent à éprouver un sentiment de culpabilité, d’angoisse, de honte et d’insécurité. Quand le Créateur s’adressa à Adam, celui-ci reconnut avoir cherché à se cacher par crainte. C’était comme si un détecteur de mensonges s’était mis à fonctionner en lui, fournissant à Dieu une raison de lui demander aussitôt : “Est-ce que tu as mangé de l’arbre dont je t’avais défendu de manger ?” Effectivement, quelque chose en l’homme témoignait en faveur de cette conclusion. — Gen. 3:6-11.
11, 12. Quelle autre force devint partie inhérente de la nature humaine, et quelle influence a-t-elle sur la personnalité morale et la conscience de l’homme ?
11 Désormais, deux forces contraires commencèrent à agir en l’homme. Bien qu’ayant été créé à l’origine à l’image de Dieu, il était désormais pécheur et imparfait. Le péché abîma l’image que l’homme donnait de son Créateur auquel il ‘ressemblait’ ; il produisit une tare qui fut transmise à tous les descendants d’Adam, aucun d’eux n’étant capable de s’en affranchir par ses propres moyens. La propension au mal devint inhérente à la nature humaine. Mais cela a-t-il remplacé ou fait disparaître le sens profond du bien et du mal qu’on appelle la conscience ? Non, celle-ci demeura également une partie inhérente de la nature humaine. C’est pourquoi, et plus particulièrement quand ils se trouvent devant des problèmes d’ordre moral ou des décisions à prendre, les hommes connaissent une lutte intérieure provoquée en eux-mêmes par ces forces opposées.
12 Toutefois, étant donné que le péché opère en eux, leur conscience peut-elle fonctionner convenablement sans être dirigée par un code de lois détaillé ? Certainement, et les faits historiques le prouvent.
La conscience continue d’agir sans loi
13, 14. Qu’est-ce qui montre que malgré le péché la conscience humaine peut fonctionner convenablement sans code de lois ?
13 Ce n’est qu’après le déluge qu’il y eut une loi précise sur le meurtre (Gen. 9:5, 6). Est-ce à dire qu’auparavant les hommes se croyaient libres de tuer sans aucun sentiment de culpabilité ? Absolument pas.
14 En Éden, Dieu révéla que la mort était le sort réservé aux transgresseurs de sa volonté (Gen. 2:16, 17). Il s’ensuit logiquement que la mort ne devait être infligée qu’en châtiment du péché et que c’était Dieu, l’Auteur connu de la vie, qui devait désigner les humains méritant ce châtiment. Que se passa-t-il donc quand Caïn, poussé par une ardente colère, permit au péché de l’amener à tuer son frère ? Il n’y avait pas de loi condamnant le meurtre ; toutefois, comme le montre l’attitude évasive de Caïn quand il fut interrogé par Dieu, sa conscience rendait témoignage contre lui (Gen. 4:3-9). Plus tard, la conscience de Lémec, descendant de Caïn, lui trouva des excuses quand il tua un jeune homme qui l’avait blessé. Lémec invoqua la légitime défense et prétendit sans doute bénéficier de l’immunité contre tout vengeur éventuel du jeune homme. Pourquoi ? Parce qu’il savait que Dieu avait promis d’intervenir contre quiconque chercherait à se venger de Caïn et pensait que son geste était beaucoup plus justifié que celui de Caïn (Gen. 4:17, 18, 23, 24, Da). Ainsi les hommes n’ont jamais été sans principes et sans précédents pour guider leur conscience.
15. Comment la conscience des hommes pouvait-elle rendre témoignage contre l’insoumission, la paresse, l’impureté sexuelle et d’autres choses semblables avec pour seule base le récit de Genèse 1:26 à 4:16 ?
15 Les hommes connaissaient le principe de l’autorité, car Dieu avait révélé son autorité en Éden et avait accordé à l’homme l’autorité sur la femme. Sans qu’il y ait de loi condamnant la paresse, les hommes savaient qu’ils devaient travailler et s’occuper de la création terrestre de Dieu. Cela aussi avait été révélé en Éden. Avant même que la Loi donnée à Israël n’ait condamné expressément l’homosexualité, l’adultère et le viol, les hommes ont compris que les relations sexuelles devaient unir l’homme et la femme et que de telles unions ne devaient pas être éphémères (comme dans le cas de la fornication ou de l’adultère), mais durables pour donner naissance à des familles, les conjoints ainsi unis ‘quittant leur père et leur mère’ pour ne former qu’une “seule chair”. (Gen. 2:24 ; considérez aussi l’attitude de Joseph ; (Gen. 39:7-9.) Bien qu’il n’y eût pas de loi protégeant la propriété ou condamnant le vol, les hommes pouvaient comprendre le principe de la propriété en considérant le commandement de Dieu concernant les arbres du jardin d’Éden. Il n’y avait pas de loi condamnant la fraude, la tricherie, la calomnie et les fausses accusations, mais ils pouvaient penser aux mauvaises conséquences du mensonge. — Gen. 1:26 à 4:16.
16. Des conditions différentes ou des situations nouvelles allaient-elles changer ces principes ?
16 Ainsi, même si aucun code de lois ne fut donné avec des décrets et des règles spécifiques, des principes et des précédents pouvaient guider les hommes et éduquer leur conscience, afin qu’elle rende effectivement témoignage en eux. Il est vrai que la situation et les circonstances pouvaient varier d’un individu à un autre, mais tous pouvaient se baser sur ces principes pour tirer une bonne conclusion et prendre une sage décision. Durant les siècles qui suivirent, et même avant qu’il admette Israël dans l’alliance de la Loi, Dieu, par ses actions en faveur des hommes et par ses déclarations, donna de nouvelles révélations à ceux qui s’efforçaient encore de refléter son image.
17. Comment Jésus et ses apôtres ont-ils démontré la valeur de ces principes et de ces précédents comme guides pour pratiquer la justice ?
17 Au premier siècle de notre ère, Jésus et ses apôtres invoquèrent ces principes et précédents anciens pour défendre le bon point de vue concernant les questions comme le divorce, la persécution, la calomnie, la soumission de la femme à son mari et l’homicide. — Mat. 19:3-9 ; Jean 8:43-47 ; I Tim. 2:11-14 ; I Jean 3:11, 12.
18. a) Quel genre de personnes ont besoin de lois précises comme barrières ? b) Montrez la différence entre ces personnes et celles qui aiment sincèrement la justice.
18 Tout cela nous aide à comprendre que l’apôtre Paul avait raison de dire que “la loi est promulguée, non pour le juste, mais pour les gens qui sont iniques et insoumis, impies et pécheurs, qui manquent de bonté de cœur et sont profanes, les parricides et les matricides, les homicides, les fornicateurs, les hommes qui couchent avec des hommes, les voleurs d’enfants, les menteurs, ceux qui jurent faussement, et toute autre chose qui est en opposition avec le sain enseignement”. (I Tim. 1:9, 10.) L’homme qui, dans son cœur, aime sincèrement la justice n’a pas besoin de loi spécifique condamnant ces pratiques pour s’en abstenir. S’il s’efforce sincèrement de se montrer à la “ressemblance” de Dieu et de ‘marcher avec lui’, il rejettera toutes ces pratiques. En revanche, si quelqu’un n’éprouve pas ce désir juste, des lois précises prévoyant un châtiment pour le transgresseur pourront servir de barrières, mais elles ne réussiront jamais complètement à l’empêcher de pratiquer le mal. C’est ce que démontre à l’évidence l’histoire de l’homme.
L’alliance de la Loi et la conscience chrétienne
19. Quels desseins la Loi donnée à Israël a-t-elle servis ?
19 En temps voulu, Jéhovah Dieu donna à la nation d’Israël un code complet de lois et de règles. Il servit de barrière contre le mal et contribua aussi à une intelligence très précieuse des principes et des qualités de Dieu ; cependant, en donnant cette Loi, Jéhovah avait un dessein beaucoup plus élevé et d’une plus grande portée. Il la transmit aux Israélites “pour rendre les transgressions manifestes”, afin que, bien que formant son peuple élu, ils ne puissent prétendre parvenir à la justice sur la base de leurs œuvres et de leur propre mérite. Leur incapacité à se conformer parfaitement à cette Loi révéla de façon évidente leur condition pécheresse et démontra avec force qu’ils avaient besoin de la rançon à laquelle Dieu allait pourvoir par Jésus-Christ. En même temps, la Loi renfermait des ‘ombres’ ou images des desseins futurs de Dieu ainsi que du moyen permettant de les réaliser. — Gal. 3:19 ; Rom. 3:19, 20, 24.
20. a) En quoi la nouvelle alliance diffère-t-elle de la Loi ? b) Pourquoi l’absence d’un code de lois détaillé n’autorise-t-elle pas le relâchement des mœurs parmi les chrétiens ?
20 Toutefois, alors même que la Loi était toujours en vigueur, Jéhovah annonça qu’il ferait une nouvelle alliance avec des personnes qui auraient sa loi “au dedans d’eux”, non pas un code de lois gravé ou imprimé, mais ‘écrit dans leur cœur’. (Jér. 31:33.) Cette nouvelle alliance fut faite avec l’Israël spirituel, la congrégation chrétienne. Ses membres ne sont pas sous la Loi donnée à Israël (Gal. 4:4, 5 ; Héb. 8:7-13). L’absence d’un code de lois détaillé autorise-t-elle les chrétiens à suivre des principes moraux moins élevés ? Non, au contraire ; comme le montre l’enseignement de Jésus, le christianisme exige un niveau de moralité encore plus élevé (Mat. 5:21, 22, 27, 28, 31-48). De plus, il est clair qu’il fait appel à un usage beaucoup plus grand de la conscience. En tant que chrétiens nous sommes mis à l’épreuve pour savoir si les voies de Dieu sont ou non ‘écrites dans notre cœur’. N’étant pas soumis à un code de lois détaillé, nous sommes mis à l’épreuve quant à ce qui occupe réellement notre cœur.
21. Quelle connaissance doit servir de base au témoignage que notre conscience rend en nous ? Les Écritures doivent-elles revêtir la forme de commandements directs, d’interdictions ou de lois précises pour influencer notre conscience ?
21 Évidemment, nous disposons des Écritures hébraïques et des Écritures grecques inspirées qui nous fournissent une merveilleuse connaissance relative à la personnalité, aux voies, aux principes, aux desseins et à la volonté de Dieu. Nous y trouvons rapportées par écrit les paroles et les actions du Fils de Dieu qui vint sur la terre et révéla ou ‘expliqua’ son Père aux hommes, afin que par lui nous ‘connaissions pleinement le Père’. (Jean 1:18 ; Mat. 11:27.) Ainsi, bien que les lois et les commandements qui nous sont donnés, à nous, chrétiens, soient peu nombreux comparés aux centaines d’ordonnances et de règles incluses dans l’alliance de la Loi, nous sommes beaucoup mieux équipés pour savoir comment agir à ‘l’image et à la ressemblance de Dieu’. En réalité, nous sommes responsables de TOUT ce que nous savons sur Dieu, et TOUTE cette connaissance doit exercer une influence sur notre conscience, qu’elle se présente ou non sous la forme de commandements, de lois ou d’interdictions directes.
La conscience individuelle devrait-elle être remplacée par des règles ?
22. De l’avis de certains, que devrait faire le collège central de la congrégation chrétienne, et pourquoi n’agit-il pas ainsi ?
22 Mais de nombreuses personnes ne se contentent pas de cela. Elles veulent, en plus de ce que déclare la Parole de Dieu, des règles et des restrictions précises. Le collège central de la congrégation chrétienne devrait-il assumer la responsabilité de prévoir un ensemble complet de règles couvrant toutes les situations possibles et imaginables ? Non, car cela reviendrait à suivre un mauvais point de vue, semblable à celui qui prévalait parmi les Juifs lors du ministère terrestre de Jésus.
23, 24. Quels hommes se souciaient, eux aussi, d’établir des règles strictes ? Donnez des exemples.
23 Ce sont les Pharisiens et d’autres chefs religieux qui encouragèrent cette attitude. En plus de la Loi, ils édictèrent un code supplémentaire de traditions et de règles visant à régir le moindre aspect de l’application de la Loi. Chaque interdiction prévue par celle-ci était donc subdivisée en une multitude de restrictions de moindre importance.
24 Par exemple, la loi relative au sabbat interdisait de travailler le septième jour. Mais que fallait-il entendre par “travail” ? Les chefs religieux s’efforcèrent de définir avec une extrême précision ce qui était inclus dans ce “travail”. Arracher des épis de céréales pour manger (ce que firent les apôtres un jour de sabbat) était considéré comme une forme de moisson, donc un “travail” interdit le jour du sabbat (Marc 2:23, 24). Selon une tradition, même le geste visant à attraper une mouche un jour de sabbat était condamnable parce qu’il s’agissait d’une forme de chasse. Les détails ne manquaient pas. Une règle prévoyait que ‘si un homme déchirait ses vêtements ou mettait le feu à certains objets avec pour seule intention de les détruire, il ne violait pas le sabbat. En revanche, s’il les détruisait en ayant en vue une amélioration ultérieure (par exemple en détruisant une maison pour la reconstruire), il devait être puni’. — Encyclopédie juive (angl.), 1909, t. X, p. 599 ; voir Matthieu 15:4-6 ; 23:16-19.
25. a) Pourquoi était-il dangereux d’établir un ensemble de lois aussi complexe ? b) Qu’a déclaré Jésus à ce propos ?
25 Pourquoi était-il dangereux et nuisible de vouloir définir avec tant de détails l’application de chaque loi ? Reconnaissant que cette attitude des chefs religieux présentait un réel danger, la Cyclopædia de M’Clintock et Strong déclare que ceux-ci “s’efforçaient d’observer la lettre de la loi et de se confier le moins possible au jugement et à la conscience des individus”. (T. IX, p. 191 ; c’est nous qui soulignons.) En fait, les chefs religieux imposaient leur propre conscience, leurs scrupules, leurs préférences et leurs préjugés personnels à tout le peuple. Jésus compara l’addition de ces traditions à la Loi de Moïse à de “pesants fardeaux” sur les épaules des hommes ; il avertit les chefs religieux qu’en donnant aux traditions humaines la même importance qu’aux Écritures ils rendaient nulle la Parole de Dieu (Mat. 15:1-9 ; 23:1-4). S’adressant aux chefs religieux qui avaient repris ses disciples parce qu’ils avaient arraché quelques épis de céréales un jour de sabbat, Jésus leur dit : “Si vous aviez compris ce que signifie ceci : ‘Je veux la miséricorde et non le sacrifice’, vous n’auriez pas condamné les innocents.” — Mat. 12:1-7.
26. Quel exemple montre que les règles de la tradition empêchaient les Juifs d’utiliser convenablement leur conscience ? Quel effet cela a-t-il eu sur leur cœur ?
26 Plus tard, dans une synagogue, Jésus les invita à utiliser leur conscience pour mettre en pratique la loi de Dieu. La Loi de Moïse ne disait rien concernant les efforts faits pour soigner un malade le jour du sabbat ; mais la tradition juive n’autorisait cela que lorsque la vie du malade était en danger. Alors que Jésus se trouvait devant un homme qui avait une main desséchée, les chefs religieux lui demandèrent s’il ‘était permis de guérir, le sabbat’. Jésus leur répondit : “Quel est l’homme d’entre vous qui a une seule brebis et qui, si celle-ci tombe dans une fosse le sabbat, ne la saisira pour la retirer ? Or, combien un homme vaut plus qu’une brebis ! Il est donc permis de faire une chose excellente le sabbat.” Mais, refusant de faire intervenir leur conscience, les chefs religieux restèrent silencieux. Jésus s’indigna et, “étant extrêmement attristé de l’insensibilité de leur cœur”, il guérit l’homme. — Mat. 12:9-13 ; Marc 3:1-5.
27. a) Pourquoi est-il mal de désirer que quelqu’un d’autre prenne une décision à notre place à propos de questions d’ordre moral ? b) Quelles questions seront examinées dans l’article suivant ?
27 Quiconque désire qu’un autre chrétien : un aîné ou le collège des aînés d’une congrégation, ou encore le collège central de la congrégation chrétienne, ajoute un ensemble de lois à ce que dit la Bible, manifeste une mauvaise attitude d’esprit. Pour des questions qui, selon la Parole de Dieu, exigent que nous utilisions notre conscience, avec notre faculté de jugement, d’intelligence, de discernement et de sagesse, nous ne devons pas chercher à rejeter la responsabilité sur quelqu’un d’autre en lui demandant de formuler une “règle”. Avec sagesse, nous pouvons demander un conseil, mais cela n’ira pas au-delà, et nous ne souhaiterons pas recevoir autre chose qu’un conseil. Mais comment pouvons-nous avoir l’assurance que “ce qui rend témoignage” en nous est bon ? Comment cette voix intérieure peut-elle demeurer puissante et claire ? L’article suivant répondra à ces questions.
[Illustration, page 13]
LA CONSCIENCE résulte de la coopération entre un esprit intelligent et un cœur doté d’un sens moral.
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‘Recommandons-nous nous-mêmes à toute conscience d’homme au regard de Dieu’La Tour de Garde 1973 | 1er janvier
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‘Recommandons-nous nous-mêmes à toute conscience d’homme au regard de Dieu’
1. Pourquoi la conscience n’est-elle pas en elle-même un guide sûr ?
IL NE suffit pas d’être doté d’une conscience. Elle n’est pas en elle-même un guide sûr dans la vie. La raison en est qu’elle est une partie de notre personne étroitement liée à notre cœur et influencée par l’action combinée de notre cœur et de notre esprit. Selon ce que nous sommes au dedans de nous-mêmes ou ce que nous avons dans le cœur et l’esprit, la voix de notre conscience sera claire ou étouffée, et son témoignage sera sain, digne de confiance et vrai ou défectueux, trompeur et même tout à fait faux.
2. Quels exemples montrent que la conscience peut rendre un mauvais témoignage ?
2 Par exemple, Jésus-Christ avertit ses disciples que “l’heure vient ou quiconque vous tuera s’imaginera qu’il a rendu un service sacré à Dieu”. (Jean 16:2.) Ce fut le cas de Saul de Tarse. Dans son zèle pour ce que sa conscience croyait être juste, il ‘commit beaucoup d’actes d’opposition contre le nom de Jésus’, persécutant les disciples et, ‘quand ils devaient être exécutés, donnant son vote contre eux’. (Actes 26:9, 10 ; voir Galates 1:13, 14.) Mais plus tard, quand, devenu l’apôtre chrétien Paul, il fut persécuté à son tour, il put dire devant la Cour : “Je me suis conduit devant Dieu avec une conscience tout à fait nette jusqu’à ce jour.” (Actes 23:1). Bien que lorsqu’il combattit le christianisme sa conscience fût “nette”, le témoignage de celle-ci s’est révélé trompeur et malheureusement erroné, l’amenant à combattre Dieu. Qu’est-ce qui n’allait pas ?
La connaissance et l’esprit de Dieu sont nécessaires
3. Pourquoi la connaissance de la Bible est-elle indispensable pour que la conscience rende un bon témoignage ?
3 Paul répond à cette question : “J’étais ignorant et agissais par manque de foi.” (I Tim. 1:13). Pour que notre conscience nous aide à suivre la voie conduisant à la vie éternelle, nous devons étudier diligemment la Parole de Dieu, les Écritures saintes. Pourquoi ? Parce que grâce à la connaissance de la Bible et à sa mise en pratique dans notre vie, nous en viendrons à connaître Jéhovah Dieu, sa personnalité, ses voies et ses desseins. Sans une claire vision de ces choses, il est impossible de refléter les qualités et les principes de Dieu, et la voix de notre conscience ne serait pas claire.
4. a) Quelle autre aide est nécessaire ? b) Donnez un exemple. c) Qu’apprenons-nous de la lecture des textes cités à la fin du paragraphe ?
4 En outre, nous devons continuellement rechercher l’esprit de Jéhovah Dieu en le priant constamment de nous l’accorder. L’apôtre parla de sa conscience ‘rendant témoignage avec lui dans l’esprit saint’. Pour avoir l’assurance que notre conscience rend un témoignage correct en nous, il faut que l’esprit de Dieu agisse sur notre esprit et notre cœur éclairés et formés par les Écritures (Rom. 9:1). Pour illustrer cela, prenons l’exemple d’un enfant ayant été élevé par un père plein d’amour qui lui a inculqué soigneusement certains principes non seulement par la parole, mais par l’exemple. Supposons qu’en une certaine occasion, alors qu’il n’est pas avec son père, quelqu’un s’efforce de l’entraîner dans une action contraire aux principes paternels. L’action suggérée n’a peut-être jamais été mentionnée de façon précise par son père. Le tentateur dira peut-être même : “Ton père t’a-t-il jamais dit de ne pas faire cela ?” L’enfant répondra : “Non, il ne me l’a pas dit.” Cependant, il rejettera la proposition, disant : “Bien que mon père ne m’en ait jamais parlé, je sais qu’il n’aimerait pas que j’agisse ainsi ; je sais que cela ne lui ferait pas plaisir.” Même sans un commandement précis, l’enfant sait ce qu’il doit faire. Pourquoi ? Parce qu’il a l’esprit de son père ; il connaît son point de vue sur la question. De même, nous pouvons connaître le point de vue de Jéhovah avec l’aide de sa Parole, de son Fils et de l’esprit saint. — Voir I Corinthiens 2:16 ; considérer également I Corinthiens 5:3-5 où il est question de l’“esprit” de Paul qui guide la congrégation de Corinthe.
5, 6. a) Pourquoi les chrétiens qui se laissent guider par l’esprit de Dieu ne sont-ils “pas sous la loi” ? b) Qu’est-ce qui est donc inclus dans la ‘loi écrite dans le cœur des chrétiens’ ?
5 S’adressant à ceux qui se laissent guider par l’esprit de Dieu, l’apôtre déclare : “Si vous êtes conduits par l’esprit, vous n’êtes pas sous la loi. (...) Le fruit de l’esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la foi, la douceur, la maîtrise de soi. Contre de telles choses il n’y a pas de loi.” (Gal. 5:18, 22, 23). En quel sens ne sont-ils pas “sous la loi” ?
6 Jésus-Christ montra que l’ensemble de la Loi donnée à Israël reposait sur deux commandements fondamentaux : Aimer Dieu de tout son cœur, de tout son esprit, de toute son âme et de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même (Mat. 22:36-40). L’apôtre Paul déclara aussi que la loi qui condamne l’adultère, le meurtre, le vol et la convoitise, “et quelque autre commandement qu’il y ait, se résume en cette parole, à savoir : ‘Tu aimeras ton prochain comme toi-même.’ L’amour ne fait pas de mal au prochain ; l’amour est donc l’accomplissement de la loi”. (Rom. 13:9, 10.) Nous laissons-nous conduire par l’amour de Dieu et du prochain, et avons-nous une connaissance exacte de la Parole de Dieu ainsi qu’une foi solide ? Dans ce cas, même sans un recueil détaillé de règles et de restrictions, nous pouvons demeurer sur le chemin de la justice, parce que la loi de Dieu est ‘écrite dans notre cœur’. (Héb. 10:16.) Une “loi” est fondamentalement une “règle de conduite”. Tout ce que nous apprenons sur Dieu, tant par l’étude que par ses actions en notre faveur, devient notre règle de conduite ou notre “loi”. Quand il en est ainsi, notre conscience rend en nous un excellent témoignage, digne de confiance, qui nous guide.
Des consciences faibles et des consciences fortes
7, 8. Sous quel rapport la conscience de certains chrétiens de Corinthe était-elle “faible”, et quelle en était la cause principale ?
7 Mais ce n’est pas toujours le cas, même parmi les chrétiens baptisés. Comme le montre la première lettre de Paul à la congrégation de Corinthe, certains ont une conscience ‘forte’, tandis que d’autres ont une conscience ‘faible’. Dans cette ville, la viande qui avait été offerte à des idoles par les Corinthiens païens était couramment vendue sur le marché. La conscience de certains chrétiens ne leur permettait pas de manger cette viande sans éprouver un sentiment de culpabilité. Le témoignage de leur conscience était-il exact ? Sinon, pourquoi ?
8 Il manquait à ces chrétiens une connaissance exacte et le discernement des principes justes. Paul expliqua que les idoles païennes n’étaient “rien” puisqu’il “n’est de Dieu qu’un seul”, le Créateur. La viande ne pouvait donc réellement appartenir à une idole puisque celle-ci n’existait pas vraiment et n’avait donc pas le pouvoir d’en recevoir ni d’en posséder. Celle-ci restait donc la propriété de Jéhovah Dieu à qui appartient légitimement “la terre et ce qui la remplit”. — I Cor. 8:1-6 ; voir 10:25, 26.
9. a) Qu’est-ce qui peut encore rendre une conscience faible ? b) Comment, en mangeant de la viande offerte aux idoles, peut-on ‘souiller’ la conscience de certains ?
9 Mais autre chose encore poussait leur conscience à rendre un témoignage inexact. Après avoir dit : “Toutefois il n’y a pas cette connaissance chez tous”, Paul ajouta : “Mais certains, ayant eu jusqu’à présent l’habitude de l’idole, mangent l’aliment comme quelque chose de sacrifié à une idole, et leur conscience, étant faible, est souillée.” (I Cor. 8:7). Cela montre que notre passé, notre milieu, les coutumes, les croyances et le point de vue des personnes parmi lesquelles nous avons grandi peuvent influencer le témoignage de notre conscience. Avant de devenir chrétiens, de nombreux Corinthiens avaient pratiqué le culte des idoles. À cause de cette habitude passée, ils associaient encore dans leur esprit le culte à la viande qui avait été offerte en sacrifice idolâtrique. Comme le déclara Paul, en mangeant de cette viande ils auraient, selon eux, ‘souillé leur conscience’. Avec le temps, la connaissance a pu fortifier et éclairer leur conscience, ‘redresser’ leur point de vue et les aider à vaincre leurs préjugés, leurs craintes ainsi que leur croyance et leur point de vue erroné du passé. — II Cor. 13:11.
‘Nous ne devons pas nous plaire à nous-mêmes’
10. Comment quelqu’un ayant une conscience forte pourrait-il ‘édifier’ la conscience d’autrui d’une mauvaise manière ?
10 Mais que devaient faire les chrétiens dont la conscience n’était pas faible et qui connaissaient les principes justes et le bon point de vue relatifs à cette question ? Devaient-ils faire peu de cas des doutes de ceux dont la conscience était faible ? Devaient-ils faire tout ce que leur conscience leur permettait, sans se soucier de la conscience faible des autres, en prétendant que leur hardiesse dans ce domaine fortifierait la conscience faible des autres ? Paul déclare que l’amour doit nous diriger, car “la connaissance enfle, mais l’amour édifie” celui qui en fait preuve (I Cor. 8:1). Ces chrétiens doivent veiller à ce que leur “droit” (de manger de cette viande étant donné qu’elle n’a plus aucun rapport avec le culte) “ne devienne de façon ou d’autre une pierre d’achoppement pour ceux qui sont faibles”. En effet, s’ils avaient mangé de la viande que l’on savait avoir été sacrifiée aux idoles, cela aurait pu ‘fortifier’ la conscience des faibles, non pas dans une bonne voie, mais en l’influençant dans le sens opposé. Comment cela ? En les incitant à manger de la viande lors d’une cérémonie religieuse en rapport avec l’idolâtrie, ou, tout au moins, à en manger bien qu’ayant conscience de participer à un culte. C’est précisément ce que le collège central de la congrégation chrétienne avait condamné sous la direction de l’esprit saint. — I Cor. 8:9, 10 ; Actes 15:28, 29.
11. Pourquoi celui qui n’agit pas avec foi est-il “déjà condamné” ?
11 Même si la conscience d’une personne est trop exigeante, nul ne devrait se permettre de passer outre à celle-ci ni essayer de la convaincre d’agir différemment. Comme le montre le raisonnement de l’apôtre dans sa lettre aux Romains, celui qui mange de la viande tout en doutant que cela soit juste “est déjà condamné (...) parce qu’il ne mange pas avec foi”. Le chrétien qui agit conformément à la foi a une conscience nette ; mais s’il agit sans avoir la conviction que ce qu’il fait est convenable, alors sa conscience n’est pas pure, car, bien qu’ayant le sentiment que son action est contraire à la volonté de Dieu, il l’accomplit quand même. — Rom. 14:5, 14, 23.
12. Pourquoi la foi est-elle indispensable pour avoir une conscience qui nous guide dans la bonne voie ?
12 Une foi solide favorise une bonne conscience, qui s’exprime courageusement, exactement et qui ne manque pas de rendre le témoignage nécessaire dans les moments difficiles. Non seulement la foi engendre la confiance, mais elle favorise la fidélité à la vérité et à la justice. Le chrétien qui a développé une foi solide grâce à la connaissance et à la mise en application de celle-ci et en se montrant sincèrement reconnaissant et confiant restera fidèle. Bien que sa conscience puisse lui permettre de faire des choses que d’autres auront des scrupules à faire en raison de leur foi faible, il ne se trouvera pas d’excuses pour pratiquer le mal. — Gal. 5:13.
13. Pourquoi est-il si important de faire preuve d’amour en considérant la conscience des autres quand on adopte une certaine conduite ?
13 Cependant, l’amour doit toujours exercer un contrôle. Ce principe directeur est mis en évidence par Paul quand il dit : “Nous donc, qui sommes forts, nous devrions supporter les faiblesses de ceux qui ne sont pas forts, et non pas nous plaire à nous-mêmes. Que chacun de nous plaise à son prochain en ce qui est bon pour son édification.” (Rom. 15:1, 2). Montrant qu’un chrétien ayant une foi solide commettrait une grave faute en ne faisant pas preuve de considération pour ceux qui sont faibles lorsqu’il s’agit de problèmes de conscience, Paul donne cet avertissement : “Si, en effet, à cause d’un aliment ton frère est affligé, tu ne marches plus en accord avec l’amour. Ne cause pas, par ton aliment, la perte de celui pour qui Christ est mort.” “Quand vous péchez ainsi contre vos frères et blessez leur conscience qui est faible, vous péchez contre Christ.” (Rom. 14:15 ; I Cor. 8:11, 12). Ce qui est dit ici à propos du manger et du boire est aussi valable pour des questions comme l’habillement, les divertissements, le travail et tous les autres aspects de la vie. — Rom. 14:21.
14. Quelle attitude équilibrée doivent adopter à la fois ceux qui ont une conscience très exigeante et ceux dont la conscience est plus large ? Quels principes les uns et les autres doivent-ils constamment garder présents à l’esprit ?
14 S’il est mal pour un chrétien ayant une foi solide de faire peu de cas des scrupules des autres ou de chercher à leur imposer sa propre conscience, il est tout aussi mal pour celui qui a une conscience plus exigeante de juger ou de critiquer ceux qui usent de leur liberté chrétienne. Paul dit : “Nous nous tiendrons tous devant le siège de justice de Dieu.” Il ajoute : “Chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même.” “Pourquoi, en effet, ma liberté serait-elle jugée par la conscience d’un autre ?” (Rom. 14:3-12 ; I Cor. 10:29, 30). Bien qu’étant convaincu d’avoir certains ‘droits’ accordés par la Parole de Dieu, le chrétien qui se laisse guider par l’amour ne ‘cherchera pas ses propres intérêts’ en insistant sur ses droits et en faisant ce qui lui plaît au détriment des autres ; il imitera plutôt le Christ qui “n’a pas cherché à plaire à lui-même” d’une manière égoïste et sans égard pour autrui. — I Cor. 8:9 ; 13:4, 5 ; Rom. 15:3.
Des consciences souillées
15, 16. Quelle différence y a-t-il entre une conscience faible et une conscience souillée ? Donnez un exemple biblique.
15 Une chose est d’avoir une conscience faible à cause d’un manque de connaissance, autre chose est d’avoir une conscience souillée pour avoir rejeté la vérité ou adopté une ligne de conduite contraire à sa conscience.
16 Paul encouragea les chrétiens de Rome et de Corinthe à faire preuve d’amour et de considération envers leurs compagnons trop scrupuleux ‘ayant des faiblesses dans leur foi’. En revanche, il exhorta Tite à “reprendre avec sévérité” ceux qui ne sont pas “sains dans la foi”. Pourquoi ? Parce que ces hommes n’étaient pas simplement trop scrupuleux par manque de connaissance ; ils enseignaient leurs propres points de vue, contredisant la décision prise sous la direction de l’esprit par le collège central à propos de la circoncision. Leur conscience et leur esprit étaient souillés. C’est ce que révélaient leurs œuvres. — Rom. 14:1 ; Tite 1:9-15.
17. a) Qu’est-ce qui peut arriver à quiconque ne garde pas une conscience nette devant Dieu ? b) Comment le texte d’Éphésiens 4:20 nous aide-t-il à nous montrer à l’image et à la ressemblance de Jéhovah ?
17 Quand quelqu’un suit délibérément la voie du mal, sa conscience peut finir par être marquée “comme au fer rouge”. (I Tim. 4:2.) Ce fut le cas de certains chrétiens aux jours de Paul ; ils ‘ont jeté de côté’ la foi et leur bonne conscience pour ‘faire naufrage’ en ce qui concerne leur foi et devenir des blasphémateurs opposés aux fidèles serviteurs de Dieu et à sa vérité (I Tim. 1:19, 20). Un chrétien pourrait retourner en arrière et imiter les gens du monde qui sont “mentalement dans les ténèbres et éloignés de la vie qui appartient à Dieu”. À cause de leur ignorance et de l’insensibilité de leur cœur, ils n’ont “plus aucun sens moral”, et leur conscience les excuse quand ils se livrent à diverses formes de conduite dissolue, d’impureté et de cupidité. Mais, comme Paul le déclare ensuite, “vous n’avez pas appris que le Christ est ainsi”. (Éph. 4:17-20.) Le Fils de Dieu nous a fourni un modèle nous permettant d’éduquer notre conscience, afin qu’elle rende un excellent témoignage.
Faisons appel à la conscience des autres
18-20. a) Montrez de quelles façons Paul fit appel à la conscience de ceux qu’il servait. b) À en juger par ce qu’il écrivit aux Thessaloniciens et aux Corinthiens, se contentait-il de croire que ‘Dieu savait que dans tout ce qu’il faisait son cœur était droit’ ?
18 Nous désirons sans doute éviter de souiller notre conscience, ce qui serait préjudiciable à nos semblables et à nous-mêmes. À l’exemple de l’apôtre Paul nous devrions pouvoir dire : “Notre conscience rend témoignage que c’est avec sainteté et sincérité selon Dieu, non avec une sagesse charnelle mais avec la bonté imméritée de Dieu, que nous nous sommes conduits dans le monde, et plus particulièrement à votre égard.” — II Cor. 1:12.
19 Considérons de quelles façons Paul fit appel à la conscience de ceux qu’il servait. Il ne chercha ni à se mettre en évidence, ni à être loué, ni à dominer ses compagnons. Aucun autre apôtre ne travailla avec plus de zèle que lui ; mais il ne se réserva pas les privilèges spéciaux et ne rechercha pas les meilleurs avantages matériels comme si tout cela ‘lui était dû’. Sous de nombreux rapports, il s’abstint même de profiter de ses droits. — I Cor. 9:3-18 ; 15:10.
20 Il n’a pas dit : ‘Je suis l’apôtre des Gentils établi par le Fils de Dieu. Que m’importe donc ce que pensent les autres. C’est entre moi et Dieu. Je sais que j’ai raison ; que les autres acceptent donc sans discuter !’ Bien qu’ayant l’autorité, il ne se montra pas autoritaire. Au lieu de persuader les autres en affichant une forte personnalité, il fit plutôt appel à leur conscience avec amour. Aux chrétiens de Thessalonique Paul rappela que ses compagnons et lui s’étaient montrés ‘doux comme une mère pour ses enfants’, avec une tendre affection, et qu’ils leur avaient communiqué ‘non seulement la bonne nouvelle de Dieu, mais aussi leur propre âme, parce qu’ils leur étaient devenus chers’. Ses compagnons et lui avaient exercé volontairement un travail profane jour et nuit, afin de ne pas être pour les autres un fardeau trop lourd. Paul déclare encore aux Thessaloniciens : “Vous êtes témoins, et Dieu aussi, que nous nous sommes montrés loyaux, justes et à l’abri de tout reproche.” (I Thess. 2:5-10). Bien qu’étant conscient que son cœur avait été rendu manifeste à Dieu, Paul dit aux chrétiens de Corinthe : “J’espère que nous avons été aussi rendus manifestes à vos consciences.” — II Cor. 5:10-12.
21, 22. a) Suffit-il de nous recommander nous-mêmes à Dieu et à la conscience de nos frères ? b) Pourquoi est-il indispensable de faire appel à la conscience de ceux à qui nous prêchons la bonne nouvelle du Royaume ?
21 Dans cette même lettre aux Corinthiens, Paul déclare que ses compagnons et lui ‘ont renoncé aux choses secrètes dont on a honte, ne marchant pas avec astuce, ne falsifiant pas non plus la parole de Dieu, mais, en rendant la vérité manifeste, nous recommandant nous-mêmes à toute conscience d’homme au regard de Dieu’. En tant que chrétiens, non seulement nous devons avoir une conscience pure devant Dieu et devant nos frères, mais nous devons également chercher à avoir une conscience nette devant “toute conscience d’homme”, y compris celle des gens du monde (II Cor. 4:2). Agissons-nous ainsi ?
22 Il ne faut jamais douter que les progrès et les excellents résultats de la prédication de la bonne nouvelle du Royaume de Dieu dépendent dans une grande mesure des efforts que nous faisons pour ‘nous recommander nous-mêmes à toute conscience d’homme’ en gardant une bonne conscience, tant sur le plan de la congrégation que sur le plan individuel. Il ne suffit pas de prêcher et d’enseigner les vérités bibliques. En plus, et cela fait partie de notre prédication et de notre enseignement, nous devons faire appel à la conscience des gens. Contrairement à Dieu, ils ne peuvent voir notre cœur, mais nous pouvons nous efforcer de rendre manifeste ce qui remplit notre cœur : notre sincérité, notre honnêteté, la pureté de nos mobiles et notre amour désintéressé. Mais pouvons-nous faire cela si nous ne pratiquons pas nous-mêmes ce que nous prêchons ?
23. Qu’est-ce qui doit nous inciter à ne jamais devenir une cause d’achoppement pour ceux à qui nous prêchons ?
23 Dans quelle mesure nous soucions-nous des intérêts éternels de ceux qui nous entourent, non seulement de notre famille et de nos frères spirituels, mais aussi de nos voisins et de nos concitoyens ? Paul écrivit : “Je dis la vérité en Christ ; je ne mens pas, puisque ma conscience rend témoignage avec moi dans l’esprit saint, que j’ai une grande affliction et une douleur continuelle dans mon cœur (...) pour mes frères, mes parents selon la chair, qui, comme tels, sont Israélites.” (Rom. 9:1-4). Il montra tout l’intérêt qu’il leur portait en s’efforçant de garder une conduite qui faisait appel à leur conscience et en veillant à ne jamais choquer inutilement la conscience des Juifs (voir Romains 10:1 ; I Cor. 9:20). Dans quelle mesure sommes-nous désireux d’aider les habitants de notre pays à obtenir la vie ? Dans quelle mesure sommes-nous disposés à éviter de “devenir des causes d’achoppement” pour les autres ? — I Cor. 10:32, 33.
24. a) Qu’ont fait de nombreux serviteurs de Dieu à notre époque moderne pour se recommander eux-mêmes à toute conscience d’homme au regard de Dieu ? b) Quelles questions méritent d’être examinées ?
24 Pour garder une bonne conscience devant Dieu et devant tous les hommes, de nombreux serviteurs de Dieu des temps modernes ont dû opérer des changements importants dans leur vie : dans leur conduite et leurs conversations de tous les jours, dans leur façon de considérer et de traiter leurs semblables, dans leur travail et dans leur façon de gérer leurs affaires. Ils ‘s’exercent continuellement pour avoir conscience de ne commettre aucune offense contre Dieu et les hommes’. (Actes 24:16.) Est-ce ce que vous faites ? Quelles sont quelques-unes des choses qui, aujourd’hui, amènent les serviteurs de Dieu à se poser des questions de conscience ? À cause de la conscience des autres, doivent-ils opérer certains changements, et, pour cela, ont-ils besoin de lois ou de commandements précis ? Nous examinerons ces questions dans le numéro suivant de La Tour de Garde.
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Le temps passé à l’école est utileLa Tour de Garde 1973 | 1er janvier
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Le temps passé à l’école est utile
LES jeunes témoins de Jéhovah qui fréquentent actuellement un collège ou un lycée ont une façon toute particulière de considérer leurs années de scolarité. Contrairement à bien des jeunes gens de notre époque, ils n’ont pas le sentiment de perdre leur temps, mais pensent que l’école leur donne l’occasion de recevoir l’instruction et la formation professionnelle qui leur permettront de servir Dieu en qualité de ministres qualifiés. Quand cela est possible, les témoins sélectionnent pour leurs enfants des cours qui les aideront à atteindre cet objectif.
Le cas d’une jeune Californienne de seize ans illustre bien cela. Désireuse de se consacrer au ministère après avoir achevé ses études, elle suit des cours qui l’aideront dans cette voie. Dernièrement, le directeur de l’enseignement commercial de son école a écrit spontanément ce qui suit à ses parents :
“Donna suit mes cours de comptabilité, et je me permets de prendre un peu de votre temps pour dire combien je l’apprécie. J’ai été très heureux de travailler avec elle pendant le dernier semestre. Elle agit en personne mûre et travaille sans se plaindre. Les élèves de sa classe ne sont assujettis à aucune contrainte, et Donna n’a jamais besoin qu’on l’encourage à employer utilement son temps. Elle demande rarement de l’aide, préférant résoudre elle-même les problèmes. J’apprécie beaucoup ce trait de caractère qui me laisse plus de temps pour m’occuper d’autres élèves ne sachant pas se diriger seuls aussi bien qu’elle.
“Donna est calme et toujours polie envers ses camarades et ses professeurs. Je ne l’ai jamais entendue dire une parole blessante. Nous éprouvons parfois une impression d’échec devant certains élèves, mais Donna, elle, nous encourage. Je vous félicite d’avoir une telle fille et vous remercie de nous avoir permis de contribuer à son instruction.”
C’est l’étude familiale de la Bible conduite régulièrement par ses parents qui a aidé Donna à avoir ce bon point de vue sur l’école. Plus tard, elle pourra songer au passé sans regret, mais avec satisfaction, sachant que son point de vue sage et sérieux sur ses années d’école aura contribué à son bonheur éternel en tant que serviteur de Dieu.
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