Dieu exerce sa miséricorde au vingtième siècle
“C’est comme il dit aussi dans Osée : ‘Ceux qui n’étaient pas mon peuple, je les appellerai “mon peuple”, et “bien-aimé” celle qui n’était pas la bien aimée ; dans le lieu où il leur fut dit : “Vous n’êtes pas mon peuple”, là on les appellera “fils du Dieu vivant.”’” — Rom. 9:25, 26.
1. De quoi les femmes mariées peuvent-elles être heureuses ?
NE SOMMES-NOUS pas heureux que nos parents aient été touchés de compassion quand nous sommes venus au monde, faibles et sans défense ? Une femme n’est-elle pas heureuse que son mari la traite avec miséricorde en raison de sa sensibilité et de sa nature fragile ? Toutes les femmes admettront donc sans peine que les paroles de Pierre, par lesquelles il exhortait les maris chrétiens à exercer la miséricorde, sont tout aussi appropriées aujourd’hui qu’il y a dix-neuf siècles. Il écrivit : “Vous les maris, de même, continuez à demeurer avec elles selon la connaissance, leur assignant de l’honneur comme à un vase plus faible, le vase féminin, puisque vous aussi, vous êtes avec elles héritiers de la faveur imméritée de la vie.” — I Pierre 3:7.
2. Pourquoi certains ne sont-ils pas satisfaits de la miséricorde de Dieu et se croient-ils plus miséricordieux que lui ?
2 Aujourd’hui encore, des gens s’efforcent de suivre ces paroles tirées du célèbre Sermon sur la montagne : “Heureux les miséricordieux, puisqu’il leur sera fait miséricorde.” (Mat. 5:7). Ils sont heureux d’imiter ainsi leur Créateur, qui fait preuve de miséricorde envers le genre humain pourtant très rebelle. D’autres personnes, de plus en plus nombreuses, se demandent si la miséricorde est vraiment une des qualités du Créateur. Elles se plaignent, disant : “S’il y a un Dieu, pourquoi tolère-t-il sur la terre toute cette méchanceté et ces difficultés ? S’il est tout-puissant, pourquoi ne fait-il pas preuve de miséricorde et de compassion en mettant un terme à cet état de choses, afin que nous puissions profiter de la vie ?” Les gens qui se plaignent ainsi sont tout prêts à accepter la théorie choquante selon laquelle “Dieu est mort”, c’est-à-dire “mort” pour ce qui est de faire preuve de miséricorde envers l’humanité. Ils en arrivent même à penser qu’ils sont plus miséricordieux que Dieu, qui est “mort”. À leurs yeux, il n’y a rien qui prouve que Dieu exerce la miséricorde au vingtième siècle.
3. Pourquoi peut-on dire qu’en tolérant la méchanceté jusqu’à nos jours Dieu a agi avec miséricorde à notre égard ?
3 Mais avons-nous déjà pensé que si Dieu a permis la méchanceté et les difficultés, c’est précisément dans un dessein miséricordieux ? D’ailleurs, il ne se serait pas montré miséricordieux s’il n’avait pas toléré la méchanceté. Celle-ci n’existe-t-elle pas depuis des milliers d’années, bien avant notre naissance ? Si, bien sûr. Mais alors, si Dieu l’avait fait disparaître, serions-nous en vie aujourd’hui ?
4. À qui devons-nous d’être en vie aujourd’hui, et pourquoi ?
4 L’examen de faits historiques authentiques nous permet de constater qu’il y a plus de quarante-trois siècles, en 2370 av. n. è., le Créateur des cieux et de la terre a mis un terme à la violence et à la méchanceté qui régnaient alors sur toute la terre. Comment ? Par un déluge universel auquel survécurent seulement huit personnes qui s’étaient réfugiées dans une arche, un énorme coffre de bois étanche. Quant aux dizaines de milliers de familles qui n’étaient pas entrées dans cette arche construite par Noé et ses trois fils, elles n’ont évidemment jamais eu de descendance qui aurait pu subsister jusqu’à nos jours. Si donc nous sommes en vie aujourd’hui, nous le devons à Noé, à Sem, à Cham et à Japhet, ainsi qu’à leurs femmes. — Gen. 6:1 à 9:19.
5, 6. a) Quelle question se pose concernant la miséricorde de Dieu ? b) Quel point de vue raisonnable Paul nous donne-t-il dans Romains 9:21-26 ?
5 Ainsi, le simple fait que nous vivions peut être considéré comme une preuve que Dieu est miséricordieux. Oui, il fait preuve de miséricorde malgré la violence et le mépris de la loi qui caractérisent le vingtième siècle. Mais une question importante se pose : Pendant combien de temps encore Dieu va-t-il tolérer la méchanceté sur toute la terre, uniquement pour permettre le salut de ceux qui profitent de sa patience et de sa miséricorde ? D’après la Bible, pas très longtemps. Ne nous plaignons donc pas de ce que Dieu tolère le mal sur la terre. Profitons plutôt de sa miséricorde, et alors, sous peu, quand il fera disparaître la méchanceté qui prévaut parmi les hommes, Dieu préservera notre vie. Avec miséricorde, il nous fera entrer dans un nouveau système de choses où régneront la paix et la justice. Adoptons donc le point de vue raisonnable de l’apôtre chrétien Paul, qui écrivit :
6 “Plaît-il ? Est-ce que le potier n’a pas pouvoir sur l’argile pour faire, de la même masse, tel vase pour un usage honorable et tel autre pour un usage vulgaire ? Si donc Dieu, bien que voulant montrer son courroux et faire connaître sa puissance, a supporté avec beaucoup de longanimité des vases de courroux rendus bons pour la destruction, afin de faire connaître la richesse de sa gloire envers des vases de miséricorde qu’il a par avance préparés pour la gloire, savoir nous qu’il a appelés non seulement d’entre les Juifs, mais encore d’entre les nations [gentiles], eh bien quoi ? C’est comme il le dit aussi dans Osée : ‘Ceux qui n’étaient pas mon peuple, je les appellerai “mon peuple”, et “bien-aimée” celle qui n’était pas la bien-aimée ; dans le lieu où il leur fut dit : “Vous n’êtes pas mon peuple”, là on les appellera “fils du Dieu vivant.”’” — Rom. 9:21-26 ; notez aussi I Pierre 2:9, 10.
LE MARIAGE DE JÉHOVAH
7. Qui était Osée, et quelle traduction de ses écrits Paul cite-t-il ?
7 Qui était cet Osée que citait l’apôtre Paul ? C’était un prophète qui vivait aux neuvième et huitième siècles avant notre ère. Paul cita les textes d’Osée 1:10 et 2:23 d’après la Version des Septante. Ils se lisent ainsi : “Mais il adviendra que dans le lieu où on leur disait : ‘Vous n’êtes pas mon peuple’, ils seront appelés ‘enfants du Dieu vivant’.” “Et je la planterai pour moi dans le pays et j’aimerai celle qui n’était pas aimée ; et à ceux qui n’étaient pas mon peuple, je dirai : ‘Tu es mon peuple’ ; et ils diront : ‘Toi, le Seigneur, tu es mon Dieu.’” — The Septuagint Bible de Charles Thompson.
8. À en juger par ses paroles qu’il transmit par Osée, quel genre de problème Jéhovah a-t-il eu avec celle qu’il n’a pas aimée ?
8 C’est Jéhovah Dieu qui parle ainsi en se servant du prophète Osée comme de son porte-parole. Quand il dit : “J’aimerai celle qui n’était pas aimée”, ou : ‘J’appellerai (...) “bien-aimée” celle qui n’était pas la bien-aimée’, Jéhovah révèle qu’il a eu des problèmes avec celle que, pendant un temps, il n’a pas aimée. À en juger par la manière dont Dieu s’exprime, il s’agissait d’un problème conjugal entre lui et celle qu’il compare à l’épouse d’un homme.
9. Qui est celle dont Jéhovah parle comme s’il était son mari ?
9 Qui est-elle donc celle dont Jéhovah parle comme s’il était son mari ? Ce n’est pas une femme réelle et individuelle. Par ses propres déclarations, Jéhovah montre qu’il s’agit d’un peuple, la nation d’Israël, dont les ancêtres étaient Abraham, Isaac et Jacob. Oui, il s’agit d’une épouse collective, c’est-à-dire d’un peuple ou d’une organisation. En effet, Jéhovah était marié à l’organisation des douze tribus d’Israël. Tout comme une femme du Moyen-Orient devenait l’épouse de l’homme qui l’avait achetée, de même la nation des douze tribus d’Israël était mariée à son Dieu, Jéhovah.
10. Quand, où et comment ce mariage a-t-il été contracté ?
10 Quand ce mariage avait-il eu lieu ? En 1513 av. n. è., après que Jéhovah eut acheté les douze tribus d’Israël. Mais comment les a-t-il achetées ? En les faisant sortir d’Égypte où elles étaient esclaves. Après cela, Jéhovah les fit venir sous la conduite de Moïse jusqu’au mont Sinaï, dans la Péninsule arabique. Là, toujours par l’intermédiaire de Moïse, Dieu proposa aux Israélites libérés de contracter une union avec lui et de conclure une alliance. Cette alliance devait être basée sur un code de lois auquel la nation d’Israël accepterait de se soumettre, tout comme, à cette époque-là, une femme se soumettait à la loi de son mari (Rom. 7:2). Du haut du mont Sinaï, Jéhovah déclara aux Israélites : “Et maintenant, si vous obéissez strictement à ma voix et si vous gardez vraiment mon alliance, alors vous deviendrez assurément ma propriété spéciale parmi tous les autres peuples, car toute la terre m’appartient. Et vous, vous deviendrez pour moi un royaume de prêtres et une nation sainte.” (Ex. 19:1-6). Après avoir été convenablement informés, les Israélites entrèrent volontairement dans cette alliance.
11. De quelle façon la nation d’Israël devait-elle préserver le lien conjugal qui l’unissait à Jéhovah ?
11 C’est ainsi que dans le désert du Sinaï fut scellé le mariage de Jéhovah, l’Époux céleste, et de la nation d’Israël, son organisation-épouse sur la terre. Ce lien sacré fut scellé sur la base du sang des animaux qui venaient d’être sacrifiés. Avec une partie de ce sang, Moïse aspergea le livre de la Loi de Dieu, et avec l’autre partie, le peuple d’Israël (Ex. 24:1-8 ; Héb. 9:19, 20). À partir de cet instant, et tant que l’alliance de la Loi serait en vigueur, les Israélites allaient devoir rester fidèles à Jéhovah, leur Dieu, au même titre qu’une femme doit rester fidèle à son mari. D’après les Dix Commandements, ils n’avaient pas le droit d’adorer leur Dieu Jéhovah en se servant d’images, quelles qu’elles soient (Ex. 20:1-6). Ils devaient se considérer comme sa “propriété spéciale”, Jéhovah étant leur seul propriétaire, et il leur fallait demeurer une nation sainte pour lui, un peuple séparé de tous les autres peuples de la terre. Ainsi, les liens du mariage qui unissaient les Israélites à Jéhovah seraient solides et indissolubles. — Jér. 2:2, 3 ; 31:31, 32.
12. Pourquoi est-il important d’examiner le mariage qui, dans le passé, unissait Jéhovah à Israël, ainsi que la contrepartie moderne de cette union ?
12 De nos jours, le divorce est très fréquent. Pourtant, les liens ainsi rompus n’unissaient que deux personnes : un homme et sa femme. Qu’allait donc devenir le mariage qui unissait Jéhovah, non pas à une seule personne, mais à une nation de plusieurs millions d’individus ? Cela devrait nous intéresser, car ce qui est arrivé à ce mariage du passé est devenu une image prophétique de ce qui doit arriver à un mariage plus récent du même genre. Toutefois, le mariage de Jéhovah avec Israël ne concernait qu’une nation, tandis que l’autre mariage, plus récent, touche le monde religieux dans son ensemble et même l’humanité tout entière. Autrement dit, ce qui arrive à ce mariage influe sur notre vie, et chacun d’entre nous est menacé par un malheur qui se produira sous peu. Voilà pourquoi il est important que nous examinions le mariage qui, dans le passé, unissait Jéhovah à Israël ainsi que ce qui correspond aujourd’hui à cette union.
DIEU SE SERT D’OSÉE POUR DONNER UNE ILLUSTRATION
13. Pourquoi la royauté sur Israël a-t-elle été transférée de la famille de Saül à celle de David, et à qui la lignée royale de David allait-elle aboutir ?
13 Quelques siècles plus tard, la nation d’Israël devint mécontente de n’avoir pour seul Roi que Jéhovah, son Époux céleste et invisible. C’est pourquoi, en 1117 av. n. è., Dieu accéda à la requête des Israélites en permettant que Saül, de la tribu de Benjamin, soit oint pour devenir leur premier roi humain. Mais Saül se montra infidèle à Jéhovah. Aussi Dieu ne permit pas à la famille de Saül de conserver la royauté sur Israël. Il l’accorda à David, fils de Jessé, de la tribu de Juda. David commença à régner en 1077 av. n. è., puis, en 1070, il fit de Jérusalem sa capitale, d’où il régna sur les douze tribus d’Israël. Comme David était resté fidèle au vrai culte, Jéhovah conclut avec lui une alliance solennelle pour un royaume éternel dont les rois seraient choisis dans sa famille. La lignée des descendants royaux de David allait donc aboutir au Messie, qui deviendrait un roi éternel. — Actes 13:20-24 ; II Sam. 7:1-17.
14, 15. a) Quand et pourquoi le royaume sur qui régnaient les descendants de David a-t-il été partagé en deux ? b) Comment le royaume des dix tribus d’Israël est-il devenu adultère, et à quel dieu s’est-il attaché ?
14 Salomon, successeur de David, agit en insensé en abandonnant le culte pur de Jéhovah Dieu. Comme châtiment, Dieu partagea le royaume en deux, ne laissant au successeur de Salomon que deux tribus : Juda et Benjamin. Ce partage eut lieu aussitôt après l’intronisation de Roboam fils de Salomon. Dix tribus se séparèrent donc pour constituer un royaume indépendant avec pour roi Jéroboam, fils de Nébat. Ce roi rebelle instaura un culte différent de celui que les Israélites vouaient à Jéhovah dans le temple de Jérusalem. En effet, il introduisit dans le royaume des dix tribus le culte de deux veaux d’or. L’un de ces veaux fut érigé à Béthel, l’autre à Dan. Puis Omri, septième roi du royaume des dix tribus, fit bâtir Samarie qui devint la capitale de ce royaume.
15 Achab, fils d’Omri, introduisit à Samarie le culte de Baal, dieu sidonien, en l’honneur de qui il fit construire un temple (I Rois 16:23-33). Par sa conduite infidèle, le royaume des dix tribus, telle une femme adultère, abandonna l’Époux céleste de tout Israël pour s’attacher impudiquement au faux dieu Baal qu’il prit pour époux national. — Osée 9:10.
16. Quelle a été l’attitude religieuse des rois de Juda jusqu’à Ézéchias ?
16 Que faisaient pendant ce temps les rois de Juda, le royaume des deux tribus ? ils oscillaient constamment entre le culte pur de Jéhovah et celui des faux dieux. Achaz, le douzième roi en succession depuis David, se tourna vers le faux culte. Il alla jusqu’à fermer les portes du temple de Jéhovah à Jérusalem. Mais Ézéchias, son fils, rouvrit le temple et restaura le vrai culte dans le royaume de Juda. Quant à Osée, qui poursuivit sa carrière de prophète jusque sous le règne d’Ézéchias, il vécut au cœur même des événements dont il parle dans son livre.
UNE MISSION TRÈS DÉSAGRÉABLE
17, 18. Quel genre de mission Osée s’est-il vu confier et pourquoi savons-nous que ce qu’Osée a relaté n’est pas sorti de son imagination ?
17 Imaginez que vous soyez en âge de vous marier et que votre père, qui a la responsabilité de vous trouver une femme, vous en désigne une tout en vous avertissant qu’elle ne vous sera pas fidèle, qu’elle commettra l’adultère et qu’elle vous quittera finalement pour rejoindre un amant. Quelle serait votre réaction ? Ce serait très désagréable, n’est-ce pas ? Eh bien, c’est ce qui arriva à Osée, et son histoire n’est ni imaginaire ni mythique.
18 Osée, personnage historique, nous relate son histoire dans le livre prophétique qui porte son nom. La véracité de ce livre est attestée par le fait qu’il est cité au moins sept fois dans les écrits inspirés postérieurs, c’est-à-dire ceux qui vont de Matthieu à la Révélationa. Osée a même été cité par le Fondateur du christianisme. Par conséquent, quand il nous parle de sa mission de prophète de Jéhovah, nous avons tout lieu de croire qu’il dit strictement la vérité et qu’il ne raconte pas quelque histoire de son invention pour divertir les amateurs de littérature pornographique. En outre, la véracité du livre d’Osée est confirmée par le fait que la vie du prophète est une image prophétique de la destinée historique d’un peuple qui existe encore à notre époque.
19. Pendant les règnes de quels rois de Judée et d’Israël Osée situa-t-il son activité de prophète ?
19 Osée commence par préciser à quelle période de l’histoire des douze tribus d’Israël il vivait ; il dit : “La parole de Jéhovah qui advint à Osée, fils de Beéri, aux jours d’Ozias, de Jotham, d’Achaz et d’Ézéchias, rois de Juda, et aux jours de Jéroboam, fils de Joas, roi d’Israël.” (Osée 1:1). Ozias, Jotham, Achaz et Ézéchias, descendants du roi David, régnèrent à Jérusalem sur le royaume de Juda, qui se composait de deux tribus. Ozias commença à régner en 829 av. n. è., et Ézéchias acheva son règne en 716. Ainsi, les règnes de ces quatre rois embrassent une période de 113 années. D’autre part, dans la succession des rois du royaume des dix tribus d’Israël, Jéroboam, fils de Joas, était le deuxième roi à porter ce nom. Il s’agissait donc de Jéroboam II.
20. De qui Jéroboam II était-il l’arrière-petit-fils, et à quel moment du règne de Jéroboam II Osée a-t-il commencé sa carrière de prophète ?
20 L’arrière-grand-père de Jéroboam II était Jéhu, petit-fils de Nimschi. C’est ce Jéhu qui débarrassa le royaume des dix tribus du culte de Baal. Il fit aussi mourir Jézabel, la reine perverse qui avait encouragé le culte de Baal, en la faisant jeter par une fenêtre. Plus tard, Jéroboam II devint roi d’Israël, alors qu’Amasiah était roi de Juda, et il régnait encore quand Ozias succéda à Amasiah, son père, sur le trône de Juda. C’est pendant le règne de Jéroboam II, mais après qu’Ozias fut devenu roi de Juda, donc après l’an 829 av. n. è., que Jéhovah Dieu fit commencer à Osée sa carrière de prophète.
21. Quel genre d’épouse Jéhovah ordonna-t-il à Osée de prendre, et pourquoi ?
21 Essayons d’imaginer comment Osée a dû réagir quand eut lieu ce qu’il relate ensuite : “Début de la parole de Jéhovah par Osée, et Jéhovah dit à Osée : ‘Va, prends pour toi une épouse de fornication et des enfants de fornication, car par la fornication le pays se détourne vraiment de derrière Jéhovah.’” — Osée 1:2.
22. En quel sens la femme qu’Osée allait devoir épouser était-elle une “épouse de fornication” ? En quel sens et pourquoi les enfants de cette femme allaient-ils être des “enfants de fornication” ?
22 Sommes-nous scandalisés par le commandement que Jéhovah donna à Osée pour lui faire commencer sa carrière de prophète ? Notez bien que Jéhovah ne lui a pas ordonné d’épouser une femme qui était déjà une prostituée. Non, la femme qu’Osée devait épouser n’est pas appelée ‘femme (ou épouse) fornicatrice’, mais “une épouse de fornication [littéralement, fornications]”. D’autre part, puisque cette femme allait être une image de l’“épouse” terrestre et symbolique de Jéhovah, il n’aurait pas été approprié qu’elle soit dès le début une femme impudique, une prostituée. En effet, Jéhovah prit pour épouse une femme qui était “vierge”, c’est-à-dire moralement pure, afin qu’elle lui donne des enfants légitimes, dans un sens spirituel bien sûr. L’expression “enfants de fornication” est donc prophétique. Elle annonce le genre d’“enfants” que Jéhovah allait avoir d’une manière spirituelle, le genre d’“enfants” que ceux-ci se révéleraient être. Pourquoi ? “Car, dit Jéhovah, par la fornication le pays se détourne vraiment de derrière Jéhovah.” Le “pays” en question était celui des dix tribus d’Israël.
23. Qui Osée épousa-t-il, et quel enfant sa femme lui donna-t-elle ?
23 Bien que son mariage s’annonçât très mal, Osée obéit au commandement de Dieu. C’est ainsi qu’il commença sa carrière de prophète de Jéhovah. “Il alla donc et prit Gomer, fille de Diblaïm, de sorte qu’elle devint enceinte et, à son heure, lui enfanta un fils.” — Osée 1:3.
24. Quel nom Jéhovah donna-t-il au garçon, et pourquoi ?
24 C’était un fils légitime, et non pas un ‘enfant de fornication’ qu’Osée aurait dû adopter. Quand son fils eut huit jours et qu’il fallut le circoncire, quel nom Osée lui donna-t-il ? Comme ce nom allait avoir une signification prophétique, Jéhovah, qui dirigeait lui-même ce drame, choisit le nom de l’enfant à la place d’Osée. Ce nom devait annoncer un des desseins de Jéhovah. “Puis Jéhovah lui dit : ‘Appelle-le du nom de Jizréel, car encore un peu de temps et je devrai demander des comptes, pour les actes d’effusion de sang de Jizréel, à la maison de Jéhu, et je devrai faire cesser la domination royale de la maison d’Israël. Et il adviendra sans faute, en ce jour-là, que je devrai briser l’arc d’Israël dans la basse plaine de Jizréel.’” — Osée 1:4, 5.
25. a) Pour quelle maison royale et pour quelle nation un malheur fut-il annoncé ? b) Comment la nation des douze tribus d’Israël devait-elle se garder de commettre l’adultère spirituel ?
25 Ces paroles annonçaient donc un malheur, tant pour la dynastie de Jéhu, après la quatrième génération, que pour tout le royaume des dix tribus d’Israël. Ce royaume représentait la fraction la plus importante du royaume des douze tribus d’Israël, qui jadis étaient unies. La nation d’Israël primitive avait été mariée spirituellement à Jéhovah Dieu dans le désert du Sinaï, en 1513 av. n. è., quand fut conclue entre eux l’alliance de la Loi mosaïque. D’après le contrat de mariage, la nation des douze tribus d’Israël devait rester fidèle à Jéhovah en n’adorant aucun autre dieu que lui. Elle ne devait pas se rendre coupable d’adultère spirituel en abandonnant Jéhovah pour adorer de faux dieux.
26. De quoi la femme d’Osée était-elle une image ?
26 Le mariage de Jéhovah avec Israël fut figuré par celui d’Osée avec Gomer, dont le nom signifie “état de ce qui est au complet”. Logiquement, donc, Gomer représente la nation d’Israël tout entière ; mais, à l’époque d’Osée, Israël était aussi représenté par la fraction des dix tribus, celle qui devint le “royaume des dix tribus”. Après 150 années, le “pays” de ce royaume était devenu comme Jéhovah l’avait dit, en ces termes : “Par la fornication le pays se détourne vraiment de derrière Jéhovah.”
27. D’après Osée 10:1, 2, comment la situation nationale d’Israël avait-elle évolué, bien que ce peuple ait eu un commencement très pur ?
27 Malgré la pureté originelle d’Israël, à l’époque où il se trouvait sous la conduite de Moïse, cette nation finit par devenir ce que Jéhovah avait fait dire à son prophète, en Osée 10:1, 2: “Israël est une vigne qui dégénèreb. Il continue à porter du fruit pour lui-même [une vigne impudique, voilà ce qu’était Israël, et il portait du fruit à profusion (Moffat)]. Il a multiplié ses autels en proportion de l’abondance de son fruit. Ils ont dressé de bonnes colonnes [des pierres sacrées (Moffat)] en fonction de ce que son pays a de bon. Leur cœur est devenu hypocrite ; maintenant ils seront reconnus coupables.”
SIGNIFICATION PROPHÉTIQUE DU NOM “JIZRÉEL”’
28. Que signifie le nom Jizréel, et pourquoi convenait-il très bien au fils d’Osée ?
28 Étant donné ce qu’il projetait de faire à Israël, qui commettait l’adultère spirituel, Jéhovah ordonna à Osée de donner le nom de Jizréel au fils premier-né qu’il eut de Gomer. Ce nom était très approprié, car, en hébreu, la langue d’Osée, il signifie “Dieu sèmera”. Oui, “semer”, mais non pas pour le bien. “Semer” doit s’entendre ici au sens de ‘disperser ou disséminer’. En effet, lorsque quelqu’un sème, il disperse les graines. Donc, quand Jéhovah agirait contre la ‘maison royale de Jéhu’, faisant, figurément parlant, le geste du semeur qui disperse, cela signifierait la ruine, la suppression de cette maison. De même, lorsqu’il agirait contre le royaume des dix tribus, cela voudrait dire sa désagrégation, sa suppression. — Voir Luc 22:31.
29. Quelle fut l’attitude du roi Jéhu envers le culte de Baal et envers les veaux d’or, et quels commandements a-t-il transgressés ?
29 Achab, roi d’Israël, avait fait de la ville de Jizréel sa résidence royale, bien que Samarie fût la capitale du royaume. Les rois de la lignée de Jéhu, dont la dynastie succéda à celle d’Achab, résidèrent eux aussi à Jizréel. S’acquittant de la mission que Jéhovah lui avait confiée, Jéhu extirpa le culte de Baal du royaume des dix tribus. Toutefois, il maintint le culte des deux veaux d’or et ne tint pas compte du culte de Jéhovah qui se pratiquait à Jérusalem. En adorant des images taillées, la maison de Jéhu viola les Dix Commandements. Elle transgressa aussi le commandement divin qui ordonnait de ne pas assassiner. — Ex. 20:2-6, 13.
30. Comment Jéhovah a-t-il demandé des comptes à Jéhu pour ses actes d’effusion de sang à Jizréel ?
30 Ainsi, la maison du roi Jéhu, qui adorait les veaux et qui résidait à Jizréel, commença à multiplier les actes d’effusion de sang. L’auteur des Dix Commandements ne pouvait pas fermer les yeux sur ces effusions de sang. C’est pourquoi il déclara : “Je devrai demander des comptes, pour les actes d’effusion de sang à Jizréel, à la maison de Jéhu.” (Osée 1:4). La lignée du roi Jéhu connut une fin violente quand Zacharie, fils de Jéroboam II, fut assassiné, alors qu’il ne régnait que depuis six mois. — II Rois 15:8-12.
31. Comment Jéhovah allait-il faire cesser la domination royale de la maison d’Israël, et pourquoi était-elle comme “la basse plaine de Jizréel” ?
31 La lignée royale de Jéhu cessa donc d’exercer la royauté sur Israël en 791 av. n. è. Quant au royaume des dix tribus, il subsista encore quarante et un ans, jusqu’en 740, année où Jéhovah ‘fit cesser la domination royale de la maison d’Israël’. (Osée 1:4.) Il se servit de la Puissance mondiale assyrienne pour “briser l’arc [de guerre] d’Israël dans la basse plaine de Jizréel”. La prise de Samarie, capitale d’Israël, provoqua l’humiliation de la nation apostate. Sa force fut dispersée quand les survivants furent exilés dans des provinces lointaines de l’Empire assyrien. Ils furent disséminés comme des graines. Ce désastre correspondait bien à la signification de l’expression “basse plaine de Jizréel [Dieu sèmera]”. Voilà qui ne ressemblait pas du tout à ce qui s’était passé près de la “basse plaine de Jizréel”, pas très loin de Méguiddo, quand le juge Gédéon, libérateur d’Israël, dispersa des pillards madianites avec seulement trois cents hommes soigneusement sélectionnés (Juges 6:33, 34). En 740, privé de libérateur et incapable de combattre pour survivre, le royaume des dix tribus ‘cessa’ d’exister. Il fut détruit.
32. Pourquoi devons-nous nous efforcer de bien comprendre tout ce que cela signifie aujourd’hui ?
32 Comprenons-nous ce que tout cela signifie pour nous aujourd’hui ? C’est indispensable, car cette image prophétique se réalise sur la réplique moderne d’Israël qui, au sens spirituel, s’est montrée infidèle et adultère. Cette réplique, c’est la chrétienté qui compte près d’un milliard de fidèles sur toute la terre. Mais, si la chrétienté est menacée par un malheur imminent, de quelle façon la miséricorde de Jéhovah Dieu s’exerce-t-elle au vingtième siècle ? Pour répondre clairement à cette question, nous poursuivrons notre examen des relations de Jéhovah avec son prophète Osée.
[Notes]
a Comparez Matthieu 2:15 ; 9:13 ; 12:7 ; Luc 21:22 ; 23:30 ; Révélation 3:17 ; 6:8, 16 à Osée 11:1 ; 6:6 ; 9:7 ; 10:8 ; 12:8 ; 13:14.
b Voir le dictionnaire “Lexicon In Veteris Testimenti Libros” de Koehler et Baumgartner, page 144, colonne 2, lignes 9, 10.
[Tableau, page 372]
ROIS DE JUDA ET D’ISRAËL DU VIVANT D’OSÉE
(dates d’accession au trône)
Rois de Juda Av. n. è. Rois d’Israël
env. 843 Jéroboam II
Ozias (Azariah) 829
env. 792 Zacharie
791 Schallum
env. 790 Ménahem
780 Pécaïah
778 Pécah
Jotham 777
Achaz env. 761
env. 748 Osée
Ézéchias env. 745