7E Les expressions “ L’Ancien Testament ” et “ Le Nouveau Testament ”
2Co 3:14 — Gr. : ἐπὶ τῇ ἀναγνώσει τῆς παλαιᾶς διαθήκης (épi têï anagnôséï tês palaïas diathêkês) ;
lat. : in lectione veteris testamenti
1879 |
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La Sainte Bible, par L. Segond, H. Oltramare. — Paris. |
1904 |
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La Sainte Bible, par A. Crampon — Paris. |
1963 |
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Les Écritures grecques chrétiennes — Traduction du monde nouveau, par la Watch Tower Bible and Tract Society of Pennsylvania. — New York. |
Aujourd’hui il est d’usage de désigner les Écritures rédigées en hébreu et en araméen par l’expression “ L’Ancien Testament ”. Cet usage s’appuie sur la leçon que portent, en 2Co 3:14, la Vulgate et d’autres versions comme la Bible de Crampon. Quant aux Écritures grecques chrétiennes, on les appelle communément “ Le Nouveau Testament ”. On notera qu’en 2Co 3:14 le terme diathêkês signifie “ alliance ”, comme aux 32 autres endroits où il paraît dans le texte grec. — Voir App. 7D.
À propos de la signification du latin testamentum (testamenti au génitif), E. Hatch dit ceci dans son livre Essays in Biblical Greek (Oxford 1889, p. 48) : “ Comme on ignorait la philologie du latin postérieur, le latin vulgaire, on a pensé autrefois que ‘ testamentum ’, par quoi le mot [diathêkê] est traduit dans les premières versions latines ainsi que dans la Vulgate, signifiait ‘ testament ’, alors qu’en réalité il signifiait également, sinon exclusivement, ‘ alliance ’. ” De son côté, voici ce qu’écrit W. Moulton (A Bible Commentary for English Readers by Various Writers, par C. Ellicott, New York, vol. VIII, p. 309) : “ Dans la traduction en vieux latin des Écritures, testamentum est devenu la traduction courante du mot [diathêkê]. Or comme cette traduction se rencontre très fréquemment en des endroits où le sens de testament est inimaginable (par exemple en Ps. lxxxiii, 5 ; en effet, on se représenterait mal ici le psalmiste annonçant que les ennemis de Dieu ‘ ont fait un testament contre Lui ’), il est clair que le latin testamentum était utilisé dans un sens large pour correspondre à l’ampleur de sens du terme grec. ” — Voir Ps 25:10 et 83:5, notes.
D’après ce qui précède, l’appellation “ Ancien Testament ” en 2Co 3:14 (voir Bible de Crampon et d’autres versions) est inexacte. De nombreuses traductions modernes mettent ici “ ancienne alliance ”. Dans ce passage, l’apôtre Paul ne parle pas des Écritures hébraïques et araméennes dans leur totalité. Il ne voulait pas dire non plus que les Écritures grecques chrétiennes constituent un “ nouveau testament (alliance) ”. L’apôtre parle ici de l’ancienne alliance de la Loi, que Moïse avait mise par écrit dans le Pentateuque et qui ne compose qu’une partie des Écritures préchrétiennes. Voilà pourquoi il dit au verset qui suit : “ Chaque fois qu’on lit Moïse. ”
Il n’y a donc aucune raison d’appeler les Écritures hébraïques et araméennes “ L’Ancien Testament ” et les Écritures grecques chrétiennes “ Le Nouveau Testament ”. Jésus Christ lui-même a désigné la collection des écrits sacrés par le terme “ les Écritures ”. (Mt 21:42 ; Mc 14:49 ; Jn 5:39.) L’apôtre Paul les a appelés “ les saintes Écritures ”, “ Écritures ” et “ les écrits sacrés ”. (Rm 1:2 ; 15:4 ; 2Tm 3:15.) En accord avec la parole inspirée en Rm 1:2, l’expression “ Les Saintes Écritures ” figure dans le titre de la Traduction du monde nouveau.