7D “ Alliance ” — Le terme grec s’emploie dans le même sens que le vocable hébreu
Hé 9:16 — Gr. : διαθήκη (diathêkê)
1887 |
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The Holy Bible, par R. Young. — Edinburgh. |
1897 |
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The Emphasised Bible, par J. Rotherham. — Cincinnati. |
1995 |
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Les Saintes Écritures — Traduction du monde nouveau, par la Watch Tower Bible and Tract Society. — Selters. |
Le mot diathêkê se rencontre 33 fois dans le texte grec : en Mt 26:28 ; Mc 14:24 ; Lc 1:72 ; 22:20 ; Ac 3:25 ; 7:8 ; Rm 9:4 ; 11:27 ; 1Co 11:25 ; 2Co 3:6, 14 ; Ga 3:15, 17 ; 4:24 ; Ép 2:12 ; Hé 7:22 ; 8:6, 8, 9, 9, 10 ; 9:4, 4, 15, 15, 16, 17, 20 ; 10:16, 29 ; 12:24 ; 13:20 ; Ré 11:19. Aux 33 endroits la Traduction du monde nouveau rend par “ alliance ” le grec diathêkê.
Le terme diathêkê apparaît sept fois dans des citations des Écritures hébraïques : en Rm 11:27 (tiré d’Is 59:21) ; Hé 8:8 (tiré de Jr 31:31), 8:9 (deux fois, tiré de Jr 31:32), 8:10 (tiré de Jr 31:33) ; 9:20 (tiré d’Ex 24:8) ; 10:16 (tiré de Jr 31:33). Dans ces citations le vocable hébreu dans M est ברית (berith, “ alliance ”) et le terme grec dans la LXX est διαθήκη (diathêkê).
Bien que dans les Écritures grecques chrétiennes diathêkê ait manifestement le même sens que berith dans l’hébreu ancien, c’est-à-dire le sens d’“ alliance ”, de nombreux traducteurs modernes rendent le terme grec par “ testament ” en Hé 9:16, 17. Ils indiquent ainsi que le rédacteur de la lettre aux Hébreux entendait donner ici un autre sens au mot grec.
Or voici ce qu’on peut lire dans une encyclopédie (Cyclopedia of Biblical, Theological, and Ecclesiastical Literature, par J. McClintock et J. Strong, Grand Rapids 1981, vol. II, p. 544) : “ La Sept[ante] ayant partout dans l’A. T. traduit par διαθήκη l’hébreu בְּרִית (qui ne signifie jamais testament, mais toujours alliance ou accord), on en conclut tout naturellement que les rédacteurs du N. T., en adoptant ce terme, ont voulu transmettre la même notion à leurs lecteurs dont la plupart connaissaient l’A. T. grec. (...) Dans ce passage, Héb. ix, 16, 17, reconnu comme difficile, le terme διαθήκη devrait absolument avoir, selon de nombreux commentateurs, le sens de testament. À quoi l’on peut objecter que, outre ce qu’on vient de dire sur la signification usuelle du terme dans le N. T., ce mot figure ici deux fois dans un contexte où sa signification doit nécessairement être la même que la traduction de בְּרִית, c’est-à-dire qu’il a le sens évident d’alliance (comp. διαθήκη καινή [diathêkê kaïnê, “ nouvelle alliance ”], Héb. ix, 15, avec la même expression en viii, 8 ; et διαθήκη, ix, 16, 17, avec ver. 9:20, et Exod. xxiv, 8). ”
Citons aussi P. Codurc qui, dans ses Annotationes in Epistolam ad Hebræos, IX, 16-18 (Paris 1632), a attaqué vivement la traduction de διαθήκη par Testament ; il n’admet pas que le mot grec puisse se rendre autrement que par alliance ou pacte.
De son côté, B. Westcott, coéditeur du texte grec de Westcott et Hort, a écrit ceci dans son ouvrage The Epistle to the Hebrews (London 1889, p. 300) :
“ Le témoignage biblique donc, dans la mesure où il est clair, plaide avec force en faveur du sens d’‘ alliance ’, le terme étant nécessairement entendu ici dans un sens particulier, celui d’alliance divine. Quand on se penche sur le sens de διαθήκη au chap. ix. 15 et v. suivants, une remarque préliminaire se présente à l’esprit. C’est qu’ici (vv. 15—18 9:15-18) les versets sont étroitement liés : v. 9:16 ὅπου γάρ [hopou gar, “ car là où ”] (...) : v. 9:18 ὅθεν οὐδέ [hothén oudé, “ en conséquence ni ”] (...).
“ La réalité de ce lien fait qu’il est très difficile de supposer que dans ces versets le mot-clé (διαθήκη) s’emploie dans des sens différents, et qu’au v. 9:16 notamment on présente le caractère d’une sorte particulière de διαθήκη, fondamentalement différente de la πρώτη διαθήκη [prôtê diathêkê, “ ancienne alliance ”] des vv. 9:15 et 9:18. Il est en effet impossible de soutenir que les sacrifices par lesquels l’Ancienne Alliance a été inaugurée peuvent s’expliquer dans l’hypothèse que celle-ci était un ‘ Testament ’. Il ne semble pas que l’on puisse l’appeler de quelque manière ‘ Testament ’.
“ On est donc parfaitement fondé à conclure que διαθήκη a partout le même sens, et que ce sens est celui, par ailleurs universel, d’‘ alliance ’, à moins qu’il y ait contre ce point de vue des arguments qui forcent la conviction. ”
En Hé 9:16, 17, donc, le terme diathêkê a la même signification que dans les versets qui en sont le contexte. Il a le sens d’“ alliance ” qui est celui de l’hébreu berith. Ces versets s’insèrent dans la discussion de l’apôtre, discussion portant sur l’alliance de la Loi mosaïque opposée à son antitype, la nouvelle alliance. Paul parle du médiateur (“ la personne faisant l’alliance ”) qui meurt pour que l’alliance devienne juridiquement valable et obligatoire. Pour l’alliance de la Loi, ce sont les victimes animales qui ont pris la place de Moïse, le médiateur de l’alliance de la Loi. Leur sang a été substitué au sien pour que l’alliance puisse être ratifiée et entrer en vigueur. De même, pour la nouvelle alliance, Jésus Christ, le médiateur de cette alliance, a réellement sacrifié sa vie humaine parfaite. Et ainsi la nouvelle alliance a été validée par l’effusion de son sang. — Hé 9:17.