Jéhovah
Définition: Nom personnel que le seul vrai Dieu s’est lui-même donné. Jéhovah étant le Créateur de l’univers, il en est légitimement le Souverain. Le nom “Jéhovah” est la traduction du Tétragramme hébreu יהוה, qui signifie “Il fait devenir”. Ces quatre consonnes de l’alphabet hébreu correspondent dans de nombreuses langues aux lettres JHVH ou YHWH.
En quels endroits le nom divin apparaît-il dans les traductions couramment utilisées?
Version synodale: Le nom Jéhovah figure en bas de page dans des notes sur Genèse 22:14 et Exode 3:15.
Bible de Jérusalem: Le Tétragramme est rendu par Yahvé à partir du texte de Genèse 2:4.
Bible de Crampon (1905): Le nom Jéhovah apparaît dans toutes les Écritures hébraïques.
Bible de Fillion: Le nom Jéhovah figure en Exode 6:3, et on le retrouve fréquemment dans les commentaires en bas de page, notamment dans le commentaire sur Genèse 2:4, qui dit: “Le nom sacré de Jéhovah (יהוה) apparaît ici pour la première fois. Sa prononciation primitive est perdue; on disait probablement Yahveh.”
Bible de Segond et Oltramare: Cette version ne contient qu’une seule fois le nom Jehova, en Genèse 22:14.
Bible de Darby: Le nom Jéhovah figure à différents endroits des Écritures hébraïques, ainsi que dans les notes en bas de page des Écritures grecques, à partir de Matthieu 1:20. (Puisque cette traduction, comme plusieurs de celles qui précèdent, utilise parfois le nom Jéhovah, pourquoi ne se montre-t-elle pas conséquente en employant ce nom chaque fois que le Tétragramme apparaît dans le texte hébreu?)
Bible de Chouraqui: Dans toutes les Écritures hébraïques, le nom divin est rendu sous la forme YHWH.
Traduction Œcuménique de la Bible: Cette version rend le nom divin par “Le SEIGNEUR”. Toutefois, une note en bas de page (Ex. 3:15) dit ce qui suit: “À la question du v. 13, le v. 15 répond en donnant le nom demandé: YHWH (prononcer Yahweh ou Yahwoh) est mon nom à jamais.”
Bible Segond (révisée): Bien qu’elle utilise le terme l’Éternel pour désigner Dieu, on trouve cette précision dans le glossaire (à “ÉTERNEL”): “Ce titre rend le mot hébreu qui est traduit, selon les versions, par: Le Seigneur, Yahvé, ou même par Jéhovah. À partir d’une certaine époque, antérieure à l’ère chrétienne, ce nom n’a plus été prononcé, à cause du grand respect dont on entourait la personne de Dieu. À la place, les Israélites lisaient Adonaï (le Seigneur). Les voyelles de ce mot ont été combinées aux quatre consonnes (YHWH) du nom de l’Éternel, ce qui a donné la lecture, fautive, Jéhovah. (...) La prononciation Yahvé, proposée dans des versions récentes, repose sur quelques témoignages anciens qui ne sont pas décisifs: on pourrait tout aussi bien reconstituer la prononciation en Yaho ou Yahou.”
Traduction du monde nouveau: Le nom Jéhovah apparaît 7 210 fois dans cette version, tant dans les Écritures hébraïques que dans les Écritures grecques chrétiennes.
Bible Osty: Cette traduction utilise le nom Yahvé dans toutes les Écritures hébraïques.
Votre Bible: Dans toutes les Écritures hébraïques, elle rend le nom divin par Yahvé.
Bible de Maredsous: Le nom divin y est traduit régulièrement par le Seigneur, mais le nom Yahvé apparaît dans quelques versets, entre autres Exode 3:15.
Pourquoi de nombreuses traductions de la Bible ne mentionnent-elles que rarement, voire pas du tout, le nom personnel de Dieu?
Dans la préface de la Revised Standard Version nous lisons: “Le Comité est revenu à l’usage plus familier de la King James Version pour deux raisons: 1) À proprement parler, le terme ‘Jéhovah’ ne correspond à aucune forme du nom divin qui ait jamais été utilisée en hébreu. 2) L’emploi d’un nom propre pour désigner le seul et unique Dieu, comme s’il existait d’autres dieux desquels il faudrait le distinguer, a été abandonné dans le judaïsme dès avant l’ère chrétienne et il n’a donc rien à voir avec la foi universelle de l’Église.” (Les membres de ce comité se sont donc laissé guider par leur propre point de vue pour éliminer de la Sainte Bible le nom personnel de son divin Auteur, nom qui apparaît bien plus souvent dans l’original que tout autre nom ou titre. De leur propre aveu, ils suivent l’exemple des tenants du judaïsme à propos desquels Jésus avait dit: “Vous avez rendu inopérante la parole de Dieu à cause de votre tradition.” — Mat. 15:6.)
Quelques traducteurs se sont sentis tenus de rétablir une ou plusieurs fois le nom propre de Dieu dans le texte des Écritures, bien qu’ils ne l’aient pas fait dans tous les cas où ce nom apparaît en hébreu. Ils semblent avoir suivi l’exemple de William Tyndale qui a introduit le nom divin dans sa traduction du Pentateuque publiée en 1530, rompant ainsi avec la pratique qui consistait à ne jamais l’employer.
Les rédacteurs inspirés des Écritures grecques chrétiennes utilisaient-ils le nom Jéhovah?
Voici ce qu’a écrit Jérôme au IVe siècle: “Matthieu, qui portait également le nom de Lévi, et qui de publicain devint apôtre, composa le premier un Évangile de Christ en Judée, dans la langue hébraïque, à l’intention des circoncis qui avaient cru.” (De viris inlustribus, chap. III). Cet Évangile comprend 11 citations directes de portions des Écritures hébraïques contenant le Tétragramme. Nous n’avons aucune raison de penser que Matthieu n’a pas retranscrit ces passages tels qu’ils apparaissaient en hébreu.
D’autres rédacteurs inspirés des Écritures grecques chrétiennes ont cité des centaines de versets de la Septante, une traduction grecque des Écritures hébraïques. Un grand nombre de ces passages comportaient le Tétragramme hébreu, lequel figurait dans le texte grec des premières copies de la Septante. Étant donné l’attitude que Jésus avait adoptée à l’égard du nom de son Père, ses disciples ont dû laisser le nom divin dans ces citations. — Voir Jean 17:6, 26.
George Howard, de l’université de Géorgie, a déclaré: “Nous sommes certains que les Juifs d’expression grecque continuaient d’écrire יהוה dans leur traduction grecque des Écritures. Il est fort peu probable que ceux de ces Juifs conservateurs qui devinrent chrétiens aient dérogé à cette pratique. Bien qu’ils aient certainement utilisé à un degré moindre les termes [Dieu] et [Seigneur], il aurait été extrêmement anormal de leur part de retirer le Tétragramme du texte biblique. (...) Étant donné qu’on trouvait encore le Tétragramme dans les copies grecques de la Bible, copies qui constituaient les écrits sacrés de l’Église primitive, il est raisonnable de penser que les rédacteurs du N[ouveau] T[estament] maintinrent le Tétragramme dans le texte biblique quand ils citèrent les Écritures. (...) Mais quand on le supprima de l’A[ncien] T[estament] grec, on le fit du même coup disparaître des citations qu’en faisait le N[ouveau] T[estament]. Ainsi donc, vers le début du IIe siècle, les substituts du nom de Dieu ont dû supplanter le Tétragramme dans les deux Testaments à la fois.” — Journal of Biblical Literature, vol. 96, No 1, mars 1977, pp. 76, 77.
Quelle forme du nom divin est correcte: Jéhovah ou Yahweh?
Aujourd’hui, nul ne peut dire avec certitude comment le nom divin se prononçait en hébreu. Pourquoi? Parce qu’aux temps bibliques les Hébreux n’écrivaient leur langue qu’au moyen de consonnes. Dans le langage parlé de tous les jours, le lecteur ajoutait aisément les voyelles nécessaires. Or avec le temps les Juifs ont commencé à entretenir l’idée superstitieuse qu’il est mal de prononcer à voix haute le nom personnel de Dieu, aussi lui ont-ils substitué certains titres. Des siècles plus tard, des érudits juifs ont conçu un système de points permettant d’indiquer quelles voyelles il fallait utiliser dans la lecture d’un texte en hébreu ancien, mais aux quatre consonnes représentant le nom divin ils ont combiné les voyelles de ses substituts. C’est ainsi que la prononciation originelle du nom divin s’est perdue.
De nombreux exégètes penchent pour l’orthographe “Yahweh”, mais ils n’ont aucune certitude et ne sont pas unanimes. D’un autre côté, “Jéhovah” est la forme du nom la plus facile à reconnaître, puisqu’on l’utilise depuis des siècles en français et qu’elle comporte, comme les autres formes, les quatre consonnes du Tétragramme hébreu.
Dans l’Emphasised Bible, J. Rotherham utilisa la forme Yahweh dans toutes les Écritures hébraïques. Plus tard, cependant, il adopta la forme “Jéhovah” dans son ouvrage Studies in the Psalms. Il donna cette explication: “JÉHOVAH: Si nous avons employé cette forme anglaise du nom-mémorial (...) dans la présente version du psautier, ce n’est pas parce que nous doutions que la prononciation Yahweh soit plus correcte. Il s’agit plutôt d’un choix personnel fondé sur des considérations d’ordre pratique. Nous estimons en effet qu’il est avantageux de rester en contact avec les oreilles et les yeux du public sur une question de ce genre. Le plus important, c’est que l’on puisse facilement reconnaître le nom divin.” — Londres, 1911, p. 29.
Après avoir passé en revue les différentes prononciations du nom divin, le professeur allemand Gustav Oehler tire cette conclusion: “Depuis, j’utilise le nom Jéhovah, parce qu’en fait c’est le nom qui est le mieux entré dans notre vocabulaire, et on ne pourra pas le remplacer par un autre terme.” — Theologie des Alten Testaments, seconde édition (Stuttgart, 1882), p. 143.
L’exégète Paul Joüon déclare: “Dans nos traductions, au lieu de la forme (hypothétique) Ya̧hwȩh, nous avons employé la forme Jéhovah (...) qui est la forme littéraire et usuelle du français.” — Grammaire de l’hébreu biblique (Rome, 1923), note au bas de la page 49.
Presque tous les noms subissent quelques transformations lorsqu’ils passent d’une langue dans une autre. Jésus était juif de naissance, et son nom se prononçait peut-être Yéshouaʽ en hébreu, mais les rédacteurs inspirés des Écritures grecques n’ont pas hésité à utiliser la forme hellénique de son nom, Iêsous. La prononciation de ce nom est un peu différente dans la plupart des autres langues, mais cela ne nous empêche pas d’employer la forme en usage dans la nôtre. La même chose est vraie des autres noms bibliques. Dès lors, comment pouvons-nous témoigner tout le respect qui lui est dû à Celui qui porte le nom le plus glorieux de l’univers? Est-ce en nous abstenant de prononcer ou d’écrire son nom sous prétexte que nous ne savons pas exactement comment il se prononçait à l’origine? N’est-ce pas plutôt en employant, oralement ou par écrit, la forme courante de ce nom dans notre langue, tout en parlant avec déférence de Celui qui porte ce nom et en nous conduisant, nous qui l’adorons, de manière à l’honorer?
Pourquoi est-il important de connaître et d’utiliser le nom personnel de Dieu?
Pouvez-vous dire que vous entretenez des relations étroites avec une personne dont vous ne connaissez même pas le nom personnel? À ceux qui ignorent son nom propre, Dieu apparaît souvent comme une force impersonnelle, et non comme quelqu’un de réel, quelqu’un qu’ils connaissent, qu’ils aiment et à qui ils peuvent s’adresser de tout leur cœur dans la prière. Si tant est qu’ils prient, ils le font d’une manière rituelle, en répétant des expressions formalistes apprises par cœur.
Jésus Christ a chargé les vrais chrétiens de faire des disciples de gens de toutes les nations. Lorsque ces disciples instruiraient leurs auditeurs, comment pourraient-ils les aider à distinguer le vrai Dieu des faux dieux des nations? Uniquement en utilisant son nom personnel, comme la Bible elle-même le fait. — Mat. 28:19, 20; I Cor. 8:5, 6.
Ex. 3:15: “Dieu dit (...) à Moïse: ‘Voici ce que tu devras dire aux fils d’Israël: “Jéhovah, le Dieu de vos ancêtres, (...) m’a envoyé vers vous.” C’est là mon nom jusqu’à des temps indéfinis et c’est là mon mémorial de génération en génération.’”
És. 12:4: “Rendez grâce à Jéhovah. Invoquez son nom. Faites connaître parmi les peuples ses manières d’agir. Faites mention de ceci: que son nom est mis en haut.”
Ézéch. 38:17, 23: “Voici ce qu’a dit le Souverain Seigneur Jéhovah: ‘(...) Et vraiment je me grandirai, et je me sanctifierai, et je me ferai connaître devant les yeux de beaucoup de nations; et assurément elles sauront que je suis Jéhovah.’”
Mal. 3:16: “Ceux qui craignent Jéhovah parlèrent entre eux, chacun avec son compagnon, et Jéhovah prêtait attention et écoutait. Et un livre de souvenir commença à être écrit devant lui pour ceux qui craignent Jéhovah et pour ceux qui pensent à son nom.”
Jean 17:26: “[Jésus a adressé cette prière à son Père:] Je leur ai fait connaître ton nom [à ses disciples] et je le ferai connaître, afin que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et moi en union avec eux.”
Actes 15:14: “Siméon a raconté, sans rien omettre, comment Dieu a, pour la première fois, tourné son attention vers les nations pour en tirer un peuple pour son nom.”
Jéhovah, dans l’“Ancien Testament”, correspond-il à Jésus Christ, dans le “Nouveau Testament”?
Mat. 4:10: “Jésus lui dit: ‘Va-t’en, Satan, car il est écrit: “C’est Jéhovah [“le Seigneur” dans Jé et d’autres versions], ton Dieu, que tu devras adorer, et c’est lui seul que tu devras servir par un service sacré.”’” (Jésus ne se désignait certainement pas comme celui à qui revient le culte.)
Jean 8:54: “Jésus répondit [aux Juifs]: ‘Si je me glorifie moi-même, ma gloire n’est rien. C’est mon Père qui me glorifie, lui dont vous dites qu’il est votre Dieu.’” (Les Écritures hébraïques identifient clairement Jéhovah au Dieu que les Juifs prétendaient adorer. Jésus n’a pas dit qu’il était Jéhovah, mais que Jéhovah était son Père. Il ressort nettement de ses paroles que lui et son Père sont deux personnes distinctes.)
Ps. 110:1: “La déclaration de Jéhovah à mon Seigneur [celui de David]: ‘Assieds-toi à ma droite jusqu’à ce que je place tes ennemis comme un escabeau pour tes pieds.’” (En Matthieu 22:41-45, Jésus s’identifie personnellement au “Seigneur” de David qui est mentionné dans ce psaume. Jésus est donc distinct de Jéhovah; il est celui à qui les paroles de Jéhovah s’adressaient.)
Phil. 2:9-11: “C’est pourquoi Dieu l’a élevé [Jésus Christ] à une position supérieure et lui a donné volontiers le nom qui est au-dessus de tout autre nom, afin qu’au nom de Jésus plie tout genou de ceux qui sont au ciel, et de ceux qui sont sur la terre, et de ceux qui sont sous le sol, et que toute langue reconnaisse ouvertement que Jésus Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père.” (AG met: “Que toute langue confesse que le Seigneur Jésus Christ est dans la gloire de Dieu le Père.” Toutefois, Os et de nombreuses autres versions rendent cette phrase par: “Jésus Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père.”) (Notez que ce texte décrit Jésus comme étant différent de Dieu le Père et soumis à lui.)
Comment peut-on aimer Jéhovah tout en le craignant?
Selon les Écritures, nous devons à la fois aimer Jéhovah (Luc 10:27) et le craindre (I Pierre 2:17; Prov. 1:7; 2:1-5; 16:6). Une crainte salutaire de Dieu nous poussera à éviter soigneusement d’encourir sa défaveur. Notre amour pour lui nous incitera à faire ce qui lui plaît, à lui témoigner la gratitude que nous inspirent ses innombrables manifestations d’amour et de faveur imméritée.
Illustrations: Il est normal qu’un fils craigne de déplaire à son père, mais sa reconnaissance pour tout ce que ce dernier fait pour lui devrait le pousser à lui manifester un amour sincère. Un plongeur sous-marin dira qu’il aime la mer, mais une crainte salutaire l’aide à comprendre qu’il doit s’abstenir de faire certaines choses. Il en va de même pour nous: Notre amour pour Dieu devrait se doubler de la crainte salutaire d’adopter une conduite qui nous vaudrait sa défaveur.