Coup d’œil sur le monde
Une barrière complexe
On vient d’achever les deux tiers d’une nouvelle barrière frontalière en Allemagne de l’Est. C’est le quatrième barrage que l’on édifie depuis que l’Allemagne a été coupée en deux à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Lorsqu’elle sera terminée, elle s’étendra sur quelque 1 500 kilomètres depuis la mer Baltique jusqu’à la Tchécoslovaquie. À 9 mètres de la frontière on trouve une clôture en fil de fer de 2,70 m de haut. Elle s’enfonce d’un mètre sous le sol et les poteaux de soutien en béton sont minés. On a creusé une fosse de 4,50 m de large pour empêcher les camions et les voitures de franchir le barrage. Ensuite s’étale une bande de terre fraîchement retournée qui permet aux gardes-frontières d’Allemagne de l’Est de voir les empreintes de pas ou de pneus. Enfin, longeant la clôture, deux pistes de béton permettent la circulation de patrouilles motorisées ou à pied. On rencontre à intervalles réguliers des miradors avec une plate-forme de guet équipée de mitrailleuses. L’ensemble de ce système revient à 415 000 dollars au kilomètre. “Tout comme ses prédécesseurs, remarque le New York Times, il sert plus à empêcher les Allemands de l’Est de partir que les Allemands de l’Ouest ou les Américains d’entrer.”
Des volcans en abondance
L’agence soviétique Tass a déclaré dernièrement que huit nouveaux volcans ont fait leur apparition dans la péninsule du Kamtchatka. L’un d’eux débitait plus de 20 mètres cubes de lave à la seconde. La dépêche déclarait que cette péninsule, située au nord-est du Japon, renferme plus de 160 volcans, dont 28 sont en activité.
“Si peu de travail pour si cher”
Les Nations unies ont 10 000 “fonctionnaires internationaux” à Genève, en Suisse. La revue Parade cite “un rapport encore secret” qui révèle quelques-uns des salaires qu’ils perçoivent. Ceux-ci vont de 350 dollars par semaine pour une dactylo jusqu’à 1 000 dollars par semaine pour un cadre supérieur. Un ambassadeur auprès de l’ONU a fait la remarque suivante : “Jamais tant de personnes n’ont fait si peu de travail pour si cher.”
Un fétiche coûteux
L’institut des beaux-arts de Detroit a récemment payé à un musée d’Allemagne de l’Est la somme la plus élevée qui ait jamais été versée par un acheteur américain pour une sculpture africaine. Pour 275 000 dollars, l’institut a fait l’acquisition d’un N’Konde du dix-neuvième siècle. Il s’agit d’un fétiche de 1,17 m de haut.
Dégâts causés par les lapins
Il y a vingt ans, la myxomatose avait pratiquement éliminé les lapins en Grande-Bretagne. Mais quelques-uns de ces mammifères prolifiques ont dû survivre à cette épidémie, car le ministère britannique de l’Agriculture estime leur nombre actuel à soixante millions, soit plus que la population humaine ! Combien les lapins prélèvent-ils sur la production agricole ? Le vingt-cinquième, disent les agriculteurs.
Rues piétonnes
Certaines villes d’Amérique du Sud réservent des rues aux piétons. Ainsi Lima a interdit les automobiles dans la Jiron de la Union. En plus de la Calle Florida, réservée aux piétons sur douze pâtés de maisons, la ville de Buenos Aires vient d’interdire l’accès des véhicules dans une dizaine d’autres rues. De même, à Rio de Janeiro il existe dix-huit rues piétonnes, dont certaines sont recouvertes de mosaïque et bordées de bancs, tandis que d’autres ne sont accessibles qu’aux véhicules qui servent pour les urgences. “Les fonctionnaires municipaux ont interdit les voitures pour économiser de l’énergie, purifier l’air et diminuer les encombrements”, déclare la revue U.S.News & World Report.
Des stimulateurs cardiaques au plutonium
Certaine cardiaques ont un stimulateur implanté à demeure par un chirurgien pour fournir au myocarde les impulsions électriques qui contrôlent son rythme. Lorsque les piles au mercure qui alimentent le modèle traditionnel sont usées, il faut opérer pour en mettre de nouvelles. Avec le plutonium, les stimulateurs durent si longtemps qu’il n’y a pas besoin de les changer. D’après la revue Mechanix Illustrated, la Commission de contrôle nucléaire pense que “les avantages du stimulateur au plutonium dépassent le risque que comporte pour le patient une exposition prolongée aux radiations de l’appareil”.
Une mystérieuse momie identifiée
La momie de la reine Tiyi, grand-mère de Toutankhamon, roi d’Égypte, vient d’être identifiée. C’est la première fois que l’on identifie une momie royale depuis la découverte de celle de Toutankhamon en 1922. La reine Tiyi aurait vécu au quatorzième siècle avant notre ère. Sa momie fut découverte avec deux autres en 1898, mais on ne lui accorda pas d’importance. On referma le tombeau de ces momies au début du siècle. Cette identification que l’on vient de faire provient d’une photographie qui révélait que le bras gauche de cette momie était posé en travers de la poitrine selon le rituel réservé aux personnages de haut rang. On déterra une fois de plus les momies. L’examen du crâne aux rayons X permit d’établir que cette momie s’intercalait entre Thuyu (connue comme la mère de la reine Tiyi) et le roi Toutankhamon. L’analyse des cheveux apporta d’autres renseignements. Dans la tombe de Toutankhamon il y avait des cheveux à l’intérieur d’un médaillon sur lequel une inscription indiquait que les cheveux étaient ceux de la reine Tiyi. On compara au microscope électronique ces cheveux avec quelques brins prélevés sur la tête de la momie. L’analyse montra que les deux échantillons étaient identiques et le professeur James Harris, de l’université du Michigan, considère comme “certaine” l’identification de la momie avec la reine Tiyi.
La pénurie d’eau
Soixante-quinze pour cent de la population rurale sur la terre et 20 pour cent de la population urbaine manque d’eau. C’est ce qu’a révélé récemment un rapport des Nations unies sur la Conférence internationale de l’eau qui s’est tenue à Mar del Plata, en Argentine. Dans les pays en voie de développement, la consommation d’eau n’est que de quatre litres environ par personne et par jour, alors que dans les pays industrialisés elle est de presque 900 litres.
Pas de femmes-prêtres
La récente Année internationale de la femme et le fait que dernièrement plusieurs Églises protestantes ont décidé de faire accéder des femmes au ministère ou pastorat, ont obligé l’Église catholique à examiner cette question. La Congrégation romaine pour la doctrine de la foi (ex-Saint-Office) a donc publié une “Déclaration sur la question de l’admission des femmes au sacerdoce ministériel”. Ce document déclare, entre autres : “La Congrégation romaine pour la doctrine de la foi, de par sa fonction propre et par mandat du souverain pontife (...) s’est livrée à une étude attentive du problème et a jugé nécessaire de rappeler par la présente déclaration que l’Église, liée par la fidélité à son Seigneur, ne peut modifier la pratique observée sans interruption depuis les temps apostoliques tant en Orient qu’en Occident, de conférer exclusivement à des hommes l’ordination sacerdotale.” Justifiant cette décision, le document déclare encore : “Dans l’exercice des actes de son ministère, qui exige le caractère sacerdotale comme la consécration de l’eucharistie et la réconciliation des pécheurs [le pouvoir d’écouter les confessions et de donner l’absolution], le prêtre n’agit pas en personne propre. Il tient la place du Christ, il joue son rôle, il est le signe efficace du Christ qu’il représente et qui agit par lui. Le signe aurait-il la ressemblance naturelle avec ce qu’il signifie si le rôle du Christ était tenu par une femme ?” La déclaration invoque aussi une tradition “fondée sur un ensemble d’indices convergents fournis par l’Écriture, qui soulignent le fait remarquable que Jésus n’a pas confié à des femmes la charge des Douze [apôtres]. Marie elle-même, associée si étroitement à son mystère, n’a pas été investie du ministère apostolique”. Précisons que l’ex-Saint-Office a à la fois tort et raison. En effet, s’il est juste de dire que les Écritures ne justifient pas la nomination de femmes au ministère, elles n’appuient pas davantage le “pouvoir eucharistique” et le “pouvoir d’absoudre” que détiennent les prêtres catholiques.
Détenus bien payés
Dans certaines prisons de Suède, depuis 1972, à titre expérimental, on verse aux détenus des salaires égaux à ceux des travailleurs libres. On prétend que les délinquants, disposant d’une somme assez importante à leur sortie de prison, se réadaptent plus facilement à la vie normale. Cependant, cette mansuétude ne va pas sans inconvénients. D’abord, les détenus des autres prisons se sont mis en grève pour obtenir, eux aussi, des “salaires décents”. D’autre part, les occupants des prisons suédoises réclament maintenant le droit de se syndiquer et celui de négocier avec l’administration en cas de conflit. M. Martinsson, chef de la direction nationale du traitement des criminels en Suède, préconise la suppression définitive des peines de prison pour les automobilistes pris en état d’ivresse au volant. Il a déclaré : “Infliger de fortes amendes aux chauffards serait sans doute plus efficace que quelques semaines de prison. De cette façon ils n’auraient peut-être pas les moyens d’acheter tout de suite une nouvelle voiture”. Il suggère que les auteurs de délits mineurs soient condamnés à un travail public obligatoire les samedis et dimanches. Rappelons qu’en Israël, aux temps bibliques, la Loi mosaïque prévoyait le dédommagement des victimes des criminels. Ceux-ci devaient soit indemniser les personnes lésées, soit travailler pour elles pendant un certain temps. L’avantage était triple : les victimes étaient dédommagées, les délinquants ne vivaient pas aux frais de l’État (donc du peuple) et les malfaiteurs pouvaient se réhabiliter et se réintégrer dans la société s’ils se réformaient. — Ex. 22:1-6.