Coup d’œil sur le monde
Grossesse: les risques de l’automédication
Pendant les trois premiers mois de la grossesse, toute agression d’origine infectieuse ou toxique peut entraîner de graves malformations de l’embryon qui élabore pendant cette période tous ses organes. “Le bon sens, explique Le Monde, voudrait donc que la prise de médicaments par les femmes enceintes soit limitée au strict nécessaire et qu’un avis médical soit requis systématiquement. Il n’en est, en fait, rien, et il ressort d’une récente enquête de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) que 50 pour cent des femmes enceintes consomment au moins un médicament occasionnellement ou régulièrement pendant les trois premiers mois de leur grossesse et que, sur les cent médicaments absorbés, trente le sont sans avis médical.” Il semblerait que les antiépileptiques et les barbituriques n’aient pas d’effet tératogène. Par contre, certains produits multiplieraient par trois ou par quatre le risque de malformations chez l’embryon en gestation, notamment certains médicaments du système nerveux central et des œstroprogestatifs de synthèse utilisés malencontreusement comme test de grossesse, alors qu’il existe d’autres moyens de diagnostic simple, peu coûteux et totalement inoffensifs. L’article ajoute: “Ces études délicates et longues à entreprendre sont, malgré leur importance considérable, encore balbutiantes, et on ne saurait recommander avec la plus grande vigueur aux femmes enceintes de s’abstenir des médicaments, principalement au cours du premier trimestre de leur grossesse, Et si cette consommation s’avère indispensable, de ne le faire qu’après avoir pris un avis médical ou, à tout le moins, de lire attentivement la notice qui accompagne le produit.”
Le bicarbonate contre la cigarette
Le bicarbonate de soude aiderait, paraît-il, les fumeurs à se débarrasser de leur vice, tout au moins selon ce qui ressort des travaux de chercheurs de l’université du Nebraska. Ces derniers ont découvert que les fumeurs dont l’urine était acide avaient tendance à éliminer plus de nicotine non métabolisée que les autres. Le besoin de compenser leurs pertes en nicotine pousse en général ces fumeurs à prendre plus souvent des cigarettes que ceux dont les urines sont moins acides. Après avoir sélectionné un groupe de volontaires, dont certains reçurent quatre grammes de bicarbonate par jour, on s’est aperçu que vers la cinquième semaine, ils ne fumaient plus que 0,14 cigarette par jour, contre 7,8, chiffre le plus bas enregistré chez les fumeurs qui ne recevaient pas de bicarbonate. Les chercheurs soulignent toutefois qu’il ne s’agit là que de premiers résultats et qu’il faut s’entourer de précautions avant d’absorber toute médication, quelle qu’elle soit.
Les à-côtés du disco
L’Est républicain rapporte que “le gouvernement tessinois vient de prendre une mesure qui sera peut-être imitée ailleurs en Suisse et à l’étranger: il a interdit l’usage du rayon laser dans les boîtes de nuit du canton. Motif, trop dangereux pour les yeux. Autre effet de la mode frénétique du disco: de plus en plus de médecins en oto-rhino-laryngologie s’inquiètent de l’affluence de jeunes gens souffrant d’affections auditives irréversibles. Dans la plupart des cas, les troubles sont dus à la sonorisation intensive des temples du disco. Certains dancings à la mode noient leur jeune clientèle dans un flot sonore de 120 décibels, affirme un spécialiste oto-rhino lausannois, qui ajoute: ‘Quand on pense que la Caisse d’assurance maladie interdit, avec raison, aux employeurs de faire travailler leurs ouvriers dans un environnement sonore supérieur à 90 décibels!”’ La revue allemande Der Spiegel signale d’ailleurs qu’une société américaine a commencé à commercialiser sur le marché américain “des petits bouchons pour les oreilles qui sont censés empêcher, après une écoute trop longue de musique rock, les sifflements et les bourdonnements dans les oreilles”. Le produit est diffusé avec le slogan suivant: “Entendre aujourd’hui et demain.” Après avoir qualifié les articles les plus divers, le terme disco s’applique désormais aussi à une maladie, le “pied disco”, dont les symptômes sont des pieds et des jambes douloureux, des cors, des durillons. Les cas les plus graves vont, selon le docteur Solomon, jusqu’aux entorses et même aux fractures. D’après L’Aurore, cette nouvelle maladie devrait assurer 10 à 12 pour cent de la clientèle aux pédicures d’Outre-Atlantique.
L’observation des limitations de vitesse
D’une enquête portant sur les habitudes des automobilistes effectuée par un organisme international dans six pays, il ressort que les conducteurs qui affirment observer systématiquement les limitations de vitesse se présentent en pourcentage dans les proportions suivantes: Espagne, 48,5; France, 39; Afrique du Sud, 38,8; Allemagne de l’Ouest, 28,6; Angleterre, 18,4 et Japon, 11, 1.
Non-respect de la vie privée
“De nombreuses entreprises américaines ne respectent pas le secret de la vie privée de leurs employés, révèle Valeurs Actuelles. Une étude effectuée Outre-Atlantique sur les 145 plus importantes entreprises du pays (plus de 2,5 millions d’employés) montre que 85 % d’entre elles fournissent des informations confidentielles aux établissements de crédit, 49 % aux autorités locales, et 22 % aux organisations de charité, vraisemblablement à celles qui cherchent des dons.”
Un record de mémoire
Un ouvrier d’une compagnie électronique japonaise, Hideaki Tomoyori, prétend avoir établi un record mondial de la mémoire en se rappelant par cœur 15 151 décimales du nombre pi. Trois journalistes ont pris la peine de l’écouter réciter dans l’ordre les chiffres placés après la virgule de ce nombre.
Un pesticide naturel
L’Agence Chine Nouvelle rapporte que le gouvernement chinois utilise des araignées contre les insectes qui dévastent les rizières. Dix des 125 espèces d’araignées répertoriées comme étant des ennemies naturelles de ces insectes se sont avérées particulièrement efficaces. Ces araignées, privées de nourriture pendant un ou plusieurs mois, nettoient en six jours les rizières des parasites qui les infestent.
Incohérence économique
Przeglad Techniczny (La Revue Technique) rapporte qu’un institut de recherches de Kedzierzyn (Pologne) a réussi à mettre au point une méthode de production d’un certain type de polyéthylène indispensable dans les entreprises énergétiques et importé jusqu’ici à grands frais des États-Unis. La technologie polonaise, mise en pratique, a donné de si bons résultats que des pays occidentaux se sont intéressés à ces importations. Pourtant, rien de tout cela ne verra le jour. Pourquoi? Un fonctionnaire du ministère polonais de la Chimie, appliquant les directives de réduction systématique des importations, a supprimé d’un trait de plume l’importation d’un composant bon marché utilisé en très petite quantité, mais indispensable à la production du polyéthylène polonais. “Ainsi, ajoute la revue, la chimie a gagné quelques cents, mais les entreprises énergétiques ont perdu des dizaines de milliers de dollars. (...) Le fait que l’économie est un système de vases communicants et qu’il existe quelque chose comme l’intérêt général dans l’économie nationale ne vient pas à l’esprit des gens ici, derrière leur bureau. Pire, ils ne soupçonnent même pas qu’un tel intérêt puisse exister.”
Encore les biorythmes
La revue Golf mentionne le cas d’un étudiant qui préparait une thèse de doctorat sur les biorythmes en relevant et en comparant les résultats obtenus au golf par des professionnels sélectionnés au hasard. “Il ne s’attendait pas du tout au résultat qu’il a obtenu, dit la revue, et il a dû conclure qu’il n’existait pas le moindre rapport entre les biorythmes et les performances des golfeurs.” Sa thèse déclare d’ailleurs: “Les bons résultats aussi bien que les résultats moyens ou mauvais peuvent se présenter avec n’importe quelle combinaison de biorythmes. Le maximum conjugué des trois courbes n’a donc pas forcément d’incidence sur la qualité des performances.”
Quel raseur!
Le record du monde des raseurs a été battu en août dernier par un Japonais de 43 ans, Isao Tsuchiya, qui a rasé 223 personnes à l’heure sans une égratignure. “En 16 secondes de moyenne, précise Nice Matin, ce roi des ‘figaros’ a fait disparaître moustache et barbe au visage de ses clients. Il a tout de même fallu à Isao Tsuchiya deux mois d’entraînement intensif pour aiguiser son talent. Ce samouraï du rasoir a réalisé son exploit au sommet de la tour du Soleil, la plus haute du Japon. Il aura bientôt son nom inscrit au ‘Guinness Book of World Records’ de Londres. L’ancien record, 203 barbes à l’heure, était détenu par Gerry Harley, un Britannique.”
Un câble “lumineux”
La compagnie Bell a déposé le brevet d’un câble sous-marin en fibre de verre qui transmettra des informations visuelles, vocales ou numériques sous forme lumineuse et non électrique. Le câble n’aura que la moitié du diamètre des câbles sous-marins actuels, mais il pourra transporter deux fois plus de circuits. Sa dépose au fond de l’océan ne nécessitera de recharger le bateau poseur qu’une seule fois, alors qu’il fallait les recharger jusqu’à cinq fois jusqu’ici.
Ils travaillent pendant leurs “vacances”
En 1977, l’Allemagne de l’Ouest a voté une loi qui accordait aux détenus trois semaines de vacances par an hors de la prison. La police de Hambourg a dressé dernièrement le bilan de ce programme de “réinsertion sociale”. On s’est aperçu qu’un cambriolage sur quatre commis dans la ville l’avait été par les détenus “vacanciers” qui saisissaient cette occasion pour reprendre leur ancien métier. Même dans ces conditions, précise la revue belge To The Point, “le ministère de la Justice reste convaincu que ce système de permission s’avérera payant, par un plus grand nombre de détenus réformés à l’avenir”.
La dépression des vacances
“Beaucoup de situations se cristallisent en été”, explique Le Figaro, pour rendre compte du nombre anormalement élevé de dépressions et de suicides qui surviennent à l’heure des vacances. Il existe, en effet, une pathologie psychiatrique très particulière en été. “Pendant deux mois, explique l’article, les services psychiatriques des hôpitaux parisiens voient donc arriver deux sortes de clients: les étrangers tout d’abord, beaucoup plus nombreux qu’on pourrait le penser. Ils sont Belges, Hollandais ou Britanniques et, dépressifs, ils ont quitté leur pays pour visiter la France ou aller chercher du soleil en Espagne ou en Italie. Au milieu du chemin, ils craquent.” Il ne faudrait pas croire que seuls ceux qui ne partent pas en vacances connaissent le désespoir. Sur la Côte d’Azur, par exemple, les suicides d’estivants ne sont pas rares. Un psychiatre niçois explique cette situation ainsi: “En vacances, les problèmes peuvent devenir plus aigus pour deux raisons: d’une part, on se retrouve inactif, on fait le point, on ressasse ses problèmes qui, la dépression aidant, deviennent de plus en plus importants. À l’opposé, on commence par les oublier, les vacances jouent un rôle positif, on prend moins de drogues, mais à la pensée de rentrer chez soi, de quitter le soleil pour retrouver la grisaille et les difficultés avec toute leur acuité, on craque.”