Les jeunes s’interrogent...

Comment choisir une carrière?

“À LA fin de mes deux mois d’essai, explique Émilie, une jeune fille d’une vingtaine d’années, la responsable du service m’a informée qu’elle avait fait sur moi un excellent rapport (...), et que je pouvais compter faire carrière dans l’entreprise.”

Émilie avait une décision à prendre: soit accepter un emploi bien rémunéré et tous ses avantages, formation spéciale, prestige et profits matériels, soit rechercher un travail à mi-temps afin de poursuivre une carrière différente, pour laquelle elle avait reçu une formation. De sa décision allait dépendre tout son avenir.

Émilie n’allait plus à l’école, mais elle n’avait pas encore fait le choix d’une carrière. De même, si vous êtes dans vos dernières années d’études secondaires, vous traversez une période de votre vie où il vous faut prendre une décision: soit poursuivre vos études à l’université, soit apprendre un métier.

Où trouver de bons conseils?

Un proverbe déclare: “Celui qui écoute le conseil est sage.” (Proverbes 12:15). Dans certaines écoles, des conseillers d’orientation scolaire aident les élèves à choisir une carrière ou à se fixer certains objectifs. Si c’est le cas dans votre école, vous vous rendrez peut-être compte que ces conseillers vous encouragent très souvent à tirer pleinement profit des années d’école obligatoires et à achever un cycle d’études. Pourquoi? Parce que l’instruction est indispensable pour trouver une place dans le monde du travaila. Au Canada, la Royal Bank a souligné ce fait dans sa Lettre mensuelle en disant que celui “qui ne saisit pas toutes les occasions d’apprendre que lui offre l’école sera plus tard désavantagé par rapport aux autres”.

Si vous abrégez votre instruction en interrompant vos études secondaires, vous aurez peut-être du mal à trouver un emploi. Un rapport a clairement montré que “ceux qui abandonnent leurs études sont beaucoup plus désavantagés aujourd’hui qu’ils ne l’étaient il y a trente ans (...). Alors que le nombre de ceux qui quittent prématurément l’école ne cesse d’augmenter, le niveau d’instruction requis de l’ensemble de la main-d’œuvre s’élève lui aussi, ce qui rend la concurrence d’autant plus âpre pour ceux qui n’ont pas terminé leurs études”.

Toutefois, des conseillers bien intentionnés penseront peut-être que les études supérieures sont indispensables dans notre société de haute technologie. Cependant, la Bible nous conseille de ne pas ‘ajouter foi à toute parole’. (Proverbes 14:15.) D’ailleurs, un homme a déclaré: “Je n’ai ni formation technique ni instruction universitaire, et j’ai dû simplement glaner des connaissances au cours de mon existence.” Qui était-​ce? L’homme d’État et écrivain sir Winston Churchill! De même, de nombreux jeunes ont découvert que les études universitaires n’étaient pas la seule possibilité qui s’offrait à eux. Jeanne, 18 ans, fait cette remarque: “Beaucoup d’adolescents suivent le mouvement et vont à l’université tout simplement parce qu’ils pensent qu’il n’y a rien d’autre à faire. (...) Si seulement ils réfléchissaient à toutes les autres possibilités qui s’offrent à eux et osaient être différents!”

Il n’est donc pas surprenant de lire cette déclaration d’Eastwood Atwater dans son livre Adolescence: “De plus en plus de jeunes réfléchissent à deux fois avant d’aller à l’université.” Tout d’abord, si l’on examine le marché de l’emploi, on s’aperçoit que les études dites supérieures ne constituent pas forcément la meilleure solution pour trouver du travail. Nombreux sont ceux qui, tout en ayant des diplômes universitaires, ont du mal à trouver du travail et sont souvent considérés comme trop qualifiés pour occuper certains postes bien rémunérés. Notez ce qu’a rapporté le San Francisco Sunday Examiner & Chronicle: “Aujourd’hui [aux États-Unis], pour quatre emplois sur cinq il n’est pas nécessaire d’avoir fait des études supérieures; de plus, un diplôme universitaire peut même s’avérer un handicap plutôt qu’un atout.” En fait, dans de nombreux domaines, les universités produisent plus de diplômés qu’il n’y a de postes disponibles.

Ainsi, quand vous cherchez des conseils, mieux vaut vous tourner vers ceux qui ont vraiment à cœur vos intérêts véritables et qui ont acquis une précieuse expérience dans le monde du travail. Vos parents peuvent certainement vous être d’une grande aide dans ce domaine (Proverbes 23:22). Ils connaissent vos capacités. Et s’ils servent Dieu, leur point de vue sur les carrières doit être différent de celui des conseillers d’orientation scolaire. En discutant ouvertement et calmement avec vos parents, vous recevrez certainement la direction dont vous avez besoin pour choisir une activité intéressante.

Les jeunes Témoins de Jéhovah ont aussi l’avantage de pouvoir demander conseil à ceux qui ont de l’expérience dans la congrégation à laquelle ils appartiennent. Avez-​vous déjà demandé une telle aide?

Il n’y a pas que l’université

Après avoir consulté leurs parents, de nombreux jeunes ont renoncé à entreprendre de longues études en raison de l’incertitude de l’avenir. “Le temps qui reste est écourté”, dit la Bible (I Corinthiens 7:29). D’autre part, n’est-​il pas vrai qu’avec les progrès rapides des techniques une formation spécialisée dans un certain domaine peut être périmée au bout de quelques années? Il convient donc d’envisager l’avenir avec prudence. Stéphanie, une lycéenne, a décidé de suivre des cours qui lui permettront d’acquérir des compétences et de trouver plus facilement du travail. Elle déclare: “De cette manière, mes années au lycée ne seront pas une perte de temps.” Lorsqu’on lui a demandé si les cours du lycée l’avaient réellement préparée à gagner sa vie, une jeune fille nommée Alice a répondu: “J’ai pu acquérir une formation pratique et trouver du travail.” De quelles compétences s’agit-​il? “J’ai fait de la comptabilité et du secrétariat”, précise Alice.

Vous êtes-​vous renseigné sur les formations assurées par votre école? Offre-​t-​elle des cycles de formations professionnelles? Ou bien y a-​t-​il un lycée près de chez vous qui propose certaines formations pratiques dans un domaine qui pourrait vous convenir? De nombreuses écoles préparent par exemple aux métiers de mécanicien auto, analyste-programmeur, plombier, etc.

“Mais qui veut être menuisier ou plombier?” demandent certains. Très jeune, Jésus a appris à travailler le bois. Bien qu’il ne voulût pas en faire sa carrière, il apprit si bien ce métier que les gens le connaissaient comme “le charpentier”. (Marc 6:3.) Salomon a lui aussi noté les bienfaits que l’on retire en se qualifiant dans une profession: “As-​tu contemplé un homme habile dans son travail? C’est devant les rois qu’il se placera; il ne se placera pas devant des hommes médiocres.” (Proverbes 22:29). Aujourd’hui, rares sont ceux qui attachent suffisamment de valeur aux formations professionnelles. Par conséquent, la demande en personnel qualifié augmente. Paul McCracken, professeur à l’école de commerce de l’université du Michigan, a fait ce commentaire: “Quand cela est approprié, j’insiste bien davantage sur les formations professionnelles qui préparent à des métiers comme celui de mécanicien auto. En supposant que l’économie poursuive son expansion, beaucoup d’emplois de ce genre, qui sont de bons emplois, vont se créer.” Se pourrait-​il donc qu’une formation professionnelle soit précisément ce qu’il vous faudrait pour subvenir à vos besoins présents et futurs?

Envisagez l’avenir avec réalisme

Le point de vue d’un chrétien sur l’avenir devrait aussi influencer son choix d’une carrière. Puisque “le monde passe”, il serait tout à fait irréaliste d’embrasser une carrière fondée sur les ambitions de ce monde (I Jean 2:17). Les prophéties bibliques montrent qu’une telle carrière ne vous mènerait pas bien loin. — Luc 21:29-35.

C’est la raison pour laquelle de nombreux jeunes Témoins de Jéhovah choisissent de faire carrière dans l’œuvre qui consiste à enseigner la Bible à autrui à plein temps, c’est-à-dire qu’ils aident bénévolement les gens à comprendre la Bible. Mais comment peut-​on gagner sa vie de cette façon? Afin de subvenir à leurs besoins, beaucoup ont d’abord suivi une formation professionnelle. C’est ce que fit l’apôtre Paul (Actes 18:3). Et il a donné le conseil suivant fondé sur sa propre expérience: ‘Travaillez dur en faisant de vos mains ce qui est de la bonne besogne.’ — Éphésiens 4:28; I Thessaloniciens 4:11.

Pour choisir une bonne orientation, il vous faut donc prendre avis auprès de bons conseillers, suivre une formation dans un domaine qui vous permettra d’atteindre vos objectifs, et envisager l’avenir avec réalisme. Il est intéressant de noter qu’Émilie, dont nous avons parlé au début de cet article, a tout d’abord accepté l’emploi prestigieux de secrétaire de direction. Toutefois, elle a par la suite compris qu’elle ne parviendrait pas à concilier deux carrières opposées (voir Luc 16:13). Aussi a-​t-​elle préféré faire de l’enseignement biblique sa carrière. Elle a donc dû trouver un travail à mi-temps pour subvenir à ses besoins. Qu’éprouve-​t-​elle après avoir renoncé à cet emploi bien rémunéré? Voici ses paroles: “Je suis très heureuse de dire que j’ai pu atteindre mon objectif: effectuer ce ministère à plein temps. J’ai cultivé un profond amour pour cette activité.”

En vous fixant des objectifs raisonnables et en y réfléchissant dans la prière, vous pouvez, vous aussi, embrasser une carrière qui vous rendra heureux, une carrière d’avenir!

[Note]

[Entrefilet, page 16]

“Aujourd’hui [aux États-Unis], pour quatre emplois sur cinq il n’est pas nécessaire d’avoir fait des études supérieures; de plus, un diplôme universitaire peut même s’avérer un handicap plutôt qu’un atout.” — San Francisco Sunday Examiner & Chronicle.

[Illustration, page 17]

De nombreux jeunes pensent que la meilleure façon de se préparer à un emploi futur est d’apprendre un métier.