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  • L’amitié entre garçon et fille est-elle possible?

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  • L’amitié entre garçon et fille est-elle possible?
  • Réveillez-vous ! 1985
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Réveillez-vous ! 1985
g85 8/9 p. 14-16

Les jeunes s’interrogent...

L’amitié entre garçon et fille est-​elle possible?

DANIEL et Véronique, deux adolescents, protesteront tous deux qu’ils ne sont pas amoureux l’un de l’autre. Et pourtant Véronique déclare: ‘Daniel est vraiment mon meilleur ami. C’est avec lui que j’aime passer mon temps, et c’est à lui que je me confie. Je lui dis tout ce que j’ai sur le cœur.’

Les amitiés entre garçon et fille sont loin d’être rares. Au cours d’un sondage publié récemment par la revue Seventeen, 65 pour cent des adolescentes interrogées ont reconnu avoir un ami. Dans une autre enquête, 625 jeunes ont affirmé qu’il était plus important pour eux de “cultiver des amitiés avec les personnes de l’autre sexe que d’entretenir une liaison sentimentale”.

Mais pourquoi les amitiés entre garçons et filles sont-​elles si répandues? Le livre Adolescence (angl.) fait cette observation: “Dans les premières années de l’adolescence, les garçons ont plus de chances de se prendre d’amitié pour des garçons, et les filles pour des filles. Cependant, à mesure que les uns et les autres assument mieux les changements corporels qui accompagnent le passage à la maturité sexuelle, ils se font des amis tant parmi les garçons que parmi les filles.”

Néanmoins, certains jeunes ne se contentent pas d’être amicaux ou de se sentir à l’aise avec tout le monde. Ils nouent des relations intimes avec des personnes de l’autre sexe, tout en soutenant que leurs rapports sont purement “platoniques”a. Pourquoi? Gaël, 17 ans, expliquait: “Il m’est plus facile de parler avec les filles, parce qu’elles sont généralement plus compréhensives et plus sensibles. Quand elles remarquent une faiblesse chez quelqu’un, elles n’en profitent pas aussitôt pour le descendre en flamme.” Cindy, 17 ans, faisait cette remarque analogue au sujet de son compagnon: “Je peux lui parler de tout. C’est vrai que je pourrais aussi m’ouvrir à une amie. Seulement, avec les filles, tout le monde finit toujours par être au courant d’une manière ou d’une autre.” Par ailleurs, quantité de jeunes pensent que cette sorte d’amitié les aide à développer une personnalité plus harmonieuse.

Cependant, est-​ce réellement le désir d’enrichir sa personnalité ou de trouver un confident digne de confiance qui est à la base de l’amitié entre garçon et fille?

‘Traître plus que toute autre chose’

En Jérémie 17:9 la Bible dit: “Traître est le cœur, plus que toute autre chose, et il est incurable. Qui peut le connaître?” Effectivement, il est souvent difficile d’analyser ses sentiments et de discerner ce qui nous pousse à agir. De ce fait, bien que les jeunes puissent invoquer des mobiles purs pour justifier d’étroites amitiés entre garçon et fille, il est évident qu’ils n’ont pas toujours conscience de leurs véritables motivations. “Quand j’ai des problèmes, avouait Brigitte, une adolescente, j’ai vraiment besoin de pleurer sur l’épaule de quelqu’un, de quelqu’un qui me comprenne autrement que mes parents et avec qui je pourrai avoir un contact physique.” “C’est important de pouvoir être proche de quelqu’un”, disait Daniel, 17 ans. “Cela fait du bien de se sentir aimée”, confessait Déborah. Un jeune garçon se lamentait: ‘Tous les autres ont une amie, et moi je me sens seul.’

Manifestement bon nombre de ces “amitiés” sont en fait des idylles déguisées, un moyen de recevoir l’attention d’une personne de l’autre sexe sans avoir à s’engager.

Est-​ce donc mal d’avoir des amis?

Pas nécessairement. En Proverbes 18:24 nous lisons: “Il y a des compagnons tout disposés à se briser l’un l’autre, mais il y a tel ami plus attaché qu’un frère.” Le terme hébreu rendu ici par “compagnons” désigne parfois un ami personnel auprès de qui on s’épanche et dont on se sent très proche. Rien d’étonnant à ce que la Bible déclare: “Un vrai compagnon aime en tout temps et est un frère né pour quand il y a de la détresse.” — Proverbes 17:17.

Toutefois, dans les temps bibliques, les serviteurs de Dieu recherchaient-​ils de tels compagnons parmi les personnes de l’autre sexe? Songez à la fille de Jephté. Quand elle a été peinée par le vœu de son père, est-​elle allée pleurer sur l’épaule d’un ami intime? Non. Elle a plutôt dit à son père: “Que je m’en aille (...) et que je pleure (...), moi et mes compagnes!” (Juges 11:37). Rappelez-​vous aussi la parabole de la drachme perdue. Avec qui la femme dépeinte par Jésus a-​t-​elle partagé sa joie lorsqu’elle a fini par mettre la main sur sa pièce? Nous lisons: “Quand elle l’a retrouvée, elle convoque ses amies et ses voisines.” (Luc 15:9). Pareillement, c’est un homme, Huschaï, qui était connu comme le “compagnon” du roi David. — II Samuel 15:37.

Cela ne signifie pas que l’amitié entre homme et femme soit interdite. La preuve en est que l’apôtre Paul, qui n’était pas marié, a eu un certain nombre de chrétiennes pour amies (voir Romains 16:1, 3, 6, 12). Quand il a écrit aux Philippiens, il a même parlé de deux ‘femmes qui avaient lutté côte à côte avec lui, dans la bonne nouvelle’. (Philippiens 4:3.) Jésus Christ, lui aussi, a eu des rapports sains et équilibrés avec des femmes. En Jean 11:5 il est écrit: “Jésus aimait Marthe et sa sœur.” Ces deux femmes lui ont fréquemment offert l’hospitalité, et il prenait plaisir à converser avec elles. — Luc 10:38, 39.

Cependant, vous imaginez-​vous Jésus emmenant seul Marie ou Marthe pour une longue promenade romantique? Certainement pas. Malgré l’authentique affection qui le liait à ces femmes, la prudence l’incitait à garder ses distances. Qui plus est, Jésus et Paul étaient des adultes, des hommes maîtres de leurs sentiments et de leurs émotions, et non pas des adolescents vulnérables ayant besoin de quelqu’un pour leur “tenir la main”.

Un chemin “semé d’embûches”

Un livre intitulé Le défi du célibat (angl.) soutenait: “N’en déplaise à l’imagerie populaire, les amitiés platoniques sont possibles.” Évidemment, il est aussi ‘possible’ de survivre à un accident d’avion. Reste à savoir s’il est vraiment judicieux de devenir l’intime d’une personne de l’autre sexe. Visiblement, pareille démarche est loin d’être sage. Une étude soviétique a observé que l’amitié entre homme et femme est un chemin “semé d’embûches”. Pourquoi?

D’abord, parce que l’instinct sexuel est extrêmement puissant. Si vous êtes jeune, vous êtes tout juste en train de le découvrir. Dès lors, même si l’attrait sexuel ne semble pas entrer en ligne de compte pour le moment, qu’en sera-​t-​il par la suite? Fait intéressant, dans l’étude précitée on a posé cette question aux jeunes: “D’après vous, un garçon et une fille peuvent-​ils vraiment être amis sans tomber amoureux l’un de l’autre?” Soixante-quinze pour cent des interrogés ont répondu oui. “Cependant, ajoutaient les enquêteurs, avec l’âge le scepticisme augmente: plus de la moitié des [garçons plus âgés] ont répondu par la négative.” Peut-être certains d’entre eux ont-​ils appris par expérience la sagesse de ce proverbe: “Peut-​on attiser du feu dans sa tunique sans que les vêtements soient brûlés?” — Proverbes 6:27, Pierre de Beaumont.

Par exemple, Victor racontait: “Certains jeunes que je connais sortent avec un partenaire de circonstance, quelqu’un qui danse bien ou avec qui ils forment un beau couple. Au début, ils sont simplement copains, puis ils se confient l’un à l’autre et ils passent de plus en plus de temps ensemble. Les gens en concluent qu’ils se fréquentent, ce qui finit par être le cas.” Toutefois, fréquenter quelqu’un quand on n’est pas prêt au mariage est un moyen infaillible de se ‘brûler’. Pareille attitude peut engendrer des sentiments et des désirs insatiables, qui mèneront à la frustration ou à la fornication.

D’autres jeunes ‘se brûlent’ dans des amours à sens unique. La Bible nous relate ainsi le cas d’un jeune homme nommé Amnon, qui “tomba amoureux” de sa demi-sœur Tamar alors que celle-ci n’éprouvait pas les mêmes sentiments à son égard. Nous lisons: “Et ce fut si angoissant pour Amnon qu’il se sentit malade, à cause de Tamar.” (II Samuel 13:1, 2). Certes, rien ne prouve que Tamar ait tant soit peu encouragé Amnon dans ses sentiments. Néanmoins, désireriez-​vous être responsable ou victime d’un tel trouble affectif? Si vous êtes trop proche d’une personne de l’autre sexe, vous vous exposez à ce grave danger.

‘Éloigne le déplaisir’

S’adressant au jeune homme, Salomon écrivait: “Éloigne donc de ton cœur le déplaisir et écarte de ta chair le malheur.” (Ecclésiaste 11:10). En somme, montrez-​vous aimable avec les personnes de l’autre sexe, mais soyez prudent. Gardez vos relations avec elles dans les limites du raisonnable. Si vous ne le faites pas, vous allez au-devant du malheur.

Ce genre d’aventures comporte-​t-​il d’autres risques? Comment un jeune trouvera-​t-​il l’amitié véritable? Un prochain numéro de Réveillez-vous! répondra à ces questions.

[Note]

a Quand il s’applique aux relations entre homme et femme, l’adjectif “platonique” évoque ce “qui a un caractère purement idéal, spiritualisé, sans rien de matériel, de charnel”.

[Illustration, page 15]

Jésus a eu des amies, mais il veillait à ne pas donner dans le romanesque.

[Illustration, page 16]

Les liaisons dites platoniques s’achèvent souvent dans le déchirement.

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