Nos lecteurs nous écrivent
“Quand la mort frappe un être aimé”
LE NUMÉRO du 22 juillet 1985 de Réveillez-vous! contenait une série de quatre articles intitulée “Quand la mort frappe un être aimé”. De nombreux lecteurs nous ont écrit pour exprimer leur reconnaissance pour ces articles. Nous aimerions vous faire part de quelques-unes de leurs remarques.
“Merci de m’avoir fait savoir que je suis normale”
La plupart de ceux qui nous ont écrit manifestent leur gratitude pour avoir compris qu’ils n’étaient pas seuls à avoir de tels sentiments. Voici quelques exemples:
“Notre fils Mark est mort dans un accident survenu en juin dernier. On ne peut exprimer par des mots ce que ressent une mère. Il était pour moi à la fois un ami et un fils. Réveillez-vous! m’a aidée à me rendre compte que mes réactions étaient normales.”
— A. D., États-Unis
“Mon père est mort deux semaines après la parution de cet article. Je ne comprenais pas pourquoi je ressentais toutes ces émotions et je ne savais pas comment les affronter. J’ai alors lu ces articles et j’ai réalisé que je n’étais pas seul à réagir ainsi. Chaque fois que je me sens déprimé, je prends ce périodique et je le lis et le relis. En faisant cela, je trouve du réconfort et je suis capable de continuer mes activités.”
— D. R., États-Unis
“Mon mari est mort en octobre 1983. Je me suis sentie coupable à propos de certains des sentiments que j’éprouvais. Je suis maintenant consciente que même si je ne suis pas fière de ces émotions, elles ne sont ni anormales ni exceptionnelles. Je vous remercie beaucoup pour ces paroles réconfortantes.”
— L. B., États-Unis
Une lectrice dont le fils est mort il y a quelques années, alors qu’il avait quinze ans, résume tout ce qu’elle a ressenti dans cette phrase: “Merci de m’avoir fait savoir que je suis normale.”
— L. A., États-Unis
D’autres aspects
Quelques lettres nous apportent des éléments supplémentaires sur les sentiments et les besoins de ceux qui sont éprouvés par la mort d’un être cher.
“Depuis quatre ans que je suis veuve, je n’ai pas entendu une seule prière mentionnant les veuves. Croyez-moi, à présent j’ai toujours une pensée dans mes prières pour les veuves et pour tous ceux qui ont perdu un être cher, car c’est une situation accablante.”
— L. B., États-Unis
“En mars, mon fils David est mort à la suite d’une grave hémorragie cérébrale. Mon médecin m’a donné des comprimés à prendre trois fois par jour, plus un pour dormir la nuit. Je sais bien qu’il me les a donnés par bonté et compassion, mais j’en suis rapidement arrivée à attendre avec impatience l’heure de prendre ces médicaments. J’en étais devenue dépendante. C’était affreux, et finalement j’ai avoué à mon mari dans quel état je me trouvais. Suivant son conseil, j’ai jeté les comprimés dans les toilettes et j’ai tiré la chasse d’eau. Ma famille et moi-même avons trouvé un grand réconfort dans les articles de Réveillez-vous! Pourriez-vous écrire prochainement un article pour prévenir des dangers des tranquillisants?”
— I. S., Angleterre
“Ce que j’ai préféré dans ces articles, c’est qu’ils parlent des autres. Ils montrent ce qu’il est judicieux de faire et ce qu’il vaut mieux éviter. Certains membres de la congrégation se sont éloignés de moi à cause de mes réactions négatives. Cela a été très dur pour moi et également pour eux! Aussi, j’espère que ces articles les aideront à comprendre ce qu’ils peuvent faire pour moi à présent.”
— R. W., Canada
“Des sentiments que je ne voulais pas éprouver”
Il n’est pas rare qu’une personne réprime son chagrin, comme beaucoup d’autres lettres le confirment.
“Quelqu’un que j’aimais tendrement est mort, et j’ai refoulé tout sentiment de tristesse. Vos articles ont libéré des émotions que je contenais depuis sa mort, c’est-à-dire depuis 15 ans. C’étaient des sentiments que je ne voulais pas éprouver à cause de la grande douleur qu’ils auraient fait naître. Maintenant, je sais qu’on a besoin d’exprimer franchement ces sentiments-là au moment du décès.”
— R. M., États-Unis
“Mon père est mort en octobre 1984, et jusqu’à ce que je lise ce périodique je n’avais pas extériorisé mes émotions. Les deux nuits suivant ma lecture, quand je suis allé me coucher j’ai prié Jéhovah et j’ai pleuré jusqu’à ce que je n’en puisse plus. Je suis reconnaissant envers Jéhovah et envers ‘l’esclave fidèle et avisé’ pour le soulagement que je ressens maintenant. Merci!”
— K. B., États-Unis
Certains ont sans doute contenu leur douleur parce qu’ils pensaient qu’il serait mal pour un chrétien de s’affliger. Ils écrivent:
“Avant de lire vos articles je pensais que mon chagrin trahissait un manque de foi dans la promesse de la résurrection que Jéhovah Dieu nous a faite. J’espère effectivement revoir ma mère. Vos articles m’ont permis cependant de comprendre qu’il n’est pas mal pour un chrétien de ressentir de la douleur.”
— T. M., États-Unis
“Ce qui m’a aidée, c’est de savoir que le chagrin est normal. Je crois fermement à la résurrection; toutefois, je pensais qu’il n’était pas bon que j’exprime mon chagrin devant les autres, parce que je leur donnerais une raison de conclure que je doutais de cette espérance. Le dernier article m’a aidée à voir que notre espoir ne fait pas disparaître la douleur, mais il permet de la supporter plus facilement.”
— C. B., États-Unis
Il n’est pas contraire au christianisme d’avoir du chagrin, comme le montre l’exemple de Jésus Christ lui-même qui, à la mort de son ami Lazare, “se laissa aller aux larmes”. Et pourtant il allait bientôt le ressusciter! — Jean 11:33-44.
L’aide d’autrui
De nombreux lecteurs ont exprimé leur gratitude pour les conseils donnés sur la façon d’aider ceux qui ont perdu un être cher.
“Il y a quelques semaines, le père d’une de mes amies est mort chez lui brusquement, alors que personne ne s’y attendait. J’ai envoyé une carte à mon amie pour l’inviter à me rendre visite. J’ai pensé que je serais bien embarrassée si elle me parlait de son père. Quelques jours avant sa venue, j’ai alors reçu par courrier le périodique Réveillez-vous! Il contenait l’article ‘Ce que les autres peuvent faire’. Je l’ai lu plusieurs fois. J’ai mis en pratique ces suggestions du mieux que j’ai pu. L’après-midi s’est très bien passé et nous avons parlé tranquillement de son père et des choses que nous nous rappelions à son sujet. Nous avons même ri. Je vous remercie beaucoup pour ces paroles dites en leur temps.”
— K. E., États-Unis
Ceux qui ont perdu un être cher sont heureux que d’autres prennent des initiatives, comme le montre cette lettre touchante provenant d’une lectrice dont le mari est décédé.
“Beaucoup disaient: ‘Si je peux faire quelque chose pour toi, n’hésite pas à me le dire.’ Mais une sœur de la congrégation n’a pas demandé cela. Elle est venue directement dans la chambre, a défait le lit et a lavé les draps sales. Une autre sœur a pris un seau d’eau et des produits d’entretien, et elle a nettoyé le tapis sur lequel mon mari avait vomi. Ce sont de vraies amies, et je ne pourrai jamais les oublier. Quelques semaines plus tard, un des anciens est venu avec ses vêtements de travail et ses outils et m’a dit: ‘Je suis sûr qu’il y a quelque chose à réparer. Qu’est-ce que c’est?’ J’ai été très reconnaissante envers cet homme qui a réparé un appareil électrique et la porte qui ne tenait plus que par un gond.”
— E. L., Porto Rico
Et si c’était votre enfant...
Évidemment, la mort d’un enfant est l’un des malheurs les plus tragiques qui puissent arriver. Quelques lecteurs ont confirmé à quel point cette épreuve est accablante.
“Je vous remercie beaucoup pour le numéro du 22 avril 1985 de Réveillez-vous! [édition française du 22 juillet 1985]. Il m’a apporté un grand réconfort. En effet, le 19 avril, j’ai découvert que le bébé que je portais avait cessé de vivre. Cela m’a donné un grand choc. À présent, on doit encore provoquer mon accouchement pour expulser le fœtus. L’article m’a permis de comprendre que mes réactions sont normales, et je remercie l’organisation de Jéhovah pour son aide.”
— J. H., États-Unis
“Il y a six ans, j’ai perdu mon second enfant alors qu’il avait sept semaines; il était né avec de nombreuses malformations. Ces articles décrivaient exactement ce que je ressentais et m’ont fait voir que d’autres pouvaient vraiment comprendre l’épreuve que j’avais traversée. Je vous remercie beaucoup pour avoir su finalement traduire par des mots ce que j’éprouvais mais que je ne savais pas exprimer.”
— M. S., New York
“J’aimerais particulièrement vous remercier pour votre article ‘Quand la mort frappe un être aimé’. Mon fils Ricky a été renversé et tué par une voiture le 28 septembre 1984. Il avait seulement cinq ans. Quatre semaines après l’accident, j’ai commencé à étudier la Bible en compagnie d’un Témoin de Jéhovah. Cela m’a beaucoup aidé durant cette période extrêmement difficile. Je pense à Ricky chaque jour, et il m’arrive encore de m’asseoir et de pleurer tant je le regrette. Mais maintenant, grâce à la direction pleine d’amour de Jéhovah Dieu et à la connaissance exacte de la Bible, j’ai l’espoir de revoir un jour Ricky. Je voudrais dire à tous ceux qui ont perdu un être cher: ‘Demandez à un Témoin de Jéhovah de vous aider.’”
— F. P., États-Unis
Manifestement, la mort de quelqu’un que vous aimez est l’une des plus grandes tragédies de la vie. Le seul fait de savoir que vos réactions ne sont pas anormales est déjà rassurant. De plus, il peut être bénéfique d’exprimer ses sentiments au lieu de les réprimer. Et surtout, comme la lettre ci-dessus le montre bien, on trouve un grand réconfort dans l’espoir basé sur la Bible selon lequel “l’heure vient où tous ceux qui sont dans les tombeaux commémoratifs entendront sa voix [celle de Jésus] et sortiront”. — Jean 5:28, 29.
[Encadré, page 27]
Un centre d’aide aux victimes du cancer utilise Réveillez-vous!
Après la parution dans Réveillez-vous! de la série d’articles “Quand la mort frappe un être aimé”, la directrice d’un centre d’aide aux victimes du cancer nous a écrit ce qui suit:
“CancerShare est un mouvement d’aide bénévole et individuelle aux cancéreux et à leurs familles. Nous recevons souvent des appels de personnes affligées par la perte d’un être cher et nous essayons de les réconforter en leur envoyant certains écrits et en les mettant en contact avec des centres d’aide aux personnes endeuillées.
“Dans son édition [anglaise] du 22 avril 1985, Réveillez-vous! renfermait quatre articles qui peuvent être extrêmement utiles à ceux qui sont dans la peine: “Quand la mort frappe un être aimé”, “Et si c’était votre enfant...”, “Ce que les autres peuvent faire” et “Réagir: comment?”. Serait-il possible à CancerShare d’utiliser ces articles, en entier ou en partie, pour encourager les personnes affligées? Nous préciserions qu’ils sont tirés d’une publication de la Société Watchtower.”
Cette permission a été accordée avec joie par les éditeurs de Réveillez-vous!