Comment protéger nos enfants des gangs
“ Les enfants ont besoin qu’on s’occupe d’eux. ” — Pas mon enfant : guide de prévention contre les gangs destiné aux parents (angl.).
APRÈS nos relations avec Dieu, nos enfants sont parmi ce que nous avons de plus précieux. Nous devrions donc leur parler, les écouter, les serrer dans nos bras et être sûrs qu’ils savent à quel point ils comptent à nos yeux. Il nous faut leur enseigner de bonnes choses, c’est-à-dire leur apprendre à être honnêtes et serviables, à manifester de la bonté, et leur montrer comment mener une vie heureuse.
Le directeur d’un centre de détention pour mineurs met le doigt sur un grave problème d’aujourd’hui, quand il dit : “ On n’enseigne plus les valeurs au sein de la famille. ” Voilà assurément un point auquel il nous faut veiller. Nous devons vivre comme nous voulons que nos enfants vivent pour leur faire constater la joie qui en découle. Si nous ne leur apprenons pas les vraies valeurs, ils ne pourront pas les respecter.
Selon Today, une revue publiée à l’intention des enseignants, les gangs attirent souvent les jeunes qui “ se considèrent comme des ratés ” et qui “ recherchent une certaine sécurité, un sentiment d’appartenance et une reconnaissance sociale ”. Si nous apportons tout cela à nos enfants au foyer, à savoir la sécurité, l’appartenance, et un solide sentiment de réussite familiale et personnelle, il y a de fortes chances que les promesses trompeuses d’un gang ne les attireront pas.
Le responsable d’une brigade californienne antigang rapporte que, lorsque la police vient frapper à la porte des parents pour leur annoncer que leur enfant a des ennuis, elle lit une expression de choc sur leur visage. Ils n’arrivent pas à croire que leur enfant, qu’ils croyaient si bien connaître, ait pu faire une bêtise. Le fait est que cet enfant s’est trouvé de nouveaux amis, a changé, et les parents ne se sont aperçus de rien.
Les précautions à prendre
Ceux qui côtoient les gangs recommandent aux jeunes et aux moins jeunes de faire preuve de bon sens, et de ne pas défier ni menacer un gang. Il vaut mieux éviter les rassemblements de jeunes qui appartiennent à des gangs, ne pas copier leur apparence ni leur comportement, par exemple le style et la couleur de leurs vêtements. En fait, en imitant les membres d’un gang, vous pourriez devenir la cible d’un gang rival.
De plus, si vos vêtements ou votre comportement laissent entendre que vous aimeriez entrer dans un gang, ses membres pourraient vous pousser à vous joindre à eux. D’où l’importance de connaître les habitudes des gangs de votre région. C’est ce qu’explique un père de trois enfants, à Chicago. ‘ Si je porte ma casquette la visière sur la droite, a-t-il remarqué, ils croient que je les méprise. ’ Et cela pourrait finir violemment !
Intéressons-nous à nos enfants
Une mère dit : “ Il est nécessaire que nous connaissions nos enfants, que nous sachions ce qu’ils ressentent, ce qu’ils font. Nous n’aurons aucune chance si nous ne nous intéressons pas personnellement à leur vie. ” Pour une autre mère, le problème des gangs existera tant que les parents n’y auront pas mis fin. Et d’ajouter : “ Aimons nos enfants. Leur perte, c’est notre perte aussi. ”
Savons-nous au juste qui nos enfants fréquentent, où ils vont après l’école et où ils sont le soir à la nuit tombée ? Bien sûr, certaines mères de famille ne peuvent pas être à la maison quand leur enfant rentre de l’école. Néanmoins les mères célibataires, qui travaillent courageusement pour payer le loyer et nourrir la famille, peuvent s’arranger avec une autre mère ou quelqu’un en qui elles ont confiance pour surveiller les enfants après l’école.
On a demandé à un homme qui habite sur le territoire d’un gang important comment il s’y prenait pour protéger ses enfants. Il a répondu qu’il emmenait son fils dans le quartier pour lui montrer ce que font les gangs, leurs tags, les immeubles délabrés, et pour lui faire prendre conscience “ que le quartier n’est pas sûr, que les membres des gangs se contentent de traîner dans les rues sans rien faire de leur vie ”. “ Puis, a-t-il ajouté, je lui expliquais que le respect des principes bibliques dans sa vie lui éviterait de finir comme eux. ”
Le simple fait de vous intéresser sincèrement à leur scolarité peut être une protection pour vos enfants. Quand l’école invite les parents à venir visiter les salles de classe et à s’entretenir avec les enseignants, faites-vous un devoir d’y aller. Faites connaissance avec les professeurs de vos enfants, montrez-leur que vous vous occupez bien de vos enfants et que vous vous souciez de leur scolarité. Si l’établissement ne prévoit pas de telles réunions, tâchez de trouver une occasion de parler aux professeurs des progrès de vos enfants et demandez-leur comment vous pourriez vous rendre utiles.
Une enquête menée dans une grande ville américaine a révélé que, dans les familles qui aidaient ou encourageaient les enfants à faire leurs devoirs, 9 % des jeunes étaient entrés dans un gang. Quant aux familles qui ne faisaient pas cet effort, deux fois plus d’élèves, soit 18 %, étaient entrés dans un gang. L’amour, des liens étroits, de saines activités familiales pratiquées en commun : voilà autant d’éléments qui réduiront les risques de voir nos enfants être attirés par les promesses trompeuses des gangs.
Ce dont les enfants ont absolument besoin
Nos enfants ont les mêmes besoins que nous : amour, bonté et affection. Bien des enfants n’ont jamais eu de contacts affectueux et empreints d’amour. Ou encore, on ne leur a jamais dit qu’ils avaient de l’importance. Ne commettons pas cette erreur avec nos enfants. Au contraire, prenons-les dans nos bras, disons-leur que nous les aimons et essayons de faire en sorte qu’ils vivent selon la voie morale vers laquelle nous les avons guidés. Ils sont trop précieux pour que nous les traitions autrement.
Gérald, ex-membre d’un gang, confie : “ J’aurais aimé avoir un père que je puisse respecter et admirer ; alors, je suis entré dans des gangs pour combler ce vide. ” Il a pris de la drogue dès l’âge de 12 ans. Cinq ans plus tard, sa mère s’est mise à étudier la Bible avec les Témoins de Jéhovah et à suivre les excellents principes qu’elle renferme. “ Je l’ai vue changer, dit Gérald, et je me suis dit : ‘ Il doit y avoir du vrai dans tout ça ! ’ ” Motivé par l’exemple remarquable de sa mère, Gérald a changé de vie.
Nos enfants devraient voir en nous un bel exemple ; ils devraient nous voir faire ce que nous leur enseignons. Ils devraient pouvoir avoir une bonne opinion de leur famille en raison de ce qu’elle fait et non en raison de ce qu’elle possède. Veillons en outre à ce qu’ils soient fiers des normes morales qu’ils suivent. Ira Reiner, ancien procureur de Los Angeles, confirme cette idée en ces termes : “ Il nous faut aller vers nos enfants avant qu’ils n’aillent vers les gangs. ”
Pourvoyons à leurs besoins
Ce dont nos enfants ont besoin avant tout, ce n’est pas le confort matériel. Ils ont avant tout besoin qu’on les aide à devenir des adultes pleins d’amour et d’attention, attachés à des normes morales élevées. Le juste Jacob appelait ses enfants, dit la Bible, “ les enfants dont Dieu [m’]a favorisé ”. (Genèse 33:5.) Si nous considérons les nôtres de la même manière, c’est-à-dire comme des dons de Dieu, nous serons mieux à même de les traiter avec amour et de leur apprendre à mener une vie honnête, droite et moralement pure.
Nous ferons alors tout notre possible pour que notre vie soit un bon exemple pour nos enfants. Nous leur donnerons des raisons salutaires d’être fiers de leur famille, non pour ce que nous possédons, mais pour ce que nous sommes. Ainsi, il est peu probable qu’ils aillent chercher de l’aide dans les rues.
Un homme, aujourd’hui grand-père, dit qu’‘ il n’aurait jamais fait quoi que ce soit dans sa jeunesse qui ait jeté la honte sur sa famille ’. Pour quelle raison ? Parce qu’il savait que ses parents l’aimaient, a-t-il expliqué. Il n’est pas facile pour des pères et des mères, qui n’ont jamais reçu d’amour de leurs parents, d’en manifester à leur tour à leurs enfants. Cela se comprend. Toutefois, ces parents se doivent de faire l’effort de montrer à leurs enfants qu’ils les aiment.
Pourquoi est-ce si important ? Parce que, comme le déclare “ What’s Up ”, publié par une association de l’Utah spécialisée dans le phénomène des gangs (Gang Investigators Association), “ quand les jeunes se sentent aimés et en sécurité — sécurité affective, pas matérielle —, le besoin d’entrer dans des gangs disparaît souvent ”.
Certains de nos lecteurs pensent peut-être qu’il n’existe plus de familles capables d’un tel amour. Eh bien si, il en existe et vous pouvez en trouver de nombreuses dans les congrégations des Témoins de Jéhovah du monde entier. Certes, elles ne sont pas parfaites, mais elles ont un gros avantage : elles étudient ce que dit la Bible sur l’éducation des enfants et elles s’efforcent d’en appliquer dans leur vie les principes, qui viennent de Dieu. Qui plus est, elles enseignent ces mêmes principes à leurs enfants.
Les Témoins de Jéhovah adhèrent à cette déclaration du Journal of the American Medical Association : “ On ne peut pas espérer avoir [...] des adolescents qui disent ‘ non ’ à quelque chose, sans leur offrir la possibilité de dire ‘ oui ’ à autre chose. ” Autrement dit, si nous voulons avoir des adolescents qui disent oui à ce qui est bon et salutaire, il nous faut les guider dans ce sens.
Qui d’entre nous aimerait devoir dire comme ce père : ‘ Dans son gang, mon fils a enfin trouvé l’amitié et le respect. ’ Et qui d’entre nous aimerait s’entendre dire par son enfant cette phrase qu’a prononcée un jeune : “ Je suis entré dans un gang parce que je recherchais une famille. ”
C’est nous, parents, qui devons être cette famille. Et c’est nous qui devons veiller à ce que nos enfants, si précieux, en restent des éléments pleins de chaleur et d’amour.
[Encadré/Illustrations, page 10]
Conseils pour parents responsables
✔ À la maison, passez du temps avec vos enfants et ayez des activités familiales.
✔ Sachez qui sont leurs amis et leur famille, et surveillez où ils vont et avec qui ils sont.
✔ Faites-leur savoir qu’ils peuvent venir vous parler quand ils le veulent et quel que soit leur problème.
✔ Apprenez-leur à respecter les droits et les idées des autres.
✔ Soutenez-les, en faisant connaissance avec leurs professeurs. Montrez à ces derniers que vous êtes conscients de la valeur de leur travail et que vous les soutenez également.
✔ Ne recourez ni aux cris ni à la violence pour résoudre une difficulté.
[Illustrations]
Vos enfants ont besoin de votre chaude affection.
[Illustration, page 9]
Vous pouvez protéger votre enfant en vous intéressant à sa scolarité.