Chapitre 15
Proclamation du courroux de Jéhovah contre les dirigeants
LOÏS: Jean, vous deviez nous parler ce soir de cette énergique campagne ouverte en 1922. Je voudrais vous demander si elle offrait quelque similitude avec la “Campagne des Millions” ou la diffusion du “ZG”.
JEAN: Non, elle a principalement gravité autour d’un ensemble de sept assemblées internationales, bien que d’autres formes de l’activité théocratique accomplies pendant cette période lui ajoutent importance et intérêt. Pendant sept ans, c’est-à-dire de 1922 à 1928, l’annonce du Royaume alla de l’avant et on assista à l’énoncé des décisions judiciaires de Dieua. Du 5 au 13 septembre 1922, un congrès international eut lieu de nouveau à Cedar Point, dans l’Ohio. Pour la seconde fois également, la force agissante de Jéhovah qui animait son peuple organisé lui conféra autorité et puissance pour accomplir sa tâche, lourde de responsabilitéb.
L’assemblée se déroula dès le premier jour dans une atmosphère d’expectative, et l’on attendait fiévreusement la session prévue pour le vendredi, dont on avait dit à l’avance que ce serait “le Jour”, et cela à juste titre. Pour susciter encore plus l’intérêt, on avait disposé autour des pelouses des enseignes frappées des lettres “A D V”, et tout le monde essayait d’en deviner la signification.
Ce fut réellement un festin d’abondantes vérités nouvelles et stimulantes qui fut offert au peuple de Jéhovah en cette occasion. Dans le but de mettre ce thème en relief, frère Rutherford prononça un discours historique sur “Le Royaume”. Il déclara:
Pourquoi le Roi est-il venu? Pour établir son royaume [celui de Dieu] et prendre son règne. Mais il avait une œuvre à faire avant de commencer son règne, une œuvre de préparation. Puisque les membres de son corps doivent lui être associés dans son règne, ils doivent être rassemblés et préparés pour le commencement de ce règne. (...)
Le Seigneur savait naturellement d’avance que Satan ne céderait pas pacifiquement les royaumes de la terre. Il savait qu’il surviendrait un grand conflit et il dut par conséquent se préparer à ce conflit. (...) Les temps des nations se terminèrent (...) [en] 1914 et immédiatement après éclata la guerre mondiale; depuis ce jour-là, l’angoisse régna sur la terre et la détresse parmi les nations. Ce fut un temps de ténèbres, d’obscurité et de souffrance croissantes. Les faits physiques montrent donc clairement que le jour de préparation date de 1874 et que (...) le jour de préparation prit fin en 1914 et qu’en 1918 environ le Seigneur vint dans son temple. L’arrivée au temple eut pour but le jugement, parce que le jugement doit commencer par la maison de Dieu (I Pierre 4:17). Le jugement devait s’opérer sur la vraie Église et sur le système nominal. (...)
Avant l’année 1878, l’église nominale s’était puissamment développée sur la terre. En 1878 la faveur de Dieu se retira des systèmes nominaux. À partir de cette époque frère Russell et ceux qui s’étaient placés de son côté allèrent à travers le pays, (...) s’efforçant de ramener les cœurs de la chrétienté à une foi simple envers Dieu. L’église nominale n’y prêta point attention. En 1914, ces systèmes se vantaient de leur pouvoir et influence, disant: “Nous sommes riches et n’avons besoin de rien.” Lors de la déclaration de la guerre mondiale, la chrétienté nominale éleva sa voix en faveur de la guerre. (...)
Le grand ouragan de la guerre mondiale s’apaisa, le combat cessa pour un temps et les nations s’assemblèrent aux fins d’empêcher un autre déchaînement. La chrétienté nominale, ses nobles, ses ministres, ses hommes puissants, ne désirent-ils pas tirer maintenant une leçon de la guerre et considérer quelles en furent les suites à la lumière de la prophétie accomplie qui montre que le Seigneur est présent et que son royaume est proche? Ils manquèrent d’en tirer une leçon. — Ils étaient enivrés du pouvoir et des richesses acquises durant la guerre. (...)
En janvier 1919, avant que la Société des nations ne fût définitivement instituée, le conseil fédéral publia effrontément l’énoncé blasphématoire suivant: (...)c.
Le juge Rutherford cita alors la déclaration que nous avons lue dans le chapitre précédent, dans laquelle ces ecclésiastiques avaient salué la Société des Nations comme “l’expression politique du Royaume de Dieu sur la terred”. Il poursuivit:
Ainsi ils nient la venue du Seigneur et de son royaume pour bénir l’humanité, et se joignent ouvertement aux plans du diable, essayant ensuite d’une façon blasphématoire d’offrir cela au Seigneur. (...)
Qui ira pour le Seigneur Jésus et Jéhovah? Qui maintenant, ayant ses lèvres purifiées, portera volontairement le message? (...)
Le prophète de l’Éternel répond: “Qu’on fasse sortir le peuple aveugle, qui a des yeux, et les sourds, qui ont des oreilles. Que toutes les nations se rassemblent, et que les peuples se réunissent. Qui d’entre eux a annoncé ces choses? Lesquels nous ont fait entendre les premières prédictions? Qu’ils produisent leurs témoins et établissent leur droit; qu’on écoute et qu’on dise: C’est vrai! Vous êtes mes témoins, dit l’Éternel [Jéhovah], vous, et mon serviteur que j’ai choisi, afin que vous le sachiez, que vous me croyiez et compreniez que c’est moi. Avant moi il n’a point été formé de Dieu et après moi il n’y en aura point. C’est moi, moi qui suis l’Éternel, et hors de moi il n’y a point de sauveur. C’est moi qui ai annoncé, sauvé, prédit, ce n’est point parmi vous un dieu étranger; vous êtes mes témoins, dit l’Éternel [Jéhovah], c’est moi qui suis Dieu.” — Ésaïe 43:8-12.
Ainsi nous voyons que les membres de la classe du temple sont clairement désignés comme étant les témoins du Seigneur dans ce temps, pour apporter un message de consolation au peuple, pour lui annoncer que le royaume des cieux est là et que des millions actuellement vivants ne mourront jamais. Nous voyons que Dieu désire que son nom soit loué; que les peuples connaissent qu’il est l’Éternel; que Dieu se propose d’avoir sur la terre, dans ce temps de détresse, un peuple, séparé et distinct de tous les autres, comme ses témoins qui proclament hardiment le message: “Le royaume des cieux est proche!” (...)
Le croyez-vous? Croyez-vous que le Roi de gloire est présent et qu’il l’est depuis 1874? Croyez-vous que durant ce temps il a conduit son œuvre de moisson et qu’il a eu un serviteur fidèle et prudent par le moyen duquel il la dirigeait et procurait la nourriture à la maison de la foi? Croyez-vous que le Seigneur est maintenant dans son temple, jugeant les nations de la terre? Croyez-vous que le Roi de gloire a commencé son règne?
S’il en est ainsi, retournez au champ, ô vous, fils du Dieu très-haut! Revêtez votre armure! Soyez sobres, vigilants, actifs, vaillants! Soyez de fidèles et véritables témoins du Seigneur. Marchez de l’avant dans le combat jusqu’à ce que Babylone soit devenue un désert. Répandez le message en tous lieux. Le monde doit connaître que Jéhovah est Dieu et que Jésus-Christ est le Roi des rois et Seigneur des seigneurs. Ceci est le jour de tous les jours. Voici, le Roi règne! Vous êtes ses hérauts. C’est pourquoi: Annoncez, annoncez, annoncez le Roi et son royaumee!
THOMAS: Je suppose que les lettres “A D V” inscrites sur les enseignes, dont vous avez parlé, étaient l’abréviation de la forme verbale anglaise “advertise” qui veut dire “annoncez”.
JEAN: C’est exact. Une autre chose encore suscita l’intérêt de l’auditoire et aida les frères à fixer leur esprit sur l’importance du message: ce fut une grande banderole de onze mètres de long en trois couleurs. Elle avait été réalisée par l’artiste qui était au service de la Société. On l’avait suspendue au-dessus du podium où se trouvait l’orateur, et on l’avait roulée de telle façon qu’il serait impossible de la lire avant le “moment psychologique”. Quand frère Rutherford parvint à la conclusion de son puissant discours invitant ses auditeurs à annoncer le Royaume, on coupa les attaches qui retenaient la banderole, et elle se déploya, révélant son message à l’auditoire: “Annoncez le Roi et le Royaume!” Au centre de cette banderole figurait un grand portrait de Jésus.
LOÏS: Cela a sûrement dû être un moment saisissant, et je m’aperçois que le juge Rutherford a parlé avec insistance et à plusieurs reprises sur la nécessité d’être des témoins pour le Seigneur.
JEAN: Mais l’assemblée devait encore atteindre un point culminant le dimanche. À la fin de la conférence publique, une résolution fut adoptée avec enthousiasme par un auditoire de 18 000 personnes. Par la suite, 35 millions d’exemplaires de ce cinglant réquisitoire furent imprimés et distribués dans toute la chrétientéf. Voici quelques-unes de ses déclarations essentielles:
Les Étudiants internationaux de la Bible, réunis en assemblée générale, considèrent comme un devoir et un privilège d’adresser le présent message aux nations de la terre (...). Nous appuyant sur la Parole de Dieu et sur son plan providentiel en faveur de l’humanité par le Christ Jésus, nous, ses témoins, acceptons et certifions ce qui suit: (...)
4. Que Satan, qui depuis longtemps a été le dieu de ce monde, a dupé les hommes d’État, les financiers et le clergé en les amenant à croire que, par la fondation d’organismes internationaux et d’autres combinaisons similaires, ils parviendraient à satisfaire les aspirations de toutes les nations;
5. Que toute l’organisation actuelle du monde forme la partie visible de l’empire de Satan et que cet empire doit maintenant tomber devant le Roi de gloire qui s’est mis en marche;
6. Que toutes les conférences internationales, tous les accords, y compris l’alliance de la Société des Nations et toutes les autres conventions de cet ordre, doivent aboutir à un échec, parce que Dieu l’a décrété;
7. Que tous les efforts tentés par les Églises, leurs clergés, leurs dirigeants et leurs alliés, en vue de sauver, de rétablir l’ordre de choses sur la terre, et d’amener la paix et la prospérité, sont voués à un échec inévitable, pour la raison qu’ils ne représentent en rien le royaume du Messie (...).
Suivaient d’autres paragraphes qui exposaient la déloyauté que le clergé avait manifestée en participant à la guerre et en répudiant le Royaume de Dieu par l’annonce effrontée qu’il avait faite au monde, selon laquelle la Société des Nations était ce Royaume ou son expression politiqueg.
Ces vérités froides, dures, fondées sans détour sur la Parole de Dieu et sur les faits qui pour tous étaient évidents, furent comme une colère destructrice venue de Dieu, provoquant la mort spirituelle du monde de Satan tout entier. Ces vérités montraient que les membres de la classe d’hommes qui dirige la terre sur les plans religieux, politique et commercial, ainsi que toutes les personnalités les plus en vue dans ce système de choses et les espérances récemment conçues qu’ils présentaient au monde, étaient à présent dans un état de désolation et comme entièrement consumés par le feu. Elles portaient l’attention des hommes sur la lèpre spirituelle qui, graduellement, a tué le clergé de la chrétienté depuis le jour où il a adopté la Société des Nations en 1919, et sur le fait que tous ceux qui soutiennent ces dirigeants auront part au malaise mental et spirituel auquel le monde serait désormais soumis.
LES SERVITEURS DE JÉHOVAH RÉPONDENT À L’APPEL DU ROYAUME
THOMAS: Ce discours a dû réellement stimuler l’œuvre de prédication.
JEAN: Bien entendu. D’ailleurs, lors de cette assemblée, on avait réservé une journée pour la proclamation de la bonne nouvelle, et le rapport indique que de nombreux groupes de témoins saisirent cette occasion de magnifier le nom de Jéhovah et de faire connaître son dessein.
En octobre 1922, la Société imprima des sermons sous forme de cartes de témoignage, comme on les appela au début, et cette disposition facilita le travail des frères qui passaient de maison en maison pour offrir des publications bibliques. Le “Bulletin”, ou feuille d’instructions relatives au service, qui commença à paraître mensuellement après le mois d’octobre 1922, encourageait tous les frères, en leur qualité de “vaillants guerriers”, à apprendre ces témoignages par cœur, afin d’unifier dans le monde entier le message du Royaume. En 1922, il devint nécessaire de transférer l’imprimerie de la Société au 18 Concord Streeth. La Société fut alors en mesure de faire face à une demande de publications sans cesse croissante, grâce aux quatre étages qu’elle occupait dans ce bâtiment qui en comptait cinq, plus un rez-de-chaussée. Mais les années passant, elle utilisa les deux autres et transforma le local de l’avenue Myrtle en entrepôt pour les publications et le papier. C’est en 1922 également que, pour la première fois, l’on organisa dans les congrégations des études en groupe de La Tour de Garde, et que l’on imprima à la fin des articles des listes de questions pour aider les frères à en faire l’analysei.
Puis, en 1923, on réalisa de nouveaux progrès dans l’œuvre. À partir du 1er mai, on commença à réserver le premier mardi de chaque mois comme “jour de service”, afin de permettre aux “ouvriers d’ecclésia” d’aller dans le champ sous la conduite du directeur local nommé par la Société. À l’époque on appelait cela “vendre de la littératurej”. Toujours en 1923, la Société commença à réserver plusieurs dimanches de l’année pour rendre ces jours-là un “témoignage universel”, et ceci afin d’encourager les frères du monde entier, en tenant simultanément des réunions publiques, à conjuguer leurs efforts. Tous furent invités à faire de la publicité pour la conférence intitulée “Des millions de personnes actuellement vivantes ne mourront jamaisk”. Pour servir de stimulant à cette œuvre, et pour donner plus de courage encore aux frères, des dispositions furent prises, à partir de ce moment-là, pour que l’on consacre la moitié du programme des réunions de prières, organisées dans les congrégations chaque mercredi soir, à la relation de rapports de prédication.
LE DEUXIÈME MESSAGE ÉTABLIT UNE DIVISION
Par l’intermédiaire de son organisation, Jéhovah avait donc fait maintenant une déclaration nette sur ce à quoi les hommes des nations pouvaient s’attendre. À partir de cette année-là, et dès que ce retentissant défi eut été lancé aux peuples de la terre, la culpabilité des chefs politiques allait devenir de plus en plus grande. Mais les témoins de Jéhovah ne comptaient pas sur ces faux bâtisseurs du monde pour établir la paix. Ils savaient que les dirigeants n’accepteraient pas la voie de Jéhovah. Aussi regardèrent-ils vers leur Roi, Jésus-Christ, et continuèrent-ils de suivre ses directives pour accomplir leur double mission: prononcer les jugements de Dieu et édifier en ayant l’avenir en vue.
L’été 1923, la condamnation de Jéhovah fut entendue dans un nouveau message. Cela eut lieu à l’assemblée de Los Angeles, en Californie, du 18 au 26 août. Par un discours biblique remarquable, le président de la Société démontra pour la première fois, sur la base des Écritures, que dans sa parabole des brebis et des boucs, Jésus s’était servi des brebis pour désigner une classe de personnes bien disposées qui vivent actuellement sur la terre, avant le règne millénaire du Christ, et qui pratiquent maintenant le bien à l’égard des frères spirituels du Christ. Ce discours était d’ailleurs intitulé “Les brebis et les boucsl”. L’orateur déclara:
Les brebis représentent tous les peuples des nations, non engendrés de l’Esprit, mais bien disposés pour la justice, qui mentalement reconnaissent Jésus-Christ comme le Seigneur, qui espèrent et attendent un temps meilleur sous son règne. Les boucs représentent ces classes qui prétendent être des chrétiens, mais qui ne reconnaissent pas Christ comme le grand Rédempteur et Roi des humains et veulent que l’actuel et mauvais ordre de choses sur cette terre soit le royaume de Christa.
Une fois de plus, le point crucial de l’assemblée fut le discours public prononcé par le juge Rutherford. Une foule de 30 000 auditeurs, massés à l’intérieur comme à l’extérieur du Colisée de Los Angeles et écoutant avec la plus grande attention, se levèrent avec enthousiasme pour adopter cette autre résolution historique. Pour la seconde fois, Dieu allait déverser sa colère sur la chrétienté. J’ai relevé dans le texte ces quelques citations qui méritent particulièrement notre attention. Voudriez-vous les lire, Thomas?
THOMAS: [Il lit]:
Nous soutenons et déclarons que Jésus-Christ donna une armature de pureté à l’Église primitive qu’il fonda et qui eut mission de le représenter sur terre; que les hommes égoïstes et ambitieux, qui préférèrent les honneurs et la gloire de ce monde aux marques de la confiance divine, contribuèrent par la suite à l’épanouissement de doctrines mensongères, destructrices de la foi en Dieu et négatrices de sa Parole; et que, par voie de conséquence, on peut, à l’époque actuelle, constater l’existence, au sein des diverses églises confessionnelles, de deux catégories générales d’individus:
PREMIÈRE CATÉGORIE: ceux qui prétendent être chrétiens, mais qui ne croient pas que la Bible est la Parole de vérité, d’inspiration divine (...).
DEUXIÈME CATÉGORIE: cette multitude de gens qui proclament, eux aussi, qu’ils sont chrétiens et qui sont effectivement, en vertu de leurs croyances, attachés aux doctrines fondamentales du christianisme (...).
La première catégorie, ci-dessus mentionnée, est constituée des éléments suivants: les égoïstes, les cupides, les fanfarons, les ingrats, les impies, les cruels, les contempteurs de tous ceux qui s’efforcent d’être bons, enthousiastes et idéalistes et qui, pratiquant la piété sous une certaine forme, n’admettent pas, néanmoins, la puissance de ses effets; qui, enfin, calomnient, discréditent et persécutent ceux qui, de toute l’ardeur de leur foi, s’évertuent à ressembler au Seigneur. (...) Lorsqu’ils proclament qu’ils sont, eux, les représentants de notre Seigneur, ils le discréditent en ceci:
1) Qu’ils ont délaissé la Parole de Dieu, démenti la chute de l’homme et renié le Seigneur Jésus, dont le sang a racheté l’humanité. (...)
2) Qu’ils ont fait usage des dénominations de “chrétien” et de “religion chrétienne” comme de masques derrière lesquels ils dissimulaient leur esprit d’injustice (...).
3) Qu’alors qu’ils se donnaient comme les représentants du Prince de la Paix, ils ont en réalité préparé la guerre, en la préconisant ouvertement, en y encourageant les hommes et en s’en instituant les défenseurs (...).
4) Poursuivant l’accomplissement de leurs desseins égoïstes, propageant leurs doctrines insultantes pour Dieu, imprégnées de ce qu’on appelle la haute critique et de théories évolutionnistes, ils en ont saturé les écoles, les collèges, les séminaires et les universités (...).
5) Ils ont traité avec mépris les enseignements de vérité de Jésus et des apôtres, ils ont éparpillé le troupeau de Dieu (...).
6) Ils ont haï la lumière et les porte-flambeaux (...).
7) Ils ont délibérément répudié et rejeté les enseignements de Jésus et des apôtres qui ont trait à la seconde venue du Seigneur et à l’établissement du Royaume de Dieu (...).
En outre, nous soutenons et déclarons que, parmi les hommes dépeints comme faisant partie de la deuxième catégorie, il en est une grande quantité qui, appartenant à l’une ou à l’autre des confessions religieuses catholique et protestante, (...) ont placé leur espoir dans le royaume de notre Seigneur Jésus-Christ et dans les bénédictions qui sont attachées à son instauration; aussi, l’Éternel leur a-t-il accordé son amourb.
LOÏS: Cela établit certainement une nette séparation entre les brebis et les boucs, n’est-ce pas? A-t-on diffusé aussi cette résolution?
JEAN: Bien sûr! On en a distribué plus de 45 millions d’exemplaires aux États-Unis et dans d’autres pays, sous la forme d’un tract intitulé “Proclamation — Un avertissement à tous les chrétiens — La crise imminente du monde — Sa cause — Le devoir des chrétiens — L’issuec”. Comme il fallait s’y attendre, cette courageuse déclaration qui exposait les jugements prononcés par Dieu contre la chrétienté à cause de son apostasie, a suscité une réaction amère et hostile.
LE MESSAGE DE 1924 MET EN ACCUSATION LE CLERGÉ
Mais ce n’était là que le début. L’année suivante, un coup terrible fut porté, et cela à l’occasion de la troisième assemblée internationale de cette série qui eut lieu, cette fois, à Columbus, dans l’Ohio, pendant l’été de 1924. Du 20 au 28 juillet, environ 20 000 témoins assistèrent chaque jour à ce congrès et, le dernier dimanche, 35 000 personnes étaient présentes à la conférence publique dans le stade de l’université de l’État d’Ohio. On rapporte que des frères étaient venus d’Australie, de Suisse, d’Allemagne, de Pologne, de Scandinavie et de Grande-Bretagne, et il y en avait beaucoup qui s’étaient déplacés du Canada et de toutes les provinces des États-Unis. Comme l’année précédente, on utilisa des amplificateurs.
LOÏS: Contre qui la résolution adoptée à cette assemblée était-elle dirigée?
JEAN: Celle-ci visait directement le clergé. Après avoir été adoptée par les congressistes, elle a été incorporée dans un tract intitulé “Acte d’accusation contre le clergé”, et qui portait en sous-titres “La civilisation condamnée — La cause de la crise mondiale — Les bénédictions du peuple viendront ensuite — La Postérité de la promesse contre la postérité du serpent”. Une fois de plus, des millions d’exemplaires de cette résolution ont été distribuésd. En voici quelques extraits; voudriez-vous nous les lire, Loïs?
LOÏS: [Elle lit]:
Nous accusons formellement Satan d’avoir ourdi une conspiration en vue de maintenir les peuples dans l’ignorance des bénédictions dont le Seigneur a dessein de les combler en leur octroyant la vie, la liberté et le bonheur; et nous accusons également d’autres personnages, à savoir les prédicateurs dépourvus de foi, les exploiteurs sans conscience et les politiciens sans scrupules, de participer, volontairement ou non, à ladite conspiration.
Nous reprochons, d’autre part, aux prédicateurs dépourvus de foi d’avoir formé des groupements ecclésiastiques, (...) et d’avoir constitué comme chefs de file de leurs troupeaux d’ouailles, de puissants hommes d’affaires et des politiciens de profession.
Nous accusons et blâmons les membres du clergé d’avoir cédé aux diverses tentations auxquelles ils ont été soumis par Satan et de s’être posés en adversaires de la Parole de Dieu en adhérant à la conspiration précitée, dont ils ont poursuivi l’aboutissement en commettant les méfaits que voici:
1) Ils ont exploité leur autorité spirituelle et, profitant des avantages de leur situation, ils ont pleinement satisfait leurs propres désirs, se sont érigés sur un piédestal et ont forfait à leur mission, en refusant de donner au peuple la nourriture spirituelle de la vérité divine.
2) Affamés de la gloire de ce monde et en proie au désir de parader et de rechercher les louanges des hommes (...), ils se sont revêtus d’ornements fastueux, ils se sont couverts de joyaux et, en un mot, ils ont donné à leur piété une apparence ostentatoire, tout en reniant la Parole de Dieu et en contestant sa puissance.
3) Se dérobant à leur devoir, ils se sont refusés à prêcher aux peuples le message du royaume du Messie et à attirer l’attention de leurs ouailles sur les marques évidentes de la seconde venue du Seigneur; ils n’admettent pas qu’il faille attendre l’époque fixée par le souverain Maître pour l’établissement de son royaume; (...) ils ont adhéré au principe de la Société des Nations et déclaré qu’elle était “l’expression politique du royaume de Dieu sur la terre”; ce faisant, ils ont rompu leur alliance avec le Seigneur Jésus-Christ et prouvé leur soumission au diable, qui est le dieu du male (...).
Voilà des paroles extrêmement énergiques.
JEAN: Assurément. D’autant qu’en 1924 les chefs religieux jouissaient auprès du peuple d’une faveur bien plus considérable qu’aujourd’hui. La résolution énonçait alors, en sept points, des doctrines bibliques de première importance telles que les témoins de Jéhovah les comprenaient à l’époque, et accusait les chefs de la chrétienté d’ignorer volontairement ces enseignements, de s’opposer à eux et de les cacher au peuple. C’était là un réquisitoire qui mettait à découvert l’influence meurtrière de la fausse religion et montrait que, non seulement la mort spirituelle de ces conducteurs était certaine, mais qu’elle avait déjà commencé après des siècles d’apostasie. C’est pourquoi ils méritaient bien d’être mis à nu.
LOÏS: Comment le quatrième de ces actes d’accusation pourrait-il être plus puissant que cette résolution?
JEAN: En fait, il ne l’était pas. Bien que cet acte dénonçât les faux dirigeants du monde, cette proclamation était réellement, comme son titre l’indique, un “Message d’espérance”. Faut-il poursuivre notre conversation ce soir ou voulez-vous attendre jusqu’à la semaine prochaine?
LOÏS: Si vous avez le temps, nous aimerions entendre parler des autres résolutions ce soir même. Je vais vous faire une tasse de café pendant que vous rassemblez vos notes.
[Notes]
a a Lumière, tome I (1930), pp. 112-117; Lumière, tome II (1930), pp. 20-70.
b b wF 1924, pp. 107-111.
c c wF juin 1924, pp. 108-110.
d d Chapitre quatorze du présent ouvrage, pp. 93, 94.
e e wF juin 1924, pp. 110, 111.
f f w 1922, p. 390.
g g Ibid., p. 324.
h h w 1922, p. 98.
i i wF nov. 1922, pp. 19, 20.
j j wF oct. 1923, pp. 4, 5.
k k w 1923, pp. 24, 50.
l l wF déc. 1945, pp. 4, 5; wF janv. 1945, p. 12; wF 1946, pp. 331, 332.
a m wF mars 1924, p. 68.
b n w 1923, pp. 326, 327; wF 1939, pp. 142, 143.
c o w 1923, p. 373.
d p w 1924, pp. 259-264.
e q Ibid.
[Illustration, page 103]
“LE JOUR”, VENDREDI 8 SEPTEMBRE 1922, ASSEMBLÉE DE CEDAR POINT.