BIBLIOTHÈQUE EN LIGNE Watchtower
Watchtower
BIBLIOTHÈQUE EN LIGNE
Français
  • BIBLE
  • PUBLICATIONS
  • RÉUNIONS
  • bf chap. 3 p. 32-45
  • La religion de Babylone

Aucune vidéo n'est disponible pour cette sélection.

Il y a eu un problème lors du chargement de la vidéo.

  • La religion de Babylone
  • « Babylone la Grande est tombée ! » Le Royaume de Dieu a commencé son règne !
  • Intertitres
  • TRIADES DE DIVINITÉS
  • IMMORTALITÉ
  • CE QUI RESTE DE L’ANTIQUE BABYLONE
« Babylone la Grande est tombée ! » Le Royaume de Dieu a commencé son règne !
bf chap. 3 p. 32-45

Chapitre 3

La religion de Babylone

1-4. a) Quelles sont les origines de l’empire mondial de la fausse religion, et sur quoi est-​il fondé ? b) Quelles découvertes archéologiques faites en Irak et en Inde confirment cette explication ?

APRÈS que Jéhovah eut contrecarré les projets des bâtisseurs de Babylone, en confondant leur langage, la plupart d’entre eux quittèrent le pays de Schinéar, en Mésopotamie, et se dispersèrent en Afrique, en Europe et en Asie orientale. Tant qu’ils construisaient Babylone, ils étaient unis et pratiquaient tous un culte commun, une religion en désaccord avec Jéhovah, Dieu de leur ancêtre Noé. En se dispersant, ils emportèrent partout où ils s’établirent cette fausse religion commune exprimée, bien entendu, dans les diverses langues qui venaient de naître. Les pensées religieuses étaient identiques ; seuls les modes d’expression différaient. Voilà donc les origines de l’empire mondial de la fausse religion, fondé sur le culte pratiqué par l’antique Babylone. Le sachant, nous ne serons pas surpris de lire ce qui suit, cité de l’Annuaire de l’Encyclopédie américaine pour 1962 :

2 En Irak septentrional, des archéologues travaillant pour le compte du gouvernement ont découvert des tablettes d’argile du IIe millénaire, portant des inscriptions en sumérien et babylonien. On espère que ces tablettes éclaireront davantage la civilisation mésopotamienne. (...)

3 Le professeur Samuel N. Kramer, de l’université de Pennsylvanie, éminent assyriologue, a émis l’opinion que la civilisation de la vallée de l’Indus (2500 à 1500 av. J.-C.) eut son origine dans une civilisation plus ancienne, celle de la Mésopotamie (présumérienne). Elle se serait déplacée vers la vallée de l’Indus au moment de l’invasion de la Mésopotamie par les Sumériens. Il pense que les civilisations de l’Indus ont été établies par le peuple Obéid, nom dérivé d’El-Obéid, site de la Basse-Mésopotamie (Irak) où l’on a retrouvé des traces de leur culture.

4 En Inde, des archéologues de l’État ont opéré des fouilles dans l’antique port de Lothai (IIIe millénaire av. J.-C.), situé sur la côte occidentale, au nord de Bombay. (...) En outre, on y a remarqué des attaches avec les pays lointains d’Assyrie et d’Égypte (...). La ville, bâtie sur des terrasses de briques, révèle un sens avancé de l’urbanisme et de l’hygiène. — Sous le titre “Archéologie”, page 44, paragraphes 2-4.

Naturellement, la religion de l’antique Inde doit remonter à celle de Babylone (Babel), et il existe des indices confirmant cette penséea.

5, 6. Du temps de Nébucadnetsar, quelle était la divinité principale de Babylone, et existe-​t-​il des rapports entre ce dieu et Nimrod ?

5 Nimrod était toujours le premier roi de Babylone. Puisque les Babyloniens refusaient de reconnaître Jéhovah comme le seul vrai Dieu qui avait préservé l’humanité lors du déluge, ils cherchaient à pratiquer un culte différent. À la mort de Nimrod, les habitants de Babylone l’honorèrent comme le fondateur ou bâtisseur de leur ville, son premier roi, l’organisateur du premier Empire babylonien. Par la suite, ils le déifièrent en le reconnaissant comme le dieu protecteur de leur cité. Bien plus tard, lorsque Babylone atteignit l’apogée de sa gloire, sous le roi Nébucadnetsar II dont parle la sainte Bible, la principale divinité de la cité impériale se nommait Mardouk. Son temple portait le nom d’Esagila (“maison à la tête élevée”), et la tour de l’Esagila était appelée l’Etemenanki (“maison du fondement du ciel et de la terre”). À propos du dieu Mardouk (le Mérodac de la Bible), citons les intéressantes observations suivantes :

6 “Nimrod n’a été identifié à aucun des héros mythiques ou aux rois historiques mentionnés dans les inscriptions [en écriture cunéiforme]. Certains ont essayé de l’identifier à Guilgamès, le héros du récit babylonien du déluge (...) ; mais l’explication la plus vraisemblable est celle qui l’identifie à Mardouk, divinité principale de Babylone et probablement son fondateur historique, tout comme Assur, le dieu d’Assyrie, apparaît (...) comme le fondateur de l’Empire assyrien. (...) Cette identification incertaine ne suppose pas, cependant, que ce nom soit d’origine mythique.” — The International Standard Bible Encyclopaedia, édition de 1955, tome IV, page 2147.

7, 8. Que disent l’Encyclopédie britannique et l’Encyclopédie juive sur l’identification de Nimrod ?

7 “Le nom de Nimrod n’a été découvert dans aucun document (ou inscription non israélite) remontant aux temps anciens (disons au-delà de 500 av. J.-C.), et il n’existe aucune preuve concluante permettant d’identifier Nimrod avec les noms trouvés dans ces documents. (...) Dans l’esprit d’un Juif ou d’un Syrien, le nom de Nimrod évoque l’idée de rébellion : mrd = rebelle ; mais il est peu probable que ce soit là l’étymologie de ce terme. En considérant que le ‘N’ fait fonction de préfixe, on a identifié Nimrod avec Mérodac, le dieu de Babylone, (...) avec Guilgamès, le héros de l’épopée qui contient le récit babylonien du déluge, (...) et avec divers rois historiques de Babylonie (...).” — Encyclopédie britannique, édition de 1911, tome XIX, page 703. Mêmes renseignements dans l’Encyclopédie américaine.

8 “Il existe deux théories sur l’identité de Nimrod : (...) Ceux qui identifient Nimrod avec Mardouk objectent cependant que (...) les signes [cunéiformes] composant le nom de Mardouk, représenté, lui aussi, comme un chasseur, se lisent phonétiquement ‘Amar-ut’, mais que sous leur aspect idéographique ils peuvent se lire ‘Namr-ud’, — en hébreu ‘Nimrod’.” — Encyclopédie juive (angl.), tome IX, page 309.

9. En quels termes l’ouvrage Les deux Babylones identifie-​t-​il Nimrod au dieu Mérodac ?

9 Alexander Hislop, auteur de l’ouvrage Les deux Babylones, fait dériver le nom Nemrod ou Nimrod de Nimr, “léopard”, et de rada ou rad, “dompter” ; ce qui ne l’empêche pas d’identifier Nimrod avec le dieu Mérodac. “Il est hors de doute, écrit-​il, que Nemrod était un rebelle, et que cette rébellion était racontée par les anciens mythes, mais sous ce caractère son nom était Merodach, ou comme chez les Romains, Mars le Rebelle et non pas Nemrod : son nom était encore, comme chez les Osques d’Italie, ‘Mamers’ (...), celui qui provoque une rébellion.” — Les deux Babylones, page 64, note en bas de page.

10-13. a) La Bible nous fournit-​elle beaucoup de renseignements sur la mère de Nimrod ? b) Quel culte eut son origine à Babylone, et jusqu’où s’est-​il étendu ?

10 Ces citations font allusion à la déification de Nimrod, premier roi de Babylone et “puissant chasseur en opposition avec Jéhovah”. (Genèse 10:8-10, NW.) La Bible ne dit rien au sujet de la mère de Nimrod, sinon qu’elle fut la femme de Cusch, fils de Cham. Elle ne précise pas qu’elle s’appelait Sémiramis, ni que Nimrod épousa par la suite sa propre mère, femme de Cusch. Mais si Nimrod fut déifié en tant que fondateur de Babylone, il est presque certain que sa mère était tenue en haute estime et vénérée, voire même exaltée au rang d’une déesse. Ainsi apparut le culte de la mère et du fils. À ce propos, Les deux Babylones déclare, aux pages 30-32 :

11 Les Babyloniens dans leur religion populaire adoraient par-dessus tout une mère déesse et son fils, qui était représenté dans les tableaux et par des statues comme un petit enfant dans les bras de sa mère. (...) De Babylone le culte de la Mère et de l’Enfant se répandit jusqu’au bout du monde. En Égypte, la Mère et l’Enfant étaient adorés sous les noms d’Isis et d’Osiris. Dans l’Inde, même aujourd’hui, sous les noms d’Isi et d’Iswara. En Asie, c’est Cybèle et Deoius. Dans la Rome païenne, la Fortune et Jupiter Puer, ou Jupiter l’enfant. En Grèce, Cérès la grande Mère avec un nourrisson au sein, ou Irène, la déesse de la paix, avec l’enfant Plutus dans les bras, et même au Tibet, au Japon, en Chine, les missionnaires Jésuites ont été bien surpris de trouver la contrepartie de la Madone et son enfant adorés aussi dévotement que dans la Rome papale elle-​même ; Shing Moo, la Sainte Mère des Chinois, était représentée avec un enfant dans les bras, et entourée d’une gloire, absolument comme si un artiste catholique Romain avait pris soin de la peindre.

12 L’original de cette mère si généralement adorée était, nous avons des raisons de le croire, cette même Sémiramis dont nous avons déjà parlé. Elle était adorée par les Babyloniens et d’autres peuples de l’Orient sous le nom de Rhéa la grande déesse Mère.

13 [Sur Shing Moo (Cheng-mou) mentionnée ci-dessus, voir l’Encyclopédie biblique de M’Clintock et Strong (angl.), tome IX, page 686a, sous Shin-Moo.]

14. De quelle promesse divine donnée en Éden les Babyloniens firent-​ils une application erronée ?

14 Dieu avait fait une promesse dans le jardin d’Éden, la première demeure de l’homme. Les Babyloniens, qui avaient abandonné Jéhovah Dieu, s’emparèrent de cette prophétie et en firent une application erronée. Il s’agit de la promesse que Dieu fit quand il prononça son jugement contre le grand Serpent, Satan le Diable, qui avait amené le couple humain parfait, Adam et Ève, à se joindre à lui dans sa rébellion contre le Créateur. Jéhovah Dieu avait informé le grand Serpent de la destruction qui l’attendait et lui avait dit en ces termes qui l’exécuterait : “Jéhovah Dieu dit au serpent : ‘Parce que tu as fait cela, (...) je mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité ; celle-ci te meurtrira à la tête, et tu la meurtriras au talon.’” — Genèse 3:14, 15, AC.

15. Comment appliqua-​t-​on à Nimrod la prophétie de Genèse 3:15, mais qu’est-​ce qui prouve que cette interprétation était fausse ?

15 Lorsque Nimrod devint “un puissant sur la terre”, se révéla être un “puissant chasseur” et s’éleva au rang de premier roi humain à Babylone, les Babyloniens n’hésitèrent pas à devancer l’accomplissement véritable de la prophétie édénique. Il leur fut facile de se montrer patriotes et nationalistes en appliquant à Nimrod la prophétie sur la postérité de la femme. Il va de soi que Nimrod poussa les Babyloniens à adopter cette attitude, afin de les rattacher plus fortement à sa personne, en tant que roi, et à ceux qui lui succéderaient. D’après la bénédiction que le patriarche Noé avait prononcée sur son fils Sem, la postérité de la femme devait venir dans la descendance de Sem, et non dans celle de Cham, dont le fils, Canaan, avait été maudit par Noé (Genèse 9:24-27). Or, Canaan était le frère de Cusch, donc l’oncle de Nimrod. Par suite, en appliquant la prophétie de Genèse 3:15 à Nimrod, on faisait de la postérité de la femme un Cuschite, d’ascendance chamitique. En outre, s’il est vrai que Nimrod mourut de mort violente, comme le racontent certaines légendes, les Babyloniens ont dû y voir l’action du grand Serpent qui, selon la prophétie, devait meurtrir au talon la postérité de la femme.

16. Quelle situation devait aboutir au culte de Nimrod et de sa mère ?

16 Par voie de conséquence, la mère de Nimrod ou femme de Cusch a dû être considérée comme la mère de la postérité destinée à meurtrir à la tête le grand Serpent. En cette qualité, elle partageait la gloire de son fils Nimrod, regardé comme la postérité promise. Cette situation devait aboutir au culte de la mère et du fils. C’est peut-être aussi la raison pour laquelle cette femme, épouse de Cusch et mère de Nimrod, en vint à être appelée Sémiramis ou Z’emir-ramit, qui signifie “celle qui porte le rameaub”.

17, 18. a) Quelles raisons sont avancées expliquant pourquoi la mère de Nimrod en vint à être appelée Sémiramis ? b) Qu’est-​ce qui a pu amener les hommes à représenter Sémiramis comme la fille d’Atargatis, la déesse-poisson ?

17 En l’occurrence, le rameau était Nimrod, celui qui devait apporter la paix et mettre fin aux malheurs dans le monde. Sa mère, la femme de Cusch, était la petite-fille de la femme de Noé. Or, cette dernière avait survécu au déluge, tout comme les poissons. À ce propos, il est intéressant de noter ce commentaire sur la mère de Nimrod dans l’Encyclopédie britannique (édition de 1911, tome XXIV, page 617, sous “Sémiramis”) :

18 Nous en avons déjà les preuves dans les écrits d’Hérodote [historien grec], qui lui attribue [à Sémiramis] les rives de l’Euphrate (i. 184) et déclare que son nom est porté par l’une des portes de Babylone (iii. 155). (...) Selon les légendes qui entourent sa naissance et sa disparition de la terre, Sémiramis apparaît comme une déesse, fille d’Atargatis, la déesse-poisson, elle-​même apparentée aux colombes d’Ishtar ou Astarté.

[Cf. aussi Hislop, Les deux Babylones, pages 127 et 411.]

TRIADES DE DIVINITÉS

19. Comment la chrétienté suit-​elle l’exemple de la religion babylonienne, qui favorisait le culte du fils, Nimrod, et de la mère, Sémiramis ?

19 En tant que premier homme mortel à être déifié après le déluge, Nimrod était considéré comme “le père des dieux” dans le système du faux culte babylonien. De même, sa mère, Sémiramis, devint “la mère de dieu” ou “la mère des dieux”. Dans la triade mystique composée de Cusch, de sa femme et de Nimrod, on donnait plus de gloire et d’importance à Nimrod, le fils, exactement comme dans la chrétienté, dont la doctrine de la trinité comprenant “Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit” attire l’attention plutôt sur le Fils que sur le Père. Cependant, dans certaines religions de la chrétienté, on adresse davantage d’honneur et d’adoration à la Vierge Mère qu’au Fils ou au Père ; elles enseignent que c’est la Mère qui meurtrira la tête du grand Serpent, et elle est exaltée comme la Mère de Dieu. — Genèse 3:15, Jé n.m.

20. Quel dieu Nimrod adorait-​il, et qu’est-​ce qui le prouve ?

20 Étant donné que les Babyloniens élevèrent Nimrod au rang d’une divinité, il convient de poser la question suivante : Quel dieu Nimrod adorait-​il lui-​même ? Sûrement pas Jéhovah, le Dieu de son arrière-grand-père, car Nimrod agissait en opposition avec Jéhovah. Étant en état de rébellion contre le vrai Dieu Jéhovah, Nimrod a dû être animé par l’esprit du grand rebelle. En imitant celui qui, le premier, s’était rebellé contre le seul vrai Dieu, Nimrod pratiquait en réalité le culte de Satan le Diable, celui qui avait déclenché la rébellion dans le ciel et l’avait étendue à la terre, en l’introduisant dans le jardin d’Éden.

21. En quels termes la destruction du dieu de Nimrod fut-​elle prédite dans Genèse 3:15?

21 Jéhovah Dieu appliqua à Satan, le grand rebelle, le symbole du serpent, et en déclarant que la tête de celui-ci serait meurtrie, il prédisait la destruction définitive de Satan (Genèse 3:15). En imitant, voire en adorant Satan, Nimrod devint Mérodac, le Rebelle. Voilà qui explique pourquoi, en parlant du fondateur de leur ville, les Babyloniens employèrent le nom de Mérodac (Mardouk) de préférence à celui de Nimrod.

22, 23. Conformément à cette déclaration prophétique, que devint Nimrod, et quel comportement de sa part le prouve ?

22 En se rebellant contre Jéhovah Dieu, Nimrod devint un fils de Satan le Diable, car il imita les œuvres de ce dernier. Conformément à cette règle de parenté spirituelle, Jésus-Christ déclara à certains dévots qui se vantaient d’être les descendants du patriarche Abraham : “Vous venez de votre père le Diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père.” (Jean 8:38-44). Dans sa vieillesse, un disciple de Jésus-Christ écrivit ce qui suit au sujet de ce genre de parenté spirituelle : “Celui qui exerce le péché vient du Diable, parce que le Diable pèche depuis le commencement. C’est dans ce but que le Fils de Dieu a été manifesté, à savoir : pour ruiner les œuvres du Diable. Quiconque est né de Dieu n’exerce pas le péché, parce que Sa semence reproductrice demeure dans un tel homme, et il ne peut pratiquer le péché, parce qu’il est né de Dieu. Les enfants de Dieu et les enfants du Diable sont rendus manifestes par ce fait : Quiconque n’exerce pas la justice ne vient pas de Dieu.” — I Jean 3:8-10.

23 Après le déluge, Nimrod fut le premier homme célèbre que le Diable incita à se rebeller et à prendre la tête d’une rébellion contre Jéhovah Dieu. En agissant ainsi, Nimrod devint un fils du Diable. Bien loin d’être la Postérité de la “femme” de Dieu, Nimrod était un membre éminent de la “postérité” du grand Serpent mentionnée dans Genèse 3:15. De cette fausse postérité, de ce faux Messie, les Babyloniens firent leur dieu.

24, 25. Après la mort de Nimrod, quelle sorte de divinités adora-​t-​on à Babylone ? Citez des exemples.

24 Au bout d’un certain temps, le premier Empire babylonien multiplia le nombre de ses dieux. Le panthéon babylonien compta plusieurs triades de divinités. D’après Ctésias, historien grec du Ve siècle av. notre ère, le temple érigé en l’honneur du dieu Bélus était surmonté de trois statues : celles de Bel (Bel-Mérodac), de sa mère Rhéa (Sémiramis) et de son épouse Junon ou Beltis (Zarpanitoum). Diodore de Sicile, historien grec du Ier siècle av. notre ère, rapporte que pendant une période de l’histoire de Babylone, la triade divine de cette ville se composa de deux déesses et d’un fils : Héra (la Junon romaine), Rhéa (Sémiramis) et Zeus (Mérodac ou Nimrod)c.

25 Une autre triade était celle de Sin (le dieu-lune), de Shamash (le dieu-soleil) et d’Ishtar, — les chefs du zodiaqued. Les Babyloniens croyaient même à des triades de démons, par exemple celle de Labartou, Labasou et Akhkhazou. De Babylone, le culte des triades de divinités se répandit sur toute la terre, jusque dans l’ère chrétienne. Le système trinitaire allait devenir un piège pour nombre d’hommes se disant chrétiens.

26, 27. Quel effet le règne de Hammourabi eut-​il sur la religion de Babylone, et pourquoi peut-​on qualifier celle-ci d’idolâtrique et de démonolâtrique ?

26 Naturellement, lorsque le célèbre Hammourabi devint roi et fit de Babylone la capitale de toute la Babylonie, Mérodac (Mardouk), en sa qualité de dieu de cette ville, vit grandir son importance. Finalement, Mérodac se vit conférer les attributs de divinités plus anciennes que lui et finit par les supplanter dans le panthéon mythique des Babyloniens. Plus tard, on donna à Mérodac (Mardouk) le titre de Bîlu (“Seigneur”) et finalement on le désigna couramment par le nom de Bel. Sa compagne s’appelait Bêlit (la “Dame” par excellence).

27 La Bible parle des images de Bel et de Mérodac, les qualifiant d’“ordures” ou d’idoles “pleines de fiente”. (Jérémie 50:1, 2, Dh ; NW.) Dans Jérémie 50:38, Babylone est appelée “un pays d’idoles”. Sa religion était idolâtrique et démonolâtrique. À propos du démonisme pratiqué à Babylone, une encyclopédie déclare : “Dans la religion de Babylone, au-dessous des dieux se trouvaient les démons, qui possédaient le pouvoir d’affliger les hommes de toutes sortes de maladies du corps ou de l’esprit. Une bonne partie de cette religion consistait, semble-​t-​il, en une lutte pénible contre les démons, et partout on priait les dieux en les suppliant d’aider les hommes à résister à ces démons.” — ISBE, tome I, page 373e.

28. Quelles autres pratiques démonolâtriques sont d’origine babylonienne ?

28 Du roi au plus humble de ses sujets, tous s’adonnaient aux sciences occultes : magie, sorcellerie et astrologie. Adressée à Babylone comme à une femme, la prophétie d’Isaïe 47:12, 13 (Jé) déclare : “Reste donc avec tes sortilèges et tes nombreuses sorcelleries, pour lesquelles tu t’es fatiguée dès ta jeunesse [en tant que ville]. (...) Qu’ils se lèvent donc pour te sauver, ceux qui détaillent les cieux, qui observent les étoiles et font savoir pour chaque mois ce qui doit advenir.” Les arts magiques furent inventés par les Chaldéens, en Babylonie. Épiphane, Juif converti au christianisme il y a seize siècles, décrivit les hérésies religieuses depuis le temps de Nimrod jusqu’à son époque et affirma qu’à son avis ‘Nimrod créa les sciences occultes et l’astronomie’. — Panarion (la Huche) : Adversum Haeresis, livre I, tome I, volume I, page 7c.

29, 30. Comment Ézéchiel chapitre 21 nous permet-​il de nous rendre compte de l’emprise de la magie et de la sorcellerie sur Babylone ?

29 L’emprise de la magie et de la sorcellerie sur Babylone a dû être très forte, car seize siècles après Nimrod, le roi Nébucadnetsar y eut recours pour déterminer si, oui ou non, il devait attaquer Jérusalem. À ce sujet, Jéhovah Dieu déclara à Ézéchiel :

30 “Le roi de Babel se tient à la naissance du chemin, à la tête des deux chemins, pour recourir à la divination ; il secoue les flèches, interroge les teraphim, examine le foie. Dans sa main droite il y a le signe de Jérusalem si bien qu’il ouvrira la bouche avec un cri de guerre, il vociférera avec une clameur guerrière, il placera des béliers aux portes, il amoncellera un remblai, il édifiera un retranchement.” — Ézéchiel 21:25-27, Dh 21:20-22, NW.

31. Quel règne marqua l’apogée de la gloire de Babylone, mais quelles pratiques, mentionnées dans la prophétie d’Ésaïe, ne pouvaient la sauver ?

31 C’est sous le roi Nébucadnetsar II que la ville de Babylone atteignit le sommet de sa gloire et s’éleva au rang de Troisième Puissance mondiale de l’histoire biblique. Elle connut donc son apogée peu avant sa chute. Puisque même son plus grand roi s’obstinait à pratiquer les arts magiques, Ésaïe, prophète de Jéhovah, pouvait de bon droit inviter Babylone, à qui il annonçait un destin funeste, à recourir à ses sciences occultes et à consulter ses astrologues, ses sorciers et ses pronostiqueurs mensuels, pour essayer d’échapper au désastre qui l’attendait. Mais une telle tentative eût été vaine, car Jéhovah avait condamné cette ville.

32, 33. a) À l’époque de Nébucadnetsar, quel édifice constituait le centre de la religion babylonienne ? b) En quoi consistait cet édifice ?

32 À cause de sa fausse religion, concrétisée historiquement dans la première tour de Babel, Babylone était vouée à la destruction dès sa fondation. À l’époque de Nébucadnetsar II, son roi le plus glorieux, Babylone possédait une tour religieuse érigée sans doute sur les fondations de la tour bâtie par les hommes dont Jéhovah Dieu confondit le langage. Elle était située dans la partie sud de la ville, non loin de la rive gauche ou orientale de l’Euphrate. À l’exemple de son père, le roi Nébucadnetsar appelait cet édifice Ziggourat-Babili, c’est-à-dire “La Tour de Babylone”. Elle était dédiée à la divinité principale de Babylone, Mérodac, et à sa femme Zarpanitoum.

33 Bâtie sur un terre-plein, la tour consistait en une série de six étages de forme carrée, surmontés d’un sanctuaire dédié au dieu Bel-Mérodac, qui semble n’être autre que le puissant chasseur Nimrod déifié. Au pied de la tour se trouvaient de petits temples (ou chapelles) voués à d’autres dieux du panthéon babylonien. Au cinquième siècle avant notre ère, l’historien grec Hérodote fit une description de la tour de Babel. Il mentionne huit étages, comptant sans doute dans ce nombre le terre-plein servant de fondations, les six étages proprement dits et enfin le sanctuaire (ou chapelle) surmontant l’édifice.

34. Dans le domaine du culte, quel principe essentiel les Babyloniens ne parvinrent-​ils jamais à comprendre ?

34 Voici ce que déclare une encyclopédie à propos de la religion de Babylone et de son culte trinitaire : “À basse époque, le culte babylonien semble avoir été voué principalement à Mardouk, à Nabou [Nébo, “celui qui parle, qui annonce”], à Sin, à Shamash et à Ishtar. (...) Malgré tous leurs dons magiques, les Babyloniens ne purent jamais concevoir la notion d’un seul dieu, du dieu unique dont l’existence même exclurait logiquement l’existence de toute autre divinité. Le monothéisme dépassait l’entendement spirituel des Babyloniens. (...) Les Babyloniens bâtirent d’immenses temples et composèrent de nombreuses inscriptions mettant en valeur les œuvres de paix plutôt que la guerre. Dès lors on comprend pourquoi leur conception des dieux différait de celle des Assyriens, qui déployèrent leur énergie surtout dans les conquêtes et les guerres. Mais ni les Babyloniens ni les Assyriens ne parvinrent à l’élévation des pensées exprimées dans les Psaumes des Hébreux. À mesure que déclinait l’influence des Babyloniens et des Assyriens, le pouvoir de leurs dieux diminuait, si bien qu’aucune de leurs divinités ne survécut au déferlement de la civilisation grecque à l’époque d’Alexandre [le Grand].” — ISBE, tome I, page 370.

IMMORTALITÉ

35. Quelle doctrine était une suite logique de la déification de Nimrod ?

35 L’un des principaux traits caractéristiques de la religion de Babylone était la doctrine de l’immortalité de l’âme humaine. Naturellement, lorsque les Babyloniens déifièrent leur premier roi Nimrod à sa mort, qui n’est pas mentionnée dans la Bible, il leur fallut attribuer à Nimrod ou Mérodac une âme immortelle. Dans le mythe babylonien de Guilgamès, que certains chercheurs essaient d’identifier à Nimrod, ce demi-dieu part à la recherche de l’immortalité du corps humain, autrement dit d’une vie terrestre indestructible. Dans le douzième chant de cette épopée, Guilgamès obtient l’autorisation d’évoquer l’ombre de son compagnon d’antan. Celui-ci lui “décrit les sombres demeures de l’au-delà et lui parle des destins divers qui attendent les morts, selon la nature de leur fin”. — Am⁠1, tome XII, page 654.

36, 37. Qu’enseignait la religion babylonienne sur l’existence de l’âme après la mort ?

36 Dans la religion de Babylone, Nergal était le dieu des enfers (ou monde souterrain), et sa femme Ereshkigal en était la souveraine. Les Babyloniens ne croyaient pas à l’immortalité du corps humain, mais pour eux l’“âme”, que les Grecs appelaient psukhê, était immortelle. À ce sujet, voici une citation exposant la conception babylonienne des “choses dernières” :

37 Les âmes humaines étaient censées survivre à la mort et mener une existence qu’on ne peut guère qualifier de vie. Elles s’en allaient dans le “pays sans retour” où, couvertes d’un vêtement d’ailes, elles habitaient parmi les chauve-souris dans des demeures sombres et poussiéreuses, sous la domination de Nergal et d’Ereshkigal. Arrivée au pays des morts, chaque âme devait passer en jugement devant les Anounnaki, les dieux des enfers, mais il reste peu de témoignages concernant la procédure de ce jugement. On décèle parfois la notion d’un éventuel retour des morts à la vie, car dans ce monde souterrain il existait l’eau de la vie, utilisée par le dieu Tammouz quand il revenait sur la terre [sous forme de végétation]. Il semble que les Babyloniens n’attachaient pas autant d’importance que les Égyptiens à cette existence dans l’au-delà. Cependant, ils enterraient leurs morts, au lieu de les incinérer, et ils déposaient souvent près des défunts des objets susceptibles de leur servir pendant leur existence future. (...) Ils faisaient, paraît-​il, des distinctions entre les morts. Ceux qui étaient tombés au combat semblent avoir reçu des faveurs spéciales. On leur donnait de l’eau pure à boire, alors que les morts n’ayant pas des descendants qui déposaient des offrandes sur leurs tombes devaient supporter des souffrances et de nombreuses privations. (...) D’après la doctrine babylonienne, l’homme, quoique d’origine divine, ne participait pas à l’attribut divin de l’immortalité [c’est-à-dire l’immortalité du corps]. — ISBE, tome I, page 373.

CE QUI RESTE DE L’ANTIQUE BABYLONE

38. a) Qu’avons-​nous pu constater quant à l’histoire de Babylone en tant que puissance politique ? b) Par quoi Babylone se laissait-​elle dominer, et comment l’appelait-​on ?

38 Jusqu’ici, notre examen de la sainte Bible et des faits historiques a fait clairement ressortir que dès le début Babylone (Babel) visait à devenir une puissance impériale, et qu’elle était dominée par sa religion, qui était opposée au Dieu des survivants du déluge : Noé, Sem, Cham, Japhet et leurs femmes. Après bien des péripéties, Babylone finit par devenir une puissance mondiale, la troisième de l’histoire biblique. Mais elle continua à se laisser dominer et guider par ses triades de divinités, son démonisme, sa magie, sa sorcellerie, son astrologie, son idolâtrie et ses doctrines religieuses, dont celle de l’immortalité de l’“âme”. C’est pourquoi on l’appelait “Babylone, la ville saintef”.

39. Quand Babylone fit-​elle sa première chute ? Mais fut-​elle alors détruite ?

39 Lorsque Jéhovah, le Dieu tout-puissant, confondit le langage des bâtisseurs de la tour religieuse de Babel, Babylone fit sa première chute. Certes, elle ne fut pas détruite à cette époque-​là, mais la confusion des langues divisa les bâtisseurs et provoqua leur dispersion, de sorte que Babylone ne devint pas alors la métropole du monde comme prévu. Elle finit par être entourée de nations et de peuples qui ne parlaient pas la même langue que les hommes qui étaient restés en son sein.

40. Malgré la destruction ultérieure de cette ville, quelles questions se posent encore ?

40 Avec le temps, Babylone cessa d’être gouvernée par la dynastie chamitique qui avait commencé par Nimrod, petit-fils de Cham, et elle tomba sous la domination de souverains sémites, descendus de Sem, fils de Noé. Mais ce changement de dynasties n’éloigna pas de Babylone la condamnation que Dieu, dans son courroux, avait dès le début prononcée contre elle. Tardivement, semblait-​il, mais inéluctablement, la destruction prédite s’abattit sur cette ville célèbre, tant et si bien que même son emplacement devint inconnu. Toutefois, ces questions importantes se posent : La religion de Babylone fut-​elle exterminée en même temps que cette ville ? Ou bien, ce culte a-​t-​il survécu jusqu’à notre époque et se trouve-​t-​il préservé sous d’autres formes dans une grande Babylone qui doit encore tomber avec fracas ? Les chapitres suivants répondront à ces questions.

[Notes]

a Voir Les deux Babylones du pasteur Alexander Hislop, trad. fr. de J.-E. Cerisier, particulièrement les pages 201, 239, 354, qui parlent du dieu Indra, roi des dieux ; cf. aussi les pages 21-25, 29-35.

b De Ze, “le” ou “ce” ; emir, “rameau” et amit, “qui porte” au féminin. Hésychius, lexicographe grec du IVe siècle de notre ère, explique le nom de Sémiramis comme désignant un “pigeon sauvage”, sans doute par allusion au pigeon sauvage qui ramena à Noé une feuille d’olivier (Genèse 8:8-12). Voir Ésaïe 17:6, 9 (NW), où le terme hébreu d’amir est rendu par “branche”. Cf. aussi Hislop, Les deux Babylones, page 116 et la note en bas de page.

c Voir Diodore de Sicile, Histoire, livre II, paragraphe 69, et Les deux Babylones, page 31, note 1 et pages 464, 465.

d À la page 324 de son ouvrage Israel and Babylon, W. Lansdell Wardle écrit : “La théorie panbabylonienne considère la triade de divinités : Sin, Shamash et Ishtar comme une famille, enfants d’Anou, père des dieux, ou d’Enlil, chef du zodiaque. Dans les mythes de Tammouz, Ishtar est à la fois la sœur et l’épouse de Tammouz. On peut en déduire que dans la triade, Shamash et Ishtar sont en même temps frère et sœur et époux. Mais on peut aussi considérer Sin comme le père de Shamash et d’Ishtar, ou bien Shamash comme le père de Sin et d’Ishtar. Ces rapports de parenté peuvent sembler extrêmement complexes, mais ils conviennent parfaitement à la théorie panbabylonienne.” — Cf. A. Jeremias, Der alte Orient und die ägyptische Religion, I, page 86 sv., et son Handbuch, page 232.

e Dans son livre Babylonian Life and History (éd. de 1925 p. 146, 147), sir Wallis Budge déclare : “Nombreux étaient les démons et les mauvais esprits qui tourmentaient le Babylonien, mais il connaissait bien la forme et les pouvoirs maléfiques de la plupart d’entre eux. Ceux qu’il craignait le plus étaient les Sept esprits malfaisants, créateurs du mal sous toutes ses formes. (...) Tout comme il existait des triades de divinités, il y avait des triades de démons, par exemple Labartou, Labasou et Akhkhazou. La première choisissait pour victimes les nouveau-nés, le deuxième provoquait une paralysie agitante et le troisième donnait la jaunisse. Une autre triade comprenait lilû, lilîtu et ardat lilî. Les Hébreux connaissaient lilîtu ; une tradition rabbinique fait d’elle la première épouse d’Adam ; femme de grande beauté, elle erre la nuit cherchant à dévorer les enfants. (...) Le Babylonien (...) eut recours au prêtre, qui assumait souvent le rôle d’un dieu et exorcisait les démons en récitant des incantations (...).”

f Ekhard Unger, Babylon, die heilige Stadt, nach der Beschreibung der Babylonier, Berlin, 1931.

    Publications françaises (1950-2025)
    Se déconnecter
    Se connecter
    • Français
    • Partager
    • Préférences
    • Copyright © 2025 Watch Tower Bible and Tract Society of Pennsylvania
    • Conditions d’utilisation
    • Règles de confidentialité
    • Paramètres de confidentialité
    • JW.ORG
    • Se connecter
    Partager