Extrait de l’Annuaire 1950 des témoins de Jéhovah
COSTA-RICA (Suite et fin)
Au début de janvier, le serviteur de circuit et trois pionniers se rendirent à Sixaola, près de la frontière du Panama, côté de l’Atlantique, pour étudier les possibilités d’y étendre l’œuvre. Cette partie du pays est exploitée par la United Fruit Company dont les colonies sont éloignées les unes des autres. Pour se rendre d’un endroit à l’autre les frères et sœurs allaient généralement à pied ou empruntaient le train qui fait le tour pour ramasser la récolte du cacao. Les frères organisèrent cinq conférences publiques en plein air avec une assistance de 174 personnes. Les dix jours suivants ils purent placer 94 livres, 85 brochures, 10 Bibles, 101 périodiques, établir 51 nouveaux abonnements et faire 25 visites complémentaires. Après réception à San-José du rapport du serviteur de circuit sur cette tournée, deux sœurs pionniers spéciaux furent envoyées pour faire des visites complémentaires chez les personnes qui manifestaient de l’intérêt. Un groupe fut formé et grâce aux efforts diligents de ces sœurs un maximum de 9 proclamateurs fut atteint en juin.
Ce territoire est très dur pour deux sœurs, car cette région frontalière est très sauvage. Elles ne rencontrent peut-être pas l’opposition que d’autres doivent affronter dans divers secteurs du pays, mais un jour, pendant leur travail, elles se trouvèrent nez à nez avec un lion. Elles ne se plaignent pas, et sont heureuses de participer à l’œuvre n’importe où. Le Seigneur a béni leurs efforts. Le nombre de proclamateurs dont elles ont fait rapport témoigne d’un travail diligent dans une région où les gens se déplacent continuellement d’une ferme à l’autre, de Costa-Rica au Panama, ou de la frontière à l’intérieur du pays. Elles placent beaucoup d’écrits, jetant ainsi la semence, et puisque l’œuvre s’étend d’une frontière à l’autre, de l’Atlantique au Pacifique, d’autres peuvent arroser, même si les sœurs quittent Sixaola pour chercher du travail dans une autre partie du pays.
Nous eûmes un exemple des bons résultats d’un de ces déplacements à Heredia, un nid de fanatisme. Cette ville est à 12 kilomètres au nord-est de San-José. Des pionniers y avaient travaillé, et, lors des assemblées de San-José, des groupes de proclamateurs spéciaux y avaient été envoyés. Il y a environ deux ans un homme de la côte atlantique vint s’établir avec sa famille à San-Rafael de Heredia, à un kilomètre environ du centre de la ville. Les pionniers qui y travaillaient à ce moment-là firent sa connaissance et “ arrosèrent ” la semence que quelqu’un d’autre avait semé. Le prêtre menaça de faire expulser la famille de la ville et lorsque des proclamateurs vinrent il envoya ses paroissiens leur jeter des pierres. Les pionniers partirent, mais le frère prit position, assista avec sa famille aux réunions à San-José lorsqu’il le put, et proclama régulièrement. Au mois de juin un groupe fut formé dans cette ville et en août il accusa douze proclamateurs.
Au début de l’année frère Blackburn put visiter la tribu d’Indiens Guatuso dans la province de Guanacaste. Il entreprit ce voyage dans leur territoire lors de sa visite au groupe à Argentina de Tilaran. À l’occasion de sa visite précédente à Tilaran, 165 personnes se rassemblèrent pour écouter sa conférence publique, certains voyageant des kilomètres et mettant deux jours pour y venir. Lors de cette visite, le serviteur de groupe fit une allocution sur le baptême et 15 personnes symbolisèrent leur consécration par immersion dans l’eau. Les Indiens avaient fait savoir qu’ils désiraient que frère Blackburn passe un jour et une nuit chez eux. Il accepta et trouva beaucoup de personnes de bonne volonté parmi eux.
Un des plus grands obstacles ici est que beaucoup de personnes cohabitent sans être mariées, et lorsqu’elles acceptent la vérité elles doivent mettre cette chose en ordre avant de prendre part au service. Beaucoup l’ont fait et ont été richement bénies par le Seigneur. Nous faisons ce que nous pouvons pour les aider à obtenir des certificats de naissance au Registro Civil, et de toutes autres manières possibles. Quelques-uns préfèrent continuer à mener la vie à laquelle ils sont habitués, dans ces pays catholiques, depuis des générations, et ils quittent l’organisation, mais ils sont plutôt l’exception.
C’est donc la joie au cœur que nous terminons cette grande année de service, sachant que Jéhovah a béni et approuvé les efforts de ses fidèles serviteurs dans ce pays. Nous attendons ardemment ce que la nouvelle année nous réserve. Beaucoup se préparent à assister à la grande assemblée à New-York en 1950.
COLOMBIE
Ces dernières années, il y eut beaucoup d’agitation dans ce pays, ce qui explique peut-être pourquoi de nombreuses personnes ouvrent maintenant l’oreille au message réconfortant de la vérité. L’organisation catholique n’a assurément pas apporté la paix, le contentement et la prospérité au pays. Par contre, les témoins de Jéhovah continuent d’aller de l’avant, portant le même message qu’auparavant : “ Le royaume des cieux est proche. ” Les rangs de nos missionnaires ont été réduits en Colombie, parce que bon nombre de frères et sœurs ont quitté le pays et jusqu’à maintenant il a été impossible de les remplacer à cause des difficultés pour obtenir le visa. La Société vient cependant de recevoir la nouvelle que le gouvernement colombien a accordé l’autorisation à cinq nouveaux gradués de Galaad d’entrer dans le pays pour assister ceux qui y servent déjà diligemment les habitants. Les frères et sœurs ont fait de nombreuses expériences très intéressantes au cours de l’année, ce qui les enthousiasma et contribua probablement à la moyenne annuelle de 97 proclamateurs. Les perspectives pour de nouveaux accroissements pendant 1950 sont merveilleuses. Nous espérons sincèrement que les bons progrès déjà réalisés seront maintenus et même augmentés. Le serviteur de la filiale nous donne des nouvelles intéressantes dans le rapport qui suit.
L’expansion qu’on aurait dû avoir depuis longtemps, vint en Colombie en 1949. La montée marquante que vit l’œuvre vers la fin de l’exercice 1948 cessa d’être une augmentation graduelle et s’éleva à des hauteurs encourageantes, permettant aux proclamateurs de participer aux joies et privilèges déversés sur tous les serviteurs du Seigneur à travers le monde en ces jours de marche en avant de la vérité. Tout au début de la nouvelle année de service, la Colombie reçut un hôte, un représentant spécial de Brooklyn, qui visita quatre des groupes et mit le doigt sur le point faible du service : le manque d’initiative déployée pour encourager les personnes de bonne volonté à participer au service dans le champ.
Cette année a été riche en expériences ; mais nous ne pouvons en raconter que quelques-unes. Elles resteront comme exemples des bénédictions dont jouissent dans ce pays les frères et sœurs qui ont persévéré dans l’œuvre et qui récoltent maintenant un abondant bonheur spirituel. À Barranquilla un marchand de billets de loterie reçut des livres et des périodiques de proclamateurs exerçant leur service dans les rues. Catholique sincère, désireux de connaître ce que la Bible dit, il commença à assister aux réunions dans la Salle du Royaume, faisant à pied un long trajet pour s’y rendre. Il donna son adresse aux frères et sœurs, mais avant qu’ils pussent le visiter il rencontra sur son chemin un proclamateur qui travaillait de porte en porte. Au lieu de continuer sa route pour aller déjeuner chez lui, il se mit aussitôt à acquérir une connaissance personnelle et directe du service dans le champ, ne se bornant pas à observer simplement, mais aidant le proclamateur à expliquer le message. Le dimanche suivant et tous les dimanches depuis lors, il réserve la matinée pour participer au témoignage en groupe. Avant de terminer six mois de proclamation sa formule de demande pour entrer dans le service de pionnier était déjà parvenue à la filiale. Aussitôt que le rapport nous parvint qu’il avait été un bon proclamateur pendant six mois, il fut affecté au service de pionnier comme représentant de la Société. Sa mère l’avait averti que si jamais la Bible entrait dans la maison il devrait partir. Devinez-vous ce qui arriva ? Oui ! la mère, sa femme et son frère sont tous des proclamateurs du Royaume.
À la fin de l’année un service de baptême à Barranquilla accusa une assistance de 12 candidats et 38 spectateurs. Quelle joie de voir ce groupe de 50 proclamateurs, dont beaucoup étaient là pour la première fois, se diriger vers un village voisin pour parler aux habitants de la bonne nouvelle du Royaume de Dieu !
Un nouveau proclamateur, débordant d’enthousiasme, accompagna un des gradués de Galaad chez une personne de bonne volonté nouvellement trouvée. Le nouveau proclamateur ne put s’empêcher de demander à l’intéressé quand il désirait prendre part au service. Nous avons remarqué que les indigènes peuvent parler très franchement à leurs compatriotes, sans les froisser. Des proclamateurs colombiens zélés ont grandement contribué aux progrès réalisés cette année.
“ Six ans dans une église protestante ne m’ont pas appris autant que ce seul livre (“ La vérité vous affranchira ”, en espagnol) déclara un homme de bonne volonté à un proclamateur lors de la première visite complémentaire. “ Venez à nos réunions dans la Salle du Royaume, le dimanche après-midi ”, répondit le missionnaire. L’homme vint et lorsque le témoignage en groupe fut annoncé il demanda s’il pouvait accompagner les proclamateurs. Pourquoi pas ? Depuis lors il est un proclamateur régulier et fut baptisé un peu plus tard.
Il y a environ un an, un livre fut placé chez un homme d’affaires. Une étude fut commencée et ses quatre sœurs y assistèrent aussi. Mais la politique et la vérité ne s’accordent pas et bientôt il laissa tomber l’étude. Ses sœurs cependant persévérèrent et trois d’entre elles devinrent proclamatrices et furent immergées. Avec tant de témoins dans la famille il ne fallut pas longtemps au frère pour reprendre l’étude ; cette fois-ci il ne la délaissa plus mais prit part au service et fut baptisé en même temps que sa quatrième sœur.
Un des missionnaires passa ses vacances chez un proclamateur isolé, à 240 kilomètres de la côte (en voyageant sur l’eau). Des publications furent acceptées dans 56 des 58 maisons que compte le petit village. Plus tard 152 personnes se réunirent près d’une église catholique non achevée pour écouter une conférence publique. En entendant parler de cette activité chrétienne dans cette localité où ils n’avaient pas pu trouver assez d’appui pour faire construire une église, deux pseudo chrétiens, vêtus de noir, accompagnés de leurs “ sœurs ” revinrent au village pour contrecarrer l’effet de la vérité prêchée par les témoins de Jéhovah. Leur campagne pour essayer d’échanger des tracts catholiques contre ceux publiés par la Watch Tower Society rencontra peu de succès. La messe quotidienne n’influença pas non plus les humbles gens d’El Mamon. Ces religionistes eurent vite fait de rebrousser chemin vers le territoire d’où ils venaient et durent se contenter de cracher leur propagande au moyen d’une petite publication mensuelle, La Cruz (La Croix). Deux mois plus tard un groupe de trois proclamateurs fut organisé pour aider les gens de bonne volonté de cette région.
C’est vraiment merveilleux de voir comment la main du Seigneur est sur son peuple et comment les membres de ce peuple reconnaissent le Signal même lorsqu’ils sont tout à fait isolés. Un ébéniste se procura un livre à Bogota, mais après quelques études dut quitter la capitale. Après un assez long silence, une lettre de cette brebis “ perdue ” parvint à la filiale exprimant le désir de recevoir des publications et des Bibles pour pouvoir prêcher dans la ville où elle demeurait. Pendant un an, sans aucun contact avec l’organisation, cette personne avait étudié seule, acquérant la connaissance, et, convaincue de la vérité, elle brûlait du désir d’en parler à autrui. Deux visites du serviteur de la filiale l’aidèrent à faire progresser l’œuvre dans une ville qui avait été considérée comme la plus fanatiquement religieuse de l’État. Il y a deux ans seulement, deux évangélistes (des femmes) furent chassées de la ville à coups de pierres. Maintenant qu’une autre personne s’est associée au travail de ce proclamateur isolé, il semble probable qu’un nouveau groupe sera bientôt formé en Colombie.
BOLIVIE
La Paz, capitale de la Bolivie, est un centre d’agitation politique. Il n’est pas rare de voir le gouvernement de ce pays subir de brusques changements de direction. De nombreuses révolutions ont maintenu les Boliviens en effervescence. Ces gens savent ce que signifie vivre sous la loi martiale pendant que les politiciens se disputent la domination. En dépit de ces conditions, les serviteurs de Jéhovah vont de l’avant avec le message du Royaume, s’efforçant d’apporter du réconfort à ceux qui ont des oreilles pour entendre.
Quatorze gradués de Galaad se trouvent maintenant dans ce pays, non dans le dessein de participer à un soulèvement politique quelconque, mais simplement pour porter aux habitants le message réconfortant de la Bible. Un des obstacles qu’ils rencontrent est l’altitude élevée des villes dans lesquelles ils travaillent. Il faut vivre plusieurs mois dans ces villes à des altitudes variant entre quatre et cinq mille mètres avant que les nouveaux missionnaires puissent retrouver l’haleine et s’habituer au travail. Nous admirons leur zèle à œuvrer dans des conditions si difficiles. Bien qu’il n’y ait pas eu un grand accroissement du nombre des proclamateurs au cours de l’année, le rapport de ces missionnaires montre une activité excellente en ce qui concerne les visites complémentaires et les études bibliques à domicile. Nous espérons qu’il y aura de plus grandes augmentations pendant le nouvel exercice, grâce à leurs efforts constants dans la prédication de l’évangile. Les points suivants relevés dans le rapport du serviteur de la filiale sont intéressants.
Depuis longtemps nous espérions une visite de frère Knorr ou d’un autre représentant de la Société, c’est pourquoi les joies et bénédictions dont nous jouîmes lorsque frères Knorr et Henschel nous rendirent visite en mars furent nombreuses. Les frères et sœurs et les personnes de bonne volonté furent très contents des conférences faites par frère Knorr et frère Henschel à la Paz et à Cochabamba. Certains parmi ceux qui entendirent la conférence de frère Knorr, basée sur I Corinthiens 12:31 et 13:1-3, et qui désirèrent “ les meilleurs dons ” ont, depuis lors, choisi “ la voie plus excellente ” pour les obtenir, en prenant part avec amour au service de Dieu, parlant à leur prochain du Royaume de Dieu.
Les gradués de Galaad furent tous très heureux de pouvoir résoudre quelques problèmes et questions concernant les homes et le bureau de la filiale. Les changements apportés aux prix des publications et les autres dispositions prises pour les pionniers se sont avérés être pour eux une bénédiction et une aide en vue de continuer dans le service à temps complet, tout en pourvoyant à leurs modestes besoins.
Le groupe à Oruro a fait de bons progrès depuis que le home missionnaire y fut établi. L’assistance aux réunions est bonne et le groupe a atteint cette année un maximum de 13 proclamateurs. Le home et la Salle du Royaume sont situés en plein centre de la ville et beaucoup de personnes y entrent pour poser des questions au sujet de la Bible et des vérités qu’ils trouvent dans les publications de la Société. Les gradués de Galaad ont conduit des études avec des professeurs d’université et des instituteurs, dont plusieurs assistent également aux réunions du groupe.
À Oruro un Arabe de bonne volonté, propriétaire d’un magasin de nouveautés, s’intéressa vivement à la vérité grâce à une étude conduite dans son magasin. Bientôt il commença à témoigner, de sa façon franche et ouverte, à tous ses amis arabes d’Oruro, la plupart des commerçants. Il plaça parmi eux de nombreux écrits et certains s’abonnèrent aux périodiques, en espagnol et en arabe. Il est amusant de voir comment il sert à contre-cœur les clients dans son magasin, lorsqu’on est en train de discuter un point de la vérité. Ce frère fut baptisé au cours de l’année et prend part au service avec d’autres membres du groupe.
À Cochabamba, ville saturée de catholicisme, les gradués de Galaad ont augmenté le nombre de leurs études pendant l’année. Il est difficile cependant de faire réellement apprécier aux nouvelles personnes leur privilège de proclamer la bonne nouvelle du Royaume. Nous espérons que lorsque d’autres gradués de Galaad commenceront à travailler ici, davantage d’intérêt se manifestera. Aux États-Unis quatre nouveaux gradués de Galaad affectés à Cochabamba se préparent à partir.
Les conférences publiques, tenues dans un des meilleurs hôtels de Cochabamba pendant la visite du serviteur de circuit, accusèrent la meilleure assistance jusqu’à maintenant pour cette ville.
À la Paz, un électricien et sa femme apprirent à connaître et à apprécier la vérité grâce à l’étude du livre Enfants qui eut lieu chez eux pendant un certain temps. Ils assistèrent aux réunions dans la Salle du Royaume et le frère avait l’habitude d’aller dans le service avec un des pionniers dans un secteur à proximité de sa maison à La Paz. Le travail devenant rare il fut congédié. Il accepta alors du travail comme électricien dans une mine située à une certaine distance de La Paz, dans les Andes. Chaque fois qu’il devait se rendre à La Paz pour affaires, il en profitait pour assister à une réunion, se munissant de Bibles et d’autres écrits pour les placer parmi les mineurs qui travaillaient dans la même mine que lui. De cette façon il remit différents livres et des Bibles et nous envoya des rapports de son activité. Certains des ouvriers de cette ville minière isolée se sont beaucoup intéressés à nos livres. La dernière fois que ce frère retourna avec des publications, il prit également des questionnaires, disant qu’il allait montrer aux mineurs comment on étudie la Bible.
Pendant un certain temps un des gradués de Galaad étudia “ La vérité vous affranchira ” en espagnol avec un tailleur, dans son magasin à La Paz. Ce tailleur et sa femme assistèrent aux réunions dans la Salle du Royaume lors de la visite de frère Knorr en mars. Ils entendirent ses conférences, traduites, et furent très contents. Plus tard, lors de la visite d’un serviteur de circuit, l’invitation à participer au service fut lancée ; le tailleur y répondit et prit part à la distribution de feuillets d’invitation. Dès lors il a souvent participé au service avec un pionnier. De temps à autre, par curiosité, il assistait avec sa femme à des réunions pentecôtistes. Le prédicateur voulant “ sauver leurs âmes ” leur rendit visite chez eux. Lorsqu’il apprit qu’ils continuaient leurs études au magasin et qu’ils assistaient également à nos réunions, il les menaça s’ils n’y mettaient pas fin de les livrer au diable. Ils se demandèrent quelle sorte de pacte il avait conclu avec le diable, mais ne craignirent pas ses menaces. Une sœur pionnier commença récemment à étudier avec la femme de ce frère, et maintenant l’homme et la femme vont seuls dans leur secteur, témoins heureux, plaçant des publications et faisant des visites complémentaires. Lors de la journée des périodiques, et d’autres jours aussi, ils placèrent beaucoup de périodiques de porte en porte, et dernièrement la sœur a également participé au témoignage rendu dans les rues.
C’est avec une vive espérance que nous attendons une activité plus étendue encore dans l’avenir, tandis que nous nous efforçons de louer de plus en plus le nom de Jéhovah dans cette république sud-américaine. Nous sommes vraiment reconnaissants d’avoir pu et de pouvoir encore proclamer la bonne nouvelle du Royaume de Jéhovah à des hommes qui ont été retenus dans de profondes ténèbres, au sujet de ses merveilleux desseins.
INDE
La filiale se trouve à Bombay. Les frères là-bas ont la surveillance de l’œuvre en Inde, au Pakistan, dans l’île de Ceylan et en Iran. Il y eut une augmentation constante de l’œuvre dans tous ces pays, qui, bien que petite, est encourageante. Il y a des conditions très difficiles à affronter et comme partout l’œuvre chrétienne doit gravir une pente raide et ardue. La Société imprima la brochure La joie pour tous les hommes dans les langues suivantes : Cingalais, malayâla, mahrâthî, kanara, ourdou et persan. Nous essayons actuellement de préparer des livres reliés pour ce territoire et nous espérons que toutes ces publications aideront l’esprit des Hindous à saisir les vérités exposées dans la Parole du Seigneur. Le rapport envoyé par le serviteur de la filiale montre quelques-uns des problèmes à résoudre et comment les serviteurs du Roi travaillent diligemment afin de louer Jéhovah de plus en plus.
Ici, en Inde, nous avons souvent été déçus, voire abattus, lorsqu’après des années de travail nous ne constatâmes aucun succès dans les communautés non chrétiennes. Il ne faut pas oublier que d’une population totale d’environ 400 000 000, six millions seulement sont classifiés comme “ chrétiens ” et que presque tous nos 349 proclamateurs étaient des chrétiens nominaux avant de connaître la vérité. De nombreuses publications ont été placées au sein des autres communautés pendant les années écoulées, mais sans jamais provoquer une acceptation générale de la Bible et de son message de vie.
L’année dernière un certain progrès a été réalisé. Il est encore petit, à peine perceptible, mais néanmoins réel. Quelques Hindous et d’autres ont pris position pour le Royaume et certains veulent bien étudier. Ce sont surtout les efforts des gradués de Galaad qui déterminèrent ce résultat, mais d’autres aussi participèrent à cette expansion. Il y a maintenant dix gradués de Galaad en Inde (et six travaillent encore dans d’autres pays sous la surveillance de cette filiale). Quatre sont à Calcutta, deux travaillent comme missionnaires à Bombay, trois au bureau de la filiale et au Béthel et un est serviteur de circuit. Le travail du serviteur de circuit mérite d’être commenté spécialement.
Il y a 29 groupes organisés dont 13 dans le Travancore, composés de frères et sœurs parlant le malayâla, et 16 d’expression anglaise disséminés dans le reste de l’Inde. Puisque les groupes sont si dispersés, nous les avons répartis en quatre circuits.
Un des gradués de Galaad fut désigné pour servir exclusivement comme serviteur de circuit et visiter tous les groupes d’expression anglaise et les proclamateurs isolés. Il a également visité la plupart des groupes d’expression malayâla dans le Travancore, emmenant avec lui un de leurs pionniers pour l’instruire dans le travail de serviteur de circuit et contribuant d’une façon vraiment efficace à l’organisation de l’œuvre dans ce coin de pays.
Pendant une tournée où il a visité douze groupes et une famille isolée, il a couvert environ 1 000 kilomètres en autobus et 130 à pied, ces derniers à travers une jungle épaisse. Souvent il devait traverser des ruisseaux sur un tronc de palmier en guise de pont ou parfois à gué. Il dit qu’il n’est jamais tombé dans l’eau ! Il apprit à manger avec ses doigts, comme un vrai indigène, le riz et le cari servis sur des feuilles de bananier au lieu d’assiettes. Les Hindous se servent rarement d’un couvert ou de vaisselle. Ce frère dut souvent se lever et se mettre en route avant cinq heures du matin pour rejoindre l’autobus en quelque endroit éloigné, ne finissant sa journée que tard dans la nuit, traversant la jungle pour gagner la hutte d’un frère, éclairé par des torches de feuilles de palmier. Les indigènes de Travancore fabriquent avec des feuilles de palmier séchées au soleil et roulées très serrées, des torches longues d’un mètre, qui, lorsqu’elles sont allumées, brûlent doucement d’un feu rouge sombre. Lorsqu’une lumière plus vive est nécessaire, il suffit de décrire avec la torche un rapide mouvement dans l’air et elle commence à flamboyer, éclairant ainsi le chemin.
De cette façon frère Carmichael fit 13 conférences publiques en quatre semaines environ, avec une assistance de 2 144 personnes. Il conduisit des réunions de service dans douze groupes et accompagna les frères et sœurs dans le service. Il termina sa tournée par une assemblée de circuit à laquelle 140 frères et sœurs assistèrent et où il parla à une foule de 800 personnes lors de la conférence publique tenue au milieu de la route principale de la ville où “ la foule se rassembla, remplissant le centre de la ville, les gens se serrant dans les magasins et se hissant sur n’importe quel rebord ”.
Un conducteur éminent de la mission pentecôtiste, ayant entendu parler de la vérité, écrivit à la Société pour demander des publications. Il était perplexe concernant la doctrine de la “ trinité ”. Frère Carmichael et frère Joseph trouvèrent le temps de le visiter, loin dans un secteur reculé. Ils virent qu’il avait déjà appris dans La Tour de Garde qu’on lui avait envoyée que Jésus était “ un serviteur ”, qu’il “ a un Dieu ”, qu’il est “ un sacrificateur ”, qu’il “ plaisait à Dieu ”, qu’il fut “ envoyé ” etc. et par conséquent qu’il ne pouvait être lui-même le Dieu tout-puissant. Cet homme assista à l’assemblée de circuit et y rendit un témoignage émouvant, qui toucha tous les frères et sœurs, témoignage concernant son expérience et sa reconnaissance pour la vérité. Le travail dans les circuits est maintenant organisé sur de meilleures bases et indiscutablement il s’avérera un moyen d’étendre “ de plus en plus ” l’œuvre du Royaume dans ce pays.