Le merveilleux mode d’adoration en Israël
POURRIEZ-VOUS imaginer une petite maison à deux chambres, construite sur un terrain de vingt-trois mètres sur quarante-six mètres environ, et valant deux millions de dollars ? Eh bien ! direz-vous, une maison de cette valeur serait un palais ! Et, si c’était un bâtiment si petit, il devrait être capitonné d’or ! Oui, il le devrait. Cependant, ce n’est pas du tout une fiction de l’imagination. Le glorieux palais de Jéhovah, pareil à une tente, était un tel édifice et fut une réalité. C’était la tente de l’assemblée, le moyen merveilleux pour Israël de se rendre dans la présence de Dieu, dans l’exercice du culte : le tabernacle dans le désert.
L’aspect du tabernacle d’Israël était si resplendissant, son équipement si magnifique, et les détails de sa construction si simples pourtant qu’il n’aurait pu être conçu par l’esprit de l’homme. Cependant, un groupe de critiques du texte biblique déclare : “ Le tabernacle tel qu’il est présenté ici n’a jamais réellement existé. C’est le produit de l’imagination des prêtres. ” Ils prétendent que ces derniers ajoutèrent aux Écritures le récit de la construction du tabernacle, après l’exil babylonien, afin “ d’illustrer une nouvelle conviction théologiquea ”. C’est un refus de reconnaître, non seulement les écrits de Moïse mais encore ceux de Zacharie, car ce dernier prophète parla des jours de ces prêtres comme d’un temps de restauration du véritable culte, non pas de celui d’une “ nouvelle conviction théologique ”. — Zach. 8:1-13.
Contrairement à l’opinion de ces hommes, la propre Parole de Dieu déclare que Moïse reçut le dessin du tabernacle sous inspiration du grand Architecte de l’univers, Jéhovah Dieu lui-même (Ex. 25:9). Le Christ accepta cette déclaration. Plus de cinq siècles après l’exil, par conséquent après que le récit est supposé avoir été altéré, Jésus avait ces mêmes Écritures dans la forme que nous leur connaissons maintenant, et il dit à Jéhovah dans sa prière : “ Ta parole est la vérité. ” (Jean 17:17). Les vrais chrétiens peuvent donc s’appuyer avec confiance sur la description du tabernacle telle qu’elle a été préservée pour nous.
Le tabernacle était si simple dans sa construction que le récit a peu à dire, en vérité, sur la manière dont il devait être dressé, et cette absence même de description a suscité la confusion parmi ceux qui ont essayé de le reconstruire. Certains l’ont représenté comme une tente aux côtés inclinés avec une poutre de faîte au centreb. Mais cette conception exige trop de détails de construction qui ne sont ni mentionnés ni même suggérés dans le récit du texte. D’autres facteurs écartent également comme impossible une telle conception.
CADRES DE PANNEAUX
Le point qui prête le plus à la discussion dans la description du tabernacle est le terme traduit “ planches ” dans la plupart des versions de la Bible. Maintenant, on convient que ce terme doit être rendu par “ cadres ”c (Ex. 26:15, Jé ; AT ; Knox ; The Interpreter’s Bible). The New World Translation of the Hebrew Scriptures, dans ce verset, rend le terme par “ panel frames ” (cadres-panneaux), en écrivant en note au bas de la page : “ Panel frames ”, plutôt que planches, qui auraient été des poutres pleines, et par conséquent, de dimensions et d’un poids lourds. Ces cadres avaient environ soixante-huit centimètres de large sur vingt-deux centimètres d’épaisseur et quatre mètres cinquante-sept de haut ou de long ; ils étaient recouverts d’une épaisse plaque d’or pur. Cela signifie que, s’il s’agissait de “ planches ” pleines, chacune des quarante-six planches pèserait plus de quatre cent cinquante kilosd. Le bâtiment tout entier pèserait ainsi plus de vingt tonnes. Poids excessif !
Il est évident, par conséquent, que ces cadres n’étaient pas pleins, mais fabriqués d’une manière presque semblable à celle d’un châssis de fenêtre moderne. Chaque cadre avait deux tenons à la base qui s’ajustaient parfaitement aux trous creusés dans les socles d’argent, deux socles par panneau. Ces socles étaient des plaques d’argent massif pur pesant environ trente-neuf kilos chacune et servaient de base de soutien pour le bâtiment. Trois parois de l’édifice étaient formées par des cadres-panneaux, mais la paroi orientale, dans son entier, était une tenture finement tissée qui servait d’écran ou de porte. — Ex. 26:17-21, 36 ; 38:27.
À l’extérieur de chaque cadre se trouvaient des anneaux traversés par des barres plaquées d’or qui reliaient ensemble les cadres pour en former une seule paroif. Évidemment, pour simplifier son érection, dix cadres de chaque côté et les six cadres du fond étaient tout d’abord reliés par des barres ou sommet et à la base de chaque section. Il semble que ces barres se rencontraient dans les coins du fond et s’enclavaient en quelque sorte avec les deux montants des coins. Ensuite, les dix cadres formant la moitié avant de la paroi de chaque côté étaient mis en place et reliés pareillement par des barres au sommet et à la base. Puis une simple barre, sur chacun des trois côtés, était insérée dans les anneaux sur toute la longueur de la paroi. Ces barres joignaient les deux sections de la paroi de chaque côté et fermaient les coins d’une façon encore plus sûreg. Le bâtiment entier avait environ quatre mètres cinquante de large et de haut, et treize mètres soixante-dix de long, dimensions extérieures. — Ex. 26:16-18, 22, 26-29.
Placés ainsi côte à côte, les cadres formeraient une double rangée de panneaux tout autour des trois côtés du bâtimenth. Les pièces verticales de chaque cadre, ainsi que celles du cadre voisin, formeraient des piliers en or de cinquante-huit centimètres carrés. Entre ces piliers en or, et chacun d’eux placé dans son magnifique cadre d’or pur, se trouvaient les chérubins, témoignant d’une façon muette mais éloquente que c’était là le lieu de résidence de Jéhovah en Israël. Ces chérubins étaient brodés d’une manière exquise sur la couverture de fin lin retors qui mérite ensuite notre attention.
LES COUVERTURES
Cette couverture était en deux parties, chacune d’elles composée de cinq bandes de mêmes dimensions, jointes ensemble pour former une toile de tente de 9,14 m de long sur 18,80 m de large. L’une de ces tentures recouvrait la charpente, en avant, sur une longueur de 9,14 m ; l’autre, la partie arrière, sur une longueur de 4,57 m et le mur du fond. Puisqu’elles n’avaient que 12,80 m de largeur, elles n’arrivaient pas tout à fait jusqu’au sol de chaque côté du bâtiment ; les bouts ne seraient donc pas touchés par l’humidité du sol. Les bords de ces deux grandes couvertures de tente étaient assemblés par des brides de fil bleu et des agrafes d’or. Comme elles étaient en deux parties, elles étaient plus faciles à manipuler quand on dressait ou démontait le tabernacle lorsque les Israélites étaient en marche. Les chérubins étaient ajustés de telle façon dans le modèle des tentures que, lorsque ces dernières étaient en place au-dessus de la charpente, chaque chérubin se trouvait dans une ouverture de la paroi, comme encadré dans une fenêtre, en train de regarder à l’intérieur pour ainsi direi. — Ex. 26:1-6.
Pour protéger cette élégante couverture de lin des ravages du soleil et de la pluie, on fit trois autres couvertures extérieures. L’une d’elles, en poil de chèvre, sans doute tissée d’une manière très serrée, avait probablement l’éclat du satin ; elle servirait de matelas pour les autres couvertures en peaux de béliers et en peaux de phoques. Il est intéressant de noter que les dimensions ne sont données que pour la couverture extérieure en poil de chèvre ; elle recouvrait la couverture de lin, la dépassant de chaque côté de 46 cm. Malgré cela, la couverture de tente en poil de chèvre, comme celle en lin, ne toucherait pas tout à fait le solj.
Cependant, les deux couvertures extérieures étaient sans doute faites pour descendre jusqu’à terre et le tout a dû être maintenu solidement en place par des agrafesk et des cordes, peut-être cousues dans les coutures des bandes qui composaient les différentes couvertures de la tente. Un autre trait particulier de ces trois couvertures extérieures, c’était l’étroite bande supplémentaire de la moitié avant de la couverture. Cette moitié de la couverture se composait de six bandes par rapport aux cinq bandes composant la moitié avant de la couverture en lin. Cette sixième bande était pliée en deux et était employée pour faire saillie sur le devant du tabernacle et former une sorte de petit dôme ou porche. — Ex. 26:7-14.
LES DEUX CHAMBRES
Le tabernacle était divisé en deux chambres par un rideau d’un tissu semblable aux couvertures en lin. Il était également brodé de chérubins, les matières employées étant le fil bleu, la laine teinte en pourpre rougeâtre et le tissu écarlate. Ce rideau était suspendu sous les agrafes de la couverture de lin à quatre colonnes d’or majestueuses. La première chambre du bâtiment aurait, par conséquent, 9,14 m de long et la seconde serait un cube parfait de 4,57 m. À l’intérieur de la seconde chambre se trouvait le meuble le plus précieux de tout le palais. — Ex. 26:31-33.
Devant, et à l’extérieur, servant d’entrée, il y avait l’écran mentionné au début. Il était suspendu à cinq magnifiques colonnes d’or qui reposaient sur cinq socles de bronze (Ex. 26:37). Une autre tenture, semblable au rideau et à l’écran, formait la porte du parvis dans laquelle se trouvait le palais. Cette entrée avait 9,14 m. de largel. Toutes les colonnes et leurs socles dans le parvis étaient de bronze éclatant. — Ex. 27:9-18.
Quel spectacle impressionnant ce magnifique temple dans le désert a dû être pour les Israélites dans l’exercice de leur culte ! Et comme nous devrions être reconnaissants, en tant que bénéficiaires du Récit inspiré, de savoir que sa description a été préservée fidèlement pour notre instruction ! Que nous le représentions clairement ou non dans la reconstruction, nous savons qu’il ne fut pas une fiction, car s’il en était ainsi, notre espérance serait vaine. Cela ressort avec certitude des paroles de l’apôtre Paul qui décrit le tabernacle comme une réalité et dit ensuite : “ C’est là (la première tente) une figure pour la période actuelle ; sous son régime on offre des dons et des sacrifices (...) Mais le Christ, lui, survenu comme grand prêtre (...) entra une fois pour toutes dans le sanctuaire, non pas avec du sang de boucs et de jeunes taureaux, mais avec son propre sang, nous ayant acquis une rédemption éternelle. ” — Héb. 9:9-12, Jé.
Les critiques du texte biblique, privés de vision, peuvent s’en moquer et le discréditer, mais les véritables chrétiens croient avec Jésus : “ Ta parole est la vérité. ”
[Notes]
a The Interpreter’s Bible, tome I, p. 1027.
b Par exemple la reconstruction de Fergusson, Dictionnaire biblique de Smith (angl.), tome IV, p. 3197.
c Harper’s Bible Dictionary, p. 722. A New Standard Bible Dictionary, p. 880.
d A New Standard Bible Dictionary, p. 880.
e Avoirdupois weight (pour l’usage courant) ou 115 livres troy (pour les matières précieuses) (Ex. 38:31, NW, note au bas de la page “ c ”). Puisque la longueur (34 cm environ) et la largeur (23 cm environ) de ces plaques étaient déterminées par la dimension des cadres de panneaux qu’elles supportaient, laissant un trou pour le tenon de environ 6,4 × 7,6 × 15,2 cm, leur hauteur n’aurait pu être de beaucoup supérieure à 6,4 cm. Les autorités qui indiquent pour ces socles une hauteur d’environ un coude (45,70 cm) ne tiennent pas compte du poids maximum de un talent fixé pour chacun.
f Dictionnaire biblique de Hasting (angl.), tome IV, p. 660.
g Commentary de Cook sur l’Exode, p. 375. Cependant, il affirme imprudemment que les barres se trouvaient à l’intérieur de la charpente.
h Dictionnaire biblique de Hasting (angl.), tome IV, p. 661, illustration.
i Ibid.
j Bien que sa dimension soit exactement la même que la mesure de haut en bas des deux côtés de la charpente, il faut tenir compte des barres s’adaptant à l’extérieur du cadre et qui augmenteraient nécessairement quelque peu cette mesure générale. Kennedy (ibid., p. 661) calcule la largeur de 23 cm de la paroi comme comprenant les barres (environ 15 cm pour les cadres et 8 cm pour les barres).
k Ibid., p. 662.
l En décrivant les tentures qui servaient de clôtures de 2,28 m de haut tout autour du parvis, Moïse attribua une colonne pour 2,28 m d’étoffe. C’est ainsi qu’il parla de vingt colonnes de chaque côté et de dix colonnes à chaque extrémité. Ainsi les poteaux des coins n’étaient comptés qu’une seule fois chacun et le nombre total des colonnes était de soixante. Cela signifie que la porte pour entrer dans le parvis était suspendue en réalité à cinq colonnes. Ibid., p. 657.