De quelle inspiration est la Science Chrétienne ?
LA SCIENCE CHRÉTIENNE est connue dans le monde entier. Dans les gares, dans les kiosques à journaux et les bibliothèques publiques, on peut voir, exposées aux regards des passants, les publications qu’elle édite ; dans de nombreuses villes, elle ouvre des salles de lecture en des lieux bien choisis, pour que les gens puissent aisément, dans le calme, venir méditer sur ses publications. Le journal The Christian Science Monitor, diffusé dans le monde entier, joue un rôle particulièrement important. Non seulement son tirage est impressionnant, mais parmi ses abonnés de toutes sortes, on compte plus de 4 500 directeurs de journaux.
Cependant, la plupart des gens ne connaissent rien de la Science Chrétienne, sinon qu’elle fut fondée vers la fin du dix-neuvième siècle par une certaine Mary Baker Eddy. Toutefois, d’autres personnes ont peut-être eu l’occasion de s’entretenir avec des Scientistes Chrétiens, et s’ils ont parlé de leurs croyances, on conçoit que de telles personnes aient pu être quelque peu déconcertées.
Prenons un exemple : Quoique nous nous apercevions journellement de la méchanceté qui se commet dans le monde, la doctrine de la Science Chrétienne affirme qu’en réalité le mal n’existe pas. Elle déclare aussi que la mort n’est qu’une illusion et, bien que la créature semble morte, en réalité elle ne l’est pas. Le mal physique lui-même, bien qu’il puisse faire tressaillir de douleur, n’est qu’un fruit de l’imagination ; à la vérité, il n’existe pas. Ces explications nous amènent à nous poser les questions suivantes à propos de la Science Chrétienne : Comment cette religion peu commune s’est-elle développée ? Où Mary Baker Eddy a-t-elle puisé ses enseignements, uniques en leur genre ? Ses doctrines sont-elles chrétiennes ?
DES ÉCRITS INSPIRÉS
Il est presque impossible de dissocier Mary Baker Eddy de la Science Chrétienne, car ses écrits sont le fondement même de la religion des Scientistes Chrétiens. L’ouvrage le plus répandu de Mme Eddy, qui est en même temps le principal manuel de l’Église, est Science et Santé avec la Clef des Écritures, bien qu’on fasse beaucoup de cas aussi d’un autre de ses ouvrages, plus petit, Unity of Good (L’unité du Bien). Mme Eddy écrivit encore le Manual of the Mother Church (Manuel de l’Église Mère), contenant les règlements et ordonnances qui régissent les adeptes de la Science Chrétienne. Parmi ses autres ouvrages, que les Scientistes Chrétiens fidèles conservent précieusement, citons Retrospection and Introspection, une autobiographie, Miscellaneous Writings 1883-1896 (Écrits divers) et une petite brochure, No and Yes (Non et Oui).
D’après Mme Eddy, ces ouvrages furent divinement inspirés : “Les œuvres que j’ai écrites sur la Science Chrétienne, affirma-t-elle, contiennent la Vérité pure.” “Je fus un scribe soumis à des ordres ; et qui peut s’abstenir de transcrire ce que Dieu rédigea ?” À propos des règlements et ordonnances de l’Église, elle écrivit : “Ils furent avancés par une force qui ne nous appartient pas, furent écrits à des dates différentes, quand les circonstances le demandaientb.”
Même aujourd’hui, les Scientistes Chrétiens révèrent les ouvrages de Mary Baker Eddy comme la Parole même de Dieu. Dans son édition de janvier 1961, la publication officielle de l’Église, The Christian Science Journal, déclarait : “Mme Eddy ne fut pas seulement une personne qui écrivit sur les choses de Dieu. Sa découverte fut la manifestation même de ces choses. C’est pourquoi sa parole a force de loi, son œuvre est infaillible et ses écrits sont inspirés. Chaque page de ses ouvrages fut dictée par Dieu ; chaque ligne rayonne de gloire ; chaque ordonnance, énoncée dans le Manuel, est donnée par Dieu et demande qu’on la suive. D’éternité en éternité, cette Science continuera de se développer au fur et à mesure qu’elle rayonnera d’un éclat toujours plus vif.”
EXALTATION D’UNE FEMME
Ce fut vers la fin du dix-neuvième siècle que les disciples de Mary Baker Eddy commencèrent à l’acclamer comme messagère de Dieu. “Quelle carrière triomphante pour une femme !, s’exclamait The Christian Science Journal de novembre 1885. Oserions-nous dire qu’elle n’est pas envoyée par Dieu au monde, au même titre que n’importe quel personnage des Écritures saintes ?” La considération qu’on lui accordait, se voit encore dans une lettre qu’on lui adressa et qui commence ainsi : “Chère Mère : Bénie entre toutes les femmes ! Oh ! Comme je voudrais être assis, à portée de votre voix pour entendre la vérité qui vous vient d’en hautc !”
En harmonie avec ce cri d’admiration, il est intéressant de noter que, dans l’un des chapitres de la troisième édition de Science et Santé, 1881, Dieu était appelé “Mère” ; à la page 16 des éditions utilisées couramment aujourd’hui, Mme Eddy rend le Notre Père de la façon suivante : “Notre Père-Mère Dieu, tout harmonieux, Unité adorable. Ton règne est venu ; Tu es toujours présent.” N’est-il pas remarquable que Mme Eddy ait accepté aussi le titre de Mère et que dans les éditions antérieures à 1903, du Manuel, il ait été stipulé qu’aucun autre membre de l’Église ne devait recevoir ce titre ?
Toutefois, cette interdiction se prêtant au ridicule, une correction fut apportée dans le Manuel, de sorte que l’article XXII se lit ainsi : “Il est du devoir des Scientistes Chrétiens de renoncer au mot mère et de le remplacer par Conducteur.” Mais, afin de garder sa position prééminente, Mme Eddy ordonna aux “membres de cette Église de n’appeler Conducteur” aucun autre membre “quand ce terme est employé en rapport avec la Science Chrétienne”. On comprend que les Scientistes Chrétiens aient de la peine à concilier cette ordonnance avec le commandement de Jésus : “Ne vous faites pas non plus appeler ‘conducteurs’, car un seul est votre Conducteur, le Christ.” — Mat. 23:10, MN.
Une autre initiative qui fut prise en 1895, visiblement pour assurer la prééminence de Mme Eddy, fut de supprimer les pasteurs pour les remplacer par de simples lecteurs. Ainsi, aux réunions et aux cultes de la Science Chrétienne, qui se tiennent le mercredi soir et le dimanche, les lecteurs se contentent de lire des passages de la Bible et des extraits de Science et Santé avec la Clef des Écritures. Il leur est interdit par le Manuel de faire aucune “remarque interprétative de la LEÇON-SERMON” ou de faire une conférence biblique. Par suite de cette restriction, toute l’attention se concentre sur ce que dit Mary Baker Eddy. Et pour exalter encore plus cette dernière, le Manuel recommande aux “Lecteurs de SCIENCE ET SANTÉ AVEC LA CLEF DES ÉCRITURES, avant de lire des passages de cet ouvrage, d’annoncer à haute et intelligible voix le titre entier du livre et de citer le nom de l’auteur”, et cela à chaque culte.
Il est intéressant de noter qu’en raison de cette façon de faire, le nom de Mme Eddy apparaît sur presque toutes les pages des publications religieuses de la Science Chrétienne. Indubitablement, cette femme est considérée comme l’enseignant de tous les Scientistes Chrétiens. Mais sur quel passage des Écritures se fonde-t-on pour accorder une telle importance à une femme ? Un apôtre inspiré de Jésus-Christ n’a-t-il pas écrit : “Je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni d’exercer l’autorité sur l’homme.” Cependant, jusqu’à notre époque, des femmes continuent de remplir de nombreuses fonctions d’enseignants, et l’une d’elles, Mme Helen Wood Bauman, occupe actuellement le poste le plus élevé dans l’Église, en qualité de présidente de The Mother Church à Boston. — I Tim. 2:11, 12, MN.
CE QUI LUI ARRIVA SUR LE PLAN SPIRITUEL
Toutefois, les Scientistes Chrétiens tentent de justifier l’importance qu’ils accordent à Mme Eddy, en alléguant pour excuse qu’elle n’était pas une personne ordinaire mais qu’elle avait reçu l’inspiration du ciel. Mme Eddy elle-même écrit dans Retrospection and Introspection, à propos de ces relations avec le ciel :
“À l’âge de huit ans environ, j’entendis à maintes reprises une voix qui m’appelait distinctement par mon nom (...). Je pensais que c’était maman et, parfois, j’allais la trouver, la suppliant de me dire ce qu’elle voulait. Elle me répondait invariablement : ‘Rien, mon enfant. Qu’est-ce que cela signifie ?’ (...) Un jour, ma cousine Mehitable Huntoon nous rendit visite ; j’étais assise sur une petite chaise, à côté d’elle, dans la même chambre que grand-mère, quand la voix m’appela de nouveau, en criant si fort que Mehitable l’entendit.”
La jeune Mary Baker continua d’être sensible à l’influence des esprits, ainsi que Sibyl Wilbur le note dans sa biographie ratifiée par l’Église Scientiste : “Les relations de Mary Baker avec les esprits continuèrent d’être sérieuses et exceptionnelles comme les ‘Voix’ qu’elle avait entendues.” Mais afin de bien comprendre la nature de ce qui lui arriva, il est nécessaire de connaître les événements qui se déroulaient en ce temps-là.
Mary Baker naquit à Bow, New Hampshire, en 1821 ; alors qu’elle était encore une jeune femme, les habitants de la Nouvelle-Angleterre se passionnaient pour la question du spiritisme. “Les médiums surgissaient de partout, raconte Sibyl Wilbur, et on croyait communément à la guérison des maladies grâce au diagnostic d’un voyant et à l’hypnotisme.” Après la mort de son premier mari, George Washington Glover, en 1844, Mary entra en relations étroits avec des spirites. “Elle se joignit pendant des années à des spirites, reconnaît Sibyl Wilbur, et assistait parfois aux séances.”
Bien qu’on s’efforce, dans les milieux autorisés, à minimiser les rapports que Mary Glover entretint de bonne heure avec le spiritisme, Georgina Milmine affirme, en 1907, dans une biographie bien documentée :
“Il y a des gens encore en vie qui se rappellent très nettement l’engouement qui se manifestait pour le spiritisme à Tilton, et qui furent témoins des manifestations médiumniques de Mme Glover. Une femme, déjà âgée, se souvient d’une nuit passée en compagnie de Mme Glover, nuit où son repos fut constamment troublé par des coups étranges et les fréquentes déclarations de Mary qui annonçait l’apparition des différents esprits au fur et à mesure qu’ils allaient et venaient.”
Et, dans une déclaration sous serment, une certaine Mme Richard Hazeltine raconta :
“Mme Glover nous a dit, alors que nous étions réunis en cet endroit-là, qu’il était impossible qu’elle fût dirigée, dans le monde des esprits, par quelqu’un d’autre que l’un des apôtres du Christ et Jésus-Christ, étant donné le pouvoir spirituel supérieur qu’elle possédait et la pureté de sa vie. Quand elle entrait en transe et communiquait les renseignements qui lui parvenaient, elle disait qu’ils étaient transmis par son intermédiaire en tant que médium, par l’esprit d’un des apôtres ou de Jésus-Christ.”
Lors d’un séjour qu’elle fit chez une certaine Mme Sarah Crosby, au cours de l’été de 1864, l’ex-Mme Glover, devenue Mme Mary Patterson après avoir épousé, en 1853, le Dr Daniel Patterson, renouvela ses exploits en tant que médium spirite. Toutefois, cherchant à persuader les gens que Mme Patterson ne participait pas directement au spiritisme, Sibyl Wilbur essaie de justifier sa conduite en disant que Mary s’amusait seulement, faisait semblant ; voici ce qu’elle dit, dans sa biographie approuvée par l’Église Scientiste :
“Mme Patterson imagina et monta une mystification qui était parfaite quoique innocente. Un jour, d’après le récit de Mme Crosby, alors qu’elles étaient assises l’une en face de l’autre aux deux bouts de la table, dans la grande chambre des enfants, Mme Patterson se renversa subitement sur sa chaise, trembla de la tête aux pieds, ferma les yeux et se mit à parler d’une voix profonde, caverneuse. La voix prétendait être celle d’Albert Baker [un frère de Mary, décédé] (...). Mme Patterson espérait que Mme Crosby s’apercevrait vite de la simulation et en rirait avec elle. Il n’en fut rien (...). [Aussi], avec une gaieté rare chez elle, Mme Patterson poursuivit-elle la mystification. Le lendemain, elle feignit d’entrer en ‘transe’ une seconde fois.”
Il est vrai que, plus tard, Mary Baker Eddy nia vigoureusement que sa ‘Science eût quelque rapport avec le spiritisme et, en fait, elle consacra un chapitre de Science et Santé au sujet “La Science Chrétienne contre le spiritisme”. Toutefois, elle se reconnaît capable de produire les mêmes résultats que les spirites, comme vous le constaterez dans les commentaires suivants qu’elle fit dans Science et Santé, seconde édition anglaise, 1878, page 166 :
Il y a une question simple dont nous parlerons ; l’opinion courante d’après laquelle nous serions un spirite ou médium (...). Mais, nous n’avons jamais été spirite ; nous n’avons jamais été médium, et nous ne pourrions jamais l’être, et nous n’avons jamais reconnu l’être. Nous avons expliqué aux gens qui se disent spirites comment leurs signes et prodiges s’accomplissaient, et l’avons démontré en faisant nous-mêmes ces signes et ces prodiges ; mais nous avons dit en même temps : Ce n’est pas là l’œuvre des esprits et je ne suis pas médium.”
LA NAISSANCE DE LA SCIENCE CHRÉTIENNE
Mais en dépit des prétentions de Mme Eddy, la Science Chrétienne est inséparablement liée à des phénomènes surnaturels de nature spirite. On le voit mieux encore quand on examine les événements qui eurent lieu juste avant 1866, année que Mme Eddy désigne officiellement comme étant celle de sa découverte de la Science Chrétienne.
L’invalidité physique qui la frappait s’étant aggravée peu à peu, en 1862 Mme Patterson chercha et découvrit en dernier ressort un guérisseur faiseur de miracles, le Dr Phineas P. Quimby, de Portland, dans le Maine. “Peu importait que Quimby fût un hypnotiseur, ou un spirite, ou qu’il transmît des courants magnétiques, écrit Sibyl Wilbur. L’important était qu’il guérissait.” Mme Patterson alla donc le trouver et la biographie qu’elle approuva personnellement raconte ce qui se passa : “Peu à peu il fit opérer le charme de l’hypnotisme et, sous cette action, elle laissa échapper le fardeau de la souffrance (...). Quimby lui-même fut étonné de la soudaineté de sa guérison.”
À la suite de cette guérison, Mme Patterson devint une adepte fervente de Quimby. “Elle parlait quimbyisme à l’exclusion de tous les autres sujets”, est-il rapporté dans la biographie précitée. Elle s’appliqua minutieusement à l’étude des écrits personnels de Quimby qui furent présentés plus tard dans l’ouvrage The Quimby Manuscripts, et défendit le don de guérison surnaturel qu’il possédait, l’attribuant à “une sagesse supérieure, qui peut expliquer une science non comprised”. Mais, plus tard, quand on s’aperçut que son ouvrage Science et Santé reproduisait les idées contenues dans les manuscrits de Quimby, elle nia les lui avoir empruntées et parla de lui en termes de mépris, comme d’un hypnotiseur ignorant.
Après la mort de Quimby, en 1866, et au cours des années qui suivirent, où elle écrivit la première édition de Science et Santé, Mme Patterson continua de s’associer étroitement avec des spirites. C’est vers cette époque-là que son second mari et elle se séparèrent définitivement, et elle habita tour à tour avec les Craft, les Webster, Mlle Bagley et les Wentworth, tous spirites. Alors qu’elle séjournait chez les Webster, elle fit connaître son art de guérir dans le journal des spirites, la Banner of Light.
Finalement, en 1875, elle fut en mesure de faire imprimer ses écrits et, à la page quatre de la première édition anglaise de Science et Santé, elle déclara : “En 1864, nous découvrîmes pour la première fois que les malades pouvaient être guéris par l’application de la science à l’esprit.” Mais, dans des éditions plus récentes, elle changea la date ; elle la fixa à 1866, prétendant avoir été guérie miraculeusement cette année-là.
La Science Chrétienne était donc née mais, pendant un certain temps, il ne semblait pas qu’on en parlerait beaucoup. Quand Mme Eddy organisa pour la première fois l’Église du Christ, Scientiste, en 1879, il n’y avait que vingt-six membres. Des conflits de personnalité et des malentendus mettaient obstacle au développement. En 1882, à l’âge de soixante et un ans, Mme Eddy alla habiter Boston ; elle n’avait alors qu’une poignée de partisans, dont l’un d’eux était son troisième mari, Asa Eddy, qu’elle avait épousé cinq ans plus tôt. M. Eddy mourut cet été-là et, peu de temps après, l’horizon commença à s’éclaircir pour le mouvement de la Science Chrétienne.
En 1885, un certain M. James Henry Wiggin, personnage en vue dans les cercles littéraires de Boston, fut engagé pour châtier et perfectionner le style, guindé et gauche, de Science et Santé. Mme Eddy venait de modifier la présentation de son manuel ; elle avait ajouté des chapitres et supprimé des passages ; le style étant ainsi épuré, le livre commença alors à se vendre. La religion de Mme Eddy se développa d’une façon extraordinaire. À l’époque de sa mort, survenue en 1910 à l’âge de quatre-vingt-neuf ans, il y avait des dizaines de milliers de membres qui s’étaient joints à 1 247 églises secondaires. Depuis, ce mouvement a pris une ampleur considérable. Bien qu’il soit difficile de fixer le nombre des Scientistes Chrétiens, on rapportait, il n’y a pas longtemps, qu’il s’élevait à environ 367 570, dont 80 pour cent habiteraient les États-Unis.
EST-CE UNE RÉVÉLATION DE DIEU ?
Malgré les preuves assez concluantes d’après lesquelles Mme Eddy a emprunté nombre de ses idées à Quimby, et que ses écrits ont été sérieusement corrigés par Wiggin, les Scientistes Chrétiens soutiennent néanmoins qu’elle fut inspirée de Dieu. Ils croient que les voix qu’elle entendit et ce qui lui arriva sur le plan spirituel venaient de Dieu. Mais est-ce vrai ? Les enseignements qu’elle reçut sont-ils en accord avec la Parole de Dieu, la Bible ? Nous allons le voir.
En premier lieu, quel était l’enseignement de Mme Eddy au sujet de Dieu ? Dans sa première brochure, The Science of Man (La Science de l’Homme), elle déclarait : “Jéhovah n’est pas une personne. Dieu est un principe.” “Le point de départ de la Science divine, écrivit-elle à la page 275 de Science et Santé avec la Clef des Écritures, est que Dieu, Esprit, est Tout-en-tout, et qu’il n’y a pas d’autre puissance, d’autre Entendement, — que Dieu est Amour, et partant, Il est Principe divin.”
Pour appuyer cette croyance, Mme Eddy écrivit dans son Unity of Good (L’unité du Bien) : “La vérité est DIEU.” “La vie est DIEU.” “L’esprit est DIEU.” “Toute la question se résume ainsi : DIEU est Tout, et DIEU est Esprit ; par conséquent, l’Esprit seul existe ; il n’y a donc pas de matière.” Quelques pages plus loin, elle raisonnait ainsi : “DIEU, étant partout, il s’ensuit que la mort ne peut être nulle part ; parce qu’il n’y a pas de place laissée pour elle.” À la page 61, elle aboutit à cette conclusion : “Je comprends que l’homme soit aussi défini et éternel que DIEU, et que l’homme coexiste avec DIEU.”
C’est ainsi que nous lisons, aux pages 475, 476 et 486 de Science et Santé avec la Clef des Écritures :
“L’homme n’est pas matière ; il n’est pas composé de cerveau, de sang, d’os et d’autres éléments matériels (...). L’homme est spirituel et parfait (...), on doit le comprendre ainsi dans la Science Chrétienne. (...) L’homme est incapable de pécher, d’être malade, et de mourir. L’homme réel ne saurait s’écarter de la sainteté (...). Dans la Science divine, Dieu et l’homme réel sont inséparables en tant que divin Principe et idée.” “En réalité l’homme ne meurt jamais.”
Mais que dire de nos cinq sens : la vue, le toucher, l’odorat, le goût et l’ouïe ? Comment Mme Eddy les explique-t-elle ? À la page 477, elle écrivit :
“Pour les cinq sens corporels, l’homme semble être matière et entendement réunis ; mais la Science Chrétienne révèle l’homme comme étant l’idée de Dieu, et déclare que les sens corporels sont des illusions mortelles et erronées. La Science divine montre qu’il est impossible à un corps matériel, bien qu’il soit mêlé avec la strate supérieure de la matière, nommée à tort entendement, d’être l’homme.”
Pourtant, dans la Bible, dans Genèse 2:7 (Glaire et Vigouroux), il est écrit : “Le Seigneur [Jéhovah, AC] Dieu forma donc l’homme du limon de la terre, et il souffla sur son visage un souffle de vie, et l’homme fut fait âme vivante.” Comment Mme Eddy explique-t-elle ce verset de la Bible ? À la page 524 de son manuel, elle le cite et pose ensuite la question : “Cette addition à Sa création [l’homme] est-elle réelle ou irréelle ? Est-ce la vérité, ou est-ce un mensonge ?” Elle répond : “Ce ne peut être qu’un mensonge, car aussitôt Dieu maudit la terre.” Elle repousse ainsi la déclaration formelle de la Bible qui s’accorde avec la science établie : “Le premier homme vient de la terre et il est fait de poussière.” — I Cor. 15:47, MN.
On voit donc que Mme Eddy repoussait l’enseignement biblique d’après lequel Adam et Ève étaient des humains parfaits, créés par Dieu, mais qui péchèrent plus tard. “Les mortels ne sont pas des enfants déchus de Dieu, écrivit-elle. Ils n’ont jamais eu un parfait état d’être, qui pourra subséquemment être regagnée.” Alors, devons-nous supposer que Mme Eddy repoussait aussi le sacrifice de la rançon de Jésus-Christ ? Elle ne laisse aucun doute à ce sujet, car elle affirma : “Le sang matériel de Jésus n’était pas plus efficace à purifier du péché au moment où il fut versé sur le ‘bois maudit’, que lorsqu’il coulait dans ses veines alors qu’il était occupé chaque jour des affaires de son Pèref.”
UNE DOCTRINE PAÏENNE ET PEU SCIENTIFIQUE
Comme ces enseignements sont différents de la Parole de Dieu, la Bible ! “Dieu a fait les hommes droits”, y est-il écrit (Eccl. 7:29 ; Deut. 32:4, 5). Oui, Adam et Ève furent créés parfaits, mais ils péchèrent par la suite et transmirent le péché à leurs descendants. Voici ce que la Parole de Dieu dit à ce sujet : “Par un seul homme le péché est entré dans le monde et la mort par le péché, et (...) ainsi la mort s’est étendue à tous les hommes, parce qu’ils ont tous péché.” (Rom. 5:12, MN ; 3:23). Toutefois, à cause de son grand amour, “Dieu a envoyé son Fils dans le monde, (...) pour que le monde [des humains obéissants] soit sauvé par lui”. Mais pour effectuer cette rédemption, Jésus fut obligé de verser son sang, car, conformément à la loi de Dieu, “sans effusion de sang il n’y a pas de pardon”. — Jean 3:17 ; Héb. 9:22, MN.
Vous pouvez donc noter que Jean, apôtre chrétien, ne dit pas que l’homme est “parfait” et “inaccessible au péché” et que ‘le sang de Jésus ne peut purifier du péché’. Il écrivit plutôt, en harmonie avec la Parole inspirée de Dieu : “Le sang de Jésus, son Fils, nous purifie de tout péché. Si nous déclarons : ‘Nous n’avons pas de péché, nous nous abusons nous-mêmes et la vérité n’est pas en nous.’” — I Jean 1:7, 8, MN.
Il est bien évident que le raisonnement nébuleux de Mme Eddy s’effondre rapidement devant la vérité de la Bible. Quelle philosophie creuse, antibiblique, que celle qui proclame que “la vérité est DIEU”, ou que ‘Dieu est partout’ ! Jéhovah est un Dieu personnel possédant une intelligence et un pouvoir suprêmes. C’est lui, et non la vérité abstraite, inanimée, qui créa l’homme. À maintes reprises, la Bible attribue une personnalité et une position à Dieu. Par exemple, l’apôtre Paul écrivit que Jésus est monté “dans le ciel lui-même, afin de paraître (...) devant la personne de Dieu”. — Héb. 9:24, MN.
Puisque la Bible dit que “Jéhovah, notre Dieu, est seul Jéhovah”, qu’il “nous a faits, et ce n’est pas nous”, comment l’homme peut-il “coexister avec DIEU” ? La Bible montre que c’est une chose impossible, de même qu’elle repousse l’enseignement de Mme Eddy qui déclare qu’“en réalité l’homme ne meurt jamais”. La déclaration pure et simple que Dieu fit au pécheur Adam était celle-ci : “Tu mourras certainement” si tu désobéis. Et Adam mourut effectivement. — Deut. 6:4, AC ; Ps. 100:3, Da ; Gen. 2:17, AC.
Quel blasphème d’essayer d’expliquer le péché, la maladie et la mort par un raisonnement peu scientifique, en disant que les sens merveilleux de l’homme sont “des illusions mortelles et erronées”, et que “l’homme n’est pas composé de cerveau, de sang, d’os et d’autres éléments matériels” ! L’homme est une création merveilleuse de Dieu, comme le psalmiste David le chantait : “Je te célébrerai de ce que j’ai été fait d’une étrange et admirable manière.” Il est vrai que l’homme a déchu considérablement de sa position originelle, mais bientôt, dans le nouvel ordre de Dieu, les humains qui recevront les bienfaits du sacrifice rédempteur de Jésus, seront restaurés à la perfection humaine. — Ps. 139:14, Da ; Apoc. 21:4.
La Science Chrétienne repousse cette vérité. Ses efforts sont dirigés vers la guérison des maux physiques en enseignant que la douleur, comme toute existence matérielle, est irréelle, imaginaire. Mais cet enseignement ne vient pas de Dieu ; il n’est pas appuyé par la Parole de Dieu, la Bible, ou par les témoignages scientifiques. Il est donc clair que Mme Eddy a dû être inspirée par les forces spirituelles mauvaises qui cherchent à aveugler les gens quant à la vérité, et contre l’influence desquelles la Parole de Dieu nous met nettement en garde. — Deut. 18:9-12 ; Gal. 5:19-21 ; Apoc. 21:8.
[Notes]
a Miscellaneous Writings 1883-1896, pages 311 et 148.
b Miscellaneous Writings 1883-1896, pages 311 et 148.
c Miscellaneous Writings 1883-1896, page 415.
d Courier de Portland, 7 novembre 1862.
e Science et Santé avec la Clef des Écritures, page 476 et 25.
f Science et Santé avec la Clef des Écritures, page 476 et 25.