Je reste attaché à l’organisation de Jéhovah
Par John Barr
NOUS sommes en juin 1986; me voici à la dernière étape de mon voyage dans mon pays, quittant Glasgow pour Aberdeen. Tandis que l’avion gagne de l’altitude au-dessus de la campagne écossaise traversée par les calmes méandres de la Clyde, mes pensées se reportent quatre-vingts ans en arrière, à Bishopton, un petit village niché quelque part en amont du fleuve.
C’est là qu’en 1906 ma grand-mère, Emily Jewell, commença à lire le livre de Charles Russell, Le divin Plan des Âges. Sa lecture lui a ouvert les yeux: il était incontestable que la Bible n’enseigne pas la doctrine de l’enfer. Bientôt ses deux filles d’âge adulte, Bessie et Emily (laquelle devint ma mère), ont vu elles aussi la lumière de la vérité percer le brouillard dans lequel les avait plongées, avec ses fausses doctrines, l’Église libre unifiée d’Écosse. En 1908, grand-mère s’est fait baptiser pour signifier son vœu de servir Dieu, et ses filles n’ont pas tardé à l’imiter.
Mon père assumait une fonction dans cette Église à Bishopton. Il avait toujours eu du mal à accepter la doctrine de la Trinité; le ministre du culte a donc proposé de prononcer un sermon spécialement à son intention un dimanche. Il ne pouvait mieux trouver! Sa parodie d’explication a achevé de convaincre mon père de la fausseté de cet enseignement. Il a quitté l’Église et s’est fait baptiser en 1912 pour démontrer qu’il s’était voué à Jéhovah. Peu après, mes parents et leurs deux premiers enfants, Louie et James, ont déménagé pour Aberdeen, plus au nord, où je suis né en 1913.
L’avion amorce à présent sa descente vers les collines, les rivières et les vallées qui furent le paysage de mon enfance. Je suis encore plongé dans mes souvenirs de cette époque et, notamment, des efforts que firent mes parents pour nous élever, mon frère, ma sœur et moi, “dans la discipline et l’éducation mentale de Jéhovah”. (Éphésiens 6:4.) Par ce magnifique matin ensoleillé, je remercie Jéhovah de m’avoir donné des parents comme les miens. Je sais que si je suis constamment resté attaché à l’organisation de Jéhovah, mon éducation y a contribué.
La valeur d’une éducation précoce
Nous avons toujours formé une famille heureuse et unie. Si d’aventure mon père et ma mère avaient une divergence d’opinions, ils s’efforçaient de ne jamais nous le laisser voir. Ainsi, non seulement ils nous ont inculqué le respect des parents, mais également ils ont fait de notre foyer un havre de paix et de sécurité.
Mes plus beaux souvenirs sont ceux des soirées que nous passions en famille. Nous savions nous distraire avec peu, par exemple chanter en nous accompagnant d’un instrument, ou bien jouer à des jeux de société comme le Monopoly. En outre, que mon père eût beaucoup de travail ou non, il ne manquait jamais de nous accorder du temps, chaque jour ou presque, pour lire à voix haute soit la Bible, soit des publications de la Société, ou encore d’autres livres d’un genre distrayant ou plus sérieux. Grâce à tout cela, nous avons grandi dans une famille étroitement unie.
À cette époque reculée, nous étions dans le nord de l’Écosse la seule famille “dans la vérité”. De ce fait, notre foyer est devenu bien connu de beaucoup de représentants itinérants de la Société Watch Tower (alors appelés pèlerins), parmi lesquels Albert Lloyd, Herbert Senior et Fred Scott. Certains, comme frère Van Amburgh et frère Macmillan, venaient même du siège de la Société à Brooklyn (États-Unis). Leurs visites furent autant de jalons qui ont marqué mon enfance.
Aujourd’hui encore je remercie mes parents d’avoir su si bien manifester l’hospitalité, ce qui a enrichi notre vie de famille et m’a aidé, même tout jeune, à mieux comprendre ce qu’est la famille internationale des frères. Les parents peuvent faire tant pour que se créent des liens d’amour chaleureux entre leurs enfants et cette famille mondiale de frères.
Un obstacle à surmonter
Au début de l’adolescence, je suis devenu de plus en plus timide et renfermé. Plus les années passaient, plus j’avais de mal à aller vers les autres et à engager la conversation. Ma timidité me causa un sérieux handicap dans de nombreux domaines, mais surtout lorsque j’ai dû démontrer ma foi en proclamant la bonne nouvelle du Royaume.
Peu après la Première Guerre mondiale, ma grand-mère et ma mère devinrent les premiers Témoins d’Aberdeen à prendre part au ministère de maison en maison. Nous, les enfants, remettions des tracts. Par contre, quand il fut question d’aller trouver les gens chez eux, eh bien... ce fut autre chose! Voilà qui exigeait de gros efforts! Mais finalement j’y suis arrivé. Je n’oublierai pas de sitôt ce dimanche après-midi de novembre 1927, lorsque j’ai annoncé à mon père que j’allais l’accompagner dans l’activité de porte en porte. Pour la première fois je voyais des larmes couler sur ses joues — il pleurait de joie!
Un drame qui me bouleverse
J’avais seize ans quand un drame vint briser la douce quiétude de notre vie de famille, le 25 juin 1929. À la fin d’une journée de prédication, ma mère se hâtait avec ma sœur vers la maison afin de préparer le dîner pour mon père quand une moto lancée à toute allure l’a brusquement happée et traînée sur une quarantaine de mètres. Ses blessures à la tête étaient si graves qu’on la croyait perdue. Pourtant elle a survécu, grâce aux soins attentifs dont ma sœur Louie l’entoura pendant de nombreux mois. Peu à peu, elle a retrouvé un rythme de vie relativement normal, jusqu’à sa mort en 1952.
Cette catastrophe a eu sur moi un effet décisif: j’ai analysé sérieusement ma vie et ce que j’en faisais. Dès ce même été je me suis mis à étudier la Bible beaucoup plus en profondeur qu’auparavant; j’ai pris la vérité à cœur. Ce fut le plus grand tournant de mon existence, puisque j’ai voué ma vie au service de Jéhovah. Cependant, j’ai dû attendre quelques années avant d’avoir l’occasion de symboliser ce vœu par le baptême d’eau.
Le service à plein temps
Quand j’ai terminé ma scolarité en 1932, j’ai entrepris une formation en mécanique et en électricité. À cette époque en Grande-Bretagne, on n’encourageait pas autant qu’aujourd’hui les jeunes à être pionniers, ou serviteurs à plein temps. Néanmoins, au fil des années, j’ai compris où je me devais de dépenser mon énergie: dans le service à plein temps.
Au début de 1938, nous avons étudié un sujet qui s’est gravé à jamais dans ma mémoire; il insistait sur l’importance de rester attaché à l’organisation de Jéhovah et d’appliquer personnellement ses instructions. Les articles en question, tirés de La Tour de Garde, expliquaient tout ce que Jonas avait enduré pour avoir fui la mission qui lui avait été confiée. J’ai pris la leçon pour moi, et j’ai résolu de ne jamais refuser aucune attribution qui me viendrait de l’organisation de Jéhovah. J’ignorais encore totalement que tant de responsabilités théocratiques m’attendaient, qui mettraient ma résolution à l’épreuve.
J’ai prié Dieu de me guider, et sa réponse m’est parvenue par une lettre portant le cachet de Londres: avec surprise, j’apprenais que la filiale de la Société me proposait de devenir membre de la famille du Béthel. J’ai saisi promptement l’occasion d’emprunter la grande porte qui ouvre sur de plus grands privilèges de service. C’est ainsi qu’en avril 1939 j’ai commencé à travailler aux côtés de Harold King, qui devait plus tard être envoyé comme missionnaire en Chine, puis arrêté à cause de sa prédication et enfermé pendant des années dans une prison communiste. Notre travail consistait à assembler des phonographes, sur lesquels les proclamateurs feraient écouter de porte en porte des sermons enregistrés.
Harold et moi aimions imaginer le genre des personnes qui écouteraient le message du Royaume au moyen de ces appareils que nous assemblions. De cette façon, nous n’avons jamais perdu de vue la finalité de notre travail. Depuis lors, dans toutes les tâches qui m’ont été attribuées au Béthel, je me suis constamment efforcé de garder cette optique. Grâce à cela, mon travail me procure réellement du plaisir et je lui attache toujours une valeur par rapport à l’œuvre de proclamation du Royaume.
Des privilèges de service
Peu après mon arrivée au Béthel de Londres, j’ai été nommé serviteur de groupe (aujourd’hui on dirait surveillant-président) d’une congrégation qui comptait plus de 200 proclamateurs. Auparavant, j’avais assumé la même charge, mais dans une congrégation d’à peine dix proclamateurs! Puis on m’a confié la responsabilité de la sonorisation lors d’une magnifique assemblée nationale qui s’est tenue à Leicester en 1941. Jusqu’alors, je n’avais qu’une expérience limitée de la sonorisation.
Par la suite, j’ai été envoyé dans le service itinérant comme serviteur des frères, à qui correspond aujourd’hui le surveillant de circonscription. Il y avait seulement six serviteurs des frères en Grande-Bretagne quand leur activité a commencé en janvier 1943. Mon affectation n’était censée durer qu’un mois, mais finalement j’ai desservi les congrégations pendant plus de trois ans. Durant ces années tourmentées, en pleine Seconde Guerre mondiale, j’ai dû organiser trois grandes assemblées — chose que je n’avais jamais faite de ma vie.
À l’époque, l’activité d’un itinérant était très différente de ce qu’elle est aujourd’hui. Nous étions sans arrêt sur les routes; or sillonner la Grande-Bretagne en période de guerre était par moments très difficile. Plus d’une fois, j’ai dû faire à vélo une partie de mes trajets d’une congrégation à l’autre. Au lieu de visiter une congrégation par semaine, comme c’est le cas à l’heure actuelle, si les congrégations étaient petites nous en visitions jusqu’à six en une semaine!
Voici un exemple type du programme d’une journée: Levé à 5 h 30, je prenais mon petit déjeuner puis me mettais en route pour la congrégation suivante. À 8 heures je devais être en train d’examiner les dossiers. L’après-midi était en général consacré à la prédication. Enfin, en soirée je présidais une réunion d’une heure avec les serviteurs de la congrégation, puis je donnais un discours à toute la congrégation. J’étais rarement couché avant 23 heures, sinon plus tard, dans le cas où je devais rédiger le rapport journalier sur la congrégation le soir même. Je me réservais le lundi pour compléter les rapports de la semaine, pour étudier individuellement et pour préparer tout mon travail de la semaine suivante.
‘Emploi du temps chargé’, direz-vous. Certes, il l’était; mais quelle récompense que le sentiment de fortifier les frères en ce temps de guerre où il n’était pas toujours possible d’entretenir des contacts étroits avec l’organisation! Dans un sens très littéral, nous avions la satisfaction d’aider les congrégations à ‘s’affermir dans la foi’. — Actes 16:5.
Retour au Béthel
J’ai été rappelé au Béthel en avril 1946. J’en étais heureux, mais à mon avis ces trois années et demie dans le service itinérant avaient enrichi ma vie spirituelle. Je connaissais mieux l’organisation et j’avais le sentiment d’avoir fait ce qui est écrit en termes imagés en Psaume 48:12, 13: “Marchez autour de Sion et contournez-la, comptez ses tours. (...) Inspectez ses tours d’habitation.” Grâce à mes contacts plus fréquents avec le peuple de Dieu, mon amour pour “toute la famille des frères” avait grandi. — I Pierre 2:17.
À mon retour au Béthel, on m’a confié la responsabilité d’une importante partie de l’imprimerie, puis plus tard de la fabrication des plaques. En septembre 1977, j’ai reçu le privilège insigne de devenir membre du Collège central des Témoins de Jéhovah, et donc de partir pour Brooklyn, aux États-Unis.
Je dois avouer que par moments j’avais envie de ‘fuir’ devant la difficulté de certaines responsabilités qui m’étaient confiées. Mais alors je me remémorais Jonas et l’erreur qu’il a faite, et je me répétais cette promesse merveilleuse que l’on trouve en Psaume 55:22: “Décharge-toi sur Jéhovah de ton fardeau, et lui, il te soutiendra. Il ne permettra jamais que le juste chancelle.” Je peux dire en connaissance de cause que ces paroles sont vraies!
Jéhovah ne nous demande jamais d’accomplir quelque chose qu’il sait au-dessus de nos forces. Cependant, c’est uniquement par sa force que nous sommes capables de faire ce qu’il nous demande. Autre chose encore: si vous aimez véritablement vos frères qui travaillent à vos côtés, ils vous soutiendront, travaillant avec vous “épaule contre épaule” afin de vous aider à porter la charge qui vous incombe. — Sophonie 3:9.
Des amitiés précieuses
Bien sûr, il y a toujours certains frères chrétiens pour lesquels on éprouve un attachement particulier. Pour moi il y eut Pryce Hughes, qui est décédé en 1978. Le récit de sa vie est paru dans La Tour de Garde du 15 novembre 1963. Pendant plusieurs années il a été le serviteur de la filiale, puis plus tard membre du Comité de la filiale. Les frères de Grande-Bretagne l’aimaient profondément pour son grand respect envers l’organisation de Jéhovah et sa fidélité vis-à-vis de celle-ci, ainsi que pour l’amour qu’il témoignait aux frères. Il y avait encore son amour de la prédication. Ces qualités n’ont jamais faibli chez lui, quelles que soient les responsabilités qui aient reposé sur ses épaules. La compagnie de frères fidèles comme Pryce m’a énormément apporté et m’a conforté dans ma détermination de demeurer attaché à l’organisation de Jéhovah et de rester actif dans le ministère.
Le 29 octobre 1960, j’ai noué des liens particulièrement précieux avec une sœur, zélée et pionnier de longue date, missionnaire de la 11e classe de Galaad, qui se trouvait alors en Irlande. En effet, ce jour-là, j’ai épousé Mildred Willett; et depuis lors, elle m’a toujours secondé fidèlement dans le service au Béthel.
Avant de mourir en 1965, la mère de Mildred avait conseillé à sa fille de ne jamais être “jalouse de Jéhovah”. Ayant retenu ces paroles, Mildred n’a jamais cédé au mécontentement de me voir faire, souvent, des heures supplémentaires. Elle a ainsi beaucoup contribué à ce que je puisse accepter volontiers tout surcroît de travail. Nous avons vécu ensemble dans le ministère des moments inoubliables.
Par exemple, nous étudiions avec un jeune homme et sa femme, qui ont progressé jusqu’à vouer leur vie à Jéhovah, à se faire baptiser et à prendre régulièrement part à la prédication. Nous en étions si heureux! Et puis, du jour au lendemain, sans raison apparente, ils ont cessé d’assister aux réunions. Quelle déception pour Mildred et pour moi! Nous cherchions constamment quelle avait été la faille dans notre enseignement. Nous ne cessions de prier Jéhovah d’ouvrir encore leur cœur pour qu’ils démontrent leur amour pour la vérité. Imaginez donc notre joie lorsque, environ dix ans plus tard, nous avons reçu une lettre de ce frère et de cette sœur! Ils étaient de nouveau actifs et accueillaient une étude de livre chez eux.
Will, le mari, écrivait: “Je désire vous remercier pour votre aide et votre considération pleine d’amour à notre égard (...). Si j’ai chuté, c’est ma faute; je n’avais pas une juste appréciation des choses (...). Nous sommes si heureux d’avoir réintégré l’organisation de Jéhovah (...). Tant de bons souvenirs me reviennent alors que je vous écris ce soir. Que Jéhovah continue de vous bénir dans le service que vous effectuez pour lui.”
Également dans une lettre, une mère nous parlait de son fils Mike: “Quel bonheur que les anges l’aient fait s’asseoir à côté de vous!” Que voulait-elle dire? Quelque temps auparavant, Mike avait accompagné sa mère et son jeune frère à une assemblée, mais sans être vraiment intéressé par la vérité. Mildred avait remarqué le garçon assis à l’écart et avait discuté avec lui. Puis nous l’avions invité, ainsi que son frère, à venir voir ce que nous faisions au Béthel de Londres.
Plus tard, Mike a répondu à notre invitation; ce qu’il a vu a éveillé suffisamment son intérêt pour qu’il continue à étudier la Bible. Et par la suite? Aujourd’hui il est ancien dans sa congrégation; sa femme et ses deux fils sont tous trois des proclamateurs actifs. Il y a quelque temps sa femme nous a écrit ces lignes: “[Mike] nous a souvent parlé de sa rencontre avec vous (...). Votre gentillesse et l’intérêt que vous lui aviez porté l’avaient tellement touché!”
Lorsque ma femme et moi recevons des témoignages de reconnaissance de la part de quelqu’un que nous avons eu le privilège d’aider, comme Will ou Mike, notre cœur déborde de gratitude envers Jéhovah. Quelle récompense inestimable que ces “lettres de recommandation” vivantes, autant de sujets de joie que l’on reçoit en restant attaché à l’organisation de Jéhovah. — II Corinthiens 3:1-3.
Au siège mondial de la Société
“Une nation qui se suffit à elle-même.” En ces termes, le rédacteur en chef d’un quotidien de Brooklyn Heights décrivait la grande famille de plus de 3 500 Témoins qui vivent au siège mondial des Témoins de Jéhovah, soit à Brooklyn, dans l’État de New York, soit à la Ferme de la Société située à quelque 160 kilomètres au nord dans le même État. Sans conteste, les oints de Jéhovah forment une nation spirituelle à ses yeux! Aujourd’hui, des foules de gens issus de nombreux peuples de ce monde viennent et disent aux membres de cette nation: “Nous irons avec vous, car nous avons entendu dire que Dieu est avec vous.” — Zacharie 8:23; I Pierre 2:9.
Comprenez-vous à présent l’enthousiasme que ma femme et moi avons ressenti à la nouvelle de faire définitivement partie de cette grande famille du Béthel? Sans hésitation, je peux dire que les huit dernières années ont été les plus belles de ma vie de chrétien. Au Béthel, on sent battre le cœur de l’organisation visible de Jéhovah; là est préparée la nourriture spirituelle qui est envoyée aux quatre coins de la terre; là, on voit agir l’esprit de Jéhovah qui guide et oriente ceux qui ont à prendre des décisions d’importance; là enfin, comme nulle part ailleurs, on a sous les yeux preuve sur preuve que Jéhovah bénit l’œuvre de proclamation du Royaume et de rassemblement des disciples. Tout ce que j’y ai vécu ces derniers temps, tous les sentiments par lesquels je suis passé ont été pour moi autant d’encouragements à m’attacher de plus en plus étroitement au peuple de Jéhovah.
Je ne vous ai donné là qu’un bref aperçu de ma vie. Mais vous comprenez mieux pourquoi, tandis que nous atterrissons enfin sur la piste d’Aberdeen, par ce beau matin ensoleillé de juin, je suis si reconnaissant à Jéhovah de faire toujours partie de notre famille mondiale de frères unis par l’amour. Tout le temps du vol, je l’ai passé à évoquer les années depuis lesquelles je suis dans la vérité, ce qui m’a rappelé encore une fois qu’il est bon de réfléchir de temps en temps aux nombreuses bénédictions que nous devons à Jéhovah. — Psaume 40:5.
Louie, ma sœur, m’accueille à ma descente de l’avion — toujours fidèle, zélée et dévouée depuis plus de soixante ans qu’elle sert Dieu. Elle est pour moi une autre bénédiction dont je remercie Jéhovah; en effet, l’apôtre Paul n’a-t-il pas dit que c’est la fidélité que Jéhovah recherche chez tous ses “intendants”? (I Corinthiens 4:2.) Entre membres de la même famille, nous nous encourageons grandement en demeurant fidèles.
Moïse fit un jour cette prière: “Fais-nous voir comment compter nos jours, de telle manière que nous introduisions un cœur de sagesse.” (Psaume 90:12). À mesure que nous avançons en âge, Mildred et moi ressentons le besoin de nous appuyer toujours sur la sagesse de Jéhovah, de façon que notre vie soit une démonstration de notre amour pour lui et pour nos frères. Avec amour, Jéhovah nous montre la voie si nous restons attachés à son organisation.
[Illustration, page 28]
John Barr (devant à gauche) vers 1930, avec sa sœur, son frère et ses parents.
[Illustration, page 31]
John Barr aujourd’hui, avec sa femme Mildred.
[Photo de John Barr, page 26]