Que sont devenues les bandes dessinées?
“C’EST fou comme les bandes dessinées ont changé!” Celle qui pousse cette exclamation vient de parcourir quelques-unes des B.D. lues par son frère. Lectrice avide de bandes dessinées pendant son enfance, elle se souvient qu’elles étaient “gaies, excitantes, pleines d’aventures et de drôleries”. Mais maintenant, elle est “scandalisée par la sexualité et le sang” qui s’étalent dans certaines B.D.
“Du sexe et du sang dans les bandes dessinées?” demanderez-vous avec une moue de scepticisme. Il est difficile de croire qu’une presse qui véhiculait autrefois les images de “Mickey” et de “Donald” puisse aujourd’hui être contaminée par une telle décrépitude morale. Un homme a donc décidé d’en avoir le cœur net et, après avoir assisté au “Salon de la B.D.” à Atlanta (États-Unis), il a fait ce commentaire:
“Je n’avais que de très vieux souvenirs de bandes dessinées et j’étais curieux de voir si la B.D. avait tant changé. En pénétrant dans l’enceinte du Salon, j’ai eu l’impression d’assister à une immense exposition ou de me trouver dans une foire commerciale. Dans de vastes salles, des alignements de tables et de comptoirs étaient garnis de cartons remplis de revues. Il régnait dans ces locaux l’ambiance feutrée d’une bibliothèque. Des adolescents et des adultes étaient absorbés dans la lecture d’un nombre fantastique de bandes dessinées et tous semblaient savoir avec précision ce qu’ils recherchaient.
“En parcourant le Catalogue et tarif des bandes dessinées (angl.), j’ai compris pourquoi les B.D. ont valeur de placement pour les collectionneurs. La raison en est que le prix d’un album rare a déjà dépassé les 100 000 francs français! Les vendeurs m’ont aussi expliqué que le tirage et le chiffre d’affaires des publications humoristiques sont plus élevés que ceux de la quasi-totalité des journaux, à l’exception des revues pornographiques.
“Comme les placards publicitaires annonçaient ‘Le meilleur de la B.D.’, j’ai recherché des bandes dessinées du genre de celles que j’avais connues lorsque j’étais enfant. Toutefois, ce que j’ai vu n’était pas dans mes cordes (...). Un grand nombre d’albums dépeignaient l’étrange, le surnaturel, le monstrueux, le macabre et l’horrible. ‘Mais que s’est-il donc passé dans l’univers de la B.D.?’ me suis-je alors demandé.”
Cette question devrait aussi vous préoccuper si vous avez des enfants. Aux États-Unis, un sondage récent nous apprend que 90 pour cent des jeunes Américains sont des lecteurs de bandes dessinées, et ce même phénomène s’est répandu dans d’autres pays. Mais la B.D. est-elle devenue vraiment aussi nuisible?