JÉHOVAH
Nom personnel de Dieu (És. 42:8; 54:5). Les Écritures utilisent des titres comme “Dieu”, “Seigneur”, “Créateur”, “Père”, “Le Tout-Puissant”, “Le Très-Haut”, etc., mais seul ce nom propre réunit ou exprime parfaitement sa personnalité et ses attributs, c’est-à-dire qui il est et ce qu’il est. — Ps. 83:18.
LA PRONONCIATION EXACTE DU NOM DIVIN
“Jéhovah” est la prononciation française la plus courante du nom divin, même si la plupart des hébraïsants préfèrent “Yahvé” ou “Yahweh”. Les manuscrits hébreux les plus anciens présentent ce nom sous la forme de quatre consonnes appelées généralement Tétragramme (du grec tétra, “quatre”, et gramma, “lettre”). Ces quatre lettres (écrites de droite à gauche) sont יהוה et peuvent être transcrites en français YHWH (ou YHVH).
On connaît donc les consonnes de ce nom hébreu. La question est de savoir quelles voyelles il faut leur adjoindre. On a bien commencé à utiliser des points-voyelles à partir de la seconde moitié du premier millénaire de notre ère. Mais ces points-voyelles, que l’on trouve dans les manuscrits hébreux postérieurs à cette date, ne nous permettent pas de savoir avec certitude quelles voyelles devraient figurer dans le nom divin. Pourquoi? À cause d’une superstition religieuse qui vit le jour des siècles plus tôt.
La superstition cache le nom
À un certain moment de l’Histoire, à cause d’une superstition née chez les Juifs, on a commencé à affirmer qu’il ne convenait pas de prononcer le nom divin (représenté par le Tétragramme). On ne sait pas au juste quelle raison fut invoquée au départ pour empêcher l’emploi du nom divin. Selon certains, on prétendit qu’il était trop sacré pour être prononcé par des lèvres imparfaites. Toutefois, rien dans les Écritures hébraïques elles-mêmes n’indique que les vrais serviteurs de Dieu aient jamais hésité à prononcer son nom. Des documents hébreux non bibliques, tels que les lettres de Lachis, révèlent que dans la seconde moitié du septième siècle avant notre ère, le nom divin était employé dans la correspondance courante en Palestine. Bien qu’ils traitent essentiellement de questions profanes, les papyrus d’Éléphantine, provenant d’une colonie juive installée en haute Égypte et datés du cinquième siècle avant notre ère, portent eux aussi le nom divin.
Quand cette superstition l’emporta-t-elle?
De même qu’on connaît mal la ou les raisons qui furent avancées à l’origine pour cesser d’utiliser le nom divin, de même il y a beaucoup d’incertitude quant à l’époque à laquelle cette attitude superstitieuse commença à prévaloir. Certains affirment que ce fut après l’exil à Babylone (607-537 av. n. è.). Mais cette hypothèse est fondée sur une prétendue diminution de l’emploi du nom divin dans les derniers livres des Écritures hébraïques, point de vue qui ne tient pas à l’examen de ceux-ci. Par exemple, le livre de Malachie, qui est manifestement un des derniers livres des Écritures hébraïques (rédigé dans la seconde moitié du cinquième siècle avant notre ère), accorde une place importante au nom divin.
De nombreux ouvrages de référence ont laissé entendre que le nom cessa d’être employé vers 300 avant notre ère; ils avancent comme preuve que le Tétragramme (ou sa transcription) est absent de la Septante, version grecque des Écritures hébraïques qui fut commencée en 280. Il est vrai que dans les copies manuscrites les plus complètes de la Septante actuellement disponibles on constate que le Tétragramme a été remplacé par les mots grecs Kurios (Seigneur) ou Théos (Dieu). Mais ces manuscrits importants ne remontent qu’aux quatrième et cinquième siècles de notre ère. On a découvert récemment des fragments de copies de la Septante plus vieilles qui prouvent que les copies les plus anciennes de cette version renfermaient le nom divin.
Les restes fragmentaires d’un rouleau de papyrus, le papyrus Fouad portant le numéro d’inventaire 266, contiennent la seconde moitié du Deutéronome en grec. Or, on y trouve régulièrement le Tétragramme en caractères hébreux chaque fois qu’il apparaît dans le texte hébreu à partir duquel a été faite la traduction. Les biblistes datent ce papyrus du second ou du premier siècle avant notre ère, si bien qu’il serait plus ancien de quatre ou cinq siècles que les copies manuscrites de la Septante mentionnées plus haut.
Par conséquent, il n’y a aucune preuve valable de la disparition ou de la non-utilisation du nom divin avant l’ère chrétienne, du moins sous sa forme écrite. C’est seulement au premier siècle de notre ère qu’apparaissent certains faits reflétant une attitude superstitieuse envers ce nom. Ainsi, quand il relate comment Dieu s’est révélé à Moïse près du buisson ardent, Josèphe, historien juif issu d’une famille de prêtres, écrit: “Dieu lui accorda cette faveur [de lui révéler son nom] qu’il n’avait encore jamais faite à un homme du monde; mais il ne m’est pas permis de rapporter quel est ce nom.” (Histoire ancienne des Juifs, liv. II, chap. V, par. 15). Les propos de Josèphe, qui par ailleurs se trompe au sujet de la connaissance du nom divin avant Moïse, sont vagues et n’indiquent pas clairement quelle était vraiment l’attitude générale au premier siècle envers la prononciation ou l’utilisation du nom divin.
La Mishna juive, recueil des enseignements et des traditions rabbiniques, est un peu plus claire. Sa compilation est attribuée à Judah le Prince, qui vécut aux second et troisième siècles de notre ère. Certains passages de la Mishna décrivent clairement les circonstances qui précédèrent la destruction de Jérusalem et du temple en 70. Voici quelques-unes des traditions consignées dans la Mishna concernant la prononciation du nom divin:
À propos du Jour des Propitiations, fête annuelle, nous lisons en Yoma, III, 6: “Dix fois la journée du Kippour le pontife [grand prêtre] énonçait le nom sacré (le Tétragramme divin) (...). Ceux qui se trouvaient près de lui se jetaient la face à terre, et ceux qui étaient éloignés disaient: Loué soit à jamais le nom de son règne glorieux.” Au sujet des “bénédictions sacerdotales” quotidiennes, Sota VII, 6, dit: “Au temple, on énonçait le nom divin comme il est écrit, et en province on formulait l’attribut (en disant: Seigneur).” Sanhédrin VII, 5, dit que “celui qui blasphème n’est condamné que s’il prononce le nom de Dieu” et que, lors d’une audience concernant une accusation de blasphème, on employait un substitut du nom divin jusqu’à ce que tous les témoignages aient été entendus. Puis ‘on demandait au premier témoin de dire exactement ce qu’il avait entendu’, probablement en employant cette fois le nom divin. Dans Sanhédrin X, 1, qui indique “ceux qui n’ont pas de part à la vie future”, nous lisons entre autres: “Abba Saül y englobe celui qui énonce le nom divin par ses quatre lettres (le Tétragramme dit comme il est écrit).” À côté de ces points de vue négatifs, on trouve également dans la première partie de la Mishna cette déclaration positive: “On a établi aussi l’usage de saluer son prochain au nom de dieu.” Et l’exemple de Boaz (Ruth 2:4) est cité. — Berakhoth IX, 9, Le Talmud de Jérusalem, traduction de Moïse Schwab.
Considérées à leur juste valeur, ces traditions peuvent indiquer une tendance superstitieuse à éviter l’emploi du nom divin un peu avant la destruction du temple de Jérusalem en 70. Cependant, il ressort clairement une chose: c’étaient avant tout les prêtres qui substituaient un autre nom à celui de Dieu, et encore uniquement dans les provinces. Qui plus est, la valeur historique de la Mishna est sujette à caution.
Il n’y a donc aucune base sûre qui permette d’affirmer que l’attitude superstitieuse consistant à ne pas utiliser le nom divin se serait développée avant les premier et deuxième siècles de notre ère. Toutefois, il vint un temps où le Juif qui lisait les Écritures hébraïques dans le texte original ne prononçait plus le nom divin représenté par le Tétragramme, mais y substituait ʼAdhônây (Seigneur) ou ʼÈlohim (Dieu). C’est ce que montre le fait que lorsqu’on introduisit l’usage des points-voyelles, dans la seconde moitié du premier millénaire, les copistes juifs ajoutèrent au Tétragramme les points-voyelles correspondant à ʼAdhônây ou à ʼÈlohim, sans doute pour avertir le lecteur qu’il devait prononcer l’un ou l’autre de ces deux mots à la place du nom divin. S’il lisait le texte dans des copies tardives de la version grecque des Septante, le Juif constatait que le Tétragramme était chaque fois remplacé purement et simplement par Kurios et ho Théos.
Les traductions dans d’autres langues, telles que la Vulgate latine, suivirent le même principe que dans les copies tardives de la Septante. La traduction anglaise connue sous le nom de Douay Version (1609), basée sur la Vulgate, ne renferme donc pas le nom divin. Quant à la version anglaise dite du roi Jacques (King James Version; 1611), elle met SEIGNEUR ou DIEU (en capitales) chaque fois que le Tétragramme apparaît dans les Écritures hébraïques, sauf à quatre endroits.
Les prononciations “Jéhovah” et “Yahvé”
En combinant les points-voyelles d’ʼAdhônây et d’ʼÈlohim aux quatre consonnes formant le Tétragramme, on a obtenu les prononciations Yehôwâh et Yehôwih. La première a abouti à la forme latinisée “Jéhova(h)”. La plus ancienne mention écrite de cette forme remonte au treizième siècle de notre ère. Raymond Martin (Raymundus Martini), un moine dominicain espagnol, l’utilisa dans son livre Pugio Fidei, écrit en 1270.
Les hébraïsants en général pensent que “Yahvé” est probablement la prononciation la plus exacte, soulignant le fait que la forme abrégée du nom divin est Yah (Jah dans sa forme latinisée). On trouve celle-ci en Psaume 89:8 ainsi que dans l’expression hallouyâh (qui signifie “Louez Jah”) (Ps. 104:35; 150:1, 6). Dans des noms propres hébreux, comme Josaphat et Schéphatiah, on trouve les formes Yehô, Yô, Yâh et Yâhou qui peuvent dériver de Yahweh (ou Yahvé). La transcription grecque du nom divin par les premiers écrivains chrétiens va dans le même sens. Ils écrivent Iabé et Iaoué ce qui, en grec, est assez proche de Yahvé. Pourtant, ce point de vue ne fait pas l’unanimité chez les biblistes, certains préférant encore d’autres prononciations, comme Yahouwa, Yahouah ou Yehouah.
Puisque, dans l’état actuel de nos connaissances, nous ne pouvons savoir avec certitude quelle était la prononciation exacte du nom divin, il ne semble pas y avoir de raison d’abandonner la forme “Jéhovah”, qui est très répandue, pour en adopter une autre. Si on le faisait, il faudrait alors, pour être logique, revoir l’orthographe et la prononciation d’une foule d’autres noms propres que l’on trouve dans l’Écriture: Jérémie serait changé en Yirmeyâh; Ésaïe (ou Isaïe) deviendrait Yeshaeyâhou; quant au nom de Jésus, on le prononcerait soit Yehôshouaʽ (comme en hébreu) ou Iêsous (comme en grec). La raison d’être des mots est de véhiculer des idées. En français, le nom “Jéhovah” identifie bien le vrai Dieu; il transmet aujourd’hui la pensée qui lui est attachée d’une manière plus satisfaisante que n’importe quelle autre forme proposée.
IMPORTANCE DU NOM
De nombreux biblistes et traducteurs de la Bible préconisent de suivre la tradition et d’éliminer le nom propre de Dieu. Pour justifier leur point de vue, ils disent que non seulement la prononciation du nom divin est incertaine, mais aussi que la toute-puissance et le caractère unique du vrai Dieu font qu’il n’a pas besoin d’un nom propre. Leur manière de penser rejoint celle de Philon, philosophe juif d’Alexandrie, en Égypte, qui devint très connu au premier siècle de notre ère. Il enseignait que Dieu ne doit pas porter de nom; il est impossible de lui en donner un, disait-il, car Dieu est indéfinissable et incompréhensible. Mais ces points de vue ne sont pas du tout appuyés par les Écritures divinement inspirées, pas plus par les Écritures grecques chrétiennes que par les écrits préchrétiens.
La présence si fréquente de ce nom dans les Écritures atteste par elle-même toute l’importance que lui accorde l’Auteur de la Bible, dont c’est précisément le nom. Dans le seul livre des Psaumes, il apparaît 749 fois. On le rencontre donc dans les Écritures beaucoup plus souvent que n’importe quel autre titre qui lui est attribué, tel que Seigneur ou Dieu.
Dans toutes les Écritures hébraïques, selon la Traduction du monde nouveau, le nom Jéhovah apparaît 6 973 fois, y compris les 134 fois (133 fois dans la Biblia Hebraica de Kittel ainsi que dans la Biblia Hebraica Stuttgartensia, plus récente) où, dans la plupart des textes massorétiques, les sopherim ont remplacé le Tétragramme par ʼAdhônây et les 8 fois où ils ont écrit ʼÈlohim à la place du nom divin. On a de même pris en compte les deux endroits (És. 34:16; Zach. 6:8) où la lettre yôdh (י) ajoutée à la fin d’un mot hébreu doit se lire “Jéhovah”. Par contre, ce n’est pas le cas en Juges 19:18. Dans ce nombre, on a aussi compté les 6 fois où le nom divin est mentionné dans les suscriptions de certains psaumes, les 3 fois où le Tétragramme est combiné avec d’autres noms et les 3 fois où, dans la Septante, les traducteurs modernes ont jugé devoir réintroduire le nom Jéhovah. — Voir Deutéronome 30:16; II Samuel 15:20; II Chroniques 3:1, Dh; Jé; Os.
Notons également l’importance qui était accordée aux noms propres dans les Écritures hébraïques et chez les Sémites en général. Ainsi, le professeur G. Manley écrit: “Une étude du mot ‘nom’ dans l’Ancien Testament révèle toute la signification de ce terme hébreu. Le nom n’est pas une simple étiquette, mais fait connaître la personnalité de celui à qui il appartient. (...) Quand quelqu’un donne son ‘nom’ à une chose ou à une autre personne, celle-ci se trouve alors sous son influence et sa protection.” — Voir Genèse 27:36; I Samuel 25:25; Psaume 20:1; Proverbes 22:1; voir aussi NOM.
“Dieu” et “Père” ne sont pas des noms propres
Le titre “Dieu” n’est pas un nom personnel ou caractéristique (on peut même faire de son ventre un dieu; Phil. 3:19). Dans les Écritures hébraïques, le mot (ʼÈlohim) est employé à propos de Jéhovah, le vrai Dieu, mais aussi pour parler des faux dieux, tels que Dagon, dieu des Philistins (Juges 16:23, 24; I Sam. 5:7), et Nisroch, dieu assyrien (II Rois 19:37). Pour un Hébreu, dire à un Philistin ou à un Assyrien qu’il adorait “Dieu” (ʼÈlohim) n’était évidemment pas suffisant pour identifier la personne à qui il vouait son culte.
Dans ses articles sur JÉHOVAH, l’Imperial Bible Dictionary (t. I, p. 856) montre fort bien la différence entre Èlohim (Dieu) et Jéhovah. À propos du mot Jéhovah, il dit: “C’est dans tous les cas un nom propre qui désigne le Dieu personnel et lui seul. Par contre, Élohim tient davantage du nom commun, désignant généralement, mais pas nécessairement ni uniformément, le Suprême. (...) L’Hébreu dira peut-être le Èlohim, le vrai Dieu, par opposition à tous les faux dieux, mais il ne dira jamais le Jéhovah, car Jéhovah est le nom du vrai Dieu et de lui seul. Il dira et répétera mon Dieu (...), mais jamais mon Jéhovah, car lorsqu’il dit mon Dieu il entend par là Jéhovah. Il parlera du Dieu d’Israël, mais jamais du Jéhovah d’Israël, car il n’y a pas d’autre Jéhovah. Il parlera du Dieu vivant, mais jamais du Jéhovah vivant, car il ne conçoit pas que Jéhovah puisse ne pas être vivant.”
Il en va de même du mot grec pour Dieu, ho Théos. On l’utilisait aussi bien pour parler du vrai Dieu que pour désigner des dieux païens, tels que Zeus et Hermès (Jupiter et Mercure chez les Romains) (voir Actes 14:11-15). Les paroles suivantes de Paul, en I Corinthiens 8:4-6, présentent la situation véritable: “Car, bien qu’il y ait ceux qu’on appelle ‘dieux’, soit au ciel, soit sur la terre, tout comme il y a beaucoup de ‘dieux’ et beaucoup de ‘seigneurs’, cependant pour nous il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui sont toutes choses, et nous pour lui.” La croyance en de nombreux dieux, laquelle rend indispensable leur distinction d’avec le seul vrai Dieu, s’est perpétuée jusqu’au vingtième siècle.
Quand Paul dit “Dieu, le Père”, il n’entend pas par là que “Père” est le nom du vrai Dieu, car ce mot sert à désigner n’importe quel père humain et même des hommes ayant d’autres relations que paternelles (Rom. 4:11, 16; I Cor. 4:15). Le Messie reçut le titre de “Père éternel”. (És. 9:6.) Jésus appela Satan le “père” de certains de ses ennemis qui cherchaient à le tuer (Jean 8:44). On utilisa aussi ce mot à propos des dieux des nations. Par exemple, dans son œuvre poétique, Homère présente Zeus, dieu grec, comme le père des dieux. De nombreux textes montrent que “Dieu, le Père”, a un nom personnel différent de celui de son Fils (Mat. 28:19; Rév. 3:12; 14:1). Paul connaissait le nom personnel de Dieu, Jéhovah, qu’on trouve dans le récit de la création rapporté dans la Genèse, récit qu’il cite dans ses lettres. Ce nom, Jéhovah, identifie “Dieu, le Père” (voir Ésaïe 64:8), ce qui s’oppose à toute tentative visant à confondre son identité ou sa personne avec celle de quelqu’un d’autre à qui il est également possible de donner le titre “dieu” ou “père”.
Il n’est pas un “dieu tribal”
Il est question de Jéhovah comme du “Dieu d’Israël” et du ‘Dieu de ses ancêtres’. (I Chron. 17:24; Ex. 3:16.) Toutefois, ces relations étroites avec les Hébreux puis avec la nation d’Israël ne sont pas une raison pour prétendre, comme l’ont fait certains, que Jéhovah n’est qu’un “dieu tribal”. L’apôtre chrétien Paul écrivit: “Dieu est-il le Dieu des Juifs seulement? Ne l’est-il pas aussi des gens des nations? Oui, aussi des gens des nations.” (Rom. 3:29). Jéhovah n’est pas seulement “le Dieu de toute la terre” (És. 54:5), il est aussi celui de l’univers, “l’Auteur du ciel et de la terre”. (Ps. 124:8.) L’alliance que Jéhovah a conclue avec Abraham, presque deux millénaires avant l’époque de Paul, promettait des bénédictions pour toutes les nations, preuve que Dieu s’intéresse à tous les humains. — Gen. 12:1-3; voir Actes 10:34, 35; 11:18.
Jéhovah Dieu rejeta finalement la nation infidèle de l’Israël selon la chair. Cependant, son nom allait subsister; il serait porté par une nouvelle nation, celle de l’Israël spirituel, la congrégation chrétienne, même quand cette nouvelle nation commencerait à accueillir des non-Juifs en son sein. Alors qu’il présidait une assemblée chrétienne à Jérusalem, le disciple Jacques déclara donc que ‘Dieu avait tourné son attention vers les nations [non juives] pour en tirer un peuple pour son nom’. Pour prouver que cela avait été annoncé à l’avance, Jacques cita une prophétie tirée du livre d’Amos dans lequel le nom de Jéhovah apparaît deux fois. — Actes 15:2, 12-14; Amos 9:11, 12.
EMPLOI DU NOM DANS LES ÉCRITURES GRECQUES CHRÉTIENNES
Étant donné ce fait, il semble très étonnant que les copies manuscrites des Écritures grecques chrétiennes qui sont parvenues jusqu’à nous ne portent pas le nom divin dans sa forme complète. Ce nom ne figure pas non plus dans la plupart des traductions de ce qu’on appelle le “Nouveau Testament”. Pourtant, la forme abrégée du nom divin apparaît bel et bien en Révélation 19:1, 3, 4, 6, dans l’expression “Alleluia”. (Jé; Os; TOB; Sg.) Il s’agit là d’une invitation transmise par les fils spirituels de Dieu qui s’exclament: “Louez Jah!” Elle montre bien que le nom divin n’était pas tombé en désuétude; il était tout aussi important et approprié qu’avant l’ère chrétienne. Pourquoi alors la forme complète du nom divin ne paraît-elle pas dans les Écritures grecques chrétiennes?
Les biblistes ont expliqué pendant longtemps que les rédacteurs divinement inspirés des Écritures grecques chrétiennes citaient les Écritures hébraïques d’après la Septante et que, puisque dans cette version le Tétragramme avait été remplacé par Kurios ou Théos, ces rédacteurs n’ont pas employé le nom Jéhovah. Mais comme nous l’avons dit plus haut, ce raisonnement ne tient plus. Commentant le fait que des fragments des plus anciennes copies de la Septante portent bel et bien le nom divin dans sa forme hébraïque, Paul Kahle explique: “Nous savons, à présent, que, tant qu’il a été écrit par des Juifs et à l’intention des Juifs, le texte de la Bible grecque [la Septante] ne rendait pas le nom divin par kurios; le Tétragramme était plutôt inscrit en caractères hébreux ou grecs dans les MSS [manuscrits]. Ce sont les chrétiens qui ont remplacé le Tétragramme par le mot kurios, lorsque le nom divin écrit en caractères hébreux en est venu à ne plus être compris.” (The Cairo Geniza, éd. de 1959, pp. 222, 224). Quand ce changement dans les versions grecques des Écritures hébraïques a-t-il eu lieu?
Vraisemblablement au cours des siècles qui suivirent la mort de Jésus et de ses apôtres. Dans la version grecque d’Aquila, qui date de 128, le Tétragramme figure encore en caractères hébreux. Vers 245, le célèbre théologien Origène produisit ses Hexaples qui présentaient les Écritures hébraïques sur six colonnes: 1) le texte original hébreu et araméen; 2) une transcription en grec; 3) la version grecque d’Aquila; 4) celle de Simmaque; 5) la Septante et 6) la version grecque de Theodotion. Se fondant sur les copies fragmentaires connues aujourd’hui, le professeur W. Waddell écrit: “Dans les Hexaples d’Origène (...), les versions grecques d’Aquila et de Simmaque ainsi que la LXX [la Septante] représentent JHWH par ΠΙΠΙ; dans la seconde colonne des Hexaples, le Tétragramme était écrit en caractères hébreux (cf. le palimpseste Ambrosien édité par G. Mercati en 1896).” (The Journal of Theological Studies, vol. XLV, juillet-octobre 1944, pp. 158, 159). D’autres biblistes pensent que dans le texte original des Hexaples d’Origène le Tétragramme apparaissait en caractères hébreux dans toutes les colonnes. Origène lui-même déclara que “dans les manuscrits les plus fidèles, LE NOM est écrit en lettres hébraïques, non pas en hébreu moderne, mais avec les caractères archaïques”.
Même au quatrième siècle, Jérôme, auteur de la Vulgate, traduction de la Bible en latin, disait dans son Prologus Galeatus, préface des livres de Samuel et des Rois: “À ce jour, on rencontre toujours le nom quadrilitère de Dieu (יהוה) en caractères archaïques dans certains rouleaux grecs.” Dans une lettre qu’il écrivit à Rome en 384, le même Jérôme rapporte que lorsqu’ils rencontraient les lettres hébraïques du Tétragramme (יהוה) dans les copies de la Septante, “certains ignorants, à cause de la similitude des caractères, (...) avaient l’habitude de les prononcer Pi Pi [confondant ces caractères hébreux avec les caractères grecs ΠΙΠΙ]”.
Les prétendus “chrétiens” qui “remplacèrent le Tétragramme par kurios”, dans les copies de la Septante, n’étaient pas les premiers disciples de Jésus. Ces gens vivaient des siècles plus tard, alors que l’apostasie annoncée s’était largement développée et avait corrompu la pureté des enseignements chrétiens. — II Thess. 2:3; I Tim. 4:1.
Jésus et ses disciples utilisaient le nom divin
Ainsi donc, aux jours de Jésus et de ses disciples, le nom divin figurait certainement dans les copies des Écritures, tant sur les manuscrits hébreux que grecs. Jésus et ses disciples utilisèrent-ils ce nom dans leurs paroles ou leurs écrits? À en juger par la façon dont Jésus condamna les traditions des Pharisiens (Mat. 15:1-9), il serait tout à fait déraisonnable de penser qu’ils se laissaient influencer par les idées de ces chefs religieux (telles qu’elles apparaissent dans la Mishna). Le nom même de Jésus signifie “Jah [Jéhovah] est salut”. Il déclara: “Je suis venu au nom de mon Père.” (Jean 5:43). Il enseigna ses disciples à prier ainsi: “Notre Père qui es dans les cieux, que ton nom soit sanctifié!” (Mat. 6:9). Il faisait ses œuvres, affirmait-il, “au nom de mon Père”. (Jean 10:25.) Et la nuit qui précéda sa mort, il pria son Père en disant qu’il avait manifesté son nom à ses disciples, puis il lui demanda: “Père saint, veille sur eux en considération de ton nom.” (Jean 17:6, 11, 12, 26). Eu égard à tout cela, quand Jésus lisait ou citait les Écritures hébraïques, il devait certainement utiliser le nom divin Jéhovah (comparer Matthieu 4:4, 7, 10 avec Deutéronome 8:3; 6:16; 6:13; Matthieu 22:37 avec Deutéronome 6:5; Matthieu 22:44 avec Psaume 110:1; et Luc 4:16-21 avec Ésaïe 61:1, 2). Il est logique de penser que les disciples de Jésus, notamment les rédacteurs divinement inspirés des Écritures grecques chrétiennes, imitaient leur Maître.
Alors pourquoi le nom divin est-il absent des manuscrits aujourd’hui disponibles des Écritures grecques chrétiennes ou de ce qu’on appelle le “Nouveau Testament”? De toute évidence parce que, à l’époque où ces copies ont été faites (à partir du troisième siècle), le texte original des écrits des apôtres et des disciples avait été altéré. Des copistes remplacèrent sans aucun doute le nom divin sous la forme du Tétragramme par Kurios et ho Théos, comme cela fut le cas pour les copies de la Septante, traduction grecque des Écritures hébraïques.
Le nom divin retrouve sa place dans les traductions
Reconnaissant que les choses avaient dû se passer ainsi, quelques traducteurs ont réintroduit le nom “Jéhovah” dans leur version des Écritures grecques chrétiennes. Dans l’Emphatic Diaglott, traduction anglaise de l’helléniste Benjamin Wilson, au dix-neuvième siècle, le nom Jéhovah apparaît plusieurs fois, notamment là où les rédacteurs chrétiens citent les Écritures hébraïques. Mais on avait déjà commencé à utiliser le Tétragramme dans les traductions des Écritures grecques chrétiennes en hébreu dès le quatorzième siècle, la première fois dans la traduction de Matthieu en hébreu par un Juif espagnol du nom de Shem Tob ben Shaprut. Chaque fois que Matthieu cite les Écritures hébraïques, Shem Tob met le Tétragramme là où il apparaissait dans l’hébreu. Quelque dix-neuf autres traductions en hébreu ont adopté le même principe.
Pour ce qui est du bien-fondé de cette ligne de conduite, notez les propos tenus par R. Girdlestone, ancien directeur du Wycliffe Hall, Oxford, et ce, avant qu’on ait la preuve qu’à l’origine la Septante contenait le nom Jéhovah; il déclare: “Si cette version [la Septante] a gardé le mot [Jéhovah] ou même utilisé un seul mot grec pour Jéhovah et un autre pour Adonaï, cet usage a sans aucun doute été adopté dans les discours et les raisonnements du N. T. Ainsi, quand il cite le Psaume 110, au lieu de dire: ‘Le Seigneur dit à mon Seigneur’, notre Seigneur a pu déclarer: ‘Jéhovah dit à Adoni.’”
Partant de cette hypothèse (qui est aujourd’hui confirmée par les faits), Girdlestone ajoute: “Supposons qu’un bibliste chrétien se soit engagé dans la traduction du Testament grec en hébreu. Chaque fois qu’il rencontrait le mot χύριος, il devait alors examiner le contexte pour voir s’il indiquait à quoi ce mot correspondait réellement en hébreu. Telle serait la difficulté lorsqu’on traduirait le N. T. en d’autres langues si le titre Jéhovah a été laissé dans [la Septante, la traduction de] l’A. T. Les Écritures hébraïques serviraient de guide dans maints passages: ainsi, chaque fois que l’on rencontre l’expression ‘l’ange du Seigneur’, nous savons que le mot Seigneur désigne Jéhovah; si l’on suit le précédent établi par l’A. T., on arrivera à la même conclusion pour l’expression ‘la parole du Seigneur’, de même pour le titre ‘le Seigneur des armées’. En revanche, chaque fois qu’apparaît l’expression ‘Mon Seigneur’ ou ‘Notre Seigneur’, nous devons savoir que le nom Jéhovah ne convient pas, mais qu’il faut utiliser Adonaï ou Adoni.” C’est ainsi qu’ont procédé les traducteurs des Écritures grecques chrétiennes (mentionnés plus haut) qui ont employé le nom Jéhovah dans leurs versions.
À cet égard, la Traduction du monde nouveau, citée tout au long de cet ouvrage, est remarquable. Elle transcrit le nom divin sous la forme “Jéhovah” 237 fois rien que dans les Écritures grecques chrétiennes. Comme nous venons de le voir, il y a de bonnes raisons d’agir ainsi.
UTILISATION ANCIENNE DU NOM ET SA SIGNIFICATION
Les textes d’Exode 3:13-16 et 6:3 sont souvent mal interprétés dans le sens que le nom de Jéhovah aurait été révélé pour la première fois à Moïse, quelque temps avant la sortie d’Égypte. Il est vrai que Moïse interrogea Dieu en ces termes: “Supposons que je sois donc venu vers les fils d’Israël et que je leur dise: ‘Le Dieu de vos ancêtres m’a envoyé vers vous’, et qu’ils me disent: ‘Quel est son nom?’ Que leur dirai-je?” Mais cela ne signifiait pas pour autant que lui-même et les Israélites ne connaissaient pas le nom Jéhovah. Le nom même de Jokébèd, la mère de Moïse, signifie “Jéhovah est gloire”. (Ex. 6:20.) Si Moïse posa cette question, c’était probablement en raison de la situation des fils d’Israël. Ils subissaient un esclavage pénible depuis des dizaines d’années et rien n’annonçait une libération imminente. Ils étaient vraisemblablement envahis par le doute et le découragement, et leur foi dans le pouvoir et la volonté de Dieu de les affranchir était certainement faible (voir aussi Ézéchiel 20:7, 8). Si Moïse leur avait dit simplement qu’il venait au nom de “Dieu” (ʼÈlohim) ou du “Seigneur” (ʼAdhônây), cela n’aurait peut-être pas signifié grand-chose pour les Israélites accablés de souffrances. Ils savaient que les Égyptiens avaient leurs dieux et leurs seigneurs, et leurs oppresseurs devaient probablement se moquer d’eux en affirmant que leurs dieux étaient plus puissants que celui des Israélites.
N’oublions pas non plus qu’à l’époque les noms avaient une signification réelle et n’étaient pas, comme aujourd’hui, de simples “étiquettes” servant uniquement à identifier quelqu’un. Ainsi, Moïse savait que le nom d’Abram (qui signifie “père élevé”) avait été changé par Dieu en celui d’Abraham (“père d’une multitude”), et cela en raison de son dessein envers le patriarche. Pareillement, le nom de Saraï fut changé en Sara et celui de Jacob en Israël, changements qui, dans chacun de ces cas, révélaient un aspect important ou prophétique du dessein divin concernant ces personnages. Moïse a très bien pu se demander si Jéhovah n’allait pas se faire connaître sous quelque nom nouveau pour éclairer son dessein envers Israël. De plus, en se présentant aux Israélites au “nom” de Celui qui l’envoyait, Moïse indiquait qu’il était son porte-parole, et l’étendue du pouvoir avec lequel il parlerait serait déterminée par ce nom et ce qu’il représentait (voir Exode 23:20, 21; I Samuel 17:45). La question de Moïse était donc pertinente.
Voici la réponse de Dieu en hébreu: “ʼèhyèh ʼashèr ʼèhyèh.” Certaines traductions rendent cela par “JE SUIS CELUI QUI SUIS”, mais le verbe hébreu (hâyâh) d’où vient le mot ʼèhyèh n’exprime pas le simple fait d’exister. Il signifie plutôt venir à l’existence, arriver, devenir, revêtir (un attribut), entrer dans (un nouvel état), constituer. Ainsi, une note en bas de page de la Revised Standard Version donne cette leçon: “JE SERAI CE QUE JE SERAI” (identique à celle de la traduction d’Isaac Leeser: “Je serai ce que je serai”), tandis que la Traduction du monde nouveau traduit de cette façon: “JE ME RÉVÉLERAI ÊTRE CE QUE JE ME RÉVÉLERAI ÊTRE.” Jéhovah ajouta: “Voici ce qu’il te faudra dire aux fils d’Israël: ‘JE ME RÉVÉLERAI ÊTRE m’a envoyé vers vous.’” — Ex. 3:14.
Cela ne signifiait pas un changement du nom de Dieu, mais seulement une intelligence accrue de la personnalité de Dieu. C’est ce que montrent les paroles suivantes de Jéhovah: “Voici ce que tu devras dire aux fils d’Israël: ‘Jéhovah, le Dieu de vos ancêtres, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob, m’a envoyé vers vous.’ C’est là mon nom jusqu’à des temps indéfinis et c’est là mon Mémorial de génération en génération.” (Ex. 3:15; voir Psaume 135:13; Osée 12:5). Le nom Jéhovah (יהוה) vient, croit-on, du même verbe (hâyâh [היה]) que ʼèhyèh, et certains hébraïsants laissent entendre que le nom divin signifie littéralement “Il fait devenir [ou survenir; il amène à l’existence]”. Ce nom identifierait alors Jéhovah à Celui qui réalise les promesses, Celui qui, invariablement, mène à son terme la réalisation de son dessein. Seul le vrai Dieu pouvait légitimement et en toute vérité porter un tel nom.
Cela nous aide à comprendre les paroles que Jéhovah adressa ensuite à Moïse, savoir: “Je suis Jéhovah. Et j’apparaissais à Abraham, à Isaac et à Jacob comme Dieu Tout-Puissant, mais, en ce qui concerne mon nom de Jéhovah, je ne me suis pas fait connaître à eux.” (Ex. 6:2, 3). Puisque les patriarches, les ancêtres de Moïse, utilisèrent maintes fois le nom de Jéhovah, il est évident que par ces paroles Dieu voulait dire qu’à eux il ne s’était manifesté dans sa qualité de Jéhovah que d’une manière limitée. Illustrons cela par un exemple: On n’aurait guère pu dire de ceux qui avaient connu Abram lorsqu’il n’avait qu’un seul fils, Ismaël, qu’ils l’avaient vraiment connu comme Abraham (père d’une multitude). Mais après qu’Isaac et d’autres fils furent nés à Abraham et eurent donné naissance à une postérité, le nom d’Abraham prit alors une signification et une importance plus grandes. Pareillement, le nom Jéhovah allait prendre un sens beaucoup plus étendu pour les Israélites.
“Connaître” quelqu’un ou quelque chose ne signifie donc pas simplement être au courant ou être informé de l’existence d’une chose ou de quelqu’un. Par exemple, Nabal, homme insensé, connaissait bien le nom de David, mais il demanda: “Qui est David?”, voulant dire par là: “Quelle est son importance?” (I Sam. 25:9-11; voir II Samuel 8:13). De même, Pharaon dit à Moïse: “Qui est Jéhovah pour que j’obéisse à sa voix en renvoyant Israël? Je ne connais pas du tout Jéhovah et, d’autre part, je ne vais pas renvoyer Israël.” (Ex. 5:1, 2). Pharaon voulait manifestement dire qu’il ne connaissait ou ne reconnaissait pas Jéhovah comme le vrai Dieu, pas plus que son pouvoir sur le roi et les affaires de l’Égypte, ni celui d’exécuter sa volonté, telle qu’il la lui avait révélée par l’entremise de Moïse et d’Aaron. Mais Pharaon et les Égyptiens, ainsi que les Israélites, allaient comprendre la signification véritable du nom divin, connaître la personne qui le portait. Comme Jéhovah l’avait appris à Moïse, cela allait aboutir à l’accomplissement du dessein divin relatif à Israël: Il libérerait ce peuple, lui donnerait la Terre promise et réaliserait finalement l’alliance qu’il avait conclue avec ses ancêtres. Alors, comme le dit Dieu, “assurément vous saurez que je suis Jéhovah, votre Dieu”. — Ex. 6:4-8.
Ève est le premier humain qui, dans le récit biblique, prononce le nom divin (Gen. 4:1). Elle l’avait de toute évidence appris de la bouche de son mari et chef, Adam, qui lui avait aussi répété le commandement divin concernant l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais (bien que, là encore, le récit ne nous présente pas directement Adam en train de lui transmettre ces renseignements). — Gen. 2:16, 17; 3:2, 3; voir ÉNOSCH.
LA PERSONNE IDENTIFIÉE PAR CE NOM
Jéhovah est le Créateur de toutes choses, la grande Cause première, lui-même incréé, sans commencement (Rév. 4:11). L’esprit humain accepte l’idée de l’infini, — par exemple l’étendue illimitée de l’espace, — mais il ne peut pas vraiment comprendre la notion d’infini pour ce qui est de l’existence de Jéhovah (Job 36:26). Il est impossible de lui donner un âge du fait qu’il n’y a pas de point de départ pouvant servir de repère. Toutefois, il est à bon droit appelé l’“Ancien des Jours” parce que son existence remonte dans le passé infini (Dan. 7:9, 13). Il n’aura pas non plus de fin (Rév. 10:6), car il est incorruptible, immortel. C’est pourquoi il est appelé le “Roi d’éternité” (I Tim. 1:17) pour qui mille ans sont comme une veille de quelques heures durant la nuit. — Ps. 90:2, 4; Jér. 10:10; Hab. 1:12; Rév. 15:3.
Bien qu’il soit éternel, Jéhovah est par excellence un Dieu historique, associé à des époques, à des lieux, à des individus et à des événements précis. Dans ses relations avec les humains, il agit selon un calendrier défini (Gen. 15:13, 16; 17:21; Ex. 12:6-12; Gal. 4:4). Puisque son éternité est incontestable et qu’elle constitue le principe fondamental dans l’univers, Jéhovah prononce des serments en jurant par son existence même, disant: “Aussi vrai que je suis vivant.” Il garantit ainsi que la réalisation de ses promesses et de ses prophéties est absolument certaine (Jér. 22:24; Soph. 2:9; Nomb. 14:21, 28; És. 49:18). Des hommes aussi font des serments en jurant par l’existence de Jéhovah (Juges 8:19; Ruth 3:13). Seul l’insensé dit qu’“il n’y a pas de Jéhovah”. — Ps. 14:1; 10:4.
Descriptions de sa présence
Jéhovah étant un Esprit que les hommes ne peuvent voir (Jean 4:24), toute description de son apparence selon le langage des hommes ne peut que donner une image très approximative de sa gloire incomparable (És. 40:25, 26). Bien qu’ils n’aient pas réellement vu leur Créateur (Jean 1:18), certains de ses serviteurs ont néanmoins reçu de lui des visions de ses cours célestes. Leur description de la présence de Jéhovah reflète non seulement une grande dignité et une majesté redoutable, mais aussi la sérénité, l’ordre, la beauté et le charme. — Ex. 24:9-11; És. 6:1; Ézéch. 1:26-28; Dan. 7:9; Rév. 4:1-3; voir aussi Psaume 96:4-6.
Comme vous pouvez vous en rendre compte, ces descriptions sont pleines de métaphores et d’images, dans lesquelles l’apparence de Jéhovah est comparée à des choses connues des humains: pierres précieuses, feu, arc-en-ciel. Parfois, Jéhovah est même décrit comme s’il avait des traits humains. Pour certains biblistes, les expressions “anthropomorphiques” trouvées dans la Bible, telles que les “yeux”, les “oreilles” et la “face” de Dieu (I Pierre 3:12), son “bras” (Ézéch. 20:33), sa “main droite” (Ex. 15:6), etc., constituent un gros problème. Mais il est évident que de telles expressions sont indispensables pour que ces descriptions soient comprises des humains. Si Jéhovah Dieu nous fournissait une description de sa personne en des termes purement spirituels, cela reviendrait à proposer des équations algébriques extrêmement complexes à quelqu’un qui ne connaît pas grand-chose aux mathématiques ou à décrire les couleurs à un aveugle-né. — Job 37:23, 24.
Ces expressions “anthropomorphiques” ne doivent jamais être prises au sens littéral, pas plus que les métaphores dans lesquelles Dieu est comparé à un “soleil”, à un “bouclier” ou à un “Rocher”. (Ps. 84:11; Deut. 32:4, 31.) Contrairement aux humains, Dieu n’a pas besoin de la lumière pour voir (Gen. 16:13); il observe même les actions qui s’accomplissent dans l’obscurité la plus totale (Ps. 139:1, 7-12; Héb. 4:13). Son regard peut embrasser toute la terre (Prov. 15:3) et il n’a pas besoin des rayons X pour suivre le développement de l’embryon dans le sein de la femme (Ps. 139:15, 16). Son sens de l’ouïe ne dépend pas des ondes sonores de l’atmosphère, car il peut “entendre” les méditations silencieuses dans le cœur des hommes (Ps. 19:14). L’homme n’est pas capable de mesurer ne serait-ce que l’immense univers physique; or les cieux physiques n’englobent ni ne contiennent le lieu où Dieu réside. Combien moins une maison ou un temple sur la terre (I Rois 8:27; Ps. 148:13)! Par l’entremise de Moïse, Jéhovah avertit clairement les Israélites de ne pas faire une image de sa Personne ayant la forme d’un homme ou d’une autre création quelle qu’elle soit (Deut. 4:15-18). Ainsi, alors que dans son récit Luc dit que Jésus expulsait les démons “par le doigt de Dieu”, Matthieu, lui, rapporte que c’était “grâce à l’esprit de Dieu”, sa force agissante. — Luc 11:20; Mat. 12:28; voir Jérémie 27:5 et Genèse 1:2.
Ses qualités personnelles sont manifestes dans la création
Certaines facettes de la personnalité de Jéhovah ont été révélées par les choses qu’il a faites, avant même la création de l’homme (Rom. 1:20). La création elle-même est un acte d’amour de sa part. En effet, Dieu est complet, il ne lui manque rien. Par conséquent, bien qu’il ait créé des centaines de milliers de fils spirituels, aucun d’eux ne peut ajouter quoi que ce soit à sa connaissance ni lui faire éprouver une certaine émotion désirable ou enrichir sa personnalité d’une qualité qu’il ne possède déjà à un degré suprême. — Dan. 7:9, 10; Héb. 12:22; És. 40:13, 14; Rom. 11:33, 34.
Évidemment, cela ne signifie pas que Jéhovah n’éprouve aucune satisfaction avec ses créatures. Puisque l’homme a été fait “à l’image de Dieu” (Gen. 1:27), la joie qu’un enfant procure à son père, surtout s’il lui manifeste de l’amour filial et se conduit avec sagesse, donne une idée de la joie que Jéhovah éprouve quand ses créatures intelligentes l’aiment et le servent avec sagesse (Prov. 27:11; Mat. 3:17; 12:18). Ce bonheur ne résulte pas d’un gain physique ou matériel quel qu’il soit, mais du fait qu’il voit ses créatures s’attacher volontairement à ses justes lois et agir avec désintéressement et générosité (I Chron. 29:14-17; Ps. 50:7-15; 147:10, 11; Héb. 13:16). En revanche, Jéhovah ‘est peiné dans son cœur’ quand il voit certaines de ses créatures s’engager dans la mauvaise voie, mépriser son amour, jeter l’opprobre sur son nom ou traiter cruellement leurs semblables. — Gen. 6:5-8; Ps. 78:36-41; Héb. 10:38.
Jéhovah éprouve également beaucoup de plaisir à exercer ses capacités, en créant ou de toute autre manière, car ses œuvres ont toujours un but réel et de bons mobiles (Ps. 135:3-6; És. 46:10, 11; 55:10, 11). Jéhovah, Celui de qui viennent “tout beau don et tout présent parfait”, se réjouit de récompenser ses fils et ses filles fidèles en les bénissant (Jacq. 1:5, 17; Ps. 35:27; 84:11, 12; 149:4). Bien que Jéhovah soit un Dieu chaleureux et sensible, son bonheur ne dépend pas de ses créatures et il ne sacrifie pas la justice à la sentimentalité.
Jéhovah a également fait preuve d’amour en accordant à sa première créature, son Fils spirituel, le privilège de collaborer avec lui à la création de toutes les autres choses, tant spirituelles que matérielles, et il s’est montré généreux en le faisant savoir, ce qui honore son Fils (Gen. 1:26; Col. 1:15-17). Il n’a donc pas fait preuve de faiblesse, comme s’il craignait une éventuelle rivalité, mais a démontré au contraire une confiance totale dans sa souveraineté légitime (Ex. 15:11) ainsi que dans la fidélité et l’attachement de son Fils. Il a accordé à ses fils spirituels une liberté relative dans l’accomplissement de leurs tâches, leur permettant même à l’occasion d’exprimer leur point de vue sur la façon dont ils allaient pouvoir s’acquitter d’une mission particulière. — I Rois 22:19-22.
Comme l’a souligné l’apôtre Paul, les qualités invisibles de Jéhovah sont également évidentes dans sa création matérielle (Rom. 1:19, 20). Sa puissance illimitée défie l’imagination quand on pense que les galaxies gigantesques groupant des milliards d’étoiles sont ‘l’œuvre de ses doigts’. (Ps. 8:1, 3, 4; 19:1.) Quant à la profondeur de sa sagesse manifeste dans la création, elle est telle que même après des milliers d’années de recherches et d’études, les hommes n’ont acquis qu’une intelligence limitée de l’univers, un “murmure” comparé au puissant tonnerre (Job 26:14; Ps. 92:5; Eccl. 3:11). L’activité créatrice de Jéhovah concernant la terre s’est caractérisée par l’ordre et la cohérence, selon un programme précis (Gen. 1:2-31), si bien que, pour reprendre les paroles des astronautes, notre planète est ‘un joyau dans l’espace’.
Adam put admirer un équilibre extraordinaire dans les œuvres de Jéhovah: le cycle du jour et de la nuit, le débit constant de l’eau du fleuve traversant l’Éden conformément à la loi de la gravitation, ainsi que d’innombrables autres phénomènes qui étaient autant de preuves que le Créateur de la terre n’est pas un Dieu de confusion mais d’ordre (Gen. 1:16-18; 2:10; Eccl. 1:5-7; Jér. 31:35, 36; I Cor. 14:33). Il constata certainement que tout cela était très utile pour effectuer les tâches et le travail que Dieu lui avait confiés (Gen. 1:28; 2:15), car il pouvait ainsi les organiser et les réaliser en toute confiance, sans la moindre incertitude ou inquiétude.
Un Dieu qui a des principes
Eu égard à tout cela, l’homme intelligent n’a pas dû s’étonner que Jéhovah ait fixé des normes pour régir sa conduite et ses rapports avec son Créateur. L’œuvre merveilleuse accomplie par Jéhovah servit de modèle à Adam qui devait cultiver et entretenir l’Éden (Gen. 2:15; 1:31). Adam apprit aussi de Dieu le principe à suivre pour le mariage — la monogamie — et les relations familiales (Gen. 2:24). L’obéissance aux instructions divines fut particulièrement mise en évidence comme une règle capitale à suivre pour rester en vie. Puisque Adam était humainement parfait, Jéhovah exigea de lui une soumission totale. Il donna à son fils terrestre la possibilité de lui prouver son amour et son attachement en obéissant à un commandement précis: s’abstenir de manger du fruit d’un des nombreux arbres qui poussaient en Éden (Gen. 2:16, 17). Ce n’était pas difficile, d’autant que la situation d’Adam était elle-même très simple, exempte de toute la complexité et de la confusion qui se sont développées depuis. Jésus Christ souligna quelque quatre mille ans plus tard la sagesse de Jéhovah manifeste au travers de cette épreuve très simple; il dit: “Celui qui est fidèle dans ce qui est très peu est fidèle aussi en beaucoup, et celui qui est injuste dans ce qui est très peu est injuste aussi en beaucoup.” — Luc 16:10.
L’ordre dans la création et les règles établies par Dieu n’allaient pas priver l’homme de la joie de vivre, mais bien au contraire contribuer à son bonheur. Dans son article sur les normes, une encyclopédie fait cette remarque à propos de la création: “Malgré cette preuve évidente de l’existence de normes, nul n’accuse la nature de monotonie. Bien qu’elles soient produites par une étroite bande de longueurs d’ondes spectrales, les couleurs qui enchantent nos yeux permettent des variations et des combinaisons quasi illimitées. De même, toute la musique qui charme notre oreille est créée à partir d’un autre groupe de fréquences très limité.” (The Encyclopædia Britannica, éd. de 1959, t. XXI, p. 307). Pareillement, les exigences que Dieu imposa au premier couple humain laissaient à celui-ci toute la liberté à laquelle peut aspirer un cœur juste. Il n’était pas nécessaire de dicter à Adam et Ève une multitude de lois et d’ordonnances. L’exemple plein d’amour de leur Créateur ainsi que l’affection et le respect qu’ils lui témoigneraient les dissuaderaient d’aller au delà des limites raisonnables de leur liberté. — Voir I Timothée 1:9, 10; Romains 6:15-18; 13:8-10; II Corinthiens 3:17.
Ainsi, Jéhovah était et est toujours, tant par sa personne elle-même que par ses voies et ses paroles, le Modèle suprême pour tout l’univers, la définition et la plénitude de la bonté morale. C’est pourquoi, lorsqu’il était sur la terre, son Fils a pu dire à un homme: “Pourquoi m’appelles-tu bon? Nul n’est bon, sauf un seul, Dieu.” — Marc 10:17, 18; voir aussi Matthieu 19:17; 5:48.
SON NOM DOIT ÊTRE SANCTIFIÉ ET JUSTIFIÉ
Puisque tout ce qui se rapporte à la personne de Dieu est saint, son nom propre, Jéhovah, est saint et doit être sanctifié (Lév. 22:32). Sanctifier quelque chose veut dire le mettre à part ou le tenir pour sacré, donc ne pas l’utiliser comme quelque chose d’ordinaire (És. 6:1-3; Luc 1:49; Rév. 4:8; voir SANCTIFICATION). Étant donné la personne qu’il représente, le nom Jéhovah est “grand et redoutable” (Ps. 99:3, 5), “majestueux” et “d’une hauteur inaccessible” (Ps. 8:1; 148:13), digne d’être craint. — És. 29:23; voir SOUVERAINETÉ.
L’ordre, la paix et le bonheur de tout l’univers et de ses habitants dépendent de la sanctification du nom de Jéhovah. C’est ce qu’a montré le Fils de Dieu lorsque, tout en indiquant par quels moyens Jéhovah réaliserait son dessein, il apprit à ses disciples à prier Dieu par ces mots: “Que ton nom soit sanctifié! Que ton royaume vienne! Que ta volonté se fasse, comme dans le ciel, aussi sur la terre!” (Mat. 6:9, 10). Une bonne intelligence de ce dessein fondamental de Jéhovah permet de comprendre ses actions et ses relations avec ses créatures telles qu’elles sont décrites dans la Bible.
Ainsi, nous notons que la nation d’Israël, dont l’histoire constitue une grande partie du récit biblique, avait été choisie pour être un ‘peuple pour le nom’ de Jéhovah (Deut. 28:9, 10; II Chron. 7:14; És. 43:1, 3, 6, 7). L’alliance de la Loi que Jéhovah conclut avec les Israélites insistait surtout sur la nécessité pour eux de vouer un attachement exclusif à leur Dieu et de ne pas prendre son nom en vain, “car Jéhovah ne laissera pas impuni celui qui prendra son nom d’une manière futile”. (Ex. 20:1-7; voir Lévitique 19:12; 24:10-23.) Quand Jéhovah démontra son pouvoir de sauver et de détruire en libérant d’Égypte son peuple Israël, son nom fut “proclamé par toute la terre” et sa renommée précéda Israël lorsque celui-ci se dirigea vers la Terre promise (Ex. 9:15, 16; 15:1-3, 11-17; II Sam. 7:23; Jér. 32:20, 21). C’est ce qu’expliqua le prophète Ésaïe en ces termes: “C’est ainsi que tu as conduit ton peuple, pour te faire un nom magnifique.” (És. 63:11-14). Quand, dans le désert, les Israélites se rebellèrent contre lui, Jéhovah se montra miséricordieux et ne les abandonna pas. Il révéla quelle en était la raison primordiale en disant: “J’agis à cause de mon nom, afin qu’il ne fût pas profané devant les yeux des nations.” — Ézéch. 20:8-10.
Durant toute l’histoire de cette nation, Jéhovah ne cessa de lui rappeler l’importance de son saint nom. Il choisit Jérusalem, la capitale, avec le mont Sion, “pour y placer son nom, pour l’y faire résider”. (Deut. 12:5, 11; 14:24, 25; És. 18:7; Jér. 3:17.) Le temple construit dans cette ville était ‘une maison pour son saint nom’. (I Chron. 29:13-16; I Rois 8:15-21, 41-43.) Tout ce qui se faisait dans ce temple ou dans cette ville, le bien comme le mal, affectait inévitablement le nom de Jéhovah et retenait son attention (I Rois 8:29; 9:3; II Rois 21:4-7). La profanation du nom de Jéhovah en ces lieux allait donc provoquer à coup sûr la destruction de la ville et le rejet de son temple (I Rois 9:6-8; Jér. 25:29; 7:8-15; voir Matthieu 21:12, 13 et 23:38 à propos des actions et des paroles de Jésus). C’est pour cette raison que Jérémie et Daniel se lamentèrent et adressèrent des requêtes en faveur de leur peuple et de leur ville, suppliant Jéhovah de faire miséricorde et d’accorder son aide aux Israélites ‘pour son nom’. — Jér. 14:9; Dan. 9:15-19.
Quand il annonça à son peuple, sur lequel était invoqué son nom, qu’il le ramènerait en Juda et qu’il le purifierait, une fois de plus, Jéhovah lui expliqua clairement quelle était sa préoccupation essentielle, en disant: “J’aurai compassion de mon saint nom (...). ‘Ce n’est pas à cause de vous que je le fais, ô maison d’Israël, mais c’est pour mon saint nom que vous avez profané parmi les nations où vous êtes entrés.’ ‘Et, à coup sûr, je sanctifierai mon grand nom, qui était profané (...); et assurément les nations sauront que je suis Jéhovah’, telle est la déclaration du Souverain Seigneur Jéhovah, ‘quand je serai sanctifié parmi vous, devant leurs yeux.’” — Ézéch. 36:20-27, 32.
Ces textes et bien d’autres encore montrent que Jéhovah n’accorde pas une importance exagérée à l’humanité. Tous les hommes étant pécheurs, ils méritent fort justement la mort et ce n’est que grâce à la faveur imméritée et à la miséricorde de Jéhovah que certains recevront la vie (Rom. 5:12, 21; I Jean 4:9, 10). Jéhovah ne doit rien aux humains, et la vie éternelle sera, pour ceux qui l’obtiendront, un don et non un salaire (Rom. 5:15; 6:23; Tite 3:4, 5). Il est vrai que Dieu a fait preuve d’un amour incomparable pour l’humanité (Jean 3:16; Rom. 5:7, 8), mais c’est aller à l’encontre des Écritures et avoir une conception des choses erronée que de considérer le salut de l’homme comme la question primordiale ou comme le critère qui permettrait d’apprécier la justice et la sainteté de Dieu. Le psalmiste nous révèle la bonne façon de voir les choses quand il s’exclame avec humilité et étonnement: “O Jéhovah, notre Seigneur, que ton nom est majestueux par toute la terre, toi dont la dignité se raconte au-dessus des cieux! Quand je vois tes cieux, œuvre de tes doigts, la lune et les étoiles que tu as préparées, qu’est-ce que l’homme mortel pour que tu te souviennes de lui, et le fils de l’homme terrestre pour que tu prennes soin de lui?” (Ps. 8:1, 3, 4; 144:3; voir Ésaïe 45:9; 64:8). La sanctification du nom de Jéhovah Dieu a donc très justement plus d’importance que la vie de tous les humains. Selon ce qu’a dit le Fils de Dieu, l’homme doit aimer son prochain comme lui-même, mais il lui faut aimer Dieu de tout son cœur, de tout son esprit, de toute son âme et de toute sa force (Marc 12:29-31). Cela signifie aimer Dieu plus que ses parents, ses amis et la vie elle-même. — Deut. 13:6-10; Rév. 12:11; considérez l’attitude des trois Hébreux dont parle Daniel 3:16-18. — Voir JALOUX, JALOUSIE.
Cette façon de voir définie par les Écritures ne devrait pas rebuter les hommes, mais au contraire les inciter à être d’autant plus reconnaissants à Jéhovah. Puisqu’il aurait pu, en toute justice, faire disparaître l’humanité pécheresse, cette vision des choses exalte encore plus la miséricorde et la faveur imméritée dont il fait preuve en accordant la vie à des humains (Jean 3:36). Il ne prend pas plaisir à la mort du méchant (Ézéch. 18:23, 32; 33:11), mais il ne permettra pas pour autant que celui-ci échappe à l’exécution de son jugement (Amos 9:2-4; Rom. 2:2-9). Il se montre patient et longanime en vue du salut des humains obéissants (II Pierre 3:8-10), mais il ne tolérera pas indéfiniment une situation qui jette l’opprobre sur son nom glorieux (Ps. 74:10, 22, 23; És. 65:6, 7; II Pierre 2:3). Il fait preuve de compassion et de compréhension pour les faiblesses des hommes, pardonnant “largement” à ceux qui se repentent (Ps. 103:10-14; 130:3, 4; És. 55:6, 7), mais il n’excuse pas pour autant ceux qui portent bel et bien la responsabilité de leurs actions et des conséquences de celles-ci pour eux-mêmes et pour leurs familles. Ils moissonnent ce qu’ils ont semé (Deut. 30:19, 20; Gal. 6:5, 7, 8). Jéhovah équilibre de façon merveilleuse et parfaite la justice et la miséricorde. Les humains qui voient les choses selon le point de vue de la Parole de Dieu (És. 55:8, 9; Ézéch. 18:25, 29-31) ne commettront donc pas la faute très grave qui consiste à jouer avec la faveur imméritée de Jéhovah ou à “en manquer le but”. — II Cor. 6:1; Héb. 10:26-31; 12:29.
SES QUALITÉS ET SES PRINCIPES NE CHANGENT PAS
Jéhovah déclara au peuple d’Israël: “Je suis Jéhovah; je n’ai pas changé.” (Mal. 3:6). C’était quelque 3 500 ans après avoir créé l’homme et environ 1 500 ans après avoir conclu une alliance avec Abraham. D’aucuns prétendent que le Dieu qui se fait connaître dans les Écritures hébraïques est différent de celui qui nous est révélé par Jésus Christ et les rédacteurs des Écritures grecques chrétiennes. Mais les faits montrent que pareille affirmation est dénuée de tout fondement. Le disciple Jacques écrivit fort justement à propos de Dieu: “Chez [lui] il n’y a pas la variation du mouvement de rotation de l’ombre.” (Jacq. 1:17). La personnalité de Jéhovah Dieu ne s’est pas ‘adoucie’ avec les siècles, car il n’avait aucune raison de changer. Sa sévérité et son amour, tels qu’ils se voient dans les Écritures grecques chrétiennes, ne sont respectivement ni moindre ni supérieur à ce qu’ils étaient au début, en Éden, dans ses premiers rapports avec les hommes.
Les changements apparents de la personnalité divine ne sont en réalité que d’autres aspects de sa personnalité immuable, lesquels sont fonction des circonstances ou des créatures avec lesquelles Dieu a à faire et qui appellent un comportement ou des relations différentes (voir Ésaïe 59:1-4). Ce n’est pas Jéhovah, mais Adam et Ève qui changèrent. Ils adoptèrent une attitude telle que les critères de justice immuables de Jéhovah ne lui permettaient plus d’agir envers eux comme s’ils étaient toujours membres de sa famille universelle bien-aimée. Du fait de leur perfection, ils étaient entièrement responsables de leur transgression volontaire (Rom. 5:14) et avaient par là même franchi les limites dans lesquelles pouvait s’exercer la miséricorde divine. Jéhovah leur témoigna néanmoins sa faveur imméritée en leur donnant des vêtements et en leur permettant de vivre plusieurs siècles hors du sanctuaire qu’était l’Éden et d’engendrer une postérité avant de mourir finalement des suites de leur péché (Gen. 3:8-24). Après qu’il eut expulsé Adam et sa femme du jardin d’Éden, Dieu n’eut vraisemblablement plus de relations avec eux.
Dieu traite avec des humains imparfaits sans pour autant se contredire
Les règles de justice de Jéhovah lui permirent d’agir avec les descendants d’Adam et Ève autrement qu’avec ces derniers. Pourquoi? Parce que, ayant hérité le péché d’Adam, c’est involontairement qu’ils débutèrent dans la vie comme des créatures imparfaites dont l’inclination les portait naturellement à faire ce qui est mal (Ps. 51:5; Rom. 5:12). Dans ces conditions, Dieu pouvait leur faire miséricorde. Sa première prophétie (Gen. 3:15), qu’il prononça en même temps que son jugement en Éden, démontrait que la rébellion de ses premiers enfants humains (tout comme celle d’un de ses fils spirituels) ne l’avait pas aigri et n’avait pas tari son amour. Cette prophétie, dont la pleine signification allait être révélée des millénaires plus tard, annonçait en termes symboliques le règlement de la situation provoquée par la rébellion et le rétablissement de la perfection originelle. — Voir ce que représentent le “serpent”, la “femme” et la “postérité” en Révélation 12:9, 17; Galates 3:16, 29; 4:26, 27.
Jéhovah a permis aux descendants d’Adam de vivre sur la terre pendant des millénaires, bien qu’ils soient imparfaits et voués à la mort, incapables de s’affranchir eux-mêmes des griffes mortelles du péché. Paul, apôtre chrétien, montra pourquoi Jéhovah avait toléré cela, en disant: “Car la création a été soumise à la futilité, — non de son plein gré, mais à cause de celui [Jéhovah Dieu] qui l’a soumise, — en raison de l’espérance que la création elle aussi sera libérée de l’esclavage de la corruption pour jouir de la liberté glorieuse des enfants de Dieu. Nous savons en effet que, jusqu’à présent, toute la création continue à gémir ensemble et à souffrir ensemble.” (Rom. 8:20-22). Comme l’explique l’article PRESCIENCE, PRÉDESTINATION, rien n’indique que Jéhovah ait décidé d’user de son pouvoir de discernement pour prévoir la rébellion du premier couple. Cependant, une fois qu’elle a eu lieu, Jéhovah a prévu le moyen qui allait permettre de redresser cette mauvaise situation (Éph. 1:9-11). Finalement, le saint secret, renfermé à l’origine dans les termes symboliques de la prophétie énoncée en Éden, fut complètement révélé en la personne du Fils unique de Jéhovah, lorsqu’il fut envoyé sur la terre “pour rendre témoignage à la vérité” et “afin que par la faveur imméritée de Dieu il goûtât la mort pour tous les hommes”. — Jean 18:37; Héb. 2:9; voir RANÇON.
Bien que Dieu ait traité avec des descendants de l’homme pécheur Adam et les ait bénis, cela n’a rien changé à ses critères de justice parfaits. Il n’approuvait pas pour autant leur imperfection. Comme la réalisation de ses desseins est absolument certaine, Jéhovah “appelle les choses qui ne sont pas comme si elles étaient [comme lorsqu’il donna à Abram le nom d’“Abraham”, qui signifie “père d’une multitude”, alors que celui-ci n’avait pas d’enfant]”. (Rom. 4:17.) Sachant qu’au temps fixé par lui (Gal. 4:4) il pourvoirait à une rançon, moyen légal qui permettrait de pardonner le péché et de faire disparaître l’imperfection (És. 53:11, 12; Mat. 20:28; I Pierre 2:24), Jéhovah ne se contredisait pas en traitant avec des hommes imparfaits, qui avaient hérité le péché, et en les prenant à son service. En effet, il avait établi un fondement conforme à sa justice pour les ‘compter [ou les reconnaître] comme justes’ en raison de leur foi dans ses promesses et dans la réalisation finale de celles-ci grâce à Jésus Christ qui fournit le sacrifice parfait pour les péchés (Jacq. 2:23; Rom. 4:20-25). La rançon prévue par Jéhovah et les bienfaits qui en découlent sont donc un témoignage remarquable non seulement de son amour et de sa miséricorde, mais aussi de sa fidélité à ses normes de justice très élevées. Par le moyen de la rançon, il manifeste “sa propre justice dans la période actuelle, pour qu’il soit juste même quand il déclare juste [bien qu’imparfait] l’homme qui a foi en Jésus”. — Rom. 3:21-26; voir Ésaïe 42:21; voir aussi DÉCLARÉ JUSTE.
Pourquoi le ‘Dieu de paix’ combat
En déclarant en Éden qu’il mettrait une inimitié entre la postérité de son ennemi et celle de la “femme”, Jéhovah ne changeait pas; il ne renonçait pas à être le ‘Dieu de paix’. (Gen. 3:15; Rom. 16:20; I Cor. 14:33.) La situation était la même que celle qui se développa lorsque son Fils Jésus Christ était sur la terre. Après avoir parlé de son union avec son Père céleste, Jésus dit: “Ne pensez pas que je sois venu mettre la paix sur la terre; je suis venu mettre, non pas la paix, mais l’épée.” (Mat. 10:32-40). Le ministère de Jésus provoqua des divisions, même au sein des familles (Luc 12:51-53), mais c’était parce qu’il restait fidèlement attaché à la justice et à la vérité divines qu’il proclamait. Comme beaucoup d’individus endurcirent leur cœur contre la vérité et que d’autres l’acceptèrent, il en résulta des dissensions (Jean 8:40, 44-47; 15:22-25; 17:14). Puisqu’il fallait soutenir les principes divins, cela était inévitable; mais la responsabilité de ces divisions incombait à ceux qui rejetaient la justice.
Cette inimitié fut également annoncée parce que les normes parfaites de Jéhovah ne permettraient pas d’excuser la rébellion de la “postérité” de Satan. Puisque Dieu condamne les membres de cette “postérité” et bénit les humains qui s’attachent à la justice, il en résulte une division (Jean 15:18-21; Jacq. 4:4), comme entre Abel et Caïn. — Gen. 4:2-8; Héb. 11:4; I Jean 3:12; Jude 10, 11; voir CAÏN.
Les hommes et les anges méchants qui choisirent la voie de la rébellion défièrent la domination légitime de Jéhovah et l’ordre qui régnait dans tout l’univers. Pour relever ce défi, Jéhovah dut devenir “un viril personnage de guerre”. (Ex. 15:3-7.) Il lui fallait défendre son beau nom et ses normes de justice, combattre en faveur de ceux qui l’aiment et le servent, et exécuter ses jugements sur ceux qui méritent la mort (I Sam. 17:45; II Chron. 14:11; És. 30:27-31; 42:13). Il n’hésite pas à utiliser sa force toute-puissante, parfois même dévastatrice, comme lors du déluge, de la destruction de Sodome et de Gomorrhe ou lorsqu’il délivra Israël de la puissance égyptienne (Deut. 7:9, 10). Il ne craint pas de révéler les moindres détails de ses justes guerres et il ne s’excuse pas, n’ayant à rougir de rien (Job 34:10-15; 36:22-24; 37:23, 24; 40:1-8; Rom. 3:4). Si Dieu agit ainsi, c’est par respect pour son propre nom et pour la justice qu’il représente, ainsi que par amour pour ceux qui l’aiment. — És. 48:11; 57:21; 59:15-19; Rév. 16:5-7.
Les Écritures grecques chrétiennes nous présentent la même image du vrai Dieu. L’apôtre Paul encouragea ses frères chrétiens en disant: “Le Dieu qui donne la paix écrasera bientôt Satan sous vos pieds.” (Rom. 16:20; voir Genèse 3:15). Il montra également qu’il est juste que Dieu rende la tribulation à ceux qui causent la tribulation à ses serviteurs, en provoquant la destruction éternelle de ces ennemis (II Thess. 1:6-9). Cela correspondait tout à fait à l’enseignement du Fils de Dieu qui ne laissa aucun doute quant à la volonté inflexible de son Père de faire disparaître par la force toute méchanceté et tous ceux qui la pratiquent (Mat. 13:30, 38-42; 21:42-44; 23:33; Luc 17:26-30; 19:27). Ainsi que nous l’avons déjà fait remarquer, le livre de la Révélation décrit de nombreuses actions guerrières autorisées par Dieu. Cependant, tout cela aboutira finalement, grâce à la sagesse de Jéhovah, à une paix universelle et éternelle, fondée solidement sur la justice. — És. 9:6, 7; II Pierre 3:13.
Jésus Christ faisait manifestement référence aux paroles de Jéhovah disant qu’il ‘fait venir la punition sur les descendants de ceux qui ont commis la faute’, lorsque, s’adressant aux scribes et aux Pharisiens hypocrites, il déclara: “Vous dites: ‘Si nous avions été là, aux jours de nos ancêtres, nous n’aurions pas pris part avec eux au sang des prophètes.’ Ainsi, vous attestez contre vous-mêmes que vous êtes fils de ceux qui ont assassiné les prophètes. Eh bien, comblez donc la mesure de vos ancêtres!” (Mat. 23:29-32). Contrairement à leurs affirmations, ces hommes démontrèrent par leurs actions qu’ils approuvaient les actes iniques de leurs ancêtres et étaient eux-mêmes parmi ‘ceux qui haïssent Jéhovah’. (Ex. 20:5; Mat. 23:33-36; Jean 15:23, 24.) C’est pourquoi, à la différence des Juifs qui s’étaient repentis et avaient écouté les paroles du Fils de Dieu, ces hommes subirent les effets cumulés du jugement de Dieu quand, quelques années plus tard, Jérusalem fut assiégée puis détruite et que la plupart de ses habitants périrent. Ils auraient pu échapper à ce malheur, mais ils ne voulurent pas profiter de la miséricorde de Jéhovah. — Luc 21:20-24; voir Daniel 9:10, 13-15.
Son Fils reflète sa personnalité
Dans tous les domaines, Jésus Christ était le reflet fidèle de la magnifique personnalité de son Père, Jéhovah Dieu, au nom de qui il vint sur la terre (Jean 1:18; Mat. 21:9; Jean 12:12, 13; voir Psaume 118:26). Il déclara: “Le Fils ne peut rien faire de sa propre initiative, mais il ne fait que ce qu’il voit faire au Père. Car tout ce que fait Celui-ci, cela le Fils aussi le fait pareillement.” (Jean 5:19). Il s’ensuit que la bonté, la compassion, la douceur, la chaleur ainsi que l’amour puissant de la justice et la haine de la méchanceté que Jésus a manifestés (Héb. 1:8, 9) sont autant de qualités que le Fils avait observées chez son Père, Jéhovah Dieu. — Comparer Matthieu 9:35, 36 avec Psaume 23:1-6 et Ésaïe 40:10, 11; Matthieu 11:27-30 avec Ésaïe 40:28-31 et 57:15, 16; Luc 15:11-24 avec Psaume 103:8-14; Luc 19:41-44 avec Ézéchiel 18:31, 32; 33:11.
Tout ami de la justice qui lit les Écritures divinement inspirées et qui arrive vraiment à “connaître” et à comprendre la pleine signification du nom de Jéhovah (Ps. 9:9, 10; 91:14; Jér. 16:21) a donc toutes les raisons d’aimer et de bénir ce nom (Ps. 72:18-20; 119:132; Héb. 6:10), de le louer et de le glorifier (Ps. 7:17; És. 25:1; Héb. 13:15), de le craindre et de le sanctifier (Néh. 1:11; Mal. 2:4-6; 3:16-18; Mat. 6:9), de mettre sa confiance en ce nom (Ps. 33:21; Prov. 18:10) et de dire avec le psalmiste: “Je chanterai à Jéhovah durant toute ma vie; j’exécuterai des mélodies pour mon Dieu tant que j’existerai. Que ma méditation à son sujet soit agréable! Moi, je me réjouirai en Jéhovah. Les pécheurs seront supprimés de dessus la terre; et quant aux méchants, ils ne seront plus. Bénis Jéhovah, ô mon âme! Louez Jah!” — Ps. 104:33-35.
[Illustration, page 767]
Ces fragments d’une copie de la version grecque des “Septante” (papyrus Fouad portant le numéro d’inventaire 266) sont datés du deuxième ou du premier siècle avant notre ère. Ils montrent que les copies les plus anciennes de la “Septante” portaient le nom divin. Le Tétragramme apparaît sous la même forme, en caractères hébreux, aux lignes indiquées par une flèche.
[Illustration, page 768]
Le nom de Dieu apparaît à la deuxième et à la cinquième ligne de cette lettre de Lachis qui daterait du septième siècle avant notre ère.
[Illustration, page 769]
Extrait d’un manuscrit hébreu daté entre le neuvième et le onzième siècle de notre ère. À la troisième ligne, le Tétragramme est précédé d’“ʼAdhônây” (Seigneur) et marqué des points-voyelles d’“ʼÈlohim” (Dieu). À la deuxième ligne, il est marqué des points-voyelles d’“ʼAdhônây”.
[Illustration, page 770]
On peut faire remonter la forme “Jéhovah” au “Pugio Fidei” qui date de 1270 de notre ère. Elle apparaît ici à la quatrième ligne à compter de la fin de l’extrait.
[Illustration, page 771]
Copie d’un manuscrit de la version grecque d’Aquila datant de la fin du cinquième ou du début du sixième siècle de notre ère. Le Tétragramme apparaît sur les lignes 1, 7 et 10 écrit en caractères hébreux archaïques.
[Illustration, page 772]
“The Emphatic Diaglott” (publié en un seul volume en 1864) fut probablement la première traduction anglaise à utiliser le nom “Jéhovah” dans les Écritures grecques chrétiennes. Le nom divin y apparaît dix-huit fois de Matthieu à Actes; on le voit ici en Matthieu 22:37, 44.