Chapitre 26
“Le jugement qui est sur la grande prostituée”
1, 2. Que voyons-nous arriver à notre époque en rapport avec le jugement divin, et qu’est-ce que Jean fut invité à voir et dont le récit figure dans Révélation 17:1, 2?
LA VISION de la destruction de Babylone la Grande ne s’achève pas pour l’apôtre Jean par le récit qu’il en fait au chapitre seize de la Révélation. D’autres détails prodigieux lui ont été révélés à ce sujet. L’apôtre fut saisi d’étonnement en voyant ces précisions supplémentaires venir compléter sa vision prophétique. Or nous qui vivons à une époque riche en événements, nous le sommes tout autant en voyant arriver exactement les choses prédites en rapport avec l’exécution du jugement divin sur l’empire mondial de la religion babylonienne. C’est en effet comme si l’ange de Dieu nous invitait à venir voir ces choses étonnantes, de même que Jean fut invité à en avoir une vue anticipée. Voici ce que Jean dit avoir vu :
2 “Et l’un des sept anges qui avaient les sept coupes vint me parler, disant : ‘Viens, je te montrerai le jugement qui est sur la grande prostituée qui est assise sur les grandes eaux, avec qui les rois de la terre ont commis la fornication, tandis que ceux qui habitent la terre étaient rendus ivres par le vin de sa fornication.’” — Révélation 17:1, 2.
3. Qui la prostituée avait-elle pour clients, où sont-ils rassemblés, et depuis quand dure sa carrière ?
3 Jean étant contre les prostituées qui refusaient de se repentir, combien il devait être heureux d’assister au jugement de la plus grande d’entre elles! En tout cas, celle-ci n’était pas une prostituée comme les autres, car elle avait pour clients les “rois de la terre”, ainsi que les “rois [actuels] de toute la terre habitée”. Ce sont eux que les expressions inspirées par les démons rassemblent à présent pour les amener sur le champ de bataille d’Har-Magedon. Quant à sa carrière de prostitution ou de fornication qui s’étend sur plus de quatre mille ans, elle est la honte du “présent système de choses mauvais.” — Galates 1:4.
4. a) Que prend-elle plaisir à faire ? b) Que procure-t-elle aux chefs politiques qui la courtisent, que demande-t-elle dans ses prières, et que bénit-elle dans leur intérêt ?
4 La “grande prostituée” a de tout temps pris plaisir à se mêler de la politique de ce monde et à influencer le cours de celle-ci à son propre profit, cherchant sans cesse à avoir la haute main sur elle. Aux chefs politiques ou rois qui acceptent de la courtiser elle procure des satisfactions d’ordre religieux, afin qu’ils se sentent à l’aise dans la voie qu’ils suivent dans les affaires de ce monde. Elle invoque la bénédiction du Ciel sur leurs projets égoïstes et ambitieux, bénit leurs conflits dont la suprématie politique, commerciale ou militaire est l’enjeu. En leur procurant le sentiment d’avoir l’approbation du Ciel et d’accomplir la volonté divine, elle leur fait croire que leur avenir est assuré dans l’autre monde. Le moment venu, elle s’empresse de célébrer des funérailles pompeuses à leur intention, afin de leur rendre “la vie dans l’autre monde” aussi agréable que possible.
5. a) À quoi se livre-t-elle avec les chefs politiques, de quel genre de service s’agit-il, et à qui ressemble-t-elle ? b) En quel sens sa conduite a-t-elle des répercussions sur les habitants de toute la terre, et pourquoi n’est-elle pas une femme comme les autres ?
5 En se livrant à la prostitution avec les chefs politiques de ce monde sous forme d’un service religieux ou culte rendu au dieu qu’elle adore, elle ressemble en réalité aux prostituées des temples de l’Antiquité. Sa conduite a, bien entendu, des répercussions sur “ceux qui habitent la terre”, car ils sont les sujets des chefs politiques ou rois en question. Or, les habitants de toute la terre sont rendus ivres par le “vin de sa fornication” en ce sens qu’ils subissent les conséquences provoquées par cette prostituée qui s’offre à ces messieurs (Révélation 14:8). Ce n’est pas une femme comme les autres, puisqu’elle est “assise sur les grandes eaux”.
6. a) Sur quoi cette prostituée était-elle assise ? b) De quoi cette femme était-elle vêtue, et qu’est-ce qui était écrit sur son front ? c) De quoi était-elle ivre ?
6 Mais qui est-elle donc, cette “grande prostituée” aux relations royales ? C’est Jean qui va répondre à cette question en nous relatant ce que l’ange lui a fait voir : “Et il m’emporta dans le pouvoir de l’esprit dans un désert. Et j’aperçus une femme assise sur une bête sauvage de couleur écarlate, qui était pleine de noms blasphématoires et qui avait sept têtes et dix cornes. Et la femme était vêtue de pourpre et d’écarlate, et elle était parée d’or et de pierres précieuses et de perles et avait à la main une coupe d’or pleine de choses répugnantes et des choses impures de sa fornication. Et sur son front était écrit un nom, un mystère : ‘Babylone la Grande, la mère des prostituées et des choses répugnantes de la terre.’ Et je vis que la femme était ivre du sang des saints et du sang des témoins de Jésus.” — Révélation 17:3-6.
7. a) Qui est la mystérieuse prostituée, et par quoi a-t-elle été préfigurée ? b) Où se trouve Babylone la Grande d’après le récit biblique ?
7 Ah ! voilà. La mystérieuse prostituée, c’est Babylone la Grande. Il ne faut pas la confondre avec la Babylone antique, construite sur les bords de l’Euphrate. Cette puissance mondiale a été renversée en 539 avant notre ère, et après de longs siècles de déclin, elle a fini par sombrer dans la destruction éternelle. Seules des ruines lugubres témoignent aujourd’hui de son existence et de sa gloire passées. Mais la Babylone antique a servi à préfigurer et à symboliser Babylone la Grande, à laquelle elle a d’ailleurs donné son nom. D’après le récit biblique, Babylone la Grande se trouve dans le désert hanté par les bêtes sauvages. C’est là qu’elle est assise sur l’un de ces monstres.
8. a) Combien cette bête a-t-elle de têtes et de cornes, et de quoi est-elle pleine ? b) En quoi sa couleur diffère-t-elle de celle de la bête sauvage qui est montée de la mer ? c) De quoi est-elle l’image ?
8 Que figure, de nos jours, la bête qui se laisse monter par Babylone la Grande ? Le récit ne dit pas que cette bête de couleur écarlate soit montée de la mer, symbole de l’humanité rebelle, révolutionnaire et extrémiste, laquelle est opposée à Jéhovah Dieu comme l’était Nimrod le chasseur. Et pourtant, dans les grandes lignes, elle est pareille à la bête sauvage que Jean a vue monter de la “mer”. Elle aussi a sept têtes et dix cornes, et elle est “pleine de noms blasphématoires”. Elle ressemble donc à la bête sauvage qui portait “sur ses têtes des noms blasphématoires”, mais sans être de la même couleur. L’une est écarlate, tandis que l’autre — qui est montée de la mer — a des taches comme un léopard, des pieds comme ceux d’un ours et une gueule comme celle d’un lion (Révélation 13:1, 2). La bête écarlate a aussi dix cornes, mais auxquelles manquent les dix diadèmes qui coiffaient les cornes de la première bête sauvage. Elle ressemble donc beaucoup à la première bête sauvage ; en effet, elle est l’image de cette dernière, qui est montée de l’abîme de la mer.
9. a) Que montre Révélation 17:3 à propos de l’image de la bête sauvage décrite dans Révélation 13:14, 15 ? b) Depuis quelle année s’accomplit le tableau représentant la prostituée qui chevauche la bête sauvage écarlate ?
9 D’après Révélation 13:14, 15, la création de l’“image de la bête sauvage” a été proposée par la bête sauvage à deux cornes, montée de la terre. À présent, dans Révélation 17:3, nous apprenons à connaître les traits exacts de cette “image” qui, en gros, présente le même aspect que la bête sauvage montée de la mer. Le tableau représentant la grande prostituée qui chevauche la bête sauvage de couleur écarlate doit donc s’accomplir depuis l’année 1919. Vraiment ? Oui, pour la raison que voici :
10. Que préconisa en 1919 la puissance mondiale figurée par une bête à deux cornes, et que renfermait le traité de paix ?
10 En 1919, à la Conférence de la paix tenue en France, les principaux représentants de la Grande-Bretagne et des États-Unis — double puissance mondiale figurée dans la Bible par une bête à deux cornes — préconisèrent la création d’une organisation internationale pour le maintien de la paix, à savoir la Société des Nations (SDN). Leur projet triompha. Le 28 juin 1919, la Conférence de la paix signa le traité de paix auquel était incorporé le pacte de la Société des Nations. En octobre de la même année, ledit traité put entrer en vigueur en France, un nombre suffisant de gouvernements l’ayant ratifié entre-temps, ainsi que le pacte annexe.
11. Que se produisit-il le 10 janvier 1920, et quelle attitude les organisations religieuses de la chrétienté adoptèrent-elles à l’égard de la Société des Nations ?
11 Le 10 janvier 1920, les puissances signataires échangèrent solennellement à Paris les instruments de ratification dudit traité. L’après-midi du même jour, le traité de paix et le pacte de la Société des Nations entrèrent officiellement en vigueur. Six jours plus tard, Léon Bourgeois, homme politique français, devenait premier président du Conseil de la SDN, tandis que sir Eric Drummond, de nationalité anglaise, était nommé secrétaire général. En 1919 déjà, les organisations religieuses de la chrétienté étaient intervenues en faveur de la création de la Société des Nations et avaient œuvré pour son adoption. George V, roi de Grande-Bretagne et chef suprême de l’Église d’Angleterre, était lui aussi en faveur de cette organisation. La Grèce, dont l’Église orthodoxe orientale est l’Église officielle, adhéra à la Société des Nations le 30 mars 1920.
12. Pour quelles raisons le Vatican ne put-il pas participer à l’élaboration de la Société des Nations ?
12 Quant au Vatican, son pontifex maximus ou souverain pontife n’eut pas de porte-parole officiel à la Conférence de la paix. Il ne put participer à l’élaboration de la Société des Nations, car le traité de Londres, signé le 9 mai 1915 entre l’Italie, la Grande-Bretagne, la Russie et la France, ne le lui permettait pas. C’est à cause des liens noués entre le Vatican et les puissances germaniques au cours de la Première Guerre mondiale que la papauté ne put pas “intervenir par des démarches diplomatiques dans les affaires de la paix, ni dans les questions soulevées par la guerre”. (Encyclopédie américaine, édition de 1929, tome XVII, pages 632, 633.) Voilà pourquoi les milieux catholiques romains durent attendre pour apporter leur appui à la Société des Nations.
13. Quel pays d’Orient apporta dès le début son soutien religieux à la SDN?
13 Puissance victorieuse en Extrême-Orient, le Japon — qui pratiquait alors le culte de l’empereur — fut dès le début membre de la Société des Nations.
14. a) En vue de quoi Babylone la Grande fit-elle des démarches en 1919 ? b) De quelle couleur était l’image de la bête ? Que symbolisait cette couleur, et de quelles couleurs la prostituée était-elle vêtue ? c) Qu’était la Société des Nations d’après la Fédération américaine des Églises du Christ, et que fit la prostituée en voyant la SDN entrer en vigueur ?
14 Ces faits historiques attestent que, dès 1919, Babylone la Grande des temps modernes ou l’empire mondial de la religion babylonienne fit des démarches en vue de se hisser sur l’“image de la bête sauvage”, laquelle se présentait à l’époque sous les traits de la Société des Nations. Babylone la Grande comprit d’emblée que cette bête valait la peine d’être chevauchée, d’autant plus que celle-ci était écarlate à ses yeux, couleur dont l’Écriture sacrée se sert comme symbole de la royauté ou comme marque du luxe (Matthieu 27:28-31 ; II Samuel 1:24, Jé). C’est qu’elle-même était “vêtue de pourpre et d’écarlate”. D’ailleurs en janvier 1919, la Fédération américaine des Églises du Christ alla jusqu’à proclamer que la Société des Nations, dont on venait de proposer la formation, serait “l’expression politique du Royaume de Dieu sur la terre”. Voyant que cette Société des Nations entrait effectivement en vigueur le 10 janvier 1920, Babylone la Grande se mit aussitôt à la chevaucher pour la suivre partout où elle irait, plaçant tous ses espoirs de paix universelle en elle.
15. a) Que commettait Babylone la Grande en chevauchant la bête qui symbolisait la Société des Nations, et à qui se joignait-elle ainsi ? b) À qui revenaient les noms, le culte, les espoirs et la confiance qu’elle donnait à l’image de la bête ?
15 En chevauchant la Société des Nations, symbolisée par une bête, Babylone la Grande commettait un nouvel acte de fornication avec les “rois de la terre”. Elle se joignait ainsi aux politiciens pour “adorer l’image de la bête sauvage” et pour la rendre “pleine de noms blasphématoires”. Or, les noms qu’elle-même et d’autres hommes du monde prodiguèrent à cette “image”, le culte qu’ils lui rendirent ensemble et lui firent rendre, les espoirs et la confiance qu’ils encouragèrent les gens à placer en elle, toutes ces choses revenaient de droit uniquement à Jéhovah Dieu et à son Royaume messianique. Voilà comment les humains furent incités à ne plus mettre leur confiance en Dieu et dans ses promesses. — Révélation 17:2, 3.
16. a) Par qui la Babylone antique était-elle symbolisée, et, par conséquent, sous les traits de qui Babylone la Grande est-elle présentée à son tour ? b) Comment cet empire mondial de la religion babylonienne a-t-il amassé de grandes richesses, et aux dépens de qui ? c) En quoi semble être faite la coupe dans laquelle boivent ses adhérents religieux, mais qu’y a-t-il à l’intérieur de celle-ci ?
16 Dans l’Écriture sacrée, la Babylone antique était symbolisée par une femme. C’est pourquoi Babylone la Grande y est présentée, elle aussi, sous les traits d’une femme, d’une prostituée internationale. En se servant de son clergé avide, de sa hiérarchie cupide et de ses doctrines religieuses trompeuses, cet empire mondial de la religion babylonienne a amassé de grandes richesses aux dépens des gens confiants et crédules ; il a accumulé de l’or, des pierres précieuses, des perles, de la pourpre et de l’écarlate. De plus, les rois de la terre ont bien payé Babylone pour les plaisirs mondains qu’elle leur a procurés, pour leur avoir permis d’utiliser sa religion afin d’asseoir leur pouvoir et de le garder, ainsi que pour réaliser leurs projets politiques et commerciaux. D’ailleurs, la coupe dans laquelle elle fait boire ses adhérents religieux donne l’impression d’être une coupe en or ne pouvant contenir que les meilleurs breuvages. L’extérieur de celle-ci est pourtant trompeur, car à l’intérieur, elle est “pleine de choses répugnantes et [contient] des choses de sa fornication”. — Comparez avec Matthieu 23:25, 26.
17. Dans quoi les troupeaux religieux de Babylone se laissent-ils entraîner ? Avec qui commet-elle la fornication, et dans quoi a-t-elle plongé les gens ?
17 Elle a entraîné ses troupeaux religieux à tremper dans les affaires du monde, choses qui sont impures aux yeux de Dieu. La fornication commise par elle avec les chefs politiques de ce monde n’a pas apporté de bénédictions aux gens. Elle les a, au contraire, plongés dans des guerres de religion, le retard économique, l’analphabétisme, la basse moralité et, pis encore, les a rendus hostiles au Royaume messianique promis par Dieu.
18. a) Que cache le nom écrit sur son front ? b) Qu’est-ce que cette prostituée ne symbolise pas, mais que sert-elle à figurer, comme cela ressort nettement de son nom ?
18 Pour que tout le monde puisse voir le nom que porte la prostituée, celui-ci est écrit en toutes lettres sur son front. Or, son nom cache un mystère ou secret religieux. Peut-on savoir qui est ainsi nommé, ou qui la prostituée de ce nom peut bien symboliser ? Les faits et l’Écriture sacrée montrent qu’elle ne symbolise pas la Rome païenne à l’époque de l’apôtre Jean. En effet, il ressort nettement de son nom qu’elle sert à figurer toute une organisation semblable à la Babylone antique et qui est dominée par la fausse religion, laquelle remonte à Nimrod, puissant chasseur en opposition avec Jéhovah Dieu. En étudiant cette “femme” de plus près et en examinant ses fréquentations, on se rend compte qu’elle personnifie l’empire mondial de la religion d’origine babylonienne.
19. a) Quelle sorte d’immoralité commet-elle, et avec qui ? b) En quel sens peut-on dire qu’elle est mère ? Qui ses filles imitent-elles, et de quelle façon ?
19 Elle joue le rôle d’une prostituée en ce sens qu’elle commet la fornication religieuse avec les éléments politiques de ce monde, figurés dans la Bible par les “rois de la terre”. Quoiqu’elle ne soit qu’une prostituée, elle est aussi mère, et toutes ses filles sont des prostituées comme leur mère. Rappelons que, dans le langage biblique, les habitants d’une ville sont appelés ses enfants. De même, les organisations religieuses — qui sont membres de Babylone la Grande — sont les enfants ou les filles de celle-ci, nées de sa fornication. Or, tous ces systèmes filles sont des organisations qui pratiquent à leur tour la prostitution. Elles imitent donc leur organisation mère et commettent pareillement la fornication avec les “rois de la terre”. Leur histoire en est la preuve.
20. a) De quoi Babylone la Grande est-elle en outre la mère, et qu’a-t-elle enfanté d’illégitime ? b) Au surplus, quelles autres activités et pratiques sont sanctifiées et honorées ?
20 Babylone la Grande est en outre la mère des abominations ou “choses répugnantes de la terre”. Existe-t-il sur la terre quelque chose d’abominable ou de répugnant dont elle ne soit pas la mère, au point de vue de Dieu ? En tournant le dos au vrai Dieu Jéhovah pour suivre d’autres choses religieuses, elle a enfanté des pratiques illégitimes telles que l’idolâtrie, au sens propre et au figuré (Romains 2:22 ; Matthieu 24:15 ; I Rois 11:5, 7 ; II Rois 23:13). Elle a aussi donné naissance aux nécromanciens, aux diseuses de bonne aventure, aux astrologues et aux sacrifices humains (II Rois 23:24, Sy ; Ésaïe 66:3 ; Ézéchiel 20:7, 8, 30 ; Osée 9:10). Sur toutes ces fausses religions, inspirées par les démons, sont venues se greffer toutes sortes de pratiques obscènes et la conduite dissolue. On alla jusqu’à introduire la prostitution dans les temples en prétendant sanctifier ainsi l’immoralité. Enfin, certains s’adonnent à l’ivrognerie sous prétexte d’honorer un faux dieu.
21. a) Peut-on dire que Babylone la Grande est une ivrognesse, et de quoi s’enivre-t-elle surtout ? b) De quoi s’est-elle abreuvée jusqu’à ce jour, et pourquoi a-t-elle agi de la sorte ?
21 Babylone la Grande est une ivrognesse de vieille date. Aux boissons alcooliques, elle préfère le sang humain ; elle s’enivre surtout du sang versé dans les persécutions religieuses. Avant l’époque de l’apôtre Jean, elle était déjà “ivre du sang des saints”. Elle s’est même rendue responsable de l’effusion du sang de Jésus-Christ, “le Saint” par excellence (Actes 3:14, 15 ; 4:27, 30 ; Marc 1:24 ; Luc 4:34). Depuis cette époque-là et jusqu’à ce jour, elle s’est abreuvée tant et plus “du sang des témoins de Jésus”. Tout cela, elle l’a fait dans un effort fanatique pour étouffer les voix de ces témoins qui prêchent le Royaume messianique établi par Jéhovah. — Révélation 17:6 ; 6:9-11.
LE MYSTÈRE DE LA BÊTE SAUVAGE ÉCARLATE
22. Quelle explication l’ange a-t-il donnée du mystère qu’est la bête sauvage ?
22 Babylone la Grande n’est pas seule à avoir été un mystère depuis que Jean l’a vue dans la révélation qui lui a été faite. La bête chevauchée par elle est tout autant un mystère. Jean écrit en effet : “Eh bien, lorsque je l’aperçus, je fus pris d’un grand étonnement. Et l’ange me dit alors : ‘Pourquoi t’es-tu étonné ? Je te dirai le mystère de la femme et de la bête sauvage qui la porte et qui a les sept têtes et les dix cornes : La bête sauvage que tu as vue était, mais n’est pas, et cependant elle est sur le point de monter de l’abîme, et elle doit aller à la destruction. Et lorsqu’ils verront comment la bête sauvage était, mais n’est pas, et cependant sera présente, ceux qui habitent la terre s’étonneront avec admiration, mais leurs noms n’ont pas été écrits dans le rouleau de vie dès la fondation du monde.’” — Révélation 17:6-8.
23. a) De quoi la bête sauvage écarlate est-elle l’image, et que disent les personnes qui utilisent des images dans leur culte ? b) À quoi participent-elles en rendant un culte à l’“image” de la bête sauvage ?
23 Compte tenu des traits généraux que présente cette bête sauvage de couleur écarlate, on peut affirmer qu’elle est l’“image de la bête sauvage” dont Jean a annoncé la création dans Révélation 13:14, 15, mais sans la décrire. Comme il s’agit d’une “image” destinée au culte idolâtrique, Babylone la Grande lui accorde volontiers ses faveurs, tellement elle est heureuse de la monter et de se laisser porter par elle. Les personnes qui pratiquent le culte des images tentent de justifier cet usage en disant que celles-ci aident à rendre un culte aux divinités qu’elles représentent, et qu’il s’agit là d’un “culte relatif”. Toutefois, en rendant un culte à l’“image” qui incarne la bête sauvage, ces mêmes personnes entrent dans la conspiration universelle ourdie contre le Royaume de Dieu, car cette “image” n’est rien d’autre que l’organisation internationale créée pour la sauvegarde des gouvernements politiques de ce monde, et qui doit permettre à ceux-ci de régler leurs différends au moyen d’arbitrages pacifiques.
24. Sous les traits de quelle organisation se présentait la bête sauvage entre la Première et la Seconde Guerre mondiale, mais pendant quelle période de temps cessa-t-elle d’exister ?
24 Pendant la période comprise entre la Première et la Seconde Guerre mondiale, cette bête sauvage écarlate se présentait sous les traits de la Société des Nations, laquelle compta à un moment donné soixante-deux pays membres. Cette Société des Nations fut officiellement dissoute après la Seconde Guerre mondiale, le 18 avril 1946. En réalité, elle ‘n’était plus’ (Sg), c’est-à-dire qu’elle cessa d’exister pendant toute la durée de la Seconde Guerre mondiale, soit de 1939 à 1945. Les puissances de l’Axe impérialistes et nazi-fascistes se raillèrent de la SDN. Quel en fut le résultat ? Celle-ci n’ayant pu remplir les conditions fixées dans son pacte, elle suspendit toute activité après qu’Hitler, dictateur nazi et catholique, eut déchaîné le deuxième conflit mondial en septembre 1939a.
25. a) Que faut-il entendre par l’abîme dans lequel la bête descendit pour un temps et dont elle remonta ? b) Que prédirent les témoins de Jéhovah au sujet de cette bête, en se fondant sur Révélation 17:8?
25 À ce moment-là, la Société des Nations descendit dans l’abîme que fut l’humanité déchaînée et mugissant comme les flots de la mer pendant la plus grande guerre mondiale de tous les temps. Elle fut plongée dans un état d’inactivité temporaire. L’ange de Dieu avait parlé à l’apôtre Jean comme si la bête écarlate se trouvait déjà dans l’abîme, mais était sur le point d’en remonter. Or, chose frappante et cependant conforme à la prédiction biblique, les chrétiens témoins de Jéhovah comprirent en 1942, soit au milieu de la Seconde Guerre mondiale, que la bête internationale précitée se trouvait alors dans l’abîme et, se fondant sur Révélation 17:8, ils prédirent qu’elle devait en remonter après le deuxième conflit mondial. — Voir Peace — Can It Last ?, ou La paix de demain sera-t-elle de longue durée ?, pages 20-22, brochure publiée le 20 septembre 1942 par la Société Watch Tower.
26. a) Quelle puissance mondiale fut le principal artisan de la Société des Nations, et comment contribua-t-elle à faire remonter cette organisation de l’abîme ? b) Quand fut signée la charte de l’ONU, et quand entra-t-elle dans le droit international ?
26 La Septième Puissance mondiale, composée de la Grande-Bretagne et des États-Unis d’Amérique, fut le principal artisan de la Société des Nations. En temps voulu, cette même puissance mondiale mit tout en œuvre afin que cette organisation — créée pour le maintien de la paix et de la sécurité mondiales — puisse remonter de l’abîme symbolisant, en l’occurrence, la mort apparente. Par conséquent, c’est aux États-Unis d’Amérique, à San Francisco (Californie), que cinquante nations (à l’exclusion du Vatican et des puissances de l’Axe) signèrent la charte de l’Organisation des Nations unies (ONU), le 26 juin 1945. Cette charte entra dans le droit international le 24 octobre 1945, jour où le nombre des nations ayant ratifié celle-ci fut de vingt-neuf, y compris les cinq Grands. L’Organisation des Nations unies existe depuis ce jour-là. Son Assemblée générale se réunit pour la première fois le 10 janvier 1946 à Londres, siège de l’un des partenaires de la double Puissance mondiale anglo-américaine. Le Conseil de sécurité siégea une semaine plus tard.
27. Que comprirent aussitôt les témoins de Jéhovah, que s’abstinrent-ils de faire ? Mais qui s’étonna avec admiration en voyant que la bête était réapparue ?
27 Les chrétiens témoins de Jéhovah comprirent aussitôt que la bête sauvage écarlate venait de remonter de l’abîme. Mais ils ne se mirent pas à l’adorer, pas plus qu’ils ne s’étaient joints à Babylone la Grande et aux nations de ce monde pour idolâtrer la Société des Nations, forme que la “bête” revêtit à l’origine. Les autres gens du monde par contre, “ceux qui habitent la terre”, s’étonnèrent avec admiration en la voyant.
28. Quel est le but de l’Organisation des Nations unies d’après sa charte ? Quel fut le sentiment des gens à son sujet, et que continuaient-ils de faire ?
28 Le but de l’ONU, énoncé dans sa charte, est de veiller au “maintien de la paix et de la sécurité internationales”. Rien d’étonnant que les gens se soient sentis quelque peu rassurés en voyant que la première bête sauvage symbolique, celle qui était montée de la mer, allait continuer d’exister. Cette nouvelle organisation internationale n’avait-elle pas pour tâche de sauvegarder la paix et la sécurité dans l’intérêt de cette bête sauvage montée de la mer ? En tout cas, l’admiration que les gens continuent de vouer à cette “image de la bête sauvage” écarlate se traduit par le fait que le nombre des membres de l’ONU n’a cessé de s’accroître, au point de comprendre 123 États membres.
29, 30. Que déclara le 5 avril 1963 un certain représentant du souverain pontife au sujet de l’encyclique et de la bête sauvage chevauchée par Babylone la Grande ?
29 Il n’y a pas longtemps, le pontifex maximus du Vatican parla avec une netteté remarquable de la bête sauvage symbolique de couleur écarlate ayant sept têtes et dix cornes, et que chevauche Babylone la Grande. À grand renfort de publicité, faite à l’échelle mondiale et plusieurs jours à l’avance, le Vatican attirait l’attention des gens sur la parution imminente d’une lettre circulaire ou encyclique adressée à tous les évêques catholiques romains. C’était la huitième encyclique du pape Jean XXIII. Dans une dépêche de l’Associated Press, datée de “Rome, 5 avril” et publiée par le New York Times du 6 avril 1963, en page 2, sous le titre “Le Vatican soutient la police de l’ONU”, on pouvait lire ceci :
30 Monseigneur Pisoni déclare, dans un article du Corriere della Sera publié à Milan, que le droit international “a été rendu encore plus compliqué à notre époque par la présence d’organismes internationaux tels que les Nations unies, auxquelles on peut faire appel pour qu’elles assument avec des forces militaires autonomes la tâche d’une ‘police internationale’”. Il précisa que l’encyclique traiterait du “devoir de tous les peuples d’accepter la force autonome des Nations unies comme une police internationale”, ainsi que de la guerre froide et des “guerres intestines et civiles appuyées par l’étranger”.
31. Dans quelles circonstances Jean XXIII signa-t-il l’encyclique intitulée “Pacem in terris” (“Paix sur la terre”), et à qui s’adressait-elle ?
31 Le 7 avril 1963, la chrétienté célébrait son dimanche des Rameaux pour commémorer l’entrée triomphale du Christ à Jérusalem (ou Sion). Par cet acte, le Christ s’était offert à cette ville pour être son Roi messianique. Or, au cours de la semaine sainte qui suivit, le pape Jean XXIII signa son encyclique intitulée “Pacem in terris” (“Paix sur la terre”). Cette cérémonie fut filmée par la télévision pour être retransmise en différé par le réseau italien au cours d’une émission spéciale et pour être mise à la disposition des émetteurs de télévision du monde entier. Au bas du dernier paragraphe, cette encyclique était datée en ces mots : “Donné à Rome, près Saint-Pierre, le Jeudi saint, 11 avril de l’an 1963, le cinquième de Notre Pontificat. JEAN XXIIIb.” L’encyclique s’adressait non seulement “au clergé et aux fidèles de l’univers” rattachés à la religion catholique romaine, mais aussi “à tous les hommes de bonne volonté”. La IVe partie traite de “l’organisation de la communauté mondiale”, expression par laquelle il ne faut toutefois pas entendre l’Organisation des Nations unies, car le Vatican n’en est pas membre. Elle poursuit en ces termes :
32-37. D’après cette encyclique : a) Quels problèmes cette autorité universelle doit-elle examiner et résoudre ? b) Quel devrait être le but essentiel de l’ONU ? c) Compte tenu de son préambule, quelle importance revêt la “Déclaration universelle des droits de l’homme”, approuvée par l’ONU ? d) Quel vœu est exprimé concernant les facultés de l’ONU et l’attitude des gens à son égard ?
32 (...) Le rôle de cette autorité universelle est d’examiner et de résoudre les problèmes que pose le bien commun universel en matière économique, sociale, politique ou culturelle. C’est la complexité, l’ampleur et l’urgence de ces problèmes qui ne permettent pas aux gouvernements nationaux de les résoudre à souhait.
33 Il n’appartient pas à l’autorité de la communauté mondiale de limiter l’action que les États exercent dans leur sphère propre, ni de se substituer à eux. (...)
34 Comme chacun sait, le 26 juin 1945, a été fondée l’Organisation des Nations unies (ONU) à laquelle sont venus se rattacher par la suite des organismes intergouvernementaux. À ces organisations ont été confiées de vastes attributions de portée internationale sur le plan économique et social, culturel, éducatif et sanitaire. Le but essentiel de l’Organisation des Nations unies est de maintenir et de consolider la paix entre les peuples, de favoriser et de développer entre eux des relations amicales, fondées sur le principe de l’égalité, du respect réciproque et de la collaboration la plus large dans tous les secteurs de l’activité humaine.
35 Un des actes les plus importants accomplis par l’ONU a été la Déclaration universelle des droits de l’homme, approuvée le 10 décembre 1948 par l’Assemblée générale des Nations unies. Son préambule proclame comme objectif commun à promouvoir par tous les peuples et toutes les nations la reconnaissance et le respect effectifs de tous les droits et libertés énumérés dans la Déclaration.
36 Nous n’ignorons pas que certains points de cette Déclaration ont soulevé des objections et fait l’objet de réserves justifiées. (...)
37 Nous désirons donc vivement que l’Organisation des Nations unies puisse de plus en plus adapter ses structures et ses moyens d’action à l’étendue et à la haute valeur de sa mission. Puisse-t-il arriver bientôt, le moment où cette Organisation garantira efficacement les droits de la personne humaine : ces droits qui dérivent directement de notre dignité naturelle et qui pour cette raison sont universels, inviolables et inaliénables. Ce vœu est d’autant plus ardent qu’aujourd’hui les hommes participent davantage aux affaires publiques de leur propre pays, qu’ils témoignent d’un intérêt croissant pour les problèmes de portée mondiale et prennent une conscience plus vive de leur qualité de membres actifs de la famille humaine universelle.
38, 39. a) En quels termes le pape rattacha-t-il le Royaume de Dieu à tout ce qui précède ? b) (note en bas de page) Quelle déclaration le président Kennedy fit-il à propos de cette encyclique, et que fit le ministère américain des Affaires étrangères pour la première fois de l’Histoire ?
38 Dans le sixième paragraphe avant la fin de son encyclique, le pape Jean XXIII rattacha le Royaume de Dieu aux déclarations précitées en affirmant :
39 (...) Pour que la société humaine présente avec la plus parfaite fidélité l’image du Royaume de Dieu, le secours d’En-haut est absolument nécessairec.
40. a) L’admiration que le pape et les nations portent à l’“image de la bête sauvage” est-elle un gage pour la survie de celle-ci ? b) De qui Dieu écrit-il les noms dans son “rouleau de vie”, mais quels noms n’y figureront jamais ?
40 Peut-on dire que, d’une façon ou d’une autre, l’ONU présente l’image du Royaume de Dieu ou qu’elle s’efforce de promouvoir celui-ci d’une certaine manière ? L’admiration que le pontifex maximus et le monde entier portent à l’Organisation des Nations unies, ou “image de la bête sauvage”, est-elle un gage permettant aux “États” ou “autorités publiques” de survivre à la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant” ? Absolument pas ! Car il ressort des paroles écrites par l’apôtre Jean que ce n’est pas en vouant aux Nations unies une admiration idolâtrique et en priant pour le succès de cette institution que les gens pourront s’assurer la vie dans le nouvel ordre de choses promis par Jéhovah Dieu et qui devra succéder à la guerre universelle. Dieu n’écrira pas dans le “rouleau de vie” les noms de tels idolâtres. Figurément parlant, il y écrit au fur et à mesure les noms de ceux qu’il juge dignes de vie “dès la fondation du monde”, c’est-à-dire depuis le moment où il a fondé l’espèce humaine ou monde des hommes. Compte tenu de ce que Dieu a fait consigner dans sa Parole, Abel — le fils d’Adam et d’Ève qui est mort martyr — a été le premier à avoir eu son nom écrit “dans le rouleau de vie”. (Hébreux 11:4 ; 12:24 ; Genèse 4:2-10, 25 ; Matthieu 23:35.) Or, le nom d’aucun idolâtre ne figurera jamais à côté de celui d’Abel. Toute personne désireuse d’obtenir la vie éternelle dans le nouvel ordre de choses promis par Dieu s’abstiendra donc de cette idolâtrie des temps modernes.
41, 42. a) Que signifient les sept têtes de la bête écarlate, et que symbolisent-elles ? b) Que sont les “sept montagnes” ?
41 Entrant encore davantage dans le détail de ce mystère qu’est la bête sauvage écarlate élevée au rang d’idole, l’apôtre Jean écrit : “C’est ici qu’intervient l’intelligence qui a de la sagesse : Les sept têtes signifient sept montagnes, sur le sommet desquelles la femme est assise. Et il y a sept rois : cinq sont tombés, l’un est, l’autre n’est pas encore arrivé, mais quand il sera venu il doit rester peu de temps. Et la bête sauvage qui était mais n’est pas, c’est elle-même un huitième roi, mais provient des sept, et elle va à la destruction.” (Révélation 17:9-11). En effet, pour saisir la signification de ce mystère compliqué, il faut non seulement de l’intelligence, mais surtout de la sagesse céleste ou “sagesse d’en haut”. — Jacques 3:17.
42 Les “sept têtes” de la bête sauvage écarlate correspondent à celles de la bête sauvage qui monta de la “mer”, symbole de l’humanité impie. Elles apparurent l’une après l’autre et figurent sept têtes politiques, chacune étant une puissance mondiale. L’intelligence que nous dispense la Parole de Dieu, trésor de sagesse céleste, nous aide à identifier ces puissances successives : 1) l’Égypte ancienne, 2) l’Assyrie, 3) Babylone, 4) l’Empire médo-perse, 5) l’Empire grec ou macédonien, 6) Rome, et 7) la puissance anglo-américaine. Or, ces sept têtes symboliques sont appelées “sept montagnes” au même titre que le Royaume messianique de Dieu, puissance mondiale éternelle à venir, est comparé en Daniel 2:34, 35, 44, 45 à une “grande montagne” qui “remplit toute la terre”.
43. Quelle différence y a-t-il entre Babylone la Grande et l’antique Puissance mondiale babylonienne ?
43 Il ne faut pas confondre la mystérieuse prostituée, Babylone la Grande, avec la troisième tête de la bête, car cette tête figurait Babylone en tant que puissance mondiale. La troisième tête symbolique était en outre une montagne symbolique, une organisation politique, tandis que Babylone la Grande est strictement un empire religieux. En effet, Babylone la Grande existait et régnait déjà bien avant que la Babylone antique des bords de l’Euphrate devînt la Troisième Puissance mondiale sous Nébucadnetsar. Comme empire religieux, elle était assise sur le sommet de la première montagne symbolique en ce sens qu’elle régnait sur la Puissance mondiale égyptienne, environ mille ans avant la fondation de Rome. C’est parce qu’elle est un empire religieux que Babylone la Grande ne disparut pas lorsque survint la chute de la Babylone antique, en 539 avant notre ère, ville qui périt finalement à l’époque où Rome était puissance mondiale. Comme empire religieux, Babylone la Grande a survécu jusqu’à ce jour, si bien qu’elle a pu s’asseoir au sommet de toutes les sept montagnes symboliques ou puissances mondiales, qui se sont succédé depuis l’Égypte ancienne jusqu’à la puissance anglo-américaine des temps modernes.
44. a) En quel sens chaque puissance mondiale est-elle un “roi des rois” ? b) Quel titre se donna Artaxerxès, le maître de la Puissance mondiale médo-perse ?
44 Ces puissances mondiales sont, figurément parlant, “sept rois” en ce sens que chacun d’entre eux représente un “roi des rois”, c’est-à-dire un souverain qui domine sur tous les autres rois de son époque. Par exemple, s’adressant à Nébucadnetsar, roi de Babylone et maître du monde, le prophète Daniel lui dit : “Toi, ô roi, tu es le roi des rois, à qui le Dieu des cieux a donné le royaume (...). C’est toi qui es la tête d’or.” (Daniel 2:37, 38, Dh). D’ailleurs, le maître de la Puissance mondiale médo-perse se donna le même titre dans la lettre qu’il fit porter à Jérusalem par Esdras, copiste de la Bible, en affirmant : “Artaxerxès, roi des rois, à Esdras, sacrificateur, scribe de la loi du Dieu des cieux, paix parfaite.” (Esdras 7:7-12, Da n. m.). Rappelons que vers la fin du premier siècle, au moment où l’apôtre Jean reçut la Révélation, l’ange lui fit remarquer que cinq “rois” étaient déjà tombés. Il s’agissait en l’occurrence des cinq premières puissances mondiales à compter de l’Égypte ancienne jusqu’à la Grèce antique inclusivement.
45. Qu’est-ce que l’ange entendait par la phrase “l’un est”, qu’il dit à Jean ?
45 Ainsi, en disant à Jean “l’un est”, l’ange entendait la puissance mondiale qui avait exilé l’apôtre dans l’île pénitentiaire de Patmos, à savoir Rome, alors Sixième Puissance mondiale, dont l’empereur païen était le pontifex maximus de la religion romaine. Mais qui devait être, figurément parlant, le septième roi dont l’ange annonça la venue en déclarant : “L’autre n’est pas encore arrivé.” — Révélation 17:10.
46. a) À quelle puissance mondiale l’ange faisait-il allusion ? b) Pourquoi l’avènement de cette nouvelle puissance ne date-t-il pas de l’année de la “chute” de Rome ?
46 Les prophéties bibliques et l’histoire universelle prouvent que l’ange faisait ici allusion à la double puissance mondiale composée de la Grande-Bretagne et des États-Unis d’Amérique, tous deux alliés au cours de la Première Guerre mondiale qui sévit de 1914 à 1918. Aucune des six puissances mondiales antérieures ne fut aussi puissante et aussi universelle que la Septième Puissance mondiale anglo-américaine. À quel moment ce “roi” arriva-t-il ? Son avènement ne date pas de 476, année de la “chute” de Rome, provoquée par Odoacre, le chef militaire germanique de foi arienne qui s’empara de Rome et devint roi d’Italie. À cette époque-là n’existaient ni l’Empire britannique ni les États-Unis d’Amérique. Au cinquième siècle, l’Empire romain englobait bien plus que Rome et l’Italie. Cependant, la capitale de tout cet empire était non pas l’ancienne Rome en Italie, mais la Nouvelle Rome ou Constantinople sur le Bosphore, bâtie au carrefour de l’Europe et de l’Asie, de la Méditerranée et de la mer Noire. C’est dans ce centre commercial de la Puissance mondiale romaine que régnait l’empereur Zénon, Isaurien d’origine, qui réussit à faire expulser Odoacre de Rome, en 489. La partie orientale de l’Empire romain arriva à sa fin en 1453, année où Constantinople tomba aux mains des Turcs ottomans.
47. a) Quand et par qui fut établi le Saint Empire romain, mais qui mit fin à cet empire ? b) En quelle année l’Empire britannique se hissa-t-il au rang de “première puissance commerciale et coloniale du monde”, et que forma-t-il par la suite avec les États-Unis d’Amérique ?
47 L’Occident vit le pape, bon stratège, établir en 800 le Saint Empire romain, auquel Napoléon Ier, empereur des Français, mit fin en 1806. Quarante-trois ans auparavant, soit en 1763, l’Empire britannique, qui avait alors des colonies en Amérique du Nord, s’était hissé au rang de “première puissance commerciale et coloniale du monde”, pour reprendre les termes d’un historien. L’Angleterre maintint cette position et parvint en 1814 à provoquer la chute de Napoléon Bonaparte. Entre-temps, en Amérique du Nord, les colonies anglaises s’étaient séparées de la métropole et avaient pris le nom d’États-Unis d’Amérique. Par la suite, la République américaine devint sous bien des rapports l’alliée de la Grande-Bretagne, formant ainsi avec elle une double puissance mondiale, la plus puissante de l’histoire humaine.
48. Quelle sera la durée de la double puissance mondiale, et sous quel rapport s’agit-il là d’un court laps de temps ?
48 Le double caractère de cette puissance mondiale remonte au dix-neuvième siècle. L’ange de Dieu avait prédit à ce sujet : “Quand il [ce roi] sera venu il doit rester peu de temps.” (Révélation 17:10). Comparée à la longue durée de la Sixième Puissance mondiale d’origine romaine, celle de la Septième Puissance mondiale ou double puissance anglo-américaine ne s’étend que sur “peu de temps”, car les “rois de la terre habitée tout entière” sont à présent rassemblés vers un lieu ou une situation que la Bible appelle Har-Magedon, où ils seront détruits. Même en comptant depuis la date précitée de 1763, c’est comparativement “peu de temps” qui doit s’écouler jusqu’à cette “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant”. (Révélation 16:14, 16.) La plus grande partie de ce court laps de temps est déjà passée, aussi son échéance est-elle proche.
49. a) Quelle puissance mondiale est le principal soutien de l’“image de la bête sauvage”, et qu’est-ce que l’ange de Dieu a prédit en ce qui concerne cette bête sauvage écarlate ? b) À qui l’Organisation des Nations unies doit-elle son existence, que devient-elle de ce fait, et que doit-elle faire ensuite ?
49 La Septième Puissance mondiale est la promotrice et le principal soutien de l’Organisation des Nations unies, forme actuelle de l’“image de la bête sauvage”. Chose certaine donc, cet instrument international — créé pour garantir la paix et la sécurité dans le monde — devra subir la destruction en même temps que la Puissance mondiale anglo-américaine, c’est-à-dire à Har-Magedon. La destruction de cette bête sauvage écarlate a été prédite par l’ange de Dieu en ces termes : “La bête sauvage qui était mais n’est pas, c’est elle-même un huitième roi, mais provient des sept, et elle va à la destruction.” (Révélation 17:11). L’actuelle Organisation des Nations unies compte en effet parmi ses membres la Septième Puissance mondiale et les prolongements nationaux de toutes les puissances mondiales antérieures. Elle doit donc son existence aux sept puissances mondiales : c’est d’elles qu’elle provient. De même que la bête écarlate est une image de la bête sauvage, tachetée comme un léopard, laquelle est montée de la mer et qui constitue la synthèse de toutes les sept puissances mondiales, l’“image” de la bête est, elle aussi, une puissance mondiale (ou “roi”) et, par conséquent, “un huitième roi”. À plusieurs reprises, elle a déjà fait entrer en action ses propres forces militaires. Mais elle a beau être remontée de l’abîme et avoir repris vie en 1945, la Bible révèle qu’elle doit aller à la destruction.
LES DIX CORNES SE BATTRONT AVEC L’AGNEAU
50, 51. a) Qu’est-ce que des cornes représentent, que désigne leur nombre, et, par conséquent, que symbolisent les “dix cornes” ? b) Comment la bête se sert-elle de toute sa série de cornes ? c) Quelle sera leur attitude envers l’Agneau, mais qui vaincra ?
50 Dans les prophéties de Daniel, les cornes placées sur la tête d’un animal symbolique servent à représenter des rois ou des chefs d’État, pris individuellement. Étant donné que la Bible emploie le nombre dix pour désigner la plénitude ou la perfection terrestres, l’expression “dix cornes” n’est donc pas à prendre au sens littéral ; elle symbolise le nombre complet et total des rois ou chefs d’État de la terre. Or, une bête sauvage peut se servir de ses cornes pour attaquer. C’est ce que fait la bête sauvage écarlate avec sa série de cornes, car l’ange de Dieu dit à Jean :
51 “Et les dix cornes que tu as vues signifient dix rois, qui n’ont pas encore reçu de royaume, mais ils reçoivent autorité comme rois pendant une heure avec la bête sauvage. Ceux-ci ont une seule pensée, et ainsi ils donnent leur puissance et leur autorité à la bête sauvage. Ils se battront avec l’Agneau, mais l’Agneau les vaincra, parce qu’il est Seigneur des seigneurs et Roi des rois. De plus, ceux qui sont appelés et élus et fidèles vaincront.” — Révélation 17:12-14.
52. Combien y avait-il au moins de cornes sur la septième tête de la bête sauvage, et combien de ces têtes étaient déjà “arrivées” à l’époque de l’apôtre Jean ?
52 La bête sauvage de couleur écarlate porte dix cornes. Au moins l’une de celles-ci, peut-être même deux, devait se trouver sur la septième tête, d’autant plus que cette tête figurait une double puissance mondiale résultant de l’alliance entre la Grande-Bretagne et les États-Unis (comparez avec Daniel 8:20-22). À l’époque de l’apôtre Jean, la septième tête symbolique en question n’était pas encore “arrivée” ou apparue, ce qui explique l’absence de sa corne symbolique, éventuellement de ses deux cornes symboliques. — Révélation 17:10.
53. Que pouvait-on dire à juste titre de ces dix cornes du vivant de l’apôtre Jean, et à partir de quel moment ont-elles pu recevoir pour la première fois autorité comme rois avec la bête sauvage écarlate ?
53 En effet, du temps de l’apôtre Jean, les dix cornes de cette bête sauvage particulière n’existaient pas encore dans leur totalité. Mais depuis le dix-huitième siècle, toutes les sept têtes ainsi que leurs dix cornes existent réellement. C’est donc bien à propos que l’ange a pu dire avant cette époque, et surtout du vivant de l’apôtre Jean, que ces dix cornes “n’ont pas encore reçu de royaume”. Autre chose encore : cette bête sauvage écarlate, qui est une “image” de la bête montée de la mer, n’a vu le jour qu’après la Première Guerre mondiale, sous forme de Société des Nations. Ce n’est donc qu’à partir de ce moment-là que les dirigeants — dont les nations ont adhéré à la SDN et ensuite à l’ONU — ont pu “recevoir autorité comme rois (...) avec la bête sauvage”.
54. a) En quel sens la septième tête ne subsiste-t-elle que peu de temps ? b) Comment la durée de la Société des Nations et de l’Organisation des Nations unies peut-elle se comparer à “une heure” ?
54 Il est dit de la septième tête de cette illustre bête sauvage : “Quand il [ce roi] sera venu il doit rester peu de temps.” Ainsi, d’après la Bible, le temps imparti à la Septième Puissance mondiale, l’hégémonie anglo-américaine, depuis son commencement jusqu’à sa proche destruction, ne représente que “peu de temps”. C’est la raison pour laquelle la durée de la Société des Nations et de l’Organisation des Nations unies, qui lui a succédé, doit être encore plus courte, puisqu’elle n’a commencé qu’en 1920. Ce laps de temps est d’ailleurs comparé à “une heure” dans Révélation 17:12, où on lit que les États membres “reçoivent autorité comme rois pendant une heure avec la bête sauvage”. Depuis 1920, nous vivons dans cette courte période qui ne doit durer qu’“une heure” symbolique. Or, beaucoup de nations n’ont adhéré à cette organisation internationale — figurée par une “bête sauvage” — qu’après 1945, année où elle est réapparue sous une forme nouvelle en tant qu’Organisation des Nations unies. Le temps pendant lequel ces nations pourront en être membres sera donc encore plus court.
55. Quels faits prouvent que les “dix rois”, quoique faisant partie des Nations unies, ne partagent pas la même pensée ?
55 Sous quel rapport peut-on affirmer que “ceux-ci ont une seule pensée” ? La charte des Nations unies stipule, bien entendu, que tous les pays membres ou “rois” se rallient aux mêmes principes et poursuivent un objectif commun. Pourtant, la façon dont certains membres font usage du droit de veto aux séances tenues par le Conseil de sécurité des Nations unies, tandis que d’autres se refusent à participer aux frais causés par certaines interventions militaires de l’ONU, et compte tenu des désordres qui ont marqué quelques-unes des sessions de l’Assemblée générale, ainsi que le manque chronique d’unité d’esprit dans les propositions cruciales telles que le désarmement général et l’arrêt des essais d’armes nucléaires, etc., tout cela prouve combien ces “dix rois” sont loin de partager la même pensée. Mais en quoi la prophétie de l’ange dit-elle vrai en déclarant que “ceux-ci ont une seule pensée” ? Sous le rapport suivant :
56. a) En quel sens les “dix rois” des temps modernes partagent-ils “une seule pensée” ? b) En conséquence, pourquoi les “dix cornes” acceptent-elles de donner leur puissance et leur autorité à la bête écarlate ? c) Qui est en outre hostile au Royaume messianique établi dans les cieux ?
56 Ces “dix rois” des temps modernes partagent “une seule pensée” en s’opposant unanimement au Royaume messianique établi par Dieu, c’est-à-dire au Royaume que Jéhovah a remis entre les mains de l’“Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde”. D’abord la Société des Nations et ensuite son successeur l’Organisation des Nations unies constituent une conspiration internationale ourdie contre le Royaume de Dieu, né dans les cieux en 1914, à l’expiration des temps des Gentils. L’une et l’autre de ces deux organisations internationales, créées pour garantir la paix et la sécurité par des moyens humains, ne sont qu’une contrefaçon illusoire et trompeuse du Royaume remis par Dieu entre les mains de l’Agneau et que les témoins de Jéhovah prêchent à toutes les nations depuis la fin de la Première Guerre mondiale. Ainsi, la “bête sauvage” écarlate s’oppose tout entière au Royaume messianique céleste. En prenant fait et cause pour l’organisation qui prétend se substituer au Royaume messianique et afin de lutter plus efficacement contre ce dernier, les dix cornes ou rois symboliques se liguent et acceptent de “donner leur puissance et leur autorité à la bête sauvage”, accomplissant ainsi la prédiction faite dans Révélation 17:13. Quant aux autres nations qui ne font pas partie de l’Organisation des Nations unies, elles sont tout aussi hostiles au Royaume messianique établi par Dieu. C’est pourquoi elles se rangent du côté de la “bête sauvage” pour participer à cette opposition.
57. a) De qui font partie les dix cornes, et contre qui les “dix rois” se battront-ils par conséquent ? b) Pourquoi ceux-ci ne peuvent-ils pas combattre directement contre l’Agneau de Dieu ?
57 Les dix cornes symboliques qui se dressent sur les têtes de la bête sauvage écarlate font partie des “rois de la terre habitée tout entière” qui, sous l’influence des démons, sont à présent rassemblés en vue de la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant”, appelée Har-Magedon. C’est à ce moment-là qu’“ils se battront avec l’Agneau”, comme l’assure Révélation 17:14. Étant terrestres et ne voyant qu’avec des yeux d’hommes, ces “dix rois” (qui font la force réelle de la “bête sauvage” incarnée par l’ONU) ne pourront pas combattre directement contre l’Agneau de Dieu, car Celui-ci est céleste, spirituel et invisible pour eux.
58. Par quoi le reste se fait-il de plus en plus remarquer ?
58 Par contre, l’Agneau possède encore sur la terre un reste de ses disciples engendrés de l’esprit. Dieu les ayant appelés et élus, ceux-ci font tout pour rester fidèles à l’Agneau. Ils n’échappent pas à la vue des “dix rois” en question. Plus ils font valoir leur neutralité chrétienne dans les conflits des royaumes de ce monde, tout en prêchant la bonne nouvelle du Royaume de Dieu par la terre habitée tout entière, plus ils se font remarquer. — Matthieu 24:14 ; Éphésiens 6:11-18 ; Actes 5:28, 29.
59. a) Contre qui les “dix rois” combattent-ils, et jusqu’à quel point ? b) Contre qui combattent-ils également sur la terre, mais contre qui se battent-ils en réalité ?
59 C’est contre ces hommes appelés, élus et fidèles que les “dix rois” peuvent combattre et le font si bien qu’ils créent “l’affliction sous couvert de la loi”, afin de donner à leurs actes un aspect légal sous prétexte de défendre les intérêts de la nation (Psaume 94:20, CT). Ils combattent également contre les compagnons du reste qui craignent Dieu, à savoir la “grande foule” que Jean a vue se tenir devant le trône de Dieu et a entendue crier : “Le salut, nous le devons à notre Dieu, qui est assis sur le trône, et à l’Agneau.” (Révélation 7:9, 10, 13-17). En combattant contre les membres du reste, engendrés de l’esprit, et contre ceux de la “grande foule” qui se joignent au reste pour prêcher le Royaume de Dieu, les dix rois symboliques se battent en réalité contre l’Agneau de Dieu, car ce qu’ils font à ses disciples, l’Agneau considère qu’ils le font à lui-même.
60. a) Quelle est la disposition de cœur des disciples terrestres de l’Agneau, mais quelles qualités l’Agneau déploiera-t-il contre ses ennemis ? b) Quelle fonction officielle l’Agneau remplit-il depuis l’expiration des temps des Gentils, survenue en 1914, mais qu’est-ce qui lui a été conféré dans le ciel et sur la terre ?
60 Les disciples terrestres de l’Agneau de Dieu sont de disposition de cœur aussi douce que des agneaux. Et pourtant, les dix cornes symboliques de la bête sauvage ne doivent pas s’attendre à gagner la bataille. Elles feraient bien de ne pas oublier que l’Agneau, étant aussi “le Lion qui est de la tribu de Juda”, saura déployer des qualités propres à un lion quand il aura à se battre contre les ennemis du Royaume de Dieu (Révélation 5:5 ; Genèse 49:9, 10). C’est à la fin des temps des Gentils, survenue en 1914, que Jéhovah Dieu l’a intronisé et couronné Roi dans les cieux. Il s’en est suivi une guerre dans le ciel au cours de laquelle le Roi, qui venait d’être intronisé, a précipité du ciel Satan et ses démons dans le voisinage de la terre. Ainsi, l’Agneau est à présent le Seigneur de l’ancien roi David et règne lui-même en qualité de Roi. Comparé aux seigneurs et aux rois de la terre, il est un Seigneur et un Roi bien supérieur, ce qu’indique d’ailleurs son nouveau titre “Seigneur des seigneurs et Roi des rois”. À cet effet, Dieu lui a conféré toute l’autorité nécessaire dans le ciel et sur la terre. — Matthieu 28:18 ; Actes 2:32-36.
61. a) Qui vaincra, et qui partagera cette victoire ? b) Qu’est-ce que les fidèles membres du reste vivant encore sur la terre n’auront pas à faire contre les “dix rois”, mais qu’est-ce qu’ils se verront attribuer ?
61 Voilà autant de raisons qui permettront à l’Agneau céleste de vaincre tous les dirigeants ou rois actuellement groupés au sein de l’Organisation des Nations unies, représentation concrète des “dix rois” et des “dix cornes” symboliques de la bête sauvage. Quant à “ceux qui sont appelés et élus et fidèles”, ils partageront cette victoire avec l’Agneau, car cette promesse s’applique aux 144 000 qui se tiendront finalement à ses côtés sur le mont Sion céleste (Révélation 14:1-3). Ceux d’entre eux qui seront morts avant la bataille et qui auront été récompensés par la résurrection de vie auprès de lui dans les cieux, ceux-là donc se battront à ses côtés (Révélation 14:13 ; 2:26-28). Par contre, les membres du reste des 144 000 vivant encore ici-bas ne prendront aucune arme matérielle, puisqu’ils n’auront pas à se battre contre les “dix rois”. C’est pour être demeurés fidèles à l’Agneau tout au long de la bataille qu’ils se verront attribuer leur part de la victoire. Or, cela semble constituer une preuve supplémentaire de ce que les membres du reste, vivant encore sur la terre, survivront à cette bataille pour entrer dans le nouvel ordre de choses aussitôt après celle-ci, alors qu’ils seront encore dans la chair.
UNE FIN VIOLENTE EST RÉSERVÉE À LA GRANDE PROSTITUÉE
62. Qu’adviendra-t-il de la “grande prostituée”, selon Révélation 17:15-18?
62 Vu que les “dix cornes” qui se dressent sur les sept têtes de la bête sauvage perdront la bataille contre l’Agneau de Dieu et seront anéanties, qu’adviendra-t-il de la grande prostituée, Babylone la Grande, qui aura chevauché la bête sauvage écarlate pendant “une heure”, alors que celle-ci déployait ses activités ? Nous ne sommes pas livrés au doute, car Jean écrit : “Et il me dit : ‘Les eaux que tu as vues, là où la prostituée est assise, signifient des peuples et des foules et des nations et des langues. Et les dix cornes que tu as vues, ainsi que la bête sauvage, celles-ci haïront la prostituée et la dévasteront et la mettront à nu, et mangeront ses chairs et la brûleront entièrement par le feu. Car Dieu a mis dans leur cœur d’exécuter sa pensée, oui, d’exécuter leur seule pensée en donnant leur royaume à la bête sauvage, jusqu’à ce que les paroles de Dieu soient accomplies. Et la femme que tu as vue signifie la grande ville qui a un royaume sur les rois de la terre.’” — Révélation 17:15-18.
63. a) Avant quel autre événement cela doit-il se produire ? b) Quel genre de contrôle les “dix cornes” détiennent-elles, mais de quel ordre est celui exercé par la prostituée, Babylone la Grande, et à quoi s’étend-il ?
63 Cet événement doit bien entendu se produire avant que les dix cornes symboliques et la bête sauvage écarlate à sept têtes se fassent elles-mêmes anéantir par l’Agneau de Dieu dans la bataille. Ces “dix cornes”, qui figurent des rois, détiennent le contrôle politique sur leurs nations et leurs peuples respectifs, tandis que Babylone la Grande exerce son contrôle sur un empire religieux. Son influence et son contrôle religieux s’étendent en effet au monde entier et s’exercent sur “des peuples et des foules et des nations et des langues”, puisqu’elle est assise sur eux, figurément parlant. Elle influence même et, autant que possible, dicte sa volonté aux dirigeants de ces peuples et de ces nations. À cause de la religiosité de leurs sujets, ces “rois de la terre” jugent bon et utile d’adopter une certaine forme de culte. De cette façon, Babylone la Grande a en fait “un royaume sur les rois de la terre”. Son royaume est, par suite, un empire mondial d’ordre religieux qui embrasse la chrétienté actuelle, vieille de seize siècles, mais qui est bien plus vaste qu’elle.
64. Qui se lassera du “royaume” exercé par Babylone la Grande et de la fornication d’ordre religieux commise avec elle, et de qui exécuteront-elles la “pensée” ?
64 Et pourtant, les dix cornes symboliques et la bête sauvage écarlate se lasseront du “royaume” que Babylone la Grande fait peser sur elles et de la fornication que cette dernière leur fait commettre sur le plan religieux. C’est que Jéhovah Dieu a décrété qu’il devra en être ainsi, car il a “sa pensée” concernant la destruction de Babylone la Grande. Aussi va-t-il faire en sorte que les “dix cornes” symboliques exécutent cette “pensée”, après s’être concertées pour agir d’un commun accord.
65. a) Quelles preuves Dieu leur fait-il produire, et de quelle façon ? b) Quelle année fut cruciale pour les “dix rois”, et à quelle question eurent-ils alors à répondre ?
65 Les dix cornes ou rois symboliques sont hostiles au Royaume remis par Dieu entre les mains de l’Agneau. Pour rendre leur opposition manifeste, Jéhovah Dieu les amène en jugement devant lui. Pendant cette comparution, il leur fait produire des preuves sur la base desquelles il peut ensuite administrer la justice, les condamner à la destruction et exécuter la sentence. L’année 1914 fut critique pour les “dix rois”, car les temps des Gentils prirent fin en automne de cette année-là. La question était donc de savoir ce que les “dix rois” allaient faire au moment où leur mandat viendrait à expiration. Jéhovah Dieu avait prédit leur réaction. Néanmoins, leur jugement devait se faire non pas sur la base de la prophétie, mais selon leurs actes. Allaient-ils réellement faire ce que Dieu avait prédit ? L’histoire de cette époque critique est là pour répondre à cette question.
66. Comment, en 1914, Dieu permit-il aux “dix rois” de voir l’impuissance de Babylone la Grande, et de quoi purent-ils ainsi se rendre compte ?
66 La guerre pour la domination du monde éclata au cœur de la chrétienté en 1914. Elle fut suivie de disettes, de pestes, de tremblements de terre dans un lieu après l’autre, et amena l’invention d’instruments de guerre encore plus meurtriers. Dieu permit ainsi aux “dix rois” de voir combien Babylone la Grande, malgré toutes ses religions, restait impuissante devant cette guerre mondiale désastreuse. Plutôt que d’empêcher ce conflit, elle se rangea aux côtés de l’un ou de l’autre belligérant par l’intermédiaire de ses filles prostituées, tout en faisant dire des prières pour la paix et observer des rites religieux imposants. Dieu permit donc aux “dix rois” de se rendre compte qu’ils allaient au-devant de la destruction s’ils ne mettaient pas fin à leur conflit armé.
67. a) À quel propos Dieu les força-t-il à prendre une décision ? b) Par quoi ces “dix rois” se laissèrent-ils influencer, et quelle fut la “seule pensée” à laquelle ils furent incités à se rallier ?
67 Dieu les força ainsi à prendre une décision. Allaient-ils renoncer à leur souveraineté nationale, s’incliner devant le Royaume établi par Dieu et reconnaître que c’est là le seul moyen de salut pour l’humanité ? Ou bien allaient-ils créer une organisation internationale faite de mains d’homme, afin d’assurer et de préserver la paix et la sécurité dans le monde, et se tourneraient-ils vers elle pour perpétuer leurs nationalités distinctes et les souverainetés humaines ? Les intérêts personnels et politiques dictaient à ces “dix rois” ce qu’il fallait faire, et c’est ainsi qu’ils furent incités à se rallier tous à “une seule pensée”, c’est-à-dire à placer leur confiance en l’homme et à former une association de nations en vue d’empêcher leur propre destruction et de permettre à l’homme de conserver la domination sur l’humanité, pour ne pas la céder à Dieu.
68. Qu’est-ce que cette pensée les amena à faire ?
68 Cette “pensée” unanime les amena à fabriquer une “image” politique de la bête sauvage, montée de la mer. Ce faisant, ils produisirent la bête sauvage de couleur écarlate. Ensuite, les “dix rois” exécutèrent leur pensée à propos de cette image “en donnant leur royaume à la bête sauvage” écarlate, soit à la Société des Nations d’abord et à l’Organisation des Nations unies à l’heure actuelle. Ils poursuivront cette action concertée “jusqu’à ce que les paroles de Dieu soient accomplies”.
69. Que font-ils en exécutant leur dessein ou pensée, et en quel sens ?
69 En exécutant leur dessein ou pensée, ils exécutent en même temps la “pensée” de Dieu, consistant précisément à voir les ennemis du Royaume se liguer au sein d’une organisation politique faite à l’échelle mondiale. De cette façon, ils seraient amenés à présenter à Dieu et à son Royaume messianique un front uni, de sorte que Dieu puisse les affronter tous à la fois et les exterminer d’un seul coup. — Josué 11:19, 20, Sy.
70. Avec qui Babylone la Grande continuait-elle de se livrer à la prostitution ? Qu’est-ce qu’elle sanctifia, et que déterminait-elle ainsi de faire avec sa coupe ?
70 Quant à Babylone la Grande, elle continuait de se livrer à la prostitution avec les “rois de la terre”. Sous la conduite de la chrétienté, elle aurait dû savoir que les temps des Gentils impartis aux rois gentils de l’époque moderne avaient pris fin. Mais à peine les dirigeants de ce monde eurent-ils fondé ladite organisation politique internationale que Babylone la Grande s’empressa de la sanctifier à sa façon et par ses rites. En agissant de la sorte, elle déterminait de faire boire davantage les habitants de la terre dans sa “coupe d’or” et de les rendre encore plus “ivres du vin de sa fornication”. Voilà en effet comment elle monta sur la “bête sauvage” écarlate, en 1920, et se mit à la chevaucher.
71. Qu’arrivera-t-il à Babylone la Grande au temps voulu par Dieu, mais qu’est-ce que cette action ne signifiera pas nécessairement ?
71 Au temps voulu par Dieu, et par la force des circonstances qu’il suscitera, les amants actuels de Babylone la Grande se retourneront contre elle avec dégoût et violence. Le fait de se retourner contre elle ne signifie pas nécessairement qu’ils deviendront communistes dans le style de la Russie soviétique ou de la Chine rouge. Au moment de la parution de ce livre, la majorité des “dix rois” symboliques, qui font partie de l’Organisation des Nations unies, ne sont pas encore disposés à se retourner contre l’empire mondial de la religion d’origine babylonienne. Le troisième secrétaire général des Nations unies n’était d’ailleurs pas “chrétien” mais bouddhiste, tandis qu’un musulman a été élu président de la dix-septième session de l’Assemblée générale de l’ONU.
72. Que fera Jéhovah Dieu avant d’anéantir les “dix rois”, et quels exemples la Bible nous fournit-elle à ce propos ?
72 Avant de les anéantir dans le lieu appelé Har-Magedon par la Bible, Jéhovah Dieu fera en sorte que l’amour passionné que les “dix rois” vouent à la “grande prostituée” se tourne en haine. C’est une chose qu’il a déjà faite jadis. En effet, dans les temps anciens, il a averti la Jérusalem religieuse qu’il inciterait les amants passionnés de cette ville à la mutiler et à la détruire. Il avait déjà réservé le même sort à Samarie, capitale sœur de Jérusalem. Lisez à ce propos les prophéties rapportées dans Ézéchiel 16:33-42 et 23:1-31. Or, Babylone la Grande ne vaut pas mieux que la Jérusalem infidèle et apostate ; elle mérite d’être punie de mort comme une prostituée, et c’est pourquoi Jéhovah Dieu veillera à ce que, ô ironie, les anciens amants prennent une part active dans la destruction violente qu’il lui réserve.
73. Qui prendra la prostituée en haine, n’éprouvant plus aucun plaisir en elle, et quel fléau se sera accompli avant cette rupture ?
73 Quelle fin terrible que celle qui attend cet empire mondial de la religion d’origine babylonienne ! Cette prostituée a beau placer sa confiance dans la majorité des pays membres de l’organisation qui incarne la “bête sauvage” et chercher protection et salut auprès d’eux, cette organisation ne la secourra pas le jour où Jéhovah exécutera son jugement sur elle. Les dix cornes ou rois symboliques, ainsi que cette organisation tout entière, préfigurée par une bête, prendront la prostituée en haine, n’éprouvant plus aucun plaisir en elle. Cette rupture se produira surtout après que le sixième fléau, répandu sur le “grand fleuve Euphrate” symbolique, se sera entièrement accompli et que les eaux du fleuve auront tari, la privant ainsi de la protection et du soutien qu’elle recevait jusque-là des gens. — Révélation 16:12.
74. Quel sort les “dix rois” et la “bête sauvage” lui réserveront-ils, et comment son sort est-il comparable à celui de Jézabel ?
74 Les “dix rois” et la “bête sauvage” la dépouilleront des immenses richesses accumulées par elle grâce à son commerce religieux. Ils rendront Babylone la Grande honteuse en l’exposant comme une femme toute nue aux yeux du public, afin que tout le monde puisse voir combien la religion babylonienne était fausse et inutile, et cesse de la suivre par superstition. De même que les chiens mangèrent les chairs de la reine Jézabel d’Israël qui pratiquait le culte de Baal, ne lui laissant que les paumes des mains, les pieds et le crâne, eux aussi dévoreront le corps de celle avec qui ils prenaient naguère plaisir à s’unir. Ils mettront fin à toute sa beauté extérieure et à ses prérogatives religieuses qui lui permettaient d’accorder des plaisirs apaisants aux hommes impies de ce monde. Au lieu de se nourrir d’autrui, c’est elle-même qui servira de nourriture aussi longtemps qu’il lui restera quelque chose. Quant à sa carcasse, ils la brûleront par le feu comme s’il s’agissait non pas d’une prostituée des temples babyloniens, mais de la fille impudique d’un prêtre de l’ancien Israël (Lévitique 21:9 ; Genèse 38:24). Ce que cela signifiera pour les édifices religieux de Babylone la Grande, pour ses prêtres, ses pasteurs et ses ordres religieux, ce sera quelque chose d’effroyable à contempler. Nous ne tenterons pas d’en donner une description.
75. a) L’accomplissement de ce jugement sera-t-il moins terrifiant à voir que celui rapporté dans la vision prophétique de Jean ? b) Les témoins de Jéhovah aideront-ils alors les “dix cornes” et la “bête sauvage”, et pourquoi ne trouveront-ils pas la faveur de celles-ci ? c) Qui protégera et préservera les témoins en ces jours-là ?
75 Babylone la Grande paiera chèrement tous les crimes religieux et toutes les abominations dont elle s’est rendue coupable. En tout cas, c’était un jugement terrible que l’apôtre Jean a vu exécuter sur elle au cours de sa vision prophétique, il y a dix-neuf siècles, et dont l’accomplissement ne sera pas moins terrifiant à voir. Les témoins de Jéhovah et du Christ s’abstiendront de toute participation à la destruction violente que les “dix cornes” et la “bête sauvage” feront subir à la “grande prostituée”, Babylone la Grande, car Jéhovah Dieu ne leur a pas donné l’ordre d’exécuter son jugement de condamnation sur l’empire mondial de la religion d’origine babylonienne. D’ailleurs, ce n’est pas parce qu’ils pratiquent la vraie religion et le culte pur que les témoins trouveront la faveur des “dix cornes” et de la “bête sauvage”. Au contraire, ils seront eux-mêmes en danger et en butte aux attaques de ceux qui s’opposent à toute forme de religion quelle qu’elle soit. Mais le Dieu tout-puissant saura protéger les siens et les préserver pendant toute cette période terrifiante, marquée par l’exécution de son juste jugement sur la “grande prostituée”. — Psaume 37:32-34.
[Notes]
a L’Assemblée générale de la Société des Nations cessa de se réunir après le 14 décembre 1939, date à laquelle l’Union soviétique fut exclue comme membre pour avoir attaqué la Finlande, le 30 novembre 1939, sans déclaration de guerre. Quand elle siégea de nouveau, du 8 au 18 avril 1946, l’Assemblée générale mit fin à la Société des Nations et en prononça la dissolution.
b Que le lecteur ne s’abuse pas à croire que le pape Jean XXIII calcula depuis l’apôtre Jean pour se dire le vingt-troisième dans le pontificat à porter ce nom. L’apôtre ne fut jamais pape, mais pendant sa détention dans l’île pénitentiaire de Patmos, il reçut une apocalypse ou révélation, tandis qu’un évêque, nommé Clément, aurait été pape à Rome de 88-97 de notre ère. Un certain Évariste aurait succédé à celui-ci comme pape de 97-105. Le pape Jean XXIII arriva plutôt à ce nombre en comptant depuis Jean Ier, martyr, qui fut pape de 523-526. — Voir le Grand Larousse encyclopédique, tome VIII, publié en 1963, pages 137, 138, sous le titre “Liste des papes”.
c Sous le titre “Kennedy voit dans l’encyclique un guide pour tous”, composé en gros caractères, le New York Sunday News du 21 avril 1963 publia une dépêche datée de “Boston, 20 avril” où on pouvait lire : “Le président Kennedy a salué aujourd’hui l’encyclique du pape Jean sur la paix en déclarant que c’était là une ‘analyse pénétrante’ des problèmes actuels et qui démontrait comment ‘une grande foi et ses traditions’ pouvaient dispenser de sages conseils à tous les hommes et à toutes les femmes de bonne volonté. (...) ‘Comme catholique, dit-il, j’en suis fier, et comme Américain, j’ai appris quelque chose en la lisant.’”
Ce fut la première fois de son histoire que le ministère des Affaires étrangères du gouvernement américain, à Washington, commenta une encyclique d’un pape du Vatican.
[Illustration, page 568]
Babylone la Grande chevauche la bête sauvage de couleur écarlate
[Illustration, page 579]
Le pape Jean XXIII signant l’encyclique “Pacem in terris”, le 11 avril 1963, au Vatican