Chapitre 11
Visions prophétiques de la chute de Babylone
1. Quel homme célèbre naquit en 601/600 avant notre ère ?
AU COURS des soixante-dix années de la désolation de Jérusalem, et plus précisément en l’an 601/600 av. notre ère, un enfant naquit dans l’Empire mède qui allait être connu plus tard sous le nom de Darius le Mède. Nous signalons sa naissance dès maintenant, car il va nous intéresser ultérieurement.
2. En 593, quel réconfort Ézéchiel apporta-t-il aux exilés juifs ?
2 Le prophète Ézéchiel se trouvait toujours parmi les Juifs déportés en Babylonie par Nébucadnetsar. En 593, la vingt-cinquième année de son exil, Ézéchiel reçut une nouvelle vision remarquable. Il vit un nouveau temple de Jéhovah attenant à une ville appelée Jéhovah-shamma, nom qui signifie “Jéhovah est là”. (Ézéchiel 40:1 à 48:35, AC ; Da n. m.) Cette vision a dû apporter un grand réconfort aux exilés juifs repentants. Là, dans un pays tout pénétré de paganisme et d’idolâtrie, cette vision affermit leurs espoirs de pouvoir de nouveau adorer le vrai Dieu Jéhovah dans son temple.
3. Quelle était, en substance, la dernière prophétie d’Ézéchiel sur Nébucadnetsar ?
3 Deux ans après la vision du temple, Ézéchiel prononça sa dernière prophétie sur le roi Nébucadnetsar. Ce souverain de Babylone agissait toujours comme le serviteur de Jéhovah Dieu pour exécuter ses jugements contre les nations et leur faire boire la coupe symbolique du vin de la colère divine. Pendant douze ans, Nébucadnetsar avait assiégé la ville commerçante de Tyr. Il finit par y étendre son hégémonie, sans toutefois s’emparer des immenses richesses de cette ville. Néanmoins, pour avoir exécuté des jugements divins contre Tyr, Nébucadnetsar devait être récompensé par la conquête de l’Égypte et le pillage de ses trésors. Ainsi, en 588 av. notre ère, l’Empire babylonien étendit sa domination sur le pays d’Égypte. — Ézéchiel 29:17-20 ; Jérémie 44:29, 30.
4. Quelle parenté existait entre Belschatsar et Nébucadnetsar ?
4 Examinons à présent la situation familiale du roi Nébucadnetsar. Sa femme mède, la reine Amytis, lui donna son premier fils, Évil-Mérodac, qui allait devenir le premier successeur de son père. Nébucadnetsar eut aussi des filles, et la suite des événements montrera que deux de ses gendres occupèrent également son trône. L’un de ses beaux-fils s’appelait Nériglissar, et l’autre Nabonide. D’après l’ouvrage Nabonidus and Belshazzar de R. P. Dougherty (page 79), certains faits semblent indiquer que Nabonide épousa Nitocris, fille que donna à Nébucadnetsar sa femme égyptienne dont le nom était aussi Nitocris. Nabonide, le gendre préféré de Nébucadnetsar, et Nitocris eurent un fils nommé Balthazzar ou Belschatsar. Celui-ci était donc le petit-fils de Nébucadnetsar et l’arrière-petit-fils de Nabopolassar, fondateur de la dernière dynastie babylonienne, une dynastie de rois sémites. Le tableau reproduit ci-dessous montre cette dynastie de rois néo-babyloniens, selon le modèle fourni par le professeur Dougherty :
5. Comment Évil-Mérodac, fils de Nébucadnetsar, témoigna-t-il de la bonté à l’égard de Jojakin ?
5 En 581, Avil-Mardouk (Évil-Mérodac), fils aîné de Nébucadnetsar, succéda à ce dernier sur le trône de Babylone. Bien que réputé méchant, le roi Évil-Mérodac est mentionné dans la Bible comme faisant preuve de bienveillance envers le roi juif exilé dont la lignée devait aboutir à Joseph, père adoptif de Jésus-Christ. Nous y lisons : “La trente-septième année [580 av. n. è.] de la captivité de Jojakin, roi de Juda, le vingt-septième jour du douzième mois [adar], Évil-Mérodac, roi de Babylone, dans la première année de son règne, releva la tête de Jojakin, roi de Juda, et le tira de prison. Il lui parla avec bonté, et il mit son trône au-dessus du trône des rois qui étaient avec lui à Babylone. Il lui fit changer ses vêtements de prison, et Jojakin mangea toujours à sa table tout le temps de sa vie. Le roi pourvut constamment à son entretien journalier tout le temps de sa vie.” (II Rois 25:27-30). Jojakin (ou Jéconia) eut sept fils pendant son séjour en Babylonie, dont Schéalthiel, considéré comme le père de Zorobabel, qui devint gouverneur de Jérusalem rebâtie. — I Chroniques 3:17-19, Sg n.m. ; Aggée 1:1 ; 2:23 ; Esdras 5:1, 2 ; Matthieu 1:12.
6, 7. Comment Nabonide devint-il roi de Babylone, et que savons-nous de sa vie religieuse ?
6 Après deux courtes années de règne, Évil-Mérodac fut assassiné par son beau-frère Nériglissar. Au dire des inscriptions retrouvées, l’usurpateur régna quatre ans, dont la plus grande partie fut consacrée à des travaux de construction. Après sa mort, son fils Labashi-Mardouk, encore mineur, lui succéda. Au bout de neuf mois, cet enfant vicieux mourut la gorge tranchée. Nabonide, ancien gouverneur de Babylone et gendre favori de Nébucadnetsar, monta alors sur le trône et eut un règne assez glorieux, jusqu’à la chute de Babylone en 539. Ami des lettres, des arts et de la religion, Nabonide était, paraît-il, fils d’une prêtresse de la lune qui officiait à Haran (Charan), ce qui l’aurait rendu cher à Nébucadnetsar. Au sujet de Nabonide, l’Encyclopédie américaine (tome II, page 441) déclare :
7 Cet homme était passionné de religion et d’archéologie. Il bâtit et releva de nombreux temples dans les principales villes du royaume. Cet enthousiasme poussa Nabonide à aller trop loin, car il tenta de centraliser à Babylone la religion du royaume, ce qui lui aliéna la prêtrise et jeta celle-ci dans une opposition active. En effet, pendant toute l’histoire de la Babylonie, chaque ville avait son dieu patron auquel étaient voués le temple et le peuple. Nabonide rassembla à Babylone les images et les sanctuaires de ces différentes divinités. Cette décision et d’autres offenses qu’il commit contre les prêtres préparèrent sa chute devant une puissance plus forte.
8, 9. Qu’a écrit un auteur au sujet de la dévotion des Babyloniens ?
8 Attestant que les Babyloniens étaient très attachés à la religion, G. R. Tabouis écrit dans son livre Nabuchodonosor (page 376) :
9 À côté de leur dépravation, les Babyloniens étaient le peuple le plus religieux de l’antiquité, leur morale et leur liturgie comptent parmi les plus belles. Car, bien que cela nous surprenne fort, les Babyloniens n’avaient pas une morale indépendante de leur religion, de même que la religion les obligeait à des devoirs envers les dieux, de même elle les obligeait à des devoirs envers les autres. — P. Dhorme, La religion assyro-babylonienne, p. 220 et suiv.
10. Comment Belschatsar devint-il le maître de Babylone, et que savons-nous de son attachement à la religion ?
10 Pour une raison que nous ignorons, le mystique Nabonide décida de ne pas régner à Babylone, lui préférant l’oasis de Théma, en Arabie, qui devint la seconde capitale de la Babylonie. Il laissa à sa femme Nitocris et à son fils Belschatsar le soin d’exercer le pouvoir à Babylone, la vraie capitalea. Les Babyloniens demandaient à ceux qui exerçaient sur eux le pouvoir souverain de leur montrer l’exemple dans la vénération des dieux. Aussi Belschatsar, fils du roi, pourvut-il aux besoins de leurs sanctuaires par des offrandes en or, en argent et en animaux sacrificiels. Ce fait est attesté par six textes en écriture cunéiforme relatant des événements qui se produisirent entre la cinquième et la treizième année du règne de son père Nabonide. On sait même que Belschatsar payait la dîme au culte babylonien. L’intérêt qu’il portait aux divinités de sa nation est donc incontestable. Sa dévotion à leur égard est confirmée par les inscriptions cunéiformes, et son souci d’entretenir les lieux de culte en Babylonie peut être considéré comme un fait authentiqueb.
11. Quelles furent alors les positions respectives de Nabonide et de Belschatsar ?
11 Grâce à l’archéologie, on sait que le fils aîné du roi de Babylone pouvait se voir confier certaines responsabilités politiques avant la fin du règne de son père. Ainsi, un prince héritier pouvait être élevé au rang de vice-roi par son père alors que celui-ci régnait encore. On a découvert des tablettes cunéiformes qui prouvent que Belschatsar promulgua des décrets et des ordonnances. Lorsque son père s’absentait de Babylone pour se rendre à Théma, bien au sud, il ne renonçait pas à sa royauté. Il était toujours le premier souverain de la Babylonie, mais durant son absence, Belschatsar, le prince héritier, gouvernait à sa place dans la capitale et remplissait ainsi les fonctions de second souverain du pays. La troisième année du règne de Nabonide, celui-ci, toujours absent, confia le sharûtam (royaume, royauté) à Belschatsar. Vraisemblablement c’est à cette année-là que le passage de Daniel 7:1 fait allusion. Ce verset qualifie Belschatsar de “roi de Babylone”, et déclare : “La première année de Belschatsar, roi de Babylone, Daniel eut un songe et des visions de son esprit, pendant qu’il était sur sa couche. Ensuite il écrivit le songe, et raconta les principales choses.”
12. Que vit Daniel dans son songe concernant les puissances mondiales, et en fin de compte, qui reçut la royauté ?
12 Dans ce songe prophétique, Daniel vit la succession des puissances mondiales, depuis celle de Babylone jusqu’à l’établissement du Royaume de Dieu. Il vit l’Ancien des jours, le Roi des cieux, exécuter ses jugements sur chacune de ces puissances mondiales, figurées dans la vision par quatre bêtes sauvages. Daniel écrit : “Je voyais dans les visions de la nuit, et voici, quelqu’un comme un fils d’homme vint avec les nuées des cieux, et il avança jusqu’à l’Ancien des jours, et on le fit approcher de lui. Et on lui donna la domination, et l’honneur, et la royauté, pour que tous les peuples, les peuplades et les langues, le servissent. Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et son royaume, un royaume qui ne sera pas détruit.”
13. Qu’apprit encore Daniel sur le royaume de ce “fils d’homme” ?
13 Des adjoints devaient être associés à ce “fils d’homme” dans le Royaume. Aussi, dans l’interprétation du songe, Daniel apprend-il que “les saints des lieux très-hauts [Dh : du Très-Haut] recevront le royaume, et posséderont le royaume à jamais, et aux siècles des siècles”. Après avoir été informé de la destruction de la dernière de ces grandes puissances bestiales, Daniel reçoit cette explication complémentaire : “Et le royaume, et la domination, et la grandeur des royaumes sous tous les cieux, seront donnés au peuple des saints des lieux très-hauts [Dh : du Très-Haut]. Son royaume est un royaume éternel, et toutes les dominations le serviront et lui obéiront.” — Daniel 7:2-27, Da.
14. Que représentaient la première et la deuxième bêtes ?
14 Dans le songe du prophète, la première bête, qui était comme un lion et avait des ailes d’aigle, symbolisait l’Empire babylonien et sa dynastie de rois, de Nébucadnetsar à Belschatsar. La deuxième bête, semblable à un ours dressé sur un côté à qui on avait dit : “Lève-toi, mange beaucoup de chair”, représentait l’Empire médo-perse et sa lignée de souverains, de Darius le Mède et Cyrus le Perse jusqu’à Darius III le Persec.
15, 16. Quelle vision prophétique Daniel reçut-il dans la troisième année du règne de Belschatsar, et quelle en est la signification ?
15 Selon Daniel 8:1, “la troisième année du règne du roi Belschatsar”, le prophète eut une nouvelle vision prophétique. Daniel vit venir de l’occident un bouc qui avait entre les yeux une corne “de grande apparence”, et ce bouc renversa et foula aux pieds le bélier à deux cornes.
16 L’ange Gabriel donna à Daniel l’explication suivante : “Le bélier que tu as vu, qui avait deux cornes, ce sont les rois de Médie et de Perse. Et le bouc velu, c’est le roi de Grèce ; et la grande corne qui était entre ses yeux, c’est le premier roi [Alexandre le Grand].” Par cette vision, Dieu annonça que l’Empire médo-perse, la Quatrième Puissance mondiale, tomberait devant la Cinquième Puissance mondiale, l’Empire grec ou macédoniend. — Daniel 8:2-22, Da.
LE NOM DU CONQUÉRANT DE BABYLONE EST ANNONCÉ
17. Quels événements amenèrent le roi Nabonide à faire alliance avec l’Empire lydien et l’Égypte ?
17 Pour se protéger contre la puissance grandissante de la Perse, dès le début de son règne le roi Nabonide contracta des alliances défensives et offensives avec l’Empire lydien et l’Égypte. On se souvient que son beau-père Nébucadnetsar, alors qu’il était prince héritier de Babylone, avait aidé les Mèdes et les Scythes à détruire, en 633, la capitale assyrienne, Ninive. Deux ans plus tard, le roi des Mèdes porta un coup fatal à l’armée assyrienne en lui infligeant une défaite à Haran (Charan). Ainsi, les Mèdes occupèrent toute la Mésopotamie septentrionale, tandis que le roi de Babylone gardait la Moyenne et la Basse Mésopotamie. Le roi des Mèdes rencontra les Lydiens en Asie Mineure et traça la frontière entre les Empires mède et lydien.
18. Quelles alliances par mariages furent scellées entre les dynasties de Babylone, de Médie et de Perse ?
18 À l’est du golfe Persique, les rois perses étaient assujettis à l’Empire mède, cependant ils tenaient la province d’Élam et la ville importante d’Anshan ou Anzane. Le monarque perse Cyrus Ier, roi d’Anzan, eut un fils du nom de Cambyse qui lui succéda sur le trône. Cambyse (Ier) épousa Mandane, fille du roi Astyage, qui occupait le trône de l’Empire mède. Amytis, une autre fille d’Astyage, roi des Mèdes, devint la femme de Nébucadnetsar, prince de Babylone. Ce fut pour apaiser la nostalgie d’Amytis, qui regrettait les montagnes de Médie, que Nébucadnetsar fit bâtir et aménager les Jardins suspendus de Babylone, qui devinrent célèbres dans le monde entier.
19, 20. Comment la Médie et la Perse furent-elles réunies, et jusqu’où s’étendit l’Empire perse ?
19 Mandane, épouse mède de Cambyse Ier, roi de Perse, donna à celui-ci un fils, Cyrus, qui avait donc en lui du sang mède et du sang perse. Cyrus (II) succéda à son père Cambyse et prit le titre de roi d’Anzan (dans l’Élam). Il ne tarda pas à se révolter contre le vasselage qui le liait à son grand-père mède, le roi Astyage. La rébellion réussit. Astyage fut pris par les hommes de Cyrus II, et en 550 av. notre ère, les Perses s’emparèrent sans coup férir de la capitale mède, Ecbatane.
20 Désormais, Mèdes et Perses combattirent et collaborèrent ensemble sous la direction du roi Cyrus II. Cyrus étendit rapidement ses conquêtes vers l’ouest, se rendant maître du territoire de l’Empire mède, jusqu’à l’Halys, fleuve qui servait de frontière orientale à l’Empire lydien. Crésus, le riche souverain de Lydie, refusa de reconnaître la souveraineté du conquérant perse. Aussi, en 546, Cyrus attaqua-t-il victorieusement Crésus et occupa son royaume, de sorte que l’Empire perse s’étendit jusqu’à la mer Égée et l’Hellespont ou les Dardanelles. Cyrus était maintenant prêt à diriger son attention vers l’Empire babylonien. Sa conquête marquerait le renversement de l’hégémonie sémite en Orient et l’établissement de la domination aryenne ou japhétique, sous la direction des Perses.
21. Quelles visions prophétiques Ésaïe avait-il eues sur Babylone près de deux cents ans auparavant ?
21 La situation devenait donc critique pour Babylone. Cependant, plus de 190 années auparavant, Ésaïe, prophète juif, avait annoncé les événements qui devaient préparer la chute de l’Empire babylonien, la Troisième Puissance mondiale. Ésaïe commença à prophétiser au nom de Jéhovah pendant le règne d’Ozias, roi de Jérusalem (Ésaïe 1:1). Or, Ozias mourut en 774 av. notre ère, ce qui fait qu’Ésaïe prophétisait dans le pays de Juda pendant la première olympiade grecque, qui commença aux jeux Olympiques de l’an 776. Oui, Ésaïe prophétisait encore quand Rome fut fondée sur les rives du Tibre à une date que la tradition situe en 753 av. notre ère. Ésaïe fut prophète, par conséquent, à l’époque de la Deuxième Puissance mondiale, l’Empire assyrien, avant que Babylone ne parvînt au rang de puissance universelle. Sous inspiration, Ésaïe annonça l’hégémonie mondiale de Babylone et la destruction, par elle, de Jérusalem. Mais pour consoler le peuple de Jéhovah, il prophétisa aussi la chute retentissante de la Puissance mondiale babylonienne devant les Mèdes et les Perses.
LA PROPHÉTIE D’ÉSAÏE
22. En quels termes Ésaïe et Michée opposent-ils prophétiquement Sion à Babylone ?
22 C’est au chapitre treize de sa prophétie qu’Ésaïe mentionne nommément Babylone pour la première fois, en ces mots : “Oracle sur Babylone, révélé à Ésaïe, fils d’Amots.” Le prophète vient d’annoncer la délivrance de Sion, l’organisation de Jéhovah, en disant : “Pousse des cris de joie et d’allégresse, habitant de Sion ! Car il est grand au milieu de toi, le Saint d’Israël.” (Ésaïe 12:6 ; 13:1). Ésaïe fait ressortir un contraste frappant entre Sion et Babylone. Il va nous parler des événements qui aboutiront à la délivrance de Sion de la cruelle oppression babylonienne. Le prophète Michée, contemporain d’Ésaïe, oppose lui aussi Sion à Babylone, en ces termes : “Sois dans les douleurs, fille de Sion, fais effort comme celle qui enfante ; car tu vas sortir de la ville et camper dans les champs, et tu iras jusqu’à Babylone ; là tu seras délivrée ; là Jéhovah te rachètera de la main de tes ennemis.” (Michée 4:10, AC). En réalité, c’est Jéhovah Dieu qui, par la bouche d’Ésaïe, prononce cette prophétie contre Babylone. Il invite les ennemis de Babylone à monter contre elle.
23, 24. Dans Ésaïe 13:2, 3, qui sont les “sanctifiés” invités par Jéhovah à monter contre Babylone ?
23 “Sur une montagne nue élevez un étendard [Jé ; NW : un signal] ; appelez-les à haute voix, faites des signes de la main, et qu’ils franchissent les portes des princes. Moi-même j’ai donné ordre à mes consacrés [NW : sanctifiés], et j’ai appelé mes héros pour servir ma colère, ceux qui saluent ma majesté de joyeuses acclamations.” — Isaïe 13:2, 3, AC.
24 Les forces d’exécution auxquelles Jéhovah ordonne ici de monter contre Babylone sont les Mèdes et les Perses, ainsi que leurs alliés représentant plusieurs autres nations. Dans la nation d’Israël les guerriers juifs étaient sanctifiés religieusement avant de commencer une campagne militaire. Même les nations païennes célébraient des cérémonies religieuses avant d’engager le combat. C’est ainsi qu’on sanctifiait la guerre (Joël 3:9, Da n. m.). Dans le cas présent Jéhovah sanctifie donc les Mèdes, les Perses et leurs alliés en leur confiant une mission sacrée, celle de mettre fin une fois pour toutes à la domination de Babylone sur le monde des temps antiques. Ces forces militaires envoyées contre Babylone sont héroïques, et elles font de joyeuses acclamations à cause du grand honneur qui leur est accordé de renverser Babylone, qui a fait boire la coupe de sa colère à un si grand nombre de nations.
25, 26. Pourquoi peut-on dire que c’est Jéhovah qui les appelle, et autour de quel signal doivent-ils s’assembler ?
25 Ces militaires servent le dessein de Jéhovah Dieu sur son grand ennemi Babylone, aussi les appelle-t-il “mes sanctifiés”, “mes héros”. Certes, ils sont rassemblés par des commandants et des officiers païens, mais à vrai dire c’est le Dieu des cieux, le Tout-Puissant, qui les réunit à son heure. Ils doivent se grouper autour du signal prévu.
26 De quel signal s’agit-il ? C’est la nouvelle puissance mondiale, l’Empire médo-perse, qui doit provoquer l’effondrement de la Puissance mondiale babylonienne. Ce signal doit être élevé comme un point de ralliement. Il faut qu’il soit aussi visible qu’un étendard hissé au sommet d’une montagne nue et que rien ne dissimule aux regards. Autrement dit, Jéhovah Dieu permet à Cyrus le Perse de devenir un personnage de premier plan sur la scène du monde, le fondateur de la monarchie perse, un homme avec qui on doit compter et qu’il ne faut pas perdre de vue.
27. Par quels moyens les sanctifiés sont-ils convoqués ?
27 Par des signes de la main et des appels à haute voix, il faut inviter les exécuteurs des jugements de Jéhovah à se réunir autour de ce signal élevé puis à donner l’assaut aux portes de Babylone, aux portes de ses princes. La prise des portes des puissantes murailles de Babylone et la possibilité de se rendre maîtres de la ville, voilà ce qui appelle les sanctifiés de Jéhovah. Selon le dessein divin, cette tâche n’incombe pas aux Juifs en captivité.
28. En quels termes Ésaïe décrit-il le rassemblement des nations en faveur de la Quatrième Puissance mondiale ?
28 Le rassemblement des nations pour soutenir les fondateurs de ce qui va devenir la Quatrième Puissance mondiale s’accorde avec les desseins de Jéhovah. Comme s’il apercevait déjà la tournure que prendront les affaires internationales immédiatement avant l’an 539, le prophète Ésaïe déclare : “On entend sur les montagnes une rumeur : on dirait le bruit d’un peuple nombreux ; on entend un tumulte de royaumes, de nations rassemblées : c’est Jéhovah des armées qui passe en revue ses troupes de guerre. Ils viennent d’un pays lointain, de l’extrémité du ciel, Jéhovah et les instruments de son courroux, pour ravager toute la terre.” — Isaïe 13:4, 5, AC.
29. Pourquoi le temps s’approche-t-il où Jéhovah combattra contre Babylone, et qui sont “les instruments de son courroux” ?
29 Les soixante-dix années de désolation de Jérusalem, ville dévastée par Nébucadnetsar, roi de Babylone, arrivent à leur terme. L’heure approche donc où il faut combattre contre Babylone. Jéhovah des armées, dont le temple à Jérusalem a été détruit par les Babyloniens, est l’invisible Commandant en chef des forces terrestres qui vont exprimer son courroux contre Babylone. Il rassemble ces forces d’exécution en les convoquant de pays lointains, en dehors de l’Empire babylonien, en les faisant venir de l’extrémité du ciel. Les éléments de cette armée représentant plusieurs nationsf seront les “instruments de son courroux”. Par eux, il va ravager Babylone en tant que puissance dominant sur toute la terre, et renverser du trône babylonien la dynastie de maîtres du monde, dont le premier fut Nébucadnetsar.
30, 31. Comment Cyrus accomplit-il les paroles d’Ésaïe 13:6-8 prononcées contre les Babyloniens ?
30 Ainsi, le jour du triomphe de Jéhovah sur Babylone se prépare, et il va s’abattre inéluctablement sur cette puissance mondiale cupide et oppressive. Se rendant pleinement compte de ce que cela signifiera pour la souveraineté universelle et le saint nom de Jéhovah, et aussi pour la délivrance du peuple de Jéhovah tenu en captivité, Ésaïe dit aux Babyloniens : “Poussez des hurlements, car le jour de Jéhovah est proche : il vient comme une dévastation du Tout-Puissant. C’est pourquoi toute main sera défaillante, et tout cœur d’homme se fondra. Ils seront frappés d’épouvante ; les transes et les douleurs les saisiront ; ils se tordent comme une femme qui enfante ; ils se regardent les uns les autres avec stupeur ; leurs visages sont comme la flamme.” — Isaïe 13:6-8, AC.
31 Après avoir subjugué le puissant royaume de Lydie et étendu son hégémonie sur toute l’Asie Mineure (auj. la Turquie), Cyrus le Perse, aidé de ses alliés les Mèdes, porta son attention sur Babylone. Au terme d’environ une année de préparatifs, il se mit en campagne contre elle, en 539 av. notre ère. À l’issue de la bataille, les Babyloniens durent s’enfuir dans leurs villes fortifiées, le roi Nabonide se réfugiant à Borsippa. Les Babyloniens devaient pousser des hurlements, car le jour de Jéhovah était désormais très proche et ils boiraient alors la coupe de la défaite et de l’assujettissement, celle-là même qu’ils avaient fait boire à Jérusalem, à Juda et à d’autres nations. Babylone devait être dépouillée de sa domination mondiale. Pour les Babyloniens, une telle chose était incroyable ; elle les frappait de stupeur, faisait rougir de honte leurs visages orgueilleux et provoquait en eux des douleurs semblables à celles de l’enfantement.
32, 33. Comment la prophétie d’Ésaïe 13:9-13 s’accomplit-elle sur Babylone ?
32 Pendant les soixante-dix années de la dévastation de Jérusalem, Babylone avait été cruelle envers le peuple élu de Jéhovah. Elle méritait donc que le Dieu tout-puissant des cieux la payât en nature. Les Babyloniens avaient péché contre lui et son temple. À eux maintenant de hurler ! “Voici que le jour de Jéhovah est venu, jour cruel, de fureur et d’ardente colère, pour réduire la terre en désert, et en exterminer les pécheurs. Car les étoiles du ciel et leurs constellations ne font point briller leur lumière ; le soleil s’est obscurci à son lever, et la lune ne répand plus sa clarté. Je punirai le monde pour sa malice et les méchants pour leur iniquité ; je ferai cesser l’arrogance des superbes [NW : présomptueux], et j’abaisserai l’orgueil des tyrans. Je rendrai les hommes plus rares que l’or fin, plus rares que l’or d’Ophir. C’est pourquoi je ferai trembler les cieux et la terre sera ébranlée de sa place par la fureur de Jéhovah des armées, au jour où s’allumera sa colère.” — Isaïe 13:9-13, AC.
33 Ce serait un jour sombre, ou plutôt une nuit sombre, pour Babylone, comme si la lune, les étoiles et leurs constellations ne brillaient pas dans le ciel à l’heure prévue, contribuant ainsi à l’obscurité de la situation pour Babylone, en tant que puissance mondiale. Effectivement, Babylone tomba devant ses conquérants dans la nuit du 5 au 6 octobre 539. Elle avait agi avec présomption à l’égard du Dieu très-haut qui domine sur la royauté des hommes, comme si elle était assez puissante pour dominer éternellement la terre. Ses rois, ses princes et ses officiers militaires s’étaient comportés avec arrogance, comme des tyrans, même envers le peuple de Jéhovah en exil. À présent, les choses allaient changer. Des hommes babyloniens de cette sorte seraient difficiles à trouver ; ils deviendraient aussi rares que l’or fin de ce temps-là, voire plus rares que l’or précieux d’Ophir. La dynastie sémite des rois de Babylone, figurée par la tête d’or de la statue que Nébucadnetsar vit dans un songe, devait disparaître (Daniel 2:32, 36-38). Les cieux au-dessus de Babylone, que l’imagination des Babyloniens démonistes avait remplis de faux dieux comme Bel et Mérodac (Mardouk), allaient trembler quand les Babyloniens découvriraient que ces divinités célestes auxquelles ils portaient tant d’attachement religieux étaient incapables de les sauver. Quant à la terre de l’Empire babylonien, elle serait ébranlée de sa place lorsqu’elle cesserait d’appartenir à Babylone, la Troisième Puissance mondiale, et deviendrait une simple province de l’Empire perse.
34, 35. D’après Ésaïe 13:14-16, quels événements accompagnent la chute de Babylone ?
34 Par la bouche d’Ésaïe, son prophète, Jéhovah poursuit en ces termes : “Alors, comme la gazelle que l’on poursuit, comme le troupeau que personne ne rassemble, chacun se tournera vers son peuple et s’enfuira dans son pays. Tout ce qu’on trouvera sera transpercé, tout ce qu’on saisira tombera par l’épée. Leurs petits enfants seront écrasés sous leurs yeux, leurs maisons pillées et leurs femmes violées.” — Isaïe 13:14-16, AC.
35 Tout soutien étranger en faveur de Babylone devait s’effondrer devant les forces d’exécution de Jéhovah, les “instruments de son courroux”. Ses alliés s’éloigneraient d’elle, s’enfuiraient pour défendre les intérêts de leur propre pays et noueraient des relations avec la nouvelle puissance mondiale. Quiconque continuerait de s’attacher à Babylone et de soutenir sa domination serait transpercé par l’épée d’exécution. Ceux qui dépendaient d’elle seraient tous emportés, sans exception, dans l’ouragan de leur destruction. Leurs lignées disparaîtraient, leurs maisons seraient pillées, leurs femmes se donneraient aux conquérants et non plus à leur mari, et les enfants porteurs du nom familial seraient écrasés par les militaires.
36. Que déclare à ce sujet un chant des Juifs déportés ?
36 Dans un chant prophétique, les exilés juifs avaient déclaré heureux ceux qui accompliraient cette mission d’exécution contre Babylone. Ce psaume déclare : “Fille de Babylone, la dévastée, heureux qui te rend la pareille, le mal que tu nous as fait ! Heureux qui saisit tes enfants, et les écrase sur le roc !” — Psaume 137:8, 9.
37, 38. Bien qu’Ésaïe parle seulement des Mèdes comme vainqueurs de Babylone, comment savons-nous que ce nom inclut aussi les Perses ?
37 Par la bouche d’Ésaïe, Jéhovah fit même connaître par avance quel peuple se mettrait à la tête du mouvement visant le renversement de Babylone en tant que puissance mondiale. “Voici que je vais faire lever contre eux les Mèdes, qui ne font pas cas de l’argent et ne convoitent pas l’or. Leurs arcs écraseront les jeunes gens, et ils ne feront point grâce au fruit des entrailles ; leur œil n’aura pas pitié des enfants.” — Isaïe 13:17, 18, AC.
38 Le terme “Mèdes” employé dans Ésaïe 13:17 englobe également les Persesg. Jéhovah se borna à mentionner les Mèdes, ce qui nous fait penser à Darius le Mède qui, d’après Daniel 5:28, 31 (AC), “reçut le royaume” après que l’Empire babylonien tomba et fut “divisé et donné aux Mèdes et aux Perses”. Cependant, selon l’historien Hérodote (I, 95), la mère de Cyrus le Grand était Mède. Il s’agit de Mandane, fille du roi Astyage, souverain de l’Empire mède. Mandane fut donnée en mariage au Perse Cambyse Ier, fils de Cyrus Ier. Le fruit de cette union reçut le même nom que son grand-père, Cyrus. Par suite, Cyrus II, le Perse, avait en lui du sang mède. Il se révolta contre son grand-père Astyage et conquit son royaume, après quoi les Mèdes devinrent ses alliés et le soutinrent fidèlement dans ses opérations militaires. D’après Ésaïe 21:2-9, outre les Mèdes, les Élamites devaient eux aussi prendre part à la conquête de Babylone.
39-42. Comment l’allusion prophétique d’Ésaïe aux arcs des Mèdes (13:18) se révéla-t-elle être historiquement exacte ?
39 Les Mèdes et les Perses étaient passés maîtres dans le tir à l’arc. À ce sujet, l’Encyclopédie britannique (éd. de 1911, tome XXI, page 207) nous fournit les renseignements suivants :
40 L’arme principale des Perses, comme de tous les Iraniens, était l’arc ; les portraits du roi le représentaient tenant cette arme, par exemple sur la paroi rocheuse de Béhistoun et sur les pièces de monnaie (dariques). Outre l’arc, les Perses portaient des piques et de petits poignards. Mais ce ne fut pas par ces dernières armes ni par le combat corps à corps qu’ils remportèrent leurs victoires. Ils faisaient véritablement pleuvoir des flèches sur leurs ennemis, et ne leur permettaient jamais de se rapprocher. Quand l’infanterie mettait un genou en terre pour tirer, la cavalerie encerclait les escadrons ennemis, semait la confusion dans leurs rangs et achevait leur défaite en se lançant vigoureusement à leur poursuite. Quand elle chargeait, l’infanterie pouvait aussi utiliser pique et poignard, mais l’essentiel était d’assurer la mobilité des archers et de leur donner la possibilité de se servir de leur arme sans être gênés.
41 (...) En dépit de toute leur bravoure, ils tombèrent devant les phalanges grecques, dès que des tacticiens comme Miltiade ou Pausanias imposèrent le combat corps à corps ; c’est donc à juste titre que les Grecs, — Eschyle par exemple, — regardent leurs batailles avec les Perses comme une épreuve entre l’arc et la lance. Il n’empêche que jusqu’à Marathon, les Perses réussirent à mettre en déroute tous leurs ennemis avant que ces derniers ne pussent se rapprocher, et cela quel que fût l’ennemi : archers (comme les Mèdes), cavaliers armés de piques (les Lydiens par exemple) ou guerriers porteurs de puissantes armures (tels que les Babyloniens, les Égyptiens et les Grecs).
42 Il convient d’ajouter à cela la supériorité de leurs chefs ; Cyrus, en particulier, a dû être un général extrêmement compétent. Et de toute évidence, il possédait l’art d’organiser son peuple, de susciter en lui le sentiment du nationalisme et le courage que donne l’abnégation de soi.
43. Pourquoi pouvait-on dire que les Mèdes et les Perses “ne font pas cas de l’argent” ?
43 Les arcs des Perses étant métalliques, ils pourraient s’en servir pour fracasser le crâne des jeunes gens. Les Mèdes et les Perses ne recherchaient ni l’argent ni l’or, mais la conquête. Aussi ne pourrait-on pas les éloigner en leur offrant ces métaux précieux. Ils n’avaient pas de pitié pour leurs ennemis, par conséquent ils ne feraient pas grâce au fruit des entrailles des Babyloniens.
44-46. Quand et comment la prophétie d’Ésaïe 13:19-22 eut-elle son accomplissement sur Babylone ?
44 Après que Jéhovah aurait fait lever les archers mèdes contre les Babyloniens, que se produirait-il ? L’issue étonnante fut annoncée par Jéhovah lui-même, qui décréta : “Et Babylone, l’ornement des royaumes, la parure des fiers Chaldéens, sera semblable à Sodome et Gomorrhe, que Dieu a détruites. Elle ne sera plus peuplée dans le cours des âges ; l’Arabe n’y dressera pas sa tente et le berger n’y parquera pas ses troupeaux. Les animaux du désert y feront leur gîte ; les hiboux rempliront ses maisons ; là habitera l’autruche, et le satyre [NW : démons ayant la forme de boucs] y bondira. Le chacal hurlera dans ses palais déserts, et les chiens sauvages [NW : le grand serpent sera] dans ses maisons de plaisir. Son temps est proche, et ses jours ne seront pas prolongés.” — Isaïe 13:19-22, AC.
45 Quelle fin honteuse pour Babylone ! Quelle chute pour celle qui était “l’ornement des royaumes, la parure des fiers Chaldéens” ! Elle allait devenir un désert qu’éviteraient même les Arabes nomades et les bergers superstitieux, le croyant hanté !
46 Les ruines de Babylone seraient visitées par des animaux qui fréquentent les lieux désertiques : hiboux, autruches, boucs qu’on croyait habités par les démons, chacals, voire même le grand serpent ! Ce grand serpent ou dragon ne serait pas un symbole de Mérodac (Mardouk), le dieu de Babylone, comme si cette divinité y habitait toujours en tant que souverain invisible. Il serait plutôt l’un des signes de la vengeance de Jéhovah Dieu exécutée sur cette capitale du monde et centre de la fausse religion. Plusieurs siècles pourraient s’écouler entre la chute de Babylone devant les Mèdes et les Perses, en 539, et sa dévastation totale. Néanmoins, cette destruction l’atteindrait inéluctablement, aussi sûrement que le feu et le soufre tombèrent du ciel et détruisirent les villes iniques de Sodome et Gomorrhe. — Genèse 19:23-25.
47. Peut-on comparer la chronologie des événements touchant la Babylone typique à celle se rapportant à la grande Babylone ?
47 De même que les soixante-dix années de la désolation de Jérusalem arrivaient à leur terme, de même le temps (ou saison) approchait où Babylone connaîtrait son déclin. Cet événement ne serait pas remis à plus tard, mais il se produirait exactement à l’heure fixée par Jéhovah Dieu. Parallèlement de nos jours, la chute et la terrible dévastation de la grande Babylone auront lieu exactement au temps marquéh.
CHOSES OBSERVÉES DEPUIS LA TOUR DE GARDE
48. Pourquoi Jéhovah multiplia-t-il ses prophéties sur la chute de Babylone, et où sont-elles consignées ?
48 Rien ne pouvait être plus certain que la chute de Babylone, elle qui avait dominé le monde ! Pour rassurer son peuple à ce sujet, Jéhovah Dieu, qui ne peut mentir, multiplia longtemps d’avance ses prophéties sur cet événement. En fait, la chute de Babylone devint l’un des thèmes dominants de sa sainte Parole, et ce leitmotiv d’une importance mondiale revient continuellement presque jusqu’aux toutes dernières pages de la Bible. Les paroles électrisantes “Babylone la grande est tombée”, que nous trouvons dans le dernier livre de la Bible (Révélation 18:2), ne sont que l’écho du cri de la sentinelle que le prophète Ésaïe vit dans une vision qu’il reçut quelque 825 années avant celle décrite par l’apôtre Jean dans le dernier livre biblique (Ésaïe 21:9). Ne laissant planer aucun doute quant à ceux que son Dieu Jéhovah utiliserait pour provoquer cet épisode remarquable de l’histoire du monde, Ésaïe déclara sous l’inspiration divine :
49, 50. Qu’est-ce qui nous permet d’affirmer que le terme “désert de la mer” désigne l’antique Babylonie ?
49 “L’oracle touchant le désert de la mer. Comme des tourbillons dans le midi quand ils passent, il vient du désert, du pays terrible. Une cruelle vision m’est révélée : Le perfide agit perfidement, et le destructeur détruit. Monte, Élam ! assiège, Médie ! J’ai fait cesser tout (...) gémissement.” — Ésaïe 21:1, 2, Da.
50 Dans ce passage descriptif, le “désert de la mer” désigne la région de l’antique Babylone. Dans les inscriptions cunéiformes de Mésopotamie, seule la Babylonie méridionale est appelée “le pays de la mer”. La ville de Babylone était située sur le cours inférieur de l’Euphrate, la partie orientale de la cité étant bâtie sur la rive gauche, qui s’étendait jusqu’au Tigre. Les deux fleuves se jetaient dans le golfe Persique, et quand ils débordaient, ils transformaient la Basse Mésopotamie en un désert d’eau, une mer. Pour combattre contre cette “mer”, qui revenait périodiquement, ou tout au moins pour en amoindrir le danger, les Babyloniens construisirent un nombre impressionnant de digues, de canaux, d’écluses et de bassins collecteurs. Dans la Bible, cependant, le terme “mer” désigne parfois l’occident. Dans Ésaïe 21:1, ce mot peut donc se rapporter à la région située à l’ouest des pays d’Élam et de Perse. Dans ce cas, la prophétie signifierait que la Babylonie, qui se trouvait précisément à l’ouest de ces deux pays, allait devenir une solitude, ‘le désert de l’occident’.
51, 52. Que nous apprend l’Encyclopédie britannique au sujet de l’ascendance de Cyrus II ?
51 Les tourbillons d’un ouragan s’approchaient de Babylone, prêts à s’abattre sur elle au moment même où elle parviendrait au zénith de sa puissance. Ces tourbillons commençaient à se former dans un pays terrible, la Perse, dont le roi était l’ambitieux Cyrus II, qui s’était fait également roi de Médie. L’Encyclopédie britannique déclare à son sujet :
52 Certaines autorités modernes ont souvent émis l’hypothèse que Cyrus et ses ancêtres étaient en fait Élamites ; mais cette idée est contraire à la tradition, et il ne peut y avoir de doute que Cyrus était réellement perse et qu’il croyait à la religion de Zoroastre. Dans Hérodote vii, II, la généalogie de Cyrus est exactement la même que dans la Proclamation faite par Cyrus ; Téispès [arrière-grand-père de Cyrus] est appelé fils du héros éponyme Akhéménès. — Encyclopédie britannique, onzième édition, tome VII, pages 706, 707.
53. Quels faits nous aident à comprendre les rapports existant entre les Perses et les Élamites ?
53 Dans sa Proclamation aux Babyloniens, Cyrus désigne ses ancêtres Téispès, Cyrus Ier et Cambyse Ier par le titre de “roi d’Anzan”. Ce même titre est attribué à Cyrus II lui-même dans les inscriptions cunéiformes et dans la Chronique de Nabonide, roi de Babylone, et cela avant que Cyrus n’ait vaincu et déposé Astyage, roi de Médie. Le pays d’Anzan était une région de l’Élam (ou Susiane) située à l’est du Tigre. Selon la prophétie de Jérémie (49:34-39), à une date postérieure à 617 av. notre ère, les Élamites devaient subir une défaite, et il est possible qu’en 596, Téispès, fils d’Akhéménès et arrière-grand-père de Cyrus, ait conquis la région d’Anzan (ou Anshan), au sud de laquelle les Perses s’étaient déjà établis. Téispès s’arrogea le titre de “roi grand, roi de la ville d’Anzan”. Ces détails nous permettent de comprendre les relations qui existaient entre les Perses, les Élamites et les Mèdes. Les Élamites, dont la capitale était Suse ou Shushan, possédaient leur propre idiome, la langue anzanite, et un système d’écriture qui leur était particulier.
54. Quel châtiment mérité le perfide subirait-il ?
54 L’ouragan symbolique qui allait s’abattre sur Babylone venait donc d’un pays terrible, comme le redoutable désert du midi (cf. Job 1:19). La vision qui est révélée à Ésaïe à propos de Babylone est cruelle, mais cette dernière méritera d’être traitée ainsi. À l’égard du peuple élu de Jéhovah, les fils d’Israël, la nation à laquelle appartient Ésaïe lui-même, le royaume de Babylone deviendra un perfide et un destructeur. En provoquant sa chute, Jéhovah fera cesser les gémissements de ceux envers qui Babylone a agi perfidement, et il les fera se réjouir. Afin de punir Babylone, Jéhovah ordonne aux Élamites et aux Mèdes de monter contre elle et de l’assiéger.
55. Quel effet l’accomplissement de la vision d’Ésaïe produirait-il sur les Babyloniens ?
55 L’effet que cette cruelle vision eut sur Ésaïe préfigurait celui que l’accomplissement de la prophétie produirait sur les Babyloniens et leurs suppôts. Personnifiant cette réaction de leur part, Ésaïe déclare : “C’est pourquoi mes reins sont remplis de douleur ; des angoisses m’ont saisi comme les angoisses de celle qui enfante ; je suis courbé, à ne pas entendre ; je suis terrifié, à n’y pas voir ; mon cœur bat ; le tremblement s’est emparé de moi ; la nuit de mon plaisir, il me l’a changée en effroi.” (Ésaïe 21:3, 4, Da). Cette nuit-là, les Babyloniens ne connaîtraient pas le plaisir d’un sommeil paisible.
56, 57. a) Quel festin Ésaïe prédit-il au chapitre 21, verset 5 ? b) Quels événements obligeraient les princes babyloniens à ‘oindre le bouclier’, et quelles en seraient les conséquences pour eux ?
56 Comme s’il voyait à l’avance la nuit fatale où Belschatsar organiserait un festin babylonien, Ésaïe s’adresse ensuite aux habitants de Babylone, et plus particulièrement aux notables de la ville. Il dit : “Dresse la table ; fais le guet ; mange, bois... Princes, levez-vous, oignez le bouclier ! Car ainsi m’a dit le Seigneur [NW : Jéhovah] : Va, place une sentinelle ; qu’elle déclare ce qu’elle voit.” (Ésaïe 21:5, 6, Da). Cette prophétie revêt la forme d’un ordre ; aussi doit-elle s’accomplir inéluctablement. C’est un commandement auquel on ne pourra pas déroger.
57 L’histoire atteste que la nuit du 5 au 6 octobre 539, on se livra à des festivités à Babylone, surtout dans le palais du roi. Mais cette nuit-là, la ville tomba aux mains des Élamites, des Mèdes et des Perses. Les princes de Babylone furent contraints de choisir entre deux lignes de conduite, ou plutôt d’adopter la seconde après avoir essayé la première. Ils durent d’abord oindre le bouclier pour défendre leur ville contre la stratégie des assiégeants, mais en vain, car ceux-ci tuèrent le roi Belschatsar dans son palais, détruisant ainsi le bouclier symbolique des Babyloniens. De ce fait, les princes durent oindre un nouveau bouclier, un nouveau roi. Le nouveau bouclier symbolique devait être le conquérant, sinon les princes babyloniens subiraient des représailles.
58, 59. Que vit la sentinelle que, dans sa vision, Ésaïe mit en faction, et qu’indiquait l’assiduité de la sentinelle ?
58 Conformément au commandement divin, Ésaïe, dans sa vision, s’en va placer une sentinelle comme sur les murs de Jérusalem. Elle doit déclarer exactement ce qu’elle voit, car son rapport sera d’une portée mondiale. Comme s’il entendait ce que la sentinelle crie à l’intention de ceux qui se trouvent dans la ville de Jérusalem, Ésaïe rapporte les paroles suivantes : “Et elle vit un char, une couple de cavaliers, un char attelé d’ânes, un char attelé de chameaux. Et elle écouta diligemment, avec grande attention ; et elle cria comme un lion : Seigneur [NW : Jéhovah], je me tiens dans la vedette [NW : la tour de garde] constamment, de jour, et je suis là faisant ma garde toutes les nuits.... Et voici, il vient un char d’hommes, une couple de cavaliers !” — Ésaïe 21:7-9, Da.
59 Si cette sentinelle s’était trouvée sur les murailles de Babylone en l’année qui devait modifier le cours des événements mondiaux, elle aurait littéralement vu s’avancer contre la ville la machine de guerre des conquérants symbolisée par “un char, une couple de cavaliers, un char attelé d’ânes, un char attelé de chameaux”. Mais bien avant qu’une sentinelle réellement en faction sur les murs de Babylone ait pu observer cet assaut, la sentinelle prophétique de Jéhovah le vit dans une vision miraculeuse. Il fallait guetter ce grand événement diligemment, avec grande attention, jour et nuit, afin de pouvoir l’annoncer. Cela était particulièrement vrai du peuple de Jéhovah, envers qui Babylone allait agir comme un perfide et un destructeur. Le prophète Daniel, qui se trouvait en exil depuis plus de soixante-dix ans, était l’un des Juifs qui guettaient diligemment, comme l’attestent les paroles suivantes :
60. Que discerna Daniel par suite du rapport de la sentinelle ?
60 “La première année de Darius, fils d’Assuérus, de la semence des Mèdes, qui fut fait roi sur le royaume des Chaldéens, la première année de son règne, moi, Daniel, je compris par les livres que le nombre des années touchant lequel la parole de l’Éternel [Jéhovah] vint à Jérémie le prophète, pour l’accomplissement des désolations de Jérusalem, était de soixante-dix années. Et je tournai ma face vers le Seigneur [Jéhovah] Dieu.” — Daniel 9:1-3, Da.
61. Que représentent les chars et les bêtes de somme que vit Ésaïe ?
61 Le “char” que vit la sentinelle est apparemment à prendre au sens collectif et représente un escadron de chars de guerrei, avec des coursiers pour les tirer rapidement vers le combat. Le guetteur vit aussi des ânes et des chameaux dont les assiégeants élamites et mèdes se serviront comme bêtes de charge pour ravitailler le front, sinon pour conduire les guerriers dans la mêlée. Hérodote (I, 80) raconte que l’armée de Cyrus transportait ses bagages à dos de chameau et que dans sa campagne contre Crésus, roi de Lydie, Cyrus fit monter ses soldats sur des chameaux et les lança contre les cavaliers de Crésus. Il se peut, toutefois, que les deux sortes d’animaux mentionnées représentent les deux peuples qui, selon Ésaïe 21:2, devaient monter contre Babylone et l’assiéger, les ânes figurant les Élamites, et les chameaux les Mèdes.
62. À qui la sentinelle donne-t-elle un bel exemple à suivre, et quelle proclamation électrisante fait-elle entendre ?
62 L’homme que, dans sa vision, Ésaïe aperçoit posté sur la tour de garde est manifestement la sentinelle que Jéhovah a désignée, car elle rend compte à Jéhovah de ce qu’elle observe, l’assurant qu’elle fait fidèlement sa garde et veille constamment. En cela, elle donne l’exemple à la classe d’hommes que Jéhovah a établie sentinelle et qui guette les signes de la destruction de Babylone la Grande. “Elle prit encore la parole, et dit : Elle est tombée !” Qui est tombé ? Le pronom féminin elle désigne une ville, mais laquelle ? S’agit-il de la ville dont le peuple de Jéhovah attend la chute parce que les prophéties divines l’ont prédite ? Écoutez attentivement les paroles suivantes prononcées par la sentinelle : “Elle est tombée, Babylone, et toutes les images de ses dieux sont brisées par terre !” (Ésaïe 21:9). Quelle proclamation électrisante !
63. Pourquoi le mérite de la chute de Babylone revient-il à Jéhovah plutôt qu’aux Élamites et aux Mèdes ?
63 Les Élamites et les Mèdes ne briseront pas les images idolâtriques de la ville conquise. Ce sera Jéhovah lui-même qui brisera à terre les idoles de Babylone, car il démontrera qu’elles ne sont pas des divinités véritables mais seulement des images inanimées et inutiles. Il prouvera qu’il est le seul vrai Dieu vivant, le Tout-Puissant, qui a annoncé infailliblement la chute de la plus grande puissance mondiale jamais vue jusque-là. En fait, c’est lui qui provoquera la chute de Babylone, et les Élamites et les Mèdes seront simplement les instruments dont il se servira pour renverser Babylone. D’après II Chroniques 36:22, 23 et Esdras 1:1-3 (AC), Cyrus, après la victoire, en attribuera l’honneur à Jéhovah Dieu.
64. a) Avec quels sentiments mêlés Ésaïe a-t-il dû écrire le dixième verset du chapitre 21 ? b) Qui est “mon blé battu”, et quel instrument servira à le battre ?
64 Les paroles suivantes du prophète Ésaïe annoncent à la fois le terrible battage symbolique que le peuple d’Israël va subir par la main de Babylone, et le réconfort et la joie que ce peuple connaîtra en apprenant la chute de l’instrument de battage. Aussi est-ce avec une joie non sans mélange qu’Ésaïe ajoute : “Ô vous, mon blé battu, et le fils de mon aire ! ce que j’ai ouï de l’Éternel [Jéhovah] des armées, le Dieu d’Israël, je vous l’ai rapporté.” (Ésaïe 21:10, Da n. m.). C’est sur l’aire de Jéhovah que le “fils” ou peuple qui mérite d’être puni sera battu et foulé. Israël a persisté dans sa rébellion et son infidélité envers son Dieu et Roi, aussi celui-ci se servira-t-il de Babylone pour corriger son peuple comme on bat le blé. Mais à son heure, Dieu fera cesser le châtiment en provoquant la chute de l’instrument de battage. Un fidèle reste d’Israélites survivra au battage. Pareillement, à notre époque, les fidèles témoins de Jéhovah survivront à la destruction de la grande Babylone.
[Notes]
a Cf. Nabonidus and Belshazzar de Dougherty, chapitre XI, intitulé “Conjectures sur les raisons du séjour de Nabonide à Théma” ; aussi Nabuchodonosor de Tabouis, page 388, note 2.
b Cf. Nabonidus and Belshazzar de Dougherty, chapitre VIII, intitulé “La dévotion de Belschatsar envers les divinités babyloniennes”.
c Voir l’explication donnée au chapitre 8 du livre “Que ta volonté soit faite sur la terre”.
d Voir “Que ta volonté soit faite sur la terre”, chapitre 9.
e Les géographes classiques appelaient Élam par le nom de Susiane, du nom de sa capitale Suse ou Schuschan.
f À propos de ces nations, voir les pages 269 à 271 du présent ouvrage.
g Dans un article intitulé “Les derniers jours de Babylone”, D. J. Wiseman, chef du service des antiquités de l’Asie occidentale du British Museum, décrit la découverte d’un monument de pierre gravé en caractères babyloniens, portant le récit fait par le roi Nabonide des événements qui marquèrent son règne sur la Babylonie. Sur ce monument, la stèle de Haran, Nabonide, roi de Babylone, fait allusion au roi des Mèdes par rapport à l’année 546 av. notre ère, soit plusieurs années avant l’annexion de l’Empire mède par Cyrus le Grand. C’est donc à juste titre que les prophètes Ésaïe et Jérémie parlent des conquérants de Babylone comme étant des “Mèdes”. Bien que la prophétie de Daniel parle du royaume de Darius le Mède, elle ne dit pas qu’il s’agit d’un royaume mède indépendant, ayant sa capitale à Ecbatane, après la chute de Babylone. L’article de Wiseman fut publié dans Christianity Today du 25 novembre 1957, tome II, no 4.
h Certaines pensées sur l’accomplissement final et complet de la prophétie d’Ésaïe sur la grande Babylone de notre temps sont exposées dans les articles intitulés “Il est plus proche qu’ils ne le pensent” et “Le jour de Jéhovah menaçant le monde”, parus dans La Tour de Garde du 1er mars 1950, pages 67-75.
i La Bible du Rabbinat français rend Isaïe 21:7 comme suit : “Il verra une file de cavaliers, des chars conduits par des coursiers, des hommes montés à dos d’ânes, des hommes montés à dos de chameaux ; puis il percevra une rumeur, une formidable rumeur.” La Bible de Dhorme porte : “Il verra de la cavalerie, des cavaliers deux par deux, une troupe montée sur ânes, une troupe montée sur chameaux : il prêtera attention, une grande attention.” La Bible de Jérusalem traduit ainsi ce passage : “S’il voit de la cavalerie, des cavaliers deux par deux, des hommes montés sur des ânes, des hommes montés sur des chameaux, qu’il fasse attention ! bien attention !”
[Tableau, page 177]
NABOPOLASSAR
(fondateur de la dynastie)
NÉBUCADNETSAR
(fils de Nabopolassar)
AVIL-MARDOUK NÉRIGLISSAR NABONIDE
(fils de (gendre de (gendre de
Nébucadnetsar) Nébucadnetsar) Nébucadnetsar)
LABASHI-MARDOUK BELSCHATSAR
(fils de Nériglissar) (fils de Nabonide)
[Carte, page 184]
(Voir la publication)
L’EMPIRE BABYLONIEN ET SES RIVAUX AUX JOURS DE JÉRÉMIE (647-607 av. n. è.)
(MER NOIRE)
Byzance
GRÈCE
Athènes
IONIE
EMPIRE LYDIEN
Sardes
EMPIRE MÈDE
(Lac de Van)
Ararat
(MER CASPIENNE)
LYCIE
CILICIE
Tarse
Carkémisch
Haran
Gaugamèles
Ecbatane (Achmetha)
CAPHTOR
LA GRANDE MER
Cyrène
KITTIM
Tyr
Jérusalem
Gaza
Damas
Euphrate
Tigre
Babylone
Suse
ÉLAM
LIBYE
Noph
ÉGYPTE
Nil
Thèbes (No)
Mer Rouge
Théma
ARABIE
Érec
Ur
Ancien rivage de la mer
(Golfe Persique)
PERSE
[Illustration, page 191]
Archers perses sous le roi Darius