RÉSURRECTION
(gr. anastasis, “action de s’élever” ou de “se lever” [de ana, “en haut, de bas en haut”, et de histêmi, “placer debout”]).
Dans les Écritures grecques chrétiennes, ce terme s’applique souvent à la résurrection des morts. En Osée 13:14, passage des Écritures hébraïques repris par l’apôtre Paul (I Cor. 15:54, 55), il est question de l’abolition de la mort et de la défaite du Schéol (héb. sheʼôl; gr. haïdês). Le mot sheʼôl est traduit dans plusieurs versions par “tombe” ou “fosse”, et il désigne le lieu où vont les morts (Gen. 37:35; I Rois 2:6; Eccl. 9:10). Comme en témoignent son usage dans les Écritures hébraïques et celui de son équivalent haïdês dans les Écritures grecques chrétiennes, il ne désigne pas une tombe en particulier, mais plutôt la tombe, la sépulture commune à tous les humains (Ézéch. 32:21-32; Rév. 20:13; voir HADÈS; SCHÉOL). Rendre le Schéol impuissant, c’est l’empêcher de retenir ceux qui s’y trouvent, en un mot le vider. Bien entendu, il faut pour cela une résurrection, c’est-à-dire que les morts sortent de leur condition d’inexistence, de leur tombe.
PAR JÉSUS CHRIST
Ce qui précède atteste que la notion de résurrection n’est pas étrangère aux Écritures hébraïques. Néanmoins, c’est Jésus Christ qui “a éclairé la vie et l’incorruptibilité grâce à la bonne nouvelle”. (II Tim. 1:10.) Lui-même a dit: “Je suis le chemin, et la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi.” (Jean 14:6). Effectivement, c’est la bonne nouvelle concernant Jésus Christ qui a révélé comment la vie éternelle et, mieux, l’incorruptibilité pour certains deviendraient réalité.
Lorsqu’il était sur la terre, Jésus Christ a ressuscité des morts (Luc 7:11-15; 8:49-56; Jean 11:38-44). En fait, c’est seulement par lui que la résurrection en vue de la vie éternelle est possible. — Jean 5:26.
UNE PARTIE DU DESSEIN DE DIEU QUI NE PEUT MANQUER DE SE RÉALISER
S’adressant aux Sadducéens, qui ne croyaient pas à la résurrection, Jésus Christ a montré que les écrits hébreux de Moïse dont ils étaient détenteurs et auxquels ils prétendaient ajouter foi, rendaient témoignage à la résurrection. Il a expliqué qu’en se disant “le Dieu d’Abraham, et le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob” (des hommes qui étaient morts à cette époque) Jéhovah, qui est “le Dieu, non pas des morts, mais des vivants”, considérait bel et bien ces hommes comme vivants parce qu’il avait prévu de les ressusciter. Par sa puissance, Dieu “fait vivre les morts et (...) appelle les choses qui ne sont pas comme si elles étaient”. Paul souligne ce point quand il décrit la foi d’Abraham. — Mat. 22:23, 31-33; Rom. 4:17.
Dieu est capable de ressusciter les morts
Pour celui qui a le pouvoir et la force nécessaires pour créer l’homme à son image, avec un corps parfait et la capacité d’exprimer pleinement les qualités remarquables implantées dans la personnalité humaine, la résurrection d’un homme ne pose aucun problème insurmontable. Si les scientifiques peuvent utiliser les principes physiques établis par Dieu pour conserver des images et des sons sur un magnétoscope, il va de soi que le grand Créateur et Souverain de l’univers n’a aucun mal à ressusciter une personne en créant un corps nouveau et en le dotant de la même personnalité. Quand il a annoncé que Dieu donnerait à Sara, malgré son âge, la vitalité nécessaire pour donner le jour à un enfant, un ange a soulevé cette question: “Y a-t-il rien de trop extraordinaire pour Jéhovah?” — Gen. 18:14; Jér. 32:17, 27.
LA RAISON D’ÊTRE DE LA RÉSURRECTION
La résurrection n’illustre pas seulement la puissance et la sagesse illimitées de Jéhovah. Elle révèle aussi son amour et sa miséricorde, et elle le justifie en montrant qu’il sauvegarde ceux qui le servent (I Sam. 2:6). Comme il dispose du pouvoir de ressusciter, il est en mesure de démontrer que ses serviteurs lui resteront fidèles jusqu’à la mort. Il est ainsi à même de répondre à cette accusation de Satan: “Peau pour peau, et tout ce qu’un homme a, il le donnera pour son âme.” (Job 2:4). Jéhovah peut permettre à Satan d’aller jusqu’au bout, au point même de tuer certains fidèles dans l’espoir de confirmer ses fausses accusations (Mat. 24:9; Rév. 2:10; 6:11). Le fait que les serviteurs de Jéhovah sont disposés à donner leur vie pour son service atteste qu’ils ne sont pas animés par des considérations égoïstes, mais par l’amour, comme en témoigne le cas de Job (Job 27:5). Cela prouve également qu’ils reconnaissent en lui le Tout-Puissant, le Souverain de l’univers et le Dieu d’amour qui est capable de les ressusciter. Cela démontre encore qu’ils témoignent un attachement exclusif à Jéhovah pour ses qualités merveilleuses, et non pour quelque motif égoïste (témoin les exclamations de ses serviteurs consignées en Romains 11:33-36; Révélation 4:11; 7:12). La résurrection est aussi un moyen par lequel Jéhovah veillera à ce que son dessein vis-à-vis de la terre, tel qu’il avait été révélé à Adam, se réalise. — Gen. 1:28.
Un miracle nécessaire au bonheur de l’homme
Si la résurrection des morts est une faveur imméritée de la part de Dieu, elle n’en est pas moins nécessaire au bonheur des hommes et à la réparation de tous les dommages, de toutes les souffrances et de toute l’oppression dont le genre humain a souffert. Toutes ces choses sont autant de conséquences de l’imperfection, de la maladie, mais aussi des guerres, des meurtres et d’autres atrocités que les méchants ont commis, à l’instigation de Satan le Diable, pendant la quasi-totalité des 6000 ans qu’a duré l’histoire humaine. Nous ne pourrions être totalement heureux si nous ne croyions pas à la résurrection. L’apôtre Paul le reconnaît en ces termes: “Si c’est dans cette vie seulement que nous avons espéré en Christ, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes.” — I Cor. 15:19.
DEPUIS QUAND L’HOMME ESPÈRE-T-IL EN LA RÉSURRECTION?
Après que le péché eut fait encourir la mort à Adam et, par voie de conséquence, à tous ses futurs descendants, Dieu a dit au serpent: “Je mettrai une inimitié entre toi et la femme, et entre ta postérité et sa postérité. Il te meurtrira à la tête et tu le meurtriras au talon.” — Gen. 3:15.
La fin de celui qui a causé la mort
Jésus a déclaré un jour aux pratiquants du judaïsme qui s’opposaient à lui: “Vous venez, vous, de votre père, le Diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Ce fut un homicide quand il commença, et il n’a pas persisté dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité en lui.” (Jean 8:44). Comme cela ressort de ces paroles, c’est le Diable qui a parlé par l’entremise du serpent. Ce personnage s’est comporté en homicide dès qu’il a commencé à mentir, à calomnier. Dans la vision qu’il a donnée plus tard à Jean, Jésus Christ a révélé que Satan le Diable était aussi “le serpent originel”. (Rév. 12:9.) Satan a commencé à exercer son emprise sur les hommes quand il a incité leur ancêtre commun, Adam, à se rebeller contre Dieu. Ainsi, dès la première prophétie de Genèse 3:15, Jéhovah donnait l’espoir que ce serpent serait écrasé (voir Romains 16:20). Non seulement celui-ci serait meurtri à la tête, mais encore toutes ses œuvres seraient démolies, détruites ou défaites (I Jean 3:8, MN; Jé; Maredsous). Pour que cette prophétie se réalise, il faut que soit ‘défaite’ la mort inaugurée par Adam. Pour cela, il est nécessaire que les descendants d’Adam qui sont allés au Schéol (Hadès), à cause du péché originel dont ils ont hérité les conséquences, en sortent par une résurrection. — I Cor. 15:26.
La libération passe par la résurrection
L’apôtre Paul a décrit la situation que Dieu a laissé se développer après la chute de l’homme et la raison pour laquelle il l’a permise: “Car la création, dit-il, a été soumise à la futilité [tous étant nés dans le péché et dans la perspective de la mort], — non de son plein gré [les enfants d’Adam sont venus au monde dans cette situation, bien qu’ils ne l’aient pas voulu et qu’ils n’aient eu aucune part à l’acte d’Adam], mais à cause de celui [Dieu] qui [dans sa sagesse] l’a soumise, — en raison de l’espérance que la création elle aussi sera libérée de l’esclavage de la corruption pour jouir de la liberté glorieuse des enfants de Dieu.” (Rom. 8:20, 21; Ps. 51:5). Pour voir se réaliser cet espoir de liberté glorieuse, il faut que les morts ressuscitent, qu’ils soient affranchis de la mort et de la tombe. Ainsi, en promettant la venue d’une “postérité” qui écraserait la tête du serpent, Dieu a placé une espérance prodigieuse devant l’homme. — Voir POSTÉRITÉ.
Le fondement de la foi d’Abraham
Le récit biblique atteste que lorsqu’il a tenté d’offrir son fils Isaac en sacrifice, Abraham croyait que Dieu était capable de ressusciter les morts et qu’il entrait dans son dessein de le faire. Du reste, selon Hébreux 11:17-19, il a bel et bien reçu Isaac d’entre les morts, “et ce fut une illustration”. (Gen. 22:1-3, 10-13.) Si Abraham croyait à la résurrection, c’est parce que Dieu lui avait promis une “postérité”. (Gen. 3:15.) De plus, Sara et lui-même avaient déjà vécu un miracle comparable à une résurrection quand Dieu avait ranimé leurs facultés procréatrices (Gen. 18:9-11; 21:1, 2, 12; Rom. 4:19-21). Le patriarche Job a fait preuve d’une foi semblable quand il a dit, du fond de sa douleur: “Ah! si tu me cachais dans le Schéol (...), si tu me fixais un délai et te souvenais de moi! Si un homme valide meurt, peut-il revivre? (...) Tu appelleras, et, moi, je te répondrai. Tu languiras après l’œuvre de tes mains.” — Job 14:13-15.
“Une meilleure résurrection”
À propos des fidèles du passé Paul écrit: “Des femmes ont reçu leurs morts par résurrection; mais d’autres hommes ont été torturés parce qu’ils n’acceptaient pas de libération moyennant quelque rançon, afin d’aboutir à une meilleure résurrection.” (Héb. 11:35). Ces hommes ont montré leur foi dans la résurrection, car ils savaient que leur vie dont ils jouissaient en ce temps-là n’était pas la chose la plus importante. La résurrection qu’eux et d’autres attendaient viendrait par l’entremise de Christ, mais après que celui-ci aurait été ressuscité et qu’il se serait présenté devant son Père, au ciel, muni de la valeur de son sacrifice rédempteur. En effet, par cet acte Jésus a racheté le droit à la vie du genre humain, de sorte qu’il est devenu, en puissance, “Père éternel”. (Héb. 9:11, 12, 24; És. 9:6.) Il est “un esprit donnant la vie”. (I Cor. 15:44, 45.) Il a “les clés de la mort et de l’Hadès [Schéol]”. (Rév. 1:18.) Ayant désormais le pouvoir de donner la vie éternelle, il peut en temps voulu opérer une “meilleure résurrection”, une résurrection qui peut déboucher sur la vie éternelle. Ceux qui en profiteront ne seront pas condamnés à mourir à nouveau. S’ils obéissent, ils pourront continuer à vivre.
LA RÉSURRECTION CÉLESTE
Jésus Christ est appelé “le premier-né d’entre les morts”. (Col. 1:18.) C’est le premier qui ait été ressuscité en vue de la vie éternelle. Il a été ressuscité “dans l’esprit”, pour la vie céleste (I Pierre 3:18). En fait, il a reçu une forme de vie et une position plus élevées que celles qu’il avait eues dans les cieux avant de venir sur la terre. Dieu lui a en effet accordé l’immortalité et l’incorruptibilité, ce dont aucune créature de chair ne peut jouir, de sorte qu’il est “devenu plus haut que les cieux” et que seul Dieu lui est supérieur (Héb. 7:26; I Tim. 6:14-16; Phil. 2:9-11; Actes 2:34; I Cor. 15:27). C’est Jéhovah lui-même qui l’a ressuscité. — Actes 3:15; 5:30; Rom. 4:24; 10:9.
Toutefois, pendant quarante jours à compter de sa résurrection Jésus est apparu à ses disciples en diverses occasions dans divers corps de chair, tout comme des anges étaient apparus à des hommes des temps anciens. À l’instar de ces messagers célestes, il pouvait former et désintégrer de tels organismes physiques à volonté afin de fournir des preuves visibles de sa résurrection (Mat. 28:8-10, 16-20; Luc 24:13-32, 36-43; Jean 20:14-29; Gen. 18:1, 2; 19:1; Josué 5:13-15; Juges 6:11, 12; 13:3, 13). Ses nombreuses apparitions, notamment celle qui a eu lieu devant plus de cinq cents personnes, ont démontré à l’évidence la réalité de sa résurrection. — I Cor. 15:3-8; 12:21.
La résurrection des “frères” du Christ
Dieu a promis aux “frères” de Jésus, à ceux qui le suivent pas à pas, qui sont “appelés, et élus, et fidèles”, et qui ont été engendrés de l’esprit pour être “enfants de Dieu”, une résurrection semblable à celle de leur Seigneur (Rév. 17:14; Rom. 6:5; 8:15, 16; Héb. 2:11). L’apôtre Pierre écrivait à ses frères chrétiens: “Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, car, selon sa grande miséricorde, il nous a donné une nouvelle naissance, pour une espérance vivante, grâce à la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts, pour un héritage incorruptible, immaculé et inflétrissable. Il vous est réservé dans les cieux.” — I Pierre 1:3, 4.
Pierre décrit aussi l’espoir de ces élus en ces termes: “Il nous a donné volontiers les précieuses et très grandes promesses, pour que par celles-ci vous ayez part à la nature divine.” (II Pierre 1:4). Ces chrétiens doivent donc changer de nature, renoncer à leur nature humaine pour obtenir la nature “divine”, en recevant un corps spirituel comme celui des personnes qui peuplent les cieux. Il leur faut pour cela mourir d’une mort semblable à celle du Christ, dans l’intégrité, en renonçant à jamais à la vie humaine, au sang et à la chair. C’est alors qu’ils reçoivent un corps immortel et incorruptible semblable à celui du Christ, par la résurrection (Rom. 6:3-5; I Cor. 15:50-57; II Cor. 5:1-3). L’apôtre Paul explique que ce n’est pas le corps qui ressuscite. Il compare ce phénomène à une graine que l’on plante et qui germe, en ce que “Dieu lui donne un corps comme il a voulu”. (I Cor. 15:35-40.) C’est l’âme, la personne elle-même, qui ressuscite, avec un corps adapté au milieu dans lequel Dieu la fait vivre.
Jésus Christ, pour sa part, a donné sa vie humaine en sacrifice rédempteur pour les humains. Citant le Psaume 40, le rédacteur chrétien de la lettre aux Hébreux lui fait dire, quand il vient “dans le monde” en sa qualité de Messie de Dieu: “De sacrifice et d’offrande tu n’as pas voulu, mais tu m’as préparé un corps.” (Héb. 10:5). Jésus lui-même a déclaré: “Vraiment, le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde.” (Jean 6:51). Il s’ensuit que le Christ ne pouvait pas reprendre son corps à la résurrection, car il aurait ainsi annulé le sacrifice qu’il avait offert à Dieu en faveur des hommes. Par ailleurs, le Christ ne devait plus résider sur la terre. Sa “demeure” serait désormais au ciel, auprès de son Père qui n’est pas chair, mais esprit (Jean 14:3; 4:24). En conséquence, Jésus Christ a reçu un corps glorieux, immortel et incorruptible, car “il est le reflet de sa gloire [celle de Jéhovah] et la représentation exacte de son être même [celui de Jéhovah], et il soutient toutes choses par la parole de sa puissance; et après avoir effectué une purification pour nos péchés, il s’est assis à la droite de la Majesté dans les hauteurs. Ainsi il est devenu meilleur que les anges [qui sont eux-mêmes des esprits puissants], dans la mesure où il a hérité d’un nom plus excellent que le leur”. — Héb. 1:3, 4; 10:12, 13.
Les frères fidèles du Christ, qui le rejoignent dans les cieux, renoncent à leur vie humaine. L’apôtre Paul montre qu’ils doivent recevoir de nouveaux corps, transformés et adaptés à leur nouveau milieu. Il écrit: “Quant à nous, notre citoyenneté existe dans les cieux, d’où nous attendons aussi avec impatience un sauveur, le Seigneur Jésus Christ, qui transformera notre corps humilié pour qu’il soit rendu conforme à son corps glorieux, selon l’opération de ce pouvoir qu’il a.” — Phil. 3:20, 21.
L’époque de la résurrection céleste
La résurrection céleste des cohéritiers du Christ commence après le retour de Jésus Christ dans sa gloire céleste. À ce moment-là, le Christ s’intéresse en premier lieu à ses frères spirituels. Il est lui-même qualifié de “prémices de ceux qui se sont endormis dans la mort”. Paul précise ensuite que chacun est ressuscité en son rang propre: “Christ, les prémices, puis ceux qui appartiennent au Christ durant sa présence.” (I Cor. 15:20, 23). Ces derniers, qui constituent “la maison de Dieu”, sont jugés au cours de leur vie chrétienne, depuis la Pentecôte (I Pierre 4:17). Ils constituent “une espèce de prémices”. (Jacq. 1:18; Rév. 14:4.) En leur qualité de “prémices”, Jésus Christ et ses frères spirituels sont comparables, celui-là (“Christ, les prémices”) aux prémices de l’orge qui étaient offertes par les Israélites le 16 Nisan, ceux-ci (ses disciples, “une espèce de prémices”) aux prémices du blé, qu’on présentait à la Pentecôte, cinquante jours plus tard. — Lév. 23:4-12, 15-20.
Comme ces fidèles chrétiens oints sont déjà passés par le jugement, le retour du Christ marque le temps fixé pour leur donner la récompense, tout comme celui-ci l’a promis en ces termes à ses onze apôtres fidèles la veille de sa mort: “Je m’en vais vous préparer une place. (...) Je reviens et je vous accueillerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi.” — Jean 14:2, 3; Luc 19:12-23; voir Révélation 11:17, 18.
“Le mariage de l’Agneau”
Ces chrétiens sont collectivement présentés comme sa “[future] épouse”. (Rév. 21:9.) Ils lui sont promis en mariage, et leur union à lui dans les cieux constitue le “mariage de l’Agneau”. (II Cor. 11:2; Rév. 19:7, 8.) L’apôtre Paul espérait recevoir la résurrection à cette époque-là (II Tim. 4:8; voir Jean 6:39, 54, où il est question de la résurrection “au dernier jour”). Quand commence la “présence” du Christ, il y a encore sur terre un certain nombre de ses frères spirituels qui sont “invités au repas du mariage de l’Agneau, à son repas du soir”. Toutefois, ceux d’entre eux qui sont déjà morts en bénéficient avant eux, grâce à la résurrection (Rév. 19:9). C’est ce qui est expliqué en I Thessaloniciens 4:15, 16: “Car voici ce que nous vous disons, par la parole de Jéhovah: que nous, les vivants, qui survivons jusqu’à la présence du Seigneur, nous ne devancerons d’aucune manière ceux qui se sont endormis dans la mort; parce que le Seigneur lui-même, avec un appel de commandement, avec une voix d’archange et avec la trompette de Dieu, descendra du ciel, et ceux qui sont morts en union avec Christ ressusciteront d’abord.” — Voir I Corinthiens 15:51, 52; Révélation 14:13.
En Révélation 20:5, 6, la résurrection de ceux qui régneront avec le Christ est qualifiée de “première résurrection”. L’apôtre Paul appelle cette première résurrection “la résurrection d’entre les morts, (...) celle qui doit avoir lieu plus tôt [littéralement “l’hors-résurrection, celle d’entre les morts”]”. (Phil. 3:11, MN; Kingdom Interlinear Translation.) À propos de cette expression de Paul, un ouvrage (Word Pictures in the New Testament, de Robertson, vol. IV, p. 454) déclare: “Il semble que Paul ne pense ici qu’à la résurrection des croyants, d’entre les morts, d’où le redoublement du ek ou ex [“hors de” ou “d’entre”] (tên exanastasin tên ek nekrôn). Par ces mots, Paul ne rejette pas l’idée d’une résurrection générale, mais il met l’accent sur celle des croyants.” Dans ses Commentaires sur Philippiens 3:11, Ellicott écrit: “‘La résurrection d’entre les morts’; c’est-à-dire, comme le contexte le suggère, la première résurrection (Rév. xx. 5), à la venue du Seigneur, lorsque ceux qui sont morts en lui se lèveront d’abord (I Thess. iv. 16) et que les vivants seront emportés pour le rencontrer dans les nuées (I Thess. iv. 17); voir Luc xx. 35. Seuls les vrais croyants bénéficieront de la première résurrection qui, selon toute apparence, précédera la seconde, celle des non-croyants et des incrédules (...). Il ne saurait être question ici d’une résurrection purement morale (selon l’idée de Cocceius).” L’un des premiers sens du mot exanastasis est l’“action de se lever (de son lit le matin)”. Ce terme peut donc désigner une résurrection qui a lieu tôt, ce qui correspond à la “première résurrection”. En anglais, Rotherham traduit Philippiens 3:11 comme suit: “Si je puis, par n’importe quel moyen, atteindre la résurrection qui a lieu plus tôt, celle qui est d’entre les morts.”
UNE RÉSURRECTION TERRESTRE
Pendant que Jésus était sur le poteau, l’un des malfaiteurs qui étaient pendus à ses côtés a reconnu qu’il ne méritait pas ce châtiment. Après quoi il lui a demandé: “Jésus, souviens-toi de moi quand tu entreras dans ton royaume.” Jésus lui a répondu: “En vérité je te le dis aujourd’hui: Tu seras avec moi dans le Paradis.” (Luc 23:42, 43). Ce qui revenait à lui dire: ‘En ce jour sombre où rien ne semble porter à croire que j’aurai jamais un royaume, tu fais montre de foi. Eh bien, quand j’entrerai dans mon royaume, je me souviendrai de toi.’ Il faudrait pour cela que ce malfaiteur ressuscite. Cet homme n’était pas un fidèle disciple de Jésus Christ. Il avait commis le mal au point de se rendre coupable de crimes passibles de la peine de mort (Luc 23:40, 41). Par conséquent, il ne pouvait espérer avoir part à la première résurrection. Qui plus est, il est mort quarante jours avant que Jésus monte au ciel, donc avant la Pentecôte, qui a eu lieu dix jours après cette ascension, quand Dieu a oint par Jésus les premiers disciples appelés à passer par la résurrection céleste. — Actes 1:3; 2:1-4, 33.
Selon Jésus, ce malfaiteur allait être dans le Paradis. Ce mot signifie “parc ou jardin de délices”. En Genèse 2:8, la Septante rend l’hébreu gan, “jardin”, par le grec paradéisos. Le paradis où se trouvera le malfaiteur n’est pas le “paradis de Dieu” promis “au vainqueur”, selon Révélation 2:7, car cet homme n’avait pas vaincu le monde avec Jésus Christ (Jean 16:33). Le malfaiteur ne serait donc pas membre du Royaume céleste (Luc 22:28-30), mais il serait un sujet de ce Royaume au temps où ceux qui seraient passés par la “première résurrection” s’assiéraient sur des trônes pour régner mille ans avec Christ en tant que rois établis par Dieu et par le Christ.
RÉSURRECTION DE VIE OU DE JUGEMENT
Jésus a fait cette promesse réconfortante pour les humains: “L’heure vient, et c’est maintenant, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui ont prêté attention vivront (...). Ne soyez pas surpris de ceci, car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les tombeaux commémoratifs entendront sa voix et sortiront, ceux qui ont fait des choses bonnes, pour une résurrection de vie, ceux qui ont pratiqué des choses mauvaises, pour une résurrection de jugement.” — Jean 5:25-29.
Un jugement de condamnation
Dans les paroles précitées, le terme “jugement” traduit le grec krisis. Le Dictionnaire grec-français d’Anatole Bailly (éd. 1950, p. 1137) en donne les définitions suivantes:
“I Action ou faculté de distinguer (...) II p. suite, action de choisir, choix, élection (...) III action de séparer, d’où dissentiment, contestation (...) IV action de décider, d’où: 1 décision, jugement [“Jour du Jugement”, Mat. 10:15] (...); décision judiciaire, jugement, condamnation (...) 2 ce qui décide de quelque chose, issue, dénouement, résultat (...) 3 phase décisive d’une maladie, crise (...) 4 explication, interprétation d’un songe [Dan. 2:36, LXX].”
Un autre ouvrage de référence (A Greek and English Lexicon to the New Testament, de Parkhurst, p. 342a, éd. 1845) donne comme sens de krisis dans les Écritures grecques chrétiennes: “I Jugement; II Jugement, justice, Matthieu 23:23; cf. 12:20; III Jugement de condamnation, condamnation, damnation. Marc 3:29; Jean 5:24, 29; IV La cause, le motif de la condamnation ou du châtiment. Jean 3:19; V Tribunal des Juifs. Matthieu 5:21, 22.”
Si, en parlant d’une résurrection de jugement, Jésus pensait à un jugement qui pouvait aboutir à la vie, alors cette résurrection ne s’opposerait pas à la “résurrection de vie”. Par conséquent, le contexte indique que le “jugement” annoncé par Jésus est un jugement de condamnation.
Les “morts” qui ont entendu Jésus parler
Jésus a laissé entendre que lorsqu’il parlait, certains “morts” entendraient sa voix. Pierre a employé une expression analogue quand il a dit: “C’est pour cela, en effet, qu’aux morts aussi la bonne nouvelle a été annoncée, afin qu’ils soient jugés quant à la chair du point de vue des hommes, mais qu’ils vivent quant à l’esprit du point de vue de Dieu.” (I Pierre 4:6). S’il en était ainsi, c’est parce que ceux qui entendaient Christ étaient ‘morts dans leurs fautes et leurs péchés’ avant d’avoir entendu, mais qu’ils commenceraient à ‘vivre’, spirituellement parlant, grâce à leur foi en la bonne nouvelle. — Éph. 2:1; voir Matthieu 8:22; I Timothée 5:6.
Jean 5:29: la fin de la période de jugement
Pour bien comprendre à quel moment se situent la “résurrection de vie” et la “résurrection de jugement”, il importe de se souvenir de ce que Jésus venait de dire au sujet des vivants qui étaient spirituellement morts (voir la section ‘Passer de la mort à la vie’). Nous lisons: “L’heure vient, et c’est maintenant, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui ont prêté attention [littéralement “ceux ayant entendu”] vivront.” (V. 5:25, Kingdom Interlinear Translation of the Greek Scriptures). Manifestement, Jésus parlait, non pas de ceux qui avaient simplement entendu sa voix, mais de ceux qui, après l’avoir entendue, l’avaient reçue pour ce qu’elle était vraiment. La Bible emploie très souvent les termes “entendre” et “écouter” au sens de “prêter attention” ou d’“obéir”. (Voir OBÉISSANCE.) Ce sont donc ceux qui se sont montrés obéissants qui vivront (voir l’emploi qui est fait du même terme grec [akouô] “entendre” ou “écouter” en Jean 6:60; 8:43, 47; 10:3, 27). Ils sont jugés, non sur les actions qu’ils ont accomplies avant d’entendre sa voix, mais sur ce qu’ils font après qu’ils l’ont entendue.
Selon toute vraisemblance, Jésus énonçait une idée analogue quant au temps au sujet de “ceux qui ont fait des choses bonnes” et de “ceux qui ont pratiqué des choses mauvaises”. Il parlait sans doute de leur position à la fin de la période de jugement, considérant a posteriori les actes que ces ressuscités auraient accomplis une fois qu’ils auraient eu la possibilité d’obéir ou de désobéir aux “choses qui étaient écrites dans les rouleaux”. C’est seulement à la fin de la période du jugement que l’on saurait qui a fait le bien et qui a fait le mal. “Ceux qui ont fait des choses bonnes” (“d’après les choses qui étaient écrites dans les rouleaux”) recevraient finalement la vie en récompense. En revanche, “ceux qui ont pratiqué des choses mauvaises” subiraient un jugement de condamnation. C’est ainsi que leur résurrection s’avérerait soit une résurrection de vie, soit une résurrection de condamnation.
Il s’ensuit que les paroles consignées en Jean 5:29 ne sont pas à considérer sous le même angle que celles d’Actes 24:15, où Paul parle d’une résurrection “tant des justes que des injustes”. Manifestement, Paul pensait à ceux qui se sont montrés justes ou injustes au regard de Dieu pendant leur vie. En somme, il s’agit de “ceux qui sont dans les tombeaux commémoratifs”. (Jean 5:28.) En Jean 5:29, Jésus considère ces personnes après qu’elles sont sorties des tombeaux commémoratifs au cours du règne de Jésus Christ et de ses rois et prêtres adjoints, et qu’elles se sont montrées soit obéissantes, avec pour récompense la “vie” éternelle, soit désobéissantes, avec pour rétribution le “jugement” (ou la condamnation) de Dieu.
C’EST L’ÂME ET NON LE CORPS QUI SORT DU SCHÉOL
Au vu de l’ensemble des Écritures, il est évident qu’il n’existe pas d’“âme immatérielle” distincte du corps. Quand le corps meurt, l’âme meurt. Jésus Christ lui-même “a répandu son âme jusqu’à la mort”. Pendant que son âme était au Schéol, il n’existait nulle part en tant qu’âme ou personne (És. 53:12; Actes 2:27; voir Ézéchiel 18:4; voir ÂME). Par conséquent, la résurrection ne consiste pas en une réunion de l’âme et du corps. Cependant, qu’elle soit spirituelle ou terrestre, celui qui en bénéficie doit avoir un corps, un organisme, car toutes les personnes, célestes ou terrestres, en possèdent un. Pour être à nouveau une personne, celui qui est mort doit recevoir soit un corps physique, soit un corps spirituel. La Bible dit: “S’il y a un corps physique, il y a aussi un corps spirituel.” — I Cor. 15:44.
Cela signifie-t-il qu’à la résurrection Dieu reconstitue l’ancien corps tel qu’il était au moment de sa mort, ou qu’il en crée une réplique absolument identique? Les Écritures répondent par la négative quand elles disent, au sujet de la résurrection des frères oints du Christ: “Mais, dira quelqu’un: ‘Comment les morts doivent-ils être relevés? Oui, avec quel genre de corps viennent-ils?’ Homme déraisonnable! Ce que tu sèmes, toi, n’est pas rendu à la vie si d’abord il ne meurt; et quant à ce que tu sèmes, tu sèmes non pas le corps qui se développera, mais un grain tout nu, de blé peut-être ou de l’une quelconque des autres semences; mais Dieu lui donne un corps comme il a voulu, et à chacune des semences son propre corps.” — I Cor. 15:35-38.
Ceux qui sont ressuscités au ciel reçoivent un corps spirituel, car il plaît à Dieu de leur donner un corps adapté à leur nouveau cadre de vie. Mais quel corps donne-t-il à ceux qu’il juge bon de ressusciter sur la terre? Il ne peut s’agir du même corps, constitué exactement des mêmes atomes. Quand un homme meurt et qu’il est enterré, son cadavre se décompose en éléments organiques qui sont absorbés par la végétation, laquelle peut ensuite servir de nourriture à d’autres personnes. Tant et si bien que les atomes qui composaient le mort se retrouvent dispersés dans de nombreux organismes. Il est évident qu’à la résurrection les mêmes atomes ne peuvent être à la fois dans le mort et dans d’autres personnes.
Le corps ressuscité n’est pas non plus nécessairement la réplique exacte du corps de l’individu au moment de sa mort. Si une personne a été mutilée avant sa mort, reviendra-t-elle dans le même état? Il ne serait pas raisonnable de le croire, car elle ne serait peut-être pas en mesure d’entendre et de pratiquer “les choses (...) écrites dans les rouleaux”. (Rév. 20:12.) Supposons que quelqu’un soit mort exsangue. Reviendra-t-il à la vie sans son sang? Non, car un corps terrestre ne pourrait pas subsister ainsi (Lév. 17:11, 14). Dieu lui donnera plutôt un corps comme il l’a voulu. Puisqu’il désire que les ressuscités obéissent aux “choses (...) écrites dans les rouleaux”, il devra s’agir d’un corps sain, en pleine possession de ses facultés. (Jésus a bien ressuscité Lazare dans un corps sain et entier, bien que son cadavre ait commencé à se décomposer [Jean 11:39].) C’est ainsi que chacun pourra en toute justice être considéré comme responsable de ses actes durant la période du jugement. Cependant, les hommes ne seront pas pour autant parfaits quand ils seront ramenés à la vie. Il leur faudra encore exercer la foi dans la rançon payée par le Christ et profiter des services sacerdotaux du Christ et de sa “prêtrise royale”. — I Pierre 2:9; Rév. 5:10; 20:6.
‘PASSER DE LA MORT À LA VIE’
Jésus dit de certains qu’ils ‘ont la vie éternelle’ parce qu’ils entendent ses paroles avec foi et obéissance et qu’ils croient le Père qui l’a envoyé. Au sujet de chacun de ceux-là, il déclare: “Il ne vient pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie. En toute vérité je vous le dis: l’heure vient, et c’est maintenant, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui ont prêté attention vivront.” — Jean 5:24, 25.
Ceux qui sont déjà ‘passés de la mort à la vie’ ne sont pas des gens qui sont réellement morts et enterrés. Au temps de Jésus, tous les humains se trouvaient condamnés à mort devant Dieu, le Juge de tous. Ceux dont Jésus parlait étaient donc, selon toute vraisemblance, des hommes qui avaient naguère été morts dans un sens spirituel (Éph. 2:1, 2, 4-6). C’est à ce genre de “morts” que Jésus devait penser quand il a dit à un Juif qui voulait rentrer chez lui: “Continue à me suivre, et laisse les morts enterrer leurs morts.” — Mat. 8:21, 22.
UNE FAVEUR IMMÉRITÉE DE DIEU
La résurrection des humains est vraiment une faveur imméritée de la part de Jéhovah, car celui-ci n’était pas obligé d’y pourvoir. Son amour pour le monde des hommes l’a incité à donner son Fils unique pour que des milliards de gens qui sont morts sans vraiment le connaître aient la possibilité de le découvrir et de l’aimer, et pour que ceux qui l’aiment et le servent déjà nourrissent cette espérance et trouvent en elle un encouragement à lui rester fidèles, même jusqu’à la mort (Jean 3:16). L’apôtre Paul s’est servi de l’espérance de la résurrection pour consoler ses frères chrétiens. — I Thess. 4:13, 14.
La rançon sera appliquée à tous ceux pour qui elle a été payée
Dieu, qui a démontré l’ampleur de son amour et de sa faveur imméritée en donnant son Fils pour que ‘quiconque croit en lui ait la vie’, n’allait pas limiter les bienfaits de la rédemption à ceux qu’il choisissait et appelait en vue de la vie céleste (Jean 3:16). En fait, le sacrifice rédempteur de Jésus Christ n’aurait pas pleinement rempli son rôle s’il s’était appliqué uniquement à ceux qui deviennent membres du Royaume céleste. Il n’aurait pas atteint son but, car Dieu désirait que le Royaume ait des sujets terrestres. Jésus Christ n’est pas seulement Grand Prêtre pour ceux qui sont sous-prêtres avec lui, mais aussi pour le monde des humains qui vivront lorsque les rois et prêtres qu’il s’est adjoints régneront à ses côtés (Rév. 20:4, 6). Jésus “a été éprouvé en tous points comme nous [ses frères spirituels], mais sans péché”. C’est pourquoi il peut compatir aux faiblesses de ceux qui s’efforcent en toute conscience de servir Dieu. Les autres rois et prêtres ont été éprouvés de la même manière (Héb. 4:15, 16; I Pierre 4:12, 13). Mais pour qui pourraient-ils être prêtres si ce n’est pour les hommes, y compris les ressuscités, pendant le règne de mille ans et la période du jugement?
Les serviteurs de Dieu attendent avec impatience le jour où la résurrection sera achevée. Dans la réalisation de son dessein, Dieu a fixé pour cela un temps précis qui justifiera pleinement sa sagesse et sa longanimité (Eccl. 3:1-8). Son Fils et lui-même, qui sont à la fois capables et désireux de ressusciter les morts, y veilleront en temps voulu.
CEUX QUI NE SERONT PAS RESSUSCITÉS
Il est vrai que par son sacrifice le Christ a racheté l’ensemble du genre humain. Toutefois, il a lui-même montré que l’application de ce sacrifice serait limitée quand il a dit: “Le Fils de l’homme est venu, non pas pour être servi, mais pour servir et donner son âme comme rançon en échange de beaucoup.” (Mat. 20:28). Jéhovah Dieu est en droit de refuser une rançon qui lui serait offerte pour quelqu’un qu’il juge indigne. La rédemption du Christ couvre les péchés qu’on a pu commettre parce qu’on descend du pécheur Adam. Toutefois, on peut en plus pécher volontairement et délibérément, et mourir pour ce genre de péché qui ne saurait être couvert par la rédemption.
Le péché contre l’esprit saint
Jésus Christ a dit que quiconque péchait contre l’esprit saint ne serait pardonné ni dans le présent système de choses ni dans celui qui est à venir (Mat. 12:31, 32). L’individu qui, selon le jugement de Dieu, a péché contre l’esprit saint dans le présent système de choses ne retirerait aucun profit d’une résurrection, puisque ses péchés ne lui seront jamais pardonnés. Jésus a prononcé son jugement contre Judas Iscariote quand il l’a appelé le “fils de la destruction”. La rédemption ne s’applique donc pas à lui, et comme sa destruction est d’ores et déjà décidée, il ne sera pas ressuscité. — Jean 17:12.
S’adressant aux chefs du judaïsme qui s’opposaient à lui, Jésus a dit: “Comment pourrez-vous fuir le jugement de la Géhenne [un symbole de destruction éternelle]?” (Mat. 23:33; voir GÉHENNE). Ses paroles indiquent que si ces personnes ne se tournaient pas vers Dieu avant leur mort, elles seraient définitivement condamnées. Dans ce cas, la résurrection ne leur serait d’aucun profit. Il semble qu’il en sera de même de l’“homme qui méprise la loi”. (II Thess. 2:3, 8; voir HOMME QUI MÉPRISE LA LOI.) Au sujet de ceux qui ont connu la vérité, qui ont eu part à l’esprit saint et qui cependant sont tombés, Paul dit qu’il est impossible “de les faire revivre encore une fois en les amenant à la repentance, parce que, pour leur compte, ils attachent à nouveau sur le poteau le Fils de Dieu et l’exposent publiquement à l’ignominie”. La rédemption ne peut plus leur être d’aucun secours. Ils ne seront donc pas ressuscités. L’apôtre compare ensuite ces individus à un champ qui ne produit que des épines et des chardons, qui est rejeté et qui finit par être brûlé. Cela illustre l’avenir qui les attend: une destruction complète. — Héb. 6:4-8.
À propos de ceux qui ‘pratiquent le péché volontairement après avoir reçu la connaissance exacte de la vérité’, Paul explique encore qu’“il ne reste plus pour les péchés aucun sacrifice, mais seulement une sorte d’attente terrible du jugement et une jalousie de feu qui va consumer ceux qui font de l’opposition”. Il présente ensuite cette illustration: “Quiconque a fait peu de cas de la loi de Moïse meurt sans compassion, sur le témoignage de deux ou trois. De quel châtiment combien plus sévère ne pensez-vous pas que sera jugé digne celui qui a piétiné le Fils de Dieu, qui a estimé comme une chose de valeur ordinaire le sang de l’alliance par lequel il a été sanctifié, et qui a insulté avec mépris l’esprit de la faveur imméritée? (...) C’est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant.” Le jugement est plus sévère en ce que les individus qu’il frappe ne sont pas seulement tués et enterrés dans le Schéol, comme ceux qui violaient la loi de Moïse. Ils vont plutôt dans la Géhenne, d’où il n’y a pas de résurrection. — Héb. 10:26-31.
L’apôtre parle aussi de ceux qui “subiront le châtiment judiciaire de la destruction éternelle de devant le Seigneur et de devant la gloire de sa force, au temps où il viendra pour être glorifié à propos de ses saints”. (II Thess. 1:9, 10.) Ceux-là ne survivront donc pas pour connaître le règne millénaire du Christ. Puisque leur destruction est “éternelle”, ils n’auront pas de résurrection. Pierre a écrit à ses frères pour souligner qu’en tant que “maison de Dieu” ils sont en train d’être jugés. Sur quoi il cite Proverbes 11:31 (LXX) pour les mettre en garde contre les dangers de la désobéissance. Il laisse ainsi entendre que leur jugement actuel pourrait se solder par une destruction éternelle, tout comme Paul l’a écrit. — I Pierre 4:17, 18.