“Le royaume des cieux est semblable à”...
“À quoi le royaume de Dieu est-il semblable, et à quoi le comparerai-je ?” — Luc 13:18.
1, 2. Quelle prophétie Jésus réalisait-il en enseignant au moyen de paraboles ?
LES illustrations ou paraboles étaient une méthode d’enseignement très souvent employée par Jésus Christ il y a dix-neuf siècles. C’est ce que nous montre le récit de sa vie rédigé par l’apôtre Matthieu Lévi, un de ses biographes. Celui-ci écrivit :
2 “Toutes ces choses, Jésus les dit aux foules au moyen d’illustrations. Oui, il ne leur parlait pas sans illustration ; afin que s’accomplît ce qui avait été prononcé par l’entremise du prophète, qui a dit : ‘J’ouvrirai ma bouche avec des illustrations, je publierai des choses cachées depuis la fondation [du monde].’” — Mat. 13:34, 35 ; Ps. 78:2.
3. Comment peut-on appeler les paraboles qui concernent le Royaume, et comment Jésus les introduisit-il ?
3 Les illustrations ou paraboles de Jésus qui concernent le Royaume messianique de Dieu pourraient très bien être appelées illustrations ou paraboles du Royaume. En effet, Jésus les introduisait parfois par ces expressions : “Le royaume des cieux est encore semblable à.” “À quoi allons-nous comparer le royaume de Dieu ?” “À quoi comparerai-je le royaume de Dieu ?” — Mat. 13:47 ; Marc 4:30 ; Luc 13:20.
4, 5. a) Combien de paraboles Jésus a-t-il données et quelle série trouvons-nous dans Matthieu 13 ? b) Selon Luc 13:17-21, dans quelles circonstances Jésus a-t-il donné les illustrations du grain de moutarde et du levain ?
4 D’après les Évangiles, Jésus a donné trente paraboles. Selon le chapitre treize de l’Évangile de Matthieu Mt 13, Jésus donna un jour une série de sept illustrations sur le Royaume qui étaient étroitement liées les unes aux autres. Il s’agissait d’abord de la parabole du semeur, puis de celles de la mauvaise herbe, du grain de moutarde, du levain caché dans une masse de pâte, du trésor caché dans le champ, de la perle de grande valeur et du filet à la traîne (Mat. 13:1-50). L’évangéliste Luc introduit les illustrations du grain de moutarde et du levain d’une manière différente, par ces mots :
5 “Eh bien, quand il eut dit cela, tous ses adversaires avaient honte ; mais toute la foule se réjouissait de toutes les choses glorieuses qu’il faisait. Il disait donc : ‘À quoi le royaume de Dieu est-il semblable, et à quoi le comparerai-je ? Il est semblable à un grain de moutarde qu’un homme a pris et a mis dans son jardin. Il a poussé et est devenu un arbre, et les oiseaux du ciel se sont abrités dans ses branches.’ Il dit encore : ‘À quoi comparerai-je le royaume de Dieu ? Il est semblable à du levain qu’une femme a pris et caché dans trois grandes mesures de farine, jusqu’à ce que toute la masse ait fermenté.’” — Luc 13:17-21.
6. Étant donné que Jésus a donné ces paraboles après que la foule se fut réjouie de son enseignement, que pourrait-on penser quant à ce que Jésus voulait illustrer par ce moyen ?
6 Étant donné que “toute la foule se réjouissait de toutes les choses glorieuses qu’il faisait”, on serait enclin à penser que c’est cela qui incita Jésus à donner ensuite ces deux illustrations prophétiques pour montrer par une image que le Royaume de Dieu ne serait pas constitué seulement par le “petit troupeau”, dont il avait parlé précédemment en Luc 12:32, mais que ce Royaume grandirait et que, tels des oiseaux, le monde des hommes viendrait s’abriter dans le refuge qu’il offrirait. On pourrait aussi penser que la grande masse des humains se laisserait imprégner par les enseignements véridiques du christianisme. Par exemple, le Manuel de critique et d’exégèse pour l’Évangile de Matthieu (édition anglaise de 1884) de H. A. W. Meyer, docteur en théologie, dit à la page 259, paragraphe 3 :
La parabole du grain de moutarde a pour but de montrer que la grande communauté composée de ceux qui doivent participer au Royaume messianique, c’est-à-dire le vrai peuple de Dieu qui constitue le corps social du futur Royaume, est destinée à se développer à partir d’un petit commencement pour devenir une multitude, donc à croître en étendue ; (...) “étant un petit troupeau, ils augmentèrent en nombre pour devenir un troupeau innombrable”. Par contre, la parabole du levain a pour but de montrer comment les influences particulières du Royaume du Messie (Éph. 4:4 et suiv.) imprègnent peu à peu l’ensemble de ses futurs sujets jusqu’à ce que, par ce moyen, toute la masse soit amenée intensivement dans la condition spirituelle qui la qualifie pour être admise dans le Royaume.
7, 8. Quelle question importante, posée par un homme, et quelle parabole Luc rapporte-t-il ensuite ?
7 Toutefois, il y a un fait très significatif qui mérite notre attention. Lequel ? Eh bien, après avoir consigné ces deux paraboles de Jésus et rapporté que celui-ci alla ensuite enseigner de village en village, l’évangéliste Luc cite la question posée par un certain homme, savoir : “Seigneur, ceux qui sont sauvés sont-ils peu nombreux ?” La réponse de Jésus semble-t-elle confirmer cette opinion ? Laisse-t-elle entendre qu’il s’agit d’un Royaume composé d’un “petit troupeau” ? — Luc 13:22, 23.
8 Écoutez : “Il leur dit : ‘Luttez avec énergie pour entrer par la porte étroite, car beaucoup, je vous le dis, chercheront à entrer et ne le pourront pas, dès que le maître de la maison se sera levé et aura verrouillé la porte et que vous commencerez à vous tenir dehors et à frapper à la porte, en disant : “Seigneur, ouvre-nous !” Mais en réponse il vous dira : “Je ne sais d’où vous êtes.” Alors vous commencerez à dire : “Nous avons mangé et bu devant toi, et tu as enseigné dans nos grandes artères.” Mais il parlera et vous dira : “Je ne sais d’où vous êtes. Éloignez-vous de moi, vous tous, ouvriers d’injustice !” C’est là que seront vos pleurs et vos grincements de dents, quand vous verrez Abraham et Isaac et Jacob et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, mais vous, jetés dehors.’” (Luc 13:23-28). Ainsi, quel que soit le nombre de ceux qui entreront “par la porte étroite”, ils devront ‘lutter avec énergie’. — Notez aussi Luc 13:5-9.
9. Comment J. H. Paton expliquait-il la parabole du levain dans un article paru dans l’édition anglaise d’avril 1881 de La Tour de Garde ?
9 Déjà dans son édition anglaise d’avril 1881, La Tour de Garde de Sion publiait à la page 5 un article de J. H. Paton sur la parabole du levain. On pouvait y lire :
Cette œuvre caractérisée par l’accroissement et une réussite glorieuse, semble être illustrée par la parabole du Sauveur dans laquelle il compare le royaume des cieux au levain qu’une femme prit et cacha dans trois mesures de farine jusqu’à ce que toute la masse ait fermenté. Mat. 13:33. Une objection très plausible, et nous ajouterons puissante, à cette application de la parabole repose sur le fait que la Bible parle du levain, en rapport avec le pain ou la doctrine, comme d’un élément d’impureté ou de corruption. Le Sauveur aurait-il représenté le royaume des cieux par un élément ou un processus corrupteur ? Nous comprenons que le Sauveur n’emploie dans sa parabole qu’un aspect du levain : sa capacité de pénétration. Elle ne cesse que lorsque le travail est achevé. De même le royaume de Dieu ne cessera pas d’agir tant que la malédiction ne sera pas enlevée.
10. Quel commentaire La Tour de Garde du 15 mai 1900 faisait-elle sur la parabole du levain ?
10 Toutefois, l’édition anglaise du 15 mai 1900 de La Tour de Garde de Sion, à la page 154, réfute ce point de vue. Sous le titre “La parabole du levain”, on peut lire : “Le levain représente la corruption tout au long des Écritures : dans tous les autres cas où elles l’emploient, il est présenté comme quelque chose de mauvais, d’impur et qui souille. (...) Il ne paraît pas raisonnable de penser que notre Seigneur aurait utilisé ici le mot levain au sens où l’entendent généralement les chrétiens, c’est-à-dire dans un bon sens, comme s’il sous-entendait quelque grâce de l’esprit saint. Au contraire, nous reconnaissons que tout son enseignement ne se contredit pas, et nous pouvons être certains qu’il n’utiliserait pas le levain comme symbole de la justice, pas plus qu’il n’utiliserait la lèpre comme symbole de la sainteté.”
11. Comment La Tour de Garde du 15 juin 1910 expliquait-elle la parabole du levain ?
11 On retrouve la même pensée dans La Tour de Garde de janvier 1911 (édition anglaise du 15 juin 1910), à la page 52. On pouvait y lire sous le titre “La parabole du levain” : “Cette parabole montre la manière par laquelle l’Église tombera dans la condition erronée prédite. Il en est de l’église de Christ comme d’une femme qui met et mêle du levain dans sa fournée de farine jusqu’à ce que toute la pâte lève — la nourriture de toute la famille de la foi lèverait et se corromprait. Chaque portion serait gâtée par le levain des fausses doctrines qui pénétrerait l’aliment spirituel complet. Tant et si bien qu’aujourd’hui les enseignements de Jésus et des apôtres sont tous plus ou moins pervertis et défigurés par l’introduction des erreurs moyenâgeuses.” — Voir aussi La Tour de Garde anglaise du 15 juin 1912, pages 198, 199, sous le titre “La parabole du levain”.
LE LEVAIN ET LE VIN
12. Quelle objection Paton aurait-il pu soulever, et quelle illustration de Jésus aurait-il pu citer ?
12 Mais si Paton avait encore été en vie à cette époque-là, comme C. T. Russell, l’éditeur de La Tour de Garde, il aurait pu soulever une objection aux articles parus en 1900, 1910 et 1912. Il aurait pu insister sur le fait que La Tour de Garde ne s’en tenait, ‘dans la parabole de Jésus, qu’à un aspect du levain : sa capacité de pénétration’. Étant donné que cette capacité résulte de la fermentation, il aurait pu avancer comme argument que la fermentation est la fermentation et qu’il faut la considérer objectivement, puis citer Matthieu 9:17 où Jésus déclare : “On ne met pas non plus du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement, les outres éclatent, et le vin se répand, et les outres sont abîmées. Mais on met le vin nouveau dans des outres neuves, et les deux se gardent.” — Cf. Marc 2:22 ; Luc 5:37, 38.
13. a) Dans quel sens la fermentation du vin est-elle utilisée comme symbole ? b) Eu égard à cela, quelles questions peut-on soulever concernant la signification symbolique de la fermentation causée par le levain ?
13 La fermentation prolongée du vin nouveau produit du gaz qui fait éclater les vieilles outres, car elles manquent d’élasticité. La fermentation du vin est bénéfique. C’est pourquoi elle est utilisée ici dans un bon sens, pour symboliser quelque chose de bon. Mais cela prouve-t-il que dans la parabole où il est question d’une femme qui cache du levain dans trois grandes mesures de farine jusqu’à ce que toute la masse ait fermenté, la fermentation provoquée par le levain est utilisée pour symboliser quelque chose de bon ? Y a-t-il alors une ou deux exceptions à l’utilisation du levain dans la Bible comme symbole de ce qui est méchant ou mauvais ? La Bible emploie-t-elle le levain tantôt comme symbole de ce qui est bon et juste, tantôt comme symbole de ce qui est mauvais et méchant ?
14. Quel fait montre que la Bible ne considère pas la fermentation du vin de la même manière ‘que celle qui est causée par du levain dans de la pâte ?
14 Cependant, comment pourrait-on affirmer que la Bible utilise le symbole du levain de deux manières différentes alors que, lors de la Pâque et durant les sept jours de fête qui suivaient, les Juifs avaient l’autorisation de boire du vin, tandis que l’emploi de pain fermenté était interdit, condamné, et que tout transgresseur de cette interdiction était passible de mort (Lév. 23:5-13 ; Luc 22:7-20) ? La Bible considère-t-elle de la même façon les différentes sortes de fermentation et leur capacité de pénétration ? Ne considère-t-elle que cette capacité de pénétration due à la fermentation, peu importe ce qui provoque cette fermentation ? Les Écritures répondent : Non. S’il en était autrement, on ne trouverait pas cette contradiction apparente lors de la célébration de la Pâque et de la fête des Gâteaux non fermentés, qui durait une semaine immédiatement après la Pâque.
15. Quel est le facteur déterminant en matière de fermentation, et la parabole du levain illustre-t-elle quelque chose de positif ou de négatif ?
15 Il apparaît donc que la fermentation, avec sa capacité de pénétration, n’est pas en elle-même le facteur déterminant pour savoir si elle symbolise quelque chose de bon ou de mauvais. C’est plutôt la chose que l’on ajoute pour provoquer cette fermentation qui est le facteur déterminant. Dans les Saintes Écritures, la fermentation (en tant qu’agent) n’est pas séparée de la chose qui la provoque. C’est pourquoi la fermentation qui provoque naturellement la formation du vin se distingue de celle que provoque dans de la pâte l’addition de levaina. Celui donc qui fait allusion au vin nouveau en train de fermenter dans des outres neuves pour montrer que le levain ajouté à de la pâte symbolise quelque chose de bon et de juste, n’a pas la bonne compréhension. Son raisonnement n’est pas appuyé par la Bible. C’est pourquoi les arguments employés par Paton dans La Tour de Garde de Sion d’avril 1881 ne tiennent pas. Les Écritures inspirées nous obligent à considérer à part le cas du levain en tant que symbole. Par conséquent, la parabole du levain n’est pas l’illustration de quelque chose de positif, mais de négatif. Mais nous reparlerons davantage de cette question du levain dans la suite de notre discussion.
“LE ROYAUME DES CIEUX EST SEMBLABLE À”...
16, 17. Quelle objection quelqu’un pourrait-il soulever à cause de la façon dont les paraboles du grain de moutarde et du levain sont introduites ? Mais comment la parabole du filet à la traîne est-elle introduite, et pour quelle opération l’image du filet est-elle utilisée ?
16 L’explication de la parabole du levain donnée dans La Tour de Garde en 1900, 1910 et 1912 est-elle bonne à notre époque, alors que la réalisation de cette illustration atteint son point culminant ? Oui, elle est exacte. Certains étudiants de la Bible seraient peut-être enclins à soulever une objection du fait que c’est “le royaume des cieux” qui est comparé au levain et au grain de moutarde (Mat. 13:31-33). Mais il est également vrai que Jésus donna la septième et dernière parabole de la série rapportée par Matthieu, au chapitre treize, en disant :
17 “Le royaume des cieux est encore semblable à un filet à la traîne qu’on a mis à la mer et qui a rassemblé des poissons de toute espèce. Quand il a été rempli, les pêcheurs l’ont tiré sur la plage, puis, s’étant assis, ils ont recueilli dans des récipients les poissons qui étaient excellents, mais ils ont rejeté ceux qui n’étaient pas utilisables. Ainsi en sera-t-il à la conclusion du système de choses : les anges sortiront et sépareront les méchants du milieu des justes, et ils les jetteront dans la fournaise de feu. C’est là qu’il y aura leurs pleurs et leurs grincements de dents.” — Mat. 13:47-50.
18. a) Quelles questions se posent concernant la parabole du filet et celle des vierges avisées et sottes ? b) Que voulait manifestement dire Jésus en utilisant l’expression “le royaume des cieux est semblable à” ?
18 Or, nous savons que le “royaume des cieux”, ou le “royaume [messianique] de Dieu”, se compose de l’Agneau Jésus Christ et de ses 144 000 disciples et Israélites spirituels (Rév. 7:4-8 ; 14:1-5). Nous devons alors soulever cette question : Jésus voulait-il dire que la classe du Royaume, composée de 144 001 membres, est semblable à un filet à la traîne qui rassemble aussi bien des “méchants” que des “justes” et qu’elle est dirigée par les anges, qui sont inférieurs à Jésus Christ ? Nous nous rappelons aussi que Jésus introduisit une autre parabole en disant : “Alors le royaume des cieux deviendra semblable à dix vierges qui prirent leurs lampes et sortirent à la rencontre de l’époux. Cinq d’entre elles étaient sottes et cinq étaient avisées.” (Mat. 25:1, 2). Devons-nous comprendre que la classe du Royaume qui comprend cent quarante-quatre mille et un membres se compose pour une moitié de personnes insensées, et pour l’autre de personnes avisées ? Non, absolument pas. En utilisant l’expression “le royaume des cieux est semblable à”, Jésus voulait manifestement dire : ‘En rapport avec le royaume des cieux, il y a tel ou tel aspect’, ou bien : ‘Les choses en rapport avec le royaume des cieux seront semblables à ceci ou à cela.’
19, 20. a) Pour arriver à la bonne intelligence de cette question, que faut-il savoir concernant le but de cette série de paraboles ? b) Comme il l’a dit lui-même, pourquoi Jésus parlait-il aux gens en se servant de paraboles ?
19 Si ces expressions ont cette signification, Jésus pouvait illustrer les choses, bonnes ou mauvaises, qui ont un rapport avec le “royaume des cieux”, le “royaume [messianique] de Dieu”. Pour arriver à la bonne intelligence de cette question, il faut tenir compte de la raison pour laquelle Jésus a donné ces paraboles. Il nous a révélé lui-même son but. Après qu’il eut donné publiquement l’illustration des quatre sortes de terre sur lesquelles tombe la semence du semeur, ses disciples lui demandèrent : “Pourquoi leur parles-tu en illustrations ?” Voyons ce que Jésus leur répondit :
20 “À vous [les disciples] il est donné de comprendre les saints secrets du royaume des cieux, mais à ces gens-là cela n’est pas donné. Car à celui qui a l’on donnera encore et il sera dans l’abondance ; mais à celui qui n’a pas, on lui enlèvera même ce qu’il a. C’est pour cela que je leur parle en illustrations, parce que [et il cita Ésaïe 6:9, 10] regardant ils regardent en vain et qu’entendant ils entendent en vain et n’en saisissent pas le sens ; et pour eux s’accomplit la prophétie d’Ésaïe qui dit : ‘En entendant vous entendrez, mais vous n’en saisirez nullement le sens ; et en regardant vous regarderez, mais vous ne verrez absolument pas. Car le cœur de ce peuple est devenu obtus, et de leurs oreilles ils ont entendu avec indifférence, et ils ont fermé leurs yeux ; pour qu’ils ne voient pas de leurs yeux, et n’entendent pas de leurs oreilles, et n’en saisissent pas le sens avec leur cœur, et ne reviennent pas, et pour que je ne les guérisse pas.’” — Mat. 13:10-15.
21. a) Comment, en utilisant des paraboles, Jésus a-t-il amené la réalisation de la prophétie d’Ésaïe 6:9, 10 sur les Juifs ? b) Comment la parabole sur les quatre sortes de terre illustre-t-elle le même fait ?
21 Voilà pourquoi, d’après ce qu’il dit lui-même, Jésus parlait au peuple d’Israël en utilisant des paraboles, conformément au Psaume 78:2. De plus, au moyen de ses illustrations, Jésus montrait que la prophétie d’Ésaïe 6:9, 10 allait s’accomplir, c’est-à-dire que relativement peu d’hommes, un reste, allaient accepter son message véridique et devenir de vrais chrétiens dignes du “royaume des cieux”. Par exemple, dans la parabole du semeur, Jésus parla de quatre sortes de terre, dont trois se révélèrent improductives. Seule la bonne terre produisit abondamment, trente, soixante ou cent fois autant, en proclamant le message du Royaume (Mat. 13:3-8). Ainsi, dès la première parabole de la série, c’est le côté négatif des choses en rapport avec le “royaume des cieux” qui prédomine.
22. Dans la parabole du blé et de la mauvaise herbe, sur qui la prophétie d’Ésaïe 6:9, 10 s’accomplit-elle ?
22 Dans la parabole suivante, celle du blé et de la mauvaise herbe, l’ennemi sème de la mauvaise herbe par-dessus le blé, si bien qu’au moment de la moisson le champ est envahi par la mauvaise herbe. Jésus expliqua que l’“excellente semence” représente les véritables chrétiens oints, les “fils du royaume”. Quant à la mauvaise herbe, ce sont les prétendus chrétiens, “les fils du méchant”, le “méchant” étant le Diable qui les a semés. La moisson, c’est “la conclusion d’un système de choses”, période dans laquelle nous nous trouvons maintenant. Que remarquons-nous à propos de la moisson spirituelle qui se poursuit depuis le printemps 1919 ? Les “fils du royaume”, qui sont moissonnés sous la direction des anges, ne sont qu’un petit reste. Il ne compte aujourd’hui qu’environ dix mille membres qui participent au pain et au vin emblématiques lors de la célébration du Repas du Seigneur. Depuis 1948, année où ils étaient 25 395, leur nombre a régulièrement diminué. En revanche, les prétendus “fils du royaume”, ceux à qui s’applique la prophétie d’Ésaïe 6:9, 10, sont environ un milliard, le nombre total des membres des Églises de la chrétienté. — Mat. 13:24-30, 36-43.
23. Dans la parabole du trésor caché, combien de personnes agissent d’une manière positive ?
23 Dans la parabole du trésor caché dans le champ, seul un homme trouve ce trésor et “va vendre ce qu’il possède et achète ce champ-là”. Tous les autres utilisent leur sens des valeurs dans une autre direction, parce que leurs yeux sont comme ‘collés’ et ne voient pas la valeur de ce qui est caché dans ce champ. — Mat. 13:44.
24. Dans l’illustration de la perle de grande valeur, combien de marchands itinérants sont disposés à payer le prix nécessaire pour l’acquérir ?
24 Dans la parabole de “la perle de grande valeur”, il n’y a qu’un “marchand itinérant” qui désire ardemment avoir la perle la plus rare qui soit. Il est le seul ‘à aller vendre promptement tout ce qu’il possède et à acheter’ la perle. Tous les autres marchands itinérants cherchent quelque chose d’autre qui est précieux à leurs yeux, sans doute quelque chose qu’ils ne doivent pas acheter au prix de tout ce qu’ils possèdent. — Mat. 13:45, 46.
25, 26. a) Quand la réalisation des paraboles du filet et du champ de blé arrive-t-elle à son point culminant ? b) Comment les prophéties se réalisent-elles pour ce qui est des “justes” et des prétendus chrétiens ?
25 Dans la parabole du filet à la traîne, ce très grand instrument de pêche, tiré par des pêcheurs qui représentent “les anges”, ramasse “des poissons de toute espèce”, des poissons que les Juifs respectueux de la Loi de Moïse pouvaient manger et d’autres qu’elle interdisait de consommer. Seuls les poissons consommables sont recueillis dans des récipients, tandis que les autres, jugés mauvais, sont rejetés. — Mat. 13:47-50.
26 C’est sur la terre, à “la conclusion d’un système de choses”, période dans laquelle nous nous trouvons depuis 1914, que l’accomplissement de la parabole du champ de blé arrive à son point culminant. Or, tandis que se poursuit la ‘séparation des méchants du milieu des justes’ sous la direction invisible des saints anges de Dieu, quels faits observons-nous en rapport avec le “royaume des cieux” ? Les “justes”, qui sont appelés pour le Royaume céleste, constituent-ils une immense majorité ? Bien au contraire, ils ne sont qu’un “reste” spirituel peu important, tandis que les membres des Églises de la chrétienté, qui espèrent aller au ciel à leur mort, se comptent par centaines de millions. La prophétie d’Ésaïe 6:9, 10 se réalise sur ces prétendus chrétiens. Ils seront jetés dans le “feu” de la “grande tribulation” qui est maintenant très proche (Mat. 13:47-50). Ce n’est donc pas dans la chrétienté, la contrefaçon du “royaume des cieux”, qu’il nous faut chercher refuge.
[Note]
a “Il faut soigneusement contrôler la fermentation alcoolique pour produire des vins de grande qualité. (...) La peau des raisins est naturellement couverte de bactéries, de moisissures et de levures. Les levures sauvages, comme la Pichia, la Kloeckera et la Torulopsis, sont souvent plus nombreuses que les Saccharomyces, la levure du vin. Bien que les espèces de Saccharomyces soient généralement plus désirables pour l’efficacité de la fermentation alcoolique, d’autres genres de levures peuvent contribuer à donner au vin sa saveur, particulièrement dans les premières étapes de la fermentation. On préfère les Saccharomyces à cause de leur efficacité pour transformer le sucre en alcool et parce qu’elles sont moins sensibles aux effets neutralisants de l’alcool.” — Encyclopédie britannique, t. XIX, édition de 1974, page 879, sous le titre “Fermentation”.