Comment l’humilité peut vous sauvegarder
“Ceignez-vous d’humilité les uns envers les autres (...). Gardez votre équilibre, soyez vigilants.” — I Pierre 5:5-8.
1. À quoi sont enclins de nombreux humains, et où cela mène-t-il ?
AVEZ-VOUS remarqué que les hommes sont enclins à se donner beaucoup d’importance ? Ils ont tendance à se montrer très sûrs d’eux et à attirer l’attention sur leur personne par leur conduite, leur façon de parler ou leur manière de vivre. Leur ambition et leur présomption peuvent leur valoir de sérieuses déceptions. C’est ce que laisse entendre un ancien proverbe biblique, qui dit : “Avant l’écroulement le cœur de l’homme est altier.” — Prov. 18:12.
2, 3. a) Que remarqua Jésus lors d’un repas ? b) Comment a-t-il donné une leçon d’humilité en cette circonstance ?
2 Un jour qu’il avait accepté de prendre un repas chez un Pharisien, Jésus remarqua que les invités avaient cette attitude altière. La Bible nous dit : ‘Il remarqua comment ils choisissaient les places les plus en vue.’ (Luc 14:1, 7). Jésus profita donc de la circonstance pour leur enseigner l’humilité. Il donna l’illustration suivante :
3 “Quand tu es invité par quelqu’un à un festin de mariage, ne va pas te coucher à la place la plus en vue. Il se peut que quelqu’un de plus considérable que toi ait été invité par lui en même temps, et celui qui vous a invités, toi et lui, viendra te dire : ‘Cède la place à cet homme.’ Et tu t’en iras alors, avec honte, occuper la dernière place. Mais quand tu es invité, va t’étendre à la dernière place, pour que, quand viendra celui qui t’a invité, il te dise : ‘Mon ami, monte plus haut.’ Alors il y aura pour toi de l’honneur à la face de tous tes compagnons de table. Car tout homme qui s’élève sera abaissé, et celui qui s’abaisse sera élevé.” — Luc 14:8-11.
4, 5. a) De quoi l’humilité peut-elle vous sauvegarder ? b) Quelle illustration Jésus a-t-il donnée à ceux qui se croyaient justes ?
4 En quels termes clairs et simples Jésus montra que l’humilité peut nous sauvegarder (Prov. 16:18) ! Si l’humilité peut vous éviter de connaître la honte devant d’autres personnes, elle vous épargnera aussi un jugement de condamnation de la part de Dieu, à propos de qui il est écrit : “Dieu s’oppose aux hautains, mais il donne sa faveur imméritée aux humbles.” (Jacq. 4:6 ; Luc 20:45-47). Jésus révéla comment Dieu considère les orgueilleux et ceux qui se donnent de l’importance quand, en une autre occasion, il s’adressa à “certains qui avaient en eux-mêmes la conviction d’être justes et qui tenaient pour rien les autres”. (Luc 18:9.) Il leur donna une illustration dans laquelle il est question d’un Pharisien et d’un collecteur d’impôts. Il leur dit :
5 “Le Pharisien se tint debout et se mit à prier ainsi en lui-même : ‘Ô Dieu, je te rends grâce de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont extorqueurs, injustes, adultères, ou encore comme ce collecteur d’impôts. Je jeûne deux fois la semaine, je donne le dixième de tout ce que j’acquiers.’ Le collecteur d’impôts, se tenant à distance, ne voulait même pas lever les yeux au ciel, mais il se frappait la poitrine, en disant : ‘Ô Dieu, sois miséricordieux pour moi, un pécheur !’ Je vous le dis : Celui-ci redescendit chez lui étant apparu plus juste que celui-là ; car tout homme qui s’élève sera abaissé, mais celui qui s’abaisse sera élevé.” — Luc 18:9-14.
6. a) Quelle attitude d’esprit Jésus a-t-il souvent remarquée chez les humains ? b) Quelles questions ses paroles soulèvent-elles ?
6 Quand nous lisons la Bible, nous sommes étonnés de constater que Jésus a souvent rencontré des gens qui se croyaient supérieurs aux autres et qu’il les a fréquemment mis en garde contre une telle attitude présomptueuse. C’est ce qu’il a fait une nouvelle fois quand, quelques jours avant sa mort, alors qu’il se trouvait à Jérusalem, il s’adressa aux foules et à ses apôtres. Il leur dit : “Ne vous faites pas appeler Rabbi, car un seul est votre enseignant, tandis que vous êtes tous frères. (...) Ne vous faites pas non plus appeler ‘conducteurs’, car un seul est votre Conducteur, le Christ. Mais le plus grand parmi vous devra être votre ministre. Quiconque s’élève sera abaissé, et quiconque s’abaisse sera élevé.” (Mat. 23:1-12). Mais pour qui en particulier Jésus souligna-t-il une fois de plus la nécessité d’être humble ? Qui s’efforçait-il d’aider et de sauvegarder ?
L’ATTITUDE DES APÔTRES
7. Pourquoi n’est-il pas étonnant que les humains soient enclins à l’orgueil et à rechercher les places en vue ?
7 Il est important de noter qu’en raison de leur imperfection héréditaire les humains ont tendance à se montrer égoïstes et à s’estimer plus qu’ils ne le devraient (Ps. 51:5 ; Rom. 12:3). D’autre part, le monde essaie de nous faire croire que notre famille, notre race ou notre nation est supérieure aux autres. Il nous encourage également à chercher à être les premiers et à éclipser les autres, et cela par tous les moyens. Il n’est donc pas étonnant que les gens soient enclins à rechercher l’honneur et le prestige. Évidemment, beaucoup le nieront en disant : “Je ne désire pas dominer.” Mais que révèlent leurs actions ? Par exemple, Pierre, Jacques, Jean et les autres apôtres désiraient-ils une place en vue ? Eh bien, voyons ce qui s’est passé, un jour qu’ils revenaient à Capernaüm en compagnie de Jésus.
8, 9. a) À propos de quoi les disciples se sont-ils disputés sur le chemin de Capernaüm b) Comment Jésus a-t-il montré à ses apôtres qu’ils avaient un mauvais état d’esprit ?
8 Voici comment Marc relate l’incident : “Quand il [Jésus] fut dans la maison, il leur posa cette question : ‘De quoi discutiez-vous en chemin ?’ Mais ils se faisaient, car en chemin ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand.” Luc rapporta, lui aussi, cet incident, mais bien sûr ni lui ni Marc n’étaient présents. (Marc 9:33-37 ; Luc 9:46-48). Par contre, l’apôtre Matthieu était présent. Il a dû sans doute être honteux d’avoir pris part à ce genre de discussion. Il n’a pas rapporté la dispute, mais seulement la leçon d’humilité que Jésus donna en cette circonstance. Il écrivit :
9 “Il appela donc près de lui un petit enfant, le plaça au milieu d’eux et dit : ‘En vérité je vous le dis, si vous ne vous retournez pas et ne devenez pas comme des petits enfants, vous n’entrerez absolument pas dans le royaume des cieux. Celui donc qui s’abaissera comme ce petit enfant, c’est lui qui est le plus grand dans le royaume des cieux.’” (Mat. 18:2-4). C’était une excellente façon de faire comprendre l’importance de l’humilité aux apôtres. En effet, les petits enfants consultent tout naturellement leurs aînés qu’ils considèrent comme supérieurs à eux. Les apôtres devaient donc se retourner et leur ressembler. L’ont-ils fait ? Ont-ils changé leur état d’esprit ?
10. Plus tard, quelle requête Jacques et Jean ont-ils faite à Jésus, et quelle fut la réaction des autres apôtres ?
10 Peu après, les apôtres accompagnèrent Jésus à Jérusalem où il allait vivre la dernière semaine de sa vie. Marc nous relate ce qui s’est passé en chemin : “Jacques et Jean, les deux fils de Zébédée, s’avancèrent vers lui et lui dirent : ‘Enseignant, nous voulons que tu fasses pour nous tout ce que nous te demanderons.’ Il leur dit : ‘Que voulez-vous que je fasse pour vous ?’ Ils dirent : ‘Accorde-nous de nous asseoir, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire.’” Peut-être cela vous rappelle-t-il le repas au cours duquel les invités choisissaient les places les plus en vue pour eux-mêmes. “Eh bien, quand les dix autres apprirent cela, ils commencèrent à s’indigner contre Jacques et Jean.” Ils n’admettaient pas que Jacques et Jean agissent derrière leur dos pour essayer d’obtenir les places les plus en vue dans le gouvernement du Christ. — Marc 10:35-41.
11. a) En quoi le point de vue des apôtres était-il mauvais ? b) Comment Jésus s’est-il efforcé de redresser leur façon de penser ?
11 Jacques, Jean et les autres apôtres considéraient cette question selon le point de vue des gens du monde. Leur conception était donc fausse. Peut-être pensaient-ils aux rois juifs de la lignée de David qui régnaient des siècles auparavant, et ils s’imaginaient que Jésus Christ, le Roi messianique, allait avoir un gouvernement terrestre qui comprendrait des hommes de haut rang. Ils pouvaient donc briguer une haute fonction dans un tel gouvernement. En tout cas, ils n’avaient pas retenu la leçon d’humilité de Jésus. Alors, Jésus s’efforça de redresser leur point de vue, en leur disant : “Vous savez que ceux qui paraissent gouverner les nations leur commandent en maîtres et que leurs grands exercent sur elles le pouvoir. Il n’en est pas ainsi parmi vous ; mais quiconque veut devenir grand parmi vous devra être votre ministre, et quiconque veut être premier parmi vous devra être l’esclave de tous.” — Marc 10:42-44 ; Mat. 20:20-28.
12. À qui Jésus pensait-il particulièrement quand il encouragea ses auditeurs à être humbles et à ne pas se faire appeler “conducteurs” ?
12 Étant donné l’état d’esprit de ses apôtres, nous pouvons être sûrs que Jésus a dû penser particulièrement à eux quand, quelques jours plus tard, il déclara aux personnes rassemblées à Jérusalem qu’elles devaient être humbles et que personne ne devait se faire appeler “enseignant” ou ‘conducteur’. (Mat. 23:8-12.) Comme les apôtres s’étaient disputés plusieurs fois à ce sujet, Jésus a pu décider de leur montrer plus vigoureusement encore qu’ils avaient grand besoin de cultiver l’humilité. Il en eut l’occasion deux jours plus tard quand il se réunit avec eux dans une chambre haute de Jérusalem pour célébrer la Pâque.
13. a) Dans les pays orientaux, comment un hôte manifestait-il son hospitalité envers ses invités ? b) Quelle occasion les apôtres avaient-ils quand ils se réunirent avec Jésus pour célébrer la Pâque ?
13 Les apôtres n’étaient pas les invités du propriétaire de cette chambre. Celle-ci avait seulement été mise à leur disposition. Il n’y avait donc pas de serviteurs pour leur laver les pieds. Dans les pays orientaux, où les gens portaient généralement des sandales ou marchaient pieds nus, un maître de maison manifestait son hospitalité en faisant laver les pieds de ses hôtes quand ils entraient chez lui. Cette tâche était généralement confiée au serviteur le plus humble. Ainsi, la jeune femme Abigaïl fit preuve d’une réelle humilité quand elle déclara aux serviteurs de David : “Voici ton esclave comme une servante pour laver les pieds des serviteurs de mon seigneur.” (I Sam. 25:41 ; Luc 7:44 ; I Tim. 5:10). Les apôtres avaient donc une belle occasion d’accomplir humblement cette tâche nécessaire. Mais leur rivalité était sans doute si profonde qu’aucun d’eux ne fut volontaire pour l’effectuer. Aussi, contrairement à la coutume, ils prirent leur repas les pieds non lavés.
14, 15. a) Qu’a fait alors Jésus ? b) Quelle leçon a-t-il donnée ainsi à ses apôtres, et qu’est-ce qui indique si ceux-ci l’ont retenue ?
14 L’apôtre Jean nous relate ce qui s’est passé alors : “[Jésus] se leva du repas du soir et posa ses vêtements de dessus. Et, prenant un linge, il s’en ceignit. Après quoi, il versa de l’eau dans un bassin et il commença à laver les pieds des disciples et à les sécher avec le linge dont il était ceint. (...) Quand donc il leur eut lavé les pieds, qu’il eut remis ses vêtements de dessus et se fut de nouveau couché à table, il leur dit : ‘Savez-vous ce que je vous ai fait ? Vous m’appelez “Enseignant” et “Seigneur”, et vous dites juste, car je le suis. Si donc moi, bien que je sois Seigneur et Enseignant, je vous ai lavé les pieds, vous devez, vous aussi, vous laver les pieds les uns aux autres.’” — Jean 13:1-14.
15 Quelle excellente méthode pour apprendre l’humilité à ses apôtres ! Vous pensez sans doute qu’ils ont compris la leçon. Jésus leur enseignait une attitude d’esprit, l’humilité, qui devait les inciter à effectuer les tâches les plus humbles pour le bien des autres. Mais que s’est-il passé un peu plus tard dans la soirée ? Luc nous le dit : “Et il s’éleva aussi parmi eux une vive contestation pour savoir lequel d’entre eux semblait être le plus grand.” (Luc 22:24). Vous rendez-vous compte ? Malgré tous les efforts qu’avait faits Jésus pour leur apprendre l’humilité, ils n’avaient pas encore débarrassé leur esprit de cette idée de rang et de position de supériorité. Manifestement, toute leur culture, fortement influencée par les Pharisiens et les Sadducéens orgueilleux, avait tellement faussé leur conception des choses qu’ils n’avaient pu comprendre qu’ils étaient tous frères et de même rang.
16. a) Quels propos de Jésus ont sans doute donné lieu à une nouvelle dispute ? b) Comment Jésus a-t-il continué d’aider patiemment ses apôtres ?
16 C’est sans doute l’allusion de Jésus au Royaume de Dieu qui servit de prétexte à la dispute entre les apôtres pour savoir lequel d’entre eux semblait être le plus grand (Luc 22:16-18). Jésus a démontré de façon vraiment remarquable sa patience et sa longanimité en ne se mettant pas en colère à cause de ses apôtres et en ne les réprimandant pas durement, eux qui désiraient égoïstement être honorés et recevoir les places les plus en vue aux côtés de Jésus, dans la gloire de son Royaume. Non, il leur a de nouveau parlé patiemment, mais sans doute sur un ton persuasif, disant : “Les rois des nations leur commandent en maîtres, et ceux qui ont pouvoir sur elles sont appelés Bienfaiteurs. Or vous, il ne faut pas que vous soyez ainsi. Mais que le plus grand parmi vous devienne comme le plus jeune, et celui qui fait fonction de chef comme celui qui sert.” — Luc 22:25-27.
IL EST VITAL DE RETENIR LA LEÇON
17, 18. a) Pourquoi était-il vital que les apôtres apprennent l’humilité ? b) À quoi la présomption des apôtres les a-t-elle conduits cette nuit-là ?
17 Il était vital que les apôtres retiennent cette leçon d’humilité. Leur vie, et celle des autres chrétiens, en dépendait. Comment cela ? Eh bien, voyez quelles ont été, cette nuit-là, les conséquences de leur état d’esprit. Jésus les avertit en ces termes : “Tous vous trébucherez à mon sujet cette nuit.” Mais les apôtres protestèrent en disant que cela n’arriverait jamais. Ils se jugeaient prêts à faire face à toute éventualité. En somme chacun disait : ‘Même si nous devons mourir avec toi, non, nous ne te renierons pas.’ Quant à la réponse de Pierre, elle laissait nettement percevoir la rivalité qui existait entre les apôtres. Il déclara : “Si tous les autres trébuchent à ton sujet, moi je ne trébucherai jamais !” — Mat. 26:31-35.
18 Mais nous savons ce qui s’est passé ensuite. Tous les apôtres abandonnèrent lâchement leur Maître. Ils n’avaient pas prêté attention aux instructions répétées de Jésus. Finalement, la peur les fit s’enfuir. Ils laissèrent Jésus seul face à la foule qui était venue l’arrêter. Quant à Pierre, il nia par trois fois connaître Jésus. Pourtant, il avait dit en quelque sorte : ‘Tous les autres manqueront peut-être de foi, mais pas moi. Moi je ne te trahirai pas, Seigneur.’ Mais à cause de son attitude présomptueuse, lui qui se croyait plus fidèle que tous les autres, il s’effondra lamentablement. Qu’il est donc vital d’apprendre l’humilité ! Mais les apôtres finirent-ils par l’apprendre ?
19, 20. a) Qu’est-ce qui prouve que les apôtres finirent par apprendre l’humilité ? b) De toute évidence, comment la congrégation chrétienne était-elle présidée, et qu’est-ce que cela indique quant à l’attitude des apôtres ?
19 Oui. L’amour et la patience de Jésus furent largement récompensés. C’est ce que montrent, entre autres choses, la franchise et la sincérité avec lesquelles ils ont rapporté les leçons d’humilité que Jésus leur donna. On imagine le malaise qu’ils ont dû ressentir en repensant plus tard à leur attitude. Cependant, ils ont voulu que d’autres tirent profit de leurs erreurs et notamment de l’excellent enseignement que Jésus leur avait donné. Les conseils qu’ils donnèrent eux-mêmes aux chrétiens pour les encourager à l’humilité constituent une autre preuve qu’ils avaient retenu la leçon. Par exemple, plus tard, l’apôtre Pierre écrivit : “Soyez tous dans de mêmes dispositions, (...) humbles d’esprit.” — I Pierre 3:8.
20 Le livre biblique des Actes fournit d’autres preuves que les apôtres ont finalement appris l’humilité. Sa lecture nous montre qu’ils coopérèrent dans l’unité pour édifier la congrégation chrétienne. Aucun d’eux ne se montra ambitieux en recherchant une place en vue ou le prestige, ou encore en agissant comme s’il était le chef des autres chrétiens et comme si ses paroles avaient force de loi. Non, il ressort clairement qu’un collège ou groupe d’hommes, qui comprenait d’autres anciens en plus des apôtres, prenait les décisions au sujet des questions importantes qui concernaient la congrégation chrétienne. Le disciple Jacques, demi-frère de Jésus, qui n’était pourtant pas apôtre, présidait manifestement la réunion de ce collège quand fut tranchée la question de la circoncision (Actes 15:6-29 ; 12:1, 2). Cela laisse entendre que les anciens présidaient à tour de rôle le collège. Les apôtres avaient cultivé l’esprit d’humilité.
LA LEÇON EST RÉPÉTÉE — POURQUOI ?
21. Comment Pierre a-t-il souligné l’importance de l’humilité ?
21 Des années plus tard, l’apôtre Pierre jugea nécessaire de souligner la nécessité d’être humble. Il le fit dans sa première lettre, qui fait aujourd’hui partie du canon de la Bible. Au 1Pi chapitre quatre, il parle des souffrances que les chrétiens peuvent s’attendre à endurer à cause de leur fidélité à Dieu. Puis il dit : “J’adresse donc aux aînés qui sont parmi vous l’exhortation que voici (...). Faites paître le troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par contrainte, mais de bon gré ; (...) non pas comme des gens qui commandent en maîtres à ceux qui sont l’héritage de Dieu, mais en devenant des exemples pour le troupeau. (...) Mais tous, ceignez-vous d’humilité d’esprit les uns envers les autres, car Dieu s’oppose aux hautains, mais il donne sa faveur imméritée aux humbles. Humiliez-vous donc (...). Gardez votre équilibre, soyez vigilants. Votre adversaire, le Diable, comme un lion rugissant, circule cherchant à dévorer quelqu’un.” — I Pierre 5:1-8.
22. Pourquoi après avoir parlé des souffrances des chrétiens. Pierre utilise-t-il la conjonction “donc” pour introduire l’exhortation qu’il adresse aux anciens ?
22 Mais pourquoi, après avoir parlé des souffrances des chrétiens, Pierre dit-il : “J’adresse donc aux aînés qui sont parmi vous l’exhortation que voici.” Parce que si les anciens manquaient d’humilité, leur attitude risquerait de rendre plus pénibles encore les souffrances et les fardeaux que leurs frères sont peut-être déjà obligés de supporter. En revanche, l’attitude humble des anciens réconforte leurs frères, qui peuvent ainsi endurer plus facilement (És. 32:1, 2). C’est pourquoi Pierre exhortait les anciens ‘à ne pas commander en maîtres à eux qui sont l’héritage de Dieu, mais à devenir des exemples pour le troupeau’.
23. a) Quelles paroles de Jésus ont pu inciter Pierre à exhorter les anciens à ne pas dominer le troupeau ? b) De quelle qualité les anciens doivent-ils se ceindre, et qu’en résultera-t-il ?
23 De toute évidence, Pierre se souvenait que Jésus avait dit des chefs du monde qu’ils “commandent en maîtres” et qu’ils “exercent sur elles [les nations] le pouvoir”, et qu’il avait ajouté : “Or vous, il ne faut pas que vous soyez ainsi.” (Marc 10:42-44 ; Luc 22:25-27). Non, les anciens ne doivent pas ressembler aux Pharisiens orgueilleux qui disaient aux autres ce qu’ils devaient faire, mais qui n’étaient pas disposés à bouger le doigt pour faire eux-mêmes ces choses (Mat. 23:3, 4). Ils doivent plutôt montrer l’exemple en faisant eux-mêmes ce qu’ils demandent aux autres de faire. Comme tous les autres chrétiens, ils doivent ‘se ceindre d’humilité d’esprit’. Conformément au sens du mot grec égkomboomaï, traduit dans I Pierre 5:5 par “ceignez-vous”, les anciens doivent ‘attacher solidement l’humilité sur eux, comme avec des nœuds’. Ainsi, ils ne jugeront pas déshonorant pour eux de faire certaines tâches humbles, telles que nettoyer la Salle du Royaume, et de participer à toutes les activités de prédication prévues par la congrégation chrétienne.
24. Comment les anciens pourraient-ils commander en maîtres au troupeau ?
24 Pareillement, ceux qui se ceignent d’humilité ne s’attribueront pas des avantages ou des privilèges spéciaux, comme s’ils méritaient de meilleures choses que les autres. Lors des assemblées, par exemple, les anciens ne commanderaient-ils pas en maîtres à leurs frères s’ils se faisaient servir des repas spéciaux ou s’ils se réservaient les services les plus intéressants, attribuant aux autres des tâches jugées moins importantes ? Ou bien donneraient-ils le bon exemple aux autres en se faisant servir les premiers à la cafétéria, passant ainsi avant ceux qui attendent leur tour depuis longtemps ? Il est vrai que dans certains cas particuliers, par exemple pour effectuer une tâche urgente, il peut être nécessaire que des frères se fassent servir les premiers, ou mangent ailleurs et à des moments différents. Toutefois, ce sont là des questions qui méritent réflexion. Pourquoi ?
25. a) Ceux qui ont des aptitudes ou des privilèges spéciaux sont-ils supérieurs aux autres ? b) Quel conseil est-il vital de suivre ?
25 Premièrement, quand quelqu’un reçoit une certaine autorité, il peut être enclin à se croire meilleur ou plus méritant que les autres. Mais est-ce le cas ? Certes, il a des aptitudes qui font qu’il remplit les conditions requises pour être un des anciens de la congrégation et pour participer à l’organisation d’une assemblée, mais il n’est pas pour autant supérieur aux autres (I Tim. 3:1-7). Aux yeux de Jéhovah, un ancien ni aucun autre chrétien ayant des capacités particulières n’est supérieur à ses frères. Il est donc vital qu’un tel chrétien suive le conseil de Dieu qui nous exhorte à tout faire ‘avec humilité d’esprit, en considérant les autres comme supérieurs à nous’. (Phil. 2:3.) Pareille humilité d’esprit sauvegardera le chrétien de l’écroulement terrible qui résulte de l’orgueil. — Prov. 16:18 ; 18:12.
26. Pourquoi le manque d’humilité chez les anciens serait-il dangereux pour le troupeau ?
26 Par ailleurs, l’humilité d’un ancien est une protection pour le troupeau. Si les anciens s’attribuaient des privilèges spéciaux, recherchaient le prestige et les places en vue ou manifestaient de toute autre manière un esprit orgueilleux et hautain, les “brebis” risqueraient facilement de trébucher et de s’éloigner de la congrégation chrétienne. La Parole de Dieu nous exhorte en ces termes : “Pour ce qui est de vous honorer les uns les autres, donnez l’exemple.” (Rom. 12:10). Mais si les anciens, qui sont censés donner l’exemple, s’appropriaient les meilleures choses et traitaient les autres d’une manière autoritaire et arrogante, quels en seraient les effets sur le troupeau ? Les “brebis” en seraient forcément très affectées. Les souffrances qu’elles endurent parce qu’elles sont chrétiennes seraient encore plus pénibles à supporter, et cela pourrait conduire au désastre.
27. Comment les anciens peuvent-ils garder leur équilibre et empêcher le Diable de les dévorer, eux et le troupeau ?
27 Est-il alors étonnant que l’apôtre Pierre ait donné cet avertissement : “Gardez votre équilibre, soyez vigilants. Votre adversaire, le Diable, comme un lion rugissant, circule cherchant à dévorer quelqu’un.” Si un des anciens chrétiens cultive un esprit orgueilleux et hautain, il risque d’ouvrir la voie au Diable qui réussira alors à le dévorer ainsi que d’autres membres du troupeau. C’est pourquoi, anciens, efforcez-vous d’éviter même ce qui risquerait de laisser croire, à tort, que vous êtes orgueilleux ou hautains. Ceignez-vous d’humilité. Soyez abordables, bienveillants et pleins d’une tendre compassion, comme lorsqu’une mère entoure de soins les enfants qu’elle nourrit (Éph. 4:32 ; I Thess. 2:7, 8). Considérez toujours l’exemple et l’enseignement de Jésus Christ, et faites tout votre possible pour l’imiter. — Phil. 2:5-8.
28. Quelle belle espérance avons-nous, et où en avons-nous un avant-goût dès maintenant ?
28 Pensons à la joie que nous éprouverons quand tous les humains feront preuve d’humilité d’esprit et considéreront les autres comme supérieurs à eux-mêmes. Quel bonheur et quelle paix existeront alors ! Dès maintenant, au sein de la congrégation chrétienne, nous avons un avant-goût des bénédictions que procure la fréquentation d’hommes, de femmes et d’enfants humbles et désintéressés. Cela ne nous encourage-t-il pas à nous ceindre d’humilité ? En fait, l’humilité peut nous sauvegarder. Grâce à elle, nous éviterons d’être dévorés par le Diable, nous pourrons survivre à la “grande tribulation” et nous vivrons éternellement dans le nouvel ordre de choses juste que Dieu nous promet et qui est maintenant très proche. — Ps. 133:1-3 ; Rév. 7:9-14.