Tournons-nous vers Jéhovah
1. a) Qu’est-ce qui faisait resplendir le visage de Moïse, et quels en furent les résultats ? b) Comment Paul expliqua-t-il la cause réelle du problème ?
“QUAND on se tourne vers Jéhovah, le voile est ôté.” Voilà ce qu’écrivit l’apôtre Paul à propos de la gloire de la nouvelle alliance, qui surpasse celle de l’alliance de la loi faite avec Israël par l’intermédiaire du médiateur Moïse. Quand Moïse descendit du mont Sinaï avec les deux tables du Témoignage, son visage resplendissait, si bien que le peuple était effrayé et n’osait l’approcher. Mais, selon Paul, la difficulté venait des Israélites eux-mêmes. Ils n’avaient pas une bonne attitude de cœur et d’esprit. “Leurs facultés mentales se sont émoussées. (...) En fait, jusqu’à ce jour, chaque fois que Moïse est lu, un voile est posé sur leurs cœurs.” Leur cœur et leur esprit n’étaient pas tournés vers Jéhovah dans le but de le servir par amour. Au contraire, ils endurcirent leur cœur en faisant leur propre volonté ; c’est ce que leur dit Jéhovah en ces termes : “Toujours ils s’égarent dans leur cœur, et eux-mêmes ne sont pas parvenus à connaître mes voies.” — II Cor. 3:12-16 ; Ex. 34:29-35 ; Héb. 3:10.
2. a) À ce sujet, le monde peut-il se vanter par rapport à Israël ? b) Comment la cause profonde du problème a-t-elle été rendue manifeste ?
2 Parlant du monde en général, Paul poursuit dans le même ordre d’idée et dit que “la bonne nouvelle que nous déclarons est en fait voilée, (...) chez ceux qui périssent, chez qui le dieu de ce système de choses a aveuglé l’esprit des incroyants, afin que l’éclat de la glorieuse bonne nouvelle sur le Christ, (...) ne les atteigne pas”. (II Cor. 4:3, 4.) Ésaïe déclara également : “Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait sa propre voie.” (És. 53:6). C’est là qu’est la difficulté, nous tenons tous à notre propre voie. C’était la cause profonde qui avait incité les deux fils de la comparaison du fils prodigue à faire un faux pas. Le plus jeune voulait jouir égoïstement de la vie, et le fils aîné désirait marcher orgueilleusement dans sa propre voie, au point de s’opposer aux désirs de son père.
3. Comment éviterons-nous de faire ces faux pas, et quelle question est ainsi soulevée ?
3 Si nous tournons sincèrement notre cœur vers Jéhovah, nous ne serons pas tentés de faire ces faux pas en suivant notre propre voie. Certes, ce n’est pas chose facile. Cela signifie marcher en opposition à l’esprit et aux voies du présent monde ainsi qu’à notre chair déchue. Au cours de ces dernières années, Jéhovah a-t-il fait quelque chose pour aider ceux qui désiraient retourner à lui ou qui le cherchaient à tâtons ?
4. a) Quelle disposition miséricordieuse la prophétie de Malachie met-elle en relief ? b) À ce propos, quelles sont les dernières paroles du livre ?
4 Revenons à la prophétie de Malachie ; vous vous souviendrez que dans les deux derniers chapitres de ce livre Mal 3, 4, nous avons eu la preuve que, dans sa miséricorde, Jéhovah donnerait l’impulsion nécessaire à ceux qui sont spirituellement dans le besoin. Cela s’accomplit aujourd’hui au sein du peuple composé d’hommes voués à Dieu ; ils ont été abondamment bénis par Jéhovah qui les a rendus différents des autres et les a fait connaître par toute la terre comme ses Témoins. Cependant, au cours de notre révision des chapitres trois et quatre du livre de Malachie, nous ne nous sommes pas arrêtés pour analyser les dernières paroles de la prophétie, où Jéhovah déclare : “Voici que je vous envoie Élie le prophète, avant que vienne le jour de Jéhovah, grand et redoutable. Il ramènera le cœur des pères vers leurs enfants et le cœur des enfants vers leurs pères, de peur que je ne vienne et que je ne frappe le pays d’anathème.” — Mal. 4:5, 6, AC.
PREMIER ACCOMPLISSEMENT
5. Quelles déclarations nous aident à comprendre le premier accomplissement de la prophétie, et par qui ont-elles été faites ?
5 Ces paroles désignent une œuvre qui consiste à ramener les cœurs ; aussi sont-elles tout à fait en harmonie avec le sujet que nous examinons. Pour ce qui est de leur accomplissement, comment ces paroles doivent-elles être comprises, et à qui se réfère l’expression “Élie le prophète” ? Voyons d’abord si ces paroles n’ont pas trouvé un accomplissement lors de la première présence du Christ. Comme nous l’avons déjà constaté, de nombreuses prophéties ont eu un premier accomplissement en ce temps-là ; cette réalisation sur une petite échelle donne une vue anticipée de l’accomplissement en grand à l’époque de la seconde présence du Christ. La prophétie de Malachie n’échappe pas à la règle. Quand l’ange Gabriel annonça au prêtre juif Zacharie qu’il aurait un fils, l’ange lui dit : “Il fera revenir beaucoup des fils d’Israël à Jéhovah leur Dieu. Et il marchera devant lui avec l’esprit et la puissance d’Élie, pour faire revenir le cœur des pères aux enfants et les désobéissants à la sagesse pratique des justes, pour apprêter pour Jéhovah un peuple préparé.” Le fils de Zacharie devint Jean-Baptiste. Jésus lui-même dit à propos de Jean : “C’est lui ‘l’Élie qui est destiné à venir’.” Comment Jean accomplit-il cette œuvre qui consistait à faire revenir les cœurs ? — Luc 1:16, 17 ; Mat. 11:14 ; 17:10-13.
6. a) Pourquoi le message et l’œuvre de Jean-Baptiste étaient-ils nécessaires ? b) Comment fit-il revenir les cœurs ?
6 Le message de Jean-Baptiste était direct : “Repentez-vous, car le royaume des cieux s’est approché.” Le temps pressait. C’était une époque de jugement imminent pour cette génération, conformément à ce que déclara Jean : “Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres.” Le représentant du Royaume des cieux, à savoir Jésus-Christ, était également sur le point de se présenter. Les hommes avaient donc besoin d’être préparés. Il fallait qu’ils reviennent à la raison. Leurs conducteurs religieux avaient “rendu la parole de Dieu nulle” à cause de leur tradition, et leurs cœurs s’étaient éloignés de Jéhovah. Aussi fallait-il qu’on les fasse revenir. Dans les bons conseils qu’il adressa à ceux qui venaient à lui, y compris les percepteurs d’impôts, les soldats, et même des scribes et des Pharisiens, Jean fit preuve de “sagesse pratique”. Son œuvre consistait à enseigner, et il l’accomplit avec succès. Élie procurait aux hommes l’impulsion nécessaire pour revenir. Jean ‘apprêta pour Jéhovah un peuple préparé’, composé d’hommes dont le cœur avait été ramené à Dieu et qui étaient prêts à devenir ses fils, en qualité d’Israélites spirituels. Leurs cœurs furent également ramenés à leurs pères, les patriarches, en ce sens qu’ils étaient prêts à exercer une foi semblable à celle d’Abraham. C’est ce que Paul déclara en ces termes : “Ceux qui adhèrent à la foi sont ceux qui sont fils d’Abraham.” — Mat. 3:2, 7-12 ; 15:1-9 ; Luc 3:10-14 ; Jean 1:35-40 ; Gal. 3:7.
ACCOMPLISSEMENT EN GRAND
7. Comment savons-nous que Jean ne réalisa pas complètement l’image ?
7 L’accomplissement en grand de cette prophétie de Malachie se produit lorsque le Seigneur Jésus revient dans la puissance et la gloire de son Royaume. Jésus se référa à cet avènement du Fils de l’homme revêtu du pouvoir royal, et il le rattacha à la vision de la transfiguration qui eut lieu sur une haute montagne en présence de Pierre, de Jacques et de Jean (Marc 9:1-8 ; Mat. 17:1-9). Le fait qu’Élie figure dans cette vision indique qu’il y aurait dans l’avenir un accomplissement en plus grand de la prophétie de Malachie 4:5, 6. Puisque cette vision fut donnée après la mort de Jean-Baptiste, il est évident que Jean lui-même ne réalisa pas complètement l’image.
8. Qui aujourd’hui est identifié à “Élie le prophète” ?
8 Qui est donc représenté par “Élie le prophète” dont la mission est d’annoncer le “jour de Jéhovah, grand et redoutable” et de ramener les cœurs ? Jésus donna la réponse à cette question dans la prophétie déjà citée, quand il parla de “l’esclave fidèle et avisé” qui dispense la nourriture spirituelle “en temps voulu”. (Mat. 24:45-47.) Cette classe de l’esclave fidèle, le reste oint, se distingue aujourd’hui des autres classes. À l’instar d’Élie et de Jean-Baptiste, cette classe publia avec hardiesse les jugements divins contre toutes les formes du faux culte jusqu’au moment où les ennemis mirent un terme à leur activité en 1918. Cependant, en 1919, il y eut une reprise de l’œuvre qui consistait à ramener les hommes à Dieu et à proclamer la destruction prochaine de “Babylone la Grande” et plus tard du système politique visible de Satan à Harmaguédon. — Rév. 18:21 ; 19:11-16.
9. Pourquoi un autre prophète entre-t-il en scène, et qui est-il ?
9 Cette classe de l’Élie moderne accomplit ainsi une œuvre qui consiste à faire revenir les cœurs. Nous avons déjà retracé depuis le début jusqu’en 1935, l’activité déployée en faveur des “autres brebis”, y compris cette classe spéciale de “brebis” représentée par le fils prodigue, qui laissa échapper les occasions de servir Jéhovah. Depuis lors, qu’est-ce qui a été fait en ce sens ? Afin de bien comprendre ce point, il nous faut analyser complètement le tableau prophétique originel d’Élie. C’est alors qu’un autre prophète entre en scène, mais ce fait n’indique nullement une faute ou une défaillance de la part d’Élie. Lorsqu’il chargea Élie d’oindre certains hommes afin d’exécuter ses jugements contre le culte de Baal, Jéhovah déclara : “Tu oindras Élisée, (...) pour prophète à ta place.” Élie obéit promptement. Élisée laissa le travail qu’il était en train de faire, “se leva, suivit Élie, et fut à son service”. Il eut ainsi l’avantage de recevoir, pendant de nombreuses années, une formation sous la direction d’Élie. — I Rois 19:15-18, 21.
10. Quel fut le dernier miracle d’Élie, qu’en résultat-il, et comment fut-il accompli ?
10 Vous souvenez-vous du dernier miracle d’Élie ? Il s’agissait de la division des eaux du Jourdain. Prenant son vêtement officiel, Élie en frappa les eaux qui se partagèrent et il passa à pied sec avec Élisée en direction de l’est (II Rois 2:8). En conséquence, les eaux en aval descendirent vers la mer Morte, et les eaux en amont furent arrêtées. Il en est de même de nos jours en ce qui concerne la classe d’Élie. “Les eaux (...) signifient des peuples et des foules et des nations et des langues.” (Rév. 17:15). Une classe terrestre avait été prédite depuis de nombreuses années, et les membres qui la composaient faisaient leur apparition, ne cessant de croître ; toutefois, comme nous l’avons dit précédemment, ce ne fut qu’en 1935 que le partage des eaux symboliques et l’œuvre de rassemblement des “autres brebis” commencèrent à s’effectuer. Les hommes qui avaient été rassemblés furent arrêtés dans leur course vers la destruction. Jéhovah se servit de la classe d’Élie pour faire débuter le partage des eaux symboliques. Cette œuvre eut un bon départ et elle fut poursuivie par la classe d’Élisée.
11. a) Par quel miracle les deux prophètes furent-ils séparés ? b) Comment et quand cela fut-il accompli ?
11 Vous rappelez-vous le premier miracle d’Élisée ? Il fut identique au dernier miracle d’Élie. Ramassant le vêtement officiel d’Élie, Élisée s’en servit dans le même dessein que lui, ce qui lui permit de traverser de nouveau la rivière à pied sec. Cette fois, Élisée était seul, mais Jéhovah le soutenait. Entre ces deux miracles, il s’en était produit un autre, remarquable celui-là ; en effet, Élie était monté au ciel dans un tourbillon, après avoir été séparé d’Élisée par un char de feu et des chevaux de feu. Ce miracle représentait prophétiquement la fin de la carrière de la classe d’Élie et la continuation de la même œuvre, d’une façon plus intensive, par la classe d’Élisée. Les événements historiques qui ont eu lieu au début de l’année 1942, alors que la guerre sévissait, marquèrent l’accomplissement de ce changement. Juste avant cela, au beau milieu de la Seconde Guerre mondiale, l’œuvre de témoignage semblait toucher à sa fin. Les perspectives étaient des plus incertaines. Le 8 janvier 1942, Rutherford, président de la Société Tour de Garde, mourut. L’œuvre fut-elle interrompue pour autant ?
12. Qu’est-ce qui montre que la classe d’Élisée accepta sa mission ?
12 Au contraire, la classe d’Élisée, composée des derniers membres du reste oint, assuma la responsabilité de remplir la même mission qui consistait à partager les eaux symboliques, tout comme Élisée l’avait fait au sens littéral. La même Société Tour de Garde fut utilisée comme éditeur, et un nouveau président fut élu. Dans le même numéro qui annonçait la mort du président Rutherford, La Tour de Garde publia un article de fond intitulé “Le rassemblement final”. Expliquant Jérémie 16:16, l’article démontrait qu’une œuvre immense restait à faire, consistant à pêcher et chasser tous ceux qui pouvaient être rétablis. Vers la fin de l’été 1942, les témoins de Jéhovah organisèrent à Cleveland (Ohio) un congrès qui dura trois jours ; le même programme fut ensuite présenté dans de nombreuses villes à l’étranger. Le discours-clé était basé sur les chapitres 59 et 60 de la prophétie d’Ésaïe És 59, 60, ordonnant au peuple de Dieu : “Lève-toi, sois éclairée.” Des nations marchent à la lumière, elles “volent comme des nuées”. (És. 60:1-3, 8 ; Rév. 7:9.) Il n’y a aucun doute à ce sujet ! La classe d’Élisée accepta sa mission et ne perdit pas de temps !
LA “CLASSE D’ÉLISÉE” ACCOMPLIT UNE ŒUVRE D’ENSEIGNEMENT
13. a) De quelle nature étaient les miracles d’Élisée, et qui en profita ? b) Quelle œuvre semblable fut entreprise en 1942, et comment s’est-elle développée ?
13 Depuis lors, au cours des vingt et quelques années qui se sont écoulées, cette même classe de chrétiens oints n’a cessé d’aller de l’avant avec un zèle soutenu, aidée par les “autres brebis”, dont le nombre croît sans cesse et qui comprend également les nombreux membres de la classe du “fils prodigue”. Cet accroissement est dû à l’esprit de Jéhovah qui repose sur eux, comme il opérait sur Élisée, qui demanda à Élie la part du premier-né, “une double portion de ton esprit”. (II Rois 2:9.) Il apparaît clairement que la requête d’Élisée fut agréée, car le récit biblique rapporte qu’il accomplit seize miracles. Ce chiffre peut être comparé avec les huit miracles d’Élie. Bon nombre des miracles d’Élisée avaient pour but de guérir et de restaurer, et ils profitaient principalement aux “fils des prophètes” ; par exemple, Élisée assainit une source d’eau impropre à l’usage, rendit comestible un potage empoisonné et multiplia miraculeusement des aliments. En outre, il ressuscita le fils de la Sunamite et guérit le lépreux Naaman (II Rois 2:15 à 6:23). Le groupe de fidèles prophètes prospéra pendant le ministère d’Élisée. De même, après le congrès de Cleveland en 1942, les frères responsables du siège de Brooklyn décidèrent de fonder une école pour former des missionnaires et les envoyer dans toutes les parties du monde, afin de prêcher, d’enseigner et de rassembler les “autres brebis”, y compris celles qui ressemblent au fils prodigue. Cette école fut inaugurée le 1er février 1943, et depuis lors, elle n’a cessé de prospérer, permettant aux chrétiens qui avaient reçu une formation d’accomplir un excellent service, en vue d’édifier une organisation de témoins de Jéhovah dans de nombreux pays et d’ouvrir de nouveaux champs d’activité. L’intérêt porté à la classe du “fils prodigue” fut manifesté par la publication de ces deux articles intitulés “L’enfant prodigue dans le besoin” et “Le retour de l’enfant prodigue”, dans les numéros de La Tour de Garde des 1er et 15 novembre 1943. L’année suivante, en octobre 1944, eut lieu par toute la terre une campagne spéciale de témoignage dont le thème était “Période de témoignage du ‘fils prodigue’”.
14, 15. a) Quel autre programme fut établi en 1942, et comment a-t-il progressé ? b) Quel nouveau cours de formation fut inauguré en 1959 ?
14 Qui plus est, en 1942, un programme fut établi selon lequel un cours de formation dans le ministère chrétien fonctionnerait dans chaque congrégation des témoins de Jéhovah du monde entier. En 1943, à l’occasion de l’“Assemblée de l’appel à l’action” on annonça qu’une école du ministère théocratique serait organisée dans chaque congrégation. Chacun était invité à y assister pour devenir qualifié et mieux équipé. Seuls les élèves du sexe masculin avaient le droit de prononcer des allocutions sur l’estrade. Toutefois, en 1958, des dispositions furent prises pour que tous les étudiants, hommes et femmes, prennent une part active à cette école. Cependant, les femmes ne font pas de discours, mais elles présentent des démonstrations sur la meilleure manière d’annoncer le message du Royaume en toutes circonstances. — I Tim. 2:11, 12.
15 Une autre forme de l’œuvre d’Élisée fut inaugurée en 1959. En effet, un cours de quatre semaines fut institué en vue de la formation des surveillants de congrégation. Ces cours furent donnés dans tous les pays où la Société Tour de Garde possède des filiales et des locaux. Les surveillants sont invités à suivre ces cours dispensés gratuitement.
16. a) Comment la classe du “fils prodigue” a-t-elle tiré profit de tout ce travail accompli ? b) Comment La Tour de Garde du 1er juillet 1937 montre-t-elle que certains n’ont pas travaillé pour améliorer leur ministère ?
16 Voici décrite brièvement l’œuvre d’éducation qui a été entreprise ; néanmoins, il faut garder présent à l’esprit que bien que cette activité ait procuré d’abondantes bénédictions aux témoins de Jéhovah, elle ne s’est pas arrêtée là. Élie représente le moyen d’atteindre le but. Cette œuvre d’éducation permet d’effectuer un ministère plus élargi et plus efficace en faveur de tous ceux qui sont dans le besoin, y compris la classe du “fils prodigue”. Quant aux témoins de Jéhovah, ils peuvent et devraient se montrer reconnaissants en profitant de ces moyens pour améliorer leur ministère. Ne serait-il pas regrettable que, pour une raison non valable, quelqu’un refuse d’employer ces moyens, développant peut-être de ce fait un esprit de ressentiment, semblable à celui du frère aîné de la comparaison de Jésus (Luc 15:25-30) ? En nous efforçant sincèrement et humblement de faire usage de ces moyens, nous témoignerons du véritable amour du prochain, sans oublier ceux de la classe du “fils prodigue”. Nous ne voudrons certainement pas faire preuve d’un “manque de zèle” et en subir les conséquences, comme cela ressort d’un message publié dans La Tour de Garde du 1er juillet 1937, dans lequel nous lisons ce qui suit, sous le titre “Serviteur de Groupe” : “La proclamation du message du Royaume est de la plus haute importance. Les oints ont le devoir de voter pour un serviteur de groupe ; mais ‘ceux qui coupent le bois et qui puisent l’eau’ (Josué 9:21 à 27) peuvent également rendre service à l’organisation de Dieu (Deut. 16:12 à 15 ; 29:11). Si le groupe ne comprend pas de membres capables de remplir les fonctions attribuées à un serviteur de groupe et au comité de service, mais qu’il y a par contre des Jonadabs possédant le zèle et l’aptitude nécessaire, on formera de Jonadabs le comité de service. Le travail ne doit jamais rester en panne parce que certains frères n’ont pas le zèle qu’il leur faudrait. L’évangile du Royaume doit être proclamé maintenant (Mat. 24:14).”
17. a) Quelle mauvaise voie certains ont-ils suivie, tant parmi les membres du reste que parmi les autres brebis ? b) Cependant, comment ont-ils manifesté une vraie repentance ?
17 Bon nombre de chrétiens, tant parmi le reste des cohéritiers de Jésus-Christ que parmi la classe des “autres brebis”, ont, à un moment de leur vie, suivi une ligne de conduite semblable à celle du fils prodigue. Après s’être voués à Jéhovah, ils ont quitté la maison de leur Père et certains ont même fait des choses méritant l’exclusion de la congrégation. Ils ont été exclus, mais depuis, ils ont manifesté la vraie repentance et sont revenus dans la congrégation de Jéhovah Dieu ; ils ont reconnu, à la fois envers la congrégation et envers leur Père céleste, avoir marché dans la voie de l’erreur. Ils se sont repentis et ont changé leur ligne de conduite. Certains d’entre eux ont peut-être vécu dans la fornication ou l’adultère, mais ils ont manifesté le même esprit que le fils prodigue quand il revint à la maison de son père. Ils ont montré une condition de cœur juste, ont prié leur père de leur pardonner, sont revenus et ont demandé à servir en tant qu’esclaves dans l’organisation de Jéhovah. Ceux qui se sont vraiment repentis, à l’exemple du fils prodigue, se réjouissent de nouveau, car ils ont été réintégrés au sein de la congrégation. Maintenant, ils sont de disposition humble et, en compagnie des fils qui sont restés dans la maison de leur Père, ils proclament de nouveau la bonne nouvelle du Royaume de Dieu.
18. Quelles occasions de service s’offrent à celui qui, pendant un certain temps après son exclusion et sa réintégration, a eu une conduite irréprochable ?
18 Ceux qui ont reçu le pardon de leur Père et qui se sont révélés être de bons esclaves après avoir quitté leur condition impure d’exclus, peuvent même, avec le temps, devenir des serviteurs qualifiés dans la maison de leur Père. Après une période de temps assez longue, ils sont parvenus à ôter l’opprobre qui entachait leur réputation ainsi que le mauvais effet produit chez les gens du dehors. Si un chrétien, autrefois exclu, est revenu et a manifesté l’humilité, a une conduite irréprochable et a prouvé son amour pour la Parole et l’œuvre de Jéhovah pendant dix ans après sa réintégration, et que la congrégation le considère comme un bon exemple pour les frères, il pourra alors, conformément à la parabole du fils prodigue, servir en qualité de conducteur d’étude de livre de la congrégation et sera autorisé à prononcer des conférences publiques. Plus tard, il pourra recevoir le privilège d’assumer des responsabilités plus importantes au sein de l’organisation de Jéhovah. Si, depuis sa réintégration, il a été un bon exemple pour le troupeau de Dieu par un service fidèle pendant dix années, et que le comité pense qu’un tel frère peut recevoir de plus grands privilèges de service, pourquoi ne les lui accorderait-on pas ? S’il a démontré qu’il était décidé à rester définitivement dans la maison de son Père et qu’il serve fidèlement les intérêts de cette maison, il semble qu’on puisse de nouveau lui confier sans crainte de plus grandes responsabilités au sein de la congrégation du peuple de Jéhovah.
19, 20. a) Quel rôle la Parole et l’esprit de Dieu jouent-ils dans notre ministère ? b) Quels sont les deux aspects importants qu’il faut prendre en considération ?
19 De nos jours, comme jamais auparavant, la Parole de Dieu est la base de ce programme d’enseignement qui embrasse toutes les formes de service dont nous venons de discuter. Plus que toute autre chose, la Parole de Dieu est le moyen par lequel on peut ramener les cœurs. C’est ce que Paul avait à l’esprit lorsqu’il discuta des bienfaits plus excellents de la nouvelle alliance et de son ministère. Annonçant les clauses de la nouvelle alliance, Jéhovah déclara : “Je mettrai ma loi au dedans d’eux, je l’écrirai dans leur cœur.” Paul dit la même chose aux croyants de Corinthe : “Car vous vous montrez comme une lettre de Christ qui a été écrite par nous comme ministres, inscrite non avec de l’encre mais avec l’esprit d’un Dieu vivant, non sur des tablettes de pierre, mais sur des tablettes de chair, sur des cœurs.” “Jéhovah est l’Esprit” ; aussi, lorsque nous nous tournons vers lui et permettons à son esprit de remplir notre cœur en restant étroitement attachés à sa Parole, alors, “le visage sans voile, nous reflétons comme des miroirs la gloire de Jéhovah”. Dieu peut donc nous confier le grand privilège d’aider nos semblables à se tourner vers lui ou à lui revenir. Et n’oublions pas que “celui qui fait revenir un pécheur de l’erreur de sa voie sauvera son âme de la mort, et couvrira une multitude de péchés”. — II Cor. 3:3, 17, 18 ; Jacq. 5:20.
20 En conclusion, puisons de l’encouragement en considérant brièvement un exemple biblique qui fait ressortir les deux aspects de la question. Il montre d’abord qu’il est encore possible que des cœurs changent et se tournent vers Jéhovah et ensuite, que le cœur de Dieu est débordant d’amour à l’égard de ceux qui sont vraiment ses enfants et qui se tournent vers lui.
EXEMPLE BIBLIQUE
21. Comment et pourquoi les dix demi-frères de Joseph manifestèrent-ils une mauvaise attitude ?
21 L’exemple en question a trait au drame bien connu de Jacob et de ses douze fils, rapporté dans le livre de la Genèse, des chapitres 37 à 45 Ge 37-45. Deux de ses fils, Joseph et Benjamin, étaient particulièrement chers aux yeux de Jacob ; il s’agissait des fils que lui avait donnés sa femme bien-aimée Rachel. Parce que Joseph était incontestablement le préféré de son père, et que Dieu lui avait donné des songes, ses dix demi-frères le haïssaient amèrement et en étaient extrêmement jaloux, au point de comploter pour le tuer. Toutefois, ils se bornèrent à le vendre comme esclave pour être emmené en Égypte. Ils prirent sa longue robe, la trempèrent dans du sang et la montrèrent à leur père, qui en conclut que son fils avait été dévoré par une bête sauvage. Ils manifestèrent certainement une très mauvaise attitude de cœur, tant à l’égard de Joseph qu’envers leur père. — Gen. 37:2-36.
22, 23. Comment leur attitude de cœur fut-elle mise à l’épreuve, et qu’en résulta-t-il ?
22 Des années s’écoulèrent. Dieu aidant, Joseph fut établi administrateur d’Égypte. Quand la famine prédite frappa toute la terre, Jacob fut dans l’obligation d’envoyer deux fois ses fils en Égypte pour y acheter des céréales. Joseph reconnut ses frères, mais eux ne le reconnurent pas. Lors de leur première visite, il s’avéra que les dix fils avaient la conscience troublée à propos de Joseph. Mais leur cœur avait-il réellement changé ? La seconde fois, Joseph fit en sorte que ses frères soient éprouvés sévèrement. On fit croire que Benjamin avait volé la coupe sacrée en argent de Joseph. Aussi celui-ci, que ses frères n’avaient toujours pas reconnu, exigea que Benjamin lui soit donné comme esclave. Les autres pouvaient rentrer chez eux. C’est alors que Juda, de toute évidence soutenu par ses frères, fit appel, avec une spontanéité et une émotion sans pareilles, aux sentiments d’un homme apparemment dur et hostile. Juda se donnait beaucoup de peine pour faire comprendre à quel point son père tenait à Benjamin. Il conclut en disant que lui-même resterait comme esclave, afin que le jeune Benjamin puisse retourner chez lui avec ses frères. Exposant sa douleur, il prononça ces paroles qui lui venaient du cœur : “Comment pourrai-je remonter vers mon père, si l’enfant n’est pas avec moi ? Ah ! que je ne voie point l’affliction de mon père !” — Gen. 44:34.
23 Il ne subsistait pas le moindre doute au sujet du changement qui s’était opéré dans leur cœur ! Profondément ému, Joseph pleura à haute voix en se faisant connaître à ses frères. Mais voyons maintenant l’autre partie du drame, à savoir l’attente de Jacob.
24. Quelle fut la réaction de Jacob lorsqu’il entendit parler de Joseph, et qu’est-ce que cela prouvait de sa part ?
24 Représentons-nous l’attente de ce vieux père, anxieux et inquiet à mesure que les jours et les semaines passent. Reverrait-il jamais son fils bien-aimé Benjamin ? Allait-il le perdre comme il avait perdu Joseph ? Enfin, on lui rapporta que ses fils étaient en vue et qu’ils ne tarderaient pas à arriver. Il attendait dans sa tente. Nous imaginons fort bien la scène. Il accueillerait ses fils, les uns après les autres, mais garderait tout près de lui son jeune Benjamin. Mais que disaient-ils ? Cet homme qui gouvernait en Égypte n’était autre que Joseph ? C’était impossible ! Si cela était, depuis longtemps Joseph lui aurait au moins fait parvenir un message ! Jacob raisonna probablement ainsi. Cependant, ses fils le pressèrent de venir voir ce qu’ils avaient rapporté. Il ne pouvait vraiment pas leur refuser cela. Le cœur lourd, il sortit et examina les provisions et les autres choses, mais il ne dit rien au sujet de tout l’argent et des vêtements que Benjamin avait reçus. Toutefois, lorsqu’il vit le char envoyé spécialement pour le transporter en Égypte, il ne résista plus ! Il était si luxueux et si confortable, exactement ce qu’il fallait ! C’était non seulement un lien visible, mais encore le moyen de transport qui le conduirait à son fils Joseph perdu depuis longtemps. Au comble de la joie et de l’émotion, il s’écria en s’agrippant au char : “C’est assez ! Joseph, mon fils, vit encore ! J’irai, et je le verrai avant que je meure.” — Gen. 45:25-28.
25. a) Que révèlent ces choses à propos de Jéhovah ? b) Comment pouvons-nous montrer que nous sommes réellement ses enfants ? c) Quelle voie s’ouvre encore à ceux qui se sont égarés ?
25 Jacob éprouva les mêmes sentiments que le père de la comparaison de Jésus, qui se réjouit en voyant son fils, et déclara : “[Il] était mort mais il est revenu à la vie, et il était perdu mais il est retrouvé.” (Luc 15:32). Évidemment, Joseph ne s’était pas égaré comme le fils prodigue, mais ce qui ressort de cet exemple, c’est le profond amour paternel qui est manifesté dans les deux cas. Quant à celui qui créa ces rôles et les fit consigner par écrit dans sa Parole, son cœur est certainement rempli d’un amour plus grand et plus profond que celui des personnages de ces comparaisons. Si nous sommes vraiment ses enfants, nous voudrons refléter “la gloire de Jéhovah”, cultiver ses qualités d’amour, de patience et de miséricorde, et saisir toutes les occasions qui se présenteront de suivre l’exemple de notre Père dans les cieux (II Cor. 3:18). Dans le cas où nous nous serions égarés, nous ne manquerons certainement pas de nous tourner vers Dieu et de répondre à son appel et à l’impulsion à laquelle il a pourvu dans sa bonté. Ne serait-ce pas merveilleux si l’on pouvait vous attribuer ces paroles de l’apôtre Pierre : “Car vous étiez comme des brebis, vous égarant, mais maintenant vous êtes retournés au berger et au surveillant de vos âmes.” — I Pierre 2:25.
[Illustration, page 754]
Juda plaide la cause de Benjamin.