Le sacerdoce universel de nos jours
“ Je répandrai mon esprit sur toute chair ; vos fils et vos filles prophétiseront, vos vieillards auront des songes, et vos jeunes gens des visions. Même sur les serviteurs et sur les servantes, dans ces jours-là, je répandrai mon esprit. ” — Joël 2:28, 29.
1, 2. Quelle Église de la chrétienté se trouve à la tête du mouvement en faveur d’un retour au sacerdoce universel, mais quels sont ses mobiles ?
DEPUIS des siècles, les théologiens de la chrétienté savent qu’en maintenant un sacerdoce spécial dans leurs Églises, ils agissaient contrairement au christianisme et à la Bible. Ils ont attendu ce XXe siècle pour songer à remédier à cet état de choses. À présent, la question du “ sacerdoce universel ” les préoccupe beaucoup. Étant donné la structure hiérarchique de l’Église catholique romaine, il est plutôt étonnant que ce soit elle qui mène la campagne actuelle dans la chrétienté en faveur de l’apostolat des “ laïques ”, ces mêmes laïques qu’elle a soigneusement gardés inactifs depuis des siècles !
2 Il convient, toutefois, de remarquer quels sont les mobiles de l’Église catholique. Pour elle, il s’agit bien moins de modifier la structure de son organisation et de revenir vers le sacerdoce universel pratiqué par les premiers chrétiens, que de faire face à la grave pénurie de jeunes catholiques disposés à devenir prêtresa. Comme ce manque de prêtres risque de compromettre le grand projet catholique de domination mondiale, l’Église se voit dans l’obligation de faire appel aux services des laïques. Voilà qui explique pourquoi une Église qui n’avait aucun intérêt à ressusciter cette doctrine très ancienne, se remet à parler du sacerdoce universel.
3. D’après Pie XII, existe-t-il un seul apostolat pour tous les catholiques, et les laïques peuvent-ils accéder au même rang que le clergé s’ils prennent part à l’apostolat ?
3 À l’occasion du deuxième Congrès mondial pour l’apostolat des laïques, qui s’est tenu à Rome en 1957, Pie XII expliqua qu’il existe dans l’Église catholique deux apostolats : un “ apostolat hiérarchique ” et un “ apostolat des laïques ”. Le pape souleva la question suivante : “ Le laïque chargé de l’enseignement de la religion, passe-t-il de l’apostolat des laïques à l’apostolat hiérarchique du fait même qu’il a reçu une mission canonica (un mandat ecclésiastique) d’enseigner et que son enseignement constitue peut-être sa seule activité professionnelle ? ” Sa réponse fut négative. Seuls le pape et les évêques sont investis du pouvoir d’enseigner. “ Tous les autres, qu’ils soient prêtres ou laïques, collaborent dans la mesure où l’autorité ecclésiastique leur confie la charge d’enseigner correctement et de guider les fidèlesb. ”
4. Peut-on dire que l’apostolat des laïques de l’Église catholique constitue un sacerdoce universel ?
4 En d’autres termes, malgré tout ce que l’Église catholique dit en ce moment à propos du sacerdoce universel, nous ne pouvons nous attendre à la voir abolir ses ordres et mettre entre les mains de tous ses fidèles des bibles et des guides bibliques qui permettraient à chaque catholique de s’acquitter de son devoir de chrétien consistant à prêcher la Parole de Dieu à autrui. Selon Pie XII, “ tous les chrétiens ne sont pas appelés à l’apostolat des laïques au sens strict du termec ”. Seule une minorité de laïques spécialement choisis et formés sera utilisée à cet effet, et aux principaux ministres laïques, l’Église est disposée à payer des appointements de l’ordre de 12 000 dollars par and. Certains trouveront qu’un tel sacerdoce n’aurait rien d’universel.
5. Pourquoi est-ce “ au sens plus large et moins correct du terme ” que le pape Pie XII parla de l’apostolat des laïques ? Quelle serait donc la tâche des laïques ?
5 Dans ce cas, que feront les millions de catholiques à qui on n’aura pas confié “ la charge d’enseigner correctement ” la foi catholique mais qui doivent, néanmoins, prendre part au “ sacerdoce universel ” ? Comme ils “ ne sont pas appelés à l’apostolat des laïques au sens strict du terme ”, ils sont encouragés à participer “ par la prière et par l’exemple personnel à un apostolat au sens plus large et moins correct du terme ”. À regarder cet apostolat de plus près, on comprend aisément pourquoi il faut l’entendre “ au sens plus large et moins correct du terme ”. Car ces millions de catholiques n’offriront pas à Dieu des sacrifices spirituels, “ c’est-à-dire le fruit des lèvres qui font une déclaration publique au sujet de son nom ”. Ils ne ressembleront donc pas aux premiers chrétiens qui eurent des privilèges de service conformément aux principes du sacerdoce universel. D’après Pie XII, leur tâche dans le monde consiste à former des cellules catholiques dans les ateliers, à prendre part à la vie publique, économique, sociale et politique, à se faire membres des syndicats, des coopératives de production et de consommation ainsi que des organisations internationales telles que l’UNESCO, afin de “ leur conférer l’empreinte du Christe ”.
6. Que nous rappelle le mouvement catholique qui passe pour être un sacerdoce universel, et dans le passé, à quelles fins l’Église s’est-elle servie de l’Action catholique ?
6 Ces activités ressemblent plutôt à l’infiltration pratiquée par certains mouvements politiques et non à l’œuvre accomplie par les prédicateurs zélés du sacerdoce universel pratiqué par les premiers chrétiens. Le groupement le plus important des mouvements laïques s’appelle l’Action catholique. L’Église s’est souvent servie de l’Action catholique un peu à la manière dont Hitler et les nazis utilisèrent leurs troupes SA. Par exemple, avant et pendant la Seconde Guerre mondiale, la hiérarchie employa l’Action catholique aux États-Unis et dans d’autres pays pour interrompre avec violence les réunions religieuses des témoins de Jéhovah, simplement parce que les faits dévoilés lors de ces assemblées ne lui plaisaient pasf.
7. a) Comment les laïques catholiques ont-ils répondu à l’appel de participer à l’apostolat ? b) Serait-il exact de dire que le sacerdoce universel n’existe pas dans l’Église catholique ? Que lui manque-t-il ?
7 Malgré tous les efforts déployés, les piètres résultats obtenus provoquent des lamentations, témoin les paroles suivantes prononcées par S. Exc. Mgr Valerian Gracias, archevêque de Bombay : “ Comment expliquer l’apathie de l’immense majorité des hommes qui, grâce à leurs dons intellectuels et moraux, auraient pu participer activement et puissamment à l’apostolat hiérarchique, mais qui, malheureusement, ne l’ont pas fait ? Pour reprendre le langage de St Paul, aujourd’hui chacun cherche ce qui est à lui et non ce qui est au Christ. Il n’y a pas de feu dans les cœurs, rien que des cendres. La notion que la plupart des catholiques se font de l’Église est qu’il s’agit d’une sorte de société à laquelle il suffit d’appartenir ; l’idée que l’Église est un organisme vivant n’effleure pas leur espritg. ” Ce qui précède tend à prouver que le prétendu sacerdoce universel de l’Église catholique romaine est universel de nom seulement et que Dieu ne lui a pas donné son esprit et béni ses efforts. — Actes 1:8.
8. Les Églises orthodoxes parlent-elles autant que les autres Églises de la chrétienté du sacerdoce universel ?
8 Quant aux Églises orthodoxes, leur structure est presque tout aussi hiérarchique que celle de l’Église romaine, mais à la différence de cette dernière, elles se sont abstenues de reparler beaucoup du sacerdoce universel.
LE PROTESTANTISME ET LE SACERDOCE UNIVERSEL
9. a) Qui ranima l’intérêt au sacerdoce universel qui était tombé dans l’oubli depuis des siècles ? b) Quelle explication Luther fit-il du sacerdoce universel ?
9 Ce fut le réformateur Luther qui tira de l’oubli la doctrine du sacerdoce universel. Excellent étudiant de la Bible, il eut tôt fait de remarquer combien l’Église catholique s’était éloignée de l’exemple des premiers chrétiens en se donnant un sacerdoce spécial. Il fit un bon usage de cette constatation dans sa lutte contre la papauté. Il souligna que “ nous avons tous été consacrés comme prêtres lors de notre baptême ”, et il se moqua du pape qui prétendait prendre des chrétiens déjà baptisés et en faire des prêtres par une cérémonie d’ordination. Luther déclara : “ À oindre, à tonsurer, à ordonner et à consacrer quelqu’un, et à l’habiller différemment des laïques, le pape ou l’évêque pourra bien en faire un hypocrite ou un sot, mais il n’arrivera jamais ainsi à en faire un chrétien ou un homme spirituelh. ”
10. a) Pour Luther, quel était le devoir principal du chrétien ? b) Que tenta Luther après avoir ressuscité la doctrine du sacerdoce universel ? Quels résultats obtint-il ?
10 Puis Luther se mit, avec un grand zèle, à pratiquer le sacerdoce universel dans son Église nouvellement constituée. Il annonça que l’œuvre la plus importante du chrétien, celle qui englobe tous les autres devoirs sacerdotaux, consiste à “ enseigner la Parole de Dieui ”. Mais il échoua dans sa tentative. Il devait apprendre que les hommes du peuple avaient été tellement négligés spirituellement par l’Église catholique que le sacerdoce universel et ses devoirs dépassaient leur entendement. Les efforts de Luther dans ce domaine ne furent jamais poursuivis par ses successeurs. Ils n’eurent donc pas de suites.
11. Quels autres mouvements ont essayé de pratiquer le sacerdoce universel, et avec quels résultats ?
11 Certains précurseurs de la Réforme, tels que les vaudois en Europe et les Lollards en Angleterre, avaient essayé de pratiquer le sacerdoce universel. Depuis la soi-disant “ Réforme ”, le “ piétisme ” en Allemagne et le mouvement d’Oxford en Angleterre, s’efforcèrent dans une certaine mesure d’en faire autant. Mais il est évident que tous ces efforts ne reçurent pas l’appui du saint esprit de Dieu, car ils échouèrent tous. Même dans l’Église luthérienne, la situation n’a guère changé depuis le temps de Luther. Théoriquement, on y reconnaît la doctrine chrétienne du sacerdoce universel, mais on ne la met pas en pratique.
12. a) Certains ecclésiastiques protestants prétendent-ils que le sacerdoce universel existe dans leur Église ? Quels sont les faits ? b) Qu’est-ce qui prouve que les Églises luthériennes danoise et suédoise, par exemple, ne possèdent pas de sacerdoce universel ?
12 Néanmoins, bien des pasteurs des Églises non-épiscopales et même certains ecclésiastiques luthériens, prétendent qu’ils pratiquent le sacerdoce universel. D’après eux, les ministres de leur Église sont simplement des serviteurs choisis parmi le troupeau et désignés pour une tâche spéciale. N’importe quel membre de l’assemblée peut, théoriquement, accéder à de telles fonctions, tout comme les premiers colons en Amérique prirent comme ministre le laïque le plus apte d’entre eux, en attendant l’arrivée d’un “ vrai ” ministre, ou tout comme un capitaine de navire fait souvent fonction de ministre auprès des membres de l’équipage et des passagers. Mais en fait, les Églises protestantes, y compris l’Église luthérienne, ont un sacerdoce spécial. Dans la pratique, nul ne peut prêcher ou officier à une cérémonie dans une église s’il n’a pas été spécialement ordonné à cet effet. Et normalement, personne ne reçoit l’ordination sans avoir fait des études universitaires. En outre, les pasteurs se distinguent des autres hommes par leur habillement, au moins lors des offices. Les rares exceptions ne font que confirmer la règle. Ainsi, les Églises protestantes n’imitent pas les premiers chrétiens, car, d’après le professeur norvégien Hallesby, “ toutes les cérémonies de l’Église pouvaient être célébrées par n’importe quel chrétienj ”. C’est pourquoi tout pasteur honnête avouera, même si son Église enseigne la doctrine du sacerdoce universel, qu’en réalité elle possède un sacerdoce spécialk.
TENTATIVES INFRUCTUEUSES
13, 14. Qu’est-ce qui indique que la chrétienté protestante n’est pas satisfaite de la situation actuelle, pour ce qui est du sacerdoce universel ?
13 L’écart déplorable entre toutes ces Églises se disant chrétiennes et le christianisme primitif, et leur impuissance à pratiquer le sacerdoce universel, ne pouvaient pas ne pas les inquiéter. Aussi, lorsque le Conseil œcuménique fut constitué à Amsterdam, en 1948, il fut doté d’un “ Département des laïques ” ayant pour but “ de garder présente à l’esprit des Églises leur responsabilité d’aider les laïques à être l’Église dans le mondel ”.
14 Un rapport sur la Conférence œcuménique d’Amsterdam déclara : “ Il nous faut repenser ce que nous voulons dire lorsque nous parlons de l’Église comme étant “ un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis ” (I Pierre ii, 9), et comme le “ corps ” de Christ (Éphésiens iv, 16) auquel chaque membre participe selon sa mesurea. ” Voici encore une citation d’un rapport sur l’assemblée que le Conseil œcuménique tint en 1954 à Evanston, États-Unis : “ La phrase le ministère des laïques exprime le privilège qu’a l’Église tout entière de participer au ministère de Christ auprès du monde. Nous devons comprendre à nouveau ce qui est impliqué par le fait que nous sommes tous baptisés ; tout comme Christ vint pour servir, de même tous les chrétiens doivent devenir des ministres de son dessein salvateurb. ” Enfin, le protestantisme se réveille quant au sens du mot chrétien et commence à se rendre compte qu’il devrait posséder un sacerdoce universel, qu’il est loin d’en posséder un, et qu’il faut faire quelque chose pour remédier à cette situation.
15. a) En général, comment les laïques protestants répondent-ils à l’appel de participer à un sacerdoce universel ? b) Qu’est-ce qui est indispensable pour pratiquer le sacerdoce universel ?
15 À l’exemple du clergé catholique, les ecclésiastiques protestants se plaignent partout du peu de progrès réalisés dans leurs efforts déployés pour créer un sacerdoce universel. Commentant la situation qui règne dans son pays, un ministre norvégien écrivait : “ Par exemple, le nombre des laïques qui participent volontairement et gracieusement à la prédication chrétienne est bien plus faible aujourd’hui qu’il y a quelques dizaines d’années. Il y a également eu une diminution du nombre des chrétiens qui prennent part au témoignage gratuit et spontané et qui prient. Il est souvent difficile de trouver des gens qui sont prêts à assumer une responsabilité et à porter des fardeauxc. ” Cela nous fait penser à cette parole (Romains 9:16, NW) : “ Ainsi donc, cela dépend non de celui qui désire ni de celui qui court, mais de Dieu. ” Si la chrétienté veut pratiquer le sacerdoce universel, il ne lui faut rien de moins que ce que l’Église primitive reçut, — une effusion du saint esprit.
LE SACERDOCE UNIVERSEL — UN SIGNE DE L’ESPRIT
16. Qu’est-ce qui prouve que la prophétie de Joël s’est accomplie dans les témoins de Jéhovah ?
16 Le jour de la Pentecôte, lorsque Pierre expliqua le sens de la première effusion de l’esprit saint, il cita le prophète Joël en ces termes : “ Et dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai de mon esprit sur toute sorte de chair, et vos fils et vos filles prophétiseront et vos jeunes gens auront des visions et vos vieillards feront des songes ; et même sur mes esclaves, hommes et femmes, je répandrai de mon esprit en ces jours-là, et ils prophétiseront. ” L’effusion de l’esprit qui se produisit au temps de Pierre ne fut qu’un petit accomplissement temporaire de cette prophétie. C’est au cours des derniers jours du présent système de choses où nous sommes que s’accomplit pleinement la promesse de l’effusion définitive et durable de l’esprit, non sur les Églises catholiques et protestantes, mais sur les témoins de Jéhovah. La preuve en est que les témoins de Jéhovah sont non seulement capables de comprendre et de reconnaître la véracité de la doctrine biblique du sacerdoce universel, mais aussi de la mettre en pratique. — Actes 2:17, 18, NW.
17. Depuis quand les témoins modernes de Jéhovah ont-ils bien compris la doctrine du sacerdoce universel ?
17 Dès les débuts de l’histoire moderne des témoins de Jéhovah, ces derniers ont bien compris cette doctrine, témoin l’article intitulé “ Le sacerdoce royal ” qui parut dans le premier numéro de leur organe principal Zion’s Watch Tower (à présent La Tour de Garde), de juillet 1879. Après avoir cité les quatre passages-clés des Écritures grecques chrétiennes qui parlent du sacerdoce universel (I Pierre 2:9 ; Apoc. 1:5, 6 ; 5:10 ; 20:6), l’article déclare : “ Les passages cités ci-dessus enseignent clairement qu’au moins une partie de notre travail futur consistera à officier en tant que prêtres de Dieu. Comme la fonction du prêtre consiste à intercéder et à instruire dans la justice, ces textes prouvent tout aussi clairement que la glorieuse œuvre d’évangélisation se poursuivra (...) “ aux siècles des siècles ”. (...) Nous (...) sortirons comme un sacerdoce royal, selon l’ordre de Melchisédek, pleinement préparés pour compatir avec les nations, les conduire vers les sentiers de la justice et les encourager à marcher sur le chemin de la vie. ”
18. À partir de quelle date les témoins commencèrent-ils à pratiquer pleinement le sacerdoce universel ? Que firent-ils dans ce sens ?
18 Cependant, bien qu’il soit vrai que dès 1879, les témoins comprirent l’importance pour chaque chrétien de participer activement à l’enseignement public de la Parole de Dieu, un examen de leur histoire révèle que c’est seulement à partir de 1919, et plus particulièrement depuis 1922, qu’ils ont trouvé le courage et la force nécessaires pour organiser et pratiquer pleinement le sacerdoce universel, suivant les méthodes de l’Église primitive. Depuis ce temps-là, chaque membre de l’assemblée a été encouragé à prêcher de maison en maison, non seulement pour diffuser gratuitement des tracts bibliques mais encore pour s’adresser personnellement aux membres de chaque foyer et leur offrir contre une modique contribution des périodiques, des livres et des brochures bibliques. Depuis lors, tous les témoins de Jéhovah — jeunes gens et vieillards, jeunes filles et femmes âgées, ainsi que les enfants — “ prophétisent ”. Pour les aider à accomplir l’énorme œuvre ministérielle consistant à annoncer la bonne nouvelle du Royaume de Dieu dans le monde entier, ils ont reçu en renfort une “ grande foule ” d’hommes de bonne volonté. Ceux-ci désirent aider le sacerdoce oint royal dans son service du temple, tout comme les Néthiniens et les Gabaonites furent heureux d’aider le sacerdoce lévitique. — Luc 8:1 ; Actes 17:17 ; 20:20 ; Apoc. 7:9, 10.
19. Comment le sacerdoce universel est-il visible dans les assemblées des témoins de Jéhovah ?
19 On peut aussi observer la pratique du sacerdoce universel dans la vie des assemblées des témoins de Jéhovah. Certes, quelques membres de chaque assemblée sont désignés pour accomplir des services spéciaux tels que la surveillance, les statistiques, les publications, les comptes, l’attribution des territoires pour la prédication, et la présidence des études bibliques, mais ces charges correspondent à l’organisation de l’Église primitive et les membres qui s’en occupent sont les serviteurs de leurs frères. Ils ne sont pas un clergé et les autres ne sont pas des laïques. Aux réunions, tous les assistants participent aux discussions. En vertu de ses qualités de ministre, tout membre masculin capable peut se voir inviter à prononcer un discours d’enterrement, de baptême et de mariage, ou à diriger le service annuel commémorant la mort du Seigneur. De même, après avoir reçu une formation appropriée, que tous les membres de l’assemblée peuvent du reste recevoir, chaque frère qualifié est invité à prêcher et à enseigner au pupitre. En effet, dans une assemblée composée entièrement de ministres, les sujets à traiter sont si nombreux et si variés que toutes les capacités de prêcher et d’enseigner peuvent être mises à contribution. Ainsi, comme dans l’Église primitive, “ toutes les cérémonies [sont] célébrées par n’importe quel chrétien ”. — Phil. 1:1 ; I Tim. 2:12 ; Éph. 4:11-13.
20. Pourquoi les témoins de Jéhovah se réunissent-ils plus souvent que les membres des autres religions, et en comparaison avec ces dernières, leurs réunions sont-elles bien fréquentées ?
20 Il va de soi que dans une assemblée où chaque membre enseigne publiquement, le besoin d’instruction et de réunions est bien plus grand qu’ailleurs. C’est pourquoi les assemblées des témoins de Jéhovah tiennent régulièrement cinq réunions hebdomadaires d’une heure chacune. Par rapport au nombre total des témoins, l’indice de fréquentation de ces réunions dans le monde entier est de 75 pour cent environ, alors que la plupart des Églises se plaignent parce que leurs “ fidèles ” n’assistent même pas une seule fois par semaine aux offices.
21. Pourquoi les réunions des témoins de Jéhovah sont-elles différentes de celles des autres religions ?
21 Parce qu’elles sont organisées à l’intention d’un sacerdoce universel, la plupart des réunions des témoins de Jéhovah sont différentes des “ services divins ” et des réunions des Églises de la chrétienté. Outre le sermon du dimanche, auquel le public est spécialement invité, et deux études hebdomadaires de la Bible, les témoins de Jéhovah tiennent chaque semaine deux autres réunions qui sont conçues exprès pour donner à chaque assistant l’instruction et la formation qui lui sont nécessaires en vue du ministère qu’il exerce auprès de ses frères et du public.
22. Quelles réunions ont particulièrement pour but de favoriser la pratique du sacerdoce universel ?
22 L’une de ces réunions s’appelle la réunion de service. Ici, les témoins de Jéhovah examinent les moyens qui permettront à leur assemblée de faire face à l’obligation qui lui incombe de prêcher régulièrement à chaque foyer de son territoire et d’étudier la Bible avec les personnes qui s’y intéressent. L’autre réunion a pour nom l’École du ministère théocratique, où chaque témoin reçoit une formation personnelle comme ministre public de la bonne nouvelle. Les hommes, les femmes et les enfants peuvent se faire inscrire à cette école. Son programme comprend des discours d’instruction et des devoirs oratoires faits par les élèves, qui s’exercent à lire la Bible en public et à prononcer des sermons aux portes. Un serviteur préposé à l’école leur donne des conseils constructifs. Toutes ces réunions sont gratuites et le public y est le bienvenu.
23. Puisque les témoins de Jéhovah pratiquent dans le monde entier le sacerdoce universel, quelles conclusions peut-on en tirer ?
23 Une organisation religieuse dont tous les membres (au nombre de 989 192 l’année dernière, actifs dans 189 pays) louent Dieu publiquement, est une chose tout à fait remarquable. Il ne s’agit pas là d’une œuvre d’assistance sociale. Tous ces ministres ne chantent pas littéralement dans les rues, mais ils marchent sur les traces de Jésus-Christ. Ils prêchent et ils enseignent de la manière apostolique, c’est-à-dire de maison en maison et dans les foyers, peu importent leur âge, leur sexe, la langue qu’ils parlent, leur race ou le niveau de leur instruction. En 1962, les témoins de Jéhovah du monde entier ont consacré 142 046 679 heures à la prédication de maison en maison. C’est là un résultat qu’aucun homme ni aucune organisation n’aurait pu obtenir par ses seuls moyens. Les tentatives infructueuses de la chrétienté dans ce domaine, malgré tous ses désirs et ses efforts, en fournissent la preuve. Non, ce résultat a été obtenu grâce à la puissance de l’esprit de Dieu. Cela prouve non seulement que nous sommes arrivés aux “ derniers jours ” prophétisés par Joël, mais aussi que l’assemblée qui pratique le sacerdoce universel tant désiré a effectivement reçu l’esprit saint, et que c’est cette assemblée-là que Dieu a choisie pour le représenter parmi les nations. Ne désirez-vous pas mieux connaître les témoins de Jéhovah ? Vous les trouverez dans toutes les parties du monde. Une cordiale bienvenue vous attend dans leurs Salles du Royaume où ils étudient la Bible.
[Notes]
a L’apostolat des laïques, discours prononcé par Pie XII à l’occasion du deuxième Congrès mondial pour l’apostolat des laïques, 1957, § 15.
b L’apostolat des laïques, § 5-9.
c Id., § 29.
d Time, Atlantic Edition, 9 juin 1961, p. 56.
e L’apostolat des laïques, § 43, 48, 50, 57, 23, 58, 44.
f Jehovah’s Witnesses in the Divine Purpose, p. 123, 146, 147, 151, 193.
g Actes du 1er Congrès mondial pour l’apostolat des laïques, p. 181.
h Til det tyske folks kristne adel, de Martin Luther.
i Ibid., 12, 180.
j Troslære II, p. 390, 2e édition.
D’après une loi danoise de 1947, régissant l’Église nationale luthérienne, il n’est pas permis à un laïque de prêcher au temple pendant les services divins ordinaires (“ Lovbekendtgørelse nr. 456 af 23/9 1947, § 2, stk. 3 ”). Une modification apportée à cette loi en 1961 par le Parlement danois n’autorise le laïque à prendre la parole en de telles occasions qu’à condition que le ministre commente lui-même le texte du jour (Kristeligt Dagblad 15, 16/4 1961).
L’Église luthérienne suédoise croit même à la succession apostolique.
k Vi er alle prestar, d’Arthur Berg, p. 28.
l World Council of Churches, édité par le Service d’information du Conseil œcuménique des Églises.
a The First Assembly of the World Council of Churches, de Visser’t Hooft, p. 154.
b Laity, Bulletin du Département des laïques — Conseil œcuménique des Églises, décembre 1958, No 6, p. 45.
c Vi er alle prester, men (...), de Svend Wisløff Nielsen, p. 62. Pour d’autres exemples semblables relatifs au Canada, à l’Allemagne et à l’Australie, voir Réveillez-vous ! du 8 avril 1962, p. 16.