Livre de la Bible numéro 2 — Exode
Écrivain : Moïse
Lieu de composition : désert
Fin du travail de composition : 1512 av. n. è.
Période qu’embrasse le texte : 1657-1512 av. n. è.
1. a) Quels sont les sujets marquants de l’Exode ? b) Quels noms le livre de l’Exode a-t-il reçus, et de quel récit est-il la continuité ?
LE RÉCIT passionnant des signes et des miracles prodigieux accomplis par Jéhovah pour délivrer de l’oppression égyptienne le peuple qui portait son nom, de l’organisation d’Israël, Sa possession spéciale, en ‘ un royaume de prêtres et une nation sainte ’, ainsi que des débuts de l’histoire d’Israël comme nation théocratique, tels sont les sujets marquants du livre biblique de l’Exode (Ex. 19:6). En hébreu il a pour nom Weʼéllèh shemôth, ce qui signifie “ Or voici les noms ”, ou simplement Shemôth, “ Noms ”, d’après les premiers mots du livre. Le nom moderne vient de la Septante, qui l’appelle Exodos, terme qui a été rendu en latin par Exodus, qui signifie “ Sortie ” ou “ Départ ”. L’Exode fait suite au récit de la Genèse, comme l’indiquent le mot d’introduction “ Or ” (littéralement : “ Et ”) et la répétition des noms des fils de Jacob, liste empruntée au texte complet de Genèse 46:8-27.
2. Que révèle l’Exode concernant le nom JÉHOVAH ?
2 Le livre de l’Exode révèle le nom magnifique de Dieu, JÉHOVAH, dans tout l’éclat de sa gloire et de sa sainteté. Comme il allait démontrer la signification profonde de son nom, Dieu dit à Moïse : “ JE SERAI CE QUE JE SERAI ”, et il ajouta qu’il lui faudrait dire à Israël : “ JE SERAI [hébreu : אהיה, ʼÈhyèh, du verbe hébreu hayah] m’a envoyé vers vous. ” Le nom JÉHOVAH (יהוה, YHWH) est apparenté au verbe hébreu hawah, “ devenir ”, et signifie “ Il fait devenir ”. Il est certain que les actes puissants et terrifiants qu’il allait accomplir en faveur de son peuple, Israël, magnifieraient son nom et le couvriraient d’une gloire resplendissante, faisant de ce nom un mémorial “ de génération en génération ”, le nom qui doit être révéré pour l’éternité. Il est de la plus haute importance pour nous de connaître l’histoire extraordinaire de ce nom et d’adorer le seul vrai Dieu, Celui qui dit : “ Je suis Jéhovaha. ” — Ex. 3:14, 15 ; 6:6.
3. a) Comment savons-nous que Moïse a rédigé l’Exode ? b) Quand l’Exode a-t-il été écrit, et quelle période couvre-t-il ?
3 Moïse est le rédacteur de l’Exode, comme l’indique le fait que ce livre est le deuxième volume du Pentateuque. À trois reprises l’Exode précise que Moïse a écrit sous la direction de Jéhovah (17:14 ; 24:4 ; 34:27). D’après les biblistes B. Westcott et F. Hort, Jésus et les rédacteurs des Écritures grecques chrétiennes citent l’Exode ou s’y réfèrent plus de 100 fois, comme lorsque Jésus a dit : “ N’est-ce pas Moïse qui vous a donné la Loi ? ” L’Exode a été écrit dans le désert du Sinaï, en 1512 av. n. è., une année après que les fils d’Israël eurent quitté l’Égypte. Il couvre une période de 145 ans, de la mort de Joseph, en 1657 av. n. è., à la construction du tabernacle pour le culte de Jéhovah, en 1512 av. n. è. — Jean 7:19 ; Ex. 1:6 ; 40:17.
4, 5. Quelles preuves archéologiques viennent appuyer le récit de l’Exode ?
4 Si l’on songe que les événements consignés en Exode se sont produits il y a environ 3 500 ans, on peut s’étonner qu’il existe un aussi grand nombre de preuves archéologiques et autres en faveur de l’exactitude du texte. Les noms égyptiens sont correctement employés dans l’Exode, et les titres utilisés sont en accord avec les inscriptions égyptiennes. L’archéologie révèle que la coutume égyptienne autorisait les étrangers à vivre en Égypte, mais en se tenant à l’écart des habitants du pays. On se baignait dans les eaux du Nil, et on se rappelle que la fille de Pharaon s’y baigna. On a retrouvé des briques faites avec ou sans paille. Enfin, au faîte de la gloire de l’Égypte, les magiciens étaient des personnages éminents. — Ex. 8:22 ; 2:5 ; 5:6, 7, 18 ; 7:11.
5 Les monuments nous apprennent que les Pharaons eux-mêmes menaient leurs conducteurs de char au combat, et, d’après l’Exode, celui qui régnait au temps de Moïse a suivi cette coutume. Combien grande a dû être son humiliation ! Mais comment se fait-il que les documents de l’Égypte antique ne fassent pas mention du séjour des Israélites dans ce pays et du désastre que l’Égypte a connu ? L’archéologie a démontré qu’une nouvelle dynastie égyptienne avait coutume de retrancher des archives tout ce qui était peu flatteur. On ne consignait jamais les défaites humiliantes. Les coups portés aux dieux d’Égypte, comme le dieu Nil, la déesse grenouille et le dieu soleil, coups qui discréditaient ces faux dieux et soulignaient la suprématie de Jéhovah, n’avaient pas leur place dans les annales d’une nation orgueilleuse. — 14:7-10 ; 15:4b.
6. À quels lieux identifie-t-on généralement les premiers camps des Israélites ?
6 Ayant servi Yithro comme berger pendant 40 ans, Moïse connaissait bien les conditions de vie, les points d’eau et la nourriture disponible dans le pays ; il acquit ainsi les aptitudes nécessaires pour conduire l’Exode. Il est impossible aujourd’hui de retracer avec exactitude l’itinéraire de l’Exode, car les lieux mentionnés dans le récit ne peuvent être situés avec précision. Toutefois, Mara, l’un des premiers camps dans la péninsule du Sinaï, est généralement identifiée à ʽAïn Hawara, située à 80 km au S.-S.-E. de la ville moderne de Suez. Élim, le deuxième camp, est traditionnellement identifié au ouadi Gharandel, situé à 88 km au S.-S.-E. de Suez. On note avec intérêt que ce site moderne est connu comme point d’eau avec de la végétation et des palmiers, ce qui rappelle l’Élim de la Bible, qui avait “ douze sources d’eau et soixante-dix palmiersc ”. Quoi qu’il en soit, l’authenticité du récit de Moïse ne dépend pas de la confirmation par l’archéologie des différentes étapes. — 15:23, 27.
7. Quelles autres preuves, comprenant la construction du tabernacle, attestent l’inspiration divine de l’Exode ?
7 Le récit de la construction du tabernacle dans les plaines du Sinaï concorde avec les conditions locales. Un bibliste écrit : “ De par sa forme, sa structure et les matériaux qui ont été utilisés, le tabernacle appartient tout à fait au désert. Le bois qui a servi à sa construction s’y trouve en abondanced. ” Qu’il s’agisse des noms, des coutumes, de la religion, des lieux, de la géographie ou des matériaux, nombreuses sont les preuves externes qui confirment le récit inspiré de l’Exode, lequel remonte à quelque 3 500 ans.
8. Comment prouver que l’Exode est étroitement lié au reste des Écritures en tant que livre inspiré et utile ?
8 D’autres rédacteurs de la Bible se réfèrent fréquemment à l’Exode, soulignant sa portée et sa valeur prophétique. Plus de 900 ans après, Jérémie a écrit au sujet du “ vrai Dieu, le Grand, le Fort, Jéhovah des armées est son nom ”, qui a entrepris de faire sortir son peuple, Israël, du pays d’Égypte, “ par des signes et par des miracles, à main forte et à bras tendu, et avec une grande et terrifiante puissance ”. (Jér. 32:18-21.) Plus de 1 500 ans après, Étienne a puisé en grande partie dans l’Exode pour donner le témoignage émouvant qui a abouti à son martyre (Actes 7:17-44). La vie de Moïse nous est proposée comme exemple de foi en Hébreux 11:23-29, et Paul fait encore de fréquentes allusions à l’Exode dans les exemples et les avertissements qu’il nous donne pour notre époque (Actes 13:17 ; 1 Cor. 10:1-4, 11, 12 ; 2 Cor. 3:7-16). Ainsi, nous comprenons mieux le lien qui existe entre les différentes parties de la Bible, chacune d’elles contribuant à la révélation des desseins de Jéhovah pour notre profit.
CONTENU D’EXODE
9. Dans quelles circonstances Moïse est-il né, et comment a-t-il été élevé ?
9 Jéhovah confie une mission à Moïse, posant son propre Nom en mémorial (1:1–4:31). Après avoir nommé les fils d’Israël qui sont descendus en Égypte, l’Exode rapporte la mort de Joseph. Avec le temps, un nouveau roi se lève sur l’Égypte. Voyant que les Israélites ne cessent de ‘ se multiplier et de devenir de plus en plus forts, de façon tout à fait extraordinaire ’, il prend des mesures répressives, y compris le travail forcé, et cherche à réduire la population masculine d’Israël en ordonnant la mort de tous les garçons nouveau-nés (1:7). C’est dans ces circonstances qu’un fils voit le jour chez un Israélite de la maison de Lévi. Cet enfant est le troisième de la famille. Il a trois mois quand sa mère le cache dans une arche de papyrus parmi les roseaux près de la rive du Nil. La fille de Pharaon le trouve, se prend d’affection pour le garçon et l’adopte. La propre mère de l’enfant devient sa nourrice, et il grandit dans un foyer israélite. Plus tard on l’amène à la cour de Pharaon. Il reçoit le nom de Moïse, qui signifie “ Tiré [c’est-à-dire sauvé de l’eau] ”. — Ex. 2:10 ; Actes 7:17-22.
10. Quels événements ont conduit Moïse à recevoir une mission spéciale ?
10 Ce Moïse s’intéresse au bien-être de ses compagnons israélites. Il tue un Égyptien qui maltraitait un Israélite. Il se voit donc dans l’obligation de fuir, et c’est ainsi qu’il arrive au pays de Madiân. Là, il épouse Tsippora, la fille de Yithro le prêtre de Madiân. Par la suite Moïse devient père de deux fils, Guershom et Éliézer. Puis, à l’âge de 80 ans, après avoir passé 40 ans dans le désert, Moïse est chargé d’une mission spéciale par Jéhovah, mission dont l’objet est la sanctification du nom de Jéhovah. Un jour qu’il fait paître le troupeau de Yithro près de Horeb, “ la montagne du vrai Dieu ”, Moïse voit un buisson d’épines embrasé par le feu et qui cependant ne se consume pas. Lorsqu’il s’en approche pour l’examiner, l’ange de Jéhovah lui adresse la parole et lui révèle le dessein divin de faire ‘ sortir d’Égypte son peuple les fils d’Israël ’. (Ex. 3:1, 10.) Moïse sera l’instrument de Jéhovah pour libérer Israël de l’esclavage égyptien. — Actes 7:23-35.
11. En quel sens particulier Jéhovah fait-il maintenant connaître son nom ?
11 Moïse demande alors comment identifier Dieu auprès des fils d’Israël. C’est là que, pour la première fois, Jéhovah révèle la véritable signification de son nom, l’associant à son dessein particulier et le posant en mémorial. “ Voici ce que tu diras aux fils d’Israël : ‘ JE SERAI m’a envoyé vers vous. [...] Jéhovah le Dieu de vos ancêtres, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob, m’a envoyé vers vous. ’ ” Son nom, Jéhovah, l’identifie à Celui qui fera se réaliser ses desseins relatifs au peuple qui porte son nom. À ce peuple, les descendants d’Abraham, il donnera le pays promis à leurs ancêtres, “ un pays ruisselant de lait et de miel ”. — Ex. 3:14, 15, 17.
12. Qu’explique Jéhovah à Moïse à propos de la libération des Israélites, et comment le peuple accepte-t-il les signes ?
12 Jéhovah explique à Moïse que le roi d’Égypte ne laissera pas aller librement les Israélites, mais qu’il lui faudra d’abord frapper le pays par Ses actes prodigieux. Aaron, le frère de Moïse, lui est adjoint comme porte-parole, et tous deux reçoivent trois signes qu’ils devront opérer pour convaincre les Israélites qu’ils se présentent à eux au nom de Jéhovah. Sur le chemin de l’Égypte, le fils de Moïse doit être circoncis afin d’éviter une mort dans la famille ; c’est pour Moïse un rappel des exigences divines (Gen. 17:14). Moïse et Aaron réunissent tous les anciens des fils d’Israël et les informent du dessein de Jéhovah, qui est de les faire sortir hors d’Égypte et de les conduire en Terre promise. Ils opèrent les signes et le peuple les croit.
13. Que se passe-t-il après la première entrevue de Moïse avec Pharaon ?
13 Coups contre l’Égypte (5:1–10:29). Moïse et Aaron se présentent maintenant devant Pharaon pour lui annoncer que Jéhovah, le Dieu d’Israël, a dit : “ Renvoie mon peuple. ” Avec mépris, l’orgueilleux Pharaon répond : “ Qui est Jéhovah pour que j’obéisse à sa voix en renvoyant Israël ? Je ne connais pas du tout Jéhovah ; d’ailleurs je ne renverrai pas Israël. ” (5:1, 2). Au lieu de libérer les Israélites, il leur impose un plus dur travail. Jéhovah renouvelle néanmoins sa promesse de libération, rattachant celle-ci à la sanctification de son nom : “ Je suis Jéhovah, [...] je serai Dieu pour vous [...]. Je suis Jéhovah. ” — 6:6-8.
14. Comment les Égyptiens sont-ils contraints de reconnaître “ le doigt de Dieu ” ?
14 Moïse opère un signe devant Pharaon ; il dit à Aaron de jeter son bâton à terre et celui-ci devient un gros serpent. Les prêtres-magiciens d’Égypte font de même, mais le gros serpent d’Aaron engloutit leurs serpents. Malgré cela, le cœur de Pharaon s’obstine encore. Jéhovah frappe alors l’Égypte de dix coups terribles qui s’abattent successivement. D’abord, le Nil et toutes les eaux d’Égypte se changent en sang. Puis une plaie de grenouilles fond sur tous les habitants. Les prêtres-magiciens réussissent à imiter ces deux fléaux, mais ils sont impuissants devant le troisième, celui des moustiques qui assaillent les hommes et les bêtes. Il leur faut reconnaître que c’est “ le doigt de Dieu ”. Toutefois Pharaon refuse de renvoyer Israël. — 8:19.
15. Quels coups ne frappent que les Égyptiens, et pour quelle raison unique Jéhovah laisse-t-il exister Pharaon ?
15 Les trois premières plaies s’abattent sur les Égyptiens comme sur les Israélites, mais à partir de la quatrième seuls les Égyptiens sont touchés, Jéhovah établissant une démarcation en protégeant Israël. La quatrième calamité consiste en de gros essaims de taons. Puis viennent la peste sur tous les troupeaux d’Égypte et les furoncles avec des vésicules sur les hommes et sur les bêtes, au point que même les prêtres-magiciens sont dans l’incapacité de se tenir devant Moïse. Jéhovah laisse de nouveau s’obstiner le cœur de Pharaon, lui disant par l’intermédiaire de Moïse : “ Mais, en fait, c’est pour cela que je t’ai laissé exister : c’est pour te faire voir ma force et afin qu’on proclame mon nom dans toute la terre. ” (9:16). Moïse annonce ensuite à Pharaon le prochain fléau, “ une grêle très violente ”. C’est ici que, pour la première fois, la Bible rapporte que des serviteurs de Pharaon se mettent à craindre la parole de Jéhovah et à agir en conséquence. Les huitième et neuvième coups se succèdent rapidement ; il s’agit d’une invasion de sauterelles et des ténèbres opaques. Fou de rage, l’obstiné Pharaon menace Moïse de mort s’il cherche à revoir sa face. — 9:18.
16. Quel ordre Jéhovah donne-t-il concernant la Pâque et la fête des Gâteaux sans levain ?
16 La Pâque et la mort des premiers-nés (11:1–13:16). Jéhovah dit alors : “ Je vais encore amener une plaie sur Pharaon et sur l’Égypte ”, — la mort des premiers-nés (11:1). Il décrète que le mois d’Abib deviendra le premier des mois pour Israël. Le 10e jour, on se procurera un mouton (ou bien on choisira parmi les chèvres), un mâle âgé d’un an et sans défaut, et le 14e jour on le tuera. Ce soir-là, on prendra le sang de l’animal et on l’appliquera sur les deux montants et sur le haut de la porte d’entrée, et on devra rester à l’intérieur de la maison et manger la chair rôtie de l’animal dont les os n’auront pas été brisés. Il ne devra pas y avoir de levain dans la maison, et on mangera à la hâte, vêtu et équipé pour la marche. La Pâque devra servir de mémorial, de fête pour Jéhovah dans toutes les générations. Elle sera suivie de la fête des Gâteaux sans levain qui durera sept jours. Les enfants d’Israël devront être complètement instruits de la signification de ces prescriptions. (Par la suite Jéhovah donnera d’autres instructions relativement à ces fêtes, et il ordonnera que tous les premiers-nés mâles appartenant à Israël, tant des hommes que des bêtes, soient sanctifiés pour lui.)
17. Quels événements font de cette nuit une nuit à commémorer ?
17 Les fils d’Israël font comme Jéhovah l’a ordonné. Alors survient le désastre ! À minuit, Jéhovah tue tous les premiers-nés d’Égypte, passant par-dessus les maisons des Israélites et épargnant leurs premiers-nés. “ Sortez du milieu de mon peuple ”, s’écrie Pharaon. Et ‘ les Égyptiens pressent le peuple ’ de partir rapidement (12:31, 33). Les Israélites ne partent pas les mains vides, car ils demandent aux Égyptiens des objets d’argent, des objets d’or et des vêtements, qui leur sont accordés. Ils quittent l’Égypte en ordre de combat, au nombre de 600 000 hommes de pied, des hommes robustes, avec leurs familles et un peuple mêlé, immense, des non-Israélites, ainsi qu’un cheptel très nombreux. Ainsi prennent fin les 430 ans qui se sont écoulés depuis la traversée de l’Euphrate par Abraham jusqu’à leur entrée au pays de Canaan. Voilà une nuit à commémorer ! — Ex. 12:40, deuxième note ; Gal. 3:17.
18. À la mer Rouge, comment le nom de Jéhovah est-il sanctifié avec éclat ?
18 Le nom de Jéhovah est sanctifié à la mer Rouge (13:17–15:21). Jéhovah conduit Israël hors d’Égypte par le chemin de Soukkoth, le guidant de jour dans une colonne de nuage, et de nuit dans une colonne de feu. Or, le cœur de Pharaon s’obstine de nouveau ; il se met à la poursuite des Israélites avec des chars d’élite dans l’intention, pense-t-il, de les piéger à la mer Rouge. Moïse les rassure en disant : “ N’ayez pas peur. Tenez ferme et voyez le salut de Jéhovah, celui qu’il va réaliser pour vous aujourd’hui. ” (14:13). Jéhovah fend alors la mer qui forme un couloir par lequel Moïse fait passer les Israélites en toute sécurité sur la rive orientale. Les puissantes armées de Pharaon s’élancent à leur poursuite, mais pour être prises au piège des eaux qui se referment sur elles. Quelle éclatante sanctification du nom de Jéhovah ! Quelle raison extraordinaire de se réjouir en lui ! Voici comment elle est exprimée dans le premier grand chant de victoire consigné dans la Bible : “ Que je chante pour Jéhovah, car il s’est élevé hautement. Le cheval et son cavalier, il les a jetés dans la mer. Ma force et ma puissance, c’est Yah, puisqu’il devient mon salut. [...] Jéhovah régnera pour des temps indéfinis, oui pour toujours. ” — 15:1, 2, 18.
19. Quels événements marquent le voyage vers le Sinaï ?
19 Jéhovah conclut l’alliance de la Loi au Sinaï (15:22–34:35). Par étapes successives et sous la direction de Jéhovah, Israël poursuit sa marche vers le Sinaï, la montagne du vrai Dieu. Quand le peuple murmure à propos des eaux amères de Mara, Jéhovah les rend douces pour lui. Lorsqu’il murmure encore à cause du manque de viande et de pain, il lui procure des cailles le soir et de la manne douceâtre le matin, laquelle recouvre le sol telle la rosée. Cette manne va servir de pain aux Israélites pendant les 40 prochaines années. Et, pour la première fois dans l’Histoire, Jéhovah ordonne l’observance d’un jour de repos ou sabbat, prescrivant aux Israélites de ramasser une double ration de manne le sixième jour, car il n’en fournira pas le septième jour. Il pourvoit également Israël en eau à Rephidim et combat Amaleq pour lui, ordonnant à Moïse de consigner son jugement sur Amaleq qu’il condamne à l’anéantissement complet.
20. Comment Israël en vient-il à être mieux organisé ?
20 Yithro, le beau-père de Moïse, lui amène ensuite sa femme et ses deux fils. Le temps est maintenant venu de mieux organiser Israël ; Yithro y contribue par un bon conseil pratique. Il suggère à Moïse de ne pas assumer seul cette lourde tâche, mais de nommer des hommes capables, craignant Dieu, qui jugeront le peuple comme chefs de milliers, de centaines, de cinquantaines et de dizaines. Moïse suit cet avis, et désormais on ne lui soumettra que les grandes affaires.
21. Quelle promesse Jéhovah fait-il ensuite, mais sous quelles conditions ?
21 Au troisième mois après l’Exode, Israël campe dans le désert du Sinaï. Jéhovah lui fait cette promesse : “ Et maintenant, si vous obéissez strictement à ma voix et si vous gardez vraiment mon alliance, alors, à coup sûr, vous deviendrez mon bien particulier parmi tous les autres peuples, car toute la terre m’appartient. Et vous, vous deviendrez pour moi un royaume de prêtres et une nation sainte. ” Le peuple fait le vœu suivant : “ Tout ce qu’a dit Jéhovah, nous sommes prêts à le faire. ” (19:5, 6, 8). Après une période de sanctification pour Israël, le troisième jour Jéhovah descend sur la montagne, la faisant fumer et trembler.
22. a) Quels commandements renferment les Dix Paroles ? b) Quelles décisions judiciaires Jéhovah met-il encore devant Israël, et comment la nation est-elle admise dans l’alliance de la Loi ?
22 Jéhovah donne alors les Dix Paroles ou Dix Commandements, qui mettent l’accent sur l’attachement exclusif dû à Jéhovah et interdisent d’avoir d’autres dieux, de rendre un culte à des images et de prendre le nom de Jéhovah d’une manière indigne. Les Israélites devront servir pendant six jours et observer un sabbat pour Jéhovah ; il leur faudra aussi honorer leur père et leur mère. Les lois interdisant l’assassinat, l’adultère, le vol, le faux témoignage et la convoitise complètent les Dix Paroles. Puis Jéhovah met devant eux ses décisions judiciaires, des instructions pour la nouvelle nation relatives à l’esclavage, aux agressions, aux blessures, aux compensations, au vol, aux dommages causés par le feu, au faux culte, à la séduction, au manque d’égards pour les veuves et pour les orphelins, aux prêts et à bien d’autres choses. Viennent ensuite les lois sur le sabbat, et trois fêtes annuelles sont fixées pour le culte de Jéhovah. Moïse met alors par écrit les paroles de Jéhovah ; on offre des sacrifices et la moitié du sang est utilisée pour asperger l’autel. Le livre de l’alliance est lu au peuple, qui s’engage de nouveau à obéir, après quoi on asperge de sang le livre et tout le peuple. Ainsi Jéhovah conclut l’alliance de la Loi avec Israël par l’intermédiaire de Moïse. — Héb. 9:19, 20.
23. Quelles instructions Jéhovah donne-t-il à Moïse dans la montagne ?
23 Moïse monte alors vers Jéhovah dans la montagne pour y recevoir la Loi. Pendant 40 jours et 40 nuits, Dieu lui donne de nombreuses instructions relatives aux matériaux pour le tabernacle et son mobilier, ainsi que des précisions sur le tabernacle lui-même et le modèle des vêtements sacerdotaux, y compris la plaque d’or pur pour le turban d’Aaron qui portera l’inscription “ La sainteté appartient à Jéhovah ”. Jéhovah explique en détail l’installation et le service de la prêtrise, et il rappelle à Moïse que le sabbat servira de signe entre lui et les fils d’Israël “ pour des temps indéfinis ”. Moïse reçoit alors les deux tablettes du Témoignage écrites du “ doigt de Dieu ”. — Ex. 28:36 ; 31:17, 18.
24. a) Quel péché le peuple commet-il, et quelles en sont les conséquences ? b) Comment Jéhovah révèle-t-il ensuite son nom et sa gloire à Moïse ?
24 Pendant ce temps, le peuple s’impatiente et demande à Aaron de faire un dieu qui marchera en avant de lui. Aaron accepte et façonne un veau d’or que le peuple adore à l’occasion de ce qu’il appelle “ une fête pour Jéhovah ”. (32:5.) Jéhovah parle d’exterminer Israël, mais Moïse intercède en sa faveur, bien que dans un accès de colère il brise les tablettes. Les fils de Lévi prennent alors position pour le culte pur et abattent 3 000 hommes d’entre les débauchés. Jéhovah aussi les frappe. Moïse implore Dieu de continuer à conduire son peuple, après quoi Jéhovah lui dit qu’il pourra entrevoir sa gloire, et il lui donne l’ordre de tailler deux autres tablettes sur lesquelles Dieu écrira de nouveau les Dix Paroles. Quand Moïse monte dans la montagne pour la deuxième fois, Jéhovah se met à proclamer Son nom en passant devant lui ; il dit : “ Jéhovah, Jéhovah, Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère et abondant en bonté de cœur et en vérité, conservant la bonté de cœur à des milliers. ” (34:6, 7). Puis il énonce les termes de son alliance, et Moïse les consigne tels que nous les avons aujourd’hui dans l’Exode. Lorsque Moïse descend du mont Sinaï, la peau de son visage jette des rayons parce que Jéhovah lui a révélé sa gloire ; il lui faut donc le couvrir d’un voile. — 2 Cor. 3:7-11.
25. Que dit encore le récit à propos du tabernacle et de la manifestation renouvelée de la gloire de Jéhovah ?
25 Construction du tabernacle (35:1–40:38). Moïse convoque ensuite Israël pour lui transmettre les paroles de Jéhovah, disant que tous ceux dont le cœur est bien disposé ont le privilège de donner une contribution pour le tabernacle, et que tous les sages de cœur ont le privilège de travailler à sa construction. Bientôt on vient dire à Moïse : “ Le peuple apporte beaucoup plus qu’il n’en faut au service pour le travail que Jéhovah a ordonné d’exécuter. ” (36:5). Sous la direction de Moïse, les ouvriers, remplis de l’esprit de Jéhovah, se mettent à construire le tabernacle, à fabriquer son mobilier et à confectionner tous les vêtements des prêtres. Une année après l’Exode, le tabernacle est achevé et dressé dans la plaine devant le mont Sinaï. Jéhovah manifeste son approbation en couvrant la tente de réunion d’un nuage et en remplissant le tabernacle de sa gloire, au point que Moïse ne peut y entrer. Ce même nuage le jour et un feu la nuit indiquent que Jéhovah guide Israël dans tous ses déplacements. Nous sommes en 1512 av. n. è., et le récit de l’Exode prend fin avec la glorieuse sanctification du nom de Jéhovah à travers ses œuvres prodigieuses accomplies en faveur d’Israël.
UTILITÉ
26. a) Comment l’Exode fonde-t-il la foi en Jéhovah ? b) Comment les références à l’Exode dans les Écritures grecques chrétiennes augmentent-elles notre foi ?
26 Avant toutes choses, l’Exode présente Jéhovah comme le grand Libérateur, le grand Organisateur et Celui qui accomplit ses desseins grandioses ; ce livre bâtit notre foi en Dieu, laquelle s’accroît à mesure que nous étudions les références à l’Exode dans les Écritures grecques chrétiennes. Ces références signalent la réalisation de nombreuses parties de l’alliance de la Loi, donnent l’assurance d’une résurrection, révèlent les dispositions prises par Jéhovah pour faire vivre son peuple, établissent des précédents pour les œuvres de secours des chrétiens, conseillent d’avoir de la considération pour les parents, énoncent les conditions requises pour obtenir la vie et indiquent le bon point de vue sur la rétribution en accord avec la justice. La Loi a finalement été résumée sous la forme de deux commandements prescrivant l’amour de Dieu et du prochain. — Mat. 22:32—Ex. 4:5 ; Jean 6:31-35 et 2 Cor. 8:15—Ex. 16:4, 18 ; Mat. 15:4 et Éph. 6:2—Ex. 20:12 ; Mat. 5:26, 38, 39—Ex. 21:24 ; Mat. 22:37-40.
27. De quelle utilité le récit historique de l’Exode est-il pour le chrétien ?
27 Hébreux 11:23-29 parle de la foi de Moïse et de ses parents. Par la foi il a quitté l’Égypte, par la foi il a célébré la Pâque et par la foi il a conduit Israël à travers la mer Rouge. Les Israélites ont été baptisés dans Moïse ; ils ont mangé une nourriture spirituelle et bu une boisson spirituelle. Ils ont attendu le rocher spirituel, savoir Christ, pourtant ils n’ont pas eu l’approbation de Dieu, car ils l’ont mis à l’épreuve en devenant idolâtres, fornicateurs, et en murmurant. Paul explique que tout cela concerne les chrétiens aujourd’hui : “ Or ces choses leur arrivaient comme exemples, et elles ont été écrites pour nous avertir, nous sur qui les fins des systèmes de choses sont arrivées. Par conséquent, que celui qui pense être debout prenne garde de ne pas tomber. ” — 1 Cor. 10:1-12 ; Héb. 3:7-13.
28. Comment les ombres qu’étaient la Loi et l’agneau pascal sont-elles devenues réalité ?
28 C’est en grande partie grâce aux écrits de Paul et plus particulièrement à la lettre aux Hébreux, chapitres 9 et 10, que l’on acquiert une intelligence spirituelle profonde de l’Exode et de son application prophétique. “ En effet, puisque la Loi possède une ombre des bonnes choses à venir, mais non la substance même des choses, les hommes ne peuvent jamais, avec les mêmes sacrifices que d’année en année ils offrent continuellement, rendre parfaits ceux qui s’approchent. ” (Héb. 10:1). Par conséquent, nous voulons connaître l’ombre et comprendre la réalité. Christ “ a offert un seul sacrifice pour les péchés à perpétuité ”. On parle de lui comme de “ l’Agneau de Dieu ”. Pas un seul os de cet “ Agneau ” n’a été broyé, comme dans le type. L’apôtre Paul déclare : “ Christ notre Pâque a été sacrifié. Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain, ni avec du levain de méchanceté et de perversité, mais avec des gâteaux sans levain de sincérité et de vérité. ” — Héb. 10:12 ; Jean 1:29 et 19:36—Ex. 12:46 ; 1 Cor. 5:7, 8—Ex. 23:15.
29. a) Mettez en contraste l’alliance de la Loi et la nouvelle alliance. b) Quels sacrifices les Israélites spirituels offrent-ils maintenant à Dieu ?
29 Jésus devint le Médiateur d’une nouvelle alliance, de même que Moïse avait été le médiateur de l’alliance de la Loi. Le contraste entre ces deux alliances est aussi clairement établi par l’apôtre Paul, qui parle du ‘ document manuscrit consistant en décrets ’, lequel a été ôté du chemin par la mort de Jésus sur le poteau de supplice. Jésus ressuscité comme Grand Prêtre est “ serviteur public du lieu saint et de la tente véritable que Jéhovah a dressée et non pas l’homme ”. Sous la Loi, les prêtres offraient “ un service sacré dans une représentation typique et une ombre des choses célestes ”, conformément au modèle donné par Moïse. “ Mais maintenant Jésus a obtenu un service public plus excellent, de sorte qu’il est aussi le médiateur d’une alliance bien meilleure, qui a été établie légalement sur de meilleures promesses. ” L’ancienne alliance est tombée en désuétude et a été abolie en tant que code écrit qui dispense la mort. Ceux d’entre les Juifs qui ne comprennent pas cela ont, disent les Écritures, les facultés mentales émoussées ; en revanche, les croyants qui comprennent que l’Israël spirituel a été admis dans une nouvelle alliance peuvent, ‘ le visage dévoilé, refléter comme des miroirs la gloire de Jéhovah ’, étant tout à fait qualifiés pour être ses ministres. La conscience purifiée, ils sont à même d’offrir leur propre “ sacrifice de louange, c’est-à-dire le fruit de lèvres qui font une déclaration publique pour son nom ”. — Col. 2:14 ; Héb. 8:1-6, 13 ; 2 Cor. 3:6-18 ; Héb. 13:15 ; Ex. 34:27-35.
30. Que préfigurent la libération d’Israël et la glorification du nom de Jéhovah en Égypte ?
30 L’Exode magnifie le nom et la souveraineté de Jéhovah, annonçant une libération glorieuse de la nation chrétienne, l’Israël spirituel, à qui s’adressent ces paroles : “ Vous êtes ‘ une race choisie, une prêtrise royale, une nation sainte, un peuple destiné à être une propriété particulière, pour que vous annonciez les vertus ’ de celui qui vous a appelés des ténèbres à sa prodigieuse lumière. Car autrefois vous n’étiez pas un peuple, mais vous êtes maintenant le peuple de Dieu. ” La puissance que Jéhovah a démontrée en faisant sortir son Israël spirituel du monde pour magnifier son nom n’est pas moins miraculeuse que celle qu’il a exercée en faveur de son peuple dans l’Égypte antique. En laissant vivre Pharaon afin de lui montrer sa puissance et pour que son nom soit proclamé, Jéhovah annonçait une œuvre de témoignage bien plus étendue qui serait accomplie par ses témoins chrétiens. — 1 Pierre 2:9, 10 ; Rom. 9:17 ; Rév. 12:17.
31. Qu’annonce l’Exode au sujet d’un royaume et de la présence de Jéhovah ?
31 Ainsi, en nous basant sur les Écritures nous pouvons dire que la nation formée par Moïse annonçait la venue d’une nouvelle nation, placée sous l’autorité du Christ, et d’un royaume qui ne sera jamais ébranlé. Nous sommes donc encouragés à ‘ offrir à Dieu un service sacré avec crainte de Dieu et effroi ’. De même que la présence de Jéhovah était manifeste au désert par le nuage qui couvrait le tabernacle, de même, selon sa promesse, il sera éternellement présent auprès de ceux qui le craignent. “ Voyez ! La tente de Dieu est avec les humains, et il résidera avec eux, et ils seront ses peuples. Et Dieu lui-même sera avec eux. [...] Écris, parce que ces paroles sont fidèles et vraies. ” L’Exode est vraiment une partie essentielle et utile du recueil biblique. — Ex. 19:16-19—Héb. 12:18-29 ; Ex. 40:34—Rév. 21:3, 5.
[Notes]
b Étude perspicace des Écritures, vol. 1, pages 532, 535 ; Archaeology and Bible History, par J. Free, 1964, page 98.
d Exodus, par F. Cook, 1874, page 247.