RÉSURRECTION
Le mot grec anastasis signifie littéralement “ action de se lever, de se mettre debout ”. Il est employé fréquemment dans les Écritures grecques chrétiennes en rapport avec la résurrection des morts. Hoshéa 13:14, passage des Écritures hébraïques repris par l’apôtre Paul (1Co 15:54, 55), parle de l’abolition de la mort et de la neutralisation du shéol (héb. : sheʼôl ; gr. : haïdês). Plusieurs versions rendent sheʼôl par “ tombe ” ou “ fosse ”. Il est dit que les morts y vont (Gn 37:35 ; 1R 2:6 ; Ec 9:10). Comme en témoignent son emploi dans les Écritures et celui de son équivalent grec haïdês dans les Écritures grecques chrétiennes, il ne désigne pas une tombe en particulier, mais plutôt la tombe commune aux humains (Éz 32:21-32 ; Ré 20:13 ; voir HADÈS ; SHÉOL). Neutraliser le shéol signifie desserrer son étreinte sur ceux qui sont en lui, ce qui impliquerait de vider la tombe commune aux humains. Bien entendu, il faudrait pour cela une résurrection, c’est-à-dire un relèvement à partir de l’état de mort ou hors de la tombe pour ceux qui s’y trouvent.
Par Jésus Christ. Ce qui précède montre que l’enseignement de la résurrection figure dans les Écritures hébraïques. Néanmoins, il fallait que Jésus Christ ‘ répande la lumière sur la vie et l’incorruptibilité par le moyen de la bonne nouvelle ’. (2Tm 1:10.) Jésus déclara : “ Je suis le chemin, et la vérité, et la vie. Personne ne vient vers le Père sinon par moi. ” (Jn 14:6). La bonne nouvelle concernant Jésus Christ mit en lumière comment viendrait la vie éternelle, et plus que cela encore, l’incorruptibilité pour certains. L’apôtre affirme que la résurrection est une espérance certaine par l’argumentation suivante : “ Or, si Christ est prêché — qu’il a été relevé d’entre les morts, comment se fait-il que certains parmi vous disent qu’il n’y a pas de résurrection des morts ? Si vraiment il n’y a pas de résurrection des morts, Christ non plus n’a pas été relevé. Mais si Christ n’a pas été relevé, notre prédication, bien sûr, est vaine, et notre foi est vaine. Et même nous sommes trouvés de faux témoins de Dieu, parce que nous avons attesté contre Dieu qu’il a relevé le Christ, alors qu’il ne l’a pas relevé si vraiment les morts ne doivent pas être relevés. [...] De plus, si Christ n’a pas été relevé, votre foi est inutile ; vous êtes encore dans vos péchés. [...] Cependant, maintenant Christ a été relevé d’entre les morts, les prémices de ceux qui se sont endormis dans la mort. Puisqu’en effet la mort vient par un homme, la résurrection des morts vient aussi par un homme. ” — 1Co 15:12-21.
Alors qu’il se trouvait sur la terre, Christ opéra des résurrections (Lc 7:11-15 ; 8:49-56 ; Jn 11:38-44). La résurrection, et ensuite la vie éternelle, ne sont possibles que par Jésus Christ. — Jn 5:26.
Un dessein certain de Dieu. S’adressant aux Sadducéens, secte qui ne croyait pas à la résurrection, Jésus Christ montra que, dans les Écritures hébraïques, qu’ils possédaient et auxquelles ils prétendaient croire, les écrits de Moïse prouvent qu’il y a une résurrection ; Jésus expliqua qu’en se présentant comme “ le Dieu d’Abraham et le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob ” (des hommes bel et bien morts), Jéhovah considérait ces hommes comme vivants en raison de la résurrection qu’il se proposait de leur accorder en qualité de “ Dieu, non pas des morts, mais des vivants ”. Du fait de son pouvoir, Dieu “ rend la vie aux morts et [...] appelle les choses qui ne sont pas comme si elles étaient ”. Paul mentionne cela en parlant de la foi d’Abraham. — Mt 22:23, 31-33 ; Rm 4:17.
Dieu est capable de ressusciter les morts. Pour Celui qui a la faculté et le pouvoir de créer l’homme à son image, avec un corps parfait et la capacité d’exprimer pleinement les merveilleuses caractéristiques implantées dans la personnalité humaine, la résurrection d’un humain ne devrait pas poser de problème insurmontable. Si les scientifiques peuvent utiliser les principes physiques que Dieu a établis pour conserver et restituer une scène visible et audible par le moyen d’une bande vidéo, il va de soi que le Grand Souverain de l’univers et Créateur n’a aucun mal à ressusciter une personne en imprimant la même personnalité à un corps nouvellement créé. Quand il annonça que Sara retrouverait à un âge avancé la vitalité nécessaire pour donner naissance à un enfant, l’ange dit : “ Y a-t-il quelque chose qui soit trop extraordinaire pour Jéhovah ? ” — Gn 18:14 ; Jr 32:17, 27.
Comment la résurrection devint nécessaire. Au départ, il n’y avait pas besoin de résurrection. Ce n’était pas un aspect du dessein originel de Dieu concernant l’humanité, parce que la mort n’était pour les humains une chose ni naturelle ni prévue. Au contraire, Dieu indiqua que la terre était destinée à se remplir d’humains vivants, et non pas d’une espèce mortelle qui dégénérait. Son œuvre était parfaite, donc sans défaut, sans imperfection et sans maladie (Dt 32:4). Jéhovah bénit le premier couple humain, lui demandant de se multiplier et de remplir la terre (Gn 1:28). Cette bénédiction n’incluait certainement pas la maladie et la mort ; Dieu ne fixa pas à l’homme une espérance de vie limitée, mais il dit à Adam que c’était la désobéissance qui causerait la mort. Cela implique qu’autrement l’homme aurait vécu éternellement. La désobéissance entraînerait la défaveur de Dieu et la suppression de sa bénédiction, ce qui apporterait une malédiction. — Gn 2:17 ; 3:17-19.
Par conséquent, la mort fut introduite dans la race humaine par la transgression d’Adam (Rm 5:12). En raison de l’état de péché de leur père et de l’imperfection qui en résultait, les descendants d’Adam ne purent hériter de lui la vie éternelle ; de fait, ils n’avaient pas même l’espérance de vivre éternellement. Jésus déclara : “ Un arbre pourri [ne peut] produire de beaux fruits. ” (Mt 7:17, 18 ; Jb 14:1, 2). La résurrection fut introduite, ou ajoutée, pour remédier à ce handicap à l’intention de ceux des enfants d’Adam qui désireraient obéir à Dieu.
Le but de la résurrection. La résurrection ne montre pas seulement le pouvoir et la sagesse illimités de Jéhovah, mais elle montre aussi son amour et sa miséricorde, et elle le fait apparaître comme Celui qui garde en vie ceux qui le servent (1S 2:6). Ayant le pouvoir de ressusciter, Jéhovah peut aller jusqu’à montrer que ses serviteurs lui seront fidèles jusqu’à la mort. Il est ainsi à même de répondre à cette accusation de Satan : “ Peau pour peau, et tout ce qu’un homme a, il le donnera pour son âme. ” (Jb 2:4). Jéhovah peut laisser Satan recourir à des actes extrêmes, voire tuer certains humains dans une vaine tentative de confirmation de ses accusations mensongères (Mt 24:9 ; Ré 2:10 ; 6:11). Le fait que les serviteurs de Jéhovah sont disposés à donner jusqu’à leur vie à son service atteste qu’ils le servent non pas en raison de considérations égoïstes, mais par amour (Ré 12:11). Cela prouve également qu’ils reconnaissent en lui le Tout-Puissant, le Souverain de l’univers et le Dieu d’amour qui est capable de les ressusciter. Cela démontre qu’ils vouent à Jéhovah un attachement exclusif en raison de ses qualités merveilleuses, et non pour quelque motivation matérielle égoïste (voir quelques-unes des expressions de ses serviteurs en Rm 11:33-36 ; Ré 4:11 ; 7:12). La résurrection est aussi un moyen par lequel Jéhovah fait s’accomplir son dessein concernant la terre, tel qu’il avait été présenté à Adam. — Gn 1:28.
Indispensable pour le bonheur des humains. La résurrection des morts, faveur imméritée de la part de Dieu, est indispensable pour le bonheur des hommes et pour la réparation de tous les dommages, de toutes les souffrances et de toute l’oppression dont le genre humain a été affligé jusqu’à ce jour. Ces choses sont sur l’homme autant de conséquences de l’imperfection et de la maladie, des guerres, des meurtres et des atrocités qui ont été le fait d’humains méchants, à l’instigation de Satan le Diable. L’homme ne peut être réellement heureux s’il ne croit pas à une résurrection. L’apôtre Paul exprima ce sentiment en ces termes : “ Si c’est dans cette vie seulement que nous avons espéré en Christ, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes. ” — 1Co 15:19.
À quand remonte l’espérance de la résurrection ? Après qu’Adam eut péché et se fut attiré la mort, et ainsi l’eut fait apparaître pour ses descendants futurs, Dieu dit, s’adressant au serpent : “ Je mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre ta semence et sa semence. Il te meurtrira à la tête et tu le meurtriras au talon. ” — Gn 3:15.
Celui qui causa la mort doit être ôté. Jésus dit aux pratiquants du judaïsme qui s’opposaient à lui : “ Vous venez, vous, de votre père le Diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. Celui-là a été un homicide lorsqu’il a commencé, et il n’a pas tenu bon dans la vérité, parce que la vérité n’est pas en lui. ” (Jn 8:44). Ces paroles attestent que c’est le Diable qui parla en se servant du serpent, et qu’il fut un homicide dès qu’il commença à mentir et à calomnier. Dans la vision que Christ donna plus tard à Jean, il révéla que Satan le Diable est aussi appelé “ le serpent originel ”. (Ré 12:9.) Satan commença à avoir de l’emprise sur les humains, à acquérir de l’influence sur les enfants d’Adam, en incitant leur père, Adam, à se rebeller contre Dieu. Ainsi, dans la première prophétie, celle de Genèse 3:15, Jéhovah donna l’espérance que ce Serpent serait écarté (voir Rm 16:20). Non seulement Satan devait être écrasé à la tête, mais toutes ses œuvres devaient être détruites, ou défaites (1Jn 3:8, MN ; Md). Pour que cette prophétie se réalise, il faudrait nécessairement que soit défaite la mort introduite par Adam, ce qui inclurait de ramener par une résurrection les descendants d’Adam qui vont dans le shéol (hadès) à cause de son péché, dont ils ont hérité les conséquences. — 1Co 15:26.
L’espérance de la liberté suppose la résurrection. L’apôtre Paul décrit la situation que Dieu laissa s’installer après que l’homme fut tombé dans le péché et l’objectif ultime qu’Il poursuivait : “ Car la création a été soumise à la futilité [tous naissant dans le péché et avec la perspective de la mort], non de son propre gré [les enfants d’Adam vinrent au monde dans cette situation, néanmoins sans avoir pu eux-mêmes intervenir dans le geste d’Adam et sans avoir eu le choix], mais à cause de celui [Dieu, dans sa sagesse,] qui l’a soumise, en raison de l’espérance que la création elle aussi sera libérée de l’esclavage de la corruption et aura la liberté glorieuse des enfants de Dieu. ” (Rm 8:20, 21 ; Ps 51:5). Pour bénéficier de la réalisation de cette espérance de liberté glorieuse, les morts auraient besoin d’une résurrection ; il faudrait qu’ils soient affranchis de la mort et de la tombe. Ainsi, en promettant la venue de la “ semence ” qui écraserait la tête du serpent, Dieu donna aux hommes une espérance merveilleuse. — Voir SEMENCE.
Le fondement de la foi d’Abraham. Le récit biblique atteste que lorsqu’Abraham tenta d’offrir son fils Isaac en sacrifice il était convaincu que Dieu était capable et avait pour dessein de relever les morts. Comme l’explique Hébreux 11:17-19, il reçut bel et bien Isaac d’entre les morts “ en manière d’exemple ”. (Gn 22:1-3, 10-13.) Dieu avait promis une “ semence ”, et c’est ce qui servait de fondement à la foi d’Abraham en une résurrection (Gn 3:15). De plus, Sara et lui-même avaient déjà vécu quelque chose de comparable à une résurrection quand Dieu avait ranimé leurs facultés procréatrices (Gn 18:9-11 ; 21:1, 2, 12 ; Rm 4:19-21). Job exprima une foi semblable lorsqu’il dit, alors qu’il souffrait intensément: “ Ah ! si tu me cachais dans le shéol, [...] si tu me fixais un délai, pour te souvenir de moi ! Si un homme robuste meurt, peut-il revivre ? [...] Tu appelleras, et moi je te répondrai. Tu languiras après l’œuvre de tes mains. ” — Jb 14:13-15.
Les résurrections avant que la rançon ne soit donnée. Des résurrections furent opérées par les prophètes Éliya et Élisha, ou par leur moyen (1R 17:17-24 ; 2R 4:32-37 ; 13:20, 21). Toutefois, les personnes ressuscitées moururent de nouveau, comme moururent aussi celles ressuscitées par Jésus lorsqu’il était sur la terre ou par les apôtres. Cela révèle que la résurrection ne donne pas systématiquement accès à la vie éternelle.
Ayant été ressuscité par son ami Jésus, Lazare était probablement en vie à la Pentecôte 33 de n. è., lorsque l’esprit saint fut répandu et que les premiers à avoir l’appel céleste (Hé 3:1) furent oints et engendrés de l’esprit (Ac 2:1-4, 33, 38). La résurrection de Lazare fut similaire à celles opérées par Éliya et Élisha. Mais elle offrit probablement à Lazare la possibilité de bénéficier d’une résurrection semblable à celle de Christ, possibilité qu’il n’aurait pas eue autrement. Quel remarquable geste d’amour de la part de Jésus ! — Jn 11:38-44.
“ Une meilleure résurrection. ” Paul écrivit à propos de fidèles des temps reculés : “ Des femmes ont reçu leurs morts par une résurrection ; mais d’autres hommes ont été torturés parce qu’ils n’acceptaient pas de libération par quelque rançon, afin de parvenir à une meilleure résurrection. ” (Hé 11:35). Ces hommes manifestèrent leur foi en l’espoir de la résurrection, sachant que leur vie à l’époque n’était pas ce qui avait le plus d’importance. La résurrection dont eux et d’autres bénéficieront par l’intermédiaire de Christ n’aurait lieu qu’après qu’il serait ressuscité et aurait paru dans le ciel devant son Père, muni de la valeur de son sacrifice rédempteur. C’est à ce moment-là qu’il racheta le droit à la vie du genre humain, devenant le “ Père éternel ” potentiel (Hé 9:11, 12, 24 ; Is 9:6). Il est “ un esprit donnant la vie ”. (1Co 15:45.) Il a “ les clés de la mort et de l’hadès [shéol] ”. (Ré 1:18.) Ayant désormais le pouvoir de donner la vie éternelle, il accomplit, au moment décidé par Dieu, “ une meilleure résurrection ”, puisque ceux qui en bénéficient peuvent vivre éternellement ; aucun d’eux ne doit inévitablement de nouveau mourir. S’ils obéissent, ils continueront à vivre.
La résurrection céleste. Jésus Christ est appelé “ le premier-né d’entre les morts ”. (Col 1:18.) Il fut le premier à être ressuscité en vue de la vie éternelle. Par ailleurs, sa résurrection se fit “ dans l’esprit ”, pour la vie céleste (1P 3:18). De plus, il accéda à une forme de vie plus élevée et à une position supérieure à celle qu’il possédait dans les cieux avant de venir sur la terre. Il reçut l’immortalité et l’incorruptibilité, que ne peut avoir aucune créature de chair, et fut rendu “ plus haut que les cieux ”, le plus grand après Jéhovah Dieu dans l’univers (Hé 7:26 ; 1Tm 6:14-16 ; Ph 2:9-11 ; Ac 2:34 ; 1Co 15:27). C’est Jéhovah Dieu lui-même qui le ressuscita. — Ac 3:15 ; 5:30 ; Rm 4:24 ; 10:9.
Toutefois, à compter de sa résurrection, durant une période de 40 jours Jésus apparut à ses disciples en diverses occasions dans différents corps de chair, tout comme des anges étaient apparus à des hommes des temps anciens. À l’instar de ces anges, il avait le pouvoir de former et de désintégrer à volonté ces corps de chair dans le but de prouver de manière visible qu’il était ressuscité (Mt 28:8-10, 16-20 ; Lc 24:13-32, 36-43 ; Jn 20:14-29 ; Gn 18:1, 2 ; 19:1 ; Jos 5:13-15 ; Jg 6:11, 12 ; 13:3, 13). Ses nombreuses apparitions, notamment lorsqu’il se manifesta un jour à plus de 500 personnes, témoignèrent puissamment de la réalité de sa résurrection (1Co 15:3-8). Sa résurrection, si solidement attestée, procure “ à tous les hommes une garantie ” de la venue certaine d’un jour de règlement de comptes ou de jugement. — Ac 17:31.
La résurrection des “ frères ” de Christ. Ceux qui sont “ appelés, et choisis, et fidèles ”, ceux qui suivent fidèlement les traces de Christ, ses “ frères ”, qui sont spirituellement engendrés comme “ enfants de Dieu ”, possèdent la promesse d’une résurrection semblable à celle de Christ (Ré 17:14 ; Rm 6:5 ; 8:15, 16 ; Hé 2:11). L’apôtre Pierre écrit à ses frères chrétiens : “ Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, car selon sa grande miséricorde il nous a donné une nouvelle naissance pour une espérance vivante grâce à la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts, pour un héritage qui ne peut se corrompre, ni se souiller, ni se flétrir. Il est tenu en réserve dans les cieux pour vous. ” — 1P 1:3, 4.
Pierre parle aussi de l’espérance que ces frères possèdent comme de “ précieuses et très grandes promesses ”, afin, ajoute-t-il, “ que grâce à celles-ci vous puissiez devenir participants à la nature divine ”. (2P 1:4.) Ces chrétiens doivent subir un changement de nature, renoncer à la nature humaine pour obtenir la nature “ divine ”, et ainsi avoir part à la gloire de Christ. Il leur faut mourir d’une mort semblable à celle de Christ, en demeurant intègres et en renonçant à jamais à la vie humaine, et ensuite ils reçoivent par une résurrection un corps immortel, incorruptible, semblable à celui de Christ (Rm 6:3-5 ; 1Co 15:50-57 ; 2Co 5:1-3). L’apôtre Paul explique que ce n’est pas le corps qui est ressuscité, mais compare plutôt ce phénomène à la germination d’une graine plantée, dans le sens que “ Dieu lui donne un corps comme il l’a voulu ”. (1Co 15:35-40.) C’est l’âme, la personne, qui est ressuscitée, avec un corps adapté au milieu dans lequel Dieu la ressuscite.
Jésus Christ, pour sa part, renonça à sa vie humaine afin qu’elle soit un sacrifice rédempteur pour les humains. Le rédacteur divinement inspiré de la lettre aux Hébreux lui applique le Psaume 40, qui présente Jésus disant, quand il entra “ dans le monde ” en tant que Messie de Dieu : “ Sacrifice et offrande, tu n’en as pas voulu, mais tu m’as préparé un corps. ” (Hé 10:5). Jésus déclara en personne : “ Vraiment, le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde. ” (Jn 6:51). Il s’ensuit que Christ ne pouvait pas récupérer son corps à la résurrection, ce qui aurait été reprendre le sacrifice qu’il avait offert à Dieu en faveur des hommes. Par ailleurs, Christ ne devait plus résider sur la terre. ‘ Chez lui ’, ce serait désormais dans les cieux avec son Père, qui n’est pas chair, mais esprit (Jn 14:3 ; 4:24). En conséquence, Jésus Christ reçut un glorieux corps immortel et incorruptible, car “ il est le reflet de sa gloire [celle de Jéhovah] et la représentation exacte de son être même, et il soutient toutes choses par la parole de sa puissance ; et après avoir fait une purification pour nos péchés, il s’est assis à la droite de la Majesté dans les hauteurs. Ainsi il est devenu meilleur que les anges [eux-mêmes de puissants esprits], dans la mesure où il a hérité d’un nom plus excellent que le leur ”. — Hé 1:3, 4 ; 10:12, 13.
Les frères fidèles de Christ, qui le rejoignent dans les cieux, renoncent à la vie humaine. L’apôtre Paul montre qu’ils doivent recevoir de nouveaux corps, remodelés, ou transformés, en vue de leur nouveau milieu : “ Quant à nous, notre droit de cité se trouve dans les cieux, d’où nous attendons aussi avec impatience un sauveur, le Seigneur Jésus Christ, qui transformera notre corps humilié pour qu’il soit rendu conforme à son corps glorieux selon l’opération du pouvoir qu’il a, même de se soumettre toutes choses. ” — Ph 3:20, 21.
L’époque de la résurrection céleste. La résurrection céleste des cohéritiers de Christ commence après que Jésus Christ revient dans la gloire céleste, pour s’occuper d’abord de ses frères spirituels. Christ lui-même est appelé “ les prémices de ceux qui se sont endormis dans la mort ”. Paul dit ensuite que chacun sera ressuscité à son rang propre : “ Christ les prémices, ensuite ceux qui appartiennent au Christ durant sa présence. ” (1Co 15:20, 23). Ces chrétiens, qui forment “ la maison de Dieu ”, sont soumis au jugement au cours de leur vie chrétienne, les premiers du nombre ayant commencé à la Pentecôte (1P 4:17). Ils sont “ une sorte de [littéralement : “ quelques ”] prémices ”. (Jc 1:18, Int ; Ré 14:4.) Jésus Christ peut être comparé aux prémices de l’orge que les Israélites offraient le 16 Nisan (“ Christ les prémices ”), et ses frères spirituels, en tant que “ prémices ” (“ une sorte de prémices ”), peuvent être comparés aux prémices du blé offertes le jour de la Pentecôte, le 50e jour à compter du 16 Nisan. — Lv 23:4-12, 15-20.
Ces fidèles chrétiens oints ont été soumis au jugement, de sorte qu’au retour de Christ c’est le moment de leur donner leur récompense, selon ce qu’il promit à ses 11 apôtres fidèles le soir qui précéda sa mort : “ Je m’en vais pour vous préparer une place. De plus, [...] je viens de nouveau et je vous accueillerai chez moi, pour que là où je suis, vous aussi vous soyez. ” — Jn 14:2, 3 ; Lc 19:12-23 ; voir aussi 2Tm 4:1, 8 ; Ré 11:17, 18.
“ Le mariage de l’Agneau. ” Ces chrétiens sont collectivement présentés comme son “ épouse ” (future) (Ré 21:9) ; ils lui sont promis en mariage, et ils doivent être ressuscités dans les cieux afin de prendre part au “ mariage de l’Agneau ”. (2Co 11:2 ; Ré 19:7, 8.) L’apôtre Paul attendait avec impatience sa résurrection céleste (2Tm 4:8). Au moment où a lieu la “ présence ” de Christ, un certain nombre de ses frères spirituels sont encore vivants sur la terre, “ invités au repas du mariage de l’Agneau ”, mais il s’occupe d’abord de ceux d’entre eux qui sont morts en les ressuscitant (Ré 19:9). C’est ce qui est expliqué en 1 Thessaloniciens 4:15, 16 : “ Car voici ce que nous vous disons par la parole de Jéhovah : que nous les vivants qui survivons jusqu’à la présence du Seigneur, nous ne précéderons en rien ceux qui se sont endormis dans la mort ; parce que le Seigneur lui-même descendra du ciel avec un cri de commandement, avec une voix d’archange et avec la trompette de Dieu, et ceux qui sont morts en union avec Christ ressusciteront d’abord. ”
Paul ajoute : “ Ensuite nous les vivants qui survivons, nous serons, ensemble avec eux, emportés dans des nuages à la rencontre du Seigneur dans les airs ; et de cette façon nous serons toujours avec le Seigneur. ” (1Th 4:17). Ainsi, au moment où, par leur mort, ils achèvent fidèlement le cours de leur vie terrestre, le reste des invités au “ repas du mariage de l’Agneau ” sont immédiatement ressuscités pour rejoindre au ciel les autres membres de la classe de l’épouse. Ils ne ‘ s’endorment pas dans la mort ’, autrement dit ils n’attendent pas dans un long sommeil, comme le firent les apôtres, mais, à leur mort, ils sont “ changés, en un instant, en un clin d’œil, durant la dernière trompette. Car la trompette sonnera, et les morts seront relevés incorruptibles, et nous serons changés ”. (1Co 15:51, 52.) “ Le mariage de l’Agneau ” n’a donc sans doute pas lieu avant que soit exécuté le jugement sur “ Babylone la Grande ”. (Ré 18.) Après avoir décrit la destruction de cette “ grande prostituée ”, Révélation 19:7 dit : “ Réjouissons-nous et soyons transportés de joie, et rendons-lui la gloire, parce que le mariage de l’Agneau est arrivé et sa femme s’est préparée. ” Lorsque les 144 000 sont finalement tous approuvés et “ scellés ” comme étant fidèles et sont ressuscités dans les cieux, le mariage peut avoir lieu.
La première résurrection. En Révélation 20:5, 6, la résurrection de ceux qui régneront avec Christ est qualifiée de “ première résurrection ”. L’apôtre Paul appelle aussi cette première résurrection la “ résurrection d’entre les morts qui aura lieu de bonne heure [mot à mot : “ la hors-résurrection la hors de (les) morts ”] ”. (Ph 3:11, MN, Int.) À propos de l’expression qu’emploie Paul ici, Word Pictures in the New Testament, par A. Robertson (1931, vol. IV, p. 454), déclare : “ Apparemment, Paul ne pense ici qu’à la résurrection des croyants d’entre les morts, d’où le redoublement de éx [“ hors ”] (tên éxanastasin tên ék nékrôn). Par ces mots, Paul ne rejette pas l’idée d’une résurrection générale, mais il met l’accent sur celle des croyants. ” Dans ses Commentaries (1865, vol. II, p. 87), Charles Ellicott écrit à propos de Philippiens 3:11 : “ ‘ La résurrection d’entre les morts ’ ; c’est-à-dire, comme le suggère le contexte, la première résurrection (Rév. xx. 5), moment où, à la venue du Seigneur, ceux qui sont morts en Lui se lèveront en premier (1 Thessalon. iv. 16), et les vivants seront emportés dans les nuages à Sa rencontre (1 Thess. iv. 17) ; voir Luc xx. 35. Seuls les vrais croyants seront concernés par la première résurrection qui, apparemment, précédera la seconde, celle des non-croyants et des incrédules, pour ce qui est du temps [...]. Il ne saurait être question ici d’une résurrection simplement morale (Cocceius). ” L’un des sens fondamentaux du mot éxanastasis est l’action de se lever de son lit le matin ; il peut donc très bien représenter une résurrection qui a lieu tôt, appelée ailleurs “ la première résurrection ”. En anglais, J. Rotherham traduit Philippiens 3:11 comme suit : “ Si je puis, par quelque moyen, avancer jusqu’à la résurrection qui est d’entre les morts et a lieu de bonne heure. ”
La résurrection terrestre. Alors que Jésus était pendu à un poteau, un des malfaiteurs pendus à ses côtés reconnut qu’il ne méritait pas ce châtiment et lui demanda : “ Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton royaume. ” Jésus répondit : “ Vraiment, je te le dis aujourd’hui : Tu seras avec moi dans le Paradis. ” (Lc 23:42, 43). En quelque sorte, il lui disait : ‘ En ce jour sombre où rien ne porte à croire que j’aurai jamais un royaume, tu fais montre de foi. Vraiment, quand j’entrerai bel et bien dans mon royaume, je me souviendrai de toi. ’ (Voir PARADIS). Cela supposerait que ce malfaiteur ressuscite. Cet homme n’était pas un fidèle disciple de Jésus Christ. Il avait commis le mal, une infraction à la loi passible de mort (Lc 23:40, 41). Par conséquent, il ne pouvait espérer faire partie des bénéficiaires de la première résurrection. Qui plus est, il mourut 40 jours avant que Jésus ne monte au ciel, donc avant la Pentecôte, qui eut lieu 10 jours après cette ascension et fut le moment où Dieu oignit par l’intermédiaire de Jésus les premiers de ceux qui recevraient la résurrection céleste. — Ac 1:3 ; 2:1-4, 33.
Selon Jésus, ce malfaiteur serait dans le Paradis. Ce mot désigne “ un parc ou un lieu de plaisance ”. En Genèse 2:8, la Septante rend le mot hébreu pour “ jardin ” (gan) par le grec paradéïsos. Le paradis où sera le malfaiteur ne peut pas être “ le paradis de Dieu ” promis “ au vainqueur ” en Révélation 2:7, car cet homme n’a pas vaincu le monde avec Jésus Christ (Jn 16:33). Par conséquent, le malfaiteur ne serait pas dans le Royaume céleste en tant que membre (Lc 22:28-30), mais il deviendrait un sujet du Royaume au temps où ceux de “ la première résurrection ” seront assis sur des trônes, en qualité de rois de Dieu et de Christ, et régneront avec Christ pendant mille ans. — Ré 20:4, 6.
‘ Les justes et les injustes. ’ Devant un groupe de Juifs qui eux aussi nourrissaient l’espérance d’une résurrection, l’apôtre Paul dit “ qu’il va y avoir une résurrection tant des justes que des injustes ”. — Ac 24:15.
La Bible montre clairement qui sont les “ justes ”. Pour commencer, ceux qui doivent bénéficier d’une résurrection céleste sont déclarés justes. — Rm 8:28-30.
La Bible qualifie aussi de justes des hommes de foi des temps anciens comme Abraham (Gn 15:6 ; Jc 2:21). Beaucoup de ces hommes sont mentionnés en Hébreux chapitre 11, et le rédacteur dit à leur sujet : “ Et pourtant tous ceux-là, bien qu’il leur ait été rendu témoignage grâce à leur foi, n’ont pas obtenu l’accomplissement de la promesse, car Dieu prévoyait pour nous [les chrétiens oints, engendrés de l’esprit, comme Paul] quelque chose de meilleur, afin qu’ils ne soient pas rendus parfaits en dehors de nous. ” (Hé 11:39, 40). Ainsi, ils seront rendus parfaits après ceux qui ont part à “ la première résurrection ”.
Il y a également la “ grande foule ” mentionnée en Révélation chapitre 7, dont les membres ne font pas partie des 144 000 “ scellés ”, et qui par conséquent n’ont pas “ le gage ” de l’esprit selon lequel ils sont engendrés de l’esprit (Ép 1:13, 14 ; 2Co 5:5). Ils sont évoqués comme venant “ de la grande tribulation ” en ce sens qu’ils y survivent ; cela semble situer le rassemblement de ce groupe dans les derniers jours, peu avant cette tribulation. Ils sont justes par le moyen de la foi, étant revêtus de robes blanches lavées dans le sang de l’Agneau (Ré 7:1, 9-17). Collectivement, ils n’auront pas besoin d’être ressuscités, mais les fidèles appartenant à ce groupe qui meurent avant la grande tribulation seront ressuscités au moment fixé par Dieu.
En outre, il y a de nombreuses personnes “ injustes ” ensevelies dans le shéol (hadès), la tombe commune aux humains, ou dans “ la mer ”, tombe de ceux qui sont engloutis dans les flots. Le jugement de ces personnes ainsi que des “ justes ” ressuscités sur la terre est décrit en Révélation 20:12, 13 : “ Et j’ai vu les morts, les grands et les petits, qui se tenaient debout devant le trône, et on a ouvert des rouleaux. Mais on a ouvert un autre rouleau ; c’est le rouleau de vie. Et les morts ont été jugés d’après les choses qui étaient écrites dans les rouleaux, selon leurs actions. Et la mer a rendu les morts qui s’y trouvaient, et la mort et l’hadès ont rendu les morts qui s’y trouvaient, et ils ont été jugés chacun individuellement selon leurs actions. ”
Époque de la résurrection terrestre. On note que dans la Bible ce jugement est placé dans le récit des événements qui se dérouleront durant le Règne millénaire de Christ et des rois-prêtres associés à lui. Ceux-ci, dit l’apôtre Paul, “ jugeront le monde ”. (1Co 6:2.) “ Les grands et les petits ”, des personnes de toutes conditions sociales, seront là pour être jugés avec impartialité. Ils seront ‘ jugés d’après les choses qui auront été écrites dans les rouleaux ’ qu’on ouvrira alors. Cela ne peut pas désigner le récit de leur vie passée, ni un ensemble de règles qui les jugeraient en fonction de leur vie passée. En effet, puisque “ le salaire que paie le péché, c’est la mort ”, ces personnes ont reçu par leur mort le salaire de leur péché dans le passé (Rm 6:7, 23). Elles seront à ce moment-là ressuscitées afin de pouvoir montrer leur disposition envers Dieu et montrer si elles souhaitent se saisir du sacrifice rédempteur de Jésus Christ offert pour tous (Mt 20:28 ; Jn 3:16). Bien que leurs péchés passés ne leur soient pas comptés, elles auront besoin de la rançon pour être amenées à la perfection. Elles devront renouveler leur intelligence marquée par leur ancien mode de vie et de pensée, et cela en harmonie avec la volonté divine et les lois concernant la terre et sa population. Ainsi, “ les rouleaux ” présenteront sans doute la volonté et la loi de Dieu les concernant durant ce Jour du Jugement, et c’est selon leur foi et leur obéissance à ces choses qu’elles seront jugées et auront leurs noms écrits de manière indélébile, enfin, dans “ le rouleau de vie ”.
Résurrection pour la vie et pour le jugement. Jésus fit aux humains cette promesse réconfortante : “ L’heure vient, et c’est maintenant, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui auront été attentifs vivront. [...] Ne vous étonnez pas de cela, parce que l’heure vient où tous ceux qui sont dans les tombes de souvenir entendront sa voix et sortiront, ceux qui ont fait des choses bonnes, pour une résurrection de vie, ceux qui ont pratiqué des choses viles, pour une résurrection de jugement. ” — Jn 5:25-29.
Un jugement de condamnation. Dans ces paroles de Jésus, le mot “ jugement ” traduit le grec krisis. Selon J. Parkhurst, les sens de ce mot dans les Écritures grecques chrétiennes sont les suivants : “ I. Jugement. [...] II. Jugement, justice. Mat. xxiii. 23. Voir xii. 20. [...] III. Jugement de condamnation, condamnation, damnation. Marc iii. 29. Jean v. 24, 29. [...] IV. La cause ou le motif de la condamnation ou du châtiment. Jean iii. 19. V. Un tribunal particulier chez les Juifs, [...] Mat. v. 21, 22. ” — A Greek and English Lexicon to the New Testament, Londres, 1845, p. 342.
Si, en parlant du jugement, Jésus avait pensé à un procès dont l’issue pouvait être la vie, alors cette résurrection ne présenterait pas de contraste avec la “ résurrection de vie ”. Par conséquent, le contexte indique que par “ jugement ” Jésus entendait un jugement de condamnation.
“ Les morts ” qui entendirent Jésus parler sur la terre. En étudiant les paroles de Jésus, on note que, lorsqu’il parla, certains d’entre “ les morts ” entendaient sa voix. Pierre employa une expression analogue quand il dit : “ En fait, c’est pour cela que la bonne nouvelle a aussi été annoncée aux morts, afin qu’ils puissent être jugés quant à la chair du point de vue des hommes, mais qu’ils puissent vivre quant à l’esprit du point de vue de Dieu. ” (1P 4:6). Il en était ainsi parce que ceux qui entendaient Christ étaient ‘ morts dans leurs fautes et leurs péchés ’ avant d’avoir entendu, mais qu’ils commenceraient à ‘ vivre ’, spirituellement parlant, en raison de leur foi en la bonne nouvelle. — Ép 2:1 ; voir aussi Mt 8:22 ; 1Tm 5:6.
Jean 5:29 parle de la fin de la période de jugement. Mais il est un point très important, qui permet de situer le moment visé par les paroles de Jésus concernant la ‘ résurrection de vie et la résurrection de jugement ’. Il s’agit de son commentaire précédent dans le même contexte au sujet de ceux qui vivaient à l’époque et étaient spirituellement morts (explication sous l’intertitre ‘ Passer de la mort à la vie ’) ; le voici : “ L’heure vient, et c’est maintenant, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui auront été attentifs [littéralement, mot pour mot : “ les (ceux) ayant entendu ”] vivront. ” (Jn 5:25, Int). Cela indique que Jésus ne parlait pas simplement de ceux qui entendraient de leurs oreilles sa voix, mais plutôt de ceux “ ayant entendu ”, c’est-à-dire ceux qui après avoir entendu accepteraient pour vrai ce qu’ils entendaient. La Bible emploie très souvent les termes “ entendre ” et “ écouter ” au sens d’“ être attentif ” ou d’“ obéir ”. (Voir OBÉISSANCE.) Ce sont donc ceux qui s’avèrent obéissants qui vivront (voir l’emploi du même terme grec [akouô], “ entendre ou écouter ”, en Jn 6:60 ; 8:43, 47 ; 10:3, 27). Ils sont jugés, non sur ce qu’ils ont fait avant d’entendre sa voix, mais sur ce qu’ils font après l’avoir entendue.
Donc, Jésus se plaçait sans doute de manière analogue dans le temps quand il parla de “ ceux qui ont fait des choses bonnes ” et de “ ceux qui ont pratiqué des choses viles ” ; il se plaçait à un certain moment à la fin de la période de jugement, et se figurait regardant rétrospectivement les actions des ressuscités après qu’ils auraient eu l’occasion d’obéir ou de désobéir aux “ choses écrites dans les rouleaux ”. Ce n’est qu’à la fin de la période du jugement que deviendraient manifestes qui a fait le bien et qui a fait le mal. Pour “ ceux qui ont fait des choses bonnes ” (selon les ‘ choses écrites dans les rouleaux ’), l’issue serait la vie en récompense ; pour “ ceux qui ont pratiqué des choses viles ”, ce serait un jugement de condamnation. La résurrection s’avérerait soit une résurrection pour la vie, soit une résurrection pour la condamnation.
Cette façon de présenter les choses du point de vue de leur issue, ou d’en parler comme si elles étaient déjà accomplies, en les envisageant sous un angle rétrospectif, est courante dans la Bible. Dieu n’est-il pas “ Celui qui dès le commencement révèle la conclusion, et dès les temps anciens les choses qui n’ont pas été faites ” ? (Is 46:10.) Jude fait la même chose lorsqu’il parle d’hommes corrompus qui se sont glissés dans la congrégation, disant à leur propos : “ Tant pis pour eux, parce qu’ils sont allés dans le chemin de Caïn, ils se sont jetés pour un salaire dans l’égarement de Balaam, ils ont péri [littéralement : “ se sont détruits eux-mêmes ”] dans les propos séditieux de Qorah ! ” (Jude 11). Certaines prophéties sont écrites dans un langage similaire. — Voir Is 40:1, 2 ; 46:1 ; Jr 48:1-4.
Il s’ensuit que l’angle de vue adopté en Jean 5:29 n’est pas le même qu’en Actes 24:15, où Paul parle de la résurrection “ tant des justes que des injustes ”. Paul pense manifestement à ceux qui ont eu une condition de justes ou d’injustes devant Dieu pendant la vie présente, et qui seront ressuscités. Il s’agit de “ ceux qui sont dans les tombes de souvenir ”. (Jn 5:28 ; voir TOMBE DE SOUVENIR.) En Jean 5:29, Jésus considère ces personnes après qu’elles sont sorties des tombes de souvenir et après que, au cours du règne de Jésus Christ et des rois et prêtres associés à lui, elles se sont montrées soit obéissantes, avec pour récompense la “ vie ” éternelle, soit désobéissantes, méritant le “ jugement [la condamnation] ” de Dieu.
L’âme revient du shéol. David, roi d’Israël, écrivit : “ Je n’ai cessé de voir devant moi le Seigneur ; car il se tient à ma droite, pour que je ne sois pas ébranlé. [...] et ma chair se reposera dans l’espérance : parce que vous ne laisserez pas mon âme aux enfers [dans le shéol] ; vous ne permettrez pas que votre Saint voie la corruption. ” (Ps 15:8-10, LXX [Giguet] [16:8-11, MN]). Le jour de la Pentecôte, en 33 de n. è., l’apôtre Pierre fit l’application de ce psaume à Jésus Christ quand il exposa aux Juifs la vérité relative à la résurrection de Christ (Ac 2:25-31). Les Écritures, tant hébraïques que grecques, montrent ainsi que c’est l’“ âme ” de Jésus Christ qui fut ressuscitée. Jésus Christ fut ‘ mis à mort dans la chair, mais rendu à la vie dans l’esprit ’. (1P 3:18.) “ La chair et le sang ne peuvent hériter du royaume de Dieu ”, dit l’apôtre Paul (1Co 15:50). Cela écarte sans doute également la chair et les os. La chair et les os n’ont pas de vie s’ils n’ont pas de sang, car le sang contient l’“ âme ”, c’est-à-dire est la chose indispensable à la vie de la créature de chair. — Gn 9:4.
Au vu de l’ensemble des Écritures, il est manifeste qu’il n’y a pas d’“ âme immatérielle ” séparée et distincte du corps. L’âme meurt quand le corps meurt. Même à propos de Jésus Christ il est écrit qu’il ‘ répandit son âme dans la mort ’. Son âme alla dans le shéol. Il n’eut durant cette période aucune existence en tant qu’âme ou personne (Is 53:12 ; Ac 2:27 ; voir aussi Éz 18:4 ; ÂME). Par conséquent, lors de la résurrection il n’y a pas réunion de l’âme et du corps. Cependant, qu’il soit spirituel ou terrestre, l’individu doit avoir un corps, ou organisme, car toutes les personnes, célestes ou terrestres, possèdent un corps. Pour être de nouveau une personne, celui qui est mort doit avoir un corps soit physique, soit spirituel. La Bible dit : “ S’il y a un corps physique, il y a aussi un corps spirituel. ” — 1Co 15:44.
Mais, à la résurrection, l’ancien corps est-il réassemblé ? Ou s’agira-t-il d’une réplique exacte, absolument identique, de ce qu’était le corps au moment de la mort ? Selon les Écritures, la réponse est non quand elles parlent de la résurrection des frères oints de Christ pour la vie dans les cieux ; on lit : “ Toutefois, quelqu’un dira : ‘ Comment les morts doivent-ils être relevés ? Oui, avec quelle sorte de corps viennent-ils ? ’ Homme déraisonnable ! Ce que tu sèmes n’est pas rendu à la vie si d’abord il ne meurt ; et quant à ce que tu sèmes, tu sèmes non pas le corps qui va naître, mais un grain nu, peut-être de blé ou de l’une quelconque des autres plantes ; mais Dieu lui donne un corps comme il l’a voulu, et à chacune des semences son propre corps. ” — 1Co 15:35-38.
Les célestes reçoivent un corps spirituel, car Dieu veut qu’ils aient un corps adapté à leur milieu céleste. Mais quel corps Jéhovah donne-t-il à ceux qu’il veut relever pour une résurrection terrestre ? Ce ne peut être le même corps, constitué exactement des mêmes atomes. Quand un homme meurt et qu’il est enterré, la décomposition reconvertit son corps en éléments chimiques qui peuvent être absorbés par la végétation. Cette végétation va peut-être servir de nourriture à d’autres personnes. Les éléments, les atomes qui composaient la personne originale, se retrouvent dispersés dans de nombreux organismes. Évidemment, à la résurrection les mêmes atomes ne peuvent être en même temps dans la personne et dans toutes les autres.
Le corps ressuscité n’est pas non plus nécessairement la réplique exacte du corps de l’individu au moment de sa mort. Si une personne a été mutilée avant sa mort, reviendra-t-elle dans le même état ? Ce n’est pas logique, car elle ne serait peut-être même pas en mesure d’entendre et de faire ‘ les choses qui sont écrites dans les rouleaux ’. (Ré 20:12.) À supposer que quelqu’un soit mort exsangue, reviendra-t-il à la vie privé de sang ? Non, car il ne pourrait vivre dans un corps terrestre (Lv 17:11, 14). Bien plutôt, Dieu lui donnera un corps comme il le veut. Puisque la volonté et le bon vouloir de Dieu sont que les ressuscités obéissent aux ‘ choses qui sont écrites dans les rouleaux ’, il faudra que ce soit un corps sain, en possession de toutes ses facultés. (Même si le corps de Lazare était déjà partiellement décomposé, Jésus le ressuscita dans un corps complet et sain [Jn 11:39].) De cette manière, il sera possible, en toute justice, que les ressuscités soient considérés comme responsables de leurs actes durant la période du jugement. Cependant, les ressuscités ne seront pas parfaits quand ils seront ramenés à la vie, car il leur faudra exercer la foi dans la rançon de Christ et bénéficier des services sacerdotaux de Christ et de sa “ prêtrise royale ”. — 1P 2:9 ; Ré 5:10 ; 20:6.
‘ Passer de la mort à la vie. ’ Jésus parla de ceux qui ‘ ont la vie éternelle ’ parce qu’ils entendent ses paroles avec foi et obéissance et croient alors le Père qui l’a envoyé. Parlant d’eux pris individuellement, il déclara : “ Il ne vient pas en jugement, mais il est passé de la mort à la vie. Oui, vraiment, je vous le dis : L’heure vient, et c’est maintenant, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui auront été attentifs vivront. ” — Jn 5:24, 25.
Ceux qui sont ‘ passés de la mort à la vie maintenant ’ ne peuvent pas être des personnes mortes au sens littéral et se trouvant dans la tombe. Au moment où Jésus parlait, tous les humains se trouvaient sous le coup de la condamnation à mort devant Dieu le Juge de tous. Ceux dont Jésus parlait étaient donc, selon toute vraisemblance, des hommes se trouvant sur la terre qui étaient morts dans un sens spirituel. C’est à ce genre de morts au sens spirituel que Jésus devait penser quand il dit à un Juif, un fils, qui voulait rentrer chez lui d’abord pour enterrer son père : “ Continue à me suivre, et laisse les morts enterrer leurs morts. ” — Mt 8:21, 22.
Ceux qui deviennent chrétiens avec une croyance authentique faisaient auparavant partie des gens de ce monde, morts au sens spirituel. L’apôtre Paul rappela ce fait à la congrégation, disant : “ C’est vous que Dieu a rendus à la vie, alors que vous étiez morts dans vos fautes et vos péchés, dans lesquels vous marchiez jadis selon le système de choses de ce monde [...]. Mais Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause de son grand amour dont il nous a aimés, nous a rendus à la vie ensemble avec le Christ, alors même que nous étions morts dans les fautes — c’est par faveur imméritée que vous avez été sauvés —, et il nous a relevés ensemble et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes en union avec Christ Jésus. ” — Ép 2:1, 2, 4-6.
Ainsi, parce qu’ils ne marchaient plus dans les fautes et les péchés contre Dieu, et en raison de leur foi en Christ, Jéhovah leva sa condamnation contre eux. Il les releva de la mort spirituelle et leur donna l’espérance de la vie éternelle (1P 4:3-6). L’apôtre Jean décrivit ce transfert de la mort dans les fautes et les péchés à la vie spirituelle en ces termes : “ Ne vous étonnez pas, frères, que le monde ait de la haine pour vous. Nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons les frères. ” — 1Jn 3:13, 14.
Une faveur imméritée de Dieu. La possibilité d’une résurrection pour les humains est assurément une faveur imméritée de Jéhovah Dieu, car il n’était pas obligé d’offrir une résurrection. Son amour pour le monde des hommes l’incita à donner son Fils unique-engendré pour que des millions, voire des milliards, d’humains morts sans l’avoir vraiment connu aient l’occasion de le connaître et de l’aimer, et pour que ceux qui l’aiment et le servent déjà nourrissent cette espérance et soient encouragés à endurer fidèlement, jusqu’à la mort s’il le faut (Jn 3:16). L’apôtre Paul consola ses frères chrétiens avec l’espérance de la résurrection. Au sujet de ses membres qui étaient morts et avaient l’espérance d’une résurrection céleste, il écrivit à la congrégation de Thessalonique : “ D’autre part, frères, nous ne voulons pas que vous soyez dans l’ignorance au sujet de ceux qui dorment dans la mort, afin que vous ne vous affligiez pas comme s’affligent aussi les autres qui n’ont pas d’espérance. Car si nous croyons que Jésus est mort et qu’il est ressuscité, de même aussi ceux qui se sont endormis dans la mort par Jésus Dieu les amènera avec lui. ” — 1Th 4:13, 14.
De même, les chrétiens ne devraient pas s’affliger comme les autres qui n’ont pas d’espérance concernant les serviteurs fidèles de Dieu qui sont morts avec l’espérance de la vie sur la terre sous le Royaume messianique de Dieu, ou concernant d’autres personnes qui n’ont pas connu Dieu. Lorsque le shéol (hadès) sera ouvert, ceux qui s’y trouvent sortiront. La Bible mentionne de nombreux humains qui y sont allés, dont, dans l’Antiquité, les peuples de l’Égypte, de l’Assyrie, de l’Élam, de Méshek, de Toubal, d’Édom et de Sidon (Éz 32:18-31). Jésus indiqua qu’à tout le moins certains habitants de Bethsaïda, de Chorazîn et de Capernaüm qui ne s’étaient pas repentis feraient partie des humains présents pour le Jour du Jugement. Même s’il devait leur être plus difficile de se repentir à cause de leur façon de penser d’avant, la possibilité leur en serait offerte. — Mt 11:20-24 ; Lc 10:11-15.
La rançon sera appliquée à tous ceux pour qui elle a été offerte. Dieu, qui démontra la grandeur et l’ampleur de son amour et de sa faveur imméritée en donnant son Fils pour que ‘ quiconque croit en lui ait la vie ’, n’allait pas restreindre l’application de la rançon à ceux qu’il choisit en vue de l’appel céleste (Jn 3:16). De fait, le sacrifice rédempteur de Jésus Christ n’aurait pas été appliqué complètement s’il s’était limité à ceux qui deviennent membres du Royaume des cieux. Il n’aurait pas accompli dans son intégralité le dessein que Dieu poursuivait par ce sacrifice, dessein selon lequel le Royaume aurait des sujets terrestres. Jésus Christ n’est pas Grand Prêtre seulement par rapport aux sous-prêtres qui sont avec lui, mais aussi en faveur du monde des humains qui vivront lorsque ses associés régneront également en qualité de rois et prêtres avec lui (Ré 20:4, 6). Jésus, “ à tous égards, a été mis à l’épreuve comme nous [ses frères spirituels], mais sans péché ”. C’est pourquoi il peut compatir aux faiblesses de ceux qui s’efforcent consciencieusement de servir Dieu ; les rois et prêtres qui lui sont associés ont été mis à l’épreuve de la même manière (Hé 4:15, 16 ; 1P 4:12, 13). Mais en faveur de qui pourraient-ils être prêtres sinon en faveur des humains, dont les ressuscités, pendant le Règne millénaire, période de jugement ?
Les serviteurs de Dieu attendent avec impatience le jour où la résurrection aura fait son œuvre. Dans la réalisation de son dessein, Dieu a fixé exactement le temps où elle aurait lieu, temps où sa sagesse et sa patience seront pleinement justifiées (Ec 3:1-8). Lui et son Fils, à la fois capables et désireux d’opérer la résurrection, la mèneront à bien en ce temps fixé.
Jéhovah se réjouit à l’avance de la résurrection. Jéhovah et son Fils doivent grandement se réjouir à l’idée de la pleine réalisation de cette opération. Jésus montra cette volonté et ce désir lorsqu’un lépreux le supplia ainsi : “ ‘ Si tu le veux, tu peux me rendre pur. ’ Alors [Jésus] fut pris de pitié, et il tendit la main et le toucha, et il lui dit : ‘ Je le veux. Deviens pur. ’ Et aussitôt la lèpre disparut de dessus lui, et il devint pur. ” Cet épisode émouvant, démontrant la bonté de cœur que Christ porte aux humains, fut relaté par trois évangélistes (Mc 1:40-42 ; Mt 8:2, 3 ; Lc 5:12, 13). Par ailleurs, concernant l’amour de Jéhovah et sa volonté de venir en aide aux humains, on se souvient des paroles du fidèle Job : “ Si un homme robuste meurt, peut-il revivre ? [...] Tu appelleras, et moi je te répondrai. Tu languiras après l’œuvre de tes mains. ” — Jb 14:14, 15.
Certains ne seront pas ressuscités. S’il est vrai que le sacrifice rédempteur de Christ fut donné en faveur des humains en général, Jésus indiqua que son application effective serait cependant limitée lorsqu’il dit : “ De même que le Fils de l’homme est venu, non pas pour être servi, mais pour servir et donner son âme comme rançon en échange de beaucoup. ” (Mt 20:28). Jéhovah Dieu est en droit de refuser une rançon proposée pour quelqu’un qu’il juge indigne. La rançon de Christ couvre les péchés que quelqu’un a parce qu’il descend du pécheur Adam, mais on peut aggraver son cas en se livrant délibérément et volontairement au péché, et on peut donc mourir pour ce péché qui ne saurait être couvert par la rançon.
Le péché contre l’esprit saint. Jésus Christ expliqua que quiconque péchait contre l’esprit saint ne serait pardonné ni dans ce système de choses-ci ni dans celui qui est à venir (Mt 12:31, 32). Une personne dont Dieu jugerait qu’elle a péché contre l’esprit saint dans ce système de choses-ci ne retirerait donc aucun avantage d’une résurrection, puisque ses péchés ne lui seraient jamais pardonnés, ce qui rendrait la résurrection inutile pour elle. Jésus prononça un jugement contre Judas Iscariote en l’appelant “ le fils de destruction ”. La rançon ne s’appliquerait donc pas à lui et, sa destruction étant d’ores et déjà une décision judiciairement établie, il ne recevrait pas de résurrection. — Jn 17:12.
S’adressant à ses adversaires, les chefs religieux Juifs, Jésus déclara : “ Comment pourrez-vous fuir le jugement de la géhenne [symbole de destruction éternelle] ? ” (Mt 23:33 ; voir GÉHENNE). Ses paroles indiquent que si ces personnes ne réagissaient pas et ne se tournaient pas vers Dieu avant leur mort, un jugement de condamnation définitif serait porté contre elles. Dans ce cas, une résurrection ne leur servirait à rien. Apparemment, ce serait aussi le cas de “ l’homme d’illégalité ”. — 2Th 2:3, 8 ; voir HOMME D’ILLÉGALITÉ.
Au sujet de ceux qui ont connu la vérité, qui ont été participants de l’esprit saint et sont ensuite tombés, Paul dit qu’ils se sont abaissés à une condition dans laquelle il est impossible “ de les faire revivre une nouvelle fois pour la repentance, parce que, pour leur part, ils attachent de nouveau le Fils de Dieu sur le poteau et l’exposent au déshonneur public ”. La rançon ne pouvait plus leur être d’aucun secours ; ils ne recevraient donc pas de résurrection. L’apôtre compara ensuite ces individus à un champ qui ne produit que des épines et des chardons, qui est par conséquent rejeté et finit par être brûlé. C’est une image de ce qui les attend : un anéantissement complet. — Hé 6:4-8.
À propos de ceux qui ‘ pratiquent le péché volontairement après avoir reçu la connaissance exacte de la vérité ’, Paul dit encore qu’“ il ne reste plus pour les péchés aucun sacrifice, mais [qu’]il y a une certaine attente terrible du jugement et [qu’]il y a une jalousie ardente qui va consumer ceux qui s’opposent ”. Il propose ensuite cet exemple : “ Si quelqu’un a repoussé la loi de Moïse, il meurt sans compassion, sur le témoignage de deux ou trois. D’une punition combien plus sévère pensez-vous que sera jugé digne l’homme qui aura piétiné le Fils de Dieu et qui aura considéré comme une chose ordinaire le sang de l’alliance par lequel il a été sanctifié, et qui aura outragé avec mépris l’esprit de la faveur imméritée ? [...] C’est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant. ” Le jugement est plus sévère dans ce sens que les individus qu’il frappe ne sont pas simplement tués et enterrés dans le shéol, comme l’étaient les transgresseurs de la Loi de Moïse. Ils vont dans la géhenne, d’où il n’y a pas de résurrection. — Hé 10:26-31.
Écrivant à ses frères, Pierre leur explique qu’ils sont, en tant que “ maison de Dieu ”, soumis à un jugement, puis il reprend Proverbes 11:31 (LXX) pour les mettre en garde contre le danger de la désobéissance. Il laisse ici entendre que leur jugement du moment pourrait aboutir à un jugement de destruction éternelle, tout comme l’a écrit Paul. — 1P 4:17, 18.
L’apôtre Paul évoque également des personnes qui “ subiront la punition judiciaire d’une destruction éternelle de devant le Seigneur et de devant la gloire de sa force, à l’époque où il viendra pour être glorifié au sujet de ses saints ”. (2Th 1:9, 10.) Celles-là n’allaient donc pas entrer vivantes dans le Règne millénaire de Christ et, puisque leur destruction est “ éternelle ”, elles ne seraient pas ressuscitées.
La résurrection durant les 1 000 ans. Les humains ignorent combien d’humains exactement ont vécu jusqu’à ce jour. Néanmoins, à supposer, à titre d’exemple, que Jéhovah ressuscite 20 milliards (20 000 000 000) de personnes, cela ne poserait pas de problème en termes d’espace vital ou de nourriture. Les terres émergées représentent actuellement environ 148 000 000 km2, soit 14 800 000 000 ha. Même si la moitié de cette surface était réservée à d’autres usages, il resterait plus d’un tiers d’hectare par personne. Quant à la capacité alimentaire de la planète, un tiers d’hectare fournira en réalité plus que suffisamment de nourriture pour une personne, surtout si, comme Dieu en a fait la démonstration avec la nation d’Israël, il y a abondance de nourriture en conséquence de la bénédiction divine. — 1R 4:20 ; Éz 34:27.
À propos des capacités de production alimentaire de la terre, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture affirme que, au prix de légères améliorations des méthodes agricoles, même dans les régions en développement la terre pourrait aisément nourrir jusqu’à neuf fois la population qu’elle est censée compter en l’an 2000 selon les spécialistes. — Land, Food and People, Rome, 1984, p. 16, 17.
Cependant, comment est-il possible de s’occuper correctement de milliards de personnes, sachant que la plupart n’ont pas connu Dieu par le passé et devront apprendre à se conformer à ses lois ? Tout d’abord, la Bible dit que le royaume du monde devient “ le royaume de notre Seigneur et de son Christ, et il [règne] à tout jamais ”. (Ré 11:15.) D’autre part, il est un principe biblique qui veut que “ lorsqu’il y aura tes jugements [ceux de Jéhovah] pour la terre, à coup sûr les habitants du sol productif apprendront la justice ”. (Is 26:9.) En temps voulu, lorsqu’il sera nécessaire que ses serviteurs en soient informés, Dieu révélera comment il prévoit de s’occuper de cette tâche. — Am 3:7.
Comment serait-il possible en l’espace de 1 000 ans de ressusciter et d’instruire les milliards de personnes actuellement dans la tombe ?
Cependant, un exemple permet de comprendre que les desseins de Jéhovah à l’égard des humains sont fort simples et faciles à mettre en œuvre. Sans vouloir prophétiser, mais simplement pour prendre un exemple, supposons que la “ grande foule ” de personnes justes qui “ viennent [vivantes] de la grande tribulation ” infligée au système de choses présent (Ré 7:9, 14) compte 6 000 000 d’individus (environ 1/1 000 de la population mondiale actuelle). Si après avoir accordé à ces personnes, disons 100 ans pour être instruites et pour ‘ soumettre ’ une partie de la terre (Gn 1:28), Dieu prévoit de ressusciter 3 % de ce chiffre, cela signifie que chaque nouvel arrivant aura pour s’occuper de lui 33 personnes formées. Un accroissement annuel de 3 % double le nombre par cumul à peu près tous les 24 ans, et le total des 20 milliards (20 000 000 000) pourra être ressuscité avant que se soient écoulés 400 ans du Règne millénaire du Christ, ce qui laissera largement le temps d’instruire et de juger les ressuscités sans troubler l’harmonie et l’ordre sur la terre. Ainsi, Dieu, dans sa toute-puissance et sa sagesse, est capable de mener son dessein à un aboutissement glorieux dans le respect total des lois et des dispositions qu’il a établies dès le départ concernant les humains, en y ajoutant cette faveur imméritée qu’est la résurrection. — Rm 11:33-36.