MOÏSE
(Tiré [c’est-à-dire sauvé de l’eau]).
“ Homme du vrai Dieu ”, conducteur de la nation d’Israël, médiateur de l’alliance de la Loi, prophète, juge, commandant, historien et écrivain (Ezr 3:2). Moïse naquit en Égypte en 1593 av. n. è. Fils d’Amram, il était petit-fils de Qehath et arrière-petit-fils de Lévi. Sa mère, Yokébed, était sœur de Qehath. Moïse avait trois ans de moins que son frère Aaron. Leur sœur Miriam était leur aînée de quelques années. — Ex 6:16, 18, 20 ; 2:7.
Première partie de sa vie : en Égypte. Moïse, un enfant “ divinement beau ”, échappa au génocide de tous les nouveau-nés hébreux de sexe masculin, consécutif au décret de Pharaon. Sa mère le tint caché pendant trois mois, puis le plaça dans une arche de papyrus parmi les roseaux au bord du Nil, où la fille de Pharaon le trouva. Grâce à l’intervention habile de sa mère et de sa sœur, Moïse fut allaité et élevé par sa mère, employée par la fille de Pharaon, qui ensuite l’adopta. Étant membre de la maisonnée de Pharaon, Moïse fut “ instruit dans toute la sagesse des Égyptiens ”, devenant “ puissant dans ses paroles et dans ses actions ” — puissant certainement pour ce qui était de ses capacités tant intellectuelles que physiques. — Ex 2:1-10 ; Ac 7:20-22.
Malgré la position de faveur qu’occupait Moïse et les possibilités qui lui furent offertes en Égypte, son cœur était avec le peuple de Dieu réduit en esclavage. De fait, il espérait que Dieu l’utiliserait pour délivrer ce peuple. Dans sa 40e année, tandis qu’il observait les fardeaux que portaient ses frères, il vit un Égyptien frapper un Hébreu. En prenant la défense de son compagnon israélite, il tua l’Égyptien et l’enterra dans le sable. C’est alors qu’il prit la plus importante décision de sa vie : “ Par la foi, Moïse, devenu grand, a refusé d’être appelé fils de la fille de Pharaon, choisissant d’être maltraité avec le peuple de Dieu plutôt que d’avoir la jouissance temporaire du péché. ” Ainsi, Moïse renonça aux honneurs et à l’aisance matérielle dont il aurait pu jouir en tant que membre de la maisonnée du puissant Pharaon. — Hé 11:24, 25.
À vrai dire, Moïse pensait que le moment était venu où il allait pouvoir délivrer les Hébreux. Mais ces derniers n’apprécièrent pas ses efforts, et il dut s’enfuir d’Égypte quand Pharaon apprit le meurtre de l’Égyptien. — Ex 2:11-15 ; Ac 7:23-29.
Quarante années en Madiân. Le voyage fut long à travers le désert jusqu’en Madiân, où Moïse chercha refuge. Là, près d’un puits, son courage et son empressement à intervenir énergiquement pour aider ceux qui subissaient une injustice furent encore mis en évidence. Quand des bergers chassèrent les sept filles de Yithro et leur troupeau, Moïse vola au secours de ces femmes et abreuva leurs bêtes. Cela lui valut d’être invité chez Yithro, qui l’embaucha comme berger. Par la suite, il épousa une des filles de cet homme, Tsippora, dont il eut deux fils, Guershom et Éliézer. — Ex 2:16-22 ; 18:2-4.
Formation en vue d’un service futur. Bien que Dieu eût pour dessein de délivrer les Hébreux en se servant de Moïse, le moment qu’il avait choisi n’était pas encore arrivé ; Moïse non plus n’était pas encore apte à diriger le peuple de Dieu. Il dut passer par 40 autres années de formation. Avant d’être l’homme qui conviendrait pour conduire le peuple de Dieu, il dut cultiver à un degré plus élevé la patience, l’humilité, la douceur de caractère, la maîtrise de soi, et apprendre à s’en remettre à Jéhovah. Il devait être façonné et préparé à endurer le découragement, les déceptions et les épreuves qu’il rencontrerait, et apprendre à s’occuper avec bonté de cœur, calme et force de la multitude de difficultés que poserait une grande nation. Il avait une grande instruction et il est probable que sa formation lorsqu’il était membre de la maisonnée de Pharaon lui avait donné dignité, assurance et sang-froid, et avait renforcé son aptitude à organiser et à commander. Mais l’humble emploi de berger en Madiân lui fournit la formation adéquate pour cultiver de belles qualités qui seraient bien plus importantes encore en vue de la tâche qui l’attendait. De la même façon, David suivit une formation rigoureuse, même après avoir été oint par Samuel, et Jésus Christ fut mis à l’épreuve afin d’être rendu parfait dans le rôle de Roi et de Grand Prêtre pour l’éternité. “ Il [Christ] a appris l’obéissance de par les choses qu’il a subies ; et après avoir été rendu parfait, il est devenu cause de salut éternel pour tous ceux qui lui obéissent. ” — Hé 5:8, 9.
Établi comme libérateur. Vers la fin de son séjour de 40 ans en Madiân, Moïse gardait le troupeau de Yithro près du mont Horeb, quand il eut la stupéfaction de voir un buisson d’épines en flammes qui ne se consumait pas. Comme il s’approchait pour examiner ce grand phénomène, l’ange de Jéhovah lui parla du milieu des flammes. Il lui révéla que le moment était venu pour Dieu de délivrer Israël de l’esclavage et il le chargea d’aller en son nom-mémorial, Jéhovah (Ex 3:1-15). Dieu établit donc Moïse comme son prophète et son représentant, et Moïse pouvait maintenant être appelé de façon appropriée oint, ou messie, ou ‘ le Christ ’, comme en Hébreux 11:26. Par son ange, Jéhovah donna des pouvoirs à Moïse, qui put ainsi établir sa qualité d’envoyé de Dieu devant les anciens d’Israël. Il s’agissait de trois miracles devant servir de signes. C’est la première fois dans les Écritures qu’on voit un humain recevoir le pouvoir d’opérer des miracles. — Ex 4:1-9.
Moïse n’est pas écarté pour sa timidité. Cependant, Moïse fit preuve de timidité, affirmant qu’il n’avait pas la parole facile. Il avait changé ; il était très différent de celui qui, de sa propre initiative, s’était proposé comme libérateur d’Israël 40 ans auparavant. Il continua à protester devant Jéhovah et finit par lui demander de le dispenser de cette tâche. Dieu s’en irrita, mais ne rejeta pas Moïse, et plutôt lui désigna un porte-parole en la personne de son frère Aaron. De ce fait, étant le représentant de Dieu, Moïse devint en quelque sorte “ Dieu ” pour Aaron, qui lui-même le représenta auprès de ses interlocuteurs. Lors de la réunion que les deux hommes eurent ensuite avec les anciens d’Israël et lors de leurs rencontres avec Pharaon, apparemment Jéhovah donnait ses instructions et ses ordres à Moïse qui, à son tour, les répétait à Aaron, si bien que ce fut en réalité Aaron qui prit la parole devant Pharaon (le successeur de celui que Moïse avait dû fuir 40 ans auparavant) (Ex 2:23 ; 4:10-17). Plus tard, Jéhovah qualifia Aaron de “ prophète ” de Moïse, en ce sens qu’il devait être dirigé par Moïse, tout comme Moïse le prophète de Dieu était dirigé par Dieu. En outre, il fut dit à Moïse qu’il était fait “ Dieu pour Pharaon ”, c’est-à-dire que Jéhovah lui donnait puissance et pouvoir sur le roi d’Égypte, de sorte qu’il n’avait désormais plus aucune raison de le craindre. — Ex 7:1, 2.
Jéhovah reprit Moïse, mais ne le dispensa pas de sa mission, malgré la réticence de ce dernier à endosser la lourde charge de libérateur d’Israël. Quoiqu’âgé de 80 ans, ce n’est pas en raison de son grand âge que Moïse avait tergiversé. Quarante années plus tard, à l’âge de 120 ans, il était toujours vigoureux et alerte (Dt 34:7). Pendant son séjour de 40 ans en Madiân, il avait eu beaucoup de temps pour méditer et il s’était rendu compte de l’erreur qu’il avait commise en tentant de délivrer les Hébreux de sa propre initiative. Il était maintenant conscient de son insuffisance. D’autre part, après cette longue période d’isolement par rapport à toutes les affaires publiques, ce fut sûrement un véritable choc pour lui que de se voir soudain offrir un tel rôle.
La Bible déclare plus loin : “ L’homme Moïse était de beaucoup le plus humble de tous les hommes qui étaient sur la surface du sol. ” (Nb 12:3). Son humilité lui fit reconnaître qu’il n’était qu’un homme, avec des imperfections et des faiblesses. Il ne se mit pas en avant comme chef invincible d’Israël. Non qu’il eût peur de Pharaon, mais il avait une conscience aiguë de ses propres limites.
Devant le pharaon d’Égypte. Moïse et Aaron furent alors les principaux acteurs d’une ‘ bataille des dieux ’. Pharaon fit appel à la puissance de tous les dieux d’Égypte contre la puissance de Jéhovah, en la personne des prêtres-magiciens, dont les chefs s’appelaient apparemment Jannès et Jambrès (2Tm 3:8). Le premier miracle qu’Aaron accomplit devant Pharaon sous la direction de Moïse prouva la suprématie de Jéhovah sur les dieux d’Égypte, même si Pharaon s’obstina davantage encore (Ex 7:8-13). Ensuite, quand eut lieu la troisième plaie, même les prêtres furent obligés d’admettre : “ C’est le doigt de Dieu ! ” Et ils furent si durement frappés par la plaie des furoncles qu’ils furent même incapables de se présenter devant Pharaon pour s’opposer à Moïse durant la plaie. — Ex 8:16-19 ; 9:10-12.
Des plaies qui adoucirent et endurcirent. Moïse et Aaron furent utilisés pour annoncer chacune des dix plaies. Les plaies arrivèrent comme annoncé, prouvant que Moïse était le représentant de Jéhovah. Le nom de Jéhovah fut proclamé et on en parla beaucoup en Égypte, ce qui eut pour résultat à la fois un adoucissement et un endurcissement envers ce nom : les Israélites et certains Égyptiens s’adoucirent ; Pharaon, ses conseillers et ses partisans s’endurcirent (Ex 9:16 ; 11:10 ; 12:29-39). Bien loin de croire qu’ils avaient offensé leurs dieux, les Égyptiens surent que c’était Jéhovah qui jugeait leurs dieux. Après la neuvième plaie, Moïse aussi était devenu “ très grand au pays d’Égypte, aux yeux des serviteurs de Pharaon et aux yeux du peuple ”. — Ex 11:3.
Les hommes d’Israël changèrent également de façon sensible. Au début, ils avaient accepté Moïse comme l’envoyé de Jéhovah, mais, après que Pharaon avait imposé au peuple des conditions de travail plus pénibles, ils s’étaient plaints de Moïse à tel point que celui-ci, en proie au découragement, avait imploré Jéhovah (Ex 4:29-31 ; 5:19-23). À ce moment-là, le Très-Haut l’avait fortifié en lui révélant qu’Il était sur le point d’accomplir ce qu’Abraham, Isaac et Jacob avaient attendu, c’est-à-dire révéler pleinement la signification de son nom Jéhovah en délivrant Israël et en en faisant une grande nation dans la terre de la promesse (Ex 6:1-8). Même alors, les hommes d’Israël n’avaient pas écouté Moïse. Mais après la neuvième plaie, ils se rallièrent unanimement à lui, coopérant si bien qu’après la dixième plaie Moïse put les organiser et les faire sortir de façon ordonnée, “ en formation de combat ”. — Ex 13:18.
Courage et foi furent nécessaires pour affronter Pharaon. Ce fut uniquement grâce à la force de Jéhovah et à l’opération de son esprit sur eux que Moïse et Aaron se montrèrent à la hauteur de ce qui leur était demandé. On imagine la cour de Pharaon, le roi de la puissance mondiale incontestée de l’époque. Dans une splendeur incomparable, l’orgueilleux Pharaon, censé lui-même être un dieu, était entouré de ses conseillers, de ses chefs militaires, de ses gardes et de ses esclaves. Qui plus est, il y avait les chefs religieux, les prêtres-magiciens, principaux adversaires de Moïse. Excepté Pharaon, ces hommes étaient les plus puissants du royaume. Cette impressionnante assemblée s’était rangée autour de Pharaon pour l’appuyer dans le soutien des dieux d’Égypte. Or Moïse et Aaron ne vinrent pas une, mais plusieurs fois, devant Pharaon, le cœur de ce dernier s’endurcissant un peu plus chaque fois, car il était déterminé à garder sous sa domination les Hébreux, des esclaves de valeur. De fait, après l’annonce de la huitième plaie, Moïse et Aaron furent chassés de devant Pharaon, et après la neuvième plaie on leur ordonna de ne pas chercher à revoir la face de Pharaon sous peine de mort. — Ex 10:11, 28.
Avec ces éléments à l’esprit, on comprend mieux que Moïse ait demandé plusieurs fois à Jéhovah assurance et force. Mais il faut remarquer qu’il n’omit jamais d’exécuter à la lettre ce que Jéhovah lui ordonna. Il n’atténua jamais le sens d’un seul mot de ce que Jéhovah lui demanda de dire à Pharaon, et sa façon de diriger fut telle qu’au moment de la dixième plaie “ tous les fils d’Israël firent [...] comme Jéhovah l’avait ordonné à Moïse et à Aaron. Ainsi firent-ils, exactement ”. (Ex 12:50.) Moïse est présenté aux chrétiens comme un exemple d’homme ayant eu une foi hors du commun. L’apôtre Paul dit de lui : “ Par la foi, il a quitté l’Égypte, sans craindre la fureur du roi, car il est resté ferme comme s’il voyait Celui qui est invisible. ” — Hé 11:27.
Avant la dixième plaie, Moïse eut le privilège d’instituer la Pâque (Ex 12:1-16). Sur les bords de la mer Rouge, il dut encore essuyer les plaintes du peuple, qui semblait pris au piège et sur le point d’être exterminé. Mais Moïse fit montre d’une foi digne d’un véritable conducteur soumis à la main puissante de Jéhovah : il assura à Israël que Jéhovah allait détruire l’armée égyptienne qui le poursuivait. En cette circonstance critique, il implora vraisemblablement Jéhovah, car Dieu lui dit : “ Pourquoi cries-tu sans cesse vers moi ? ” Puis Dieu lui ordonna de lever son bâton et de tendre sa main sur la mer pour la fendre (Ex 14:10-18). Des siècles plus tard, l’apôtre Paul parlera de la traversée de la mer Rouge par les Israélites en ces termes : ‘ Nos ancêtres ont tous été sous le nuage et tous ont traversé la mer et tous ont été baptisés dans Moïse par le moyen du nuage et de la mer. ’ (1Co 10:1, 2). C’est Jéhovah qui dirigea ce baptême. Pour échapper à leurs poursuivants aux intentions meurtrières, les ancêtres des Juifs durent s’unir avec Moïse, le reconnaissant comme leur chef, et se laissèrent conduire par lui à travers la mer. Ainsi, toute la congrégation d’Israël fut en quelque sorte immergée dans Moïse, son libérateur et conducteur.
Médiateur de l’alliance de la Loi. Au cours du troisième mois qui suivit l’Exode, Jéhovah démontra devant tout Israël l’étendue du pouvoir et des responsabilités qu’il avait octroyés à son serviteur Moïse, ainsi que l’intimité des relations qu’il entretenait avec lui. Devant tous les Israélites rassemblés au pied du mont Horeb, Jéhovah appela Moïse dans la montagne où il s’entretint avec lui par l’intermédiaire d’un ange. En une certaine occasion, Moïse eut le privilège de vivre l’événement probablement le plus impressionnant qu’un homme ait jamais vécu avant la venue de Jésus Christ. Alors que Moïse était seul sur les hauteurs, Jéhovah lui donna une vision de sa gloire, mettant sur Moïse sa “ paume ” en écran et lui permettant de voir son “ dos ”, de toute évidence la rémanence de cette manifestation de gloire. Puis il lui parla pour ainsi dire personnellement. — Ex 19:1-3 ; 33:18-23 ; 34:4-6.
Jéhovah dit à Moïse : “ Tu ne peux voir ma face, car nul homme ne peut me voir et pourtant demeurer en vie. ” (Ex 33:20). Des siècles plus tard l’apôtre Jean écrivit : “ Aucun homme n’a jamais vu Dieu. ” (Jn 1:18). Étienne, martyr chrétien, déclara aux Juifs : “ C’est lui [Moïse] qui s’est trouvé parmi la congrégation dans le désert avec l’ange qui lui parlait sur le mont Sinaï. ” (Ac 7:38). Il ressort donc que, sur la montagne, Jéhovah fut représenté par un ange. Malgré tout, la gloire de Jéhovah manifestée par ce représentant angélique fut telle qu’ensuite la peau du visage de Moïse jetait des rayons, et que les fils d’Israël ne supportaient pas de le regarder. — Ex 34:29-35 ; 2Co 3:7, 13.
Dieu constitua Moïse médiateur de l’alliance de la Loi avec Israël, position d’intimité avec Dieu à laquelle aucun homme n’a plus jamais accédé, sinon Jésus Christ, le Médiateur de la nouvelle alliance. Avec le sang d’animaux sacrifiés, Moïse aspergea le livre de l’alliance, qui représentait Jéhovah, une “ partie contractante ”, et aspergea aussi le peuple (sans aucun doute les anciens qui le représentaient), l’autre “ partie contractante ”. Il lut le livre de l’alliance au peuple, qui répondit : “ Tout ce qu’a dit Jéhovah, nous sommes prêts à le faire et à obéir. ” (Ex 24:3-8 ; Hé 9:19). En qualité de médiateur, Moïse eut le privilège de diriger la construction du tabernacle et la fabrication de ses ustensiles, selon le modèle que Dieu lui avait donné, puis d’installer la prêtrise en oignant et le tabernacle et Aaron le grand prêtre avec l’huile de composition spéciale. Ensuite il dirigea les premiers services officiels des prêtres nouvellement consacrés. — Ex chap. 25-29 ; Lv chap. 8, 9.
Le médiateur qui convenait. Moïse fit plusieurs fois l’ascension du mont Horeb. Par deux fois, il y resta 40 jours et 40 nuits (Ex 24:18 ; 34:28). La première fois, il revint avec deux tablettes de pierre “ écrites du doigt de Dieu ” portant “ les Dix Paroles ” ou Dix Commandements, les lois fondamentales de l’alliance de la Loi (Ex 31:18 ; Dt 4:13). En cette même circonstance, Moïse démontra qu’il était à la hauteur de son rôle de médiateur entre Jéhovah et Israël et de conducteur de cette grande nation qui comptait peut-être trois millions de personnes ou plus. Quand Moïse était dans la montagne, Jéhovah lui apprit que le peuple s’était tourné vers l’idolâtrie et lui dit : “ Maintenant donc, laisse-moi faire : que ma colère s’enflamme contre eux et que je les extermine, et que je fasse de toi une grande nation. ” La réponse immédiate de Moïse révéla que la sanctification du nom de Jéhovah était ce qui comptait avant tout à ses yeux et que, loin de rechercher sa propre gloire, il était plein d’abnégation. Il ne sollicita rien pour lui-même, mais se soucia du nom de Jéhovah, que Celui-ci venait d’élever par le miracle de la mer Rouge, et s’inquiéta pour la promesse que Dieu avait faite à Abraham, à Isaac et à Jacob. Jéhovah accéda à la supplication de Moïse et épargna le peuple. Cela indique qu’aux yeux de Dieu Moïse remplissait de façon satisfaisante son rôle de médiateur et que lui-même, Dieu, respectait la disposition par laquelle il avait établi Moïse à cette fonction. Aussi, Jéhovah “ regretta le mal qu’il avait parlé de faire à son peuple ” — autrement dit, à cause d’un changement de situation, il revint sur son intention de faire venir le mal sur le peuple. — Ex 32:7-14.
Le zèle pour le vrai culte avec lequel Moïse assumait son service pour Dieu fut manifeste quand il descendit de la montagne. Lorsqu’il vit des idolâtres qui se livraient à des orgies, il jeta à terre les tablettes, qui se brisèrent, puis lança un appel à quiconque était du côté de Jéhovah. Les membres de la tribu de Lévi se rallièrent à Moïse, et il leur ordonna de mettre à mort ceux qui s’adonnaient au faux culte. Cette intervention se solda par l’exécution d’environ 3 000 hommes. Ensuite, Moïse retourna vers Jéhovah, lui confessa le péché grave du peuple et l’implora en ces termes : “ Mais maintenant, si tu pardonnes leur péché..., sinon, efface-moi, s’il te plaît, de ton livre que tu as écrit. ” Jéhovah ne s’irrita pas de la supplication de Moïse, qui agissait en médiateur, mais il répondit : “ Celui qui a péché contre moi, c’est lui que j’effacerai de mon livre. ” — Ex 32:19-33.
Partie contractante de l’alliance, Jéhovah se fit très souvent représenter dans ce rôle par Moïse, qui encouragea le véritable culte pur et exécuta le jugement sur ceux qui désobéissaient. Moïse s’interposa plus d’une fois entre la nation, ou certains de ses membres, et Jéhovah sur le point de les détruire. — Nb 12 ; 14:11-21 ; 16:20-22, 43-50 ; 21:7 ; Dt 9:18-20.
Abnégation, humilité. Les principales préoccupations de Moïse étaient le nom et le peuple de Jéhovah. Partant, il n’était pas du genre à rechercher la gloire ou une position en vue. Quand l’esprit de Jéhovah vint sur certains hommes du camp et qu’ils se mirent à se conduire en prophètes, Josué, l’assistant de Moïse, voulut les en empêcher, pensant sans doute qu’ils portaient atteinte à la gloire et à l’autorité de Moïse. Mais Moïse lui répondit : “ Es-tu jaloux pour moi ? Non, je voudrais que tout le peuple de Jéhovah soit des prophètes, parce que Jéhovah mettrait son esprit sur eux. ” — Nb 11:24-29.
Bien qu’ayant été placé par Jéhovah à la tête de la grande nation d’Israël, Moïse acceptait volontiers les conseils d’autrui, surtout s’ils étaient utiles à la nation. Peu après la sortie des Israélites hors d’Égypte, Yithro, accompagné de la femme et des enfants de Moïse, lui rendit visite. Il remarqua à quel point Moïse se dépensait, s’épuisant à régler les problèmes de tous ceux qui venaient vers lui. Avec sagesse, il lui suggéra une méthode qui consistait à confier à d’autres des responsabilités plus ou moins importantes afin d’alléger son fardeau. Moïse écouta le conseil de Yithro, l’accepta et organisa le peuple en groupes de mille, de cent, de cinquante et de dix, sur chacun desquels il établit un chef et juge. Désormais, seules les affaires difficiles furent portées devant Moïse. Il faut également noter en quels termes il expliqua à Yithro quel serait son rôle : “ S’ils [les Israélites] ont une affaire, elle doit venir devant moi, et je dois juger entre les parties, et je dois faire connaître les décisions du vrai Dieu et ses lois. ” Par ces paroles, Moïse montra qu’il reconnaissait avoir le devoir de juger, non pas selon ses propres critères, mais selon les décisions de Jéhovah, et avoir en outre la responsabilité d’aider le peuple à connaître et à respecter les lois de Dieu. — Ex 18:5-7, 13-27.
Moïse souligna maintes fois que le véritable Conducteur était Jéhovah, et non lui-même. Quand le peuple commença à se plaindre au sujet de la nourriture, il lui dit : “ Ce n’est pas contre nous [Moïse et Aaron] que sont vos murmures, mais contre Jéhovah. ” (Ex 16:3, 6-8). Craignant peut-être que la présence de la femme de Moïse n’éclipse sa position, Miriam, soutenue par Aaron, se mit à parler contre son frère et son autorité en des termes pleins de jalousie et d’irrespect. Le récit montre à quel point leurs propos étaient méprisables, car c’est à ce moment-là qu’il précise : “ L’homme Moïse était de beaucoup le plus humble de tous les hommes qui étaient sur la surface du sol. ” Apparemment, il hésitait à faire valoir ses droits, supportant humblement les critiques. Mais Jéhovah s’irrita de ces attaques, qui constituaient en fait un affront à sa propre personne. Il prit l’affaire en main et châtia sévèrement Miriam. Par amour pour sa sœur, Moïse intercéda en sa faveur, en s’écriant : “ Ô Dieu, s’il te plaît ! Guéris-la, s’il te plaît ! ” — Nb 12:1-15.
Obéissant, il s’en remettait à Jéhovah. Moïse s’en remettait à Jéhovah. Il est appelé le législateur d’Israël, et pourtant il reconnaissait ne pas être l’auteur des lois. Il n’agissait pas de façon arbitraire, en prenant des décisions fondées sur sa propre connaissance. Quand il s’occupait de questions judiciaires pour lesquelles il ne disposait d’aucun précédent ou ne savait pas exactement comment appliquer la loi, il exposait le problème à Jéhovah afin que soit fixée la décision judiciaire (Lv 24:10-16, 23 ; Nb 15:32-36 ; 27:1-11). Il suivait scrupuleusement les instructions. Il surveilla de près la tâche complexe que constituèrent la construction du tabernacle et la fabrication de ses ustensiles et des vêtements sacerdotaux. Le récit dit : “ Et Moïse se mit à faire selon tout ce que Jéhovah lui avait ordonné. Ainsi fit-il, exactement. ” (Ex 40:16 ; voir aussi Nb 17:11). Maintes fois, le récit souligne qu’il fut fait “ comme Jéhovah l’avait ordonné à Moïse ”. (Ex 39:1, 5, 21, 29, 31, 42 ; 40:19, 21, 23, 25, 27, 29.) Il est bon pour les chrétiens que Moïse ait agi ainsi, car l’apôtre Paul fait remarquer que ces choses constituaient “ une ombre ” et un exemple des choses célestes. — Hé 8:5.
Moïse trébuche. Moïse commit une grave erreur alors que les Israélites campaient à Qadesh, probablement au cours de la 40e année de leurs pérégrinations. L’examen de cet épisode met en évidence le fait que, si Moïse occupait une position hautement privilégiée, son rôle de médiateur et de conducteur de la nation était aussi vis-à-vis de Jéhovah une très lourde responsabilité. À cause d’un manque d’eau, le peuple commença à se quereller amèrement avec Moïse, lui reprochant de l’avoir fait sortir d’Égypte pour l’amener dans le désert aride. Moïse avait déjà beaucoup enduré, supportant la perversité et l’insoumission des Israélites, subissant les mêmes difficultés qu’eux et intercédant en leur faveur quand ils péchaient, mais cette fois il perdit momentanément son humilité et sa douceur de caractère. Exaspérés et aigris, Moïse et Aaron se placèrent devant le peuple comme Dieu l’avait ordonné. Cependant, au lieu d’attirer l’attention sur Jéhovah, Celui qui fournit toutes choses, ils rabrouèrent le peuple et dirigèrent l’attention sur eux-mêmes. Moïse déclara : “ Entendez donc, rebelles ! Est-ce de ce rocher que nous ferons sortir de l’eau pour vous ? ” Là-dessus, il frappa le rocher d’où Jéhovah fit jaillir de l’eau, en quantité suffisante pour la multitude et ses troupeaux. Mais Dieu était mécontent de la conduite de Moïse et d’Aaron. Ils avaient failli à leur responsabilité la plus importante, celle de magnifier le nom de Jéhovah. Ils avaient ‘ manqué à leur devoir ’ envers lui, et Moïse avait ‘ parlé légèrement de ses lèvres ’. Par la suite, Jéhovah décréta ceci : “ Parce que vous n’avez pas fait preuve de foi en moi pour me sanctifier sous les yeux des fils d’Israël, à cause de cela vous ne ferez pas entrer cette congrégation dans le pays que je leur donnerai à coup sûr. ” — Nb 20:1-13 ; Dt 32:50-52 ; Ps 106:32, 33.
Un écrivain. Moïse rédigea le Pentateuque, c’est-à-dire les cinq premiers livres de la Bible, à savoir la Genèse, l’Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome. Les Juifs ont toujours reconnu qu’il était bien le rédacteur de ces écrits, qu’ils appellent Torah ou Loi. Jésus et les écrivains chrétiens parlent souvent de Moïse comme de celui qui donna la Loi. De l’avis général, il fut aussi le rédacteur du livre de Job, du Psaume 90 et peut-être du Psaume 91. — Mt 8:4 ; Lc 16:29 ; 24:27 ; Rm 10:5 ; 1Co 9:9 ; 2Co 3:15 ; Hé 10:28.
Sa mort et son enterrement. Aaron, frère de Moïse, mourut à l’âge de 123 ans, alors que les Israélites campaient au pied du mont Hor, à la frontière d’Édom, le cinquième mois de la 40e année de leur voyage. Moïse emmena Aaron dans la montagne, puis il le dépouilla de ses vêtements sacerdotaux et en revêtit son successeur, Éléazar, le plus âgé de ses fils encore en vie (Nb 20:22-29 ; 33:37-39). Environ six mois plus tard, Israël arriva dans les plaines de Moab. Là, dans une série de discours, Moïse expliqua la Loi devant la nation rassemblée, s’étendant sur les aménagements qui seraient nécessaires quand Israël abandonnerait la vie en camp nomade pour s’établir dans son propre pays. Le 12e mois de la 40e année (au printemps 1473 av. n. è.), il annonça au peuple que, conformément au choix de Jéhovah, Josué lui succéderait en tant que conducteur. Ensuite, Josué fut établi dans sa charge et exhorté à se montrer courageux (Dt 31:1-3, 23). Finalement, après avoir récité les paroles d’un chant et béni le peuple, Moïse gravit le mont Nebo comme Jéhovah le lui disait, d’abord pour avoir une vue panoramique de la Terre promise, ensuite pour mourir. — Dt 32:48-51 ; 34:1-6.
Moïse était âgé de 120 ans quand il mourut. La Bible témoigne en ces termes de sa force physique : “ Son œil ne s’était pas affaibli et sa puissance vitale ne s’était pas enfuie. ” Jéhovah l’enterra en un endroit qui n’a jamais été découvert (Dt 34:5-7). Il voulut vraisemblablement éviter que les Israélites ne tombent dans le piège du faux culte en faisant de la tombe de Moïse un sanctuaire. Apparemment, le Diable désira se servir du corps de Moïse dans un tel dessein, car le disciple chrétien Jude, demi-frère de Jésus Christ, explique : “ Quand Mikaël l’archange eut un différend avec le Diable et qu’il discutait au sujet du corps de Moïse, il n’osa pas porter contre lui un jugement en termes injurieux, mais il dit : ‘ Que Jéhovah te réprimande. ’ ” (Jude 9). Avant de pénétrer en Canaan sous la conduite de Josué, Israël observa un deuil de 30 jours pour Moïse. — Dt 34:8.
Un prophète que Jéhovah connaissait “ face à face ”. Quand Miriam et Aaron contestèrent l’autorité de Moïse, Jéhovah leur dit : “ S’il y avait parmi vous un prophète pour Jéhovah, c’est dans une vision que je me ferais connaître à lui. C’est dans un rêve que je lui parlerais. Il n’en est pas ainsi de mon serviteur Moïse. Il se voit confier toute ma maison. Je lui parle bouche à bouche, lui faisant ainsi voir, et non par énigmes. Et c’est l’apparition de Jéhovah qu’il contemple. Pourquoi donc n’avez-vous pas craint de parler contre mon serviteur, contre Moïse ? ” (Nb 12:6-8). La fin du livre du Deutéronome explique quel rang privilégié Jéhovah lui avait donné ; on y lit : “ Mais il ne s’est encore jamais levé en Israël de prophète comme Moïse, que Jéhovah connaissait face à face, ni quant à tous les signes et miracles que Jéhovah l’envoya faire au pays d’Égypte, à l’égard de Pharaon, de tous ses serviteurs et de tout son pays, ni quant à toute la main forte et à toute la grande et redoutable puissance que Moïse mit en œuvre sous les yeux de tout Israël. ” — Dt 34:10-12.
Selon les paroles de Jéhovah, comme on l’a mentionné précédemment, jamais Moïse ne vit littéralement Dieu en personne, mais il eut avec lui des relations plus directes, plus suivies et plus intimes que tout autre prophète avant Jésus Christ. En disant : “ Je lui parle bouche à bouche ”, Jéhovah indiqua qu’il recevait Moïse en audience particulière (par l’intermédiaire d’anges, qui ont accès à la présence même de Dieu ; Mt 18:10) (Nb 12:8). En tant que médiateur d’Israël, Moïse était pour ainsi dire continuellement en dialogue avec Dieu. Il pouvait à tout moment exposer des problèmes d’importance nationale et recevoir une réponse de Dieu. Jéhovah lui avait confié ‘ toute Sa maison ’, l’utilisant comme son représentant personnel pour organiser la nation (Nb 12:7 ; Hé 3:2, 5). Les prophètes postérieurs ne firent que continuer à bâtir sur le fondement qui avait été posé par l’intermédiaire de Moïse.
Jéhovah se manifesta à Moïse d’une manière tellement impressionnante que c’était comme si celui-ci l’avait vu de ses yeux, au lieu de n’avoir qu’une vision mentale ou qu’un rêve dans lequel il aurait entendu Dieu parler, moyen par lequel Jéhovah communiquait habituellement avec ses prophètes. Il eut des rapports si réels avec Moïse que le prophète réagit ensuite comme s’il avait vu “ Celui qui est invisible ”. (Hé 11:27.) L’impression faite sur Moïse fut sans doute semblable à l’effet de la transfiguration dont Pierre eut la vision des siècles plus tard. La vision était si réelle pour Pierre qu’il commença à participer à la scène, parlant sans se rendre compte de ce qu’il disait (Lc 9:28-36). Pareillement, l’apôtre Paul eut une vision si réelle qu’il dit ensuite de lui-même : “ Était-ce dans le corps ou en dehors du corps, je ne sais, Dieu le sait. ” — 2Co 12:1-4.
Il ne fait aucun doute que si Josué réussit, de façon aussi extraordinaire, à établir Israël en Terre promise, il le dut dans une certaine mesure aux qualités que lui inculquèrent la formation et l’exemple de Moïse. Josué fut le ministre de Moïse “ depuis son jeune âge ”. (Nb 11:28.) Il fut sans doute un commandant sous la direction de Moïse (Ex 17:9, 10) et, étant son serviteur, il vécut de nombreux événements à ses côtés. — Ex 24:13 ; 33:11 ; Dt 3:21.
Moïse préfigura Jésus Christ. Jésus Christ fit clairement savoir que Moïse avait écrit à son sujet, car un jour il adressa ces paroles à ses adversaires : “ Si vous croyiez Moïse, vous me croiriez, car celui-là a écrit à mon sujet. ” (Jn 5:46). Alors qu’il était avec ses disciples, “ commençant par Moïse et tous les Prophètes ”, Jésus “ leur interpréta dans toutes les Écritures les choses qui le concernaient ”. — Lc 24:27, 44 ; voir aussi Jn 1:45.
Parmi les choses que Moïse écrivit sur Christ Jésus figurent ces paroles de Jéhovah : “ C’est un prophète comme toi que je leur susciterai du milieu de leurs frères ; oui, je mettrai mes paroles dans sa bouche et il leur dira vraiment tout ce que je lui ordonnerai. ” (Dt 18:18, 19). Lorsqu’il cita cette prophétie, l’apôtre Pierre ne laissa planer aucun doute sur le fait qu’elle s’appliquait à Jésus Christ. — Ac 3:19-23.
À bien des égards, on peut trouver des points communs entre les deux grands prophètes que furent Moïse et Jésus Christ. Dans leur tendre enfance, ils échappèrent tous deux à un meurtre ordonné par le dirigeant de leurs époques respectives (Ex 1:22 ; 2:1-10 ; Mt 2:13-18). Moïse fut appelé d’Égypte avec le “ premier-né ” de Jéhovah, la nation d’Israël dont il était le conducteur. Jésus fut appelé d’Égypte en tant que Fils premier-né de Dieu (Ex 4:22, 23 ; Ho 11:1 ; Mt 2:15, 19-21). Ils jeûnèrent tous deux pendant 40 jours en des endroits désertiques (Ex 34:28 ; Mt 4:1, 2). L’un et l’autre vinrent au nom de Jéhovah ; le nom de Jésus signifie d’ailleurs “ Jéhovah est salut ”. (Ex 3:13-16 ; Mt 1:21, note ; Jn 5:43.) À l’instar de Moïse, Jésus ‘ proclama le nom de Jéhovah ’. (Dt 32:3 ; Jn 17:6, 26.) L’un et l’autre firent montre d’une humilité exceptionnelle (Nb 12:3 ; Mt 11:28-30). Tous deux purent établir de façon irréfutable qu’ils étaient envoyés par Dieu : ils accomplirent toutes sortes de miracles stupéfiants, Jésus l’emportant sur Moïse en ressuscitant des morts. — Ex 14:21-31 ; Ps 78:12-54 ; Mt 11:5 ; Mc 5:38-43 ; Lc 7:11-15, 18-23.
Moïse fut le médiateur de l’alliance de la Loi entre Dieu et la nation d’Israël. Jésus fut le Médiateur de l’alliance nouvelle entre Dieu et la “ nation sainte ”, l’“ Israël [spirituel] de Dieu ”. (1P 2:9 ; Ga 6:16 ; Ex 19:3-9 ; Lc 22:20 ; Hé 8:6 ; 9:15.) L’un et l’autre remplirent les fonctions de juge, de législateur et de conducteur (ou guide) (Ex 18:13 ; 32:34 ; Dn 9:25 ; Ml 4:4 ; Mt 23:10 ; Jn 5:22, 23 ; 13:34 ; 15:10). Moïse se vit confier une gestion dans la ‘ maison de Dieu ’, c’est-à-dire la nation (ou congrégation) d’Israël, et il s’en acquitta fidèlement. Jésus, lui, se montra fidèle sur la maison de Dieu qu’en tant que Fils de Dieu il avait construite, autrement dit la nation (ou congrégation) que formait l’Israël spirituel (Nb 12:7 ; Hé 3:2-6). Même dans leur mort il y a un point commun, puisque Dieu fit disparaître le corps de chacun d’eux. — Dt 34:5, 6 ; Ac 2:31 ; Jude 9.
Vers la fin des 40 années du séjour de Moïse dans le désert, alors qu’il faisait paître le troupeau de son beau-père, l’ange de Dieu se manifesta miraculeusement à lui dans la flamme d’un buisson d’épines au pied du mont Horeb. C’est là que Jéhovah lui confia la mission de délivrer son peuple d’Égypte (Ex 3:1-15). Dieu fit donc de Moïse son prophète et son représentant, et Moïse put alors être appelé de façon appropriée oint, “ Christ ”. Pour accéder à cette position privilégiée, Moïse avait dû renoncer aux “ trésors de l’Égypte ”, se laisser ‘ maltraiter avec le peuple de Dieu ’ et subir ainsi l’opprobre. Mais pour Moïse cet “ opprobre du Christ ” constituait une richesse plus grande que toutes les richesses de l’Égypte. — Hé 11:24-26.
On retrouve tout cela dans le cas de Jésus Christ. D’après ce que l’ange avait annoncé lors de sa naissance à Bethléhem, il devait devenir “ un Sauveur, qui est Christ le Seigneur ”. Il devint Christ ou Oint après que le prophète Jean l’eut baptisé dans le Jourdain (Lc 2:10, 11 ; 3:21-23 ; 4:16-21). Il reconnut dès lors qu’il était “ le Christ ” ou Messie (Mt 16:16, 17 ; Mc 14:61, 62 ; Jn 4:25, 26). Comme Moïse, Jésus Christ garda aussi les yeux fixés sur le prix et méprisa la honte que les hommes amoncelaient sur lui (Ph 2:8, 9 ; Hé 12:2). C’est dans ce Grand Moïse que la congrégation chrétienne est baptisée, autrement dit en Jésus Christ, le Prophète, le Libérateur et le Conducteur prédit. — 1Co 10:1, 2.