Questions de lecteurs
● Pourquoi Jéhovah choisit-il le premier roi d’Israël dans la tribu de Benjamin et lui offrit-il l’espoir d’une royauté qui devait rester dans sa maison pour toujours alors qu’une prophétie antérieure avait déjà désigné Juda comme la tribu d’où descendraient les rois ? — R. G., Cuba.
Léa fut la première femme de Jacob et lui donna ses premiers enfants, mais cela eut lieu parce que l’on usa de ruse envers lui. Rachel était celle qu’il aimait et pour laquelle il négocia. Par conséquent, c’est à la descendance de Rachel que devait revenir le droit d’aînesse bien que la postérité que Léa donna à Jacob fût plus âgée (Gen. 29:18-28) : Sara était la femme bien-aimée d’Abraham, et c’est à son enfant Isaac que revint le droit d’aînesse quoiqu’Ismaël, le fils qu’Abraham eut d’Agar, fût l’aîné. Il en fut de même pour Joseph, la postérité de Rachel. Toutefois Joseph, contrairement à ses fils Manassé et Éphraïm, ne devint pas chef de tribu en Israël. Manassé était l’aîné, mais la main divine fit reposer sur Éphraïm la meilleure bénédiction. Voici ce que Jéhovah déclara à son sujet : “ Et Éphraïm est mon premier-né ” (Gen. 48:8-20 ; Jér. 31:9). Mais la tribu d’Éphraïm par suite de ses transgressions se retrancha elle-même de cette position privilégiée, et voici ce que le psalmiste déclare à propos de la mesure que prit Jéhovah : “ Cependant il rejeta la tente de Joseph, et il ne choisit point la tribu d’Éphraïm ; il préféra la tribu de Juda. ” — Ps. 78:9, 67, 68.
Par l’élimination de Joseph, à cause de la défaillance d’Éphraïm, l’autre postérité de Rachel, Benjamin, devait avoir son occasion. Celle-ci se présenta quand Saül fut oint comme roi ; en effet ce dernier était Benjamite. Le premier livre de Samuel (13:13) parle de la possibilité d’un établissement pour toujours du règne de Saül. N’oublions pas pourtant que le mot hébreu traduit ici par l’expression “ pour toujours ” est ôlam. Comme l’expliquèrent de précédents numéros de La Tour de Garde et le livre “ Que Dieu soit reconnu pour vrai ! ”, ce terme hébreu signifie une période dont la durée est cachée, indéterminée, pas nécessairement éternelle. Jéhovah, il est vrai, savait d’avance que le règne ne demeurerait pas dans la maison de Benjamin, mais c’est la voie présomptueuse et infidèle suivie par Saül qui fit perdre à celui-ci la royauté pour sa maison et pour sa tribu. Le simple exercice de la prescience de Jéhovah n’a pas forcé Saül à agir d’une manière répréhensible. C’est de sa propre initiative que Saül viola les commandements formels de Jéhovah Dieu ; il est donc entièrement responsable de ces transgressions par la connaissance de ses péchés.
La descendance favorisée de Rachel ayant eu sa chance, les fils aînés de Léa allaient se trouver sur les rangs pour la bénédiction qu’est la royauté. Avant Juda, il y avait Ruben, Siméon et Lévi. Tous les trois furent éliminés par les faits que mentionna Jacob quand il bénit ses fils (Gen. 49:3-7). En outre, les Lévites agirent plus tard avec une fidélité remarquable et en furent récompensés : on leur donna la bénédiction qu’est la prêtrise, ce qui empêchait n’importe lequel d’entre eux de devenir roi. Juda était donc le suivant à se présenter sur les rangs et la prophétie de la Genèse (49:8-12) révèle qu’il réussirait à obtenir la royauté et à devenir l’ancêtre humain de Jésus-Christ, le Roi qui régnerait pour toujours. Bien entendu, dans toutes ces choses Jéhovah n’était pas obligé de se conformer à la coutume générale relative aux privilèges des premiers-nés et du droit d’aînesse. Il aurait pu choisir n’importe qui, dès le début, sans avoir à éliminer ceux qui étaient les premiers sur les rangs d’après les règles humaines.
● Les versets 4 et 5 du chapitre 26 des Proverbes semblent exprimer des pensées contradictoires. Quelle est l’explication ? — T. L., Caroline du Nord.
Selon la version Crampon les deux versets sont conçus comme suit : “ Ne réponds pas à l’insensé selon sa folie, de peur de lui ressembler toi-même. Réponds à l’insensé selon sa folie, de peur qu’il ne se regarde comme sage. ” Ou selon la version Liénart : “ Ne réponds pas à l’insensé selon sa folie, — de peur de lui être assimilé toi aussi. Réponds à l’insensé selon sa folie, — de peur qu’il ne soit sage à ses yeux. ” L’avertissement donné dans chaque cas fournit la clef qui permet d’établir un rapport entre ces conseils apparemment contradictoires. C’est la différence entre ces mises en garde qui détermine la signification qu’il faut donner à ces conseils relatifs aux insensés.
Si vous répondez à un insensé selon sa folie, en ce sens que votre réponse concorde avec elle, vous vous mettez au même niveau que lui. Les déductions et les raisonnements de l’insensé sont faux et votre réponse ne devrait pas corroborer ses points de vue. L’insensé peut montrer sa folie par sa manière de raisonner peu digne, susceptible d’engendrer des querelles, et par laquelle il manifeste son penchant pour les disputes de mots qu’un chrétien doit éviter. Vous ne lui répondrez donc pas selon sa folie, partageant ses vues extravagantes ou adoptant ses méthodes d’argumenter insensées et dégradantes. Pourquoi ? “ De peur de lui ressembler toi-même. ” Mais vous pouvez lui répondre sans vous rendre semblable à lui, et selon le Pr 26 verset 5, voici pourquoi : “ De peur qu’il ne se regarde comme sage. ” Si vous ne relevez pas la folie de l’insensé pour la réfuter, il deviendrait à coup sûr sage à ses yeux. Pour éviter cela, répondez-lui en vous servant de ses affirmations insensées que vous analyserez en démontrant combien elles sont ridicules et inacceptables quand on les examine logiquement. Vous montrerez ainsi que les arguments et les principes de l’insensé mènent à des conclusions différentes de ses assertions. En renversant les rôles on peut tourner contre lui sa propre folie, à condition d’analyser ses dires avec sagesse et de s’en servir contre sa fausse position. Ce faisant, on répondra à l’insensé selon sa folie en empêchant qu’il devienne “ sage à ses yeux ”.
● Comment peut-on dire que Paul devint le douzième apôtre, alors que Matthias avait été choisi par tirage au sort ? — M. W., Floride.
La nuit où il fut trahi et arrêté, Jésus dit aux onze fidèles apôtres : “ Ce n’est pas vous qui m’avez choisi ; mais moi, je vous ai choisis. ” (Jean 15:16). Les douze apôtres primitifs furent choisis et nommés directement par Jésus et non par tirage au sort comme dans le cas de Matthias. Lorsque Pierre cherchait une personne capable d’occuper la place de Judas infidèle, il pensait aux paroles suivantes du Psaume 109:8 : “ Qu’un autre prenne sa charge ! ” Mais en tirant au sort pour trouver ce remplaçant “ afin qu’il ait part à ce ministère et à cet apostolat, que Judas a abandonné ”, Pierre et ceux qui l’entouraient devançaient le Seigneur Jésus-Christ et agissaient sans instruction de sa part (Actes 1:20, 25). Ils n’attendirent pas jusqu’à ce qu’ils fussent “ revêtus de la puissance d’en haut ” en étant baptisés du saint esprit quelques jours plus tard. Le choix de Matthias avant la Pentecôte ne s’effectua donc pas sous la direction du saint esprit. — Luc 24:49 ; Actes 1:5.
Après ce tirage au sort aucune mention personnelle de Matthias n’est faite dans les Écritures. Il est vrai que le verset 26 des Actes ch. 1 Ac 1:26 dit qu’il “ fut associé aux onze apôtres ” mais ce passage ne déclare pas qu’il fut considéré comme apôtre de Jésus-Christ. Actes 6:2 et I Corinthiens 15:5 parlent des “ douze ” quand ils se réfèrent aux onze apôtres et à Matthias parce que ce dernier et les onze formaient un comité de serviteurs spéciaux dans l’assemblée de Jérusalem. Mais il convient de noter que dans ces cas les termes “ douze ” et “ apôtres ” ne sont pas employés conjointement.
Qu’un seul remplaçant de Judas fût choisi en accomplissement de Psaume 109:8, cela est prouvé par Apocalypse 21:14 qui parle des “ douze apôtres de l’agneau ”. Comme les douze apôtres primitifs, ce remplaçant fut choisi par Jésus-Christ. En effet, Paul ne fut-il pas choisi spécialement, et Jésus-Christ la créature spirituelle ne lui apparut-il pas d’une manière spectaculaire ? À propos de Paul Jésus dit à Ananias : “ Cet homme est un instrument que j’ai choisi, pour porter mon nom devant les nations, devant les rois, et devant les fils d’Israël. ” (Actes 9:15). Jésus envoya Paul et celui-ci ne fut surpassé par aucun autre “ envoyé ” ou apôtre du Christ. Paul ne se vantait pas lorsqu’il écrivit sous inspiration ce qui suit : “ Paul, appelé à être apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu. ” “ Paul, apôtre, non de la part des hommes, ni par un homme, mais par Jésus-Christ et Dieu le Père. ” “ Paul, apôtre de Jésus-Christ, par ordre de Dieu notre Sauveur et de Jésus-Christ. ” “ J’ai été établi prédicateur et apôtre. ” — Rom. 1:1 ; I Cor. 1:1 ; II Cor. 1:1 ; Gal. 1:1 ; Éph. 1:1 ; Col. 1:1 ; I Tim. 1:1 ; 2:7 ; II Tim. 1:1, 11 ; Tite 1:1.
Néanmoins du vivant de Paul, certains contestèrent son apostolat, et à maintes reprises il dut déclarer avoir été établi par le Seigneur. Il défia ses adversaires en ces termes : “ Ne suis-je pas apôtre ? N’ai-je pas vu Jésus notre Seigneur ? N’êtes-vous pas mon œuvre dans le Seigneur ? Si pour d’autres je ne suis pas apôtre, je le suis au moins pour vous ; car vous êtes le sceau de mon apostolat dans le Seigneur. ” (I Cor. 9:1, 2). Comme les paroles de Paul l’indiquent ici et d’après la suggestion de Pierre dans Actes 1:22, il semble que le fait d’avoir vu le Christ après sa résurrection était une des preuves que l’on était un apôtre de l’agneau. C’est pourquoi dans la même épître Paul répète ce qui suit : “ Après eux tous, il m’est aussi apparu à moi, comme à l’avorton ; car je suis le moindre des apôtres, je ne suis pas digne d’être appelé apôtre, parce que j’ai persécuté l’Église de Dieu. Par la grâce de Dieu, je suis ce que je suis. ” (I Cor. 15:8-10). Paul était appelé l’“ apôtre des nations ”. (Rom. 11:13, NW.) Il produisit “ les preuves de (son) apostolat ”. (II Cor. 12:12.) Il devint incontestablement le douzième apôtre de l’agneau.
● Dans les Nombres (30:7-9 30:6-8, NW) il est écrit que les vœux d’une femme peuvent être annulés par son mari. Ceci s’applique-t-il de nos jours ? — T. P., Indiana.
Si nous venons à la vérité et que nous fassions des vœux à Jéhovah Dieu, nous devrions les accomplir, surtout celui par lequel on se consacre à faire désormais la volonté divine. Ce que décrit le texte susmentionné, c’est la position inférieure de la femme sous la Loi mosaïque et la responsabilité du mari en ce qui concerne les obligations par lesquelles sa femme se liait. Mais aujourd’hui nous ne sommes plus sous la Loi mosaïque et la soumission des femmes à leurs maris pour ce qui est des vœux ne s’applique pas. En effet, si elle s’appliquait, aucune femme dont le mari est incroyant et adversaire de la vérité ne pourrait faire un vœu par lequel elle se consacre au Seigneur Dieu pour faire sa volonté et pour marcher sur les traces de Jésus-Christ. Aujourd’hui, lorsqu’il s’agit de vœux, Dieu traite avec chaque femme en particulier et le mari n’a aucun pouvoir pour les annuler ou les interdire. Bien entendu une femme ne devrait pas faire de vœux déraisonnables, faisant obstacle à l’accomplissement de ses devoirs scripturaux envers son mari (Eccl. 5:1-6). En outre, n’oublions pas qu’en Israël il n’y avait pas de mari qui ne fût dans une alliance avec Jéhovah Dieu et par conséquent il était peu probable qu’un époux défendît à sa femme de faire des vœux raisonnables concernant la piété. Seuls ceux-ci sont essentiels.