“Ta parole est vérité”
Le rôle de l’esprit de Dieu dans la rédaction de la Bible
LES œuvres littéraires d’un réel mérite sont le produit d’un effort considérable. La rédaction de la Bible, universellement reconnue comme un chef-d’œuvre littéraire, a demandé elle aussi des efforts de la part de ses rédacteurs. La citation suivante du livre de l’Ecclésiaste (chapitre 12, versets 11 et 12 12:9, 10, NW), le montre bien, car elle dit : “[L’Ecclésiaste] a examiné, sondé, mis en ordre un grand nombre de sentences. L’Ecclésiaste s’est efforcé de trouver des paroles agréables ; et ce qui a été écrit avec droiture, ce sont des paroles de vérité.”
Cependant, contrairement aux autres œuvres littéraires, la Bible n’est pas en premier lieu le produit d’un effort humain. Ses rédacteurs désiraient vivement être guidés par l’esprit de Dieu et se laissaient diriger effectivement par lui. L’un d’eux, le prophète Ésaïe, écrivit : “Le Seigneur, Jéhovah, m’a donné une langue de disciple, pour que je sache fortifier par ma parole celui qui est abattu ; il éveille, chaque matin, il éveille mon oreille pour l’écouter comme écoutent les disciples. Le Seigneur, Jéhovah, m’a ouvert l’oreille, et moi, je n’ai pas résisté.” — Is. 50:4, 5, Crampon 1905.
Néanmoins, les écrivains bibliques avaient souvent eux-mêmes des buts bien précis à l’esprit. Quand il écrivit son Évangile, le médecin Luc désirait présenter un récit exact, dans l’ordre logique, afin de confirmer les enseignements oraux que Théophile avait reçus concernant Jésus-Christ (Luc 1:3, 4). Les lettres de Paul, de Pierre, de Jean et d’autres furent écrites pour répondre aux besoins de ceux à qui elles étaient adressées. Par exemple, dans sa première lettre aux Corinthiens (chapitre 1, versets 10-13), l’apôtre Paul discute du besoin d’unité. On lui avait en effet rapporté qu’il y avait des dissensions dans leur congrégation.
Les écrivains bibliques, se laissant guider par l’esprit de Dieu, étaient à même de donner des informations exactes qui étaient toujours en harmonie avec les desseins de Dieu. Au moins une fois, l’opération de l’esprit de Dieu eut pour résultat que l’écrivain développa un sujet entièrement différent de celui qu’il avait l’intention de traiter. Le disciple Jude se proposait d’écrire à propos du salut que les chrétiens oints possèdent en commun. Cependant, des circonstances avaient surgi dans la congrégation indiquant que des exhortations d’un autre genre étaient des plus nécessaires. Des hommes immoraux, bestiaux s’étaient glissés parmi les chrétiens, des hommes “qui changent la bonté imméritée de notre Dieu en excuse pour se conduire de manière dissolue”. C’est pourquoi Jude donna des exhortations pour aider ses compagnons à faire face aux influences corruptrices à l’intérieur de la congrégation. — Jude 3, 4.
De nombreuses informations qui sont devenues partie intégrante de la Bible furent facilement accessibles à ses rédacteurs. Par moments, ceux-ci furent les témoins oculaires des événements qu’ils mentionnent. Parfois également ils ont puisé dans des écrits existants : des généalogies et des récits historiques. Citons entre autres “le livre des Guerres de Jéhovah”, “le livre du Juste”, “le livre des rois d’Israël”, “les rôles des chroniques du roi David”, “le livre des rois de Juda et d’Israël”. — Nomb. 21:14 ; Josué 10:13 ; I Chron. 9:1 ; 27:24 ; II Chron. 16:11, Crampon 1905.
Quand les rédacteurs bibliques rapportaient des renseignements provenant d’autres récits ou racontaient des événements qu’ils avaient personnellement vécus, quel était alors le rôle de l’esprit de Dieu ? Il empêchait des erreurs ou des inexactitudes de se glisser dans le Récit divin. Paul, apôtre inspiré, écrivit aux Corinthiens : “Ces choses leur arrivaient [aux Israélites] comme exemples, et elles ont été écrites pour nous servir d’avertissement, à nous [chrétiens] sur qui sont arrivées les fins des systèmes de choses.” — I Cor. 10:11.
Ces paroles de Paul montrent que les récits historiques contenus dans les Écritures s’y trouvent dans un dessein. Nous apprenons que les Israélites furent victimes des péchés d’idolâtrie et de fornication ainsi que de leur tendance à murmurer. Puisqu’ils étaient le peuple de l’alliance de Jéhovah, cela démontrait que les chrétiens aussi pouvaient tomber dans les mêmes péchés. Naturellement, Jéhovah n’est pas un Dramaturge invisible “mettant en scène” les divers événements et faisant pécher les Israélites. Par le moyen de son esprit cependant, il veilla à ce que les renseignements nécessaires soient incorporés dans le récit inspiré, afin que ses serviteurs dans le futur puissent en tirer profit. Sachant que le peuple de l’alliance avait pu pécher gravement, les chrétiens comprendraient mieux la nécessité de prendre garde à leur conduite. Cela renforce encore cette exhortation inspirée : “Que celui qui croit être debout prenne garde de tomber.” — I Cor. 10:12.
Outre les récits historiques, la Bible contient de sages proverbes et conseils. Nombre de ceux-ci étaient peut-être le résultat de l’expérience personnelle des rédacteurs ou plus encore de leur étude et de la mise en pratique de la partie des Écritures qu’ils possédaient. Néanmoins, la direction de l’esprit de Dieu était nécessaire pour que les rédacteurs expriment des pensées reflétant non des raisonnements humains, mais la sagesse divine.
On peut citer à ce sujet les conseils de l’apôtre Paul sur le mariage et le célibat. Il écrivit : “Aux autres je dis, oui, moi, non le Seigneur.” Et encore : “Or concernant les vierges, je n’ai pas d’ordre du Seigneur, mais je donne mon opinion.” Et enfin, concernant la veuve, il déclare : “Elle est plus heureuse si elle demeure comme elle est, selon mon opinion. Assurément je pense que moi aussi j’ai l’esprit de Dieu.” (I Cor. 7:12, 25, 40). Manifestement, Paul voulait dire que sur certains points il ne pouvait citer aucun enseignement venant directement du Seigneur Jésus-Christ. C’est pourquoi il donnait son opinion personnelle. Néanmoins, puisque cette lettre fait partie des Écritures inspirées, son opinion est inspirée.
L’apôtre Pierre, remplit du saint esprit, confirma l’inspiration des lettres de Paul et les classa parmi les Écritures. Il écrivit : “Notre bien-aimé frère Paul vous l’a aussi écrit selon la sagesse qui lui a été donnée, parlant de ces choses comme il le fait aussi dans toutes ses lettres. Il s’y trouve, cependant, des choses difficiles à comprendre, dont les gens sans instruction et inconstants tordent le sens, comme ils le font d’ailleurs avec les autres Écritures, pour leur propre destruction.” — II Pierre 3:15, 16.
Il y a naturellement beaucoup de choses que les hommes n’auraient pu apprendre sans l’opération surnaturelle de l’esprit de Dieu, notamment l’histoire de la terre avant l’existence de l’homme, les événements qui eurent lieu dans les cieux invisibles, les prophéties et les révélations des desseins de Dieu.
Ainsi, alors que l’effort humain eut sans conteste sa part dans la rédaction de la Bible, c’est l’esprit de Dieu qui joua le rôle le plus important. Il donna des informations qu’il n’aurait pas été possible d’obtenir autrement. De plus, l’esprit de Dieu guida les rédacteurs afin que le récit soit exact et utile.