Pouvez-vous imiter l’endurance de Jérémie ?
“Comme modèle pour ce qui est de souffrir le mal et de prendre patience, prenez, frères, les prophètes, qui ont parlé au nom de Jéhovah.” — Jacq. 5:10.
1, 2. Existe-t-il une règle grâce à laquelle il est possible de suivre une excellente ligne de conduite ? Expliquez.
QUEL genre de vie désirez-vous mener ? Vous voulez sans doute que son issue soit heureuse, que votre conduite mérite des louanges, qu’elle ait une grande valeur et qu’elle procure des bienfaits à vos semblables. Cependant, la vie présente de multiples facettes et bien des vicissitudes. Comment peut-on être certain de mener une vie qui soit excellente ? Existe-t-il une règle que l’on puisse suivre facilement et avec assurance ?
2 Le rédacteur non nommé de la lettre aux Hébreux, l’apôtre Paul de l’avis général, donne sous ce rapport le conseil suivant : “Souvenez-vous de ceux qui vous dirigent, qui vous ont annoncé la parole de Dieu, et, considérant ce que donne leur conduite, imitez leur foi.” — Héb. 13:7.
3. De qui peut-on considérer la conduite pour en retirer des bienfaits ?
3 C’est aussi simple que cela. Paul parle ici premièrement des apôtres, qui prenaient la tête parmi les chrétiens de cette époque. Aujourd’hui, il y a des hommes qui manifestent une foi semblable et prennent la tête parmi les chrétiens. Nous pouvons donc considérer ces hommes fidèles qui nous dirigent, plus particulièrement les membres du collège central de l’“esclave fidèle et avisé”. (Mat. 24:45-47.) Au chapitre onze de son épître aux Hébreux Hé 11, Paul a décrit l’exemple de foi donné par les serviteurs de Dieu du temps des Hébreux et même d’avant. En outre, nous disposons d’un récit écrit concernant le modèle laissé par les fidèles des temps anciens, modèle sur lequel nous pouvons calquer notre conduite. Par conséquent, ci celle-ci n’était pas bonne, ce serait certainement de notre faute. Cependant, si nous le voulons vraiment, nous pouvons faire en sorte qu’elle soit excellente.
4. Comment pouvons-nous imiter la foi de Jérémie ?
4 Parmi ceux qui nous ont déclaré la Parole de Dieu, il y a le prophète Jérémie ; il ne nous l’a pas transmise de vive voix, mais par écrit, “afin que par notre endurance et par la consolation des Écritures nous ayons l’espérance”. (Rom. 15:4.) Nous possédons un récit complet de la vie et de la conduite de Jérémie, caractérisées par une endurance remarquable. Si nous considérons notre ligne de conduite et la comparons à celle de Jérémie lorsqu’il dut faire face à différentes circonstances, nous pourrons imiter sa foi et faire preuve de la même endurance, laquelle est particulièrement nécessaire à notre époque.
5. Suivre le modèle d’endurance laissé par Jérémie signifie-t-il suivre un homme ? Expliquez.
5 En examinant les faits, nous comprendrons clairement que c’est Jéhovah qui donne les qualités et la force nécessaires pour endurer. Pas plus que Jérémie, nous ne pouvons endurer en nous confiant en notre propre sagesse et en notre propre force (Jér. 17:9 ; Prov. 3:5, 6). Ainsi, suivre l’exemple d’endurance fidèle laissé par Jérémie ne signifie pas imiter un homme, mais plutôt le modèle de vie qui a été établi par Dieu en la personne de Jérémie. Par conséquent, il nous faut suivre le modèle donné par Jéhovah et profiter des divers moyens de soutien auxquels il a pourvu ; c’est alors que nous pourrons endurer.
LE COURAGE
6, 7. Que fit d’abord Jérémie, afin d’avoir le courage nécessaire pour endurer ?
6 Avez-vous le courage nécessaire pour participer à la proclamation de la bonne nouvelle du Royaume à vos semblables ? La tâche de Jérémie était similaire, et il l’a accomplie. Comment cela ?
7 Dès le début, il comprit clairement quelle allait être sa mission. Il n’avait qu’à apprendre ce qu’il devait faire. Jéhovah le lui dit : “Regarde, je t’établis aujourd’hui sur les nations et sur les royaumes, pour que tu arraches et que tu abattes, pour que tu ruines et que tu détruises, pour que tu bâtisses et que tu plantes.” Jérémie allait devoir faire tout cela ! Comment ? Pas par son propre raisonnement ou ses propres paroles, ni par la philosophie ou la psychologie, ni en étant un réformateur social. Il ne reçut pas non plus une autorisation des prophètes et des prêtres. Non, Jéhovah lui dit : “Voici, je mets mes paroles dans ta bouche” et “tu diras tout ce que je t’ordonnerai”. — Jér. 1:7, 9, 10.
8. Quelle fut la première réaction de Jérémie lorsqu’il fut appelé pour être prophète, mais qu’est-ce qui lui donna le courage d’aller le l’avant ?
8 Peut-être avez-vous pensé : “J’aime le message des témoins de Jéhovah, mais jamais je ne pourrai prêcher !” Lorsque Jéhovah informa Jérémie qu’il devait servir comme prophète, ce dernier commença par soulever des objections (Jér. 1:5, 6). Établi sur les nations ! Quelle mission ! Jérémie était alors un homme jeune, mais il avait l’impression de n’être qu’un enfant. Il ne croyait pas être qualifié pour une telle mission et voilà que Dieu lui ordonnait de parler à tous ceux vers qui il l’enverrait. D’après les paroles de Jéhovah, apparemment cela incluait des rois. Cependant, il apprit qu’il transmettrait les déclarations de Dieu, lequel, étant assis bien au-dessus des nations dont les habitants ne sont à ses yeux que des sauterelles, veillerait certainement à ce que les paroles de Jérémie se réalisent (És. 40:22). Jérémie pouvait avoir une confiance absolue en tout ce qu’il allait dire. C’était un encouragement puissant à l’endurance.
LES EXCUSES
9. Pourquoi le fait de dire que Jérémie était différent de nous, parce qu’il fut appelé par Jéhovah pour être prophète, n’est-il pas une excuse pour ne pas prêcher ?
9 Quelqu’un peut dire : “Je ne suis pas comme Jérémie ; il était prophète et appelé par Dieu.” La mission reçue par les témoins de Jéhovah est-elle moins précise que la sienne ? Jérémie ne reçut pas sa mission directement de Jéhovah, mais par l’intermédiaire d’un ange. Par contre, Dieu a parlé aux chrétiens par l’entremise de quelqu’un de plus grand que les anges, afin de leur confier une mission bien définie. Effectivement, c’est “par le moyen d’un Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses”. “C’est pourquoi il nous faut prêter plus que l’attention ordinaire aux choses que nous avons entendues.” (Héb. 1:2 ; 2:1). Ce n’est nul autre que le Fils de Dieu, auquel a été donnée la verge de l’autorité pour ‘briser’ les nations comme un vase de terre, qui nous a ordonné : “Allez donc et faites des disciples de gens de toutes les nations, les baptisant au nom du Père et au nom du Fils et au nom de l’esprit saint, les enseignant à observer toutes les choses que je vous ai ordonnées. Et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la clôture du système de choses.” “Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée.” Il ne s’agit donc pas de notre message, mais de celui de Dieu. — Ps. 2:9 ; Mat. 28:19, 20 ; 24:14.
10. Les témoins de Jéhovah auraient-ils plus de facilité pour endurer si, comme Jérémie, ils étaient inspirés par Dieu ?
10 Un autre pourra répondre : “Mais Jérémie était inspiré.” Cela est vrai ; toutefois notez bien qu’il ne l’était pas toujours. Il n’était inspiré que lorsque Jéhovah lui confiait des messages bien précis à transmettre (Jér. 36:1, 2 ; 42:7). Il était néanmoins un prophète à temps complet, allant constamment parmi le peuple (Jér. 37:4 ; 18:11 ; 7:2 ; 2:2 ; 11:2, 6). Jérémie avait à côté de cela une autre fonction, celle de prêtre (Jér. 1:1). Tout comme nous, Jérémie n’avait pas constamment des choses spectaculaires à faire, mais chaque jour il servait Dieu tout en assumant les obligations courantes de la vie. Il aurait pu abandonner sa mission et renoncer à cause de l’attrait d’une vie aisée ou des choses matérielles. Il aurait été très facile pour Jérémie de se lasser de bien faire. Il devait se lever tôt et accomplir avec zèle ses devoirs de prophète. Il devait s’acquitter de sa fonction de prêtre lorsque c’était son tour de servir au temple, et cela sous la direction d’un surveillant qui ne l’aimait peut-être pas. Il lui fallait supporter la corruption des prêtres qui travaillaient avec lui, leur jugement perverti par les pots-de-vin, leur impureté sexuelle et leur haine à son égard, parce qu’il condamnait leurs actions. — Jér. 6:13.
11. Pendant combien de temps Jérémie a-t-il prophétisé, et quelle autre tâche de valeur a-t-il effectuée ?
11 Jérémie endura tout au long de sa vie. Souvenons-nous qu’il commença à prophétiser alors qu’il était un jeune homme, dans la treizième année du règne de Josias, lequel monta sur le trône en 659 avant notre ère. Ainsi, de 647 jusqu’à la destruction de Jérusalem, en 607, il poursuivit son activité sans relâche (Jér. 25:3 ; 39:1). Combien d’entre nous ont passé plus de quarante années dans le service ? De plus, il consacra beaucoup de temps et d’énergie à écrire. Outre les rouleaux de Jérémie et des Lamentations, on lui attribue également la rédaction des premier et deuxième livres des Rois. Il lui a fallu faire des recherches minutieuses, mais ces livres ont pour nous une très grande valeur.
12. Qu’est-ce qui permit à Jérémie d’accomplir son œuvre d’un cœur entier, et qu’est-ce qui lui donna la force de résister sans crainte, face à ses ennemis ?
12 Comment Jérémie a-t-il pu garder son cœur ferme pour accomplir jour après jour son ministère, d’une excellente manière et sans se lasser ? Il jouissait du soutien de l’esprit et des paroles de Jéhovah, car celui-ci lui avait fait cette promesse : “Je t’établis en ce jour sur tout le pays comme une ville forte, une colonne de fer et un mur d’airain, contre les rois de Juda, contre ses chefs, contre ses sacrificateurs, et contre le peuple du pays.” C’est pourquoi Jérémie pouvait ‘ceindre ses reins’ et demeurer actif. Il n’ignorait pas qu’il livrait un combat à mort, mais il savait également que la force la plus puissante de l’univers le soutenait. Jéhovah l’avait encouragé par ces paroles : “Ne tremble pas en leur présence, de peur que je ne te fasse trembler devant eux. (...) Ils te feront la guerre, mais ils ne te vaincront pas ; car je suis avec toi pour te délivrer.” — Jér. 1:8, 17-19.
L’ATTITUDE VIS-À-VIS DE LA MISSION
13. a) Est-ce la seule détermination qui soutint l’endurance de Jérémie, ou est-ce autre chose ? b) Pourquoi Jérémie éprouvait-il de la compassion pour le peuple ?
13 L’endurance de Jérémie n’était pas entièrement due à son courage et à sa franche détermination, comme si, en quelque sorte, il endurait en “serrant les poings”. Comprenant très bien sa mission, il se rendait compte que son œuvre n’était pas seulement destructrice et ne consistait pas uniquement à annoncer des malheurs pour les nations. Il s’agissait également de planter et de bâtir. Cet aspect de sa mission était joyeux et agréable. La détermination seule ne l’aurait pas soutenu. Il accomplit sa tâche avec amour et compassion pour le peuple. Jérémie savait que celui-ci ressemblait à un troupeau de brebis conduit par de faux bergers. Des prophètes que Jéhovah n’avait pas envoyés et auxquels il n’avait pas parlé, prétendaient le représenter et exerçaient avec arrogance l’autorité sur le peuple, à la suite de quoi celui-ci ne comprenait ni Dieu, ni ses voies, ni ses commandements. Un monceau de honte reposait sur la tête de ces prophètes et des prêtres, car Jéhovah déclara à Jérémie : “S’ils avaient assisté à mon conseil, ils auraient dû faire entendre mes paroles à mon peuple, et les faire revenir de leur mauvaise voie, de la méchanceté de leurs actions.” (Jér. 23:22). Ces hommes étaient la véritable cause de tous les malheurs du peuple. Au lieu d’inciter celui-ci à marcher avec endurance dans les voies de Dieu, ils l’ont conduit dans de “perpétuels égarements”, et cette infidélité était devenue chose courante (Jér. 8:5, 6). Constatons-nous une situation semblable à notre époque ?
14. Pourquoi la prédication de Jérémie attirait-elle les personnes sincères, et sur quoi était fondée son endurance ?
14 Jérémie ne désirait pas que les Israélites meurent lors de la destruction imminente de Jérusalem, mais qu’ils écoutent les déclarations de Dieu et vivent. Jéhovah ne lui avait pas accordé une meilleure intelligence de ses desseins pour son propre salut seulement, mais plutôt pour qu’il puisse aider d’autres hommes sincères. La prédication de Jérémie reflétait sa disposition d’esprit. Pareillement aujourd’hui, les gens peuvent sentir intuitivement notre état d’esprit, c’est-à-dire discerner si nous effectuons notre prédication uniquement parce qu’il faut l’accomplir ou si nous le faisons par amour pour eux et avec le désir de les aider. Une attitude sincère et empreinte d’amour attire les “brebis”, et ces qualités constituent le fondement même de notre endurance, car l’amour “endure toutes choses” et “ne fait jamais défaut”. — I Cor. 13:7, 8 ; Mat. 9:36 ; Jean 10:2-5.
15. Montrez que Jérémie se souciait du sort de ceux à qui ils prêchaient.
15 Votre amour est-il aussi profond que celui de Jérémie ? Il se souciait tellement du peuple qu’il pleura à la pensée du malheur qui était sur le point de fondre sur lui (Jér. 8:21 à 9:1 ; Luc 19:41-44). Il ne se laissa pas aigrir par l’opposition. Il se montra même aimable et respectueux envers le roi Sédécias qui était corrompu et lâche. En fait, quand Sédécias l’eut traîtreusement remis entre les mains des princes qui voulaient le faire mourir, Jérémie se soucia néanmoins de la vie du roi ; il le supplia d’obéir à la voix de Jéhovah, afin d’avoir la vie sauve. — Jér. 38:4, 5, 19-23.
LA QUESTION PENDANTE
16, 17. a) Si nous nous affaiblissons à cause de l’indifférence rencontrée, à quoi peut-on penser pour en retirer un encouragement ? b) Qu’est-ce qui donna à Jérémie la hardiesse de parler franchement aux prêtres et aux chefs du peuple, alors qu’il savait qu’ils s’opposeraient davantage encore à lui ?
16 Lorsque, au cours de votre ministère de maison en maison, vous rencontrez des personnes qui n’écoutent pas, votre endurance faiblit-elle ? Pensez alors à Jérémie et imaginez-le peut-être sur le mont des Oliviers ; il regarde Jérusalem de l’autre côté de la vallée du Cédron. Il admire les solides murailles de la ville et la position surélevée du magnifique temple, tout en pensant que lui, un homme insignifiant, va devoir traverser la vallée et entrer dans la ville. Il devra rassembler les prêtres et les principaux personnages de Jérusalem à la porte qui donne sur la vallée de Ben-Hinnom ; là, il brisera un vase de terre, afin de leur montrer franchement que de la même manière Jéhovah détruira Jérusalem, y compris leur temple magnifique et imposant. Ensuite, si Jéhovah l’aide à échapper à la colère de ces hommes, il se rendra dans la cour du temple, afin d’annoncer cette calamité à venir aux prêtres, aux prophètes et au peuple. — Jér. 19:1, 2, 10, 11, 14, 15.
17 Le commun peuple écoutera peut-être Jérémie, mais il ne fait aucun doute que les prêtres et les chefs ne feront que s’opposer de façon plus virulente encore à l’activité du prophète. Qu’est-ce qui donna à Jérémie la hardiesse nécessaire pour parler à ces hommes orgueilleux ? Il connaissait la question pendante. Il ne perdit jamais de vue le fait que ce qui était impliqué dans cette affaire était beaucoup plus important que sa propre vie et même que celle des habitants de Jérusalem, et plus important aussi que le sort de la ville. Il n’ignorait pas que le nom de Jéhovah était en cause. Cette condamnation prononcée contre la nation l’attristait. Il était affligé de voir jusqu’à quel point les Israélites s’étaient engagés dans le faux culte. Jérusalem était la cité du grand Roi Jéhovah Dieu, et c’est là que les rois de la lignée de David s’étaient assis sur le “trône de Jéhovah”. (Mat. 5:35 ; I Chron. 29:23, AC.) Le peuple s’était à ce point écarté de Dieu qu’il le couvrait d’opprobre en dressant des images taillées et en faisant passer par le feu ses fils et ses filles. — Jér. 7:31.
18. Alors qu’il regardait sur les toits de la ville de Jérusalem, quelles choses déplorables Jérémie a-t-il pu voir ? De ce fait, a-t-il adopté une attitude de supériorité et s’est-il fait passer pour meilleur que les autres ?
18 Alors qu’il regardait les toits de la ville, Jérémie pouvait voir les Israélites, et plus particulièrement les femmes, brûler de l’encens et offrir des gâteaux et des libations à la “reine du ciel”. C’était là le spectacle abominable dont Jéhovah devait supporter la vue chaque jour. Cette ville, qui portait son nom, le couvrait d’opprobre au plus haut point. Jérémie s’émerveillait de la longanimité de Jéhovah. Force lui était de dire : “Ce sont de pauvres gens.” (Jér. 5:4, Da ; 19:13 ; 44:15-19 ; 18:13). Jérémie s’est même inclus parmi ceux qui étaient responsables du courroux de Jéhovah envers la nation, disant : “Jéhovah, nous reconnaissons notre méchanceté, l’iniquité de nos pères, car nous avons péché contre toi. Pour l’amour de ton nom, ne dédaigne pas, ne profane pas le trône de ta gloire.” (Jér. 14:20, 21, AC). Il ne se croyait pas meilleur que les autres, mais il était reconnaissant envers Jéhovah qui, dans sa bonté imméritée, se servait de lui pour aider les autres Israélites.
19, 20. Pourquoi l’intelligence de la question relative à la sanctification du nom de Jéhovah est-elle importante de nos jours, et quelles paroles de Jérémie à ce propos nous encouragent ?
19 À une époque où le clergé affirme que “Dieu est mort” et entraîne les hommes dans le culte des dieux-idoles que sont l’évolution, le nationalisme, la science et la philosophie, le fait de comprendre la question pendante est un puissant encouragement pour les chrétiens. C’est pour cette même raison que Jérémie écrivit les paroles suivantes qui affermissent notre endurance :
20 “Nul n’est semblable à vous, Jéhovah ; vous êtes grand, et votre nom est grand en puissance. Qui ne vous craindrait, Roi des nations ! C’est à vous que la crainte est due ; car parmi tous les sages des nations et dans tous leurs royaumes nul n’est pareil à vous. Tous ensemble ils sont stupides et fous (...). Mais Jéhovah est Dieu en vérité ; lui, il est un Dieu vivant et un Roi éternel ; à sa colère la terre tremble, et les nations ne soutiennent pas son courroux. Voici comment vous leur parlerez : ‘Les dieux qui n’ont pas fait le ciel et la terre seront exterminés de la terre et de dessous le ciel.’ Il a fait la terre par sa force, affermi le monde par sa sagesse, et par son intelligence il a étendu les cieux.” — Jér. 10:6-8, 10-13, AC.
ENCOURAGEMENT
21, 22. a) Jérémie était-il un “surhomme” que les railleries et la persécution n’affectaient pas ? b) Que lui arriva-t-il après qu’il eut accompli sa mission consistant à briser un vase de terre devant les prêtres et les aînés ? c) Quelle fut alors la réaction de Jérémie, mais que fit-il et qu’est-ce qui l’incita à continuer de prêcher ?
21 Vous arrive-t-il de vous décourager lorsque vous essuyez de nombreux refus ? Pour être réconforté et encouragé, suivez l’exemple de Jérémie. Gardez présentes à l’esprit les paroles suivantes de Jacques, demi-frère de Jésus : “Élie [un prophète comme Jérémie] était un homme ayant des sentiments semblables aux nôtres.” (Jacq. 5:17). Comme nous aujourd’hui, Jérémie était un homme pécheur, vivant au milieu de gens imparfaits dont la majorité s’opposaient à la vérité. Immédiatement après avoir brisé le vase de terre, il souffrit les pires outrages. Non seulement le message qu’il avait transmis au nom de Jéhovah fut ignoré, mais, comble du mépris, il fut frappé par l’inspecteur du temple. Peut-être a-t-il reçu des coups de verge qui lui ont été infligés sur l’ordre de l’inspecteur du temple. Étant donné qu’un personnage de haut rang prenait la tête dans cette action, il ne fait aucun doute que les gens du peuple se sont sentis libres de couvrir le prophète de railleries, de moqueries et d’injures, à leur grande satisfaction. Excités par les prophètes et les prêtres, qui haïssaient Jérémie, ils ont dû également le frapper et lui cracher au visage. Puis, tel un criminel, le représentant de Jéhovah fut mis aux ceps (Jér. 20:1-3, AC). Cet instrument de supplice se trouvait sans doute dans une chambre ou une cellule près de la porte. — Voir II Chroniques 16:10, Jé ; Actes 16:24.
22 Le mot hébreu traduit par “ceps” signifie “tordu, déformé”. Les ceps obligent une personne à rester dans une position inhabituelle et douloureuse. Après avoir passé une nuit dans cette position, Jérémie a dû être meurtri, terriblement engourdi, épuisé et abattu. Il alla même jusqu’à dire : “Je ne ferai plus mention de lui, je ne parlerai plus en son nom.” Cependant, il ne manqua pas de se tourner vers Dieu pour rechercher son aide. Dans une prière, il déclara à Jéhovah qu’il savait qu’il avait été un objet de mépris et de railleries à cause du nom et des déclarations de Dieu, et que partout des hommes parlaient en mal de lui, attendant qu’il commette une faute pour se débarrasser de lui. En fait, ce jour-là il aurait très bien pu être mis à mort par le peuple. Il a donc pu se rendre compte que Jéhovah avait été pour lui un Juge et un Libérateur juste entre les mains duquel il remit son cas. Il convint qu’il lui était plus facile d’endurer l’opprobre et les souffrances, que de supporter la pression que la parole de Jéhovah exerçait en lui, l’incitant à déclarer : “Il y a dans mon cœur comme un feu dévorant qui est renfermé dans mes os. Je m’efforce de le contenir, et je ne le puis.” À notre époque moderne, Jéhovah n’a-t-il pas délivré son peuple de la même manière, lui insufflant un esprit de zèle par le moyen de sa Parole et de son esprit ? L’histoire des témoins de Jéhovah ainsi que notre expérience personnelle démontrent ce fait (Jér. 20:9-12). N’est-on pas plus heureux d’endurer l’opprobre que de supporter le châtiment qu’inflige une bonne conscience éduquée par la Parole de Dieu ?
23. a) Lorsque Jérémie demanda pourquoi les méchants prospéraient, quelle réponse reçut-il ? b) Quelle leçon en tirons-nous, et quelle vérité concernant Dieu devons-nous garder présente à l’esprit ?
23 À un certain moment, Jérémie demanda : “Pourquoi le sort des méchants est-il prospère ? Pourquoi tous les perfides goûtent-ils la paix ? (...) ils viennent bien, ils portent du fruit. Pourtant tu n’es près que de leur bouche, et loin de leurs reins [siège des émotions et des sentiments].” Jérémie reçut une réponse. Jéhovah lui révéla qu’il n’était pas avec ces gens-là et qu’il les déracinerait de leur sol. De même, notre endurance repose sur notre compréhension du fait que Jéhovah exerce, lui aussi, l’endurance et la longanimité, mais qu’il veille et qu’il exécutera son jugement contre ceux qui persévèrent dans la mauvaise voie. Par conséquent, nous ne devons pas perdre notre équilibre parce que certains semblent prospérer tout en menant une vie impie et prétendant à grands cris servir Dieu. Celui qui désire plaire à Dieu doit non seulement croire qu’il existe, mais “qu’il devient le rémunérateur de ceux qui le cherchent sincèrement”. Endurez et vous serez récompensé. — Jér. 12:1, 2, 12-14, Jé ; Ps. 37:7-9 ; Héb. 11:6 ; Gal. 6:9.
24. a) De quoi devons-nous tenir compte lorsque nous lisons certaines déclarations que prononça Jérémie, alors qu’il était temporairement découragé ? b) Que devons-nous comprendre lorsque nous rencontrons de l’opposition ?
24 Si nous gardons présent à la pensée le fait que Jérémie a servi pendant une longue période de temps, nous comprendrons pourquoi il a déclaré plus tard : “Maudit soit le jour où je suis né !” Si nous étions arrêtés, battus, mis aux ceps, arrêtés de nouveau, jetés plusieurs fois en prison et continuellement un objet de moqueries et de menaces, nous pourrions très bien, au bout d’un certain nombre d’années, faire entendre quelques plaintes amères. Cependant, Jérémie n’a jamais accusé Jéhovah de mal agir. Il comprenait qu’il n’était que peu de chose et savait que Jéhovah connaissait son cœur, qui était en union avec le sien, et faisait preuve de compréhension à son égard (Jér. 20:14-18 ; 12:3). Cela devrait nous fortifier lorsqu’il nous arrive de nous trouver pris dans une situation vraiment décourageante. Si Jérémie a été soutenu et fortifié, ce ne fut pas grâce à lui, mais à Jéhovah qui l’employait à son service. Ceci démontre que si Jéhovah décide de nous livrer à l’opposition, c’est qu’il a un dessein, et, bien que nous puissions souffrir jusqu’à un certain point et nous demander le pourquoi de cette situation, Jéhovah prend la responsabilité de nous communiquer la force supplémentaire nécessaire pour endurer l’épreuve et connaître ensuite un bonheur plus grand.
25. Comment l’exemple de Jérémie nous aide-t-il à comprendre la nécessité de l’obéissance dans des choses paraissant insignifiantes ?
25 Parfois, notre bonne volonté et notre obéissance peuvent être mises à l’épreuve. Sommes-nous disposés à prendre le temps et à consacrer l’énergie nécessaires pour accomplir certaines choses qui peuvent nous paraître relativement insignifiantes ? Peut-être s’agit-il de visiter certaines personnes qui étaient absentes de leur domicile lors de notre précédent passage, de faire une nouvelle visite chez ceux qui n’ont accepté qu’un simple périodique, de déployer des efforts pour conduire régulièrement une étude biblique ou encore de visiter ceux qui ont besoin d’aide. Lorsque Jéhovah ordonna à Jérémie d’emporter une ceinture de lin jusque sur les bords de l’Euphrate, à une distance d’environ 450 kilomètres, et de la cacher dans la fente d’un rocher, le prophète aurait pu se plaindre de devoir faire un tel voyage pour accomplir une chose paraissant bien insignifiante. Quelque temps plus tard, Dieu l’envoya rechercher cette ceinture ; évidemment, elle était pourrie. ‘Pourquoi avoir fait tout cela pour une simple ceinture’, aurait-il pu se demander. Jérémie obéit, et cette action s’avéra un puissant témoignage et une illustration vivante de la longanimité de Jéhovah envers Israël et Juda. Elle fit bien comprendre à ceux qui en furent témoins que Jéhovah était résolu à provoquer finalement la ruine de sa nation, qu’il avait portée sur ses reins telle une ceinture, nation qui aurait dû être une parure d’une grande beauté et une source de louanges en faveur de Dieu, mais qui devint obstinée et idolâtre. — Jér. 13:1-11.
LE MARIAGE
26, 27. a) Comment certains montrent-ils qu’ils manquent d’endurance ? b) De quelle façon Jérémie nous a-t-il laissé un modèle pour cette question importante, et comment le considérerons-nous ?
26 Certains témoins de Jéhovah voués ont recherché la compagnie intime de personnes non vouées et se sont même mariés avec des incroyants. Ces chrétiens, qui ont fait peu de cas des instructions de la Parole de Dieu sur cette question, avancent généralement l’excuse suivante : ‘Il n’y a personne dans la congrégation qui ait mon âge et qui puisse devenir mon conjoint.’ Sachant à quel danger conduit une telle attitude, nous comprenons que ceux qui raisonnent ainsi manquent d’endurance. L’exemple de Jérémie nous aide également dans ce domaine. Les Israélites des temps anciens avaient, sous certains rapports, des raisons plus impérieuses de vouloir se marier que les chrétiens de nos jours. Non seulement ils ressentaient le même désir naturel, mais l’héritage et le nom de la famille étaient l’objet d’une haute considération, à tel point que l’incapacité d’engendrer des héritiers était considérée comme une calamité (Deut. 25:5, 6 ; I Sam. 1:5-11). Toutefois, Jérémie reçut l’ordre suivant de Jéhovah : “Tu ne prendras point de femme, et tu n’auras dans ce lieu ni fils ni filles.” Dieu ne lui dit pas seulement : ‘Tu n’épouseras pas une incroyante’, mais ‘tu ne te marieras pas’. — Jér. 16:1, 2.
27 Jéhovah avait des raisons pour donner un tel commandement à Jérémie, et il les lui expliqua. Les enfants qui naîtraient à cette époque critique de l’histoire de Jérusalem, ne seraient engendrés que pour connaître le malheur. La ville allait être détruite sous peu, et ses enfants seraient mis à mort. Jérémie obéit, considérant que le service et les paroles de Jéhovah avaient une plus grande importance que le mariage. Il croyait en Jéhovah. En retour, Jéhovah le fortifia pour qu’il puisse endurer et connaisse une fin heureuse (Jér. 16:3, 4). Étant donné que nous vivons une époque encore plus urgente que celle de Jérémie, ne devrions-nous pas faire preuve d’endurance et obéir à la Parole de Jéhovah en nous mariant, si nous aspirons au mariage, “seulement dans le Seigneur” ? Si cela est nécessaire, n’est-il pas préférable d’attendre que Jéhovah pourvoie aux choses qu’il sait devoir nous être utiles pour endurer plutôt que de lui déplaire ? Considérez ce que Jéhovah déclara à David selon II Samuel 12:7-9.
LES FRÉQUENTATIONS
28. a) À quelles fréquentations Jérémie accordait-il une grande valeur ? b) Quelle fréquentation était plus agréable que toute autre, et dans quel groupe d’hommes Jéhovah a-t-il inclus Jérémie ?
28 Jérémie veillait à ses fréquentations. En premier lieu, il attachait une très grande valeur aux déclarations de Dieu. Elles faisaient sa joie et ses délices, et le maintenaient dans des relations étroites avec Jéhovah (Jér. 15:16). Pour préserver ces dernières, il devait éviter toute fréquentation de ceux qui ne se souciaient pas du culte de Jéhovah et qui n’écoutaient pas ses paroles, lesquelles leur auraient permis de comprendre la gravité du moment (Jér. 15:17). Néanmoins, bien qu’étant entouré d’un grand nombre de gens haïssant Jéhovah, Jérémie put jouir d’une excellente compagnie. Il avait avec lui Baruc, son fidèle secrétaire. Quelques-uns l’ont écouté, tel Ébed-Mélec qui le tira de la citerne boueuse. Suite à cela, il eut l’heureux privilège de transmettre à Ébed-Mélec la promesse de Jéhovah selon laquelle il survivrait à la destruction de Jérusalem. Par une mise à l’épreuve, Jérémie constata la fidélité des Récabites qui firent ainsi honte aux habitants de Jérusalem (Jér. 35:1-19). Bien que Jérémie n’ait pas profité de ce que les Israélites qui menaient une “vie normale” appelaient des plaisirs, il reçut des choses très agréables et d’une grande valeur, l’intelligence et la connaissance de Dieu, lesquelles procurent la joie la plus profonde qui soit (Jér. 9:23, 24 ; I Cor. 1:31). À cause de sa fidélité, Jéhovah a inclus Jérémie dans la “grande nuée de témoins” pour lesquels il a préparé une “ville”, son Royaume. Jéhovah compte Jérémie parmi ceux dont nous pouvons imiter la foi. — Jér. 36:4-8 ; 38:7-13 ; 39:15-18 ; Héb. 12:1 ; 11:16.
LES SOUFFRANCES PHYSIQUES
29. Quelles choses endurées par Jérémie ont fait de lui un “modèle pour ce qui est de souffrir le mal” ?
29 Bien que tous les témoins de Jéhovah n’aient pas supporté des souffrances physiques à cause de la vérité, un grand nombre d’entre eux ont dû néanmoins les endurer, et certains même jusqu’à la mort. Jérémie est l’un de ceux à qui Jacques fait allusion quand il écrit : “Comme modèle pour ce qui est de souffrir le mal et de prendre patience, prenez, frères, les prophètes, qui ont parlé au nom de Jéhovah.” (Jacq. 5:10). Jérémie fut menacé de mort par les gens d’Anathoth, sa ville natale (Jér. 11:21), frappé et mis aux ceps pendant toute une nuit par Paschhur, l’inspecteur du temple (Jér. 20:2, 3), et saisi dans le temple par la foule composée de prêtres, de faux prophètes et de gens du peuple, qui le menaça de mort (Jér. 26:8-11). Il fut retenu captif dans la Cour de la Garde (Jér. 32:2 ; 33:1 ; Jé), après avoir été arrêté sous l’accusation d’avoir voulu passer aux Chaldéens, alors qu’il quittait Jérusalem pour aller dans son pays, le territoire de Benjamin. À cette occasion, les princes le frappèrent et l’enfermèrent dans la cour des cachots, où il resta de nombreux jours ; il dut faire appel au roi pour ne pas mourir en cet endroit, mais il resta néanmoins prisonnier dans la Cour de la Garde (Jér. 37:11-16, 20, 21). Plus tard, le roi Sédécias livra Jérémie aux princes qui, dans l’intention de le faire mourir, le firent descendre dans une citerne dont le fond était plein de boue. — Jér. 38:4-13.
30. Quels étaient les sentiments de Jérémie lorsque les gardes de Nébucadnetsar ont emmené les captifs hors de Jérusalem ?
30 En outre, comme tous les autres habitants de Jérusalem, bons ou mauvais, Jérémie endura les rigueurs du siège dirigé par les Babyloniens. Finalement, il fut libéré, et le capitaine de la garde de Nébucadnetsar lui enleva ses menottes sur l’ordre des hauts fonctionnaires babyloniens chargés d’administrer la ville. Jérémie ressentait de l’amour pour tous ces Israélites maltraités et misérables, mais il était surtout très honteux à cause de l’opprobre qui était jeté sur le nom de Jéhovah. Réfléchissez un instant ! La maison de Dieu, le temple, son trône et le peuple qui porte son nom étaient souillés et foulés aux pieds par la Babylone impure, son ennemie de longue date, et les adorateurs du dieu-démon Mérodac ! L’opprobre et la honte étaient si grands, qu’il pensait devoir partir en exil et souffrir avec toute la nation. — Jér. 40:1-5.
31. a) Comment Jéhovah a-t-il montré son amour tout en livrant Israël à l’exil ? b) Quelle espérance heureuse Jérémie possédait-il à ce moment-là ?
31 D’où Jérémie tenait-il cet amour si profond ? De Jéhovah, son Dieu. En effet, Jéhovah fit preuve d’une extraordinaire bonté imméritée en ne se détournant pas complètement de son peuple, mais en révélant, par l’intermédiaire de Jérémie, qu’il n’avait pas oublié son alliance ni perdu son amour pour Abraham, Isaac, Jacob et David, ses fidèles serviteurs. Jérémie entretenait une heureuse espérance, car Dieu l’avait inspiré pour prophétiser qu’Israël retrouverait la faveur divine après soixante-dix ans et que, plus tard que ne l’imaginait peut-être Jérémie, il ferait une nouvelle alliance avec l’Israël spirituel. — Jér. 31:31-34.
LA PROTECTION
32. Alors que Jérusalem approchait de sa fin, pour quelles raisons Jérémie avait-il de plus en plus besoin de protection ?
32 Considérez maintenant la façon merveilleuse dont Jéhovah a protégé Jérémie. Celui-ci avait tout contre lui, particulièrement lorsque la situation de Jérusalem empira et devint désespérée à cause du siège conduit par Nébucadnetsar. Les prêtres et les prophètes étaient les ennemis mortels de Jérémie. La plupart des princes, à l’esprit nationaliste, le haïssaient et le considéraient comme un ennemi de la nation et un séditieux. Jérémie accomplit une de ses actions les plus dangereuses lorsqu’il toucha aux biens des personnages les plus riches et les plus influents, en disant à ces derniers d’affranchir leurs serviteurs hébreux conformément à la Loi de Dieu. Ils ont d’abord obéi et même conclu une alliance au temple de Jéhovah, mais c’était évidemment un geste hypocrite. En effet, lorsqu’ils crurent tout danger écarté pour la ville et qu’ils n’avaient plus besoin de demander l’aide de Dieu, ils violèrent leur alliance et obligèrent leurs frères hébreux à redevenir leurs esclaves. Suite à cette action, Jérémie leur annonça que la liberté viendrait par l’épée, la peste et la famine. — Jér. 34:8-22.
33. Pourquoi Jérémie ne s’est-il jamais senti seul, et comment Jéhovah montra-t-il qu’il était toujours avec Jérémie ?
33 Tout en examinant chacune des délivrances opérées en faveur de Jérémie, souvenez-vous que Jéhovah est le Dieu vivant et qu’aujourd’hui il a la même puissance et veille toujours sur son peuple. Chaque fois que Jérémie était éprouvé et qu’il maintenait son intégrité, Jéhovah était si près de lui qu’il ne l’abandonna jamais. À aucun moment il ne le laissa endurer seul l’épreuve ou la tentation, de crainte qu’il ne soit pas en mesure de la supporter (I Cor. 10:13). Jérémie ne se sentit jamais abandonné. Exactement au moment où il avait particulièrement besoin de l’aide de Dieu, celui-ci intervenait soit en inspirant de la crainte aux ennemis du prophète, soit en provoquant des remords de conscience chez ceux qui avaient encore du respect pour la Loi de Dieu, soit en suscitant des hommes droits ou encore en lui accordant la protection directe des anges, comme ce fut le cas lors de la destruction de Jérusalem. En considérant maintenant les exemples qui suivent, vous remarquerez que bien souvent la marge de sécurité était bien faible, ce qui mettait l’endurance de Jérémie à rude épreuve ; néanmoins, la protection venant de Jéhovah ne faisait pas défaut.
34. Quelle chose connue des ennemis de Jérémie les retenait, et comment les témoins de Jéhovah ont-ils été protégés de façon semblable ?
34 1) Les prêtres, ennemis de Jérémie, avaient l’ardent désir de tuer le prophète, afin de s’en débarrasser. Cependant, ils savaient qu’il déclarait les paroles de Jéhovah (ce qui était en soi une protection) ; c’est pourquoi ils lui disaient “paix !”, mais attendaient qu’il fasse le moindre faux pas pour avoir une occasion de se venger, tout en donnant à leur action une apparence légale. Mais Jéhovah guidait Jérémie avec prudence et habileté, comme un “homme puissant”. (Jér. 20:10, 11, Da.) Ceci nous fait penser à la manière dont Jéhovah, à notre époque, guide son peuple par l’entremise de son “esclave fidèle et avisé”. Les témoins de Jéhovah, qui disent toujours la vérité, ont désarmé leurs ennemis, au point que ceux-ci ne savent plus que faire pour arrêter leur œuvre sans toutefois violer les lois dont ils se servent pour diriger leur propre nation.
35. Alors que Jérémie était sur le point d’être mis à mort par les prêtres et le peuple rassemblés au temple, de qui Jéhovah s’est-il servi pour protéger le prophète ?
35 2) Au commencement du règne de Jojakim, les prêtres, les prophètes et ceux qui les suivaient étaient sur le point de tuer Jérémie ; mais Jéhovah intervint, et cette situation périlleuse se transforma en une occasion offerte à Jérémie de défendre sa prédication et d’en démontrer la légalité. Cette fois-là, Jéhovah vint à son secours en suscitant l’intervention de certains aînés de Juda pleins de maturité. Ils rappelèrent quelques exemples d’interventions divines passées, et un prince puissant, Achikam, intervint pour protéger Jérémie. — Jér. 26:7-24.
36. Comment Jéhovah a-t-il sauvé Jérémie de la mort, lorsque celui-ci se trouvait dans la maison des cachots ?
36 3) Jérémie fut enfermé de nombreux jours dans la maison des cachots. Il n’aurait pu survivre longtemps si Sédécias, qui était pourtant lâche et sans scrupules, n’avait ordonné que Jérémie soit conduit dans la Cour de la Garde, où on lui donna du pain chaque jour. Pourquoi Sédécias a-t-il agi ainsi ? La seule réponse possible, c’est que Jéhovah veillait sur Jérémie. — Jér. 37:18-21, Jé.
37. Qui protégea Jérémie lorsque le roi Jojakim chercha à le faire mourir ?
37 4) Lorsque Jérémie et son secrétaire Baruc furent menacés de mort par le roi Jojakim, après que celui-ci eut brûlé le rouleau de Jérémie, les serviteurs du roi les recherchèrent en vain. Avant la lecture du rouleau, les princes avaient averti Jérémie et Baruc pour qu’ils se cachent. Que les princes amis aient continué ou non de les aider à se cacher, en réalité c’était Dieu qui les protégeait, car le récit biblique déclare : “Jéhovah les cacha.” — Jér. 36:19-26, AC.
38. Que fit Jéhovah lorsque Jérémie se trouvait dans une citerne où il allait mourir ?
38 5) Jéhovah suscita Ébed-Mélec, un Éthiopien au cœur droit, pour sauver de la mort Jérémie qui se trouvait dans une citerne boueuse. Ébed-Mélec prit trente hommes avec lui, car il était dangereux de vouloir aider Jérémie. Ce ne fut nul autre que Sédécias qui lui en donna l’autorisation. Sédécias éprouvait-il de l’amour pour Jérémie ? Avec certitude, nous pouvons répondre non. — Jér. 38:7-13.
39. Lorsque Jérémie fut libéré par le capitaine des gardes de Nébucadnetsar, pourquoi était-il évident qu’il s’agissait d’une intervention de Jéhovah ?
39 6) Nébucadnetsar, le maître du monde, adorateur du dieu Mérodac et roi de Babylone, l’ennemie de longue date de Jérusalem, fut poussé à ordonner à Nébuzaradan, le chef de ses gardes, de veiller à ce qu’aucun mal ne soit fait à Jérémie. Pourquoi ? Parce que Jérémie avait dit la vérité en transmettant les déclarations de Dieu et Jéhovah, qui peut manœuvrer à sa guise les rois et qui “agit comme il lui plaît avec l’armée des cieux et avec les habitants de la terre”, était avec lui. — Jér. 39:11-14 ; 40:1-5 ; Dan. 4:35.
40. a) Par quel moyen Jérémie a-t-il survécu au siège, à la chute et à la destruction de Jérusalem ? b) Comment Jéhovah a-t-il montré qu’il se souvenait de ses alliances ?
40 7) Lors de la terrible destruction de Jérusalem, il n’y avait plus de nourriture, et certains furent réduits à une telle extrémité qu’ils mangèrent leurs propres enfants ; les murs furent finalement percés, les habitants de Jérusalem mis à mort, les fils de Sédécias tués en la présence de leur père, qui eut les yeux crevés, et les captifs emmenés enchaînés. Mais Jérémie eut la vie sauve (Jér. 19:9 ; 39:6-9 ; 52:10, 11). Les anges de Jéhovah le protégèrent. Hors de la ville en flammes, alors que les cris de ceux qui avaient été transpercés par les Babyloniens venaient déchirer les oreilles de Jérémie, celui-ci a dû remercier Jéhovah pour tout ce qu’il avait fait et que les hommes auraient été incapables de faire. Lui-même était vivant, Baruc avait été épargné, Ébed-Mélec avait eu la vie sauve et les fidèles Récabites se trouvaient parmi les survivants captifs (Jér. 39:16-18 ; 35:17-19 ; 45:2, 5). Dieu se souvint des alliances qu’il avait contractées avec Abraham et David ; c’est pourquoi il permit à Jojakin (qui avait été emmené à Babylone dix ans auparavant), fils de Jojakim, de vivre et de devenir l’ancêtre du père nourricier de Jésus-Christ, accordant ainsi à ce dernier l’héritage légal du trône de David. Il préserva aussi la vie de Jéhotsadak, issu de la lignée des grands-prêtres Éléazar et Phinées. — Jér. 52:31-34 ; Mat. 1:11, 16 ; I Chron. 6:1-15.
41. Après la chute de Jérusalem, pourquoi Jérémie avait-il encore besoin de faire preuve d’endurance ?
41 Cependant, malgré tout cela, les quelques Israélites que Nébucadnetsar laissa dans le pays ne crurent pas aux prophéties de Jérémie. Ils l’emmenèrent de force en Égypte. Là, il continua d’endurer sans renoncer à son activité de prophète. Il lui fallait encore du courage, car il devait annoncer que les Israélites connaîtraient le malheur pour s’être confiés au roi d’Égypte plutôt qu’en Jéhovah. — Jér. 43:8-10 ; 44:1, 28, 29.
42. Quelle situation particulièrement difficile Jérémie a-t-il dû endurer ?
42 Fait remarquable concernant l’endurance de Jérémie, celui-ci fut témoin du courroux de Jéhovah contre son organisation terrestre. Celle-ci fut emmenée en exil, et ses membres devinrent esclaves. Jéhovah n’avait donc plus d’organisation terrestre, libre et indépendante, pour le représenter. La ville et le royaume qui avaient été pendant longtemps un sujet de louanges pour son nom n’existaient plus. Les rois de la lignée de David avaient été déposés (Ézéch. 21:30-32, Li 21:25-27, NW). Le mont Sion n’était plus la “joie de toute la terre” ni un objet de louanges pour le nom de Jéhovah ; il était devenu une cause d’opprobre (Ps. 48:3 48:2, NW ; Lam. 1:1, 8). Jérémie savait que la restauration aurait lieu soixante-dix ans plus tard, bien après la fin de sa vie. Cependant, cela ne l’empêcha pas d’endurer. — Jér. 25:11, 12.
43. Les témoins de Jéhovah devront-ils endurer la destruction de l’organisation de Dieu comme ce fut le cas pour Jérémie ? Expliquez.
43 Aujourd’hui nous n’avons pas à endurer une situation aussi accablante. L’organisation de Jéhovah est unie ; elle jouit de la faveur et de l’approbation divines. Elle ne sera jamais renversée ni rejetée par Dieu (És. 54:7-15). Que nous soyons en mesure de nous associer régulièrement avec l’organisation, en contact direct avec les bureaux principaux, complètement isolés à cause de notre situation géographique ou de la persécution, ou même emprisonnés sans le moindre contact avec nos compagnons, nous savons néanmoins que l’organisation fonctionne toujours et qu’elle loue le nom de Jéhovah. Cela nous aide à endurer plus facilement.
44. Les témoins de Jéhovah de notre époque moderne ont-ils dû affronter une captivité semblable ? Pourquoi ? Qu’en sera-t-il à l’avenir ?
44 Certains de nos frères encore vivants aujourd’hui ont connu les années 1914-1918, durant lesquelles Jéhovah montra qu’il désapprouvait son organisation et permit que celle-ci fût emmenée en captivité par Babylone la Grande. Il leur a certainement fallu faire preuve d’endurance en dépit d’une lourde contrainte. Le nom de Jéhovah n’était plus loué que par une voix bien faible. L’intégrité de chacun d’eux fut durement mise à l’épreuve. Bien sûr, Dieu n’abandonna pas ses fidèles. Il leur insuffla la force nécessaire pour endurer, si bien qu’au sortir de l’épreuve ils étaient plus forts qu’avant. Il les rétablit dans son amour, et depuis lors rien, pas même la Deuxième Guerre mondiale, les révolutions nationales, les dictatures, les interdictions, les soulèvements populaires, les emprisonnements et la mort de certains de ses membres, n’a pu ralentir la progression de l’organisation, en quantité et en qualité. Voilà qui renforce notre endurance.
45. a) Jéhovah se soucie-t-il de notre endurance ? b) Que nous faut-il faire et que devons-nous comprendre quant aux conséquences de la perte éventuelle de notre endurance ?
45 Ainsi, frères, c’est Jéhovah qui désire que nous endurions, et il s’en soucie à tel point qu’il nous parle par l’entremise de son Fils (Héb. 1:2). Le trône de Jéhovah a été confié pour l’éternité à un Roi juste, Jésus-Christ. Celui-ci exerce son pouvoir activement, veillant à ce que la justice soit pratiquée. Notre rôle consiste à nous acquitter, comme Jérémie, de la mission qui nous a été confiée ; le Roi se chargera du reste. Cela ne signifie pas que nous allons mener une vie facile. Chacun de nous doit démontrer son intégrité ; pour cela, il faut faire preuve de dévouement et d’endurance. Mais si nous ne renonçons pas, nous connaîtrons le bonheur.
46. De quoi pouvons-nous être certains si nous faisons preuve d’endurance ?
46 Si vous endurez, vous serez heureux et vous ressentirez une joie profonde lorsque vous atteindrez le but final. En cette époque de tentation et d’épreuve, priez Jéhovah, afin qu’il vous accorde sa délivrance. Elle ne viendra peut-être pas toujours de la manière escomptée, mais comme dans le cas de Jérémie, elle viendra certainement. Lorsque vous avez une tâche à accomplir ou quand vous vous sentez découragé, considérez la foi d’hommes comme Jérémie ; imitez-la, et Dieu, ‘après que vous aurez souffert un peu de temps, (...) achèvera lui-même votre formation, il vous rendra ferme, il vous rendra fort’. — I Pierre 5:10.
[Illustration, page 596]
Jérémie supporta les pires outrages ; par exemple, il fut mis aux ceps pendant toute une nuit, comme s’il avait été un criminel. Cependant, il endura tout cet opprobre.
[Illustration, page 601]
Jéhovah délivra Jérémie. Quand Jérusalem tomba, il fut libéré et, sur l’ordre des fonctionnaires babyloniens, on lui enleva ses menottes.