Pourquoi désertent-​ils les Églises ?

“ COMMENT se fait-​il que les vieilles Églises qui possèdent de beaux édifices perdent des membres éventuels au profit des sectes les moins respectables ? ” Telle était la question posée dans le Presbyterian Life du 20 janvier 1951. L’auteur de l’article, Alton Trueblood, disait encore : “ Si la tradition, la richesse et une fondation relativement ancienne jouaient un certain rôle (les catholiques), les presbytériens et les épiscopaliens devraient être très prospères, tandis que les cultes récents devraient avoir relativement moins de succès. Or c’est le contraire. ” Puis il fit le raisonnement suivant :

“ Si nous voulons nous intéresser aux affaires chrétiennes, nous devons voir les choses en face : dans la comparaison que nous venons de faire, l’organisation chrétienne dont la position sociale est la moins éminente, dont l’histoire est la plus courte, l’organisation dont le siège se trouve dans le quartier le moins riche et qui est dirigée par les ministres les moins qualifiés, c’est elle qui dépasse toutes les autres, non seulement sous le rapport du nombre mais aussi quant au zèle, quant au dévouement et, toutes proportions gardées, quant aux dons. Cela devrait nous faire réfléchir très sérieusement. ” En réalité cela devrait non seulement faire réfléchir mais inciter à rechercher si oui ou non les Églises les plus “ riches ” possèdent à elles toutes “ la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes ” (Jude 3). Cela devrait nous encourager à voir s’il existe la moindre comparaison entre l’Église chrétienne primitive et les religions “ respectables ” de ce monde.

L’ÉGLISE PRIMITIVE

Le christianisme ne vit pas le jour à l’ombre d’une “ respectable ” cathédrale, bercé par la belle musique d’un orgue ; il naquit dans une crèche. Il ne prit pas racine dans le cœur des grandes et puissantes religions “ réputées ” de l’époque mais au contraire dans celui des pauvres, des humbles, de ceux qui étaient considérés avec mépris, comme étant “ sans instruction ”, des gens sans renom (Actes 4:13). Cependant, ceux-là furent tous des prédicateurs et aucun d’eux ne fut payé pour prêcher. L’enseignement qu’ils avaient reçu était celui-ci : “ Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. ” (Mat. 10:8). Ils se réunissaient en différents lieux, au-dedans comme au-dehors. Leurs sermons étaient spontanés, ils venaient du cœur. Il en était de même de leurs prières. Chacun de leurs discours n’était que vérité et instruction sur la conduite et le ministère chrétiens. — II Tim. 4:3-5.

Les chrétiens surtout ne devaient rechercher ni les richesses ni la gloire, ni avoir d’égards spéciaux pour ceux qui possédaient ces choses (I Tim. 6:9, 10 ; Jacq. 2:1-4). Ils n’avaient ni influence politique ni prestige intellectuel. Ils avaient l’esprit du Seigneur et ils n’auraient accepté ni de le céder ni de le vendre pour toute la gloire et tout l’or du monde. Ils n’étaient “ respectables ” ni aux yeux des stoïciens ni à ceux des platoniciens, pas plus qu’ils ne l’étaient pour les religions les plus “ riches ”, celles des Juifs de cette époque, c’est-à-dire les scribes, les pharisiens et les sadducéens. Mais en dépit de son impopularité, le christianisme était plein de vie et il croissait. Il n’était pas nécessaire qu’on le ranimât alors et il n’est pas davantage utile de le faire aujourd’hui !

LES ÉGLISES “ CHRÉTIENNES ” D’AUJOURD’HUI

Deux choses sont certaines. Premièrement, les Églises soi-disant “ chrétiennes ” et “ réputées ” d’aujourd’hui ne sont pas conformes au modèle établi par l’Église chrétienne primitive mais ressemblent parfaitement au type des sociétés “ réputées ” d’autrefois qui sombrèrent dans l’oubli. Deuxièmement, il y a une disette d’instruction biblique au sein de ces institutions religieuses. Des millions de personnes vont à l’église régulièrement le dimanche et écoutent leur prêtre, mais après un sermon de dix ou quinze minutes et les cérémonies du jour, elles s’en vont comme elles étaient venues et n’ont pas de bonne nouvelle à annoncer au monde. Elles ont entendu parler de quelque livre en vogue, de la situation politique mondiale ou peut-être leur a-​t-​on fait le résumé de la crise économique actuelle ; la Bible a peut-être bien été mentionnée, ou peut-être même a-​t-​on cité un passage des Écritures, mais le prêtre n’a pas tardé à s’engager dans une agréable dissertation philosophique. Mais où donc est le message puissant susceptible d’encourager les auditeurs à l’activité chrétienne ? Où est la seule espérance ? Où est l’exacte connaissance de la Parole de Dieu, celle de Dieu et de son Fils ? Où donc est la nourriture spirituelle nécessaire pour que chaque membre de l’assemblée croisse jusqu’à la stature d’homme fait ? Où est leur intérêt pour ce royaume pour lequel Jésus enseigna tous les chrétiens à prier ? Où est la puissante organisation chrétienne édifiée sur l’amour ? Il est manifeste qu’il n’y a rien de tout cela.

S. Parkes Cadman fut trente-cinq ans durant au service de la même Église et déclara ce qui suit à la fin de son ministère : “ Mon Église est en train de sombrer et mes fidèles ne réagissent pas. Savez-​vous ce qui ne va pas dans mon Église ? Mes paroissiens m’aiment beaucoup, mais ils n’aiment pas Dieu. ”a “ Voilà donc sa conclusion après trente-cinq ans : “ Ils n’aiment pas Dieu ! ”

Le Dr Frederick K. Stamm, qui remplit des fonctions ecclésiastiques depuis 1910 et qui fut pendant un certain temps à la tête de la plus grande Église congrégationaliste du pays, déclara ce qui suit au sujet de l’état spirituel de l’une des Églises “ riches ” et “ respectables ” au service de laquelle il passa de nombreuses années :

“ J’ai cherché partout des hommes ayant une vision et je n’en ai pas trouvé un seul. À part le président du Conseil d’administration qui mourut deux mois plus tard, je ne trouvai pas un seul homme spirituellement mûr qui aurait, à mon avis, été capable de remédier à la situation critique de cette communauté... Ses visions, si elle en a jamais eues, s’étaient évanouies et ses yeux étaient tournés vers le passé et non vers l’avenir. J’avais espéré trouver des hommes spirituellement mûrs mais je ne trouvai que des pygmées, des hommes qui n’avaient jamais réussi à se débarrasser de leur caractère puéril... Ce fut la plus belle institution lucrative s’appelant Église que j’aie jamais vue. Lors de la réunion du Conseil il fut dit : Ce qu’il nous faut dans notre Église c’est quelqu’un qui puisse apporter davantage d’argent à notre fonds. ”b

Si ces Églises soi-disant “ chrétiennes ” avaient reçu l’enseignement de la Parole de Dieu et les vérités que l’on trouve dans la Bible, elles ne seraient pas dans cette situation désespérée. Tous leurs membres seraient des exemples de personnes parvenues, sur le plan spirituel, à la stature d’hommes faits, débordantes d’amour pour Dieu et pour leur prochain. Ils ne seraient pas des “ nains ” spirituels ayant toujours besoin du lait de la Parole de Dieu, de ce lait qu’on ne leur accorde même pas. Chacun d’eux serait un ministre qualifié ; n’est-​ce pas là en effet le but de l’établissement des instructeurs dans l’assemblée, “ le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère ” ? Certainement. Pour participer à la pure adoration de Dieu il faut être un prédicateur, un ministre, un serviteur de Jéhovah le Dieu très-haut (Jacq. 1:22-25). Sous ce rapport la chrétienté a misérablement échoué. Ses faux bergers religieux se sont rassasiés eux-​mêmes au lieu de nourrir les brebis. C’est pourquoi “ ainsi parle le Seigneur, Jéhovah : Voici que je viens aux pasteurs ; je leur redemanderai mes brebis et je ne leur laisserai plus de troupeau à paître, et ils ne se paîtront plus eux-​mêmes ; j’arracherai mes brebis à leur bouche et elles ne seront plus pour eux une proie à dévorer ”. — Ézéch. 34:10, Cr 1905.

SEMER SELON L’ESPRIT

Contrairement à l’attitude indifférente de ces religions “ respectables ” de la chrétienté, les témoins de Jéhovah travaillent consciencieusement en vue d’aider toute personne qui manifeste de l’intérêt pour la vérité à devenir un ministre compétent du royaume de Dieu. Ils s’efforcent d’aider tous ceux qui ne sont pas encore des serviteurs mûrs à acquérir la maturité dans la connaissance de la Parole de Dieu. Ils travaillent en unité manifestant ainsi l’esprit de Dieu. Ils ont “ un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père ”, et tous ceux qui composent le peuple du Seigneur sont associés en une organisation visible édifiée sur l’amour. C’est là le secret du zèle et de l’accroissement remarquable de l’organisation des témoins de Jéhovah. Ces derniers mettent leur espoir dans le royaume de Dieu et ils le proclament jusqu’aux extrémités de la terre en témoignage à toutes les nations. Mais ils ne se contentent pas de le faire eux-​mêmes, ils s’efforcent d’instruire d’autres personnes en vue de l’œuvre du ministère car ils savent que pour elles cela signifie le salut. — I Tim. 4:16.

En faisant cette œuvre ils suivent scrupuleusement l’exemple de Jésus et de ses apôtres. C’est ce qu’on admet dans les milieux religieux. William Charles Walzer, dont l’article sur “ l’Église primitive ” parut dans l’Adult Student du mois de juillet 1951, déclarait :

“ Les apôtres prêchaient avec conviction et enthousiasme. Ce que les apôtres recherchaient avant tout, ce n’était pas tellement de faire penser leurs compatriotes mais de les convaincre que le Seigneur crucifié était le Messie attendu depuis si longtemps, et de les gagner à leur communauté chrétienne. La prédication des apôtres était simple, franche et spontanée. Sous l’impulsion du moment Pierre profita par exemple de la guérison d’un boiteux pour parler très franchement à ceux qui étaient accourus sur les lieux (Actes 3:12-26). La prédication des apôtres était conforme aux Écritures... Sous ce rapport, des zélateurs tels que les témoins de Jéhovah se rapprochent davantage des premiers chrétiens que les membres des autres groupements confessionnels officiels.

Dans son article publié par le Presbyterian Life, Alton Trueblood fait remarquer sur ce même point :

“ Dans beaucoup de localités l’esprit d’initiative a quitté les lieux où l’on trouve des chaises rembourrées, de belles orgues et des chantres professionnels, pour aller dans les pauvres petites églises à devanture. De vigoureux petits groupes de témoins de Jéhovah tiennent leurs réunions dans de modestes salles qu’ils appellent Salles du Royaume tandis que l’Alcoholics Anonymous se réunit où elle peut ; cependant, l’absence d’ambiance solennelle ne semble pas du tout les gêner, de même qu’ils ne se ressentent pas du manque de conducteurs qualifiés. Selon toute évidence la puissance de la société chrétienne ne peut se mesurer au nombre de ses membres inscrits dans le Who’s Who (annuaire des personnes marquantes).

“ Il ne peut y avoir aucun doute à ce sujet, ces sectes puissantes quoique peu importantes, aujourd’hui si florissantes dans notre pays, sont sous bien des rapports plus près du christianisme primitif que ceux d’entre nous qui représentent les groupements officiels de la chrétienté. Nous disons que notre tradition est la plus ancienne, mais peut-être est-​ce inexact car il est possible que ce soit elles qui représentent ce qu’il y a de vraiment ancien dans le témoignage chrétien. Sans aucun doute, les premiers chrétiens furent également méprisés et ils se réunissaient souvent eux aussi dans des endroits quelconques. ”

Tout cela est tellement vrai. Ne serait-​ce pas ici la raison pour laquelle non seulement les membres éventuels des Églises mais aussi des membres de longue date, des moines, des prêtres catholiques, des religieuses et des pasteurs protestants, abandonnant complètement leurs vieilles organisations traditionnelles, viennent se joindre aux témoins de Jéhovah pour proclamer “ cette bonne nouvelle du royaume ” ? — Mat. 24:14.

Les personnes de bonne volonté fuient les Églises de la chrétienté que la disette afflige. Les chaises rembourrées, les chantres professionnels et les belles orgues ainsi que les titres de gloire ne suffisent plus pour les retenir dans ces geôles de la fausse religion. Les gens sont spirituellement languissants. Ils sont affamés. Ils veulent être nourris. Ils ne veulent pas mourir d’inanition. “ Voici, les jours viennent, dit le Seigneur, l’Éternel, où j’enverrai la famine dans le pays, non pas la disette du pain et la soif de l’eau, mais la faim et la soif d’entendre les paroles de l’Éternel. ” (Amos 8:11). Voilà pourquoi ces personnes affluent maintenant à la montagne de Jéhovah pour être nourries. — Michée 4:1, 2 ; És. 58:11 ; 65:13-16.

M. Trueblood dit encore : “ Ajoutons enfin que si les personnes aisées, qui chaque dimanche matin viennent pour une heure dans une imposante église, sont les seuls ou les principaux représentants de notre religion, nous sommes déjà en train de décliner. Et pour autant que cette fréquentation n’est qu’une pure cérémonie n’ayant rien à voir avec la vie de chaque jour de la plupart des hommes de notre époque, elle en viendra finalement à perdre le peu de vigueur qui lui reste encore. ” L’exacte vérité, c’est qu’il ne reste plus de vie du tout dans les Églises de la chrétienté. Elle est comme une maison vétuste et Dieu fait connaître l’unique espoir de salut pour les personnes de bonne volonté, “ Sortez du milieu d’elle mon peuple, dit-​il, afin que vous ne participiez point à ses péchés, et que vous n’ayez point de part à ses fléaux. Car ses péchés se sont accumulés jusqu’au ciel, et Dieu s’est souvenu de ses iniquités ”. — Apoc. 18:4, 5.

C’est maintenant que les personnes au cœur bien disposé doivent répondre au commandement de Jéhovah lorsqu’il dit : “ Sortez du milieu d’elle ”, et cela avant sa destruction complète à la bataille d’Harmaguédon. Jéhovah Dieu invite maintenant toutes les personnes de toutes les nations à venir se nourrir à sa table et vivre. “ Vous tous qui avez soif, dit-​il, venez aux eaux, même celui qui n’a pas d’argent ! Venez, achetez et mangez, venez, achetez du vin et du lait, sans argent, sans rien payer ! Pourquoi pesez-​vous de l’argent pour ce qui ne nourrit pas ? Pourquoi travaillez-​vous pour ce qui ne rassasie pas ? Écoutez-​moi donc, et vous mangerez ce qui est bon, et votre âme se délectera de mets succulents. Prêtez l’oreille, et venez à moi, écoutez, et votre âme vivra. ” — És. 55:1-3.

[Notes]

Qu’a de commun la lumière avec les ténèbres ? C’est pourquoi sortez du milieu d’eux et séparez-​vous, dit le Seigneur ; ne touchez pas à ce qui est impur et moi je vous accueillerai. Je serai pour vous un père, et vous serez pour moi des fils et des filles, dit le Seigneur tout-puissant. — II Cor. 6:14, 17, 18 Cr.