Jéhovah, un Dieu d’amour et de patience
“Jéhovah n’est pas lent en ce qui concerne sa promesse, (...) mais il est patient avec nous, ne désirant pas qu’aucun soit détruit, mais désirant que tous arrivent à la repentance.” — II Pierre 3:9.
1. a) Quelle ressemblance y a-t-il entre la seconde lettre de Pierre et la prophétie de Malachie ? b) Comment Jésus et Pierre mettent-ils l’accent sur l’infaillibilité de la Parole de Dieu ?
À LA FIN de sa seconde lettre, Pierre annonce que “dans les derniers jours il y aura des railleurs avec leurs railleries”, qui diront en se moquant : “Où est sa présence promise ?” Comme dans la prophétie de Malachie, Pierre mentionne quelques vérités saillantes, relatives au “jour du jugement et de la destruction des hommes impies”. Sur le plan humain, on pourrait penser que Jéhovah est “lent en ce qui concerne sa promesse”, mais ne vous y trompez pas. “Le jour de Jéhovah viendra comme un voleur”, surprenant les moqueurs impies qui ne l’attendent pas. Il est intéressant de noter que Pierre rattache la destruction des ‘cieux et de la terre qui sont à présent’ à l’infaillibilité des promesses divines. De même, lorsque Jésus prononça sa grande prophétie, il dit : “Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront en aucune façon.” En conséquence, nous accorderons le plus grand respect à la Parole de Dieu et au message qu’elle contient pour notre époque. “Heureux l’homme (...) qui ne s’assied pas dans la compagnie des moqueurs, mais qui a son plaisir dans la loi de Jéhovah.” — II Pierre 3:3-10 ; Luc 21:33 ; Ps. 1:1, 2, AC.
2. Que prouve l’apparente lenteur de Jéhovah ?
2 L’apparente lenteur de Jéhovah constitue en réalité une merveilleuse preuve de son amour et de sa patience, “ne désirant pas qu’aucun soit détruit, mais désirant que tous arrivent à la repentance”. Ainsi, nous considérerons “la patience de notre Seigneur comme salut”. (II Pierre 3:9, 15.) Si Jéhovah et Jésus-Christ n’avaient pas fait preuve de patience et d’amour, nous ne serions pas témoins de l’accomplissement de ce qui arriva par la suite au fils prodigue. Certains hommes de cette classe ont déjà reçu le salut grâce à la patience du Seigneur. Est-il encore temps pour que d’autres en bénéficient aussi ? Pouvons-nous être de quelque secours dans ce domaine ? N’y a-t-il pas de bonnes raisons d’être heureux d’aider promptement ?
3. a) Comment la vie est-elle une preuve de l’amour divin ? b) Comment le temps attesta-t-il la patience de Dieu ? c) Comment ces deux “ressources” ont-elles été à la fois bien et mal employées ?
3 L’amour et la patience de Jéhovah nous aident à comprendre, selon ce qui est dit dans la comparaison du fils prodigue, comment Dieu “partagea ses ressources” entre les membres de la classe ayant une espérance céleste et ceux dont l’espérance est terrestre, ces deux classes étant représentées par les deux fils (Luc 15:12). Cela implique deux choses : la vie et le temps. La vie est un don de Dieu. Nous pouvons dire qu’elle constitue une partie de ses grandes richesses, partagées et distribuées entre ses fils. C’est là une preuve de son amour. En ces “derniers jours”, Dieu a également partagé une période de temps qui témoigne de sa patience (II Tim. 3:1). En effet, les jours de tribulation, pleinement justifiés, qui commencèrent en 1914 pour l’organisation de Satan, auraient pu continuer sans interruption jusqu’à leur point culminant, c’est-à-dire la bataille d’Harmaguédon dont parle la Bible. Toutefois, Jésus avait prédit que “ces jours seront abrégés”, sinon “aucune chair ne serait sauvée”. (Mat. 24:22.) Ce précieux laps de temps, commençant en 1918 et se terminant à Harmaguédon, dure encore, sa durée étant bien plus longue que nous ne le pensions autrefois. Au cours de cette période de temps, le fidèle reste dont l’espérance est céleste, a consacré avec joie son temps et sa vie au service de son Père, à l’exemple du fils aîné. Bon nombre d’“autres brebis” citées dans Jean 10:16, ont agi de même, tandis que les hommes représentés par le plus jeune fils se sont emparés des dons divins, à savoir la vie et le temps, pour avoir le moyen de satisfaire les désirs corrompus de la chair déchue.
LA VOIE DE L’ABANDON ET SES CONSÉQUENCES
4. Comment et pourquoi la classe du “plus jeune fils” a-t-elle suivi la voie de l’abandon ?
4 Parlant de ceux qui s’opposent volontairement au peuple de Dieu, Pierre déclare : “Ils considèrent la vie voluptueuse en plein jour comme un plaisir. (...) Abandonnant le droit sentier, ils se sont égarés.” (II Pierre 2:13, 15). Ces paroles décrivent bien la ligne de conduite du plus jeune fils, quoique celui-ci ne s’opposât jamais volontairement à son père, ce qui lui aurait ôté tout espoir de rédemption. Aujourd’hui, ceux qui composent cette classe n’ont pas l’intention au début de faire le mal ou de causer du tort à quiconque. Leur désir est de s’offrir du bon temps, sans restrictions ou sans quelqu’un pour les gronder. Le monde, avec l’animation des villes et les activités nocturnes, est attrayant et plein de charme. Aussi quittent-ils leur foyer, peut-être pas littéralement, mais ils cessent leurs relations avec Jéhovah ou ne fréquentent plus son peuple. Ils partent “pour un pays lointain”. — Luc 15:13.
5. Pourquoi le fait de partir “pour un pays lointain” n’implique-t-il pas nécessairement un long voyage ?
5 Cela ne veut pas dire obligatoirement qu’ils doivent faire un long voyage. Le système de choses satanique nous entoure, mais son esprit et les conditions qui y règnent sont très éloignés de Jéhovah et étrangers à son esprit. Aux yeux des Pharisiens, qui écoutaient la comparaison donnée par Jésus, le plus jeune fils représentait les pécheurs et les percepteurs d’impôts qui, dans leur propre pays, occupaient un emploi que la Rome lointaine leur avait confié. Pour comble, en exerçant leur fonction, il arrivait souvent que les percepteurs d’impôts lésaient leurs compatriotes, aussi les Pharisiens les considéraient-ils comme étant complètement abandonnés et sans espoir.
6. Qu’est-ce qui peut facilement arriver à celui qui emprunte la voie de l’abandon ?
6 Une fois dans le pays lointain, il ne fallut pas longtemps au jeune homme pour ‘dissiper son bien en menant une vie de débauche’. Il agit vraiment en fils prodigue. Nous n’avons pas de détails à ce sujet, mais nous nous représentons très bien ce qui a pu se passer. Le fils aîné déclara d’ailleurs par la suite que son frère ‘avait mangé les ressources de son père avec les prostituées’, et personne ne le contredit. C’est là un sérieux avertissement. Bien que la classe du “plus jeune fils” ne soit pas volontairement méchante, elle risque dangereusement de le devenir, à cause de ses contacts étroits avec les méchants menant une “vie voluptueuse” et “abandonnant le droit sentier”. Ne vous faites pas une idée fausse sur la question. Une seule comparaison ne peut couvrir tous les cas. Ne raisonnez pas en disant : “Je m’offrirai du bon temps avec mes amis dans le monde, puis je reviendrai à la raison et prendrai la vie au sérieux.” Un pas de trop en compagnie de telles personnes, et un chrétien peut se retrouver dans la classe de personnes qui ne peuvent plus revenir, car il n’y a pas de rétablissement possible. Songez un peu ! Que se passera-t-il si Harmaguédon survient tandis que vous fréquentez ces personnes ? Il sera alors trop tard pour vous repentir. — Luc 15:13, 30 ; II Pierre 2:13, 15.
7. Qu’arriva-t-il au jeune homme quand la famine survint, et quelles difficultés connut-il ?
7 Revenons à la comparaison. Nous lisons qu’une “famine rigoureuse survint” et que le jeune homme ayant tout dépensé obtint finalement un travail qui consistait à garder les cochons (Luc 15:14-16). Nous pensons que ce jeune homme était Juif, et pour lui c’était une tâche dégradante, déshonorante, car il était interdit aux Juifs de manger le cochon ou bien de le toucher, mort ou vivant. “Vous le regarderez comme impur.” (Lév. 11:7, 8 ; Deut. 14:8). Force serait au fils prodigue d’étouffer sa conscience. Il ne pouvait s’attendre à ce que son employeur, ‘un citoyen de ce pays’, s’embarrassât d’une question de conscience de la part d’un vulgaire porcher. Cet homme lui interdit même de se rassasier du maigre régime des cochons, à savoir des gousses de caroubes. “Personne ne lui donnait rien.” — Luc 15:16.
8. a) Comment la famine sévit-elle au sein de la chrétienté depuis 1918 ? b) Comment cela a-t-il affecté la classe du “fils prodigue” ?
8 Nous discernons facilement l’accomplissement de cette partie de la comparaison. Les Écritures parlent d’une famine, “non une faim de pain, ni une soif d’eau, mais d’entendre les paroles de Jéhovah”. Une telle famine s’est abattue sur la chrétienté plus particulièrement depuis 1918. Depuis lors, les chefs religieux, à l’instar de ceux d’Israël, “ont rejeté la parole de Jéhovah”, et quelle sagesse ont-ils ? Jésus dit à ceux de son époque : “Vous avez rendu la parole de Dieu nulle et sans effet à cause de votre tradition.” De nos jours, tous les habitants de l’empire mondial de la fausse religion sont spirituellement affamés. Les éléments dirigeants ou les citoyens publics du monde de Satan n’ont que leurs propres projets humains à offrir, l’Organisation des Nations unies par exemple, et pour lesquels ils ont l’appui des conducteurs religieux. Ayant emprunté la voie du monde, la classe du “fils prodigue” a adopté de tels projets, espérant que ceux-ci pourraient lui procurer la nourriture et le soulagement. Mais il n’y a rien pour les malades spirituels qui sont laissés affamés, abandonnés et dépourvus de tout. Voilà brossé le sombre tableau de l’image. — Amos 8:11 ; Jér. 8:9, AC ; Mat. 15:6 ; II Cor. 4:4.
LE PLUS JEUNE FILS REVIENT À LA RAISON
9. a) Dieu nous envoie-t-il des choses mauvaises pour nous ramener à la raison ? b) Qu’est-ce qui permit au plus jeune fils de revenir à la raison ?
9 Expliquant ce qui arriva au plus jeune fils, Jésus dit ensuite : “Quand il revint à la raison.” Puis il rapporte le raisonnement que le jeune fils tint en lui-même (Luc 15:17-19). Le clergé de la chrétienté dit souvent à ceux qui endurent l’adversité, que Dieu leur envoie de telles épreuves pour leur enseigner une leçon et les ramener à la raison. Dieu est ainsi responsable du mal, en ce sens qu’il le permet et en est complice. Un tel enseignement n’est pas biblique et jette l’opprobre sur le nom de Jéhovah. La Parole de Dieu déclare que “par des choses mauvaises Dieu ne peut être éprouvé et lui-même n’éprouve non plus personne” au moyen de choses mauvaises. Dieu éprouve et discipline, mais il n’emploie pas de mauvaises choses pour le faire. Les Écritures continuent en disant : “Mais chacun est éprouvé en étant attiré et séduit par son propre désir.” (Jacq. 1:13, 14). Cela est également vrai du fils prodigue. Certes, il est probable qu’il ne serait pas revenu à la raison lorsqu’il s’adonnait aux plaisirs, mais il commença à raisonner sainement quand il se rappela certaines vérités qu’il avait encore présentes à l’esprit. Il en était de même des Israélites : quand ils tombaient aux mains de l’ennemi, ils savaient vers qui se tourner. C’est ce que fit le jeune homme, comme en témoigne son raisonnement subséquent.
10. Qu’est-ce qui est démontré par les paroles du fils prodigue dans Luc 15:18, 19, et comment cela nous aide-t-il à discerner quelle fut l’attitude du père ?
10 Apprenant que la famine ne sévissait pas dans son pays natal, le jeune homme se dit en lui-même : “Je me lèverai et m’en irai vers mon père et je lui dirai : ‘Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Fais que je sois comme l’un de tes hommes à gages.’” (Luc 15:18, 19). Ses paroles indiquent bien plus que le simple désir d’échapper à la famine et d’être bien nourri. En premier lieu, il reconnaissait avoir péché, non seulement contre son père, mais encore contre Dieu dans les cieux. Ses paroles révèlent ensuite qu’il avait un seul objectif présent à l’esprit, à savoir retourner chez lui, vivre sous l’autorité de son père et le servir. Il connaissait son père et les conditions qui régnaient dans sa maison. Si, en quittant son foyer, son père s’était tourné contre lui et l’avait grondé, le jeune homme n’aurait pas déterminé avec autant d’assurance ce qu’il devait faire. Il aurait pu décider de retourner et de chercher du travail quelque part dans le pays, sans avoir à affronter son père. Mais une telle pensée ne lui vint même pas à l’esprit ; à ses yeux, rien d’autre ne comptait que sa maison.
11. Comment la classe moderne du “fils prodigue” revient-elle à la raison ?
11 Il en est de même de ceux qui sont représentés par le jeune homme. Leur ancien contact avec le peuple de Jéhovah et le message de la vérité constitue le fondement qui les aide à revenir à la raison. Certes, aussi longtemps que tout va bien, ils ne s’arrêtent pas pour y penser. Il n’empêche qu’ils ont en mémoire l’image mentale de ce qu’était la vie à la “maison”, en compagnie du peuple de Dieu au sein de son organisation théocratique. Mais lorsqu’ils se sentent frustrés et constatent que le monde misérable de Satan n’est que vanité, ils sont alors à même de faire la différence. En outre, comme le montre la comparaison, ils ont connaissance de la constante prospérité des serviteurs voués de Jéhovah, ils savent que ceux-ci ont, spirituellement parlant, “du pain en abondance”, et connaissent l’heureuse activité qui est déployée dans une maison où tout abonde (Luc 15:17). En fait, il est de notoriété publique que les témoins de Jéhovah jouissent de toutes ces choses, au plus haut degré.
12. Quelle bonne décision ceux qui composent cette classe prennent-ils ?
12 Une fois revenus à la raison et après avoir établi le contraste dans leur esprit, ils prennent une bonne décision. Ils font l’offrande d’eux-mêmes sur la base solide de la connaissance et de la compréhension. Avec sincérité et intelligence, ils sont prêts à répondre par l’affirmative aux questions posées aux candidats avant chaque service de baptême. Tout comme le jeune homme, ils confessent entièrement leur condition impure et pécheresse, et s’offrent eux-mêmes au Père céleste, en se vouant sans réserve à faire sa volonté et à le servir. Quel en sera le résultat ? Qu’arriva-t-il au jeune homme de la comparaison ?
13. Quels incidents marquent le retour au foyer du fils prodigue ?
13 Nous voici maintenant à la partie la plus émouvante du récit. Représentez-vous la scène. Le long voyage de retour au pays natal a été pénible, mais la détermination du jeune homme et le but qu’il s’est fixé l’ont aidé à poursuivre sa route. ‘Comme il était encore loin’, il aperçoit enfin sa maison. Que voit-il ? Son père qui, la main au-dessus des yeux, regarde dans sa direction. Ah ! combien de fois a-t-il dû faire cela ! Bien que le jeune homme soit encore loin, le père le reconnaît et court à sa rencontre. Ému de pitié, il se jette à son cou et l’embrasse tendrement. Une fois à la maison, le fils se confesse au père et lui offre ses services en tant qu’homme à gages. Toutefois, le père décide que son fils doit d’abord avoir une tenue présentable, et le revêt des meilleurs habits ; ensuite, tous sont invités à se réjouir à l’occasion d’un festin, “parce que mon fils que voilà était mort mais il est revenu à la vie ; il était perdu mais il est retrouvé”. — Luc 15:20-24.
14. Quel principe est ainsi mis en relief, et quelles conclusions peut-on en tirer ?
14 Jésus illustra ici avec force le principe biblique suivant : “Revenez à moi et je reviendrai à vous.” (Mal. 3:7, AC). Si seulement ceux qui se sont égarés comprenaient que leur retour procurerait une grande joie ! C’est sans doute un sentiment de honte qui les empêche de revenir. S’ils restent affamés dans le monde de Satan où sévit la famine, quel bonheur cela leur procurera-t-il ? Aucun ! Que pouvons-nous donc faire pour aider ces personnes ? Désirons-nous les aider, ou allons-nous commettre la même erreur que le fils aîné de la comparaison ?
15. a) En quoi l’attitude de Jéhovah est-elle semblable à celle du père du fils prodigue ? b) Comment ceux qui sont en harmonie avec Jéhovah ont-ils montré leur appréciation ?
15 Le meilleur moyen d’aider ceux qui se sont égarés, c’est de prendre note de ce que Jéhovah a fait, selon ce que rapporte la comparaison, et d’agir de même. D’après le récit, Jésus fit clairement ressortir l’attitude et la ligne de conduite adoptées par le père. Il n’attendit pas que son fils revienne à la maison pour lui dire : “Eh bien, qu’as-tu à dire pour expliquer ta conduite ?” Au contraire, il attendait et guettait le retour de son fils. Jéhovah a manifesté la même attitude en faisant consigner par écrit dans sa Parole, il y a bien longtemps, les nombreuses prophéties et comparaisons prédisant le retour de cette classe et la joie que cela procurerait à Dieu ainsi qu’à tous les membres de son organisation semblable à un foyer. En 1943, quand cela fut nécessaire, il fit en sorte que ces passages des Écritures soient compris. Leur signification fut donnée par l’intermédiaire de la classe de “l’esclave fidèle et avisé”, le reste oint ; cela faisait partie de la nourriture spirituelle qui devait être dispensée “en temps voulu”. (Mat. 24:45-47.) Ceux qui étaient en harmonie avec Jéhovah et qui étaient demeurés au foyer avec lui furent reconnaissants pour la compréhension alors donnée. Ils ne la gardèrent pas pour eux-mêmes, mais la publièrent en se servant de tous les moyens dont ils disposaient, reflétant ainsi le profond intérêt et la compassion que Jéhovah manifeste à l’égard de ceux qui, par certains signes, montrent qu’ils reviennent à la raison.
16. Comment une classe terrestre fut-elle progressivement rendue manifeste, et comment reçut-elle de l’encouragement ?
16 Une brève révision des progrès réalisés révèle qu’en 1923, pour la première fois, La Tour de Garde publia la véritable explication de la comparaison des “brebis et des boucs”. Les “brebis” furent identifiées à une classe terrestre rassemblée à la droite du Roi, ayant l’espérance de vivre éternellement sous sa domination (Mat. 25:31-46). En 1931, cette même classe fut identifiée à ceux qui “soupirent et qui gémissent à cause de toutes les abominations” qui se commettent dans la chrétienté. Ils reçoivent la ‘marque sur leur front’, ce qui indique qu’ils possèdent la vérité et la reconnaissent publiquement, et cela leur vaudra d’être préservés à Harmaguédon (Ézéchiel chapitre 9). En 1932, cette classe fut identifiée à Jonadab, qui monta avec joie dans le char du roi Jéhu et se joignit à lui pour exécuter les adorateurs de Baal, symbolisant la mise à mort de tous les adorateurs du faux culte lors de la destruction de Babylone la Grande et d’Harmaguédon. Il fut mis en relief que la voie était toujours ouverte pour les personnes bien disposées, qui étaient invitées à prendre part au service du Roi Jésus-Christ, le Grand Jéhu, au sein de son organisation semblable à un char (II Rois 10:15-27). Au cours des années 1933 et 1934, une aide pratique fut prodiguée aux membres de cette classe, grâce à l’activité des nouvelles visites, qui consiste à revisiter les personnes qui s’intéressent à la vérité, afin de les nourrir spirituellement au moyen d’une étude biblique conduite régulièrement. En 1934, il fut clairement expliqué qu’il convenait que de telles personnes fassent l’offrande d’elles-mêmes et symbolisent cet acte par le baptême d’eau.
17. De quelle façon le développement de cette classe fut-il marqué au cours des années 1931 et 1935 ?
17 Depuis 1931, un accroissement rapide a été enregistré, car ces hommes au cœur de brebis ont pris fermement position auprès des témoins oints de Jéhovah et se sont joints à eux dans le service du champ. À l’instar du fils prodigue, bon nombre d’entre eux ont perdu les occasions qui s’offraient d’entrer en relations avec Jéhovah en se vouant à lui et en le servant. Toutefois, il semble que l’année 1935 ait été la plus décisive à propos du développement et du rétablissement de cette classe. Cette année-là, quelque chose se produisit qui correspond au retour du fils prodigue et à la générosité qui lui fut manifestée par son père, ce qui équivalait à reconnaître ouvertement et publiquement un fils perdu depuis longtemps, mais revenant chez lui. Il était bien arrivé et avait été rendu présentable pour participer au festin et à la joie que son retour procurait. Que se passa-t-il donc en 1935 qui corresponde à cet événement ?
18, 19. Comment les événements qui eurent lieu à l’occasion des assemblées de 1935 constituent-ils l’accomplissement de l’image, ce qui soulève quelle question ?
18 Notre attention est dirigée vers un congrès qui se tint en mai 1935, à Washington. Fait significatif, dans les avis publiés préalablement dans La Tour de Garde, ceux qui étaient connus sous le nom de Jonadabs furent spécialement invités à y assistera. À l’occasion de ce congrès, il fut nettement prouvé à l’aide des Écritures que la “grande foule”, dont il est question dans Révélation 7:9, n’était pas une seconde classe spirituelle, comme on le croyait autrefois, mais qu’il s’agissait de la même classe terrestre à laquelle se réfèrent les autres passages que nous venons d’examiner. En outre, les personnes présentes à ce congrès qui se considéraient comme faisant partie de cette “grande foule” furent invitées à se lever, et un grand nombre répondit à cette invitation. C’était le temps marqué pour la joie et le festin spirituel. La même méthode fut employée dans les autres congrès et les mêmes résultats furent obtenus. La “grande foule” des “autres brebis” était là !
19 Mais, direz-vous, il y a trente ans de cela ! Qu’en est-il de nos jours ? Avant de répondre à cette question, considérons la dernière partie de la comparaison de Jésus, relative au comportement et à la ligne de conduite adoptés par le fils aîné lors du retour de son frère.
AUCUNE RAISON DE TRÉBUCHER
20. Quelle fut l’attitude du fils aîné lorsque son frère revint, et comment le père le supplia-t-il ?
20 Le fils aîné était absent lorsque son frère revint chez lui. Comme il s’approchait de la maison, il entendit de la musique et des danses et demanda à un serviteur ce que signifiaient ces choses. En apprenant la raison de ces réjouissances, il fut très courroucé et refusa d’entrer. Son père le supplia de venir et de prendre part à la fête. Mais il s’obstina dans son refus. Le fils aîné accusa son père d’être injuste parce qu’il se montrait doux et partial à l’égard de ce vaurien de fils prodigue, alors qu’il refusait de donner son dû à son fils aîné ; en effet, il n’avait même jamais eu un chevreau pour faire bonne chère avec ses amis. De nouveau le père le supplie tout en le corrigeant ; il lui dit : “Mon enfant, tu es toujours avec moi, et toutes les choses qui sont à moi sont à toi ; mais il fallait bien faire bonne chère et se réjouir, parce que ton frère que voilà était mort mais il est revenu à la vie, et il était perdu mais il est retrouvé.” (Luc 15:25-32). Ainsi se termine l’histoire. La porte reste ouverte et le fils aîné peut entrer après avoir médité et être revenu à la raison.
21. Quels sont ceux qui sont représentés ici par le fils aîné, en tenant compte de quels faits ?
21 En ce cas, le fils aîné ne représente pas tous les membres du reste du “petit troupeau” encore sur la terre, mais seulement ceux qui adoptent la même attitude que ce fils aîné. Quelle preuve en avons-nous ? Gardez présent à l’esprit que jusqu’en 1931, l’attention était portée presque uniquement sur le rassemblement de ceux qui avaient une espérance céleste. Une classe terrestre avait été entrevue, mais on ne comprenait pas que Dieu s’occuperait précisément de cette classe et qu’il l’organiserait de ce côté-ci d’Harmaguédon. On n’envisageait pas non plus de rassembler ni d’instruire les “autres brebis” avant Harmaguédon, encore bien moins ceux qui avaient perdu les occasions qui s’offraient à eux, à l’exemple du fils prodigue. De plus, certains entretenaient un point de vue extrémiste quant à la façon dont Jéhovah préparait leur héritage céleste, croyant que chacun de leurs faits et gestes était analysé dans ses moindres détails d’après le critère d’une disposition douce. Ils devinrent donc égocentriques, attachant trop d’importance à leur personne ; ils se conduisaient en égotistes, affichant une forme d’humilité. Ils ne voyaient qu’eux, comme cela ressort de l’attitude du fils aîné.
22. Comment Jéhovah a-t-il montré qu’il reconnaissait la classe du “plus jeune fils”, et quel en a été le résultat ?
22 Jéhovah était-il dans l’obligation de retarder l’exécution de ses projets, en attendant que ces égocentriques corrigent leur façon de voir et manifestent le bon état d’esprit ? Certainement pas ! Il prit les devants et prépara un festin de choses grasses pour les membres de la classe du “plus jeune fils”, quand le moment fut venu de les reconnaître publiquement. Il les revêtit, spirituellement parlant, d’une belle robe, leur donna un anneau et des sandales, indiquant par là qu’il les reconnaissait comme ses futurs fils terrestres, occupant maintenant une bonne position dans son organisation et ayant les “pieds chaussés de l’équipement de la bonne nouvelle de paix”. (Éph. 6:15.) Cependant, la classe du “fils aîné” n’apprécia pas cette disposition et s’enquit à son sujet dans le but de la contester. Elle refusa de venir à la maison, ou organisation divine, n’éprouvant pas le désir de souhaiter la bienvenue à une classe qui lui ravissait les honneurs !
23. a) En quoi le point de vue de la classe du “fils aîné” est-il erroné ? b) Quel est le point de vue correct ?
23 Son point de vue était erroné sous deux aspects. D’abord, en ce qui concerne la classe du “fils aîné”, en sa qualité de premier-né, son héritage lui était assuré pour autant qu’elle restait fidèle à Dieu. Quant à la classe du “plus jeune fils”, il n’y avait pas eu de favoritisme à son égard. Si, grâce à l’amour et à la patience de Dieu une classe terrestre avait été trouvée, ramenée à la vie et était entrée en scène plus tôt que prévu, ne devrions-nous pas tous nous réjouir pour eux avec notre Père céleste ? Certainement ; nous ne pouvons nous permettre d’adopter une attitude hostile et renfrognée !
24, 25. a) En quel sens la porte est-elle toujours ouverte pour les membres de cette classe ? b) Quelles questions attendent une réponse ?
24 Bien que Jésus termine sa comparaison alors que le fils aîné se trouve en dehors de la maison, ce n’est pas une raison pour en déduire qu’aucun membre de cette classe ne répondra jamais à l’appel lancé par Jéhovah. La porte est toujours ouverte. N’oubliez pas que ce sont les scribes et les Pharisiens qui furent à l’origine de cette comparaison. Leur attitude de supériorité à l’égard des pécheurs et des percepteurs d’impôts était semblable à celle du fils aîné envers son frère. Toutefois, un grand nombre de ces conducteurs religieux revinrent plus tard à la raison. En fait, le récit biblique révèle qu’une “grande foule de prêtres obéissait à la foi”. — Actes 6:7.
25 Jéhovah exerce-t-il toujours ses qualités d’amour et de patience ? Depuis 1935, y a-t-il eu des faits prouvant cela ? Comment tirerons-nous profit des erreurs commises par les deux fils, et qu’apprendrons-nous de l’attitude du père telle qu’elle fut si bien décrite par Jésus ? Naturellement, nous nous intéressons vivement à la situation présente, aussi discuterons-nous de ces questions dans l’article suivant.
[Note]
a La Tour de Garde (angl.) des 1er et 15 août 1935, pages 98, 110, 127, 130.