PÉCHÉ
Tout ce qui n’est pas en harmonie avec, et, partant, tout ce qui est en opposition avec la personnalité, les normes, les manières d’agir et la volonté de Dieu ; tout ce qui nuit aux relations de l’individu avec Dieu. Un péché peut consister en paroles (Jb 2:10 ; Ps 39:1), en actes (lorsqu’on agit mal [Lv 20:20 ; 2Co 12:21] ou qu’on néglige de faire ce qui doit être fait [Nb 9:13 ; Jc 4:17]), ou encore en une attitude d’esprit ou de cœur (Pr 21:4 ; voir aussi Rm 3:9-18 ; 2P 2:12-15). Le manque de foi en Dieu est un péché de première gravité, puisqu’il est un signe de méfiance à son égard ou de manque de confiance en sa capacité d’accomplir ce qu’il a décidé de faire (Hé 3:12, 13, 18, 19). Un examen de l’emploi des termes dans les langues originales et d’exemples qui y sont associés en fournira une illustration.
Le terme hébreu courant traduit par péché est ḥattaʼth ; en grec, le mot usuel est hamartia. Dans les deux langues, les formes verbales (héb. : ḥataʼ ; gr. : hamartanô) signifient “ manquer ”, dans le sens de manquer ou de ne pas atteindre ou trouver un objectif, un chemin, une cible (un but) ou le bon endroit. En Juges 20:16, le verbe ḥataʼ est utilisé, dans un tour négatif, à propos des Benjaminites qui ‘ lançaient à la fronde des pierres à un cheveu près et ne manquaient pas ’. Les auteurs grecs utilisaient souvent hamartanô quand ils parlaient d’un lancier qui manque sa cible. Ces deux mots étaient employés dans le sens de manquer ou de ne pas atteindre, non seulement un objet ou un objectif matériel (Jb 5:24), mais aussi un but ou un objectif aux sens moral ou intellectuel. Proverbes 8:35, 36 dit que celui qui trouve la sagesse divine trouve la vie, mais que ‘ celui qui manque [de l’héb. : ḥataʼ] la sagesse fait violence à son âme ’, ce qui conduit à la mort. Dans les Écritures, les termes tant hébreu que grec font essentiellement référence au péché commis par des créatures intelligentes de Dieu, qui manquent le but à l’égard de leur Créateur.
La place de l’homme dans le dessein de Dieu. L’homme fut créé à “ l’image de Dieu ”. (Gn 1:26, 27.) Lui, comme toutes les autres choses créées, vint à l’existence et fut créé à cause de la volonté de Dieu (Ré 4:11). Le fait que Dieu lui assigna une tâche montrait que l’homme devait servir le dessein divin sur la terre (Gn 1:28 ; 2:8, 15). Selon l’apôtre divinement inspiré, l’homme fut créé pour être à la fois “ l’image et la gloire de Dieu ” (1Co 11:7), donc pour refléter les qualités de son Créateur en se conduisant de manière à refléter la gloire de Dieu. Fils terrestre de Dieu, l’homme devait ressembler à, ou être comme, son Père céleste. Tout autre comportement contredirait la paternité divine et jetterait l’opprobre sur elle. — Voir Ml 1:6.
Jésus établit ce point lorsqu’il encouragea ses disciples à manifester la bonté et l’amour d’une façon qui aille au-delà de ce que font les “ pécheurs ”, des personnes connues pour pratiquer des péchés. Il déclara que ce n’est qu’à la condition de suivre l’exemple de miséricorde et d’amour donné par Dieu que ses disciples pourraient ‘ se montrer fils de leur Père qui est dans les cieux ’. (Mt 5:43-48 ; Lc 6:32-36.) Paul fait un rapprochement entre la gloire de Dieu et la question du péché humain en disant que “ tous [...] ont péché et n’atteignent pas à la gloire de Dieu ”. (Rm 3:23 ; voir aussi Rm 1:21-23 ; Ho 4:7.) En 2 Corinthiens 3:16-18 ; 4:1-6, l’apôtre montre que ceux qui se détournent du péché et se tournent vers Jéhovah ‘ le visage dévoilé reflètent comme des miroirs la gloire de Jéhovah et sont transformés en la même image, de gloire en gloire ’, parce que la glorieuse bonne nouvelle concernant le Christ, qui est l’image de Dieu, brille par leur intermédiaire (voir aussi 1Co 10:31). L’apôtre Pierre cite les Écritures hébraïques en énonçant la volonté formelle de Dieu à l’égard de ses serviteurs terrestres : “ En accord avec le Saint qui vous a appelés, vous aussi devenez saints dans toute votre conduite, parce qu’il est écrit : ‘ Vous devez être saints, car je suis saint. ’ ” — 1P 1:15, 16 ; Lv 19:2 ; Dt 18:13.
Le péché abîme par conséquent le reflet que donne l’homme de la ressemblance et de la gloire de Dieu ; il prive l’homme de la sainteté, c’est-à-dire le rend souillé, impur, terni aux sens spirituel et moral. — Voir Is 6:5-7 ; Ps 51:1, 2 ; Éz 37:23 ; voir SAINTETÉ.
Tous ces textes mettent donc l’accent sur le dessein originel de Dieu, qui était que l’homme soit en harmonie avec la personnalité de Dieu, semblable à son Créateur, de la même façon qu’un père humain qui aime son fils désire qu’il soit comme lui pour ce qui est de sa conception de la vie, de ses normes de comportement et de ses qualités de cœur (voir Pr 3:11, 12 ; 23:15, 16, 26 ; Ép 5:1 ; Hé 12:4-6, 9-11). Cela implique nécessairement l’obéissance de l’homme et sa soumission à la volonté divine, que cette volonté soit exprimée ou non sous forme d’un commandement formel. Le péché sous-entend donc dans tous ces aspects un échec moral, le fait de manquer le but.
L’apparition du péché. Avant de faire son apparition sur la terre, le péché apparut d’abord dans le monde des esprits. Depuis des temps indéterminés, tout dans l’univers était parfaitement en harmonie avec Dieu. Cette harmonie fut rompue par une créature spirituelle appelée simplement l’Opposant, l’Adversaire (héb. : Satan ; gr. : Satanas ; Jb 1:6 ; Rm 16:20), le principal Faux Accusateur ou Calomniateur (gr. : Diabolos) de Dieu (Hé 2:14 ; Ré 12:9). C’est pourquoi l’apôtre Jean déclare : “ Celui qui pratique le péché vient du Diable, parce que le Diable pèche dès le commencement. ” — 1Jn 3:8.
Par “ le commencement ”, Jean désigne manifestement le commencement de l’activité d’opposant de Satan, de même qu’en 1 Jean 2:7 ; 3:11 le “ commencement ” renvoie au début de l’activité des chrétiens en tant que disciples. Les paroles de Jean montrent que, après avoir fait apparaître le péché, Satan continua de pécher. Ainsi, toute personne qui “ fait du péché une pratique ou une habitude ” se révèle être un ‘ enfant ’ de l’Adversaire, un descendant spirituel qui reflète les traits de caractère de son “ père ”. — The Expositor’s Greek Testament, par W. Nicoll, 1967, vol. V, p. 185 ; Jn 8:44 ; 1Jn 3:10-12.
Puisque l’action de cultiver un mauvais désir au point qu’il devienne fécond précède la ‘ naissance du péché ’ (Jc 1:14, 15), la créature spirituelle qui devint un opposant avait déjà commencé à dévier de la justice, s’était détachée de Dieu, avant de manifester le péché par des actes.
Rébellion en Éden. La volonté de Dieu énoncée à Adam et à sa femme était essentiellement constructive ; elle indiquait les choses qu’ils devaient faire (Gn 1:26-29 ; 2:15). Une seule restriction fut imposée à Adam, l’interdiction de manger du (ou même de toucher au) fruit de l’arbre de la connaissance du bon et du mauvais (Gn 2:16, 17 ; 3:2, 3). L’épreuve à laquelle Dieu soumit l’homme pour juger de son obéissance et de son attachement est remarquable parce qu’elle témoigne du respect pour la dignité de l’individu. Par cette épreuve, Dieu n’attribua rien de mauvais à Adam ; il ne s’agissait pas de l’éprouver en lui interdisant, par exemple, la bestialité ou le meurtre, ou quelque action vile ou dégradante semblable, comme si Dieu avait soupçonné chez Adam d’éventuelles inclinations méprisables. Manger était une chose normale, convenable, et Dieu avait dit à Adam de “ manger à satiété ” de ce qu’il lui avait donné (Gn 2:16). Mais Dieu soumettait à présent Adam à l’épreuve en lui interdisant de manger du fruit de cet arbre en particulier ; Dieu faisait donc de la consommation de ce fruit le symbole de l’acquisition d’une connaissance qui permettrait à celui qui en mangerait de décider lui-même de ce qui est “ bon ” ou “ mauvais ” pour l’homme. Ainsi, Dieu n’imposa pas à Adam une épreuve pénible ni ne lui attribua quelque penchant qui aurait rabaissé sa dignité de fils humain de Dieu.
La femme fut le premier pécheur humain. L’adversaire de Dieu, qui se servit d’un serpent comme moyen de communication (voir PERFECTION [Le premier pécheur et le roi de Tyr]), ne la tenta pas par une incitation à l’immoralité de nature sensuelle. Il donna plutôt à sa tentation la forme d’une incitation à désirer une prétendue élévation ou liberté intellectuelle. Après avoir obtenu tout d’abord d’Ève qu’elle redise la loi de Dieu, dont elle avait sans doute eu connaissance par son mari, le Tentateur contesta la véracité et la bonté de Dieu. Il affirma que celui qui mangerait du fruit de l’arbre frappé d’interdit ne mourrait pas, mais serait éclairé et aurait, comme Dieu, la capacité de déterminer lui-même si une chose est bonne ou mauvaise. Cette déclaration révèle que le cœur du Tentateur était à ce moment-là déjà très éloigné du Créateur, car ses paroles constituaient un désaccord ouvert avec Dieu et une calomnie voilée. Il n’accusa pas Dieu d’avoir commis une faute par inadvertance, mais d’avoir délibérément présenté les choses sous un faux jour, disant : “ Car Dieu sait... ” La gravité du péché, la nature détestable de cet abandon, transparaissent dans les moyens auxquels ce fils spirituel recourut pour parvenir à ses fins : il agit en menteur sournois et en meurtrier poussé par l’ambition, car il connaissait très bien les conséquences fatales de l’action qu’il encourageait son interlocutrice humaine à faire. — Gn 3:1-5 ; Jn 8:44.
Comme le révèle le récit, la femme commença à être travaillée par un désir mauvais. Au lieu de réagir par une réprobation vive et une juste indignation lorsque la justice de la loi divine fut mise en doute, elle finit par voir en cet arbre quelque chose de désirable. Elle convoita ce qui appartenait de droit à Jéhovah Dieu, son Souverain : la faculté et la prérogative de déterminer ce qui est bon ou mauvais pour ses créatures. Elle commençait donc à se conformer aux voies, aux normes et à la volonté de l’adversaire, qui avait contredit son Créateur et son mari, le chef que Dieu lui avait assigné (1Co 11:3). Ajoutant foi aux paroles du Tentateur, elle se laissa séduire, mangea du fruit, dévoilant ainsi le péché qui avait pris naissance dans son cœur et dans sa pensée. — Gn 3:6 ; 2Co 11:3 ; voir aussi Jc 1:14, 15 ; Mt 5:27, 28.
Plus tard, Adam prit du fruit quand sa femme lui en proposa. L’apôtre Paul montre que le péché de l’homme était différent de celui de sa femme, car Adam ne fut pas trompé par les arguments du Tentateur, et ne fut pas persuadé par l’affirmation qu’il pouvait manger du fruit de l’arbre en toute impunité (1Tm 2:14). Adam mangea donc très certainement en raison du désir qu’il éprouvait pour sa femme, et il ‘ écouta sa voix ’ plutôt que celle de son Dieu (Gn 3:6, 17). Il se conforma aux voies et à la volonté de sa femme et, à travers elle, à celles de l’Adversaire de Dieu. Par conséquent, il ‘ manqua le but ’, il ne sut pas agir à l’image et à la ressemblance de Dieu, il ne refléta pas la gloire de Dieu et, de fait, il fit injure à son Père céleste.
Les effets du péché. Le péché rompit l’harmonie qui existait entre l’homme et son Créateur. Il porta par conséquent atteinte non seulement aux relations de l’homme avec Dieu, mais aussi à ses relations avec le reste de la création de Dieu, ce qui impliquait des effets désastreux pour l’homme lui-même, sur ses pensées, son cœur et son corps. Le péché eut des conséquences très néfastes pour le genre humain.
La conduite d’Adam et Ève fut le signe immédiat de cette rupture. Le fait qu’ils couvrirent certaines parties du corps que leur avait façonné Dieu et qu’ils essayèrent de se dérober à son regard révélait clairement que leurs pensées et leur cœur étaient désormais éloignés de Dieu (Gn 3:7, 8). Le péché engendra donc chez eux la culpabilité, l’inquiétude, l’insécurité et la honte. Cela illustre la pensée de l’apôtre en Romains 2:15, selon laquelle la loi de Dieu était ‘ écrite dans le cœur de l’homme ’ ; la violation de cette loi avait donc produit un bouleversement intérieur chez l’homme, sa conscience l’accusant d’avoir mal agi. L’homme était en quelque sorte doté d’un détecteur de mensonge interne qui l’empêchait de cacher son état de pécheur à son Créateur ; quant à Dieu, devant l’excuse que l’homme fournit pour expliquer son changement d’attitude envers son Père céleste, il demanda aussitôt : “ As-tu mangé de l’arbre dont je t’avais ordonné de ne pas manger ? ” — Gn 3:9-11.
Pour être fidèle à lui-même, et pour le bien du reste de sa famille universelle, Jéhovah Dieu ne pouvait pas admettre ces péchés, que ce soit de la part de ses créatures humaines ou de son fils spirituel devenu rebelle. Pour préserver sa sainteté, il leur infligea à tous, en toute justice, la sentence de mort. Puis le couple humain fut chassé du jardin de Dieu en Éden, ce qui lui interdisait l’accès à cet autre arbre que Dieu avait appelé “ l’arbre de vie ”. — Gn 3:14-24.
Les conséquences sur l’humanité en général. Romains 5:12 déclare que “ par un seul homme le péché est entré dans le monde et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort s’est étendue à tous les hommes parce que tous avaient péché ”. (Voir aussi 1Jn 1:8-10.) Au dire de certains, cela signifiait que tous les futurs descendants d’Adam avaient participé à son acte initial de péché parce qu’en sa qualité de chef de famille il les représentait et les rendait, en quelque sorte, participants de son péché avec lui. Toutefois, l’apôtre parle de la mort comme s’étant “ étendue ” à tous les hommes, ce qui implique un effet progressif et non simultané sur les descendants d’Adam.
L’apôtre Paul poursuit par ailleurs en disant que “ la mort a régné depuis Adam jusqu’à Moïse, même sur ceux qui n’avaient pas péché selon la ressemblance de la transgression d’Adam ”. (Rm 5:14.) C’est à juste titre que le péché d’Adam est appelé “ transgression ”, car Adam viola une loi bien définie, un ordre formel de Dieu. De plus, Adam pécha de son plein gré, alors qu’il était homme parfait, en pleine possession de ses moyens. Ses descendants n’ont évidemment jamais connu cet état de perfection. Ainsi, tout cela infirme la thèse voulant que ‘ quand Adam pécha, tous ses descendants, bien qu’ils ne fussent pas encore nés, péchèrent avec lui ’. Pour que tous les descendants d’Adam puissent être tenus pour responsables comme participants au péché personnel d’Adam, il aurait fallu qu’ils aient exprimé d’une façon ou d’une autre leur volonté d’avoir Adam pour chef de famille. Or, aucun d’eux n’a en réalité demandé à naître d’Adam, leur naissance dans la descendance d’Adam n’étant due qu’à la volonté charnelle de leurs parents. — Jn 1:13.
Cela tend à attester que le péché fut transmis d’Adam aux générations successives du fait de la loi reconnue de l’hérédité. C’est sans doute à cela que fait allusion le psalmiste lorsqu’il dit : “ Dans la faute j’ai été mis au monde dans les douleurs, et dans le péché ma mère m’a conçu. ” (Ps 51:5). Le péché, ainsi que ses conséquences, entra et s’étendit à toute la race humaine, non pas simplement parce qu’Adam était le chef de famille de cette race, mais parce que lui, et non Ève, fut son progéniteur, ou source de vie humaine. De lui, ainsi que d’Ève, ses descendants allaient hériter inévitablement non seulement les caractéristiques physiques, mais aussi les traits de personnalité, dont l’inclination au péché. — Voir 1Co 15:22, 48, 49.
Paul étaye cette même conclusion quand il dit : “ De même que par la désobéissance de ce seul homme [Adam] beaucoup ont été constitués pécheurs, de même aussi par l’obéissance de cette seule personne [Christ Jésus] beaucoup seront constitués justes. ” (Rm 5:19). Ceux qui devaient être “ constitués justes ” par l’obéissance de Christ ne le furent pas tous immédiatement au moment où Christ présenta son sacrifice rédempteur à Dieu, mais ils ont progressivement part aux bienfaits de son sacrifice à mesure qu’ils exercent la foi dans cette disposition et qu’ils se réconcilient avec Dieu (Jn 3:36 ; Ac 3:19). De même, à mesure que leurs générations se succédaient, les descendants d’Adam furent constitués pécheurs dès qu’ils furent conçus par leurs parents, eux-mêmes pécheurs de naissance, dans la lignée d’Adam.
Le pouvoir du péché, le salaire du péché. “ Le salaire que paie le péché, c’est la mort ” (Rm 6:23) ; étant nés dans la lignée d’Adam, les hommes se trouvent tous sous “ la loi du péché et de la mort ”. (Rm 8:2 ; 1Co 15:21, 22.) Le péché, ainsi que la mort, a “ régné ” sur les humains, les tenant en esclavage, et c’est par Adam que les humains ont été vendus dans cet esclavage (Rm 5:17, 21 ; 6:6, 17 ; 7:14 ; Jn 8:34). Ces déclarations montrent que le péché n’est pas simplement assimilé au fait de commettre ou d’omettre certains actes, mais qu’il est aussi tenu pour une loi, un principe directeur ou une force qui agit dans les hommes, à savoir l’inclination innée à mal agir, inclination héritée d’Adam. L’héritage adamique des humains a donc produit chez eux ‘ la faiblesse de la chair ’, l’imperfection (Rm 6:19). La “ loi ” du péché agit continuellement dans leurs membres charnels et essaie en quelque sorte de régir leur conduite, de les assujettir, privés de l’harmonie avec Dieu. — Rm 7:15, 17, 18, 20-23 ; Ép 2:1-3.
‘ Régnant ’ à la manière d’un roi, le péché donne des ‘ ordres ’, et cela de diverses façons, à diverses personnes et à divers moments. Par exemple, remarquant la colère que Caïn, premier fils d’Adam, nourrissait contre son frère Abel, Dieu avertit Caïn qu’il devait se mettre à bien agir, car, dit-il : “ Il y a le péché tapi à l’entrée, et vers toi est son désir ; et toi, te rendras-tu maître de lui ? ” Caïn laissa néanmoins le péché, l’envie et la haine se rendre maîtres de lui, ce qui le poussa au meurtre. — Gn 4:3-8 ; voir aussi 1S 15:23.
La maladie, la douleur et le vieillissement. Puisque chez les humains la mort est généralement liée à la maladie ou au vieillissement, il s’ensuit que ces phénomènes sont concomitants du péché. Sous l’alliance de la Loi mosaïque conclue avec Israël, les lois régissant les sacrifices pour le péché prévoyaient une propitiation pour ceux qui avaient été atteints de la plaie de la lèpre (Lv 14:2, 19). Celui qui touchait un cadavre humain, ou pénétrait seulement dans une tente où quelqu’un était mort, devenait impur et devait se soumettre à une purification rituelle (Nb 19:11-19 ; voir aussi Nb 31:19, 20). Jésus aussi associa la maladie au péché (Mt 9:2-7 ; Jn 5:5-15), mais il montra qu’un certain mal n’est pas forcément la conséquence d’un péché en particulier (Jn 9:2, 3). D’autres textes soulignent les effets bénéfiques de la justice (une conduite contraire au péché) sur la santé (Pr 3:7, 8 ; 4:20-22 ; 14:30). Sous la domination de Christ, l’élimination de la mort, qui règne avec le péché (Rm 5:21), s’accompagnera de la fin de la douleur. — 1Co 15:25, 26 ; Ré 21:4.
Le péché et la Loi. L’apôtre Jean écrit que “ tout homme qui pratique le péché pratique aussi l’illégalité, et ainsi le péché est l’illégalité ” (1Jn 3:4) ; il ajoute que “ toute injustice est péché ”. (1Jn 5:17.) En revanche, l’apôtre Paul parle de “ ceux qui ont péché sans la loi ”. Il dit encore : “ Jusqu’à la Loi [donnée par l’intermédiaire de Moïse] le péché était dans le monde, mais le péché n’est porté au compte de personne quand il n’y a pas de loi. Toutefois la mort a régné depuis Adam jusqu’à Moïse, même sur ceux qui n’avaient pas péché selon la ressemblance de la transgression d’Adam. ” (Rm 2:12 ; 5:13, 14). Les paroles de Paul doivent être prises dans leur contexte ; les déclarations qu’il fait auparavant dans cette même lettre aux Romains montrent qu’il comparait ceux qui étaient sous l’alliance de la Loi et ceux qui ne l’étaient pas et n’étaient donc pas soumis à son code de lois, tout en démontrant que les membres des deux classes étaient pécheurs. — Rm 3:9.
Au cours des quelque 2 500 ans qui s’écoulèrent entre la déviation d’Adam et le moment où fut donnée l’alliance de la Loi en 1513 av. n. è., Dieu n’avait pas donné à l’humanité un code complet ou une loi énoncée systématiquement qui définisse précisément le péché dans ses moindres manifestations et formes. Il promulgua bien certains décrets, comme ceux transmis à Noé après le déluge universel (Gn 9:1-7), ou l’alliance de la circoncision qu’il donna à Abraham et à sa maisonnée, y compris à ses esclaves étrangers (Gn 17:9-14). Mais, à propos d’Israël, le psalmiste put affirmer que Dieu “ révèle sa parole à Jacob, ses prescriptions et ses décisions judiciaires à Israël. Il n’a fait ainsi pour aucune autre nation ; quant à ses décisions judiciaires, elles ne les ont pas connues ”. (Ps 147:19, 20 ; voir aussi Ex 19:5, 6 ; Dt 4:8 ; 7:6, 11.) On pouvait dire de l’alliance de la Loi donnée à Israël que “ l’homme qui aura pratiqué la justice de la Loi vivra par elle ”, car un homme ne pouvait observer cette loi et lui obéir parfaitement qu’à la condition d’être exempt de péché, comme ce fut le cas de Christ Jésus (Rm 10:5 ; Mt 5:17 ; Jn 8:46 ; Hé 4:15 ; 7:26 ; 1P 2:22). Cela ne fut vrai pour aucune autre loi donnée depuis Adam jusqu’au moment où fut donnée l’alliance de la Loi.
‘ Ils font naturellement les choses de la loi. ’ Cela ne veut pas dire qu’en l’absence d’un code de lois détaillé permettant de jauger leur conduite les hommes qui vécurent depuis Adam jusqu’à Moïse furent exempts de péché. En Romains 2:14, 15, Paul déclare : “ Car lorsque des gens des nations qui n’ont pas la loi font naturellement les choses de la loi, ces gens, bien que n’ayant pas la loi, sont une loi pour eux-mêmes. Ce sont ceux-là mêmes qui montrent que le contenu de la loi est écrit dans leur cœur, tandis que leur conscience témoigne avec eux et que, entre leurs pensées, ils sont accusés ou même excusés. ” Ayant été créé à l’origine à l’image et à la ressemblance de Dieu, l’homme a une nature morale, qui génère une faculté : la conscience. Même imparfaits, les humains pécheurs gardent une certaine mesure de cette conscience, comme l’indiquent les paroles de Paul (voir CONSCIENCE). Puisqu’une loi est fondamentalement une ‘ règle de conduite ’, cette nature morale agit dans leur cœur comme une loi. Cependant, ils ont hérité d’une autre loi, qui s’oppose à la loi de leur nature morale : la “ loi du péché ”, qui lutte contre les tendances justes et rend esclaves ceux qui ne résistent pas à son emprise. — Rm 6:12 ; 7:22, 23.
Même dans le cas de Caïn, on discerne cette nature morale et la conscience qui lui est associée. Bien que Dieu n’eût donné aucune loi au sujet de l’homicide, par la façon évasive dont il répondit aux questions de Dieu Caïn montra que sa conscience le condamnait pour le meurtre d’Abel (Gn 4:8, 9). Joseph l’Hébreu laissa voir ‘ la loi de Dieu dans son cœur ’ quand il répondit à la femme de Potiphar qui essayait de le séduire : “ Comment donc pourrais-je commettre ce grand mal et pécher vraiment contre Dieu ? ” Quoique Dieu n’ait pas expressément condamné l’adultère, Joseph savait que c’était une chose mauvaise qui allait à l’encontre de la volonté de Dieu à l’égard des humains, telle qu’il l’avait exprimée en Éden. — Gn 39:7-9 ; voir aussi Gn 2:24.
Ainsi, pendant toute la période des patriarches depuis Abraham jusqu’aux 12 fils de Jacob, les Écritures présentent des hommes de nombreuses races et nations qui parlèrent de “ péché ” (ḥattaʼth), soit des péchés contre un employeur (Gn 31:36), soit contre le souverain dont on est le sujet (Gn 40:1 ; 41:9), soit contre un membre de sa famille (Gn 42:22 ; 43:9 ; 50:17), ou simplement contre un autre humain (Gn 20:9). Dans tous les cas, celui qui utilisait ce terme reconnaissait par là qu’il avait une certaine relation avec la personne contre laquelle le péché avait été ou aurait pu être commis, et admettait qu’il avait la responsabilité de respecter les intérêts, ou encore la volonté et l’autorité de cette personne, — dans le cas d’un souverain par exemple — et de ne pas agir à leur encontre. Il révélait ainsi qu’il possédait une nature morale. Toutefois, le temps passant, l’emprise du péché sur ceux qui ne servaient pas Dieu devint plus puissante, de sorte que Paul put dire que les gens des nations étaient “ mentalement dans les ténèbres, et éloignés de la vie qui relève de Dieu, [...] ayant perdu tout sens moral ”. — Ép 4:17-19.
En quel sens la Loi a-t-elle fait ‘ abonder ’ le péché ? Si la mesure de conscience que possède l’homme lui donnait un certain sens naturel du bien et du mal, Dieu, en concluant avec Israël l’alliance de la Loi, identifia clairement le péché sous ses multiples facettes. De ce fait, si un quelconque des descendants des amis de Dieu qu’avaient été Abraham, Isaac et Jacob se clamait innocent, sans péché, sa bouche se trouvait “ fermée et [...] le monde entier [devenait] passible d’une peine devant Dieu ”. Il en était ainsi parce que la chair imparfaite que les Israélites avaient héritée d’Adam faisait qu’il leur était impossible d’être déclarés justes devant Dieu par les œuvres de la Loi, “ car par la loi vient la connaissance exacte du péché ”. (Rm 3:19, 20 ; Ga 2:16.) La Loi détaillait clairement toute l’étendue et toute la portée du péché, si bien qu’elle faisait en quelque sorte ‘ abonder ’ la faute et le péché, puisqu’un grand nombre d’actes et même d’états d’esprit étaient désormais signalés comme étant des péchés (Rm 5:20 ; 7:7, 8 ; Ga 3:19 ; voir aussi Ps 40:12). Les sacrifices de la Loi servaient à rappeler continuellement aux individus sous la Loi leur état de pécheurs (Hé 10:1-4, 11). Par ces moyens, la Loi jouait le rôle d’un précepteur pour les mener à Christ, afin qu’ils soient “ déclarés justes en raison de la foi ”. — Ga 3:22-25.
En quel sens le péché put-il ‘ trouver une occasion ’ grâce au commandement de Dieu à Israël ?
Faisant ressortir que la Loi mosaïque n’est pas le moyen par lequel les humains peuvent parvenir à une condition de justes devant Jéhovah Dieu, l’apôtre Paul écrivit : “ Lorsque nous vivions selon la chair, les passions pécheresses excitées par la Loi étaient à l’œuvre dans nos membres, afin que nous produisions du fruit pour la mort. [...] Que dirons-nous donc ? La Loi est-elle péché ? Que cela n’arrive jamais ! En effet, je n’aurais pas appris à connaître le péché s’il n’y avait pas eu la Loi ; et, par exemple, je n’aurais pas connu la convoitise si la Loi n’avait pas dit : ‘ Tu ne dois pas convoiter. ’ Mais le péché, trouvant une occasion grâce au commandement, a produit en moi toutes sortes de convoitises, car en dehors de la loi le péché était mort. ” — Rm 7:5-8.
Sans la Loi, l’apôtre Paul n’aurait pas connu ni discerné toute l’étendue et toute la portée du péché, par exemple que la convoitise est péché. Comme le fait remarquer l’apôtre, la Loi a ‘ excité ’ les passions pécheresses, et le commandement interdisant la convoitise fournissait une “ occasion ” pour le péché. Cela doit être compris à la lumière de cette autre pensée de Paul : “ En dehors de la loi le péché était mort. ” Aussi longtemps que le péché n’avait pas été défini précisément, une personne ne pouvait pas être accusée de commettre des péchés qui n’étaient pas légalement signalés comme tels. Avant que vienne la Loi, Paul et ceux de sa nation vivaient sans être sous le coup d’une condamnation pour des péchés qui n’étaient pas spécifiés. Toutefois, avec l’introduction de la Loi, Paul et ses compatriotes furent désignés comme étant des pécheurs sous le coup d’une condamnation à mort. La Loi les rendait davantage conscients de leur état de pécheurs. Cela ne veut pas dire que la Loi mosaïque les poussait au péché, mais qu’elle les dénonçait comme étant pécheurs. C’est ainsi que le péché trouva une occasion grâce à la Loi et produisit le péché en Paul et en son peuple. La Loi fournit matière à condamner davantage d’individus comme pécheurs et sur des chefs d’accusation bien plus nombreux.
À la question “ La Loi est-elle péché ? ” la réponse est catégorique : ‘ Non ! ’ (Rm 7:7). La Loi ne ‘ manqua pas la cible ’ en n’atteignant pas l’objectif dans lequel Dieu l’avait donnée, mais au contraire elle ‘ fit mouche ’ non seulement en étant bonne et utile dans son rôle de guide protecteur, mais aussi en établissant légalement que tous les humains, les Israélites ne faisant pas exception, étaient pécheurs et avaient besoin de la rédemption prévue par Dieu. Elle dirigeait également l’attention des Israélites vers Christ, le Rédempteur dont ils avaient besoin.
Fautes et transgressions. Les Écritures établissent souvent un lien entre la “ faute ” (héb. : ʽawon ; gr. : paraptôma), la “ transgression ” (héb. : pèshaʽ ; gr. : parabasis) ou d’autres termes semblables, et le “ péché ”. (Héb. : ḥattaʼth ; gr. : hamartia.) Tous ces termes apparentés présentent des aspects spécifiques du péché, des formes particulières qu’il prend.
Fautes, erreurs et sottise. Ainsi, le terme ʽawon a fondamentalement trait au fait de commettre une faute, d’agir mal ou de manière tortueuse. Ce terme hébreu désigne une faute ou un méfait au plan moral, une déformation de ce qui est droit (Jb 10:6, 14, 15). Ceux qui ne se soumettent pas à la volonté de Dieu ne sont manifestement pas guidés par sa sagesse et sa justice parfaites, et ils sont donc sujets à des fautes (voir Is 59:1-3 ; Jr 14:10 ; Ph 2:15). C’est sans aucun doute parce qu’en raison du péché l’homme manque d’équilibre et fait dévier ce qui est droit (Jb 33:27 ; Hab 1:4) que ʽawon est le terme hébreu le plus souvent associé ou mis en parallèle avec ḥattaʼth (“ péché ”, “ action de manquer le but [la cible] ”) (Ex 34:9 ; Dt 19:15 ; Ne 4:5 ; Ps 32:5 ; 85:2 ; Is 27:9). Ce déséquilibre engendre la confusion et le trouble chez l’homme et des difficultés dans ses relations avec Dieu et le reste de la création divine.
La “ faute ” (ʽawon) peut être intentionnelle ou involontaire ; elle peut être une déviation consciente de ce qui est droit ou un acte inconscient, une “ erreur ” (sheghaghah) qui rend néanmoins la personne responsable d’une faute et donc coupable devant Dieu (Lv 4:13-35 ; 5:1-6, 14-19 ; Nb 15:22-29 ; Ps 19:12, 13). Si donc la faute est volontaire, elle a bien sûr des conséquences beaucoup plus graves que si elle est faite par erreur (Nb 15:30, 31 ; voir aussi Lm 4:6, 13, 22). La faute s’oppose à la vérité, et ceux qui pèchent de plein gré dénaturent la vérité, façon d’agir qui ne fait qu’engendrer des péchés plus graves (voir Is 5:18-23). L’apôtre Paul parle du “ pouvoir trompeur du péché ” qui endurcit le cœur des humains (Hé 3:13-15 ; voir aussi Ex 9:27, 34, 35). Citant Jérémie 31:34, où l’original hébreu parlait de la “ faute ” et du “ péché ” d’Israël, il employa hamartia (péché) et adikia (action injuste) en Hébreux 8:12, et hamartia et anomia (illégalité) en Hébreux 10:17.
Proverbes 24:9 déclare que “ la conduite déréglée de la sottise est péché ”, et les termes hébreux qui expriment l’idée de sottise sont souvent utilisés en rapport avec l’action de pécher, le pécheur repentant reconnaissant parfois : “ J’ai agi sottement. ” (1S 26:21 ; 2S 24:10, 17). Si Dieu ne le discipline pas, le pécheur s’empêtre dans ses fautes et s’égare sottement. — Pr 5:22, 23 ; voir aussi Pr 19:3.
Le grec paraptôma signifie littéralement “ chute à côté ”, c’est-à-dire un faux pas (Rm 11:11, 12) ou une bévue, une ‘ faute ’. (Ép 1:7 ; Col 2:13.) Le péché que commit Adam en mangeant du fruit défendu fut une “ transgression ”, puisqu’Adam viola la loi de Dieu ; ce fut une “ faute ” en ce sens qu’il tomba ou fit un faux pas au lieu de se tenir debout et de marcher droit en harmonie avec les exigences justes de Dieu et de soutenir Son autorité. Les nombreuses ordonnances et exigences de l’alliance de la Loi ouvrirent en quelque sorte la voie à de nombreuses fautes de ce genre en raison de l’imperfection de ceux qui y étaient soumis (Rm 5:20) ; collectivement, la nation d’Israël tomba pour ce qui est de garder cette alliance (Rm 11:11, 12). Puisque toutes les ordonnances diverses de la Loi faisaient partie d’une seule et même alliance, celui qui faisait “ un faux pas ” sur un seul point devenait par conséquent coupable ou devenait un “ transgresseur ” de l’alliance dans son ensemble et, partant, de toutes ses ordonnances. — Jc 2:10, 11.
La transgression, une “ violation ”. Le péché peut prendre la forme d’une “ transgression ”. Le terme grec parabasis (transgression) signifie fondamentalement “ violer ”, c’est-à-dire dépasser certaines limites ou bornes, notamment en enfreignant une loi. Matthieu utilise la forme verbale (parabaïnô) en transcrivant la question des Pharisiens et des scribes selon laquelle les disciples de Jésus ‘ violaient la tradition des hommes d’autrefois ’, et la contre-question de Jésus sur le fait que ces adversaires ‘ violaient le commandement de Dieu à cause de leur tradition ’, par laquelle ils annulaient la parole de Dieu (Mt 15:1-6). Ce terme peut aussi désigner l’“ action de s’écarter ”, comme lorsque Judas ‘ dévia ’ de son ministère et de son apostolat (Ac 1:25). Dans certains textes grecs, le même verbe est employé en parlant de quelqu’un qui “ ne demeure pas dans l’enseignement du Christ, mais va au-delà ”. — 2Jn 9, BFC.
De même, les Écritures hébraïques disent de personnes qui ont péché qu’elles ont ‘ violé ’, ‘ transgressé ’, ‘ tourné ’, ‘ enfreint ’ (héb. : ʽavar) l’alliance de Dieu ou des ordres précis. — Nb 14:41 ; Dt 17:2, 3 ; Jos 7:11, 15 ; 1S 15:24 ; Is 24:5 ; Jr 34:18.
L’apôtre Paul montre le rapport étroit entre parabasis et la violation d’une loi établie quand il dit que “ là où il n’y a pas de loi, il n’y a pas non plus de transgression ”. (Rm 4:15.) Ainsi, en l’absence de loi le pécheur ne serait pas qualifié de “ transgresseur ”. Conformément à cette idée, Paul et les autres écrivains chrétiens utilisent toujours parabasis (et parabatês, “ transgresseur ”) dans un contexte relatif à une loi (voir Rm 2:23-27 ; Ga 2:16, 18 ; 3:19 ; Jc 2:9, 11). Ayant reçu un ordre formel de Dieu, Adam était coupable de “ transgression ” d’une loi explicite. Sa femme, bien qu’elle fût trompée, était également coupable d’avoir transgressé cette loi (1Tm 2:14). L’alliance de la Loi, énoncée à Moïse par des anges, fut ajoutée à l’alliance abrahamique “ pour rendre les transgressions manifestes ”, pour que ‘ toutes choses ensemble soient enfermées sous le péché ’, déclarant légalement coupables de péché tous les descendants d’Adam, les Israélites y compris, et démontrant qu’ils avaient tous absolument besoin du pardon et du salut par la foi en Christ Jésus (Ga 3:19-22). Par conséquent, si Paul s’était replacé sous la Loi mosaïque, il se serait à nouveau fait “ transgresseur ” de cette Loi, sujet à la condamnation venant de cette Loi, et il aurait ainsi poussé de côté la faveur imméritée de Dieu qui libérait de cette condamnation. — Ga 2:18-21 ; voir aussi Ga 3:1-4, 10.
Le mot hébreu pèshaʽ emporte l’idée de transgression (Ps 51:3 ; Is 43:25-27 ; Jr 33:8) ainsi que celle de “ révolte ”, qui consiste à se détourner de, à rejeter, la loi ou l’autorité de quelqu’un (1S 24:11 ; Jb 13:23, 24 ; 34:37 ; Is 59:12, 13). Une transgression volontaire équivaut donc à une rébellion contre la domination et l’autorité paternelles de Dieu. Elle oppose à la volonté du Créateur celle de la créature qui se révolte donc contre la souveraineté de Dieu, contre Son autorité suprême.
“ Pécheurs. ” Puisqu’“ il n’y a pas d’homme qui ne pèche ” (2Ch 6:36), tous les descendants d’Adam peuvent à juste titre être qualifiés de “ pécheurs ” par nature. Mais, dans les Écritures, le terme “ pécheurs ” a ordinairement un sens plus spécifique et s’emploie pour ceux qui pratiquent le péché ou qui ont la réputation de pécher. Leurs péchés sont de notoriété publique (Lc 7:37-39). Les Amaléqites, que Jéhovah ordonna à Saül de détruire, sont appelés “ pécheurs ” (1S 15:18) ; après avoir prié Dieu de ne pas enlever son âme “ avec les pécheurs ”, le psalmiste les identifie ensuite à des “ hommes de sang, dans les mains desquels il y a une conduite déréglée, et dont la droite est pleine de pots-de-vin ”. (Ps 26:9, 10 ; voir aussi Pr 1:10-19.) Les chefs religieux condamnèrent Jésus parce qu’il fréquentait “ des collecteurs d’impôts et des pécheurs ”, les collecteurs d’impôts ayant dans l’ensemble mauvaise réputation auprès des Juifs (Mt 9:10, 11). Jésus déclara que ces hommes-là, tout comme les prostituées, devançaient les chefs religieux juifs pour ce qui était d’entrer dans le Royaume (Mt 21:31, 32). Zachée, collecteur d’impôts que beaucoup qualifiaient de “ pécheur ”, reconnut qu’il avait illégalement extorqué de l’argent. — Lc 19:7, 8.
Ainsi donc, en disant qu’il y aurait “ plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentance ”, Jésus utilisait sans doute ces termes dans un sens relatif (voir JUSTICE No 1 [La bonté et la justice]), car tous les hommes sont par nature pécheurs et aucun n’est juste au sens absolu. — Lc 15:7, 10 ; voir aussi Lc 5:32 ; 13:2 ; DÉCLARER JUSTE.
Gravité relative des mauvaises actions. Bien que le péché soit toujours le péché et qu’il fasse dans tous les cas encourir à son auteur le “ salaire ” du péché, c’est-à-dire la mort, les Écritures montrent que Dieu n’attribue pas à toutes les mauvaises actions des humains le même degré de gravité. Ainsi, les hommes de Sodome étaient “ grands pécheurs contre Jéhovah ”, et leur péché était “ très lourd ”. (Gn 13:13 ; 18:20 ; voir aussi 2Tm 3:6, 7.) Quand les Israélites firent un veau d’or, ce fut aussi appelé “ un grand péché ” (Ex 32:30, 31) et, de même, en instituant le culte du veau, Yarobam conduisit le royaume du Nord à “ pécher par un grand péché ”. (2R 17:16, 21.) Le péché de Juda devint “ comme celui de Sodome ”, de sorte que le royaume de Juda devint odieux aux yeux de Jéhovah (Is 1:4, 10 ; 3:9 ; Lm 1:8 ; 4:6). La prière même de celui qui méprise ainsi la volonté de Dieu peut devenir un péché (Ps 109:7, 8, 14). Le péché étant un affront à sa personne même, Dieu n’y reste pas indifférent ; plus le péché est grave, plus son indignation et sa colère grandissent à juste titre (Rm 1:18 ; Dt 29:22-28 ; Jb 42:7 ; Ps 21:8, 9). Toutefois, sa colère n’est pas due au seul fait que sa personne est concernée, mais elle est aussi excitée à la vue du mal et de l’injustice infligés aux humains et en particulier à ses serviteurs fidèles. — Is 10:1-4 ; Ml 2:13-16 ; 2Th 1:6-10.
La faiblesse et l’ignorance humaines. Jéhovah tient compte de la faiblesse des hommes imparfaits, descendants d’Adam, de sorte que ceux qui le cherchent avec sincérité peuvent dire : “ Il n’a pas agi avec nous selon nos péchés ; et il n’a pas fait venir sur nous ce que nous méritons. ” Les Écritures soulignent la miséricorde et la bonté de cœur extraordinaires que Dieu manifeste dans ses relations patientes avec des hommes faits de chair (Ps 103:2, 3, 10-18). Il prend aussi en compte le fait que l’ignorance contribue aux péchés (1Tm 1:13 ; voir aussi Lc 12:47, 48), dans la mesure où cette ignorance est involontaire. Ceux qui rejettent délibérément la connaissance et la sagesse que Dieu offre et ‘ prennent plaisir à l’injustice ’ ne sont pas excusés (2Th 2:9-12 ; Pr 1:22-33 ; Ho 4:6-8). Certains s’égarent temporairement loin de la vérité, mais, s’ils sont aidés, ils reviennent (Jc 5:19, 20), tandis que d’autres ‘ ferment les yeux à la lumière et oublient qu’ils ont été autrefois purifiés de leurs péchés ’. — 2P 1:9.
Qu’est-ce que le péché impardonnable ?
La connaissance entraîne une responsabilité plus grande. Le péché du gouverneur Pilate ne fut pas aussi grand que celui des chefs religieux juifs qui lui remirent Jésus, ou que celui de Judas qui livra son Seigneur (Jn 19:11 ; 17:12). Jésus dit aux Pharisiens de son époque que s’ils avaient été aveugles, ils n’auraient pas eu de péché, ce qui signifiait sans doute que Dieu aurait pu pardonner leurs péchés en raison de leur ignorance ; toutefois, comme ils niaient être dans l’ignorance, ‘ leur péché demeurait ’. (Jn 9:39-41.) Jésus déclara qu’ils n’avaient “ pas d’excuse pour leur péché ”, car ils étaient témoins des paroles et des œuvres puissantes dont il était l’auteur grâce à l’esprit de Dieu qui était sur lui (Jn 15:22-24 ; Lc 4:18). Ceux qui, soit en paroles, soit en actions, blasphémaient volontairement et sciemment contre l’esprit de Dieu ainsi manifesté étaient ‘ coupables d’un péché éternel ’, sans pardon possible (Mt 12:31, 32 ; Mc 3:28-30 ; voir aussi Jn 15:26 ; 16:7, 8). Cela pouvait être le cas de certains qui devinrent chrétiens, mais qui se détournèrent ensuite délibérément du culte pur de Dieu. On lit en Hébreux 10:26, 27 : “ Si nous pratiquons le péché volontairement après avoir reçu la connaissance exacte de la vérité, il ne reste plus pour les péchés aucun sacrifice, mais il y a une certaine attente terrible du jugement et il y a une jalousie ardente qui va consumer ceux qui s’opposent. ”
En 1 Jean 5:16, 17, lorsque Jean parle d’un “ péché qui fait encourir la mort ” et l’oppose à un péché qui ne fait pas encourir la mort, il évoque sans doute un péché volontaire et conscient (voir Nb 15:30). Quand tout tend à prouver que quelqu’un s’est rendu coupable d’un tel péché volontaire et conscient, le chrétien ne voudra pas prier pour celui qui a commis cette offense. C’est bien sûr Dieu qui en dernier ressort peut juger de l’attitude de cœur du pécheur. — Voir Jr 7:16 ; Mt 5:44 ; Ac 7:60.
Distinction entre péché isolé et pratique du péché. En comparant 1 Jean 2:1 avec 3:4-8 dans la Traduction du monde nouveau, on constate que Jean fait aussi une distinction entre un péché isolé et la pratique du péché. Quant à l’exactitude de la traduction “ tout homme qui pratique le péché [poïôn tên hamartian] ” (1Jn 3:4), A. Robertson écrit dans Word Pictures in the New Testament (1933, vol. VI, p. 221) : “ Le participe présent actif (poïôn) signifie l’habitude de commettre des péchés. ” Pour ce qui est de 1 Jean 3:6, où dans le texte grec figure l’expression oukh hamartanéï, ce même bibliste explique (p. 222) : “ Présent linéaire [...] indicatif actif de hamartanô : ‘ ne continue pas de pécher. ’ ” Ainsi, un chrétien fidèle peut, à un moment donné, commettre un écart de conduite ou tomber dans le péché par faiblesse ou par égarement, mais il “ ne pratique pas le péché ”, il ne continue pas de marcher dans le péché. — 1Jn 3:9, 10 ; voir aussi 1Co 15:33, 34 ; 1Tm 5:20.
Participation aux péchés des autres. Une personne peut devenir coupable de péché devant Dieu en fréquentant volontairement des malfaiteurs, en approuvant leurs mauvaises actions ou en taisant leur conduite pour que les anciens n’en aient pas connaissance et n’agissent en conséquence (voir Ps 50:18, 21 ; 1Tm 5:22). Ceux qui restent dans la ville symbolique de “ Babylone la Grande ” reçoivent donc aussi leur “ part de ses plaies ”. (Ré 18:2, 4-8.) Quand un chrétien fréquente un individu qui abandonne l’enseignement du Christ, ou même lui adresse “ une salutation ”, il “ participe à ses œuvres mauvaises ”. — 2Jn 9-11 ; voir aussi Tt 3:10, 11.
Paul recommanda à Timothée de ne pas ‘ participer aux péchés des autres ’. (1Tm 5:22.) Quand, juste avant, il parlait de ‘ ne poser hâtivement les mains sur aucun homme ’, il faisait manifestement allusion à l’autorité qu’avait reçue Timothée pour nommer des surveillants dans les congrégations. Timothée ne devait pas nommer un homme récemment converti, car cet homme risquait de se gonfler d’orgueil ; s’il ne respectait pas ce conseil, il porterait logiquement une part de responsabilité dans les erreurs que risquait de commettre un tel homme. — 1Tm 3:6.
Selon les principes énoncés ci-dessus, une nation tout entière pouvait devenir coupable de péché devant Dieu. — Pr 14:34.
Les péchés contre les hommes, contre Dieu et contre Christ. Comme évoqué précédemment, les Écritures hébraïques rapportent des cas de péché commis par des hommes de diverses nations durant la période patriarcale. Cela concernait essentiellement des péchés contre d’autres humains.
Dieu seul étant la norme en matière de justice et de bonté, pécher contre un humain ne veut pas dire qu’on n’a pas su se conformer à ‘ l’image et à la ressemblance ’ de cette personne, mais qu’on n’a pas respecté ses intérêts légitimes et normaux ni n’en a tenu compte, commettant donc une offense contre elle en lui causant injustement du tort (Jg 11:12, 13, 27 ; 1S 19:4, 5 ; 20:1 ; 26:21 ; Jr 37:18 ; 2Co 11:7). Jésus énonça les principes directeurs que doit suivre la personne qui est victime de péchés graves (Mt 18:15-17). Même si un chrétien péchait contre son frère 77 fois ou 7 fois en un seul jour, il fallait lui pardonner si, après avoir été réprimandé, il faisait montre de repentir (Mt 18:21, 22 ; Lc 17:3, 4 ; voir aussi 1P 4:8). Pierre parle de domestiques frappés pour avoir commis des péchés contre leurs propriétaires (1P 2:18-20). On peut pécher contre une autorité établie en ne lui manifestant pas le respect qui lui est dû. Paul se déclara innocent de tout péché ‘ contre la Loi des Juifs, ou contre le temple, ou contre César ’. — Ac 25:8.
Néanmoins, les péchés contre les humains sont aussi des péchés contre le Créateur, à qui les hommes doivent rendre compte (Rm 14:10, 12 ; Ép 6:5-9 ; Hé 13:17). Dieu, qui retint Abimélek d’avoir des relations avec Sara, dit à ce roi philistin : “ C’est moi également qui te retenais de pécher contre moi. ” (Gn 20:1-7). De même, Joseph comprenait que l’adultère était un péché contre le Créateur de l’homme et de la femme, l’auteur des liens du mariage (Gn 39:7-9), ce que comprenait aussi le roi David (2S 12:13 ; Ps 51:4). Des péchés tels que le vol, la fraude ou le détournement des biens d’autrui sont considérés dans la Loi comme des ‘ infidélités envers Jéhovah ’. (Lv 6:2-4 ; Nb 5:6-8.) Ceux qui endurcissaient leur cœur et fermaient leur main devant leurs frères pauvres, ou qui retenaient le salaire de leurs ouvriers, s’attiraient la désapprobation divine (Dt 15:7-10 ; 24:14, 15 ; voir aussi Pr 14:31 ; Am 5:12). Samuel déclara qu’il était impensable pour lui “ de pécher contre Jéhovah en cessant de prier ” en faveur de ses frères israélites sur leur demande. — 1S 12:19-23.
De manière similaire, Jacques 2:1-9 condamne comme étant un péché le favoritisme ou les distinctions de classe parmi les chrétiens. Paul dit que ceux qui ne tiennent pas compte de la conscience faible de leurs frères et les font par cela trébucher ‘ pèchent contre Christ ’, le Fils de Dieu qui donna son sang pour ses disciples. — 1Co 8:10-13.
Ainsi, bien que tous les péchés soient en réalité des péchés contre Dieu, Jéhovah considère que certains péchés portent atteinte plus directement à sa personne même, comme l’idolâtrie (Ex 20:2-5 ; 2R 22:17), le manque de foi (Rm 14:22, 23 ; Hé 10:37, 38 ; 12:1), le mépris des choses sacrées (Nb 18:22, 23), et toutes les formes de faux culte (Ho 8:11-14). C’est sans aucun doute pour cette raison que le grand prêtre Éli dit à ses fils qui méprisaient le tabernacle et le service de Dieu : “ Si un homme pèche contre un homme, Dieu arbitrera pour lui [voir aussi 1R 8:31, 32] ; mais si c’est contre Jéhovah que pèche un homme, qui priera pour lui ? ” — 1S 2:22-25 ; voir aussi v. 2:12-17.
Le péché contre son propre corps. Mettant en garde les chrétiens contre la fornication [relations sexuelles en dehors d’un mariage conforme aux Écritures], Paul déclare : “ Tout autre péché que peut commettre un homme est extérieur à son corps, mais celui qui pratique la fornication pèche contre son propre corps. ” (1Co 6:18 ; voir FORNICATION). Le contexte montre que Paul venait d’insister sur l’idée que les chrétiens doivent être unis à leur Seigneur et Chef, Christ Jésus (1Co 6:13-15). Causant un tort et commettant un péché, le fornicateur devient une seule chair avec une autre personne, souvent une prostituée (1Co 6:16-18). Puisqu’aucun autre péché ne peut ainsi séparer le corps du chrétien de l’union avec Christ et le faire ‘ un ’ avec quelqu’un d’autre, c’est sans doute pour cette raison que tous les autres péchés sont considérés comme ‘ extérieurs au corps ’. La fornication peut aussi entraîner des conséquences irréparables pour l’organisme du fornicateur.
Péchés commis par des anges. Étant donné que les fils de Dieu, des esprits, doivent eux aussi refléter la gloire de Dieu et le louer, accomplissant sa volonté (Ps 148:1, 2 ; 103:20, 21), ils peuvent pécher dans le même sens fondamental que les humains. Selon 2 Pierre 2:4, des fils de Dieu du monde spirituel ont effectivement péché et ont été “ livrés à des fosses d’obscurité profonde pour être réservés en vue du jugement ”. En 1 Pierre 3:19, 20, l’apôtre fait sans doute allusion à la même situation lorsqu’il parle des “ esprits en prison, qui, autrefois, avaient désobéi, quand la patience de Dieu attendait aux jours de Noé ”. Et Jude 6 indique que si ces créatures spirituelles péchèrent ou ‘ manquèrent le but ’ c’est parce qu’elles “ n’ont pas gardé leur position originelle, mais ont abandonné leur demeure naturelle ”, cette demeure naturelle désignant logiquement les cieux, en la présence de Dieu.
Puisqu’il n’est pas prévu que le sacrifice de Jésus Christ couvre les péchés de créatures spirituelles, rien ne permet de penser que les péchés de ces anges désobéissants étaient pardonnables (Hé 2:14-17). À l’instar d’Adam, ils étaient des créatures parfaites sans faiblesse innée entrant en ligne de compte comme circonstance atténuante dans le jugement de leurs mauvaises actions.
La rémission des péchés. Comme le montre l’article DÉCLARER JUSTE (“ Compté ” comme juste — en quel sens ?), Jéhovah Dieu ‘ crédite ’ en quelque sorte la justice au compte de ceux qui vivent selon la foi. Ce faisant, Dieu ‘ couvre ’ également, ou ‘ efface ’, les péchés qui autrement seraient portés au compte de ces fidèles (voir Ps 32:1, 2 ; Is 44:22 ; Ac 3:19). Ainsi, Jésus compara les “ fautes ” et les “ péchés ” à des ‘ dettes ’. (Voir Mt 6:14 ; 18:21-35 ; Lc 11:4.) Même si leurs péchés étaient comme l’écarlate, Jéhovah ‘ lave ’ la tache qui les prive de leur sainteté (Is 1:18 ; Ac 22:16). Le moyen par lequel Dieu peut ainsi exprimer sa tendre miséricorde et sa bonté de cœur tout en préservant son équité et sa justice parfaites est examiné dans les articles RANÇON ; RÉCONCILIATION ; REPENTANCE ; et articles en renvoi.
Comment ne pas pécher. L’amour pour Dieu et pour le prochain est un des principaux moyens de ne pas pécher — le péché étant une illégalité —, car l’amour est une qualité marquante de Dieu ; Dieu fit de l’amour le fondement de la Loi qu’il donna à Israël (Mt 22:37-40 ; Rm 13:8-11). De cette façon, les chrétiens, au lieu d’être éloignés de Dieu, peuvent être joyeusement unis à lui ainsi qu’à son Fils (1Jn 1:3 ; 3:1-11, 24 ; 4:16). Ils se laissent volontiers guider par l’esprit saint de Dieu et peuvent vivre “ quant à l’esprit du point de vue de Dieu ”, en cessant de pécher (1P 4:1-6) et en produisant les fruits de justice de l’esprit de Dieu plutôt que les fruits mauvais de la chair pécheresse (Ga 5:16-26). Ils peuvent ainsi être libérés de l’emprise du péché. — Rm 6:12-22.
Quiconque est convaincu que Dieu récompense vraiment la justice (Hé 11:1, 6) est capable de résister à la tentation de jouir temporairement du péché (Hé 11:24-26). Parce qu’“ on ne se moque pas de Dieu ”, cette personne sait qu’on ne peut échapper à cette règle selon laquelle “ ce qu’un homme sème, cela il le moissonnera aussi ” ; elle est donc protégée contre la tromperie du péché (Ga 6:7, 8). Elle comprend que les péchés ne peuvent rester à jamais cachés (1Tm 5:24) et que “ quoiqu’un pécheur fasse le mal cent fois et continue longtemps d’agir à sa guise, [...] cela tournera bien pour ceux qui craignent le vrai Dieu ”, mais pas pour le méchant qui ne craint pas Dieu (Ec 8:11-13 ; voir aussi Nb 32:23 ; Pr 23:17, 18). Quelles que soient les richesses matérielles que les méchants obtiennent, elles ne leur permettent pas d’acheter la protection divine (Tse 1:17, 18), et d’ailleurs la fortune du pécheur deviendra finalement “ une chose qui est conservée avec soin pour le juste ”. (Pr 13:21, 22 ; Ec 2:26.) Ceux qui poursuivent la justice par la foi peuvent éviter de porter la “ charge pesante ” qui résulte du péché : la perte de la paix de l’esprit et du cœur ainsi que la faiblesse due à la maladie spirituelle. — Ps 38:3-6, 18 ; 41:4.
La connaissance de la parole de Dieu est le fondement d’une telle foi et le moyen de l’affermir (Ps 119:11 ; voir aussi Ps 106:7). Celui qui agit hâtivement sans chercher d’abord à connaître le chemin à suivre “ manque le but ” ; il pèche (Pr 19:2, note). Sachant qu’“ un seul pécheur peut détruire beaucoup de bien ”, le juste s’efforce d’agir selon la vraie sagesse (voir Ec 9:18 ; 10:1-4). Il est sage d’éviter de fréquenter ceux qui pratiquent un faux culte ou ont des inclinations immorales, car ils attirent dans le piège du péché et ruinent les habitudes utiles. — Ex 23:33 ; Ne 13:25, 26 ; Ps 26:9-11 ; Pr 1:10-19 ; Ec 7:26 ; 1Co 15:33, 34.
Il y a bien sûr de nombreuses choses qu’on peut faire ou ne pas faire, ou qu’on peut faire d’une façon ou d’une autre, sans pour autant être taxé de péché (voir 1Co 7:27, 28). Dieu n’a pas enfermé l’homme dans une multitude d’instructions régissant par le menu la façon dont les choses devaient être faites. Il est clair que l’homme devait utiliser son intelligence et qu’il disposait aussi d’une grande latitude pour exprimer sa personnalité propre et ses préférences. L’alliance de la Loi contenait beaucoup d’ordonnances ; mais elle ne privait pas pour autant les hommes de leur liberté d’expression. Le christianisme, qui souligne avec force le principe directeur de l’amour de Dieu et du prochain, laisse également aux hommes la liberté la plus large possible que puissent souhaiter des personnes dont le cœur incline vers la justice. — Voir Mt 22:37-40 ; Rm 8:21 ; voir aussi JÉHOVAH (Un Dieu qui a des normes morales) ; LIBERTÉ.