Chapitre 25
Les deux témoins sont ranimés
1. Quelle invitation l’ange vigoureux fait-il à Jean ?
AVANT que ne soit finalement passé le deuxième malheur, l’ange vigoureux invite Jean à participer à un autre tableau prophétique, en rapport avec le temple cette fois-ci (Révélation 9:12 ; 10:1). Voici ce que Jean rapporte : “ Et on m’a donné un roseau semblable à un bâton tandis qu’il disait : ‘ Lève-toi et mesure le temple-sanctuaire de Dieu et l’autel et ceux qui y adorent. ’ ” — Révélation 11:1.
Le temple-sanctuaire
2. a) Quel temple-sanctuaire subsisterait jusqu’à notre époque ? b) Qui est le Grand Prêtre du temple-sanctuaire, et qu’est-ce que le Très-Saint de ce temple ?
2 Le temple mentionné ici ne peut être un quelconque temple matériel situé à Jérusalem, car le dernier de ces temples a été détruit par les Romains en l’an 70 de notre ère. Néanmoins, l’apôtre Paul a montré qu’avant même cette destruction un autre temple-sanctuaire était apparu, temple-sanctuaire qui allait subsister jusqu’à notre époque. Il s’agit du grand temple spirituel qui est la réalisation des types prophétiques qu’ont été le tabernacle puis les temples construits à Jérusalem. C’est “ la tente véritable que Jéhovah a dressée, et non pas l’homme ”, et son Grand Prêtre est Jésus, que Paul présente comme étant déjà “ assis à la droite du trône de la Majesté dans les cieux ”. Le Très-Saint de ce temple est le lieu où réside Jéhovah dans le ciel même. — Hébreux 8:1, 2 ; 9:11, 24.
3. Pour ce qui est du tabernacle, que représentent a) le rideau séparant le Très-Saint du Saint ? b) les sacrifices d’animaux ? c) l’autel des sacrifices ?
3 L’apôtre Paul explique que le rideau du tabernacle séparant le Très-Saint du Saint représente la chair de Jésus. Quand ce dernier sacrifia sa vie, le rideau en question se déchira en deux, montrant que désormais la chair de Jésus ne constituait plus une barrière lui interdisant l’accès auprès de Jéhovah dans les cieux. Sur la base du sacrifice de Jésus, ses sous-prêtres oints et morts dans la fidélité pourraient, eux aussi et en temps voulu, accéder au ciel (Matthieu 27:50, 51 ; Hébreux 9:3 ; 10:19, 20). Paul souligne également que les sacrifices d’animaux continuellement présentés au tabernacle annonçaient le sacrifice unique de la vie humaine parfaite de Jésus. L’autel des sacrifices dans la cour représentait la disposition prise par Jéhovah, conformément à sa volonté, pour agréer le sacrifice de Jésus en faveur de “ beaucoup ”, d’entre les oints d’abord puis d’entre les autres brebis, qui ‘ l’attendraient ardemment pour leur salut ’. — Hébreux 9:28 ; 10:9, 10 ; Jean 10:16.
4. Que symbolisent a) le Lieu Saint ? b) la cour intérieure ?
4 D’après cette indication d’inspiration divine, nous pouvons conclure que le Lieu Saint du tabernacle symbolise une condition de sainteté qui fut d’abord celle de Christ, puis des 144 000 membres oints de la prêtrise royale tant qu’ils sont encore sur la terre, avant d’entrer à travers le “ rideau ”. (Hébreux 6:19, 20 ; 1 Pierre 2:9.) Il représente leur adoption comme fils spirituels de Dieu, de la même manière que Dieu a reconnu Jésus comme son Fils après le baptême de celui-ci dans le Jourdain en l’an 29 de notre ère (Luc 3:22 ; Romains 8:15). Et qu’en est-il de la cour intérieure, la seule partie du tabernacle que voyaient les Israélites n’appartenant pas à la prêtrise et où l’on procédait aux sacrifices ? Elle figure la perfection de l’homme Jésus, perfection qui le rendait apte à offrir sa vie pour l’humanité. Elle représente également la position de justes des saints, position qui est accordée aux disciples oints, sur la base du sacrifice de Jésus, alors qu’ils sont encore sur la terrea. — Romains 1:7 ; 5:1.
Le mesurage du temple-sanctuaire
5. Dans les prophéties des Écritures hébraïques, que signifiaient a) le mesurage de Jérusalem ? b) le mesurage du temple vu en vision par Ézékiel ?
5 Jean reçoit l’ordre de ‘ mesurer le temple-sanctuaire de Dieu et l’autel et ceux qui y adorent ’. Que faut-il entendre par là ? Selon les prophéties des Écritures hébraïques, un tel mesurage garantissait que la justice serait rendue d’après les normes parfaites de Jéhovah. Aux jours du méchant roi Manassé, le mesurage prophétique de Jérusalem témoignait du jugement de destruction irrévocable prononcé contre cette ville (2 Rois 21:13 ; Lamentations 2:8). Plus tard cependant, quand Jérémie vit le mesurage de Jérusalem, c’était la confirmation que la ville serait reconstruite (Jérémie 31:39 ; voir aussi Zekaria 2:2-8). Pareillement, le mesurage complet et détaillé du temple vu en vision par Ézékiel garantissait aux exilés juifs à Babylone que le vrai culte serait rétabli dans leur pays. Il rappelait aussi à Israël qu’en raison de ses fautes il lui faudrait se “ mesurer ” aux saintes normes divines. — Ézékiel 40:3, 4 ; 43:10.
6. Quel signe la demande faite à Jean de mesurer le temple-sanctuaire et les prêtres qui y adorent constitue-t-elle ? Expliquez.
6 Par conséquent, lorsque Jean reçoit l’ordre de mesurer le temple-sanctuaire et les prêtres qui y adorent, c’est le signe que rien ne peut entraver l’accomplissement des desseins de Jéhovah relatifs au temple et à ceux qui y sont associés, et que ces desseins approchent de leur dénouement. Maintenant que toutes choses ont été placées sous les pieds de l’ange vigoureux de Jéhovah, le moment est venu pour que “ la montagne de la maison de Jéhovah ” ‘ s’établisse solidement au-dessus du sommet des montagnes ’. (Isaïe 2:2-4.) Le culte pur de Jéhovah doit être élevé après des siècles d’apostasie de la part de la chrétienté. C’est aussi le moment pour les fidèles frères de Jésus endormis dans la mort d’être ressuscités dans “ le Saint des Saints ”. (Daniel 9:24 ; 1 Thessaloniciens 4:14-16 ; Révélation 6:11 ; 14:4.) Et les derniers scellés d’entre “ les esclaves de notre Dieu ” sur la terre doivent être “ mesurés ” par rapport aux normes divines afin d’être capables d’occuper la place permanente qui leur est réservée dans le temple en tant que fils de Dieu engendrés de l’esprit. La classe de Jean aujourd’hui est pleinement consciente de ces saintes normes, et elle est résolue à les respecter. — Révélation 7:1-3 ; Matthieu 13:41, 42 ; Éphésiens 1:13, 14 ; voir Romains 11:20.
Le foulage de la cour
7. a) Pourquoi interdit-on à Jean de mesurer la cour ? b) Quand la ville sainte a-t-elle été foulée aux pieds pendant 42 mois ? c) Comment, pendant 42 mois, le clergé de la chrétienté a-t-il failli en ne respectant pas les normes de justice de Jéhovah ?
7 Pourquoi interdit-on à Jean de mesurer la cour ? Il nous le dit en ces termes : “ Mais quant à la cour qui est à l’extérieur du temple-sanctuaire, jette-la dehors et ne la mesure pas, parce qu’on l’a donnée aux nations, et elles fouleront aux pieds la ville sainte pendant quarante-deux mois. ” (Révélation 11:2). Nous avons noté que la cour intérieure représente la position de justes des chrétiens engendrés de l’esprit tant qu’ils sont sur la terre. Comme nous le verrons, référence est faite ici aux 42 mois réels qui courent de décembre 1914 à juin 1918, quand tous ceux qui se disaient chrétiens ont été sévèrement éprouvés. Allaient-ils respecter les normes de justice de Jéhovah durant ces années de guerre ? La plupart ne le firent pas. En bloc, le clergé de la chrétienté a fait passer le nationalisme avant l’obéissance à la loi divine. Dans les deux camps engagés dans cette guerre, qui se déroulait essentiellement dans la chrétienté, le clergé exhorta les jeunes hommes à prendre les armes. Des millions furent massacrés. Quand vint le jugement qui commença par la maison de Dieu en 1918, les États-Unis avaient à leur tour pris part au carnage, et le clergé de la chrétienté tout entière avait versé le sang, sang qui réclame encore vengeance de la part de Dieu (1 Pierre 4:17). Le clergé a été jeté dehors d’une façon permanente, irréversible. — Isaïe 59:1-3, 7, 8 ; Jérémie 19:3, 4.
8. Pendant la Première Guerre mondiale, qu’est-ce que de nombreux Étudiants de la Bible ont compris, mais que ne saisissaient-ils pas pleinement ?
8 Que dire du petit groupe d’Étudiants de la Bible ? Allaient-ils être immédiatement “ mesurés ” en 1914 par rapport à leur attachement aux normes divines ? Non. À l’exemple des prétendus chrétiens de la chrétienté, eux aussi devaient être éprouvés. Ils ont été ‘ jetés dehors, donnés aux nations ’ pour être sévèrement mis à l’épreuve et persécutés. Beaucoup d’entre eux ont compris qu’ils ne devaient pas tuer leurs semblables ; toutefois ils ne saisissaient pas encore pleinement la portée de la neutralité chrétienne (Mika 4:3 ; Jean 17:14, 16 ; 1 Jean 3:15). Sous la pression des nations, certains ont fait des compromissions.
9. Qu’est-ce que la ville sainte qui fut foulée aux pieds par les nations, et qui représente cette ville sur la terre ?
9 Mais comment la ville sainte a-t-elle été foulée aux pieds par ces nations ? De toute évidence, la ville en question ne désigne pas la Jérusalem qui fut détruite quelque 25 ans avant la rédaction de la Révélation. La ville sainte est plutôt la Nouvelle Jérusalem décrite un peu plus loin dans la Révélation, et représentée maintenant sur la terre par le reste des chrétiens oints qui se tient dans la cour intérieure du temple. Avec le temps, ces chrétiens vont, eux aussi, faire partie de la ville sainte. Ainsi, fouler ces chrétiens équivaut à fouler la ville elle-même. — Révélation 21:2, 9-21.
Les deux témoins
10. Alors qu’ils sont foulés aux pieds, que vont faire les fidèles témoins de Jéhovah ?
10 Alors même qu’ils sont foulés aux pieds, ces fidèles ne cessent pas d’être des témoins de Jéhovah intègres. Aussi la prophétie se poursuit-elle en ces termes : “ ‘ Et je ferai que mes deux témoins prophétisent pendant mille deux cent soixante jours, vêtus de toiles de sac. ’ Ceux-ci sont symbolisés par les deux oliviers et les deux porte-lampes et ils se tiennent debout devant le Seigneur de la terre. ” — Révélation 11:3, 4.
11. Que signifiait pour les chrétiens oints fidèles le fait de prophétiser “ vêtus de toiles de sac ” ?
11 Ces fidèles chrétiens oints avaient besoin d’endurance, car il leur fallait prophétiser “ vêtus de toiles de sac ”. En quel sens ? Dans les temps bibliques, la toile de sac symbolisait souvent le deuil. Porter une toile de sac signifiait que l’on avait subi une affliction ou une détresse profonde (Genèse 37:34 ; Job 16:15, 16 ; Ézékiel 27:31). La toile de sac était associée aux douloureux messages de condamnation ou de détresse que devaient proclamer les prophètes de Dieu (Isaïe 3:8, 24-26 ; Jérémie 48:37 ; 49:3). Le port d’une toile de sac pouvait être un signe d’humilité ou de repentance consécutivement à un avertissement divin (Yona 3:5). La toile de sac revêtue par les deux témoins semble être le signe de leur humble persévérance dans la proclamation des jugements de Jéhovah. C’étaient des témoins chargés de proclamer le jour de vengeance de Dieu, également cause d’affliction pour les nations. — Deutéronome 32:41-43.
12. Pourquoi la période pendant laquelle la ville sainte devait être foulée aux pieds semble-t-elle être à prendre au sens littéral ?
12 La classe de Jean devait prêcher ce message pendant un temps d’une durée bien définie, soit 1 260 jours, ou 42 mois ; cet espace de temps est le même que celui du foulage de la ville sainte. Il semble que cette période doive être prise au sens littéral puisqu’elle est mentionnée de deux façons différentes, d’abord en mois, puis en jours. De plus, au début du jour du Seigneur, il y a eu une période fixée de trois ans et demi au cours de laquelle les événements pénibles vécus par les serviteurs de Dieu correspondaient aux événements prophétisés ici ; cette période débuta en décembre 1914 et se poursuivit jusqu’en juin 1918 (Révélation 1:10). Les chrétiens de la classe de Jean ont annoncé un message relatif au jugement de Jéhovah sur la chrétienté et le monde, message évoqué par le port de toiles de sac.
13. a) Qu’indique le fait que les chrétiens oints ont été symbolisés par deux témoins ? b) Quelle prophétie de Zekaria Jean nous rappelle-t-il quand il désigne les deux témoins par l’expression “ les deux oliviers et les deux porte-lampes ” ?
13 Le fait qu’ils ont été symbolisés par deux témoins est pour nous la confirmation de la véracité et du bien-fondé de leur message. (Voir Deutéronome 17:6 ; Jean 8:17, 18.) Jean les appelle “ les deux oliviers et les deux porte-lampes ”, disant qu’ils “ se tiennent debout devant le Seigneur de la terre ”. C’est là une référence évidente à la prophétie de Zekaria, qui a vu un porte-lampes à sept lampes et deux oliviers. Il est précisé que les oliviers représentent “ les deux oints ”, c’est-à-dire le gouverneur Zorobabel et le grand prêtre Yoshoua, ‘ se tenant près du Seigneur de toute la terre ’. — Zekaria 4:1-3, 14.
14. a) Que rappelait la vision de Zekaria relative aux deux oliviers et au porte-lampes ? b) Qu’allaient apprendre les chrétiens oints pendant la Première Guerre mondiale ?
14 Zekaria vivait à une époque de reconstruction, et sa vision des deux oliviers signifiait que Zorobabel et Yoshoua recevraient l’esprit de Jéhovah pour fortifier le peuple en vue de l’œuvre à effectuer. Sa vision du porte-lampes rappelait à Zekaria qu’il ne devait pas ‘ mépriser le jour des petites choses ’, car les desseins de Jéhovah ne seraient réalisés “ ‘ ni par des forces militaires ni par la puissance, mais par mon esprit ’, a dit Jéhovah des armées ”. (Zekaria 4:6, 10 ; 8:9.) Le petit groupe de chrétiens qui, avec persévérance, portait la lumière de la vérité aux hommes durant la Première Guerre mondiale allait pareillement être employé à une œuvre de reconstruction. Lui aussi serait une source d’encouragement et, bien qu’étant peu important, il apprendrait à compter sur la force de Jéhovah en se gardant de mépriser le jour des petits commencements.
15. a) Que nous rappelle encore le fait que les chrétiens oints sont représentés par deux témoins ? Expliquez. b) Quelles sortes de signes les deux témoins sont-ils autorisés à accomplir ?
15 Le fait que ces chrétiens étaient représentés par deux témoins nous rappelle aussi la transfiguration. Dans cette vision, trois apôtres de Jésus ont vu ce dernier dans la gloire du Royaume, accompagné de Moïse et d’Éliya. C’était une préfiguration de Jésus s’asseyant sur son glorieux trône en 1914 pour accomplir une œuvre symbolisée par celle de ces deux prophètes (Matthieu 17:1-3). C’est à juste titre que les deux témoins sont maintenant vus en train d’accomplir des signes qui évoquent ceux de Moïse et d’Éliya. Par exemple, Jean dit à leur sujet : “ Et si quelqu’un veut leur faire du mal, du feu sort de leur bouche et dévore leurs ennemis ; et si quelqu’un voulait leur faire du mal, c’est de cette façon qu’il faut qu’il soit tué. Ceux-ci ont le pouvoir de fermer le ciel pour qu’il ne tombe pas de pluie durant les jours de leur prophétie. ” — Révélation 11:5, 6a.
16. a) Comment le signe impliquant le feu nous rappelle-t-il le temps où l’autorité de Moïse fut contestée en Israël ? b) Comment le clergé de la chrétienté a-t-il défié les Étudiants de la Bible et leur a-t-il suscité des difficultés pendant la Première Guerre mondiale, et comment ceux-ci se sont-ils défendus ?
16 Cela nous rappelle le temps où l’autorité de Moïse fut contestée en Israël. Le prophète prononça un violent jugement de condamnation, et Jéhovah détruisit les rebelles, consumant 250 d’entre eux par un feu descendu du ciel (Nombres 16:1-7, 28-35). Pareillement, les chefs de la chrétienté ont défié les Étudiants de la Bible, disant qu’ils n’étaient pas diplômés des écoles de théologie. Mais les témoins de Dieu pouvaient fournir des preuves autrement plus valables de leur qualité de ministres, savoir les humbles qui avaient accepté leur message biblique (2 Corinthiens 3:2, 3). En 1917, les Étudiants de la Bible publièrent Le mystère de Dieu accompli, un commentaire puissant sur les livres de la Révélation et d’Ézékiel. Peu après, ils diffusaient à 10 000 000 d’exemplaires un tract de quatre pages intitulé L’Étudiant de la Bible. Cette édition avait pour titre “ La chute de Babylone — Pourquoi la chrétienté doit souffrir à présent — L’issue finale ”. Aux États-Unis, furieux, le clergé profita de l’hystérie provoquée par la guerre pour faire interdire le livre. Dans d’autres pays on le censura. Mais les serviteurs de Dieu continuèrent à se battre au moyen de tracts incendiaires de quatre pages intitulés Nouvelles du Royaume. À mesure que progressait le jour du Seigneur, d’autres publications feraient clairement savoir que la chrétienté est spirituellement moribonde. — Voir Jérémie 5:14.
17. a) À quels événements survenus aux jours d’Éliya la sécheresse et le feu sont-ils associés ? b) Comment un feu est-il sorti de la bouche des deux témoins, et sur quelle sécheresse attirent-ils l’attention ?
17 Et que dire d’Éliya ? Aux jours des rois d’Israël, ce prophète annonça la sécheresse comme une expression de l’indignation de Jéhovah contre les Israélites adorateurs de Baal. Cette sécheresse dura trois ans et demi (1 Rois 17:1 ; 18:41-45 ; Luc 4:25 ; Jacques 5:17). Plus tard, quand l’infidèle roi Ahazia envoya des soldats pour obliger Éliya à se présenter devant sa personne royale, le prophète fit descendre le feu du ciel pour consumer les soldats. Ce n’est que lorsqu’un chef militaire montra le respect dû à sa qualité de prophète qu’Éliya consentit à l’accompagner jusque chez le roi (2 Rois 1:5-16). De même, entre 1914 et 1918, le reste oint attira vigoureusement l’attention générale sur la sécheresse spirituelle au sein de la chrétienté et annonça la venue du jugement ardent lors du “ grand et redoutable jour de Jéhovah ”. — Malaki 4:1, 5 ; Amos 8:11.
18. a) Quel pouvoir est donné aux deux témoins, et en quoi est-il comparable à celui qui fut donné à Moïse ? b) Qu’ont dénoncé les deux témoins à propos des “ eaux ” de la chrétienté ?
18 Jean dit encore au sujet des deux témoins : “ Et ils ont pouvoir sur les eaux pour les changer en sang et pouvoir de frapper la terre de toutes sortes de plaies, aussi souvent qu’ils veulent. ” (Révélation 11:6b). Afin de convaincre Pharaon de laisser aller librement Israël, Jéhovah se servit de Moïse pour frapper l’Égypte tyrannique de plaies, y compris le changement de l’eau en sang. Des siècles plus tard, les Philistins, ennemis d’Israël, se souvenaient parfaitement des actes de Jéhovah contre l’Égypte, ce qui les amena à crier : “ Qui nous sauvera de la main de ce Dieu majestueux ? C’est là le Dieu qui a frappé l’Égypte de toutes sortes de tueries [“ plaies ”, Jérusalem] dans le désert. ” (1 Samuel 4:8 ; Psaume 105:29). Moïse représentait Jésus, qui avait pouvoir pour prononcer les jugements de Dieu sur les chefs religieux de son temps (Matthieu 23:13 ; 28:18 ; Actes 3:22). Et durant la Première Guerre mondiale, les frères du Christ, autrement dit les deux témoins, ont dénoncé l’effet mortel des “ eaux ” dont la chrétienté abreuve ses troupeaux.
Les deux témoins sont tués
19. Selon le récit de la Révélation, que se passe-t-il lorsque les deux témoins achèvent leur témoignage ?
19 Cette plaie frappa si durement la chrétienté qu’après que les deux témoins eurent prophétisé vêtus de toiles de sac pendant 42 mois celle-ci usa de son influence pour les faire ‘ tuer ’. Jean écrit : “ Et quand ils auront achevé leur témoignage, la bête sauvage qui monte de l’abîme leur fera la guerre et les vaincra et les tuera. Et leurs cadavres seront dans la grande rue de la grande ville qui est appelée dans un sens spirituel Sodome et Égypte, là où leur Seigneur a aussi été attaché sur un poteau. Et ceux d’entre les peuples, et tribus, et langues, et nations regarderont leurs cadavres pendant trois jours et demi, et ils ne permettent pas qu’on mette leurs cadavres dans une tombe. Et ceux qui habitent sur la terre se réjouissent à leur sujet et se donnent du bon temps, et ils s’enverront des cadeaux les uns aux autres, parce que ces deux prophètes ont tourmenté ceux qui habitent sur la terre. ” — Révélation 11:7-10.
20. Qu’est-ce que “ la bête sauvage qui monte de l’abîme ” ?
20 C’est ici la première des 37 fois où il est question d’une bête sauvage dans la Révélation. En temps utile nous examinerons dans le détail ce qu’il est dit à propos de cette bête et des autres également mentionnées. Pour l’instant, il suffit de dire que “ la bête sauvage qui monte de l’abîme ” est l’œuvre de Satan ; il s’agit d’un système politique en actionb. — Voir Révélation 13:1 ; Daniel 7:2, 3, 17.
21. a) Comment les ennemis religieux des deux témoins profitèrent-ils de la situation suscitée par la guerre ? b) Que signifie le fait que les cadavres des deux témoins ont été laissés sans sépulture ? c) Comment faut-il considérer la période de trois jours et demi ? (Voir la note.)
21 De 1914 à 1918, les nations étaient plongées dans la Première Guerre mondiale. Les sentiments nationalistes étant exacerbés, au printemps de 1918 les ennemis religieux des deux témoins profitèrent de la situation. Ils manœuvrèrent l’appareil judiciaire de l’État de sorte que les ministres responsables des Étudiants de la Bible furent emprisonnés sur de fausses accusations de sédition. Leurs fidèles collaborateurs étaient dans l’abattement. L’activité du Royaume cessa presque. L’œuvre de prédication était comme morte. Aux temps bibliques, c’était une indignité pour un mort de ne pas être mis dans une tombe (Psaume 79:1-3 ; 1 Rois 13:21, 22). Par conséquent, il serait outrageant pour les deux témoins d’être privés de sépulture. Sous le climat chaud de la Palestine, un cadavre abandonné dans la rue commencerait certainement à dégager une odeur nauséabonde au bout de trois jours et demic. (Voir Jean 11:39.) Ce détail de la prophétie souligne donc toute l’humiliation endurée par les deux témoins. Les responsables incarcérés se sont même vu refuser leur mise en liberté sous caution lorsque leur affaire fut portée devant la cour d’appel. Ils furent exposés au regard de tous suffisamment longtemps pour devenir une puanteur aux narines des habitants de “ la grande ville ”. Mais de quelle “ grande ville ” s’agit-il ?
22. a) Qu’est-ce que la grande ville ? b) Comment la presse s’est-elle associée au clergé pour se réjouir de ce qu’on avait imposé silence aux deux témoins ? (Voir l’encadré)
22 Jean nous livre quelques indices. Il dit que Jésus a été attaché sur un poteau dans cette grande ville. Alors, le nom de Jérusalem nous vient aussitôt à la pensée. Mais il dit aussi que la grande ville en question est appelée Sodome et Égypte. Eh bien, la ville de Jérusalem a autrefois été appelée Sodome en raison de ses pratiques impures (Isaïe 1:8-10 ; voir Ézékiel 16:49, 53-58). Quant à l’Égypte, la Première Puissance mondiale, elle apparaît parfois comme une figure du présent monde ou système de choses (Isaïe 19:1, 19 ; Yoël 3:19). Par conséquent, cette grande ville représente une “ Jérusalem ” souillée qui prétend adorer Dieu, mais qui est devenue impure et pécheresse comme Sodome, et qui fait partie intégrante du présent monde ou système satanique, comme l’Égypte. Elle symbolise la chrétienté, l’équivalent moderne de la Jérusalem infidèle, l’organisation dont les membres avaient tout lieu de se réjouir après avoir étouffé la prédication gênante des deux témoins.
Ils sont relevés de nouveau !
23. a) Qu’arrive-t-il aux deux témoins au bout de trois jours et demi, et quel effet cela a-t-il sur leurs ennemis ? b) Quand la Révélation (11:11, 12) et la prophétie d’Ézékiel relatant comment Jéhovah souffle sur la vallée d’ossements desséchés ont-elles connu un accomplissement à notre époque ?
23 La presse s’associa au clergé pour diffamer les serviteurs de Dieu ; voici ce que déclara un journal : “ Le coup de grâce a été donné au Mystère de Dieu accompli. ” Mais rien n’était plus faux ! Les deux témoins ne sont pas restés dans la mort. Nous lisons : “ Et après les trois jours et demi, de l’esprit de vie venant de Dieu est entré en eux, et ils se sont tenus sur leurs pieds, et une grande peur est tombée sur ceux qui les regardaient. Et ils ont entendu une voix forte venant du ciel leur dire : ‘ Montez ici. ’ Et ils sont montés au ciel dans le nuage, et leurs ennemis les ont regardés. ” (Révélation 11:11, 12). Ainsi, ils vivaient une expérience semblable à celle décrite par Ézékiel après qu’il eut visité en vision la vallée d’ossements desséchés. Jéhovah souffla sur ces ossements desséchés et ils prirent vie, image de la renaissance de la nation d’Israël après 70 années de captivité à Babylone (Ézékiel 37:1-14). Ces deux prophéties, celles d’Ézékiel et de la Révélation, ont eu leur accomplissement frappant à l’époque moderne en 1919, quand Jéhovah ramena ses témoins “ décédés ” à la vie active.
24. Quand les deux témoins sont venus à la vie, quel effet cela eut-il sur leurs persécuteurs religieux ?
24 Imaginez la stupeur des persécuteurs ! Les cadavres des deux témoins revenaient soudainement à la vie et à l’activité. La coupe était amère pour les membres du clergé, d’autant plus que les ministres chrétiens dont ils avaient comploté l’emprisonnement retrouvaient la liberté et allaient être par la suite complètement disculpés. Le choc a même dû être plus rude encore lorsqu’en septembre 1919 les Étudiants de la Bible ont tenu une assemblée à Cedar Point (États-Unis). En cette occasion, Joseph Rutherford, récemment libéré de prison, suscita l’enthousiasme des assistants par son discours “ Annoncez le Royaume ”, basé sur Révélation 15:2 et Isaïe 52:7. Les chrétiens de la classe de Jean se mirent de nouveau à “ prophétiser ”, c’est-à-dire à prêcher publiquement. Allant sans cesse de l’avant, ils dénonçaient courageusement l’hypocrisie de la chrétienté.
25. a) Quand a-t-il été dit aux deux témoins : “ Montez ici ”, et comment cela s’est-il réalisé ? b) Quel choc le rétablissement des deux témoins a-t-il produit sur la grande ville ?
25 À maintes reprises la chrétienté a cherché à triompher comme en 1918. Elle a recouru à l’émeute, aux manœuvres juridiques, à l’emprisonnement et même aux exécutions, mais en vain ! À partir de 1919, le domaine spirituel des deux témoins était hors d’atteinte pour elle. En cette année-là Jéhovah leur avait dit : “ Montez ici. ” Leur ascension les avait conduits à une condition spirituelle élevée, si bien que leurs ennemis les voyaient sans toutefois pouvoir les toucher. Voici comment Jean décrit le choc que leur rétablissement a provoqué sur la grande ville : “ Et à cette heure-là il y a eu un grand tremblement de terre, et le dixième de la ville est tombé ; et sept mille personnes ont été tuées par le tremblement de terre, et le reste a été saisi de peur et a rendu gloire au Dieu du ciel. ” (Révélation 11:13). De violentes convulsions secouaient vraiment le domaine religieux. Tandis que ce groupe de chrétiens revivifiés se mettait à l’œuvre, le sol semblait se dérober sous les pieds des chefs des Églises établies. Un dixième de leur ville, soit 7 000 personnes figurément parlant, en fut si profondément touché qu’il est dit de lui qu’il a été tué.
26. Que représentent “ le dixième de la ville ” et les “ sept mille ”, selon Révélation 11:13 ? Expliquez.
26 L’expression “ le dixième de la ville ” nous rappelle qu’Isaïe prophétisa à propos de l’ancienne Jérusalem qu’un dixième survivrait à la destruction de la ville en tant que semence sainte (Isaïe 6:13). De même, le chiffre 7 000 nous rappelle que lorsqu’Éliya se crut le seul à être resté fidèle en Israël, Jéhovah lui dit qu’en réalité 7 000 hommes encore n’avaient pas plié le genou devant Baal (1 Rois 19:14, 18). Au Ier siècle l’apôtre Paul déclara que ces 7 000 représentaient le reste des Juifs qui avait accepté la bonne nouvelle sur le Christ (Romains 11:1-5). Ces passages des Écritures nous aident à comprendre que les “ sept mille ” et le “ dixième de la ville ” (Révélation 11:13) désignent ceux qui écoutent les deux témoins rétablis et abandonnent la grande ville pécheresse. Ils meurent, figurément parlant, pour la chrétienté. Leurs noms sont ôtés des registres où sont inscrits ses membres. Ils ont cessé d’exister pour elled.
27, 28. a) De quelle façon ‘ le reste rend-il gloire au Dieu du ciel ’ ? b) Qu’a dû reconnaître le clergé de la chrétienté ?
27 Mais comment ‘ le reste [de la chrétienté] a-t-il rendu gloire au Dieu du ciel ’ ? Certainement pas en abandonnant la religion apostate pour se mettre à servir Dieu, mais plutôt de la manière décrite dans un commentaire de la Bible (Word Studies in the New Testament, de Vincent) où, à propos de l’expression “ a rendu gloire au Dieu du ciel ”, nous pouvons lire : “ La phrase désigne non pas la conversion, la repentance ou la gratitude, mais plutôt la reconnaissance d’un fait, comme c’est généralement le cas dans les Écritures. Voir Josué 7:19 (Septante) ; Jean 9:24 ; Actes 12:23 ; Romains 4:20. ” Avec dépit, la chrétienté a dû reconnaître que le Dieu des Étudiants de la Bible avait accompli une action éclatante en les rétablissant dans l’activité chrétienne.
28 Il se peut que les membres du clergé aient reconnu ce fait mentalement ou entre eux. On n’a jamais lu qu’un de ces ecclésiastiques avait déclaré publiquement reconnaître le Dieu des deux témoins. Toutefois, la prophétie de Jéhovah consignée par Jean nous aide à discerner leurs pensées secrètes et à prendre conscience du choc humiliant qu’ils ont subi en 1919. À partir de cette année-là, tandis que les “ sept mille ” quittaient la chrétienté en dépit de ses efforts soutenus pour retenir les brebis de son pâturage, le clergé a été forcé de reconnaître que le Dieu de la classe de Jean est plus puissant que le sien. Par la suite il allait s’en rendre compte encore plus clairement, car davantage de ses ouailles quitteraient le troupeau, répétant les paroles suivantes prononcées par le peuple quand Éliya triompha des adorateurs de Baal au mont Carmel : “ Jéhovah est le vrai Dieu ! Jéhovah est le vrai Dieu ! ” — 1 Rois 18:39.
29. Selon Jean, qu’est-ce qui vient vite, et quels autres chocs sont réservés à la chrétienté ?
29 Mais écoutons ! Jean nous dit : “ Le deuxième malheur est passé. Écoute ! Le troisième malheur vient vite. ” (Révélation 11:14). Si la chrétienté est ébranlée par les événements qui se sont produits jusqu’ici, que va-t-elle faire quand le troisième malheur sera annoncé, que le septième ange sonnera de la trompette et que le saint secret de Dieu arrivera à son terme ? — Révélation 10:7.
[Notes]
a Pour une discussion complète sur ce grand temple spirituel, voir les articles “ Le grand temple spirituel de Jéhovah ”, paru dans La Tour de Garde du 1er juillet 1996 et “ Le véritable temple pour le culte ”, paru dans le numéro du 1er mars 1973.
b L’“ abîme ” (grec abussos ; hébreu tehôm) désigne symboliquement un lieu d’inactivité. (Voir Révélation 9:2.) Au sens littéral, cependant, il peut aussi désigner la vaste mer. Le terme hébreu est souvent traduit par “ abîme d’eau ”. (Psaume 71:20 ; 106:9 ; Yona 2:5.) Ainsi, “ la bête sauvage qui monte de l’abîme ” peut être identifiée à ‘ la bête sauvage qui monte de la mer ’. — Révélation 11:7 ; 13:1.
c L’examen des événements vécus par le peuple de Dieu à cette époque fait apparaître que, si les 42 mois représentent trois années et demie réelles, en revanche les trois jours et demi n’ont pas une durée de 84 heures. Vraisemblablement, la période précise de trois jours et demi est mentionnée deux fois (aux Ré 11 versets 9 et 11) pour souligner qu’il ne s’agit là que d’un court espace de temps comparé aux trois années et demie réelles d’activité qui les précèdent.
d Voir les différents usages des mots “ mort ” et “ vivant ” dans les passages bibliques suivants : Romains 6:2, 10, 11 ; 7:4, 6, 9 ; Galates 2:19 ; Colossiens 2:20 ; 3:3.
[Encadré, page 168]
Ils se réjouissent selon Révélation 11:10
Dans son livre Les prédicateurs présentent les armes (angl.), publié en 1933, Ray Abrams parle de la violente opposition déclenchée contre le livre Le mystère de Dieu accompli, édité par les Étudiants de la Bible. Il décrit les tentatives du clergé pour se débarrasser des Étudiants de la Bible et de leur “ croyance pestilentielle ”. Il en résulta un procès qui entraîna la condamnation de Joseph Rutherford et de ses sept compagnons à de longues peines d’emprisonnement. Ray Abrams poursuit en disant : “ Quand on analyse toute l’affaire, on arrive à la conclusion que les Églises et le clergé étaient les auteurs du mouvement visant la liquidation des Russellistes. Au Canada, en février 1918, les ecclésiastiques entreprirent une campagne systématique contre eux et contre leurs publications, particulièrement Le mystère de Dieu accompli. D’après la Tribune de Winnipeg, [...] l’interdiction de leur livre serait directement attribuable aux ‘ responsables du clergé ’. ”
Ray Abrams ajoute : “ Lorsque les rédacteurs de journaux religieux reçurent la nouvelle concernant la peine de vingt ans, presque toutes ces publications, grandes et petites, s’en réjouirent. Je n’ai pas réussi à trouver une seule parole de sympathie dans les journaux des religions traditionnelles. Quant à Upton Sinclair, il a abouti à la conclusion suivante : ‘ Nul doute que la persécution [...] était en partie attribuable au fait qu’ils s’étaient attiré la haine des religions “ orthodoxes ” ou traditionnelles. ’ Ce que les efforts concertés des Églises n’avaient pu accomplir, le gouvernement semblait l’effectuer à leur place. ” Après avoir reproduit les commentaires désobligeants d’un certain nombre de journaux religieux, l’écrivain parla de la révocation des sentences par la cour d’appel et dit : “ Les Églises passèrent cette décision sous silence. ”
[Illustration, page 163]
Jean mesure le temple spirituel — la prêtrise ointe doit respecter les normes divines.
[Illustrations, page 165]
L’œuvre de reconstruction accomplie par Zorobabel et Yoshoua indiquait qu’au jour du Seigneur les petits commencements seraient suivis d’un grand accroissement chez les Témoins de Jéhovah. Des bâtiments comme ceux représentés ci-dessus et situés à Brooklyn, aux États-Unis, ont dû être considérablement agrandis pour faire face aux besoins.
[Illustrations, page 166]
Les messages de jugement ardents proclamés par les deux témoins ont été préfigurés par l’œuvre prophétique de Moïse et d’Éliya.
[Illustrations, page 169]
Tout comme les ossements desséchés de la prophétie d’Ézékiel chapitre 37, les deux témoins sont ranimés en vue de l’œuvre de prédication des temps modernes.