Gardez-vous de l’esprit de critique
“Ne cessez de faire toutes ces choses sans murmures et sans discussions.” — Phil. 2:14.
1, 2. Quelles conditions règnent actuellement dans le monde, et comment de nombreuses personnes réagissent-elles ?
NOUS vivons aujourd’hui des “temps critiques, difficiles à affronter”. Des problèmes internationaux, nationaux et personnels, qui paraissent souvent insurmontables, surgissent chaque jour. Nous avons été les témoins de guerres sanglantes, de famines, d’épidémies meurtrières, de crimes perpétrés par des adultes et des jeunes gens, et d’une misère pitoyable. Conformément aux paroles prophétiques du rédacteur biblique Paul, les hommes sont devenus “amis d’eux-mêmes, amis de l’argent, présomptueux, hautains, blasphémateurs, désobéissants aux parents, ingrats, déloyaux, sans affection naturelle, fermés à toute entente, calomniateurs, sans maîtrise de soi, cruels, sans amour du bien, traîtres, obstinés, enflés d’orgueil, amis des plaisirs plus qu’amis de Dieu”. — II Tim. 3:1-4.
2 La réaction devant ces conditions varie avec les individus. Beaucoup de ceux qui observent cette situation déplorable rendent Dieu responsable de ce qui survient. Ils pensent qu’il tarde à intervenir pour remédier à la situation ; ils se plaignent donc, disant : “Où est sa présence promise ? En effet, depuis le jour où nos pères se sont endormis dans la mort, toutes choses continuent exactement comme depuis le début de la création.” (II Pierre 3:4). Jude, le demi-frère de Jésus, déclare que ‘ce sont des hommes qui murmurent et se plaignent de leur sort dans la vie’. — Jude 16.
3. Comment les personnes au cœur droit raisonnent-elles à propos des conditions mondiales, et avec quelles conséquences heureuses pour elles ?
3 Toutefois, les personnes sincères dont le cœur est droit tiennent le même raisonnement que celui exprimé par Jérémie dans le livre des Lamentations (3:38, 39 NW), où il écrit : “De la bouche du Très-Haut ne procèdent pas les mauvaises et les bonnes choses. Pourquoi un homme vivant se plaindrait-il, un homme valide, à cause de son péché ?” En fait, ces personnes ‘soupirent et gémissent’ à cause des mauvaises choses qui les entourent, mais au lieu d’en faire le reproche à Dieu, elles reprennent avec humilité les paroles suivantes de Jérémie : “Examinons nos voies et scrutons-les, et retournons à Jéhovah. Nous, nous avons péché, nous avons été rebelles.” (Ézéch. 9:4 ; Lament. 3:40, 42, AC). Elles implorent Dieu pour obtenir le salut, et Dieu, dans sa bonté de cœur généreuse, écoute leur appel au secours, les délivre du présent système de choses mauvais, et les conduit “dans de verts pâturages” spirituels, aux côtés de ses témoins chrétiens. — Ps. 23:2.
4. Donnez quelques raisons pour lesquelles les témoins de Jéhovah de notre époque sont satisfaits.
4 Ces véritables chrétiens ont de bonnes raisons d’être satisfaits et heureux. Bien que vivant dans 199 pays, parlant de nombreuses langues différentes et ayant des origines diverses, ces centaines de milliers de personnes vivent en paix et dans l’unité. Ces chrétiens jouissent de relations précieuses et étroites avec leur Dieu et d’une compréhension exacte de sa volonté. Celle-ci les libère des douleurs et de la détresse que connaissent ceux qui sont encore dans le mauvais système de choses actuel, et ils peuvent ainsi attendre avec optimisme un nouvel ordre de choses juste pour un avenir proche. Ils sont heureux de manifester leur joie en passant une grande partie de leur temps à encourager leurs semblables et en les visitant dans leur foyer, afin de réconforter ceux qui sont abattus en leur disant : “Devenez réconciliés avec Dieu.” — II Cor. 5:20.
5. a) Eu égard à la prospérité spirituelle du peuple de Dieu, quelles questions se posent, et quelles sont les trois pensées données en réponse ? b) Qu’est-ce qui est nécessaire pour se garder de l’esprit de critique ?
5 Vu la condition spirituelle heureuse qui règne parmi le peuple de Jéhovah, pourquoi était-il nécessaire que l’apôtre Paul écrivît ce qui suit aux premiers chrétiens de Philippes : “Ne cessez de faire toutes ces choses sans murmures et sans discussions.” Pourquoi La Tour de Garde doit-elle traiter ce sujet et donner des conseils à ce propos ? Cela est nécessaire parce que ces chrétiens, bien qu’étant libres spirituellement, sont toujours imparfaits et esclaves de leurs faiblesses et tendances charnelles héritées d’Adam. De plus, ils vivent encore au milieu du présent système de choses et, s’ils n’y font pas attention, ils peuvent subir l’influence de “l’esprit du monde”, y compris l’esprit de critique. En outre, chaque année des dizaines de milliers de personnes se joignent aux témoins de Jéhovah, et ces personnes n’ont abandonné que depuis peu de temps les pratiques impures courantes dans ce monde méchant. Pour se défaire totalement de l’esprit de critique, il leur faut du temps, l’aide et la direction de Jéhovah, et elles doivent faire des efforts. Une fois libre, chaque chrétien doit mener une lutte continuelle et progressive pour le demeurer, comme cela est indiqué par les paroles suivantes : “Ne cessez de faire toutes ces choses sans murmures.” — Phil. 2:14 ; I Cor. 2:12.
SES CAUSES ET SES EFFETS
6. Que devons-nous savoir pour nous garder de l’esprit de critique ?
6 Afin de nous garder de l’esprit de critique et de l’éloigner de la congrégation chrétienne, nous devons être en mesure de distinguer les différentes formes sous lesquelles il se manifeste dans la vie quotidienne et dans nos relations avec les frères. Nous devons également savoir ce qui provoque un esprit de critique et connaître ses conséquences néfastes. Cela est important, car dans de nombreux cas, ceux qui se plaignent ne s’en rendent même pas compte et ne discernent pas pleinement ses effets nuisibles.
7. Que signifie se plaindre, et comment ce sentiment s’exprime-t-il ?
7 Selon le dictionnairea, se plaindre signifie “exprimer son mécontentement. Grommeler, maugréer. Protester, récriminer (...) au sujet d’une personne ou d’une chose. Geindre, gémir, lamenter (se)”. On peut donc constater qu’une plainte est la manifestation d’un sentiment intérieur de mécontentement, d’irritation ou de douleur. Cette expression audible d’un grief se fait généralement par la parole, bien que parfois un geste d’indignation ou un visage revêche permettent à autrui de deviner vos sentiments. Bien souvent, les actes parlent mieux que la parole, et on a vite fait de comprendre que l’on a affaire à un mécontent, même si aucune plainte n’a été formulée.
8. a) Qu’a écrit Jacques à propos des difficultés pour maîtriser la langue ? b) Pourquoi celui qui critique ne peut-il se servir de ces paroles comme d’une excuse, et comment un transgresseur involontaire peut-il être réconforté par cette déclaration ?
8 Il n’existe pas un seul fils d’Adam qui n’ait pas péché avec sa langue. C’est pourquoi Jacques, un disciple de Jésus, écrivit : “Car nous trébuchons tous bien des fois. Si quelqu’un ne trébuche pas en paroles, c’est un homme parfait, capable de mettre aussi un frein à tout son corps. Mais la langue, il n’en est pas un du genre humain qui puisse la dompter. Chose mauvaise et insoumise, elle est pleine d’un poison mortel. Par elle, nous bénissons Jéhovah, oui le Père, et cependant par elle nous maudissons les hommes qui sont venus à l’existence selon ‘la ressemblance de Dieu’. De la même bouche sortent la bénédiction et la malédiction.” (Jacq. 3:2, 8-10). Toutefois, que personne ne se serve de ces paroles comme d’une excuse pour cultiver un esprit de critique, car Jacques continue en ces termes : “Il ne convient pas, mes frères, que ces choses continuent d’avoir lieu ainsi.” S’il nous arrive tous de pécher, néanmoins faire de la pratique du péché une habitude, au point de devenir véritablement un mécontent, c’est-à-dire cultiver l’esprit de critique, n’est pas compatible avec le vrai christianisme. D’un autre côté, nous pourrions puiser du réconfort dans ces paroles de Jacques s’il nous arrivait de pécher involontairement malgré les gros efforts faits pour vaincre nos inclinations charnelles.
9. Selon les paroles de Jésus rapportées dans Matthieu 12:34, qu’est-ce qui est plus important que la maîtrise de la langue, et pourquoi ?
9 Jésus a émis un principe indiscutable en disant : “C’est de l’abondance du cœur que la bouche parle.” (Mat. 12:34). Par conséquent, s’il est important de maîtriser sa langue et de l’empêcher de prononcer des paroles de mécontentement, il est encore plus important de contrôler toute pensée qui pourrait mener à la critique. La langue ne fait entendre que ce qui est dans l’esprit et le cœur d’une personne ; elle exprime verbalement les pensées de celle-ci. Quelles sortes de pensées incitent quelqu’un à critiquer ?
10, 11. a) Indiquez quelques causes de l’esprit de critique. b) Quelle est la cause fondamentale qui amène quelqu’un à adopter pareille attitude ?
10 L’orgueil peut être à l’origine de l’esprit de critique. Quelqu’un aura une trop haute opinion de lui-même et, afin de rehausser son moi et de se donner de l’importance auprès de ses frères, il se mettra à critiquer les autres à propos de leurs fautes. En faisant ainsi, il attire l’attention sur le fait qu’il ne commet pas ces fautes, du moins pas dans la même mesure. Un autre peut être impatient parce que ses frères ne saisissent pas aussi rapidement que lui la signification des choses, ou bien être irrité par ce qu’il pense être une faiblesse chez autrui. D’autres, qui souffrent à cause de difficultés inhabituelles, peuvent s’apitoyer sur eux-mêmes en comparant leur situation à celle d’autres membres de la congrégation ; ils en arrivent peut-être à exprimer leur mécontentement. Par souci d’efficacité, certains se plaindront, pensant qu’ils pourraient mieux faire le travail que celui qui a été désigné pour l’accomplir.
11 Cependant, après l’examen de quelques-unes des raisons qui peuvent amener des frères à critiquer, il ressort nettement que dans tous les cas, l’esprit de critique provient du fait que l’on met trop l’accent sur son moi et que l’on accorde trop d’importance à sa situation et à ses sentiments personnels. C’est donc une manifestation d’égoïsme, ce qui est contraire à l’amour.
12. Comment celui qui devint Satan le Diable a-t-il développé un esprit de critique, et avec quelles conséquences ?
12 À ce propos, il est bien de considérer comment celui qui devint Satan le Diable en est venu à être mécontent de sa position privilégiée de surveillance. Parlant du roi de Tyr qui fit preuve du même état d’esprit que le Diable, la Bible déclare : “Ton cœur s’est élevé à cause de ta beauté, tu as corrompu ta sagesse par ton éclat.” (Ézéch. 28:17). Son désir orgueilleux de devenir le maître de l’univers l’amena à se rebeller contre le Souverain, Jéhovah. Il commença par avoir une trop haute opinion de lui-même et, par suite, à cultiver un esprit de critique qui se traduisit bientôt par des actes, lesquels plongèrent la famille humaine dans les malheurs et la détresse.
13. Indiquez les effets des critiques a) sur celui qui en est l’objet, b) sur celui qui les entend, c) sur un frère qui est nouveau ou faible, d) quand elles sont dirigées contre l’organisation.
13 Bien que toute critique n’ait pas des conséquences aussi désastreuses, la moindre expression de mécontentement a néanmoins des conséquences nuisibles. Si vous critiquez un frère ou une sœur, vous avez tendance à ternir la réputation de ce chrétien aux yeux de celui à qui vous parlez. Vos paroles concentreront l’attention sur les choses qui sont faibles, ce qui sera donc négatif et décourageant. Si vous parlez ainsi à un frère qui est nouveau ou faible, ce dernier pourra être si déçu que sa foi et sa confiance en ses frères seront peut-être affaiblies. La critique de l’organisation de Dieu et de ses représentants nommés a des conséquences encore plus nuisibles ; elle peut saper la confiance dans les dispositions de l’organisation et, par suite, affaiblir la foi en Jéhovah lui-même.
14. Quels sont les effets de la langue critique sur la congrégation tout entière ? Utilisez Proverbes 21:19 pour illustrer votre réponse.
14 Même si quelqu’un n’est pas choqué ou sérieusement affecté par les déclarations d’une langue critique, parce qu’il est mûr et qu’il les a rejetées après avoir discerné qu’il s’agissait d’une critique, il n’en demeure pas moins vrai que la compagnie d’une personne à l’esprit critique n’est pas agréable. Les critiques ont le même effet que le sable dans une machine bien graissée. Elles ternissent la joie d’une congrégation. C’est comme si un nuage noir apparaissait soudain à l’horizon. Elles ont le même effet sur les frères qu’une femme querelleuse sur son mari, selon ce que déclare Proverbes 21:19 : “Mieux vaut habiter dans une terre déserte, qu’avec une femme querelleuse et irritable.”
15. En quel sens celui qui critique est-il lui-même affecté ?
15 Si les critiques démoralisent celui qui les entend, elles ont également des conséquences néfastes pour celui qui les prononce. Ce dernier est mécontent, malheureux, et dans de nombreux cas, après avoir émis ses critiques, il souffre d’un sentiment de culpabilité. L’homme sage avait vraiment raison lorsqu’il déclara ce qui suit sous inspiration : “Celui qui veille sur sa bouche et sur sa langue préserve son âme des angoisses.” — Prov. 21:23.
‘GARDEZ VOTRE CŒUR ET VOS FACULTÉS MENTALES’
16. Selon l’apôtre Paul, quelle aide devons-nous rechercher pour garder notre cœur et nos facultés mentales, et sur quoi devons-nous concentrer notre attention ?
16 Puisque les critiques prennent leur source dans le cœur et dans l’esprit, il est indispensable que nous contrôlions convenablement nos pensées et les dirigions vers des choses édifiantes et encourageantes. L’apôtre Paul montre que pour parvenir à ce résultat nous devons rechercher l’aide de Jéhovah. Il déclare : “N’ayez souci de rien, mais en toutes choses, par la prière et les supplications avec actions de grâces, que vos requêtes soient exposées à Dieu ; et la paix de Dieu qui surpasse toute pensée, gardera vos cœurs et vos facultés mentales par le moyen de Christ Jésus.” Si vous êtes faible dans ce domaine, n’hésitez pas à demander l’aide de Jéhovah pour surmonter votre faiblesse. De telles requêtes sincères seront entendues par Jéhovah, et il vous accordera la paix et le contentement qui remplaceront l’esprit de critique et le mécontentement. Cependant, Paul poursuit en montrant que chacun doit faire des efforts en harmonie avec ses prières. Il écrit : “Enfin, frères, toutes les choses qui sont vraies, toutes celles qui sont d’un intérêt véritable, toutes celles qui sont justes, toutes celles qui sont chastes, toutes celles qui sont aimables, toutes celles qui sont de bon renom, tout ce qui est vertu et tout ce qui est chose digne de louange, continuez de songer à ces choses.” — Phil. 4:6-8.
17. a) Pourquoi est-il nécessaire de mener une lutte continuelle pour mettre en pratique les paroles de Paul contenues dans Philippiens 4:8 ? b) Que devons-nous faire lorsque nous commençons à être irrités à cause des fautes de nos frères ?
17 Par ces paroles, Paul souligne le fait que chacun doit exercer la maîtrise non seulement de sa langue, mais également de ses pensées, les dirigeant sur ce qui est bon, vertueux et aimable chez ses frères. La tendance de la chair déchue consiste à remarquer en premier lieu les faiblesses d’une personne, ce qui empêche souvent de voir ses nombreuses qualités, aimables et dignes de louange. Comme il est très facile de trouver des points faibles chez chacun d’entre nous, il est donc aisé pour celui qui a l’esprit de critique de faire venir de l’eau à son moulin. C’est pourquoi nous devons mener une lutte continuelle pour garder le contrôle de nos pensées. S’il arrive que quelque chose éveille en vous un sentiment de jalousie ou d’irritation, efforcez-vous aussitôt de rejeter ces pensées de votre esprit et tournez plutôt votre attention vers les qualités de votre prochain. Cela ne sera pas facile au début, mais en faisant des efforts et avec l’aide de Jéhovah, vous vous rendrez compte que vous développez des relations plus étroites avec vos frères, ainsi qu’une meilleure appréciation de leur dévouement envers Jéhovah. De plus, votre compagnie deviendra évidemment plus agréable pour autrui.
18. a) Selon les paroles de Paul aux Corinthiens et aux Romains, quelle faute commet celui qui émet des critiques ? b) Qui aura donc plus de facilité pour vaincre la tendance à critiquer ?
18 Celui qui critique insiste sur la chair et ses faiblesses et, dans ce domaine en particulier, il agit donc comme un enfant. Au lieu d’examiner le cœur de ses frères et d’y trouver le dévouement et l’amour, il considère la chair pécheresse et déchue. Les chrétiens de la congrégation de Corinthe commettaient la même faute ; c’est pourquoi Paul leur a écrit : “Je n’ai pas pu vous parler comme à des hommes spirituels, mais comme à des hommes charnels, comme à des tout-petits en Christ. (...) Car (...) dès lors, en effet, qu’il y a des jalousies et des disputes parmi vous, n’êtes-vous pas charnels et ne marchez-vous pas comme font les hommes ?” (I Cor. 3:1, 3). Dans Romains 8:5, il montre pourquoi cela est vrai, disant : “Car ceux qui sont en accord avec la chair fixent leur esprit sur les choses de la chair, mais ceux qui sont en accord avec l’esprit, sur les choses de l’esprit.” Par conséquent, celui qui est rempli de l’esprit saint de Dieu, grâce à l’étude régulière de la Bible, à l’assistance aux réunions, à la prière et au service actif pour Jéhovah, aura moins de difficulté à vaincre sa tendance à critiquer que celui qui participe irrégulièrement à ces activités d’ordre spirituel.
LES CRITIQUES CONTRE AUTRUI
19. Quelles sont les deux catégories de critiques ?
19 Après avoir examiné les différentes sortes de critiques, on peut diviser celles-ci en deux grandes catégories : 1) les critiques dirigées contre d’autres personnes et 2) les critiques, plus graves, contre l’organisation de Jéhovah et ses desseins. Nous considérerons en premier lieu les critiques dirigées contre autrui et ensuite, dans l’article suivant, la deuxième catégorie de critiques.
20. Qu’est-ce qui provoque la grande majorité des critiques contre autrui, et celles-ci sont-elles généralement préméditées ?
20 La grande majorité des critiques portées contre d’autres personnes sont provoquées par des incompréhensions mineures ou par des caractères opposés. Une sœur, qui est calme et réservée, peut s’irriter à cause d’une autre sœur qui a davantage de franc-parler et une attitude moins réservée, et elle peut faire part de sa contrariété à d’autres personnes. Des habitudes personnelles, des coutumes et des actions peuvent être acceptées par certains, alors que d’autres en seront contrariés, ce qui provoquera parfois des critiques. La plupart de ces critiques ne sont pas préméditées, mais provoquées, sous l’impulsion du moment, par quelque petite contrariété. Elles sont bien souvent exprimées hâtivement, et, par la suite, on regrette fréquemment de les avoir formulées. Que peut-on faire pour éviter ce genre de critiques ?
21. Si l’on tient particulièrement compte des paroles de Jésus citées dans Matthieu 6:14, 15, comment doit-on considérer les fautes insignifiantes de nos frères ?
21 En premier lieu, il est indispensable de considérer ces critiques pour ce qu’elles sont, c’est-à-dire, dans de nombreux cas, insignifiantes, sans importance et même naïves. Il n’y a pas de raison véritable pour critiquer, mais un frère ou une sœur ne fait pas les choses de la manière dont vous aimeriez les voir faire. Il nous sera également utile d’examiner attentivement la manière dont Jéhovah considère les “faiblesses” de nos frères, car nous comprendrons qu’il passe volontiers sur celles-ci et les pardonne. Ne vous pardonne-t-il pas spontanément malgré vos nombreuses fautes ? N’êtes-vous pas indulgents pour vos manquements, demandant à Jéhovah de vous pardonner à maintes reprises, peut-être pour la même faiblesse ? Avant d’obtenir le pardon de Jéhovah, il est nécessaire au préalable de pardonner à nos semblables, ce que Jésus a mis en évidence en ces termes : “Car si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi ; tandis que si vous ne pardonnez pas aux hommes leurs offenses, votre Père non plus ne vous pardonnera pas vos offenses.” — Mat. 6:14, 15.
22. Expliquez comment la critique à propos de manquements mineurs démontre une absence d’amour.
22 En réalité, nous démontrerions un manque d’amour et de miséricorde si nous gardions rancune à nos frères pour des fautes mineures et donnions de l’importance à celles-ci en les portant à la connaissance des autres. Ce ne serait certainement pas imiter notre Père céleste. Définissant l’amour, la Parole de Dieu déclare : “L’amour est longanime et bon. L’amour (...) ne s’irrite pas. Il ne tient pas compte du mal subi.” “L’amour couvre une multitude de péchés. Soyez hospitaliers les uns envers les autres, sans grommeler.” (I Cor. 13:4, 5 ; I Pierre 4:8, 9). Eu égard à cela, il n’est pas difficile de comprendre pourquoi il nous a été conseillé de nous ‘supporter l’un l’autre dans l’amour’. — Éph. 4:2.
23. Que faut-il faire lorsqu’il s’agit de griefs de moindre importance ?
23 Par conséquent, si nous devons ne pas ‘tenir compte du mal subi’, nous avons pour obligation chrétienne d’oublier les griefs de moindre importance et de les rejeter complètement hors de nos pensées. Ne les laissez pas atteindre des proportions déraisonnables : arrachez-les très tôt de votre esprit, avant qu’ils aient le temps de prendre racine et de se développer. Étouffez l’esprit de critique, et évitez le malheur pour vous et vos semblables.
24. Selon Jésus, quelle doit être notre attitude lorsqu’il s’agit de critiques plus graves ?
24 Toutefois, il peut arriver qu’un frère ou une sœur ait réellement une raison de se plaindre d’un autre chrétien. Consciemment ou inconsciemment, un frère peut vous avoir blessé d’une manière ou d’une autre et, considérant l’importance de cette vexation, vous ne pouvez l’oublier et l’enlever de vos pensées. Cela vous trouble et peut-être même affecte le service que vous rendez à Jéhovah. C’est justement pour de tels cas que Jésus a donné l’excellent conseil suivant énoncé dans Matthieu 18:15 : “Si ton frère commet un péché, va exposer sa faute entre toi et lui seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère.”
25. a) Que ne fera jamais celui qui a une raison de se plaindre d’un frère, et pourquoi ? b) Montrez que l’application de Matthieu 18:15 est très sage.
25 Même si vous avez des raisons de vous plaindre, ne propagez jamais vos plaintes dans la congrégation en critiquant les actions d’un frère devant quelqu’un d’autre. Cela ne favoriserait pas la paix, mais troublerait la congrégation tout entière et peut-être même créerait des divisions parmi les frères. Cela ne serait certainement d’aucun profit pour celui qui vous a offensé, lequel aurait sans aucun doute connaissance de vos critiques indirectement, par d’autres. Émettre des critiques ne ferait qu’envenimer les choses au lieu de réconcilier les deux parties, selon ce que déclare Proverbes 17:9 : “Celui qui couvre une faute cherche l’amour, et celui qui la rappelle dans ses discours divise les amis.” Effectivement, un esprit critique n’aide personne. La bonne façon de faire consiste à aller trouver le frère et à examiner avec lui la question, dans le calme et la paix. Vous vous apercevrez peut-être qu’il ne s’était même pas rendu compte qu’il vous avait blessé et, si c’est le cas, imaginez quelle sera sa joie de voir que vous êtes allé directement le trouver plutôt que de propager vos critiques dans toute la congrégation.
26, 27. a) Quelle est l’obligation de l’offensé quand son frère le prie de lui pardonner, et jusqu’à quel point doit-il le faire ? b) Montrez comment le conseil de Paul rapporté dans Colossiens 3:12-14 sera utile pour tous les genres de critiques contre autrui.
26 Si votre frère vous demande avec humilité de lui pardonner, vous devez le faire et accepter ses excuses, tout comme votre Père céleste vous pardonne. L’amour est une dette que vous ne pourrez jamais payer complètement (Rom. 13:8). C’est pourquoi, lorsque l’apôtre Pierre posa cette question à Jésus : “Seigneur, combien de fois mon frère peut-il pécher contre moi et dois-je lui pardonner ? Jusqu’à sept fois ?”, Jésus lui répondit : “Je te le dis, non pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix-sept fois.” (Mat. 18:21, 22). En exerçant avec générosité l’amour, la miséricorde et le pardon dans nos relations avec nos frères, nous récolterons en retour beaucoup de joie et de bonheur, et nous serons en mesure de nous garder de l’esprit de critique qui est un facteur de destruction et de division. En ayant une profonde reconnaissance pour Jéhovah et en faisant preuve d’amour envers lui et envers nos frères, nous pourrons fixer nos pensées sur les “choses les plus importantes”, qui exerceront une influence sur notre vie future, plutôt que sur les choses insignifiantes qui caractérisent le présent système de choses imparfait. — Phil. 1:10.
27 Pour conclure, écoutons les paroles que Paul écrivit aux Colossiens il y a de nombreuses années, et mettons-les en pratique avec promptitude. Cela nous aidera à éviter d’émettre toutes sortes de critiques contre notre prochain. Paul déclara : “Aussi, en tant qu’élus de Dieu, saints et aimés, revêtez-vous des tendres affections de compassion, de bonté, d’humilité d’esprit et de longanimité. Continuez de vous supporter les uns les autres et de vous pardonner librement l’un l’autre, si quelqu’un a un sujet de plainte contre l’autre. De même que Jéhovah vous a librement pardonné, faites pareillement. Mais, en plus de toutes ces choses, revêtez-vous de l’amour, qui est un parfait lien d’union.” — Col. 3:12-14.
[Note]
a Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française par Paul Robert.