Babylone tombe mais sa religion survit pour dominer les nations
1. Quelle question la chute de Babylone en tant que puissance mondiale souleva-t-elle ?
DANS les précédentes éditions, nous avons fait le récit de la chute de Babylone devant Cyrus le Perse, en 539 avant notre ère. À partir de ce moment, Babylone n’a plus jamais été une puissance mondiale politique. Mais qu’advint-il de sa religion ? A-t-elle disparu lorsque la puissance politique de Babylone et la domination mondiale passèrent des mains sémitiques aux mains aryennes ? Pas du tout. Pourquoi ?
2. a) Comment le fondement de la religion babylonienne pratiquée par les nations avait-il antérieurement été posé ? b) Quand Babylone perdit sa suprématie politique, qu’advint-il de sa prêtrise, et quelle décision cette dernière prit-elle ? c) Dans quelle direction regarda-t-elle, et quel fut le résultat final ?
2 En premier lieu, le fondement de la religion babylonienne pratiquée par toutes les nations, à l’exception des fidèles descendants de Sem, fut posé lors de la construction de la tour de Babel, à l’époque de Nimrod. Par suite de la confusion miraculeuse des langues, les familles humaines se dispersèrent, emportant avec elles leurs fausses conceptions religieusesa. Après cela, Babylone fut regardée par les nations païennes comme le centre de la religion. En second lieu, après la chute de Babylone en 539, ses prêtres furent chassés par les Perses. Mais il n’entrait pas dans leur intention que se perdent l’autorité et la souveraineté de la religion babylonienne traditionnelle. Bien que Babylone eût perdu sa souveraineté politique, sa religion, fondée par Nimrod, survécut en tant qu’empire mondial de la religion et domina tous les hommes, à l’exception de ceux qui s’attachèrent au vrai culte de Jéhovah à Jérusalem. Sous l’adroite manœuvre de Satan le Diable, elle chercha vers l’ouest de nouveaux horizons pour établir sans tarder un nouveau centre pour sa prêtrise et assurer la succession de Belshatsar. En fait, nous verrons l’essence même de cette religion s’infiltrer plus tard dans le christianisme apostat et contrôler réellement la partie de la terre qui en vint à être connue sous le nom de chrétienté.
LA RELIGION BABYLONIENNE SE PROPAGE EN EUROPE
3. a) Qui étaient les Étrusques, et quel rapport ont-ils avec l’histoire romaine ? b) Après le renversement des rois étrusques, l’influence étrusque prit-elle fin ? Expliquez.
3 Longtemps avant la chute de Babylone, le terrain avait été préparé pour rendre possible cette transplantation, en Italie, de la tête de la religion babylonienne. Dans son ouvrage Ancient Times — A History of the Early World (Les temps anciens — Histoire du monde primitif), l’historien J. H. Breasted nous parle d’une race d’écumeurs de mer, les Étrusques, qui, probablement originaires d’Asie Mineure, vinrent se fixer en Italie, plus de 1 000 ans avant notre ère. Après l’an 800, ils se répandirent à travers l’Italie, vers l’extrême nord, et Rome devint une cité-royaume gouvernée par un roi étrusque, à l’instar des autres villes étrusques de la région s’étendant de Capoue jusqu’au port de Gênes, au nord. Ces rois régnèrent pendant deux siècles et demi, de sorte que la lignée des rois de Rome de 750 à 500 environ avant notre ère, fut une dynastie exclusivement étrusque. Selon la tradition, la fondation de Rome, un peu avant 750, aurait eu lieu lors de la prise de la ville par les Étrusques et de son établissement en un royaume puissant, comme le confirment d’ailleurs les découvertes archéologiques, bien que les documents écrits sur les premiers siècles de Rome fassent défaut. Quoique ces rois étrusques aient apporté des améliorations à Rome, leur cruauté et leur tyrannie finirent par provoquer une révolte, et aux environs de 500, la carrière de Rome gouvernée par des rois vint à son terme. Mais d’après Breasted, les deux siècles et demi de domination étrusque ont laissé sur Rome leurs traces, toujours perceptibles dans l’architecture, la religion, l’organisation tribale, et d’autres domaines.
4. Quels renseignements corroborant le récit de l’historien Breasted relatif aux Étrusques puisons-nous dans l’Encyclopédie britannique ?
4 L’Encyclopédie britannique confirme ces faits lorsqu’elle se reporte à Hérodote ; cet historien raconte que, sous le règne d’Atys, fils de Manès, il y eut, dans toute la Lydie, une grande pénurie de vivres qui se prolongea pendant dix-huit ans. Finalement, grâce à une mesure prise par le roi, son père, Tyrrhène conduisit la moitié des habitants à Smyrne, construisit des navires dans lesquels ils embarquèrent et partirent à la recherche d’un pays et de moyens d’existence ; puis, après avoir séjourné au milieu de nombreuses nations, ils abordèrent en Ombrie (Italie), où ils fondèrent des villes. Au sujet de ces gens, qui (selon Hérodote) ne s’appelèrent plus Lydiens mais Tyrrhéniens, l’Encyclopédie britannique déclare encore ceci : “D’après la nature de leurs anciens vestiges, on peut faire remonter la date de leur établissement définitif à la fin du IXe siècle.” Qu’était la religion des Tyrrhéniens ? Voici ce que dit l’Encyclopédie britannique :
5. a) Quelle était la religion des Étrusques ? b) Donnez quelques exemples.
5 L’origine orientale ou semi-orientale des Étrusques se retrouve dans tout ce qui caractérise leur art le plus ancien et dans maints détails de leur religion et de leur culte. C’est un art qui révèle un contact étroit avec la Mésopotamie, la Syrie et Chypre, d’une part, et avec l’Égypte, d’autre part. Les dieux et figures mythologiques gravés sur les ouvrages d’or et les bijoux étrusques du VIIe siècle sont évidemment les héros et divinités de la mythologie asiatique. (...) Dans le domaine du rite et de la religion, de nombreux détails sont directement empruntés à la Mésopotamie, et l’impression et l’atmosphère générales qui s’en dégagent sont purement orientales. Les analogies les plus frappantes se rencontrent dans la pratique de la divination et l’art augural ; car la coutume de tirer des présages en examinant le foie des moutons ou en observant le vol des oiseaux est d’essence chaldéenne (voir DIVINATION). Certains modèles de foie en argile, originaires de Mésopotamie, et couverts de caractères cunéiformes, ressemblent exactement au modèle en bronze d’un foie découvert à Piacenza [dans la province d’Émilie, en Italie], et divisé en deux parties, chacune d’elles étant désignée, en étrusque, sous le nom de sa divinité principaleb.
6. a) Retracez certains des événements qui se déroulèrent pendant la période antérieure au sixième siècle avant notre ère. b) Où se trouvait l’Étrurie, et aujourd’hui, quel est le nom qui dérive de ce mot ?
6 Ainsi, l’archéologie indique clairement que les Étrusques, venus d’une certaine région d’Asie Mineure, débarquèrent sur la côte de Toscane. Véies, en Étruriec, au nord de Rome, devint l’une de leurs principales villes. L’Étrurie finit par être engloutie par Rome. Il existait au sixième siècle une confédération de douze villes qui tenait ses réunions annuelles au sanctuaire de Voltumma, au-dessus du lac de Volsinies (lac de Bolsena), et il est probable que la confédération s’en tenait surtout aux affaires de religion. Tous ces faits se passèrent antérieurement et jusqu’à la chute de Babylone au sixième siècle (539 avant notre ère).
7. a) La religion héritée par Rome descendait-elle de la religion babylonienne en ligne plus directe que la religion pratiquée alors par les nations ? b) À quoi la prêtrise babylonienne s’intéressait-elle, et que fit-elle après avoir été chassée de Babylone ? c) Que dit la Bible au sujet de Pergame ?
7 La religion de Babylone prit donc solidement pied en Europe, non pas seulement par suite d’une parenté collatérale remontant à l’époque de Babel, mais par un héritage en ligne directe. Toutefois, ici, nous nous intéressons surtout à la prêtrise de Babylone. De même que Satan le Diable avait institué la religion babylonienne, par le truchement de Nimrod, pour qu’elle s’opposât au vrai culte, de même, sous l’influence de son esprit, la prêtrise babylonienne veilla, après la disparition de Babylone comme capitale, à maintenir sa position et à assurer la succession religieuse de Belshatsar. Après la défaite de cette dernière, l’ouvrage intitulé “Lares and Penates of Cilicia” (Lares et Pénates de Cilicie) de Barker et Ainsworth, chapitre VIII, page 832, dit que “les Chaldéens mis en déroute s’enfuirent en Asie Mineure et établirent leur collège central à Pergame”. Il s’agit de la ville de Pergame mentionnée dans Révélation 2:12, 13 comme lieu où, beaucoup plus tard, au premier siècle de notre ère, une congrégation chrétienne devait être fondée. À propos de ce déplacement du quartier général chaldéen, Alexander Hislop dit ce qui suit :
8. a) Que constituait le royaume de Pergame ? b) Que dire de l’importance de Pergame en tant que ville ? c) Qui était le dieu de Pergame ?
8 La Phrygie (...) formait une partie du royaume de Pergame. La Mysie en était aussi une autre, et les Mysiens, d’après la Chronique Paschale, descendaient de Nemrod. Voici ces paroles : “Nebrod [terme grec pour Nimrod], le chasseur et géant, d’où descendaient les Mysiens.” (Voir la Chronique Paschale, tome I, page 50). La Lydie aussi, d’où venaient les Étrusques [d’Italie], d’après [l’historien] Tite-Live et Hérodote, formait une partie de ce même royaume. Pour le fait que la Mysie, la Lydie et la Phrygie formaient des parties constituantes du royaume de Pergame, voir le dictionnaire classique de SMITH (angl.), page 542d.
ROME SUBIT L’INFLUENCE RELIGIEUSE
9. Comment l’influence religieuse étrusque s’est-elle exercée à Rome ?
9 Ce fait exerça une profonde influence sur Rome. Après le triomphe de cette dernière sur les villes étrusques, et son établissement en république (en 509 avant notre ère), les Romains adoptèrent les dieux étrusques, Jupiter, Junon, Minerve et d’autres divinités et, à partir de ce moment et pour la première fois, on donna à chaque dieu une forme humaine et une demeure dans un temple ou sanctuaire. Ils furent assimilés aux divinités grecques. Jupiter, le “père-ciel” des Étrusques, devint la version romaine du Zeus-pater grec. Mars, dieu de la guerre, fut le dieu favori des Romains combattants. Plus tard, les Saturnales furent adoptées par les chrétiens pour leur célébration de la Noël, et elles revêtirent une nouvelle signification. Un ouvrage historique des temps modernese rattache directement aux Chaldéens les pratiques romaines :
10. a) Quel usage pervers les Babyloniens firent-ils de leur connaissance de l’astronomie ? b) Indiquez de quelle façon les Romains adoptèrent les pratiques astrologiques chaldéennes.
10 Les Chaldéens firent de grands progrès dans l’étude de l’astronomie par suite de leurs efforts pour lire l’avenir dans les astres. Nous appelons cet art l’“astrologie”. Les Babyloniens ont systématiquement rassemblé un grand nombre de renseignements, et c’est à cette époque que remonte l’astronomie. Les groupements d’étoiles qui portent aujourd’hui le nom de “douze signes du zodiaque” furent représentés pour la première fois, et l’existence des planètes Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne était connue. Comme on croyait que ces planètes exerçaient des pouvoirs particuliers sur la vie des hommes, on leur donna les noms des cinq dieux et déesses les plus importants. Nous désignons ces planètes par leurs noms romains, mais les Romains avaient adopté les désignations babyloniennes et s’étaient contentés de les traduire par leurs équivalents à Rome. C’est ainsi que la planète d’Ishtar, déesse de l’amour, devint Vénus, et celle du dieu Mardouk, Jupiter.
11. a) Comment Pergame devint-elle une possession romaine ? b) Quelle position religieuse le roi Attale occupait-il ?
11 En 133 avant notre ère, le roi Attale III, sur son lit de mort, légua aux Romains Pergame et tout son territoire, lesquels devinrent plus tard une province romaine connue sous le nom d’Asie. Les mages chaldéens avaient choisi ce roi Attale comme successeur de Belshatsar, ainsi que nous l’apprend Hislop :
12. a) De quelle façon les rois de Pergame reçurent-ils leur dignité religieuse ? b) Quelle lignée de successeurs fut ainsi rétablie ?
12 Les rois de Pergame, dans le pays duquel les mages chaldéens trouvèrent un asile, étaient évidemment placés par eux [les mages] et par la voix unanime du paganisme qui sympathisait avec eux, dans le siège vide que Belthazzar et ses prédécesseurs avaient occupé. Ils étaient salués comme les représentants du dieu babylonien. C’est ce qui résulte évidemment des déclarations de Pausanias. (...) Attale, dans les possessions duquel les mages avaient leurs principaux sièges, avait été établi et reconnu sous le caractère même de Bacchus, le chef des Mages. Ainsi le siège vacant de Belthazzar fut occupé, et la chaîne brisée de la succession chaldéenne se trouva renouée. — Les deux Babylones, page 365.
QUELLE EST L’ORIGINE DE LA DIGNITÉ DE PONTIFEX MAXIMUS ?
13. Pourquoi prenons-nous un intérêt extrême à remonter à l’origine de la dignité de Pontifex Maximus ?
13 À notre époque où les religions de ce monde, l’Église catholique romaine en tête, s’offrent comme l’espoir de paix pour l’humanité, nous nous devons à nous-mêmes de remonter, l’esprit affranchi de préjugés, jusqu’à l’origine de la dignité romaine de Pontifex Maximus. Hislop nous en fait l’historique aux pages 363 et 364 de son ouvrage Les deux Babylones. Nous y lisons :
14. Comment Rome considérait-elle les Étrusques en ce qui concerne la science et la religion ?
14 Une colonie étrusque étroitement attachée à l’idolâtrie chaldéenne avait émigré, les uns disent d’Asie Mineure [où se trouvait Pergame], les autres de Grèce, et s’était fixée près de Rome. Ces Étrusques furent plus tard incorporés à l’État romain, mais longtemps avant cette union politique ils exerçaient une puissante influence sur la religion romaine. Dès le premier jour, leur adresse dans la divination, les prédictions, et toute leur science réelle ou prétendue, dont les augures et les devins déclaraient avoir le monopole, inspirèrent aux Romains le plus grand respect. Tout le monde s’accorde à reconnaître que les Romains ont emprunté surtout aux Toscans, c’est-à-dire aux habitants de l’Étrurie, leur connaissance des augures, (...) et tout d’abord les indigènes de ce pays avaient seuls le droit d’exercer l’office d’Aruspex, qui concernait tous les rites essentiellement compris dans le sacrifice. (...) Les plus distingués d’entre les jeunes nobles de Rome furent envoyés en Étrurie pour être instruits dans la science sacrée qui y florissait.
15. a) Qui fonda le collège des pontifes ? b) Quels étaient les pouvoirs du pontife, membre président de cet organisme et, d’origine et de fait, était-il réellement romain ?
15 Le collègef des pontifes fut fondé par Numa Pompilius, deuxième roi légendaire de Rome, et voici ce que déclare Hislop à son sujet : “C’était un dieu qu’on appelait Nebo ; en Égypte Nub ou Num, et chez les Romains Numa, car Numa Pompilius, le grand prêtre-roi des Romains occupait exactement la même place que le Babylonien Nebog.” Le souverain pontife qui présidait ce collège et contrôlait sous tous les principaux rapports toutes les cérémonies religieuses, publiques et privées, du peuple romain, devint en esprit et dans la pratique un pontife étrusque. Hislop dit à ce propos :
16. Que dit Hislop du lieu où se trouvait réellement le siège de l’autorité du pontife ?
16 Le véritable pontife babylonien avait son siège hors des limites de l’Empire romain [qui jamais n’envahit la Mésopotamie méridionale ou Chaldée]. Ce siège, après la mort de Balthazzar et l’expulsion de Babylone du clergé chaldéen par les rois mèdes et perses, était à Pergame, où fut plus tard l’une des sept églises d’Asieh.
17. Quelle conclusion directe tirons-nous de notre étude, eu égard à la dignité à laquelle sont élevés les papes romains ?
17 Au cours de ce bref examen de l’histoire, il serait pour nous du plus haut intérêt de voir comment ces rapports religieux entre Pergame et Rome, qui devint la sixième puissance mondiale au premier siècle avant notre ère, se sont manifestés dans la dignité de Pontifex Maximus. Ils démontrent clairement que cette dignité de souverain pontife des papes de Rome tire son origine de la religion babylonienne. Les deux Babylones nous fournissent l’explication suivante :
18. a) À quel moment tous les pouvoirs et fonctions du pontife babylonien furent-ils transférés au souverain de Rome ? b) Comment Jules César montra-t-il qu’il s’attribuait les pouvoirs du pontife babylonien ? c) Quel fut le premier empereur romain qui refusa d’être élevé à la dignité de Pontifex Maximus ? d) Lorsque Gratien refusa la dignité de Pontifex Maximus, cette fonction resta-t-elle disponible, sinon, que se passa-t-il ? e) Quel fut le premier pape de Rome à s’attribuer ce titre, et Rome était-elle chrétienne à cette époque-là ? f) Que peut-on dire du caractère du pape Damase Ier ? g) Comment Damase Ier obtint-il des autorités temporelles l’aide nécessaire à la consolidation de sa position ? h) À quel titre les païens acceptaient-ils le pape, au quatrième siècle de notre ère au plus tard ? i) En ce qui concerne la dignité de pape de Rome, que se passa-t-il en 606 ?
18 Tout d’abord le pontife romain n’avait aucun rapport avec Pergame et sa hiérarchie, mais avec le temps, le pontificat de Rome et celui de Pergame furent identifiés. Pergame elle-même devint une partie et une dépendance de l’Empire romain, lorsqu’Attale, le dernier de ses rois, laissa, en mourant, dans son testament, toutes ses possessions au peuple romain, 133 avant J.-C. (...) lorsque Jules César qui déjà avait été élu pontife suprême, devint aussi, comme empereur, le chef civil suprême des Romains, dès lors, comme il était la tête de l’État romain et la tête de la religion romaine, il fut investi de tous les pouvoirs et de toutes les fonctions du véritable et légitime pontife babylonien, et il se trouva dans une position où il pouvait revendiquer tous ces pouvoirs. C’est alors qu’il paraît avoir prétendu à la dignité divine d’Attale et au royaume que ce roi avait légué aux Romains, comme y ayant naturellement droit (...). Alors, à de certaines occasions, dans l’exercice de son grand office pontifical, il se montrait solennellement dans tout l’éclat de son costume babylonien, comme aurait pu le faire Balthazzar lui-même avec une robe écarlate, portant la crosse de Nemrod, la mitre de Dagon [le dieu-poisson] et les clefs de Janus [le dieu au double visage] et de Cybèle [la déesse “mère”]. (...)
(...) jusque sous le règne de Gratien [empereur d’Occident] qui, ainsi que le montre [l’historien] Gibbon, refusa le premier de revêtir un appareil pontifical idolâtre ou d’agir comme Pontifex. (...)
(...) Peu d’années après l’abolition du titre païen de Pontifex, ce titre fut rétabli (...) ; il fut donné de nouveau, avec toutes les idées païennes qui s’y rattachaient, à l’évêque de Rome lui-même. Dès lors ce dernier fut l’agent principal qui répandit dans la chrétienté (...) toutes les autres doctrines qui dérivaient de l’ancienne Babylone. (...)
(...) Les circonstances dans lesquelles ce titre païen fut donné au pape Damasus [Damase] étaient de telle nature qu’elles n’auraient pas été une légère épreuve pour la foi et pour l’intégrité d’un homme plus fidèle que lui. Le paganisme était légalement aboli dans l’Empire d’Occident, et cependant il existait encore dans la ville aux sept collines, à ce point que Jérôme [traducteur de la Vulgate latine], écrivant de Rome à cette même époque, l’appelle le cloaque de toutes les superstitions. Aussi, tandis que partout dans l’empire l’édit impérial sur l’abolition du paganisme était respecté, dans Rome même, il était dans une large mesure, comme une lettre morte. (...)
(...) L’homme [le pape Damase Ier] qui entra à l’évêché de Rome comme un voleur et un larron sur les cadavres de cent de ses adversaires, ne pouvait point hésiter sur le choix qu’il avait à faire. Le résultat montre qu’il avait agi avec énergie ; et qu’en prenant le titre païen de pontife, il s’était décidé même en faisant le sacrifice de la vérité, à justifier ses prétentions à ce titre aux yeux des païens, en se donnant comme le représentant légitime de leur longue série de pontifesi. (...)
(...) Le pape comme aujourd’hui, était, à la fin du IVème siècle, le seul représentant de Belshazzar ou Nemrod sur la terre, car les païens l’acceptèrent ouvertement comme tel. (...) en 606, (...) au milieu des convulsions et des bouleversements des nations agitées comme une mer orageuse, le pape de Rome fut fait évêque universel et (...) les principaux royaumes d’Europe le reconnurent comme le vicaire de Christ sur la terre, le seul centre de l’unité, la seule source de stabilité pour leurs trônesj.
LA RELIGION DE BABYLONE FINIRA PAR DISPARAÎTRE
19. a) En quels termes la Parole de Dieu parle-t-elle de Babylone la Grande ? b) Qu’a fait Babylone la Grande des organisations religieuses particulières, y compris les religions de la chrétienté, sur lesquelles elle domine ? c) Dans quelle situation a-t-elle entraîné les nations ? d) Quel but Dieu poursuit-il en démasquant dans les moindres détails Babylone la Grande, et, par conséquent, que doivent faire les personnes sincères ?
19 C’est ainsi que Babylone acheva sa conquête du monde occidental. Son empire mondial de la fausse religion est appelé dans la Parole de Dieu “Babylone la Grande, la mère des prostituées et des choses répugnantes de la terre”. (Rév. 17:5.) Cet empire religieux régna sur Pergame et même sur Rome, mais sa domination sur la chrétienté a des conséquences infiniment plus sérieuses. Ses enfants, “filles” ou organisations religieuses, sont à son exemple des prostituées, car elles entretiennent des rapports illicites avec les éléments politiques du présent monde. Ses doctrines et la voie dans laquelle elle entraîne les puissances mondiales sont aussi préjudiciables aux hommes et aussi abominables et mortelles que l’était l’ancienne Babylone elle-même. Cette dernière a laissé derrière elle un nom méprisé par toutes les générations qui l’ont suivie. La Babylone des temps modernes a engagé ses partisans à se confier dans les efforts des hommes pour l’établissement de la paix, et elle a indigné les autres habitants de la terre par son hypocrisie et sa corruption, entraînant le monde à combattre contre le Royaume de Dieu. Pour notre bien, la Bible nous fait voir le tableau tel qu’il est, afin que nous puissions assurer notre salut et suivre la voie sage ; les faits de l’histoire ont vérifié, dans les moindres détails, l’authenticité de ce tableau. Devrait-on hésiter à écouter ce que dit le Créateur de l’homme pour assurer son salut ? Grâce à la bonté imméritée de Jéhovah à notre égard, Babylone est démasquée. Enfuyez-vous donc de Babylone la Grande des temps modernes et apprenez la vérité au sujet de sa prochaine destruction et de la délivrance qui en résultera pour l’humanité, grâce à la domination du Royaume de Dieu (Rév. 18:4, 5, 20) ! Dans les éditions suivantes, nous examinerons les scènes prophétiques que Dieu a créées pour guider la fuite des hommes droits, afin de les aider à sortir de Babylone.
[Notes]
a Pour plus de précisions, voyez La Tour de Garde, éditions des 1er et 15 novembre 1964, ainsi que le livre “Babylone la Grande est tombée !” Le Royaume de Dieu a commencé son règne ! (angl.), publié par la Watchtower Bible and Tract Society, 1963, Brooklyn, New York.
b Édition de 1946, tome VIII, pages 785, 786.
c Le mot grec pour Étrurie fut également employé par les écrivains latins sous la forme Tyrrhenhia, et aussi Tusca d’où vient le mot moderne Toscane. — L’Encyclopédie britannique, édition de 1959, tome VIII, page 783.
d Que l’ancienne Pergame fut une ville très riche et très étendue au cinquième siècle avant notre ère, c’est ce qui ressort du fait qu’“elle frappait des pièces de monnaie depuis l’an 420 au plus tard”. Avant que Xénophon (vers 430-355 avant notre ère) n’en parle dans son Anabase, VII, viii, 8, et dans ses Helléniques, III, i, 6, on ne connaissait guère de cette ville cosmopolite que sa mythologie. — L’Encyclopédie britannique, édition de 1946, tome XVII, page 507, et l’Encyclopédie catholique (angl.), édition de 1911, tome II, page 666.
Le temple d’Esculape, célèbre et très fréquenté, était situé à Pergame. Esculape était appelé le dieu de Pergame, et la mythologie en rapport avec son culte rappelle la religion babylonienne. Il était adoré sous la forme d’un serpent vivant, nourri dans le temple et considéré comme sa divinité.
e Voyez The Dawn of Civilization and Life in the Ancient East de R. M. Engberg et F. C. Cole, édition de 1940, pages 230, 232.
f Le mot “collège”, tel qu’il est employé ici, se rapporte, non pas à une institution d’éducation, mais à un organisme, composé de trois membres au moins, légalement constitué conformément à la loi romaine, pour accomplir un dessein. Notre expression “société organisée”, employée actuellement, y correspond un peu.
g Les deux Babylones de Hislop, page 389.
h Ibid., pages 364, 365.
i Sous le titre “Damase Ier, pape”, la Cyclopædia de M’Clintock et Strong, tome II, page 652, colonne 2, dit ce qui suit :
“Le pape Damase Ier (...) succéda à Libère comme évêque de Rome, en 366 de notre ère. Il eut pour adversaire Ursicinus, qui réclama l’élection, et dans leurs luttes ignobles, de nombreuses personnes furent massacrées. (...) L’empereur Gratien lui conféra [à Damase], en 378, le droit de juger ceux des prêtres du parti adverse qui avaient été chassés de Rome, et à la requête d’un synode romain convoqué la même année, il ordonna aux autorités temporelles de lui donner l’appui nécessaire (...).”
j Les deux Babylones, pages 365, 366, 367, 375, 379, 382, 387, 388.
[Carte, page 247]
(Voir la publication)
ÉTRURIE
Rome
LYDIE
Pergame
ASIE MINEURE
Babylone