SANG VERSÉ
Parfois, le mot hébreu traduit par “ sang ” (dam ; pluriel : damim) signifie “ sang versé ” et exprime la culpabilité de qui a répandu un sang innocent. Ce vocable hébreu, quand il s’agit de sang répandu par un meurtre, a été rendu de diverses façons : soit tout simplement par “ sang ” (Lv 17:4 ; Dt 19:10 ; 1R 2:37), soit par “ meurtre ” (Dt 21:8), soit par toute une expression : ‘ être coupable de meurtre ’ (Ex 22:2, 3), “ effusion de sang ”. — Dt 21:8, 9 ; voir MEURTRE.
“ Des mains qui versent le sang innocent ” sont une des choses les plus détestables aux yeux de Jéhovah depuis que le sang du juste Abel a crié du sol (Pr 6:16, 17 ; Gn 4:10 ; Ps 5:6). De plus, les hommes savent depuis longtemps que le sang est sacré ; à leur sortie de l’arche, Noé et sa famille furent informés des terribles conséquences que subiraient ceux qui auraient du sang sur eux. — Gn 9:6 ; 37:21, 22 ; 42:22.
En temps voulu, des lois définissant clairement ce qui constituait un crime passible de mort furent publiées ; ainsi, chacun pouvait se garder de faire ce qui amènerait du sang sur sa tête. D’autres lois furent promulguées à titre préventif afin d’éviter aux gens de répandre le sang innocent. Il fallait construire des parapets au bord des toits plats des maisons de manière que personne ne tombe (Dt 22:8). Un homme devait prendre des précautions pour que son taureau n’encorne personne (Ex 21:29). Si on tuait un voleur surpris en flagrant délit d’effraction de nuit, on n’était pas coupable de meurtre ; mais si on le tuait de jour, il en allait tout autrement (Ex 22:2, 3). Des villes de refuge furent instituées dans le but de protéger l’homicide par accident du vengeur du sang (Nb 35:25 ; Dt 19:9, 10 ; Jos 20:2, 3 ; voir VENGEUR DU SANG). Si Ézékiel ne s’acquittait pas de son rôle de guetteur pour Israël, le sang des habitants serait sur lui (Éz 3:18, 20 ; 33:6, 8). Sachant cela, on comprend ce que voulait dire l’apôtre Paul quand il se déclara innocent du sang des hommes. — Ac 18:6 ; 20:26.
La Bible parle d’hommes qui n’ont pas versé de sang et d’hommes qui, eux, étaient des meurtriers, et ce sont là des exemples qui servent d’avertissement. Citons Saül qui, une fois, fut sur le point de tuer David, mais il se retint ; plus tard, cependant, il mit du sang sur toute sa maisonnée en ayant la sottise de tuer des Guibéonites (1S 19:5, 6 ; 2S 21:1). D’autres individus devinrent également des hommes de sang de diverses manières (Jg 9:24 ; 2S 1:16 ; 4:6-12). David, en revanche, alors qu’il s’apprêtait à verser le sang s’abstint après qu’il eut entendu l’avertissement que Jéhovah lui donna par l’intermédiaire d’Abigaïl (1S 25:24-26, 31, 33). C’est à cause des meurtres odieux commis en son sein que la ville de Jérusalem fut détruite en 607 av. n. è. (Éz 22:2-4 ; 23:37, 45.) Les chefs de la fausse religion du temps de Jésus ne pouvaient pas plus nier leurs crimes que ceux de l’époque de Jérémie car, dans les deux cas, les pans de leurs vêtements étaient rouges du sang des fidèles de Jéhovah (Jr 2:34 ; Mt 23:35, 36 ; 27:24, 25 ; Lc 11:50, 51). Babylone la Grande, la grande “ prostituée ”, a versé tellement de sang qu’elle est dite ivre du sang des serviteurs de Jéhovah. — Ré 17:5, 6 ; 18:24.
Indéniablement, les hommes de sang ne sont pas dignes d’atteindre la moitié de leur vie, comme dit David (Ps 55:23). À l’exemple de ce roi, chacun devrait prier Jéhovah de le préserver de l’effusion de sang et de le sauver des hommes de sang (Ps 51:14 ; 59:2 ; 139:19). Conformément aux prophéties de la Révélation, le temps est proche où un puissant concert de louanges s’élèvera vers Jéhovah parce que les derniers éléments de Babylone la Grande auront été détruits et que le sang de tous les innocents aura été vengé pour toujours. — Ré 19:1, 2.
Les Écritures grecques chrétiennes soulignent trois manières dont un chrétien pourrait se rendre coupable d’effusion de sang devant Dieu : 1) en versant le sang, en commettant un meurtre — cela s’applique aussi à ceux qui soutiennent activement ou tacitement les activités d’organisations coupables de meurtre (telle Babylone la Grande [Ré 17:6 ; 18:2, 4] ou d’autres organisations qui ont versé et versent toujours beaucoup de sang innocent [Ré 16:5, 6 ; voir aussi Is 26:20, 21]) ; 2) en mangeant ou en buvant du sang de quelque manière que ce soit (Ac 15:20) ; 3) en ne prêchant pas la bonne nouvelle du Royaume, gardant ainsi pour lui les renseignements vitaux qu’elle renferme. — Ac 18:6 ; 20:26, 27 ; voir aussi Éz 33:6-8.